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[RP Ouvert] La Poste — Parce qu'on le vaut bien.

Maleus.
Ah ouais ? Elle voulait la jouer comme ça ? Soit.
Le visage glacial du borgne s'illumina quelques secondes d'une moitié de sourire puis sa plume se posa de nouveau sur le vélin en espérant n'avoir plus besoin de répondre par la suite.

Citation:


    Astana,

    Il me reste donc peu de temps pour te dégoter une crochet afin de remplacer cette main dont tu seras éventuellement privée.

    Ceci dit,
    Rejoins vites les tiens.

    Maleus.

.astana
Blondeur manque de s'étouffer avec son Cahors. Parce que réussir à dérider le borgne relève - très - légèrement de l'exploit.

Écriture pressée, employant le même ton que la lettre précédente.


Citation:

    Cousin,


    Je crains que la confrérie des manchots toulousains ne rejette ma candidature. J'ai ouïe dire qu'ils étaient au complet et n'acceptaient, de toutes façons, en leurs rangs que les enfants - la preuve par deux avec Gaetan et Minah. Je préfèrerais encore que tu m'arraches un œil. Ainsi les d'Assay seraient tous borgnes et nous partagerions les migraines en plus des gênes.

    J'arrive mercredi à l'aube.


      A.
Maleus.
Les d'Assay tous borgnes... Le cyclope ne put s'empêche de grimacer, quitte à avoir une influence sur les autres membres de la famille, autant éviter que ce fut celle la.
Puis il y eut un tilt dans la caboche trouée, un oubli un peu gros.


Citation:

    Cousine,

    Chut.

    Cordialement,

    Maleus.

    Ps : En parlant de famille, il faudra que je te présente quelqu'un.
    Ps 2 : Ne m'interroge pas, tu en sauras plus mercredi, jour où j'arriverais aussi à Toulouse.

Scath_la_grande
L'écriture est traînante, irrégulière, loin des caractères secs et ramassés de son habituel trait.


Citation:
A ma Garce Blonde,


    Ces mots que tu m'écris, ou plutôt devrais-je dire, ces maux, j'aurai pu les tracer moi-même, les amasser dans un pli et te les envoyer.
    Tout pareil.

    Il va sans dire qu'avant les embrassades, il y aura quelques bourre-pifs au passage, juste pour te rappeler qu'on ne se taille pas dans le fond d'un grotte à faire la morte sans bailler mie nouvelles à sa rouille. Tu veux me tuer par l'inquiétude ? Alors sois rassurée, je suis sur le point de claboter en beauté.

    Je ne sais si l'on pourra se croiser à la sorgue de ce mercredi, si de mon museau tu n'en vois pas la pointe, tu pourras toujours me rejoindre à Bon-Mancipe, je veille Guise, il est bien mal allant.
    On a tous nos lots de disgrâces, vois-tu.

    Que Dieu éclaire ton chemin jusqu'à Toulouse, afin que plus jamais tu ne te perdes dans les limbes de tes propres craintes.


A.S.
.astana
    [III]


La dernière lettre du borgne n'éveille en aucun cas la curiosité nordique. Astana hausse simplement les épaules en souriant à demi, reléguant la lettre sur une petite pile à sa droite. Sûrement que ce vieillard inutile de Rollon aura cru tomber sur un énième d'Assay imaginaire en se baladant dans la rue. À moins que Maleus ne se soit remarié. Avec Umbrella. Ce qui serait franchement poilant, mais pas exceptionnel. Oui, Blondeur a l'imagination développée et se raconte souvent des histoires improbables dans lesquelles des borgnes épousent des femmes n'ayant plus qu'un sein - l'autre ayant été coupé par ses soins. Bref. Pas de quoi casser trois pattes à un canard, donc.

L'écrit Rouge en revanche...

Elle inspire profondément et marmonne quelques mots, tête baissée.


