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[RP Privé] La cueillette de Marguerite

Alceste
Alceste avait aidé Luaine à épauler le blond jusqu'à la chariotte, dès qu'il avait repris un senblant de conscience.
Elle avait examiné la mini joute verbale des deux, voyant que l'homme ne voulait pas dire grand chose de ce malaise qui semblait inquiéter la walsh-Montfort. Il semblait trainer derrière lui une grande mélancolie.
Elle ne compris pas grand chose aux vers de la petite aveugle qui semblait trainer là tel un fantôme, il y avait certainement des choses à comprendre entre ses mots, mais la brunette, n'en n'avait pas plus le coeur, elle se laissait guider et n'avait nul envie de reflechir.
Reprenant quelques couleurs, et encore il fallait le dire vite, le trio se dirigea vers une taverne des plus proches.
le lieu semblait calme, l'aubergiste aimable, et en dehors des quelques vieux qui jouait aux dés, et d'une femme desoeurvrée, la troupe s'installa et un repas fut prestemment apporté.
L'ami de son amie ne semblait guère avoir d'appétit, pas plus qu'elle, qui tournait sa fourchette, jouant à disperser le tout dans un ensemble des plus charmants au lieu de porter le tout dans sa bouche.
Une petite tisane fut sirotée, quand les questions de Luaine se firent trop insistantes, il les esquiva en se tournant vers la Saint Germain.


Alceste Saint Germain de la Raude, voilà mon nom en son entier..

Petit sourire.

Une vraie histoire ce nom, je vous en conterais l'histoire un autre jour si vous le souhaitez, si non, non je ne suis pas de Sarlat, je viens de Castillon.
Et vous ? Vous êtes le fameux Gueld, j'ai beaucoup entendu parlé de vous, et même si nous comptions vous rendre visite, nous ne pensions pas vous trouver au plus mal. Vous m'avez foutu une de ses frousses avec vos yeux qui partaient dans tous les sens.


Ses yeux noirs brillèrent un instant de malice, elle degagea une de ses meches rebelles en arrière, et se prit d'une passion soudaine pour sa tisane.
La mélancolie du jeune homme, allez savoir pouquoi fut contagieuse et elle habituellement plutot gaie, ressentit un vague à l'âme étrange chez la battante qu'elle était.

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Gueldnard
Gueldnard fit de grands yeux à Luaine et laissa sa bouche ouverte tel une carpe sortant de l'eau.

Des pêchés? Non mais je pêche pas moi surtout par ce temps là, pas envie de me les geler au bord du lac. J'ai rien à me faire pardonner du moins pas grand chose. Le seul pieu que je connaisse c'est celui dans lequel je dors. Tu connais ma sympathie envers l'église. Ecouter un homme qui porte des robes, c'est le début de la folie. Jamais je ne porterai de robes tss.

Humm une amie à Limoges, jvais sûrement y emménager prochainement, on se reverra à ton retour j'espère.


Gueldnard lança un nouveau sourire à son amie avant de reporter son attention vers l'autre brune.

Humm j'avoue que je serais bien content de connaître votre histoire. Il y'a eu un Vicomte de St Germain par ici mais j'avoue ne pas l'avoir très apprécié pour certains de ses actes. Enfin bref. Entendu parler de moi humm … qu'est ce qu'elle vous a dit la ptite Luaine? Ça attise un peu ma curiosité tout ça.

Au fil de la discussion le blond sentait son masque se confondre avec lui. Sa mélancolie s'égarait dans un coin où il paraissait normal mais à n'en pas douter, dés qu'il serait seul ça reviendrait comme une feuille qu'on lance en plein vent contraire.

Mes yeux vous ont fait peur. Erf, pourtant on m'dit que j'ai d'belles mirettes d'ordinaire.

