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[RP] La clairière de la Foi

Marie_du_lourdou
Citation:
- Et bien voyez vous..Papiste ou Réformée, nous voici noires comme du charbon, on risquerait bien de nous prendre pour des sarrasins !!! qui plus est nous avons failli finir toutes les deux au buché !! quelle histoire !


Marie rit avec elle.

Manquerait pu que ça !! Vous croyez que ça existe des sarrasins réformés ou papistes ? Enfin le principal c'est que nous soyons encore en vie !

Marie rit.

Citation:
- Avez vous vu qui c'était ? je n'ai pu distinguer son visage..à l'allure je pense plus à une femme..mais qui je n'en sais fichtre rien. Qui aurait pu être capable de faire un acte aussi cruel et lache ?

- il ou elle ne se rend pas compte qu'elle a mis en danger des vies mais aussi tout le village..si le feu s'était propagé ..avec le vent qu'il y a eu aujourd'hui, ça aurait été une catastrophe..je n'ose y songer.


Marie la regarda, allait lacher une phrase acerbe mais se souvenant des paroles de son Theo, elle tourna 7 fois la langue dans sa bouche puis lui répondit.

J'ai vu son visage voui !! Je ne la connais po mais si je la revoie je saurais la reconnait'e. Le Très Haut recommande le pardon, je sais. Mais ils ne nous laisserons jamais en paix et invoquerons le jugement de Dieu pour nous massacrer. Croyez vous que ça soit très Aristotélicien ça ? Je crois en la justice de Dieu et je sais qu'il jugera leurs actes et non le fait que je sois une Aristotélicienne Réformée. Il sait que je crois en lui et que je le pris chaque jour. Je n'ai po peur de son jugement.

Marie se sentit soudain lasse et se mit à tousser. Surement dù à la fumée avalée. Elle toussa dans sa manche, ayant offert son mouchoir à Ahnn.

Citation:
- Je vous en rendrais un neuf et propre dit elle en grimaçant mais vous ? allez vous bien ? vous n'avez pas été blessée j'espère ? je crois que nous devrions boire du lait pour laver tout ce que nous avons bu respirer et avaler


Après une autre quinte de toux, Marie réussi à répondre.

Voui ça va allez ne vous en faites po ! Et pour le mouchoir, considérez ça comme un cadeau de baptème. Et voui, allons boire un verre de lait, ça nous remettra surement.

Elles allaient retourner au village quand Marie aperçut son Theo qui arrivait.

Citation:
Mais, que c'est-il passé ici ?!


Et ben... Comment dire ? La clairière a brulé et avec Ahnn, nous avons éteint le feu. Malheureusement nous n'avons po sauvé grand chose.

Marie sourit à son Theo puis ajouta.

Avec Ahnn nous allions boire du lait pour nous remett'e. Si tu veux nous acccompagner, tu es le bienvenue.

Marie glissa son bras sous celui de son Theo puis après lui avoir donner un baiser, ils prirent la route du village avec Ahnn. Ils croisèrent l'armée de Messire Kronembourg qui arrivait à la fumée des cierges. Ils le saluèrent et poursuivirent leur chemin

Editer pour rajouter le fait qu'ils croisent l'armée de Kronembourg car je n'avais pas vu le post de LJD Kronembourg avant d'envoyer le mien.

