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[RP] La clairière de la Foi

Matalena
[Nuit de l'an de Grâce 1459, le 12 du mois de septembre]

Elle avait songé. Veillé longtemps, après que la Saint Just se fut retirée dans sa chambrée. Gênée par cette présence qui hantait ces lieux, la noble couche dans les heures tardives, par cet amour discret qui transparaissait seulement au matin lorsque la comtesse ralliait les pièces communes la crinière en bataille et le rouge aux joues. Point de mots entre elles sur ces sujets, ni l'une ni l'autre ne se reconnaissant dans ces amitiés de bonnes femmes qui supposent l'abandon absolu de toute pudeur et de tout secret. Et puis, l'eussent-elles voulu, qui de plus mal placé que la glaciale pasteur pour traiter de ces choses ?
La réformée ne trouvait plus guère d'endroit où se retirer à l'air libre que dans la clairière enfin vidée de toute présence qui venait accueillir son séant au plus tard de la nuit. Et elle pensait, jouant avant les croutes de sang qui durcissaient sur ses manches. Nombre de guerriers aguerris voyaient comme une faiblesse la recherche de liens, la création d'une famille : handicap mortel lorsque, affaiblis par une perte trop lourde à porter, l'on se retrouve sur le champ de bataille le vague à l'âme, et l'envie d'en finir chevillée au cœur. De quoi se ramasser trois pieds de fer à travers la pense avant d'avoir poussé son premier cri.
Pourtant, du fond de sa solitude, la jeune femme ne se trouvait point sereine face à ce crédo de bon aloi. Parce qu'elle ne trouvait pas les mots. Elle ne trouvait pas le chant. Ne parvenait à s'adresser à son Guide, son Créateur, pour lui narrer les suppliques qu'un père blessé l'avait priée d'exprimer, n'en étant point encore capable tant la plaie restait vive. Qu'est-ce que la famille ? La perte d'un être chéri au point de nous en ôter, ne serait-ce qu'un instant, le goût de la lutte ? Qu'était-ce, que d'aimer ? Et de s'en trouver brisé ?
En nom et place des réponses recherchées, ne se trouvait dans sa poitrine qu'un vide immense que n'habitaient nulles paroles, vaines ou inspirées. Voilà pourquoi, laissant glisser la course de la Lune vers une matinée qui la verrait marcher sur les routes de Guyenne, l'esprit de la réformée voguait sur un hurlement sans notes. Celui d'une vie qui, réellement dénuée d'attaches, ne sait rien faire d'autre qu'observer celles qui se nouent alentours. Un parfait petit soldat, ni mère ni femme.
Mais elle n'était point tout à fait seule. Jamais. Et ce soir, elle prêterait sa voix à ceux qui ne le peuvent, face à son Seigneur et Maître. Il le fallait, car c'était son devoir.


Deos, Toi qui donne, Toi qui reprends la vie
Entends l'appel d'un homme, Fais qu'il parle par la bouche impropre de celle qui ne connait point sa douleur

Nous respectons ta Volonté
Acceptons le destin que tu as choisis pour tous
Que l'âme de ceux qui sont partis trouve le chemin de ta demeure
Accueilles-les, Guides-les
Et reçoit-les, bercés par l'amour de ta création
Sois pour eux le Père que le Père de chair ne saurait plus être

Souffles sur celui qui est resté les mots de l'apaisement
Afin que ses tourments se tarissent, et que s'ouvre pour lui la voie de ta lumière

O Très Miséricordieux...


Et le son de s'éteindre, et les prunelles, d'un noir sans fond, de se figer au loin. Bientôt, il faudrait partir.
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« Ne confondez pas le sombre avec l'obscur. L'obscur accepte l'idée de bonheur; le sombre accepte l'idée de grandeur. »
Victor Hugo

Sancte
[Grossièreté de l'année. Prière du jour.]