Le blond s'amusa de ce passage où son corps criait sa souffrance tandis que son esprit prenait ça de nouveau à l'amusement. Amusement de façade à n'en pas douter. Il savait qu'il fallait qu'il s'acclimate à cette douleur avant de repartir en avant. Il avait tenté de la combattre dans un premier temps mais il avait vite arrêté. Il y'a des choses avec lesquels on décide de vivre toute sa vie. Pour lui, c'était d'aimer un amour utopique, de vivre avec cette douleur, le prix d'aimer à perdre raison.

La conversation continua jusqu'à la fin du repas. Gueldnard salua Alceste lui disant qu'il serait heureux de la rencontrer plus longuement une prochaine fois. Sous les recommandations de Luaine, il prit une chambre auprès de l'aubergiste afin de se rétablir quelques temps. Le malaise étant passé, le blond avait récupéré un peu de vigueur. L'homme monta les escaliers afin de rejoindre sa chambre. Arrivé en haut il eut de nouveau des vertiges et s'agrippa fermement à la rampe. Il ferma les yeux, souffla un coups et monta les deux dernières marches. Derrière, Luaine le suivait des yeux. Comme si de rien était, Gueldnard lança un sourire réconfortant à son amie. Reprenant son chemin, il laissa passer devant lui deux portes sur sa gauche avant d'insérer la clef dans la troisième.

Gueld rentra dans sa chambre et se laissa tomber dans son lit. Les yeux au plafond, il était de nouveau pensif. Comme un courant d'air, comme une bouffée de chaleur, la mélancolie l'avait rattrapé dans son moment de solitude. Le grincement du parquet lui signalant qu'une personne était sur le pas de la porte le tira de sa rêverie, l'empêchant une nouvelle fois de sombrer dans les bras de sa nouvelle compagne attachante. Triste mélancolie...

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Luaine
Entendre le Gueld parler religion était toujours très épique. Lui seul avait cette façon de voir les prélats et les actes de contrition comme une comédie. Les deux amis s'étaient déjà amicalement enguirlander à ce sujet. L'impie blond et la pieuse brune.
Elle avait bien essayé mais c'était ravisée, il était indécrottable sur le chapitre.
Certains sujets ne devaient pas être abordés avec des amis et la religion en faisait partie.

Il annonça son déménagement prochain et cela fit sourciller Luaine. Elle savait son ami profondément attaché à Bourganeuf et cela sonna faux à son oreille lorsqu'elle apprit qu'il déménagerait prochainement. Encore une énigme de plus....


De toute façon, tu ne te débarrassera pas de moi comme ça. Tu me connais assez bien il me semble. Le voyage a un aller mais aussi un retour et il se fera par ici. Et tu as intérêt d'être requinquer à mon retour...Et oui, c'est bien une menace.

Un long sourire vint se graver sur le minois de la Montfort puis, enfoncée dans le fauteuil, les bras croisés, Luaine ne boudait pas mais ses mirettes semblaient assister à une partie de jeu de paume, un coup vers Gueld, un coup vers Alceste. Elle connaissait Gueld depuis quelques années et leur chemin s'était beaucoup croisé, presque toujours volontairement avec ce même désir de se voir, de parler et de garder ce lien presque fraternel.
Son masque, elle le connaissait, il le portait souvent mais elle avait eu la chance de le voir sans.
Il jouait une triste pantomime, montrant grâce à cette façade qu'il était heureux. La brune savait que si elle grattait cette mince couche d'enduit, le tout se fissurerait montrant un blond vulnérable, ce qu'il n'aimait pas.

Soudain, les émeraudes se plantèrent sur son ami, sans les détacher. Elle réussirait à son faire tomber son masque d'apparat et le voir lui, dessous, avec sa peine et sa tristesse, ses soucis et sa mélancolie.
D'un bond, tel un félin, à en faire sursauter ses deux amis, elle se leva en tapant à plat ses paumes de mains sur la table.

BON!!!!!

Sans mot dire, elle rejoignit l'aubergiste en posant une somme coquette sur son comptoir.