Citation:

    Rouille mienne,


    Ne t'en fais pas. Si d'aventure ton museau ne se montrait pas, je viendrais à ta rencontre à Bon-Mancipe. L'anglais veillera ma fille pendant ce temps. Peut-être les nuages noirs finiront-ils par se dissiper, une fois en compagnie de l'une et l'autre. À toi je l'avoue : cette perspective me soulage un peu. J'aime à croire que ce n'est pas une chimère et qu'un jour prochain, nous saurons trouver un peu de répit. J'ai le cœur las, ma mie. Je sens la rancœur poindre sans pourtant en avoir le droit.

    Tes lumières - sous forme de bourres-pif ou non - me seront précieuses.

    Si tu veux m'écrire, adresse tes lettres venelle des Équarrisseurs.
    J'y logerai quelques temps. L'idée de mon autre propriété m'est insupportable pour le moment.

    Sache que mes prières t'accompagnent, Guise et toi.


      Astana
Astana
    [Ricaner ? Noooon.]


Parce que le retour s'avère plus doux que prévu, ou plutôt que son côté amer semble avoir été temporairement dissout dans l'alcool, Blondeur prend la plume. Un air goguenard bien ancré sur le faciès. Nul besoin d'aller chercher l'inspiration dans un verre de Cahors ou de Bourgogne. L'écriture jaillit tout seule. Le pli est destiné à une vieille connaissance, si proche et lointaine à la fois. D'une époque où la danoise se trouvait chauve et jugeait fort seyant le port du turban. La décence voudrait qu'elle y mette des formes, ce qu'elle ne fait pas vraiment.

Décence et retenue sont deux adjectifs qui ne conviennent ni à l'un, ni à l'autre. Hélas.



Citation:

    À Sa Majesté Jean III, Roi de France, Empereur consort du Saint Empire Romain Névrosique,


    Peut-être aurez-vous reconnu l'écriture, néanmoins permettez-moi d'en douter. Du temps a passé, et certains, parfois, ont la mémoire qui s'effiloche à mesure qu'ils prennent de l'âge ou essuient des coups. Ce qui serait fort dommageable compte tenu de votre jeunesse, j'en conviens - et non, je ne rapporte pas toujours tout à l'âge, arrêtez.

    Un jour, en Béarn, vous m'avez dit ceci : « Racontez-moi tout, comme si nous étions de vieux amis ». Ainsi donc je vais m'exécuter, faire comme si nous étions des amis de longue date, d'enfance même, et vous conter la raison qui me pousse à vous écrire cette nuit.

    Votre santé mentale m'inquiète, mon cher.

    Sans doute que vous accoquiner avec cette catin de Rome n'aura guère arrangé les choses, ça je n'en doute pas, mais enfin tout de même. À chaque Roy son scandale, dit-on. Bâtard, sanglant, frondeur... Le vôtre pourrait bien détrôner tous ceux-là. La rumeur se propage, Jean. Encore chuchotée du bout des lèvres, mais bientôt braillée au milieu des chopes à moitié vides dans les rades de la capitale. En tant qu'amie de toujours il est de mon devoir de vous prévenir à temps, comme de vous questionner :

    Êtes-vous vraiment devenu stupide au point d'en venir à refuser l'allégeance de la Duchesse du LD parce qu'elle aurait repoussé vos avances ?

    Si oui, je ne peux que vous conseiller d'utiliser cette noisette que vous avez trouvée par hasard et qui vous sert de cervelle afin de réparer ce qui peut encore l'être, avant que l'écureuil qui en est le propriétaire ne vienne la récupérer.


      Amicalement vôtre,
      Le Triple A.