Rien ne sert de donner sa langue au chat. La solution ultime n'existe pas. La vie n'est rien d'autre qu'une succession de choix et de décisions jetées. De paris perdus, et de paris gagnés. Lentement, mais surement, la destinée prenait forme. Les mains et les pieds lavés, Iohannes s'agenouilla, et se laissa pénétrer par la quiétude de la clairière, paré à formuler sa prière du soir, les pensées envolées vers des camarades affrontant la perfidie des actions de guerre.


Prière de Protection a écrit:
Ô Toi l'Unique, que mes ennemis sont nombreux !
Quelle multitude se lève contre moi !

Combien qui disent à mon sujet:
Plus de salut pour lui auprès de Dieu !

Mais toi, ô Unique ! Tu es mon bouclier,
Tu es ma gloire, et Tu relèves ma tête.

De ma voix je crie à l'Unique,
Et Il me répond de Sa campagne sainte.

Je me couche, et je m'endors ;
Je me réveille, car l'Unique est mon soutien.

Je ne crains pas les myriades de peuples
Qui m'assiègent de toutes parts.

Lève-toi, Unique ! Sauve-moi, mon Dieu!
Car tu frappes à la joue tous mes ennemis,
Tu brises les dents des méchants.

Le salut est auprès de Toi:
Que Ta bénédiction soit sur tes enfants !

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Xanthi
[au village]


Ayant quitté l'église poussiéreuse et vétuste, la jeune femme vit l'affiche de dame Cyrinéa.
Hoax toujours collé à ses basques, elle se dit que cela leur fera à tous une belle promenade et leur donnera une occasion de suivre un culte.
Elle passa par sa maison, bien vétuste elle aussi. Lapin et elle ont des travaux à faire et rapidement avant l'hiver.


Mahault, prépare nous quelques victuailles ! J'ai lu que le pasteur Sancte allait officier dans sa carrière. On va en profiter pour se promener et pique niquer.

Et pourquoi qu'on va pas à l'église ?


Ben ... rougissante, elle avoue à sa fidèle servante, j'ai trop peur qu'elle s'écroule.

C'est à c' point ?

T'aura qu'à y aller voir ma Mahault.


[en chemin vers la clairière]


Hoax courait, gambadait comme un fou et Xanthi appréciait vraiment de ne plus le sentir collé à sa hanche, de pouvoir marcher tranquillement.
Que d'évènement depuis qu'elle avait quitté Agen, sa bonne et belle ville des fous.
Les oiseaux chantaient dans l'air doux de ce beau dimanche d'automne qui ressemblait à l'été.
Cyrinea
Depuis sa dernière incursion dans la Clairière, son état d'esprit avait bien changé, sa vie aussi d'ailleurs. Elle avait assisté au début de la messe, goûté les effets de robe de Lohengrin, puis, amusée, satisfaite et sereine, s'en était allée d'un pas léger.

Une certaine gravité s'empara d'elle lorsqu'elle aperçut les premiers arbres. Elle posa Alrik, le laissa gambader pendant qu'elle s'installait. Le pasteur était un homme du soir.
Sancte
Les blessés agonisants sur le champ de bataille n'étaient pas seuls à se trouver à l'article de la mort. La clairière de la foi, négligée par les impératifs de défense, affectée par l'exode des croyants réformés, l'était aussi. A l'aube, le pastour rejoignit sa fameuse clairière, auprès de ses fameux moutons qui paissaient paisiblement au milieu des herbes folles, sous les frimas automnaux. Aux rares qui avaient fait le déplacement, en ce Vendredi des Humbles, il leur tint lecture.


Citation:
Lettre II de Paulos à Samoth.




Lecture du Vendredi, le 7e d'Octobre 1459, au nom de la « trêve spirituelle » en la clairière de la foy de Montauban (Toulouse).


