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[RP] Une couronne sous la coupole

Anne_blanche
La salle des pas perdus avait toujours paru fort vaste à Anne. Au début, elle avait mis au compte de sa petite taille le sentiment de solitude qu'elle éprouvait chaque fois qu'elle la traversait. Puis elle en avait pris son parti. Tout, à l'Académie, était vaste, haut, large, ... et silencieux.
Située à l'aplomb de la Coupole, la salle des pas perdus possédait une particularité : quand on chuchotait, tourné vers la muraille, toute personne située le long du mur, au point diamétralement opposé, percevait parfaitement les murmures. Plus d'une fois elle avait rêvé d'emmener ici sa sœur, et de jouer avec elle à échanger des chuchotis à travers l'espace. Maintenant que Blanche avait prononcé ses vœux définitifs, le jeu n'aurait jamais lieu.

L'on était à la veille de recevoir Sa Majesté Béatrice, Reine de France. La salle des pas perdus avait perdu en dimensions ce qu'elle gagnait en luxe. Un espace, au centre, avait été délimité par des tapisseries des Flandres, disposées de façon à laisser passer la lumière. Les dalles du sol avaient été recouvertes de tapis empruntés aux hôtels particuliers d'amis ou de parents. L'Académie n'était point si riche qu'elle pût se permettre de telles dépenses. Les tables qui recevraient le buffet étaient déjà dressées, les nappes immaculées n'attendaient plus que les vins, liqueurs, confiseries et pâtisseries qu'on y déposerait à la dernière minute ; on ajouterait parmi les guirlandes de feuillages - sauge, dernières feuilles sèches de chêne, lierre à profusion - les premières fleurs de saison.

Anne regarda autour d'elle, avec circonspection, tournant lentement sur elle-même à la recherche de la moindre faille. L'Académie n'était pas riche, mais il était hors de question de ne point recevoir la reine avec tout l'apparat que l'on pouvait se permettre, même s'il ne rivaliserait jamais avec les fastes du Louvre.
Elle venait d'être choisie par ses pairs comme Grand Académicien Royal. Après la visite de Sa Majesté, elle aurait le temps de savourer comme il convient le plaisir de marcher dans les pas de feu son père, le vicomte Valatar.
Pour l'instant, toute son énergie était tournée vers la réception du lendemain.

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Eoghan
    ~ Le 13 février ~

Je me mets quoi ? Je me mets quouuuuaaaa ? Dit le petit Dragon, arrivait la veille à Paris, sans il venait de s'en rendre compte, sa belle malle pleine d'affaires.

Et il ne pouvait décemment s'habiller avec rien. Enfin rien non, il n'allait pas se promener nu devant la reyne. Non, plutôt, il n'allait pas être à cette fichue cérémonie en habits de voyage sales. Car tout fils de Duchesse et Baronne Bretonne qu'il était, le fait d'être nobliau n'avait aucunement l'avantage de le laisser propre et présentable en toute circonstance, bien malheureusement. Quelle étrange loi de la nature qu'avait fait Aristote de faire avoir la même poussière et saleté pour les gueux comme pour les nobles. Cela, ils ne devraient pas le partager. À la rigueur, la saleté aux gueux et un peu de poussière aux nobles, sur les chaussures, juste la semelle, mais c'est tout. Et bien non, égaux dans la crasse ils en avaient décidé, Dieu ou Mère Nature, qu'importe lequel des deux avait eu cette lubie.
Heureusement, tout Dénéré-Malines qui se respecte se doit d'avoir des ressources illimitées. Et à défaut d'avoir une bourse illimitée, grâce à ses talents financiers que lui avait permis de peaufiner la Saint-Just en le prenant comme Intendant de ses domaines et de sa mesnie, celle-ci toute de cuir faite, était bien remplie. Aussi, s'en délesta-t-il dans les heures qui suivirent pour se vêtir dignement pour cette cérémonie.