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Kateyll
Kate suivait les troupes qui revenaient de Toulouse, les nuits étaient longues et commençaient à refroidir sérieusement. Aux approches de Montauban, une lumière aveuglante, un souffle chaud vient lui caresser les joues. Le feu, il y avait le feu. Elle vit leur Capitaine se mettre à courir sans trop comprendre ce qu'il se passait mais il avait l'air déterminé. Elle se mit à courir elle aussi pour le suivre et ce ne fut qu'en s'approchant qu'elle compris où elle se trouvait, c'était un lieu de culte, le lieu de culte des réformés. Le feu avait déjà fait pas mal de ravages, elle se mit avec tout les autres et entreprit de les aider. Elle n'avait rien contre la religion des autres, elle l'avait assez dit, ses propres croyances lui suffisaient.
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L'amitié vit de silences, l'Amour en meurt (Jacques.Deval)
Sancte
L'incendie d'une clairière, ce n'est qu'une tempête dans un verre d'eau. Subséquemment à cette profanation, les réformés avaient perdu le vaisseau de leur foy, celui qui leur permettait de prier en dépit des intempéries: le fameux chapiteau. Le ministre en prit acte. La prochaine fois, ils bâtiront un temple en dur. La destruction est comme la nuit. Elle s'accompagne toujours d'une renaissance prochaine. La Réforme Aristotélicienne est un feu de lumière que l'on éteint pas par la cendre.

Amen.
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Sancte
[Vendredi dans le maquis, jorn des humbles. Préambule à la première lecture du Pasteur Theodore.]


Je confesse à Dieu Tout-puissant, parce que j'ai beaucoup péché, en pensée, en parole, en action.
Que le Très-Haut nous accorde le pardon, l'absolution et la rémission de toutes nos fautes.


Migrer avec son troupeau quand la clairière d'un lieu de culte est sinon occupée, au moins placée sous surveillance, c'est assez connu comme combine. Un remède de bonne femme qu'imposait la nécessité, avant qu'ils puissent enfin construire un temple en dur, qu'ils avaient largement les moyens de financer. En attendant, Iohannes se faisait un point d'honneur à maintenir ses menottes libres de toute entrave pour ne pas vider le peuple Montalbanais de sa confiance. Car le moral de toute une bourgade se jouait parfois à de menus détails de ce genre.

Averroës et la Conduite - IX.3 a écrit:
« Et il viendra un jour un homme qui se dira envoyé du Très-Haut. Et il portera les habits du prêtre aristotélicien. Et tour à tour il séduira ou menacera. Malheur à lui. L’Unique le châtiera. Et son ventre gonflera de boire l'eau bouillante de la Montagne de la Désolation. Et il éclatera. »


Chers frères, il devient de jour en jour de plus en plus évident que la fin de ce siècle dévoyé sera spirituelle, ou ne sera pas.
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Marie_du_lourdou
Marie avait préparé les enfants. Dame Cunégonde préféra rester à la maison car marcher jusqu'a la clairière de la Foy la fatiguait de trop. Junior, Amiel et Morgane avaient hâte de voir leur papa faire son premier culte en tant que pasteur de la Réforme. Quant à P'ti Guy, pour le moment ce qui lui importait le plus c'était de grandir pour aller courir avec ses frères et soeur. Marie installa P'ti Guy dans le chariot à roulettes, puis suivi des 3 grands, elle se dirigea vers la clairière. Vagabond fermait la marche et surveillait que les enfants ne couraient pas n'importe où. Son Theo finissait de préparer le culte et les rejoindrait plus tard. Elle avait prévu une couverture pour faire asseoir les enfants dessus. Tout le long du chemin, elle recommanda aux enfants d'être sages pendant que leur papa dirait le culte.

Arrivée à la clairière, Marie aperçut Sancte et alla le saluer. Puis elle installa les enfants sur la couverture. Vagabond se coucha près d'eux et Marie s'installa au côté de ses enfants tout en guettant l'arrivée de son Theo.

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Theodore_du_lourdou
C'est tout de noir vêtu que Théodore arriva au lieu de culte.
Sur place il attendait l'arrivée des huguenots de Montauban, adressant de temps à autres un sourire à sa famille.
C'est aujourd'hui qu'allait véritablement commencer sa carrière de Pasteur, dévoué à une mission, celle de délivrer le message de Dieu. Certes il n'avait pas chômé avant ce jour, s'attelant à convaincre partout ou sa route croisait celle d'un papiste ou d'un septique en religion, bien que ces derniers soit les plus difficiles à convaincre.
Pour sa première lecture il avait ses notes sous la main, quelques parchemins promettant au fidèle un long moment d'attention.
Puis quand Sancte eut terminé son préambule Théodore lui adressa un regard pouvant vouloir signifier : "A moi de jouer ou te veut ajouter un truc ?"