Vous avez vu mon ami le blond. Je paye une chambre pour lui, vous le garderez au minimum deux jours. Vos bras sont assez costauds pour l'obliger à rester. N'hésitez à pas à le menacer de m'appeler au besoin. Luaine. Moi quoi!!!

Vous lui servirez des bons repas de barback limousine sanguinolente, c'est un ordre de barbière et vous me donnerez aussi une chambre pour deux. Nous partirons en début de soirée avec mon amie l'autre brune.


Le tenancier n'était pas obligé de savoir qu'elle n'était plus barbière. Luaine faisait usage de faux mais elle s'en fichait.
Ses recommandations terminées, elle se rallia à ses amis.


L'histoire est arrangée, tu restes ici deux jours. Deux jours pour te soigner et prendre du poil de la bête....Oui je trouve que tu manques de poil. Un brin imberbe.

Elle sourit.

Les repas de bonne viande sont compris. Je reviens prochainement en Limousin et je ne plaisante pas quand je te dis que tu as intérêt d'aller mieux.

Le repas était terminé et l'après midi était entamée. Les deux belles de l'Ouest devaient encore partir le soir même pour la capitale limousine et dormir leur était nécessaire pour ne pas se retrouver dans le même état que Gueld.

Avec Alceste nous devons dormir pour partir ce soir même sur Limoges. On nous attends pour une escorte.
On monte se reposer et tu suis....


La Montfort pouvait être autoritaire et en général au ton de sa voix, on pouvait comprendre qu'une rebellion était impossible sous peine de s'en ramasser une.

Le trio monta et Luaine parla à mi voix à l'autre brune.

Alceste attends moi dans la chambre, je reviens. Je dois savoir ce qu'il a. Je ne partirais pas tranquille.
Essai de dormir, avant la tombée de la nuit nous repartons. Il faudra qu'on soit toute belle et toute fraiche, car nous le valons bien.


Luaine posa son épaule sur l'huis ouverte de la chambre de son ami. Elle le regarda affalé sur le lit et entra en fermant la porte derrière elle.
Le plancher grinça sous les pas pourtant légers de Luaine. Elle posa son fessier sur le rebord du lit et son bras passa par dessus les hanches de Gueld. Sa main à plat sur le lit, elle se pencha sur lui et l'embrassa sur la joue comme une soeur l'aurait fait.
Ils avaient quasiment le même âge et leur lien avait toujours était fort. Luaine voulait savoir, devait savoir....
Un sourire plein de tristesse s'adressa au blond et elle pencha sa tête sur le côté faisait dégringoler en cascade ses longs cheveux noirs.


Dis moi. Raconte moi. S'il te plait.

Gueld s'assit sur le lit et s'approcha d'elle. Les yeux baissés, à mi voix, presque dans un murmure il lui raconta.
Le coeur de Luaine se serra et ses bras vinrent l'encercler, lui offrant toute sa tendresse. Ils restèrent un moment comme cela. Elle lui chuchota quelques mots de réconfort à l'oreille, quelques mots d'une soeur à son frère.
Son masque avait glissé au sol, elle savait qu'il le remettrait vite mais pour l'heure il le quittait et elle le retrouvait lui, vulnérable et meurtri.

Après un long câlin, ils devaient se séparer. Elle devait retrouver un lit pour se reposer car la bienséance et son éducation ne pouvait faire qu'elle resta coucher avec lui, même juste amicalement.
Les embrassades et les au revoir fusèrent. Elle espérait que vider son sac lui aurait fait du bien.


Mon Gueld, je vais revenir, soit en sûr. Repose toi.

Luaine alla rejoindre Alceste pour dormir quelques heures avant de repartir. Bientôt ils se reverraient. Un long voyage les attendait et elle savait son blond fort malgré ses fêlures.
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Gueldnard
Luaine, mais que fais tu là?