    ~ Le jour J, le 14 février ~

La salle des pas perdus, la coupole. Après tout, rien d'inhabituel là sauf le changement de déco dont la nouvelle Grande Académicienne Royale avait fait preuve. À coup sûr, c'est une parente de Valérie Damido. Mais passons-là ce sujet, Eoghan clignant des yeux pour se faire à tout ce changement, et se disant que bienheureux il était d'avoir opté pour des habits d'un luxe qu'il ne portait que rarement. Car quelques heures auparavant, ce dernier s'était vêtu de sa nouvelle acquisition toute zolie. Un ensemble d'alliance de deux couleurs. Le vert foncé dominait les tissus, et l'or parcourait par quelques coutures et arabesque le reste de la tenue. À cela, son éternelle cordelette argentée lui ceignait la taille, tandis qu'à ses épaules par une broche elle aussi d'argent, était attachée une cape simple mais élégante d'un bleu très foncé, dont les bords eux aussi, étaient cousus d'or. Sur son torse, discrètement mais visible quand même, le blason d'Herrin était cousu à l'endroit de son coeur, tandis qu'enfin, ses cheveux blonds étaient attachés dans sa nuque, sa couronne de Seigneur sur sa tête. Il avait dû insister et payer un supplément auprès d'une couturière pour que cela soit fait avant toutes les autres commandes, mais celle-ci avait finalement cédé, et réussie à satisfaire la demande du jeune Académicien Royal.
Bref, tout ça pour dire qu'il faisait pas trop tache dans l'endroit ainsi modifié, et apparemment le premier arrivé de tous, celui-ci arpenta la pièce en attendant l'arrivée de ses collègues et invités.

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    Chlodiwg a dit : "Vous êtes le 1000ème homme à déclarer votre haine envers notre famille.
    Pour vous féliciter, nous vous remettons le tribididik d'honneur."
Cali
[ Petit bureau au fond du couloir....]

" Entre chiens et loups, le treize Février "


La journée avait été bien ensoleillée , aussi la petite fenêtre resta ouverte, tout comme la porte de son bureau. Cali avait horreur des portes fermées.
Après avoir fait ses vocalises plus ou moins fausses mais qui l'avaient bien amusée, faisant résonner le couloir de sa voix, la jeune femme était revenue dans son bureau.


- Hop, chaque chose doit avoir son pendant. La Salle des pas perdus et le couloir des échos retrouvés. Sinon l'équilibre est trop instable.

La vue qu'elle avait en rentrant dans la pièce de travail qui lui était réservée la fit grimacer.
Des rouleaux de parchemins jonchaient le bureau . Une pomme à moitié croquée lui donnait l'impression qu'une gargouille trônait prête à la mordre, et le calame qui lui servait à écrire avait réduit de moitié, à force d'être taillé.
La jeune femme prit place sur sa chaise et commença à trier, ranger et jeter son trognon de pomme cauchemardesque.
Dans un tiroir qu'elle tira doucement, elle sortit presque tendrement une pile de parchemins qu'elle avait commencé à recueillir sur les chemins où l'avait mené le début de sa quête.
Son regard glissa sur quelques mots écrits de la main d'étrangers, de gens qu'elle ne verrait peut-être jamais. Elle rangea précautionneusement ces écrits et referma le tiroir sans bruit.

Une missive pliée en quatre attira son attention sur le coin du bureau. Il ne lui avait pas semblé l' avoir vu auparavant. La lettre provenait de Dame de Culan.
Fronçant les sourcils en se disant qu' avec ce qui avait recouvert son bureau, pas étonnant qu'elle ne l'ait pas vue.
Quand elle prit connaissance de son contenu, elle se tapa le front de sa main.


- La Reine....


Non pas qu'elle eut pu oublier l'arrivée de sa majesté mais elle n'avait pas vraiment pris garde que le jours approchait.
Machinalement son regard dévia sur la main qui tenait la missive en notant la trace d'une tache d'encre disgracieuse sur son index qu'elle essaya ensuite vainement de nettoyer.
Peine perdue pour l'instant mais elle avait le temps de l' ôter d'ici le lendemain. Enfin elle l'espérait.
Tous les membres de L'académie avaient été cordialement invités . La Reine ne risquait pas, sûrement sollicitée, de la remarquer et encore moins son doigt encré.
Cali pouffa en l'agitant et le pliant devant ses yeux, se rendant compte de l'importance qu'elle lui donnait pour une fois.


- Toi, tache d'être sage demain.. erf non pas tache ! Bon.. tu te tiens à carreau , tu évites mon nez et on restera en bon terme.