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[Ouvert aux propositions de RP.]
Scath_la_grande
Le pas alerte, les deux silhouettes étrangement similaires se rendent au culte.
Pour l’une d’elle c’est une grande première, pour la deuxième un retour aux sources salutaire.
Petit écrin noir pour les deux perles au teint d’albâtre et à la crinière flamboyante domptée en tresses sages. Ce qui valut une séance de cri strident dans la maison de la Musteile.
On devrait toujours peigner ses enfants chaque jour.
Ça éviterait bien des drames lacrymaux.
Dernières recommandations d’usages de la mère à sa progéniture.


-Tu seras sages !
-Tu ne mettras pas les doigts dans le nez.
-Tu seras polie.
-Tu écouteras ce que le pasteur dira. Il faut être attentive à ses paroles, c'est ainsi que tu grandiras dans la sagesse, ma fille.

-Et… interdiction de chanter la chanson sur le curé Pineau, hein ! Va pas me coller la honte !


Les fauves de la rusée se plantent dans les sombres billes de sa fille, pour agrémenter la menace implicite, l’index maternel s’agite comme pour énoncer un danger tacite si le mini-trucmuche roux déroge aux directives de la Belette-mère.

Arrivées en lieu et place, la Grande sourit furtivement aux gens déjà présent, les saluant d’un geste sec du menton.
Elle va se placer assez proche de son géniteur mais observant quelques distances par habitude.

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"Musteile arrive... Fuyez pauvres fous ! Fuyeeeeez !!!"
Lafavorite
Vendredi…

Fav allait à cet autre endroit qui allait remplacer la clairière qui avait été profanée il y a peu par l’occupant ou une ses adeptes sans cervelle ni foi.

Le feu n’avait pas eu raison de la réforme et ce nouveau lieu, connu par les seuls réformés, allait les accueillir à nouveau, enfin!

Fav avait tant besoin de se ressourcer, de se poser.
Elle se reprochait mille petites choses, qu’elle ressassait dans sa petite tête.

Arrivée au lieu dit, elle s’approcha en silence.
Elle reconnu bien vite Marie qu’elle alla embrasser ainsi que les enfants.
La Belette était aussi par là….juste un signe de tête pour la saluer….Fav savait qu’il n’y avait pas besoin de grande effusion pour se faire reconnaitre de la Belette.

Fav s’assoit alors tout devant, tout en regardant le pasteur Theo et Sancte, austère et silencieux, comme si souvent.
A Théo, un soir, alors qu’il était passé à la taverne de la réforme avec sa femme, elle avait dit …
je suis réformée mais nulle cérémonie n’a jamais consacrée ma foi….est ce si important que cela de ne pas être baptisée, si je vis en priant Déos à chaque instant ?

Fav, devant les pasteurs, réfléchissait à cela.

Theo lui avait alors dit que oui, le baptême existait bien chez les réformés, que c’était une sorte de passage.
Fav avait été assez surprise, et même elle se demandait si la réforme pour le coup ne prenait pas modèle sur celui ci, si décrié qui était celui de l’Eglise de Rome.
Elle restait pourtant avec ses doutes, étant une de celle qui se comptait dans la communauté des réformés et qui rêvait de porter la croix.

Elle restait donc là, à genoux, le regard tout devant….

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Theodore_du_lourdou
Maintenant qu'un petit groupe de fidèles s'était formé Théodore allait pouvoir commencer. Il se saisit de son Livre des Vertus et l'ouvrit à une page qu'il avait pris soin de marquer auparavant.
Contemplant les fidèles il pris la parole.


Merci à vous d'être venu ce jour, c'est donc moi qui vous servirai de pasteur.
On va commencer tout de suite par un bout de la Vita de Christos.