Bases Théologiques:
Hagiographie de Paulos.
Hagiographie de Samoth.
Lettre II de Paulos à Samoth


Oraison:

Dans les lettres que Paulos adresse à Samoht, le plus jeune des douze apôtres, il fait preuve d'un véritable amour envers le cadet des disciples de Christos, voire même d'un certain sentiment de paternité, puisqu'il l'appelle « mon enfant ». En effet, Samoht n'est pas un apôtre comme les autres, il est celui qui a suivi et accompagné Christos au plus près de son quotidien, avant d'être pris en charge par l'Apôtre Paulos. Plus qu'un proche camarade, Samoht va surtout faire partie de ceux qui vont prendre la relève de Christos, et mener jusqu'à son terme l'œuvre apostolique. C'est pourquoi il ne faut pas voir ces courriers comme un testament de l'apôtre Paulos, mais plutôt comme les dernières recommandations d'un ancien à un jeune homme. Des recommandations qui, bien sûr, nous sont aussi adressées, à nous lecteurs des Saintes Écritures, à nous autres, Aristotéliciens.

Sa première recommandation est de se « fortifier dans la grâce en Dieu, notre Seigneur ». Il ne s'agit évidemment pas ici d'être plus fort, plus grand, plus puissant, mais plutôt d'approfondir sa foi en le Créateur, et de se renforcer soi-même au travers de cette foi. En revanche, il est important que cet approfondissement ne soit qu'une démarche personnelle, mais familiale et communautaire.

Il est certain que Samoht doit garder les paroles qu'il a entendu de l'apôtre Paulos, car il en devient à la mort de ce dernier, l'unique dépositaire. Mais il ne doit pas conserver la sagesse de ces paroles thésaurisées: à son tour, il doit les confier, les transmettre à d'autres personnes, des personnes qui soient capables de les divulguer à leur tour, sur tous les continents, en toutes les langues.

L'apôtre Paulos dévoile ainsi depuis Césarée à son jeune et bien-aimé camarade le véritable sens de sa mission que lui a déjà confié le prophète :
- avoir été enseigné pour être capable d'enseigner à son tour ;
- avoir été témoin de la vie apostolique en compagnie de Christos pour pouvoir en témoigner à son tour ;
- avoir reçu la Parole du Christ pour la transmettre à son tour ;
En somme, il faut être un récepteur de la parole divine, pour devenir ensuite soi-même un émetteur de cette même Parole. Oui, il faut être un véritable relai de cette Parole, et ce relai passe d'abord par l'éducation que vous donnerez à vos enfants. Ceci pour former une succession de témoins qui à travers les méandres et les secousses de l'Histoire, pourront porter et annoncer le merveilleux message de la foi en Dieu, qui est la seule à pouvoir justifier l'Homme devant Lui.

Mais l'apôtre demande plus encore à son proche compagnon. Être un témoin du message prophétique ne suffit pas. Paulos exhorte donc Samoht à « souffrir comme tous les apôtres ont souffert », à « prendre sa part de souffrance », « comme un bon soldat du Très-Haut ». Cette recommandation peut d'abord nous surprendre, nous lecteurs des Saintes Écritures, en nous interpellant sur la nécessité de souffrir pour être un bon Aristotélicien. En réalité, Paulos prévient simplement son compagnon qu'il lui faudra rester fidèle à sa mission apostolique, et ce malgré les difficultés, les désagréments, les malheurs qu'il pourra endurer tout au long de sa vie d'Aristotélicien. Ainsi, un « bon croyant » s'efforcera d'oublier ses propres souffrances.

- en « bon soldat », il s'efforcera de consacrer entièrement sa vie à la cause de Dieu;
- en « bon champion », il respectera les règles de la vie d'un Juste, celles dictées par l'Écriture;
- en « bon métayer » il récoltera les fruits du message divin qu'il aura semé tout autour de lui, en commençant par ceux qui lui sont les plus proches.

Telle est la mission qu'au crépuscule de sa vie, l'apôtre Paulos confia à l'apôtre Samoht.
Telle est la mission qui nous incombe à tous aujourd'hui.

Amen.