Son amie vint l'enlacé et lui proposa une oreille attentive. Sachant qu'elle n'abandonnerai pas, il lui dévoila l'histoire qui l'avait mené jusqu'à cet état presque pitoyable. Le blond resta muet quand au nom de la fameuse demoiselle. Il n'était pas un coeur ouvert. Pour lui se confier subitement de but en blanc était une tâche bien difficile. Gueld n'aimait pas dévoiler ses tourments, d'ouvrir la porte d'une partie de lui vulnérable et de se sentir ... nu. De longues accolades vinrent compléter la soif de curiosité de la brune. Le Limousin laissa la Périgourdine s'en aller espérant qu'elle ne se ferait pas trop de soucis pour lui, il ne le fallait pas.

Fait attention à toi sur les routes. L'on se recroisera bientôt j'espère. Bonne nuit la Pingouine.

Gueldnard lui lança un sourire avant qu'elle ne disparaisse dans le couloir afin de rejoindre sa chambre. Une sensation bizarre s'immisça en lui. Cette fois ci, ce n'était pas la mélancolie qui était venue explorer une partie de son coeur mais une amie. L'homme haussa les épaules et repensa à sa journée. S'il s'était attendu à ça. Sa chute, Luaine à Tulle pendant qu'il était en mission, se confesser à une femme en robe portant une croix, manquait plus qu'elle soit curetone tiens!

Secouant la tête, le blond se retourna dans son lit et ferma les yeux cherchant le sommeil mais une dernière pensée revint encore et toujours assiéger son esprit. Le poème qu'il avait eu en tête un peu plus tôt. Il ne cessait de buter sur un passage ne trouvant plus la suite. Tracassé, il finit par se lever pour prendre son sac. De retour sous la couverture qui ne le quittait plus, il étala pleins de vieilles paperasses. Gueld commença ses recherches et remis au fur et à mesure les vélins qu'il parcourait des yeux. Après de longues minutes de recherche, l'homme tomba enfin sur le précieux parchemin. Il le caressa tendrement du bout des doigts comme s'ils parcouraient la peau de son visage. Enfin, il allait pouvoir ne plus être tracassé par son oublie passager.

Citation:
*Salut à toi mon étoile au loin,
L'illuminé de mon chemin.
*
Serais je à nouveau témoin
De tes lèvres carmin?

Assis à regarder l'aurore pointer
Le bout de son nez à l'orée de la forêt
A me demander quand es ce que je pourrai
A nouveau te retrouver

Au Sud ou vers le Nord
Arpentant les faubourgs
De mon esprit jamais ne sort
Ton visage de velours

Est ce de la folie ou de l'amour?
Est ce la saison,
D'aimer à perdre raison
Et ne plus rien voir autour?

Les hirondelles migrent vers l'océan
Semant au gré des vents
L'annonce des mauvais temps
A qui tend l'oreille pour écouter ce bruissement

Si particulier pour une âme de vagabond
Qui contemplera bientôt
Ces paysages moribonds
Accompagné de ces nuages d'eau

A défaut de pouvoir admirer
Tes prunelles d'yeux dorés
Qui pour moi ne cessent d'allumer
Une flamme sorti du brasier.



Des souvenirs, toujours ces souvenirs. Il se souvenait parfaitement maintenant. Il était sur les routes et déjà elle lui manquait. Gueldnard secoua une fois de plus la tête se traitant de bougre d'idiot avant de s'endormir. Il ne lui restait plus qu'une nuit à passer ici. Bientôt il aurait assez de force avant de repartir avec sa Marguerite. La récolte avait plus que pris l'eau. Finalement, ils avaient raison, c'était pas la saison. Non pas que la cueillette n'aurait pas été bonne, loin de là même, mais l'atmosphère était semble t'il trop frileux pour que la sortie soit lancée.


