Hersende
Hersende arriva sur la place.
Elle n'avait pas fait annoncer son intervention, dictée par les circonstances, si bien qu'elle tenait à la main le parchemin qu'elle avait rédigé et qui arborait sa signature. Volontairement, elle ne l'avait pas scellé du sceau marquisal : elle s'adresserait aux Provençaux en tant que Provençale.
Elle le déroula et lut :
Elle n'avait pas fait annoncer son intervention, dictée par les circonstances, si bien qu'elle tenait à la main le parchemin qu'elle avait rédigé et qui arborait sa signature. Volontairement, elle ne l'avait pas scellé du sceau marquisal : elle s'adresserait aux Provençaux en tant que Provençale.
Elle le déroula et lut :
Citation:
Provençales, Provençaux,
De nombreuses rumeurs courent sur la situation de la Provence et de Gênes. Je viens vous informer de l'état actuel des choses.
A la suite de l'invasion de novembre-décembre qui nous a permis de découvrir les méthodes des groupes ONE-Amesha, méthodes qu'ils ont éprouvées sur bien des pays, ravageant l'Irlande et l'Angleterre, ces brigands ont quitté nos terres quand ils ont vu qu'ils ne sortiraient pas gagnants de ce combat. Nous avions fait 5 prisonniers pour lesquels une rançon minime - mais symbolique puisqu'ils n'avaient jamais accepté une telle concession - a été versée.
Ces hordes repartaient donc vers l'est, quand une armée génoise, malgré l'accord conclu avec les ONE, a par erreur attaqué une de leurs lances. Aussitôt le chef des ONE, Anghelos, a exigé la tête du chef d'armée et une indemnité de 1000 écus par homme blessé, somme inadmissible quand on pense qu'ils n'ont versé qu'une indemnité dérisoire pour l'attaque par traîtrise d'Albenga où plusieurs Génois avaient été tués par eux...
Depuis Anghelos a déclaré la guerre à Gênes. Il réunit ses troupes : déjà 70 sont à Parme dans le Duché de Milan qui les accueille, prêts à monter une armée. Il attend des renforts de Serbie, de Venise et d'autres groupes de mercenaires qui n'ont d'autre activité que piller et tuer.
Les voisins de Gênes, frileusement, se déclarent neutres dans ce conflit, ayant peur des retombées sur leurs terres. L'Eglise et Florence essaient de mener des négociations, mais Milan, ennemi de Gênes et l'ayant obligée à réintégrer l'Empire en avril, ne répond pas à ses sollicitations.
Sachant que nous avons un traité d'alliance avec Gênes, que plusieurs fois nous sommes allés les aider, comme eux-mêmes sont venus à notre secours avec une armée en février ce qui nous a permis de récupérer le château d'Aix, par des groupes qui arrivaient vers la Provence en décembre mais dont l'intervention a été inutile puisque nous avions récupéré notre château les chefs de ONE et d'Amesha m'ont contactée pour nous menacer de représailles si nous honorons notre alliance, comme ils pratiquent habituellement.
Nous avons reçu une demande d'aide officielle de la République de Gênes en date du 20 janvier, demande réitérée par la nouvelle Dogesse dans mon bureau il y a deux jours.
Nous ne souhaitons pas faire prendre de risques inconsidérés à notre pays, déjà affaibli par l'attaque récente, aussi suis-je en train d'étudier, en relations avec l'Etat Major génois, l'évolution de la situation : réaction des voisins de Gênes, mobilisation des Génois, effectifs des ONE-Amesha...
Si l'attaque se précise sur notre voisin, il faut savoir que l'objectif des ONE sera la destruction pure et simple de notre allié, telle qu'ils la pratiquent habituellement en cas de vengeance : pillage systématique de toutes les villes, effondrement des mines, massacre de la population... afin que le pays ne puisse plus se relever.
La question est : la Provence laissera-t-elle faire ça, considérant que ce ne sont pas ses affaires et que l'alliance ne joue pas dans ce cas?
En ce qui me concerne, et là je ne parle à titre personnel, je ne pourrai pas. Mais je sais également quelles sont mes responsabilités. Ma participation à ce conflit, même individuellement, risque d'avoir des répercussions sur notre Comté.
Aussi je vous consulte : si Gênes se montre unie face aux envahisseurs, si elle prend en main sa défense et se mobilise contre ces hordes, lui viendrons-nous en aide?