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Lafavorite
Cela faisait bien longtemps qu’elle ne s’était pas rendue à cet endroit.
Cela faisait bien longtemps qu’elle n’avait pas pris conseils éclairants.
Par ces temps troublés, les pas de Fav l’avaient ensuite menée sans qu’elle ne s’en rende vraiment compte à la clairière.
La séance avait déjà commencé et elle s’approcha en silence, salua Xanthi et Cyr qui se trouvaient là, ainsi que tous les autres….

Puis elle écouta les mots qu’elle pouvait entendre, ceux de Sancte le lecteur….
Fav était attentive comme toujours mais elle avait bien l’impression de ne rien comprendre.
Cependant, des textes cités ce jour et des explications que Sancte leur donna ensuite, Fav comprit que cette lecture la touchait particulièrement.

Fav avait failli …Oui, elle avait failli en voulant quitter Montauban il y a peu car le doute l’avait assailli.
Et ensuite, elle était revenue rejoindre le troupeau d’un simple appel du berger qui l’avait vu filer.

Fav était honteuse de se découvrir si faible et pourtant, à ce jour, elle si discrète, se sentait heureuse de se savoir compté parmi les brebis.
Saura-t-elle un jour transmettre ce qu’elle a tant de peine à entendre encore ?

Et Fav, assise au milieu des herbes folles, reste là, tout à sa réflexion.
Heureusement, il ne pleut pas.
Theodore_du_lourdou
Le retour enfin.
Montauban la Réformée, belle cité des saules voyait revenir en son sein Théodore et Marie, de retour de deux mois de guerre. Du Berry jusqu'au Poitou, de la Guyenne jusqu'au Limousin, portant haut les vraies couleurs de Guyenne.
Deux mois d'une guerre sans pitié, faite du choc des lames et des corps, de sueurs et de sang, beaucoup de sang mais grâce à Dieu, pas une goute de sang Réformé, en tout cas pas le leur.
Mais aujourd'hui le voilà revenu en ces terres à première vu paisible, sans doute trop paisibles pour lui qui s'était accoutumé au tumulte de la guerre.
Aussi étrange que cela puisse paraitre pour une personne normalement constitué, Théo était tombé amoureux de la guerre, de cette forme d'aventure, une attirance indéfinissable.

Seulement, la paisibilité de Montauban n'était qu'apparente, bientôt peut être la guerre se portera jusque sous les hauts murs de la cité et alors Théo sera heureux comme jamais.

En attendant, il fallait venir à la clairière, non pas qu'il faille seulement faire acte de présence comme un papiste le ferait à l'église.
Il fallait venir remercier le Tout Puissant qui jusque là les avaient protégés et même si bien des prières avaient été faites sur les chemins, dans les bivouacs et après la bataille, la clairière représentai un lieu de communion privilégié avec Dieu et les autres croyants.

Alors que Sancte avait commencé la lecture ils étaient arrivés et s'étaient installés silencieusement, parmi les autres. D'une oreille attentive Théo écoutait. Et les paroles, sages, marquaient son esprit. Ses enfants allaient être éduqués dans la vraie foi pour devenirs de bon serviteurs du Très Haut à leur tour. Et de la souffrance, il était prêt à en encaisser pour l'amour du Tout Puissant.

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[Ouvert aux propositions de RP.]
Marie_du_lourdou
Ils étaient enfin de retour.
La guerre, Marie était allé combattre auprès de son époux, laissant les enfants sous la protection de Dame Cunégonde. Chaque jour, elle avait prié le Tout Puissant afin qu'il veille sur sa famille. Durant ces combats, elle avait blessé mortellement des hommes et des femmes. Oh bien sur, c'était les méchants mais Marie s'était rendu compte que ça ne lui apportait pas la joie escomptée. Finalement, Marie n'aimait pas la guerre mais elle était prête à défendre la cité de Montauban si celle-ci était menacée.
Ce matin là, Théo et Marie étaient venus avec leur petite famille à la clairière de la foy pour écouter le prêche de Sancte. Marie en profita pour remercier le Tout Puissant pour avoir réuni toute sa famille de nouveau.