*Tiré des Anarchitectures, Saez*

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Gueldnard
Les recommandations de son amie suivie à peu de choses près, le blond quitta enfin l'auberge. Malgré les protestation du tenancier qui avait l'intention de le garder une journée de plus, le blond l'avait écouté comme un sourd. Sa monture fraichement préparé, il la monta prêt à partir de Tulle. Tulle village où il ne se sentait pas chez lui, peut être que cela venait du fait qu'il n'était pas disposé à s'ouvrir à l'extérieur mais dans tous les cas il était bien content de partir. Marguerite allait pouvoir retourner sur Limoges avant de se faner complètement. Mais avant ça, Gueldnard se mit à arpenter de long en large la ville. Il devait la retrouver. Peut être pouvait elle lui tire ce qu'il s'était passé. Elle avait peut être entendu quelque chose. Sa présence sur ces lieux était il dû au hasard? Avait il halluciné en la voyant?

Gueld revint d'abord sur le lieu de sa chute mais aucune trace de la dite mendiante. Pourtant il était persuadé de l'avoir vue à cet endroit lorsqu'il était tombé. L'homme demanda aux passants si une mendiante traînait dans le coin mais personne ne semblait l'avoir remarqué. Bien souvent les gens passaient sans y faire attention.

Le temps passait, les rues s'enchaînaient les unes après les autres mais toujours pas de signe de la fameuse mendiante. Résigné, le cavalier se dirigea vers les portes de la ville prêt à rejoindre Limoges. Un dernier regard vers le centre de la ville avant de partir. Dernier regard avant de se retourner brusquement. Oui il n'avait pas rêvé. Elle était là au bout de la rue à caresser la pierre du bout de ses doigts. Elle venait de s'éclipser sur la gauche au coin de la rue laissant au passage sa chevelure brune voler au vent comme une apparition céleste. Ni une ni deux ni même trois, quatre ou cinq, le blond s'élança à contre sens pour la rattraper. Arrivé dans la ruelle, une foule de paysan marchait dans la rue, il ne la voyait plus.


Bordel, où que c'est qu'elle est? Là bas !!

Il l'avait enfin repéré. Il laissa sur place sa monture sans plus de précaution et rattrapa la mendiante. Arrivé à quelques mètres d'elle il l'interpella. Arrivé à ses côtés il posa sa main sur son épaule.

Je … vous ne me connaissez pas mais je voudrais vous parler. Je … Il y'a quelques jours j'ai fais une chute accidentelle et vous étiez là, j'en suis presque sûr. J'ai ouvert un moment les yeux et je vous ai vu en face de moi. Je, enfin auriez vous entendu quelque chose sur des passants qui étaient là. Pourquoi je suis tombé, qu'est ce qui m'est arrivé. C'est que je ne me rappel plus bien.
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--Jane.
Toutes les créatures d'ici bas ont leurs forces... Et faiblesses.
Toutes convergent, avides, vers une même destinée.
Toutes dissemblent aussi, monocordes et blèmes,
l'urgence les animant pour seule raison d'être,
Sans que leur appétit soit jamais rassasié.
Toutes sont pourtant égales face à la mort.

Les tissus se froissent et le courant dévié se fait plus difficile.
Une main chaude, puissante, retient mon corps livré.
Le tien vient en rempart. Ta voix, ton coeur,
ta musique. Je te sais.
Mes yeux se fixent et se raccrochent à la noirceur du vide.
Et je me surprends à vouloir voir.
Pour la première fois.

Soudain mon épaule recèle un peu du poids du monde. Mon souffle s'accélère.


Ma voix s'effiloche quand je m'adresse à toi :


Je n'ai rien entendu que les cris de ton corps
que tu t'obstines vainement à ne pas écouter.






Gueldnard
La mendiante se retourna face à lui le regard vide. La cécité semblait l'avoir doté d'une vue bien plus perçante que le commun des mortels. Elle avait réussit à voir directement jusqu'à son âme. Sa petite voix lâché dans un souffle était tombé comme un couperet. Comment était ce possible? Il n'en savait rien mais cette femme le fascinait de plus en plus. Est ce que c'était un signe? Quel signe? Que devait il comprendre?
« Rha bordel encore des questions »



Co … Comment est ce possible? Comment savez vous tout ça? Qui vous l'a dit et qui êtes vous?