La jeune femme se dit qu'il était grand temps qu'elle aille se coucher avant de se mettre à parler aussi au pot de fleur, qui d'ailleurs aurait bien besoin d'être arrosé.
Son bureau était en ordre, elle referma doucement la porte en partant.
Bien sur qu'elle n'aimait pas les portes fermées... mais que lorsqu'elle était à l'intérieur.

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Chevalier de la Plume d'Or - Championne du Poitou - Eprise de son Pierrot-Yoyo
Lysesl
14 février, Académie Royale de France.



Elle avait passé une grande partie de son temps, ces derniers jours, à remettre en ordre et à vérifier tous les documents déposés à la bibliothèque publique de l’Académie mais il en restait toujours à faire…
Elle s’accorda une pause puis ses yeux tombèrent sur la missive reçue dernièrement de dame Anne. La pause serait plus longue que prévue mais elle n’allait surtout pas rater cet honneur que la Reyne leur faisait en venant visiter l’Académie.

Heureusement, elle gardait toujours dans son bureau des tenues supplémentaires et, après une brève toilette, revêtit une robe de velours bourgogne et de satin ivoire et mit sur ses épaules sa cape verte d’Académicienne. Ses longs cheveux bouclés retombaient en cascade sur ses épaules puisque aucun peigne n’en venait à bout. A son cou, elle portait le collier de perles que feue sa sœur Xenia lui avait offert en cadeau de mariage. Ses seuls autres bijoux étaient sa bague de fiançailles et son alliance.

Ainsi parée, elle rejoignit la salle des Pas Perdus. Elle ne put retenir un sourire lorsqu’elle vit son collègue arpenter la pièce. Elle se dirigea vers lui.


Messire Eoghan, vous me paraissez un peu nerveux…
Aujourd’hui est un grand jour et encore plus pour vous, n’est-ce pas ?


Elle prit un verre de vin qu’un valet apportait, en prenant une petite gorgée.

Permettez que j’arpente la pièce avec vous ? J’étais assise depuis trop longtemps, l’exercice me fera le plus grand bien.

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En mémoire d'Elegie.
Anne_blanche
C'est dans son bureau de l'institut des Belles-lettres qu'Anne avait passé la nuit. En tant que Grand Académicien, elle disposait désormais d'une pièce plus vaste, à un étage moins haut, mais elle ne s'était pas encore résolue à l'occuper. Il y avait à cela trois raisons. En premier lieu, son élection n'avait pas encore été ratifiée. Elle avait envoyé un courrier en temps et heure au Grand Chambellan, mais la réponse ne lui était point déjà parvenue. Ensuite, ce bureau avait été, des années auparavant, celui de feu son père. N'ayant pas connu l'auteur de ses jours, elle s'était fait de lui, en écoutant parler son frère et d'autres, une image idyllique. Valatar était à tout jamais, aux yeux de sa fille, sur un piédestal si haut placé qu'il serait sacrilège de tenter de lui arriver à la cheville... ou d'occuper son bureau. Enfin, elle aimait bien l'Institut des Belles-lettres.

Il s'y trouvait, dans un coffre, une robe - blanche, comme toutes les robes d'Anne depuis qu'elle avait voué porter le deuil jusqu'à ce que justice fût rendue aux mânes de son frère -, une guimpe fraichement amidonnée et repassée, et son manteau vert d'Académicien. Il lui fut donc aisé de se changer.
Elle savait qu'elle aurait dû se sentir fort impressionnée à l'idée de la royale visite. Or, il n'en était rien. Elle se sentait au contraire parfaitement calme, sans la moindre appréhension. Elle souriait à son reflet dans le miroir de cuivre, même, en se rappelant la terreur qui était sienne quand elle avait rencontré pour la première fois Sa Majesté Levan le Troisième.

Satisfaite par son image - visage lisse, guimpe immaculée, tous cheveux cachés, pas un bijou, comme il sied à une femme en grand deuil - elle descendit dans la salle des pas perdus.


Permettez que j’arpente la pièce avec vous ? J’étais assise depuis trop longtemps, l’exercice me fera le plus grand bien.

C'était Dame Lys, qui apportait à Messire Eoghan de quoi se désaltérer avant l'arrivée de la reine. Une des copistes de son institut était là également. Anne salua chacun d'un sourire et d'une inclinaison de tête, avant de passer une dernière et rapide inspection des lieux. Les deux manteaux qui devaient être remis en présence de la souveraine étaient posés bien à plat sur un long coussin de soie blanche, juste à côté de l'estrade où l'on avait placé le fauteuil qui ferait office de trône.