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Sancte
Je crois en Dieu, le Père Tout-Puissant, Créateur du ciel et de la terre.

Révélé par Aristote, le prophète premier, notre meneur,
Fils de Nicomaque et de Phaetis,
Suivi par Christos, le prophète d'amour, notre rédempteur,
Né de Maria et de Giosep.
Ayant souffert sous Ponce, avant d'être crucifié.
Confirmé par Averroës, le prophète ultime, notre précepteur.
Tous trois montés aux cieux,
Sont assis à la droite de Dieu le Père Tout-Puissant,
D'où il viendra juger les vivants et les morts.

Je crois en l'Action Divine, en la sainte Église universelle, la communion des justes, en la rémission des péchés, en la justice de Dieu et en la vie éternelle.

AMEN


Ce jour où après les interminables persécutions les prières reprirent en la forêt de Montauban fut à marquer d'une pierre blanche. Si Dieu le voulait, d'autres suivront encore. Arrivé avec désinvolture au plus profond des bois en compagnie de son troupeau de moutons et de quelques fidèles, le pâtre chercha à dénouer l'aigreur de leurs entrailles par la prière. Aucun autre moyen n'était plus à même de les détourner artificiellement de leurs angoisses, pendant qu'au loin les volutes de fumée continuaient à noircir le ciel de funèbres colonnes qui fortifiaient leurs croyances plutôt qu'elles ne les anéantissaient.
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Elween
Elween, suivant les ordres, elle décida de frappé très lourd cette fois ! De faire brûler le lieu de recueillement ... C'était comme ça, elle recevrais surement une récompense pour cela...

Elle arriva donc torche à la main, dans sa tenue militaire, épée au fourreau la torche brûlante dans les mains...


J'obeï au ordre ! Dieu la veut ! Crever tous !


Elle commença par faire brûler les choses autour d'elle, puis ensuite les bancs qui était disposer...


La réforme mourra...

Elle jette ensuite la torche après avoir fait prendre le feu un peu partout, et partis sereinement, puis cria


GLOIRE A MONSEIGNEUR ARCHYBALD DE LOUVELLE, DUC DE GUYENNE ! GLOIRE A L’ÉGLISE ARISTOTÉLICIENNE !




Elle se retourna pour admiré le brasier, puis partis comme une ombre...
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Ahnn


Il était tard lorsque la jeune vierge quitta la taverne. Elle avait longuement parlé avec le Padre Bender, et outrée aussi de ce qu'il avait pu lui montrer.

Il avait reçu une missive avec des mots lâches et durs à l'encontre des réformés. Ahnn ne s'y faisait pas, ils avaient beaux être réformés, penser différemment, ils n'en demeuraient pas moins les enfants de ce Dieu qu'elle aimait avec tant de ferveur.

La capuche remontée sur la tête, elle entamait sa marche vers l'auberge qui était un peu à l'écart du village. D'autres jours, elle avait prit autre chemin conseillé par les siens, mais avec la pluie qui s'était abattue ces dernières heures, le dit chemin était plus que boueux et la jeune femme décida d'en emprunter un autre, celui qui longeait une forêt où il y aurait pu avoir la fameuse "Clairière". Attentive toutefois au moindre bruit elle marchait rapidement lorsqu'elle fût bousculée par une "ombre" qui quittait prestement une clairière où déjà le feu sévissait.


- Arrêtez !! Arrêtez vous !! qui êtes vous ? qu'avez vous fait !!
Mon Dieu..qu'a t'il fait..

La jeune femme resta l'espace de quelques secondes sans bouger, même son souffle semblait s'être éteint, seuls les battements de son cœur tambourinaient dans sa poitrine comme pour lui dire : vas y Ahnn..fais quelques choses. Et elle fit.

Arrivant près du brasier qui n'en était qu'à ses prémices, elle retira sa cape et frappa avec force et conviction les flammes qui s'élevaient. La terre était humide et cela devrait suffire à éteindre les quelques foyers.