Gueldnard continua de l'observer. Etait ce une voyante? L'homme de nature curieuse observa la brune qui entretenait un grand mystère. Dans la rue, la populace passait comme le sable qui coule dans un sablier. Pour Gueldnard, le temps était suspendu auprès de la mendiante. Tentait elle de lui voler son argent. C'est vrai que savait il d'elle? Il croyait l'avoir vu lorsqu'il était tombé mais se n'était que des souvenirs lors de son état second. Au final était il vraiment dans la rue à discuter avec cette mendiante. Etait il encore dans l'auberge face à un songe qui lui délivrait son esprit?

Non il était bien parti de l'auberge, il en était sûr. Gueldnard essaya de remettre les choses en ordre dans son esprit en ne quittant pas d'un instant l'aveugle du regard.

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--Jane.
Ineluctable, lancinant, inexorable loi , silence obsédant.


Glissant, s'évertuant sur l'océan de vos possibles,
ma main se pose délicate sur votre coeur pommé
tandis que mes yeux vides en suivent le mouvement,

Contre vent et marée mes doigts accrochent, avides,
le tissu vaporeux, vos battements m'enlèvent,
pressés contre ma paume,ils façonnent mes gestes,
ils façonnent mon souffle, font écumer mes sangs,

Mon autre main remonte, s'arrime à votre tempe
Suivie par la première, s'amarrant, symétrique.
Mes phalanges prolongent le relief saillant de vos pommettes offertes
s'abandonnent curieuses sur votre nez, descendent,
passent légères sur son arrête fine, accentuant l'angle final
Chaque fraction de vos peaux émeut celle des miennes

Le contour de vos yeux dont elles effleurent les cils
provoquant un soupçon de battement confiant,
une légère brise s'échappant de vos lèvres.
Attirées, aimantées elles viennent s'y échouer, en toucher le velours.



Je le sais... C'est tout.


**Je te l'ai dit pour les nuages
Je te l'ai dit pour l'arbre de la mer
Pour chaque vague pour les oiseaux dans les feuilles
Pour les cailloux du bruit
Pour les mains familières
Pour l'oeil qui devient visage ou paysage
Et le sommeil lui rend le ciel de sa couleur
Pour toute la nuit bue
Pour la grille des routes
Pour la fenêtre ouverte pour un front découvert
Je te l'ai dit pour tes pensées pour tes paroles
Toute caresse toute confiance se survivent **



Un dernier murmure plus loin :


Elle t'attend sans le savoir...
Presse-toi, le temps file.






**Paul Eluard
Gueldnard
Envoûtante, ses doigts parcours son visage. Elle s'approprie son interlocuteur. Le blond ferme les yeux laissant la mendiante le voir. Après tout elle semblait avoir lu dans son coeur, elle pouvait bien contempler son visage comme elle le pouvait. Gueldnard se laissa faire goûtant à cette nouvelle expérience. Ses mains douces arrivent sur ses joues avant de finir sur ses lèvres. La découverte est suspendue et enfin le son de sa voix atteint ses oreilles. Chaque sons volent jusqu'à son coeur. Bien plus que des mots se sont des sentiments qui volent. Sa voix se brise et un voile apaisant enveloppe son être. Il ne cherche plus à comprendre qui elle est ni d'où elle vient, il se laisse juste emporter. Est elle un signe du destin placé sur sa route? Il n'en sais rien. L'homme la contemple quelques instants et passe sa main dans sa joue avant de glisser sa bourse dans la main de la mendiante.

Merci, vous m'avez apaisé, guéri un court moment. Que la bonne fortune rencontre votre route. Merci encore d'avoir croisé mon chemin.

Une pointe d'optimisme dans le coeur, Gueldnard grimpe sur sa monture et se met en route vers Limoges.