Plongeant non nez dans le Livre, Théodore se mit à lire, assez lentement et en articulant bien, afin que tout le monde puisse s’imprégner du texte. Marquant de courtes pauses à la fin de chaque phrases pour reprendre son souffle.

- La Vita de Christos, Chapitre V. -

Et quand il eu finit il releva le nez en direction des Huguenots de Montauban.

Sur la traversée du désert par Christos, il y aurait beaucoup à dire, mais aujourd'hui je vais me pencher plus particulièrement sur le cas de la bête sans nom.
Vous l'aurez compris, cette dernière a été "épargnée" par Dieu pour éprouver la foy des Hommes. Elle rôde sur terre, invisible sous sa vrai forme, son but est de pervertir l'Homme en le conduisant sur la voie du péché afin qu'il se détourne de Dieu.


Regardant les fidèles assemblés en marquant un petit instant de silence, les sourcilles froncés il les regarde tous, tour à tour, puis soudainement, il les montre du doigt en haussant le ton pour les réveiller.

Tous ! Vous êtes tous concerné par cela !
Car à chaque instant elle est là, à vos côtés, cette créature tentatrice vous encourage dans vos travers ! Et il est de votre devoir de résister, toujours, tel Christos traversant le désert, vous devez la repousser sans cesse et avec conviction !


Baissant son doigt.

Elle revêt de multiples apparences, elle est la jolie femme ou le bel homme qui vous pousse au péché de luxure, elle est ce plat si appétissant que vous rêvez de vous enfiler seul par gourmandise, elle est ce travail que vous remettez toujours à plus tard par paresse, elle est ce gros con qui vous met en colère, elle est ce bien que vous enviez ou que vous conservez trop précieusement par avarice et enfin, elle est en chacun de vous lorsque vous faites preuve d'orgueil !

Se faisant plus calme.

Gardez à l'esprit les enseignements de nos prophètes, car à tout moments ils vous seront d'un secours salutaire. Quand vous sentez que vous êtes sur le point de commettre un péché rappelez vous que ce n'est rien d'autre que cette immonde créature qui est là, qui vous pousse à la faute et dites lui non !
Ayez toujours la foy, car elle est la lumière qui évincera l'ombre de la créature sans nom et qui fera triompher l'amour de Dieu. Car en définitive, seul la foy sauve.


Le pasteur marqua une pause afin de changer de page.

Bien, puisque nous parlons du sans nom, vous souvenez vous de la réponse qu'il donna à Dieu lorsque ce dernier a réuni sa création, afin de lui soumettre une question de la plus haute importance ?

N'attendant pas de réponse mais leur évitant une nouvelle lecture soporifique.

Dieu avait formulé cette question : "Selon vous, quel sens ai-Je donné à la vie ?"
Et au sans nom de répondre : "Tu as fait les créatures animées par le besoin de se nourrir. Tu as fait les forts capables de dévorer les faibles. Sans conteste, il s’agit donc d’assurer la domination du fort sur le faible !"
Bien évidemment, c'est Oane qui donna la bonne réponse. Le véritable sens de la vie est l'amour.


Reprenant son souffle et regardant ses notes.

Vous devez vous demander "C'est bien, mais il veut en venir où au final ?".
Et bien, regardez autour de vous. Qui est venu imposer la domination du fort sur le faible, qui est venu écraser Montauban ? Qui est venu nous écraser ?
C'est le despote Guyennois ! Voilà encore une des nombreuses apparences que peut prendre le sans nom.


Puis partant dans une véritable envolée lyrique appuyé par une gesticulation persuasive des bras.

Alors ne désespérez pas, ne perdez pas la foy ! Car c'est bien là, la preuve, que nous, Huguenots de Montauban, nous terrorisons par notre sincérité dans notre foy le sans nom pour qu'il envoie contre nous autant d'ennemis ! Gardez la foy, car un jour celle ci triomphera ! Et c'est à nous que reviendra la vie éternelle après la mort, au paradis céleste !