Elle se donna du courage en priant bien fort..Dieu l'aiderait comme il aiderait tous ses enfants égarés..Elle se rappela alors l'Hagiographie de l'Archange Saint Georges, celle que la Soeur Mathilde lui avait si souvent raconté petite et Ahnn aujourd'hui la racontait à son tour en frappant toujours aussi fort le feu qui petit à petit s'amenuisait..


Citation:
La foudre s’abattit tout près de là. Terrorisés, les enfants se blottirent encore plus dans les bras de leurs mères. Celles-ci pleuraient, implorant pitié au Très Haut. Les hommes s’invectivaient, s’attribuant l’un à l’autre la responsabilité des événements. Cela faisait six jours que les éléments se déchaînaient sur la ville d’Oanylone, avec la rage des premiers temps du monde. Un ciel noir d’encre, lourd de menaces, pesait de tout son poids sur la ville maudite. Parmi le petit groupe qui s’était réfugié dans la réserve de blé, depuis longtemps vidée, la peur côtoyait la colère, la fureur et le désespoir. On pouvait voir un homme qui avait cessé de rire de Dieu lorsque Celui-ci avait annoncé la destruction de la ville. Et cette femme ressassait sans cesse, avec honte, ses orgies luxurieuses avec tant d’hommes et de femmes qu’elle n’était pas arrivée à les compter. Ou encore ce jeune homme, qui avait prit le plaisir immonde de fracasser le crâne de son petit frère, et qui, maintenant, tentait de se racheter en rassurant les enfants rassemblés dans la minuscule pièce. Tous savaient pourquoi ils étaient punis, mais aucun n’osait l’avouer, certains cherchant même à en rejeter la faute sur les autres, dans l’espoir vain de faire oublier ses propres péchés.

Une bourrasque terrible vînt enfoncer la porte, emplissant le frêle bâtiment d’un vent glacial. Ses fondations tremblèrent lorsque le tonnerre répondit à l’éclair, d’une puissance assourdissante. Et le silence se fit. Certes, la tornade rugissait et le tonnerre grondait, mais cela faisait déjà six jours que les habitants d’Oanylone ne connaissait plus que ça. Non, le silence n’était pas celui de la nature, mais bel et bien celui des humains. Car les réfugiés s’étaient tus, paralysés par la terreur, en voyant l’ombre qui se découpait dans l’encablure de la porte. Un homme, si grand et si massif qu’il devait se courber et resserrer les épaules pour entrer, s’approcha d’eux. La pénombre laissait deviner son visage rugueux et sa barbe drue. Sa volumineuse chevelure argentée lui donnait un air de sagesse, contrastant avec la largeur de ses mains, qui semblaient être capable de réduire en poussière même la plus dure des pierres. Son regard bleu pâle, usé par le temps, semblait tout de même garder au fond de lui une joie enfantine. Le colosse était habillé d’une chemise rapiécée et usée par les affres du temps. Un grand morceau de toile, enroulé autour de ses jambes, témoignait de sa condition de défavorisé. Il laissa apparaître un léger sourire et tous les réfugiés soupirèrent de soulagement. Puis il laissa entendre sa voix caverneuse:

“Quand il n’y a plus d’espoir, il reste toujours l’amitié.”
Alors, une vielle femme, au regard dur, à la volonté de fer, s’avança vers lui et lui demanda:
“Et toi, l’étranger, es-tu venu en ami? Car il est en cette cité des hommes et des femmes dont la parole est de miel mais dont les actes sont comme le venin. Ils vivent sur des montagnes d’or, et ne désirent rien d’autres que de s’élever encore plus dans leur fol quête de butins. La vie de leurs semblables leur importe peu, tant leur soif de trésors les dévore.”
“Je sais”
, répondit l’homme. “C’est pour cela que je viens à vous. La richesse du coeur ne peut être égalée par les richesses de ce bas-monde. Emporteront-ils leurs montagnes d’or dans l’autre vie?”
“Non, certes pas”
, lui répondit la vielle dame. “Mais les richesses du monde nous sont-elles à jamais interdites? Devons-nous nous réduire à vivre tels des animaux pour honorer la richesse de l’âme?”
“La vie vous a-t-elle appris à renier votre main gauche pour employer la droite?”
, demanda l’homme. “Il en est de même pour les trésors que Dieu a créés pour nous. Que les richesses matérielles soient vôtres, car Dieu, par amour pour Ses enfants, nous en a fait don. Mais n’oublions jamais qu’il n’est pas de plus beau trésor que l’amitié.”