Ereinté, Gueld passe de nouveau les portes de Limoges. Enfin arrivé, il va pouvoir enfin se reposer et attendre la fin de saison pour Marguerite. La cueillette est bientôt finie et le résultat est un fiasco total. Las, il se laisse guider jusqu'aux bains. L'homme jète ses habits boueux dans un coin et se plonge dans un bac d'eau chaude. Ses muscles se détendent tandis que les paroles de la mendiante reviennent sans cesse en lui. Serais ce possible? Des questions toujours sans réponses mais qu'importe. Le voyageur profita de son bain pour se décrasser. L'eau devint plus tiède et c'est un homme frissonnant qui abandonna l'eau marron. Rafraîchit, il rejoignit son bureau.. Seul, il déboucha une bouteille de prune et s'empressa de se délecter du contenu. Adossé contre son dossier, il somnola avant de sombrer peu à peu dans les bras de Morphée.

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Aldaaregonde
La semaine avait été longue sans voir Gueld. L'ennui avait touché Arégonde les soirées en taverne n'ayant plus la même saveur. Lorsqu'elle apprit son retour elle se présenta sans attendre à son bureau où elle était certaine de le trouver. La cape qu'il lui avait prêtée fraîchement lavée sous le bras elle se fit conduire à travers les couloirs du Château. Elle toqua demandant aux gardes de la laisser s'annoncer elle même.
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Gueldnard
Bien qu'à moitié affalé, le blond se sentait bien. Il goûtait aux joies d'un repos salvateur. Les routes, l'ennuie et ses tourments l'avaient considérablement épuisé. Il sombra tout juste dans un sommeil bien faisant lorsque l'on frappa à la porte. Gueldnard se réveilla en sursaut.

Non j'dors pas, j'dors pas, j'dors pas … non c'est pas vrai je …. bordel je dormais bien là.

Pensant que c'était encore Simone qui faisait des siennes, l'homme ouvrit rapidement la porte. S'apprêtant à demander ce qu'elle voulait encore, il se ravisa apercevant Arégonde. La bouche légèrement ouverte, surpris, il l'invita à rentrer lui collant un bise au passage.

Bonsoir Arégonde. Vas y rentre je t'en prie. Assieds toi.

L'invitant comme il se doit, il lui tendit une chaise. Le CAC qui n'est pas rond comme un rond et qui d'ailleurs ne l'a jamais été, posa deux verres sur son bureau avec une bouteille de prune à moitié remplie.

Tu veux boire quelque … erf … c'est vrai t'aime pas la prune. T'es difficile aussi. M'enfin, jme doute que tu dois avoir de la poire sur toi.

Gueld lui lança un sourire amusé avant de reprendre le fil de la conversation.

Alors dis moi, comment vas tu? Que s'est il passé à Limoges depuis mon départ? J'espère que t'as pas salie ma cape avec toutes les tartines que tu bouffes hein.

L'homme scruta attentivement Arégonde puis sa cape.

Bon ça va, ça à l'air d'aller t'as de la chance. J'pensais te la donner vu que tu avais froid la dernière fois. Tu sais moi j'suis content d'être revenu de Tulle. Je me suis fait chier là bas, tu ne peux pas savoir. Enfin c'est sûrement moi qui ne me suis pas forcément bien intégré là bas mais bon, contente d'être de retour surtout que la cueillette de Marguerite est un échec totale. Elle se fane et elle devrait mourir prochainement.

Gueld commença son habituel mouvement de balancier en sirotant son verre de prune en écoutant les dernières nouvelles
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Aldaaregonde
Elle s'installe, louche sur la bouteille de prune et fait claquer sa langue lorsque celui-ci parle de l'état de sa cape.

- J'ai arrêté les tartines, je n'ai pas spécialement faim ces derniers temps et ta cape est parfaitement nettoyée qu'est ce que tu t'imagines. Tu n'as pas croisé le Poilu alors... Il va falloir que je lui écrive. Et puis je suis bien contente que tu ne te sois pas plu là bas il n'aurait plus manqué que tu veuilles t'y installer.

Elle soupire.

- Pour les nouvelles.... Rien et Attila qui a fait sa demande.

Sourire ravi de l'Arégonde.