Fait à Avignon, le 26 janvier 1459
De nombreuses rumeurs courent sur la situation de la Provence et de Gênes. Je viens vous informer de l'état actuel des choses.
A la suite de l'invasion de novembre-décembre qui nous a permis de découvrir les méthodes des groupes ONE-Amesha, méthodes qu'ils ont éprouvées sur bien des pays, ravageant l'Irlande et l'Angleterre, ces brigands ont quitté nos terres quand ils ont vu qu'ils ne sortiraient pas gagnants de ce combat. Nous avions fait 5 prisonniers pour lesquels une rançon minime - mais symbolique puisqu'ils n'avaient jamais accepté une telle concession - a été versée.
Ces hordes repartaient donc vers l'est, quand une armée génoise, malgré l'accord conclu avec les ONE, a par erreur attaqué une de leurs lances. Aussitôt le chef des ONE, Anghelos, a exigé la tête du chef d'armée et une indemnité de 1000 écus par homme blessé, somme inadmissible quand on pense qu'ils n'ont versé qu'une indemnité dérisoire pour l'attaque par traîtrise d'Albenga où plusieurs Génois avaient été tués par eux...
Depuis Anghelos a déclaré la guerre à Gênes. Il réunit ses troupes : déjà 70 sont à Parme dans le Duché de Milan qui les accueille, prêts à monter une armée. Il attend des renforts de Serbie, de Venise et d'autres groupes de mercenaires qui n'ont d'autre activité que piller et tuer.
Les voisins de Gênes, frileusement, se déclarent neutres dans ce conflit, ayant peur des retombées sur leurs terres. L'Eglise et Florence essaient de mener des négociations, mais Milan, ennemi de Gênes et l'ayant obligée à réintégrer l'Empire en avril, ne répond pas à ses sollicitations.
Sachant que nous avons un traité d'alliance avec Gênes, que plusieurs fois nous sommes allés les aider, comme eux-mêmes sont venus à notre secours avec une armée en février ce qui nous a permis de récupérer le château d'Aix, par des groupes qui arrivaient vers la Provence en décembre mais dont l'intervention a été inutile puisque nous avions récupéré notre château les chefs de ONE et d'Amesha m'ont contactée pour nous menacer de représailles si nous honorons notre alliance, comme ils pratiquent habituellement.
Nous avons reçu une demande d'aide officielle de la République de Gênes en date du 20 janvier, demande réitérée par la nouvelle Dogesse dans mon bureau il y a deux jours.
Nous ne souhaitons pas faire prendre de risques inconsidérés à notre pays, déjà affaibli par l'attaque récente, aussi suis-je en train d'étudier, en relations avec l'Etat Major génois, l'évolution de la situation : réaction des voisins de Gênes, mobilisation des Génois, effectifs des ONE-Amesha...
Si l'attaque se précise sur notre voisin, il faut savoir que l'objectif des ONE sera la destruction pure et simple de notre allié, telle qu'ils la pratiquent habituellement en cas de vengeance : pillage systématique de toutes les villes, effondrement des mines, massacre de la population... afin que le pays ne puisse plus se relever.
La question est : la Provence laissera-t-elle faire ça, considérant que ce ne sont pas ses affaires et que l'alliance ne joue pas dans ce cas?
En ce qui me concerne, et là je ne parle à titre personnel, je ne pourrai pas. Mais je sais également quelles sont mes responsabilités. Ma participation à ce conflit, même individuellement, risque d'avoir des répercussions sur notre Comté.
Aussi je vous consulte : si Gênes se montre unie face aux envahisseurs, si elle prend en main sa défense et se mobilise contre ces hordes, lui viendrons-nous en aide?
Fait à Avignon, le 26 janvier 1459
Sa voix avait bien insisté sur la dernière phrase.
La lecture achevée, elle tendit le parchemin à un garde qui l'accompagnait et qui placarda la déclaration sur le panneau d'affichage.
Se tournant vers les quelques personnes qui s'étaient réunies pendant la lecture, elle déclara :
Le choix est vôtre. La Provence et le Marquisat sont terres de liberté où tout, jusqu'à la désignation des dirigeants repose sur le libre choix des habitants.
Je suis prête à vous fournir des éclaircissements complémentaires dans la limite des informations dont je dispose et des mesures de sécurité, si vous le désirez.
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Hersende de Brotel, Marquise des Alpes Occidentales