Alors, un jeune homme se dressa et lui demanda: “Mais qui es-tu, toi dont les paroles sont emplies de sagesse?”
“Mon nom est Georges”, répondit-il.



La chaleur se faisait intense et Ahnn espérait à chaque instant que quelqu'un viendrait l'aider à éteindre cette colère lâche et mesquine.
Marie_du_lourdou
Marie se trouvait à proximité de la clairière, en compagnie de Vagabond, quand elle vit une femme habillée en soldat brandir une torche et la jeter au sol. La clairière s'embrasa et Marie aperçut le visage de celle qui venait de mettre le feu. Marie se mit à courir pour essayer de la rattrapper mais en vain. La folle hurla.

Citation:
GLOIRE A MONSEIGNEUR ARCHYBALD DE LOUVELLE, DUC DE GUYENNE ! GLOIRE A L’ÉGLISE ARISTOTÉLICIENNE !


Marie ne pu s'empêcher de lui crier.

FOLLE QUE TU ES !! TU CREVERAS AVEC TON ARCHYCON DE DUC !!

Marie n'avait pas vu la nièce du prélat et quand elle retourna pour tenter d'éteindre le feu, elle l'aperçut en train d'essayer d'éteindre le feu. Marie donna l'ordre à Vagabond d'aller chercher son Theo, puis elle la rejoignit et se mit à éteindre le feu à ses cotés avec son châle. Elle l'écouta sans rien dire quand elle raconta l'Hagiographie de l'Archange Saint Georges, tout en continuant à frapper sur les flammes. Marie lui dit.

Comment peut on être aussi mauvais que ça ? Avant que cet Archybald de malheur ne devienne Duc, ici à Montauban les Aristotéliciens romains et les réformés s'entendaient bien. Vous pouvez imaginer ? Il y aurait pu avoir mes enfants ou d'autres personnes. Croyez vous que se soit Aristotélicien de faire mourir des gens pour le plaisir de vengeance ? Ou parc'qu'ils z'ont po la même façon de prier le Très Haut ? Car je pris le Très Haut moi aussi !! Et peut être plus que cette femme qui vient de mettre le feu ici ! N'empêche que je vous remercie d'avoir été là !! Je tiens à m'excuser pour mon comportement vis à vis de vous et de vot'e oncle, l'aut'e jour en taverne ! Je vous ai moi aussi mal juger sans vous connaît'e et je n'aurais po dù ! Excusez moi encore.

Marie avait débité ça tout en continuant à frapper sur les flammes. Le feu fini par être circoncit mais tout avait brûler ou en parti et Marie se redressa et passa sa main sur son visage pour essuyer la sueur qui perlait. Puis elle regarda ses mains qui étaient noirs de fumée et se mit à rire.

Je dois être belle !!

Puis elle regarda la jeune fille. Prenant son mouchoir dans la manche de sa robe, lui tendit.

Tenez essuyez vous le visage vous avez du noir sur les joues.

Marie lui sourit.
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Ahnn


Alors que ses forces commençaient à s'amoindrir, Marie arriva..elle s'en souvenait bien pour l'avoir rencontré avec son oncle en taverne et avoir échangé quelques..mots.

Ahnn ne répondit rien, y avait il quelque chose à répondre à tout cela ? pas vraiment selon elle mais lorsque la jeune femme se mit à rire de sa noirceur elle en fit de même en attrapant le mouchoir.

Voulant s'essuyer elle ne fit qu'étaler la centre sur son visage opalin.