- Tu voudras bien être mon témoin ?
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Gueldnard
T'as arrêté les tartines? Et ben y'a eu du changement alors. Quand je suis parti tu les enfilaient comme une gloutonne.

En réponse au claquement de langue de Rien, Gueldnard se mit à faire claquer sa langue comme un enfant s'amusant des différents sons qui sortent de sa bouche.

Non pas croisé ton bonhomme. Faut dire j'y allais pas tant que ça. Et je m'y serais encore moins installé. D'ailleurs en parlant de déménagement je vais venir m'installer à Limoges. L'ambiance m'y est bien plus conviviale que celle de Bourganeuf où je m'y ennuie. Je regrette le temps où ce village rayonnait mais c'est la vie...

Gueld se replongea dans tous les souvenirs qu'il avait vécu dans ce village. C' était une grande page de sa vie qui se terminait. Une fois qu'il serait installé à Limoges, une nouvelle vie s'offrirait à lui. Il serait désormais bien plus près pour s'occuper de ses affaires au château ne s'obligeant pas de longs et épuisants voyages. Léger soupir quand soudain le temps sembla s'être arrêté. Les sens en éveil, interpellé il ne bougea plus. Il cligna des yeux quelques fois avant de laisser échapper un seul et unique mot.

Quoi?

Son cerveau se remit en marche, l'effet du choc passé.

Te marier dans une église? Moi témoin? Mais z'avez quoi à tous vous marier en ce moment, z'avez décidé de me traîner tous dans une église c'est ça hein?

Mine légèrement tendue, le blond reprit aussitôt d'un ton plus calme.

Tu sais moi les églises hein … J'suis baptisé mais bon... Ça me ferait plaisir d'être ton témoin mais j'espère qu'on va pas y rester des heures hein. Parce que ça pue dans une église et c'est chiant. Par contre faut faire quoi quand on est témoin?
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Aldaaregonde
- Je n'en ai pas la moindre idée... Etre là et témoigner que je le suis aussi je suppose. Pour ce qui est de la durée... Là je n'en sais pas plus c'est la première fois que je me marie. Je ne pense pas que cela soit trop long... Et puis je te le demande en tant qu'ami tu ne peux me refuser ça sous prétexte que tu n'aimes pas l'odeur de l'encens. Tu penses venir accompagné ?
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Gueldnard
Gueld fit une légère moue lorsqu'elle lui annonça qu'elle ne savait pas la durée de la cérémonie. Souvent ça durait des plombs. Habituellement lors de ce genre de cérémonie il arrivait à se faufiler dans les derniers rangs et à buller tranquillement mais là. Au premier rang, sous les yeux du cureton à réciter je n'sais quoi. Bordel c'était la mort assuré ... non piiiiiiiire, le barbecue!!! En plein milieu de la place, attaché par des chaînes sur des fagots de bois. Les habitants pourraient lui lancer des tomates, oeufs et autres ingrédients pourri depuis plusieurs jours avant que l'on allume le tout. Si bien qu'avec un peu de chance il pourrait y avoir des champignons sur toutes ces joyeusetés. En somme de quoi faire un bon repas une fois cuit. Malgré les risques le blond accepta.

Bien sûr je viendrais. Je serais là pour l'union du leu et de la bergère. Et pour l'accompagnement j'en sais fichtrement rien. J'pense pas mais on sait jamais …

Gueldnard imaginait déjà le mariage. Le leu marié à une bergère qui était venue accompagnée d'une « brebis égarée ». Sacré tableau! Pis le blond n'était pas si égaré que ça, il savait toujours il allait.
Gueld regarda Arégonde avant de se lever.


C'est pas que je m'ennuie mais je viens de rentrer de Tulle. Le voyage m'a épuisé et je vais aller me coucher dans mon campement pour une dernière fois. Je peux t'accompagner quelque part avant de t'abandonner?

Joignant le geste à la parole, il se leva et entraîna Arégonde dans les couloirs du château avant de s'enfoncer dans la cour du château happé par la nuit.
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