La tension ne montait toujours pas. Peut-être cela viendrait-il plus tard. A cet instant, Anne était suffisamment calme pour complimenter son jeune collègue.


Votre tailleur est sans aucun doute l'un des meilleurs de Paris, Messire Eoghan. Il vous faudra me donner son adresse, le jour où je me déciderai à mener céans mon fils.

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Eoghan
    ~ Perdre ses pas dans la Salle des Pas Perdus ~

Marche marche petit padawan, tu n'as que ça à faire pour évacuer l'anxiété qui envahit chaque pore de ta peau blanche. Après tout, ce n'est pas comme si tu allais recevoir le manteau représentant ta charge devant la première Reyne régnante de France.

Et bah si, en fait.

Comme une envie d'être soudainement en Bretagne, sa terre natale, et de se perdre dans la forêt de Brocéliande, de parcourir les chemins rocailleux de Cholet ou de se trémousser avec la soeurette entre les étals du marché de Vannes. Quelque chose de simple, beaucoup plus simple que tout cela. Mais quand même ce n'était pas rien que tout cela. Un Breton, dans une cérémonie officielle, qui devient Académicien Royal de France, devant la Reyne de France, que de surcroît, Eoghan avait espéré qu'elle soit élue. Et heureusement, quel bienfait. Quel avenir aurait eu l'Académie Royale avec la Malemort comme Reyne, alors que déjà en tant que Grand Chambellan, et donc ayant sous tutelle l'Académie Royale, elle ne montrait aucun intérêt pour cette Institution, ne validant même plus les élections des Grands Académiciens Royaux ? D'ailleurs, même s'il n'en avait rien dit à ces collègues, le jeune Dénéré-Malines espérait bien que la Marquise resterait fidèle à elle-même vis-à-vis de l'Académie Royale et qu'elle ne viendrait pas malgré l'invitation. Cela serait dans la continuité de son inaction.

Puis une de ses collègues, la Comtesse Lys, vint l'interrompre dans son flot de pensées, marqué par les pas qui résonnaient dans la Salle des Pas Perdu, sous la Coupole.


Bien le bon jour dame Lys. Un peu, voir beaucoup nerveux. La présence de notre Reyne n'y est sans doute pas pour rien là-dedans.
Et je veux bien que vous arpentiez la pièce avec moi, cela m'évitera à me perdre dans mes pensées, et peut-être votre présence suffira-t-elle à calmer ma nervosité ?


Le regard survole rapidement sa collègue, pour ajouter :

Nouvelle garde robe ? On ne vous voit que rarement parée ainsi à l'Académie, mais cela vous sied fort bien.

Et telle une ombre discrète, la nouvelle Grande Académicienne apparut dans la vaste pièce et vint les rejoindre. Eoghan termina la gorgée de vin qu'il venait de prendre, et salua d'un léger signe de tête et d'un grand sourire l'arrivée de leur autre collègue. Bizarrement, la présence des deux femmes le rassuraient beaucoup. Peut-être parce que l'Académie Royale, et surtout le Collège Académique, étaient devenus une nouvelle famille pour lui ? Même s'ils se ne connaissaient tous que trop peu, il avait une confiance infinie en chacun de ses collègue. Nulle ambition mauvaise, ou rapport conflictuels entre eux. Si parfois des divergences d'idées se faisaient ressentir, celles-ci pourtant ne créaient jamais de tensions.

Je vous remercie dame de Culan. Mais croyez-moi, j'ai failli devoir venir ici en tenue de clochard ou peu s'en faut. Je serais cependant ravi de vous donner plus tard l'adresse des artisans auprès de qui j'ai pu trouver bonheur.

Le sourire s'estompa quelque peu au sujet qu'allait évoquer le jeune Dragon à l'instant.

J'imagine que vous n'avez reçu aucune nouvelle de notre chère Grand Chambellan, comme nous en avons l'habitude ?