La rumeur existant réellement, l'occasion était trop belle. Et le pli railleur d'autant plus qu'elle aurait pu lui écrire « Bonjour, je vis toujours. » que ce serait revenu à peu près au même. La réponse même à cette question ? Astana s'en bat l'orbite. C'était pour le sport.
_________________
.jean.de.cetzes.
Citation:
    Jean, par la grâce de Dieu, Roi de France et Empereur consort du Saint Empire Romain Germanique ;


    A Astanichou, roudoudou d'amour, douceur parmi les douceurs, loukoum parmi les loukoums.


Tiens ! Vous êtes vivante ! Coquin de sort, le Sans Nom ne vous veut donc pas auprès de lui. Et pourtant n'aurait-il matière à conversation avec vous ? Il ne sait pas ce qu'il perd. Moi-même, que l'on dit maintenant représentant de cet illustre monstre, j'y ai pris beaucoup de plaisir. Nous avions Eusaias le Fou, nous aurons Jean le Tyran. N'est-ce pas magnifique ? Finalement que gagne-t-on à régner ? Un petit surnom. C'est chouette, non ? Celui qui ne fait rien devient Nicolas le Mou. Celui qui agit est Fou ou Tyran. Notez que je préfère le second au premier. Qu'importe par ailleurs ce qu'il a généralement pu faire, ce sont un ou deux évènements qui façonnent la postérité, et, puisque le bruit est grand à propos du refus d'allégeance de la duchesse du Lyonnais, permettez-moi de vous dire que c'est tout au contraire elle qui m'a sauté dessus et que j'ai du à grand frais la repousser. Imaginez si j'avais accepté son allégeance, elle l'aurait perçu comme une invitation à pénétrer en mes appartements. Et puis elle en aurait profité lors de l'allégeance pour faire plus qu'un simple baiser de paix et elle m'aurait dévoré sur le trône ! Mon Dieu...

C'est évidement une plaisanterie et je ne comprends pas comment vous pouvez penser une seule seconde qu'une telle rumeur, véhiculée par des imbéciles sans doute même pas heureux, puisse être vrai. Je sais avoir un penchant pour les emmerderesses dont vous êtes l'une des plus illustres représentantes, mais je ne fais pas dans la femme mariée, qu'elle est. C'est comme si vous me disiez que j'avais destitué Karyaan pour ne pas avoir pu la tringler. Rien qu'à y penser j'en ai des boutons. D'autant plus que, vous l'avez certainement appris je suis maintenant marié et sage comme une image, surtout qu'à plus d'une maitresse il me faudrait payer 10 000 écus à ma femme. Contrat de mariage oblige. Alors non, non, je n'ai pas cherché à m'envoyer la pisse-vinaigre du Lyonnais. Comprenez moi, je tiens à ce qui a pu vous mettre enceinte. Car je ne doute pas que votre enfant soit le mien, madame. Comment s'appelle-t-il d'ailleurs ?

Enfin... tout cela me rappelle follement le temps béni où je régnais sur Toulouse et où l'opposition dans sa bêtise - car cela vient toujours de l'opposition - me traitait elle aussi de Tyran, ce qui ne m'empêcha pas de régner autant qu'un Roi sur cette aimée province que je retrouverait bientôt. Sans doute la rumeur vient-elle d'un Aldin de Thau ou d'un Aymercah. Je ne vois guère d'autres personnes pour véhiculer d'aussi stupides idées. Enfin, vous verrez, ma fin approchant, et ma maladie qui sera bientôt connu, fera que les faux-opprimés sortiront du bois. Nous aurons bientôt droit au défilé des aigreurs et des rancoeurs. Il n'y aura qu'à donner de la bombarde et ce sera un carton plein. J'ai hâte.

Quant à ma noisette, je sais bien que l'écureuil-volant que vous êtes à toujours rêvé de la grignoter, mais vous devrez attendre encore un peu, que je passe l'arme à gauche, ce qui ne tardera plus maintenant. A trop tousser, mon âme finira bien par s'extirper de mon corps. Et parfois, à entendre pareille ânerie, il me tarde.

Amicalement votre,

Jean, mettez le surnom qui vous agréera.

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