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[RP] Le huitième anniversaire

--Rose_gouvernante
Le maître des lieux leur avait fermé la porte au nez des deux domestiques. Le plus viril des deux tentait tant bien que mal de conseiller la malheureuse gouvernante, dont les larmes s'étouffèrent finalement pour pouvoir écouter avec davantage de discrétion à la porte.

Longtemps, il n'y eut aucun bruit. Et ce fut le seigneur de Sinard qui rompit le silence.


- Tu ne vas pas bien, Romane. Tu es décédée. Regarde, tu ne peux pas attraper les objets autour de toi.
Tu montais le poney que je t'avais offert, et tu as fait une mauvaise chute.


Rose écarquilla les yeux. Quand son collègue lui demanda ce qu'elle avait entendu avec une grimace plutôt éloquente, elle lui intima le silence et regarda par le trou de la serrure. Le père regardait sa fille étendue sur le lit, immobile comme tout corps sans vie. Et il parlait.

S'écartant à regret de la serrure pour laisser voir le maître d'équitation, elle lui murmura à l'oreille, inquiète et déboussolée.


- Je crois que Messire Antoine devient fou ...
Pouilleux


Quel père laisserait sa fille errer à jamais dans les ténèbres d'un univers inconnu ?

Un père sans tripes, sans coeur, et munis d'attributs virils si flétris qu'il lui aurait déjà été impossible de procréer.

Je ne suis pas ce genre de père. Non.


J'ai beaucoup donné, au cours de ma vie. Du temps ... De l'énergie ... De l'argent ... De l'esprit ... J'ai la prétention d'avoir été utile à la société et agréable à mon entourage ... Je n'ai pas beaucoup reçu en retour : aucun ruban ne pend à mon cou, la couronne sur ma tête est bien mince, et j'entends à mon endroit davantage de quolibets et de médisances que de remerciements, d'encouragements ou de félicitations. Je n'ai pas beaucoup reçu, si ce n'est une adorable petite bouille brune qui, huit années durant, a gambadé gaiement dans mes jardins, répandant dans un manoir austère une légère fumée de jeunesse, de vie et de bonne humeur.

Chaque jour, j'ai remercié la Vie pour ce cadeau sublime, que j'ai chéri, que j'ai élevé pour aboutir à cette incomparable jeune fille qui a fait mon bonheur, mais aussi celui de tout notre entourage, toujours émerveillé par l'énergie, la vivacité qui bouillonnait derrière ces petites pommettes roses. Chaque jour, j'ai fait le voeu de tout faire pour que, lorsque ce présent serait rendu à la Vie, il soit totalement épanoui et ne puisse rêver meilleure évolution.

Je ne peux laisser la Vie reprendre ma fille si tôt, après si peu de temps, et si peu d'exploits ... Elle venait juste d'apprendre à monter à cheval.
Je ne peux continuer à vivre, donner à la Vie, alors que son seul cadeau m'a été repris.
Je ne peux non plus recevoir ... Quel cadeau pourrait m'intéresser, maintenant que le plus beau m'a été repris ?

Je ne peux que me rattacher à la seule chose de bien qui me soit jamais arrivée, dussé-je pour cela la suivre jusque de l'autre coté du Styx. Car il n'y a qu'un homme sans volonté ni courage qui renoncerait au plus beau des joyaux à la moindre difficulté.

Je ne suis pas ce genre d'homme. Non.


Et, alors que j'écris, parfois, dans ma tête, entre deux petites filles, apparait, ici une brune, avec des fleurs dans les cheveux, là un vieux ronchon, un poussin farci en tenue de moine, un jeune écervelé, et, malgré tout, une brune d'un certain âge, calme, une plume à la main. Et il n'y aurait qu'un bien piètre compagnon pour faire endurer à ses amis l'humeur indescriptible d'un père en deuil.

Je ne suis pas ce genre d'ami. Non.


Je ne suis pas un piètre personnage, et quiconque dira le contraire devra en répondre après sa mort, lorsqu'il m'aura rejoint. Puisse le sacrifice d'un père être reconnu parmi les Hommes.

J'arrive, ma chérie.

Antoine Honoré de Sevillano,
Père de Romane de Sevillano,
Et rien d'autre.

Nomen Commentum


Quelques larmes salées étaient imprimées sur ce parchemin, soigneusement posé sur la table, sous un presse-papier, à égale distance entre le lit, où dormait une petite fille au cou brisé, et le fauteuil, où était assis un homme au teint blafard et dont les yeux ouverts fixaient sans relâche le plafond verdâtre. La plume était posée dans le porte-plume, l'encrier était fermé et le feu dans la cheminée peinait à réchauffer les deux corps froids qui occupaient la pièce.

Ce RP, mon RP, est désormais terminé. J'ai adoré jouer avec vous tous, que mon personnage haïsse le vôtre ou pas.

De ces presque cinq années de Pouilleux, je retiendrai plein de bons souvenirs. J'ai pris du plaisir à incarner ce personnage et à le faire interagir avec d'autres.

Je n'arrête pas les RR, et je ne détruis même pas mon compte. Ne vous étonnez donc pas si vous voyez un nouveau pseudo dans les RP que j'ai pu faire sur le forum. Je rôôôde

J'arrête ce personnage, pas parce que je ne prends plus de plaisir à jouer, pas parce qu'il y a des joueurs en LD avec qui je ne veux pas jouer. Loin de là. Tout simplement, j'incarne le même perso depuis plus de cinquante mois, et j'ai envie d'en changer un peu. Sinon, je risquerai bien de me prendre pour lui !

Mon prochain perso sera en Touraine, j'espère que certains d'entre vous y feront un tour un de ces quatre, que deux inconnus trinquent ensemble à la santé d'un temps que l'un n'a pas connu !

Bisous à tous, bonnes vacances, et bon jeu !

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Vous me manquerez
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