Le ton était plutôt cynique dans la bouche de ce jeune blond qui trop franc, ne savait rien cacher de ce qu'il ressentait, et surtout l'antipathie qu'il pouvait ressentir pour certaines personnes, comme la Marquise de Maintenon.
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    Chlodiwg a dit : "Vous êtes le 1000ème homme à déclarer votre haine envers notre famille.
    Pour vous féliciter, nous vous remettons le tribididik d'honneur."
Anne_blanche
A y regarder de plus près, il était évident que le nouvel Académicien n'était pas très à l'aise. Il avait beau complimenter Dame Lys sur sa tenue, et répondre fort civilement à l'anodine question de sa consœur, il avait dans toute son attitude un je-ne-sais-quoi trahissant l'inquiétude, une certaine raideur du dos, à laquelle il n'avait habitué personne, sous la Coupole.

J'imagine que vous n'avez reçu aucune nouvelle de notre chère Grand Chambellan, comme nous en avons l'habitude ?

Anne crut un instant s'être trompée. Finalement, le jeune Dénéré était fidèle à lui-même. D'un ton parfaitement neutre, mais sans lâcher une seconde du regard les prunelles vertes de son vis-à-vis, elle répondit :

Sa Seigneurie a énormément de travail, en ce moment. Une cérémonie est en cours au Louvre, et vous imaginez sans peine quelles transformations nécessite la présence d'un nouveau souverain. Sa Seigneurie, tout comme nous, œuvre à la grandeur du Royaume...

Une petite pause, suffisamment brève pour passer inaperçue à l'oreille du commun des curieux, suffisamment longue pour marquer la fin de la conversation sur ce sujet. Une copiste était présente, certaines choses n'avaient pas à être dites. Anne se mit à faire elle aussi les cent pas d'une tenture à l'autre, entre Dame Lys et Messire Eoghan.

J'ai eu un jour, alors que j'étais fort jeune - la moitié de votre âge, Messire Eoghan - l'honneur d'être présentée au roi. Un concours de poésie... Bref...

Elle agita la main pour signifier le peu d'importance de l'anecdote. Ce n'était pas pour parler d'elle qu'elle évoquait la chose.

Sans la présence de deux personnes qui sont depuis devenues des amis très proches, je crois bien que jamais je n'aurais eu le courage d'approcher Sa Majesté. Mais je n'étais pas seule, et je savais qu'au moindre faux pas l'un des deux ... hum... rattraperait la sauce, si vous me passez l'expression.

Regard d'excuse à Dame Lys, puis à Eoghan, et franc sourire, rare sur le visage d'Anne.

Vous serez superbe, avec ce manteau !
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Chimera
[Cholet - La veille.
Il faut partir à point....]


Une voix, impatiente, suivie d'une tête rousse émergeant de la voiture:
Tristan! Qu'est-ce que tu fabriques encore?!
Ma dame, je....
Dépêche toi, je veux être là-bas tôt!
Très bien...

Et le secrétaire de sauter une nouvelle fois sur la malle archipleine dans une nouvelle tentative pour la fermer. Hallelujah, ça marche.
Dans un soupir de soulagement, il époussette sa livrée et fait signe aux porteurs d'ajouter ladite malle au chargement déjà imposant.


Va voir si Maeve est prête à partir, si elle ne l'est pas tu la prends sous ton bras et on finira de la pomponner en route. Ca peut durer des heures sinon, elle est parfois pire que moi!

Aujourd'hui elle va le voir. Fière elle est, comme une bretonne, et heureuse simplement, de pouvoir être la mère qu'elle est si peu souvent. Du coup, elle a revêtu pour l'occasion la tenue des grands jours, qu'elle lisse du plat de la main dans un geste appliqué, tentative désespérée pour occuper ce temps qui passe bien trop lentement.
Infructueuse, évidemment.
Nouveau coup d'oeil vers les portes du château, main qui s'agrippe au montant de bois, doigts qui tapotent impatiemment.

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Maeve
[Cholet - Quartiers de la mini-Duchesse]

Et là, il y aura la Reyne ! La REYNE, Anelha, j'te parle de la REYNE, là !
- Mais ne l'avez-vous pas déjà vue, au Sacre du Montfort ?
- Si, bien sûr, mais de loin... Là, elle sera tout près, c'est petit comité ! J'ai peur.
- Peur ?
- Mais oui ! Imagine que je me sois fait une tâche, qu'une mèche tombe de ma coiffure, que mon nez soit rouge à cause du froid, que... Qu'elle ne me trouve pas à son goût !
- Elle ne vient pas pour vous mais pour votre fr...
- Qu'importe. Eoghan me la présentera. Non ?
- Euh...