Puis plus un mot du pasteur, il regarda les fidèles afin de voir s'ils en voulaient encore, car oui, Théodore avaient encore matière à parler, ou bien si cela suffisait pour aujourd'hui.

[HRP: Ce qui est souligné est un lien.]
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[Ouvert aux propositions de RP.]
Lafavorite
Elle était bien en avance ce jour là!
Mais ce jour là n’était pas n’importe quel jour.
Fav se rendait comme chaque vendredi en un lieu qui maintenant était maintenu secret, à l’écart des nuisibles.
Elle y allait d’un pas décidé, tout en faisant un crocher par la clairière de la foi saccagée par le feu.
Elle regrettait tant cet endroit.

En ce jour d’hiver, les arbres dénudés levaient fièrement leur branches nues vers le ciel gris.
Malgré l’oppression de tous les jours, la communauté des réformés ne faiblissaient pas.
Au contraire, face à l’adversité, chaque jour, elle se renforçait un peu plus.
Et pourtant tant des leurs étaient ailleurs!

C’est alors qu’elle vit cette homme étrange, seul perdu au milieu de l’herbe, branches et bancs calcinés. Solitaire dans ce désert de solitude. Fav s’approcha.
Elle ne le connaissait pas mais sa tenue lui rappelait celle de Sid, qu’elle appréciait grandement. C’est donc sans peur et sans méfiance qu’elle s’approcha et demanda.

Qu’attendez vous ici ?
Si c’est pour vous recueillir avec nous, c’est un peu plus loin, en un autre lieu.
Voulez vous que je vous y conduise?


Et Fav lui fit signe de la suivre.

Fav avançait, la tête haute et fière d’avoir décidé de vouloir affirmer son appartenance à cette communauté.
fav était heureuse, car une blonde, une rousse et une brune avaient décidé de faire ce pas ensemble.....

La gueule au vent, la jeune Fav avait perdu de sa naïveté au fil des jours, depuis que La Citée des Saules avait été écrasée.
Il était tant d’ailleurs qu’elle renonce à cette part d’enfance qu’elle avait aimé cultiver.

En ce nouveau lieu, les feuilles mortes formaient un tapis colorées.

Nous y voici….dit-elle en se tournant vers l’homme. Mais nous sommes bien en avance…..

A cet instant, un éclat de lumière perça le ciel gris.
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Theodore_du_lourdou
[Vendredi, jour de culte et de triple baptême.]

C'est en premier et seul que le pasteur arriva, d'un pas conquérant, au lieu temporairement dédier au culte Réformé.
Tout de noir vêtu, quelques livres sous le bras et trois croix huguenotes, qu'il avait dégoté à la hâte la veille, dans une de ses mains.
Pour son premier baptême, il frappait un grand coup, trois croyantes baptisées en une seul cérémonie, une cérémonie peu commune donc.
Ce triple baptême ne faisait que confirmer ce qu'ils pensait déjà, malgré toutes les oppositions et gesticulations ridicules des papistes, personnes ne pouvait empêcher la divulgation de la parole divine et de la vraie foy, la foy Réformée. Cela le mettait en joie.
C'est donc avec un visage moins sinistre qu'à l'accoutumée, certains dirons même qu'il souriait, que le pasteur commença à installer le pupitre sur lequel il poserait ses livres et ses croix Huguenotes, choisissant un endroit légèrement surélevé pour l'installer, afin de dominer l'assemblée des fidèles. Des bancs usés et exposés aux intempéries étaient quant à eux déjà installés depuis quelques temps, les religionnaires s'y installeraient donc.
Quand tout fut prêt, il attendit.
Et déjà arrivait les premiers fidèles dont Lafavorite et Beltaine, futur baptisées, en compagnie semble-t-il, d'un homme provenant d'autres latitudes que les leurs.
Ils ne semblaient pas avoir remarqué le Pasteur. Alors, tout en s'approchant il dit d'une voix forte tandis que le rayon de soleil éclairait ses pas.


Ma foy, vous êtes tous bien à l'heure.
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[Ouvert aux propositions de RP.]
Errance.