Toc toc.

Mademoiselle, votre mère vous fait quérir !
- Oui oui, j'arr... Ah non, j'arrive pas ! Je ne suis pas prête du tout !
- Ah. Sa Grâce votre Mère semble pourtant insister.
- Insistance ou pas, vous ne voudriez pas que je me rende à Paris mal coiffée, Tristan ?
- ...

La porte a beau nous séparer, j'imagine sans peine la mine déconfite du secrétaire de Mère. Coup d'oeil à la fenêtre.

Oho... Ca va chauffer.
Viiiiite ! Finis de me coiffer !


Anelha s'exécute -je tiens à préciser qu'elle m'a piqué la nuque avec une épingle, la bougresse !- un peu précipitamment, tandis que je fourre mes plus beaux bijoux dans un sac. Ca, j'pourrais le mettre toute seule dans le coche... Et pis Mère elle m'aidera.

Fini !
- Fini, t'es sûre Anelha ?
- Ma foi oui.


Moue sceptique. J'ai connu mieux, on aurait pu mettre cette mèche plutôt comme ça et pis... Mais ça ira. Ma réplique en plus grand est en train de fulminer dans la cour, je risque de prendre cher si je tarde encore.

J'arriiiiiiiiiiiiiiiiiiive !

Je sors en trombe, entraînant Tristan avec moi. Et hop ! Me voilà aux côtés de Mère en moins de temps qu'il ne faut pour le dire !

C'est part...
- Vos bijoux, Maeve !
- Ah, zut !


J'attrape le précieux sac tendu par ma suivante, et pose mon derrière sur la banquette en face de celle occupée par Mère. Je prends mon sourire le plus innocent, et entame la conversation, comme si de rien n'était.

Dis, c'est quoi un Académicien ?
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Chimera
[Cholet, ici Cholet. Vous êtes bien à bord de la voiture à destination de l'Académie. Ce wagon sera sans arrêt jusqu'à notre arrivée. Mesdames et messieurs, attention au départ.... éloignez vous de la bordure du marchepied s'il vous plait.]

Et la mère, l'air de rien, de répondre:


Et bien justement.... je me suis penchée sur la question.
Tout cela reste dans le champ d'action familial, me semble-t-il.
A mon avis, tu pourras bavarder avec Aedhan à ce sujet, vois-tu, et tenter de comparer son institution à l'Université bretonne, ou a même à l'Encyclopédie!
Dieux ce que tu es jolie. Vraiment, Anelha s'améliore avec le temps. Fais moi penser à la féliciter quand nous rentrerons.

Oh, tiens, si tu veux des informations sur l'Académie, je me suis fait parvenir une copie des statuts. En bonne encyclopédiste, tu te dois d'être au fait des institutions françaises. C'est l'occasion!


Lui tendant le parchemin qu'elle doit retenir d'une main pour éviter qu'il ne se déroule dans le milieu de la voiture:

Allez, je te laisse à ta lecture. J'ai déjà eu le temps de l'apprendre par coeur.

Et vlan, ou comment s'assurer la paix pendant un bon moment.
Ce n'est pas qu'elle n'apprécie pas les trajets avec la chair de sa chair, loin de là. C'est juste qu'il faut ruser si on ne veut pas arriver à destination la gorge sèche et la tête comme un melon d'eau. C'est là le prix à payer pour avoir une enfant si vive, curieuse, enthousiaste, alerte et... coquette.
La voiture est déjà en route, la duchesse sourit à sa fille, ravie de cette expédition en famille.... féminine....
Eoghan a-t-il prévenu son père?
Le sourire se voile un brin, et les yeux d'azur, feignant de contempler le paysage défilant, se posent sur les champs sans pourtant les voir...

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Walan
Avec le nombre de ses édifices qu'il avait visité ces derniers temps, Walan allait bientôt finir par connaître le cœur de la capitale sur le bout des doigts. Ainsi donc, là était l'Académie Royale dont Anne lui avait parlé si régulièrement. Détaillant le bâtiment brièvement, sa coupole, ses colonnes, avant de porter son regard gris acier vers Marie Alice. Avec un fin sourire, il s'effaça pour laisser la Grand Maître de France pénétrer dans les lieux avant lui, ainsi qu'il convenait.

Ils avaient tout deux été invités par la nouvelle Grande Académicienne, aussi avaient-ils convenus qu'il aurait été idiot de s'y rendre séparément alors même qu'ils partaient du même endroit. Le hasard fait bien les choses parfois, non ? Surtout quand on le force un peu.

Après qu'ils eurent passé une première série de gardes, puis une deuxième, et tenté infructueusement d'esquiver la troisième, les deux licorneux finirent par arriver dans la bien nommée grande coupole. Nouveau regard pour détailler les lieux, vastes et décorés sans ostentation, puis ce fut au tour des personnes présentes.
Comme toujours Sans Repos ne s'avançait pas dans une pièce de ce genre avant d'avoir pu en examiner rapidement les occupants. Cette fois ci, inutile de dire qu'il ne reconnu pas grand monde, si ce n'est Anne qui discutait avec apparemment quelques uns de ses confrères et consœurs.

Toujours un demi-pas derrière Marie, Walan se dirigea vers la jeune femme les ayant convié, saluant d'une inclinaison de la tête polie les personnes présentes et prenant la parole après la brune.


Mesdames, messires, enchanté.
Anne, heureux de vous savoir en pleine forme, et félicitations.

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Mariealice
Marie avait pensé à l'invitation cette fois. Sans doute que ne pas y venir seule et ce depuis le point de départ, ne pouvait que l'y aider. Le trajet avait été donc nettement moins fastidieux que d'habitude. Ce serait la première fois qu'elle entrerait en ce lieu. Pourtant elle en connaissait quelques membres qui seraient sans doute présents ce jour là.

Lentement, Walan sur les talons, et après avoir montré patte blanche ici et là, elle avait pénétré et, comme d'habitude en un lieu inconnu, avait observé les lieux, admirer l'architecture. Sa curiosité naturelle refaisait surface et ses yeux se posaient partout, essayant de faire attention à tout.

Une fois dans la salle, elle repéra Anne et s'approcha en compagnie du brun vicomte vers la petite troupe.

Bonjour à tous. J'espère que nous ne sommes pas en retard.

Grand sourire.
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Anne_blanche
Quand on parle du loup, on en voit la queue, avait coutume de dire le Père Comis. Le bon précepteur n'était pas là, trop occupé à faire rentrer dans la tête d'une seconde génération rosa - rosae et civis - civis. Mais il avait laissé en Anne une solide empreinte, qui ressurgissait à tout propos.

Pardonnez-moi, Dame Lys, Messire Eoghan, voici justement les amis dont je parlais à l'instant.


Elle savait qu'ils viendraient. Dame Marie-Alice, de toutes façons, avait été invitée protocolairement par Son Excellence Sindanarie, prédécesseur d'Anne, en tant que Grand Maître de France. Mais en-dehors de tout aspect officiel, elle avait toujours été présente aux grandes heures de la vie d'Anne. Quant au vicomte, il avait en plus assumé le quotidien, et depuis qu'elle était mère Anne mesurait de mieux en mieux les trésors de patience qu'avait dû déployer Messire Walan.
Le poids du manteau vert l'empêcha de se précipiter à leur rencontre aussi vite qu'elle l'aurait voulu. Heureusement. Elle aurait eu l'air de planter là ses deux collègues. Elle se contenta donc de deux pas dans leur direction.


Bonjour à tous. J'espère que nous ne sommes pas en retard.

Anne plongea dans une de ces révérences qui agaçaient prodigieusement Marie-Alice, mais qu'elle dispensait moins à Walan, depuis qu'il faisait mine de n'y prendre plus garde.

Mesdames, messires, enchanté.
Anne, heureux de vous savoir en pleine forme, et félicitations.


Un élan, aussitôt réfréné, la porta sur la pointe des pieds, visage levé vers ses aînés. Le compliment de Walan la fit rougir d'aise.


Merci...

Allons bon ! Une fois de plus, elle devait avoir l'air d'un radis, écarlate sous sa guimpe. En plein février, dans une pièce immense où les braseros ne dispensent leur chaleur qu'à deux toises, difficile d'incriminer la température... Il ne restait donc plus qu'à admettre de bonne grâce la vérité, avant de détourner la conversation.