Pour la première fois de sa courte vie Belt avait senti couler en elle le poison noir de la haine…
Le divin l’avait maudite, elle s’en était douloureusement persuadée pour ne donner que plus de force et de violence à sa soif de sanglante vengeance puisant dans le fiel pour colorer demain de froide certitude….

N’avait elle jamais vécu sa foi que de manière solitaire, sentant frémir en elle un diffus Très-haut dont elle se contentait, assez hautaine et fière pour n’en garder qu’un rassurant instinct sans jamais le regarder unique, le prier autrement qu’égoïstement, le percevant dans la moindre poussière des chemins, le bruissement des feuilles, le ululement des nocturnes, et le vent venant se perdre sur sa peau sans jamais se pencher sur sa parole et ses enseignements….

Et puis…Dieu avait rappelé à lui son double, son âme, celui qui patiemment lui avait appris à lire, à écrire sur les missives de la maréchaussée, à changer la crasseuse gamine en femme sachant donner corps et sens à ses émotions… et si souvent encore son slave accent résonnaient en elle par delà la mort….
Puis Dieu avait fait fourbe et traître son mari, unis devant leurs ancêtres, union prescrite par le poids d’un clan qui n’était plus et qui l’avait leurrée dans le fol espoir de le reconstruire, et qui l’avait abandonné pour une autre le soir même qui devait être la fête de leur union, de leur serment….
Elle se sentait punie, coupable, sans secours possible, sans lendemain qui chante ….

Mais aux cotés de ceux avec qui elle s’était battue tant de présence rassurante, de solidarité…
Avoir alors osé frapper, perdue, cherchant réponses à la porte de l’Amiral… Ridicule et honteuse gamine prête à fouler les chemins tortueux de l’enfer intérieur…. Son regard austère et droit, amusé parfois de son ignorance, et ses paroles rares mais pesées avaient réduit son vertige…
A chacune de leur brève entrevue elle avait regagné confiance en elle et en le Très Haut… la douleur, la colère apaisée, mise face à sa jeune impétuosité avec écoute, respect, ses erreurs pointées avec mansuétude…. ses yeux étaient arrivés à revoir du monde toute sa divine beauté …et à en accepter la cruauté...

Puis Théodore l’avait guidé en ce livre, elle qui n’en avait jamais lu, même pas celui là…. Découvrir celui des Vertus entre conscience de son encore incapacité à en comprendre tout le sens et émerveillement de trouver précieux guide tenant de surcroît fort bien en un baluchon…… Beau, riche, intelligent.. le compagnon parfait..

Sans doute ne l’avait t’elle jamais cherché en la froideur glaciale des églises romaines, sans doute, peut être, ses convictions auraient put être autres si sa vie n’avait été la sienne….mais en ce livre sentir vibrer … l’Amour… en les réformés….le chemin ….en cette communauté sa place…

C’est donc pleine d’une paisible sérénité que Beltaine s’avançait ce jour la vers ce lieu caché en la forêt….
La sobriété d’une simple chainse blanche dansait sous les pas de son espoir et de sa certitude, ses cheveux retenues d’un blanc ruban en une lâche natte, elle resserra un peu autour d’elle le lourd châle coloré venant juste lui apporter la chaleur nécessaire en ces premiers frimas, attentive au chemin, savourant l’air piquant, la lumière du sous bois, ses senteurs humides, les bruissements de vie..
Que serait demain ?
Elle n’en savait rien…
Mais en cet instant le chemin s’ouvrait, se faisant plus large, plus droit… deux silhouettes étaient là …. elle reconnue aussitôt la gracile de Fav, cru un instant à Sid à ses cotés. Accélérant l’allure, elle les rattrapa, découvrant un Maure inconnu qu’elle salua d’une légère inclinaison du buste et d’un souriant "Salamalikoum" avant de prendre Fav entre ses bras et de lui poser une espiègle bise sonore.

Ouf j’suis pas en retard !

Un peu plus loin dans un temple de nature ouvert aux cieux, une prairie d’automne, l’humilité de quelques vieux bancs…

Ma foy, vous êtes tous bien à l'heure.

Et Theodore bien sur.

Surprise de ne l'avoir vu arrivé, elle lui sourit espiègle

M'avez fait peur rhhooo !
Bien l'bj'our à vous maistre forgeron, cher pasteur ...


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....
Emilla
Elle avait promis de venir, alors elle était là. Mais comme à son habitude, discrète, en marge, guère à l'aise avec toutes leurs bondieuseries. On avait essayé de lui expliquer que le Très Haut et tout ça, c'était affaire de communauté et de partage. Sauf que la petite roussette, la communauté, ça avait plus tendance à l'effrayer qu'à la réconforter. Alors elle était là, dans une sage robe verte, blottie dans son coin de verdure, presque invisible aux regards si ses cheveux pourtant sagement tressés n'apportaient pas une touche écarlate à l'ensemble.
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Astana
C'est en suivant les cailloux que Fav' avait soigneusement semés derrière elle pour qu'Astana trouve le chemin à suivre qu'elle déboucha dans leur lieu de culte. Les cailloux s'arrêtaient là, et le lieu était bien celui décrit par Théodore, aucun doute là dessus. L'Endroit était d'une beauté saisissante et la Louve resta muette, figée dans l'instant, contemplative ; avant de vérifier une énième fois qu'elle n'avait pas été suivie. Préserver le lieu de l'animosité des intrus, malfaisants et autres adeptes des feux de joie…
D'un pas assuré, confiante, elle s'avança sous le ciel gris et pourtant si lumineux de décembre. Si lumineux même que cela lui faisait presque mal aux yeux…

Aujourd'hui, elle allait être baptisée.
Aujourd'hui, elle franchissait le cap, accompagnée par une rousse, et une brune. Parce que jamais deux sans trois.
Aujourd'hui, elle affirmait son appartenance à la communauté Réformée.
Aujourd'hui...

Vêtue légèrement pour cette époque de l'année, Astana avait cependant fait l'effort de mettre une… jupe. Non pas qu'elle n'aimait pas les robes, mais elle n'avait pas ça sous la main… Ses cheveux glissaient en cascades dorées jusque ses reins, et quelques mèches rebelles, balayées par le vent, venaient se coller à son doux visage. Indomptable chevelure, tout comme elle l'était aussi.

Non loin d'elle se trouvaient Théodore, Fav, Errance et… un autre homme.
Astana sourit, une lueur dans les yeux. Ces yeux si froids, durs, témoins d'un rude passif se révélaient désormais chaleureux.

Bonjour tout le monde.
Manifestement, je suis pile à l'heure !


Elle posa ses prunelles argentées sur chacun d'eux, s'attardant quelque peu sur Errance, avant de leur offrir un sourire radieux.
Sereine.
--Aguilas_le_leopard


Tapis à l'orée de la clirière, peu de temps s'écoula avant qu'une femme s'avança dans ma direction.

Citation:
Qu’attendez vous ici ?
Si c’est pour vous recueillir avec nous, c’est un peu plus loin, en un autre lieu.
Voulez vous que je vous y conduise?


Sans même attendre réponse, elle m'invita à la suivre. Je m'exécutai, l'oeil afuté, en me tenant sur mes gardes.

Nous débouchâmes bientôt sur une nouvelle clairière plus en retrait de la première. Les feuilles mortes tapissaient le sol, lui conférant des reflets aux couleurs d'Orient.
Bientôt un homme apparu puis trois autres dames dont l'une lui adressa un amical "salamalikoum" à l'accent amusant.

Les évènements s'enchainaient et je me laissais porter étrangement... comme si ma présence en ce lieu n'avait rien d'étonnant.


"Aleikoum salam... Je me nomme Aguilas dicte le guépard. Je crois savoir qu'un ami cher a combattu à vos côtés... auriez vous des nouvelles de Sidhartha?"
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