Votre compliment me va droit au cœur, Messire Walan.
Dame Marie-Alice, vous connaissez déjà Dame Lys. Et voici Messire Eoghan, à qui l'on remet ce jour le manteau de sa charge. Cette jeune personne, là-bas, est une de mes copistes, demoiselle Cali.
Sa Majesté ne saurait tarder.

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Cali
Voilà, elle y était. Retour aux sources. La salle des pas perdus où elle s'était amusée à remonter les siens pour être sûre de ne pas les perdre. Tout le monde sait que tous les chemins mènent aux Roms.
Petit coup d'oeil sur sa main où la tâche d'encre était quasiment partie. De par son métier de médicastre, souvent elle était amenée à croiser des gens de passage, des habitants d'autres contrées. On lui avait rapporté un fruit étrange à la saveur acide mais aux multiples vertus. En tout cas , passé sur son index, le fruit citronné avait fait merveille.

C'est vêtue d'une robe de velours grenat toute simple, ceint à la taille d'une ceinture mettant en valeur sa silhouette fine qu'elle se présenta. Aucun bijou si ce n'est une étrange bague à son doigt, symbole marqué d'une des plus belles histoires qu'il lui ait été donné d'entendre.
Dans sa vie elle avait croisé des comtes, des Ducs, une noblesse poitevine dont certains lui étaient très proches , au même titre que des notables ou simples villageois, vagabonds ou Gitans.
Chacun avait une personnalité qui l'avait attiré. Ce petit plus indéfinissable au premier abord mais qui avait retenu toute son attention.
Ce que Cali savait faire de mieux avant toute chose, c'était d'observer, de noter le détail qui fait toute la différence. Un mot, un geste, un regard ou une retenue et qui lui permettait d'avancer ou non. D'approfondir ou de laisser courir.

Là, elle se trouvait sur un nouveau terrain dont elle ne connaissait pas encore les règles.
Avant de rejoindre Anne de Culan, elle détailla d'abord les personnes qui l'entouraient, évaluant déjà avec un petit sourire le milieu dans lequel elle s'adapterait... ou pas.
Tout était histoire de circonstance.

Bon sang! C'est à se demander si Dame Anne n'avait pas des antennes car au moment précis où elle pensait à elle, Cali la vit se retourner et la présenter de loin. Elle arqua un sourcil étonnée en se demandant si la grande Académicienne ne lisait pas en elle.

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Chevalier de la Plume d'Or - Championne du Poitou - Eprise de son Pierrot-Yoyo
Chimera
[Comment on s'y retrouve ici?]

Bien arrivées. Stop.
Tête dans un état convenable. Stop. Merci aux statuts de l'Académie. Stop.
Objectif: Trouver fiston. Stop.

Sitôt descendue de voiture, la duchesse de Cholet met à profit sa longue expérience des réceptions et autres banquets diplomatiques. Barbacane, gardes, annonce, bienvenue.... généralement après ça y'a pu qu'à.

Suivre le guide? Ca c'est pratique, mais non... pas aujourd'hui.
Suivre la musique?... non plus....
Suivre les serviteurs chargés de mets et autres breuvages? Nope...
Suivre le monde?.... bof...


Cette fois il semble que ce soit différent, qu'il faille fonctionner en manuel et faire appel au bon vieux système D.
Quelque part, ça fait du bien...
Profonde inspiration, main posée sur l'épaule de son moi-miniature, sourire, alors que déjà Tristan veille à ce qu'on prenne soin des chevaux et des malles.
Quel bruit fait un sens de la déduction qui se met en marche?
Mystère!

Elle se remémore les quelques mots de son fils à la recherche d'un indice lui permettant d'identifier précisément le lieu où elles sont attendues.
Coupole.
Les prunelles d'azur scrutent le ciel, pour identifier un dôme à l'élégante rotondité qui semble correspondre au signalement.
Ah, ben oui... par exemple.

Y'avait qu'à, finalement.


C'est par là!
Elle t'en bouche un coin, ta mère, hein ma chérie?!

Suivie de sa fille, elle parcourt la courte distance qui la sépare du bâtiment, et s'y engage. Une petite assemblée est réunie là, et patiente en devisant calmement.
Sont-elles parvenues à destination?
Elle se hisse sur la pointe des pieds pour tenter de distinguer le jeune Seigneur d'Herrin. Son jeune Seigneur. Celui qui est aujourd'hui à l'honneur. L'un de ceux, oui, mais la maternité ça rend obtus et égoïste!

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