- Et bien voyez vous..Papiste ou Réformée, nous voici noires comme du charbon, on risquerait bien de nous prendre pour des sarrasins !!! qui plus est nous avons failli finir toutes les deux au buché !! quelle histoire !


Et le rire de la jouvencelle de se propager de la clairière. Qui lui aurait dit qu'elle finirait sa soirée à frapper la terre avec sa cape neuve.

Elle attrapa cette dernière qui n'était même plus bonne à servir de paillasse pour chien.

Elle regarda le vêtement en grimaçant puis se tourna vers la jeune femme.

- Avez vous vu qui c'était ? je n'ai pu distinguer son visage..à l'allure je pense plus à une femme..mais qui je n'en sais fichtre rien. Qui aurait pu être capable de faire un acte aussi cruel et lache ?


Elle secoua la tête, mouvement qui eut pour effet de définitivement mettre à mal son chignon qui bientôt se dénoua. La longue chevelure châtain tomba bien en dessous le creux de ses reins. Ahnn ressemblait encore plus à sa mère ainsi accoutrée..

- il ou elle ne se rend pas compte qu'elle a mis en danger des vies mais aussi tout le village..si le feu s'était propagé ..avec le vent qu'il y a eu aujourd'hui, ça aurait été une catastrophe..je n'ose y songer.


Ahnn se signa, les yeux gonflés d'humidité. C'est sans doute à cet instant qu'elle compris le sens de sa vie.. Elle n'était rien sans les autres et c'est pour eux qu'elle œuvrerait.

Elle regarda le mouchoir noircit quand une quinte de toux s'empara d'elle. S'en remettant elle réussit à articuler

- Je vous en rendrais un neuf et propre dit elle en grimaçant mais vous ? allez vous bien ? vous n'avez pas été blessée j'espère ? je crois que nous devrions boire du lait pour laver tout ce que nous avons bu respirer et avaler

Quand son oncle et sa tante sauraient ça..elle aurait sans doute droit à un sermon..




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Theodore_du_lourdou
Alerté par des fumées s'élevant dans un ciel illuminé par l'étrange lumière d'une lune presque pleine et l'aboiement du chien de son épouse Théodore finit par arriver à la clairière de la foi.
Là il découvrit sa Marie avec une autre femme, la nièce du Cardinal semble-t-il. Toute deux le visage noirci d'avoir éteint l'incendie.
Mais il y avait bien plus que ça, un champ en parti ravagé par les flammes. Mais pas n'importe quel champ, le leur, la clairière de la foi, celui dans lequel ils prient, se marient, se baptisent.
Oscillent entre un sentiment de colère-haine lui étant propre, d'incompréhension et d'impuissance la plus totale il se rapprocha, contemplant le sol pour partie calciné, les deux mains sur la tête.


Mais, que c'est-il passé ici ?!
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[Ouvert aux propositions de RP.]
Kronembourg
Casque rabattu sur la tête, le Capitaine accompagné de ses hommes revenait en territoire de Guyenne après avoir foulé durant quelques jours le sol de Toulouse.
Un homme préoccupé par la guerre et les crises internes que traversait son duché fit son apparition en la cité des Saules, lorsque des flammes s'élevant au ciel attirèrent son attention.
Un feu.
Feu de forêt ?
Feu de clairière. Probablement la fameuse clairière de la foi.

Le sang du grand homme ne fit qu'un tour. Un lieu de culte qui s'embrasait, les flammes se répandant de part et d'autre au risque d'emporter des vies humaines, le panorama cauchemardesque sous ses yeux lui rappela comment sa petite église de Blaye avait elle aussi disparu par le feu sous l'impulsion de quelques hommes qui se disaient réformés.
Il était hors de question que le scénario se reproduise. Ne pas partager une même religion est une chose, détruire un lieu de culte en est une autre. Kronembourg le comprit lorsqu'il aperçut quelques villageois qui s'agitaient pour éteindre le brasier. Il se mêla à eux pour former une chaîne humaine afin que tous puissent acheminer de l'eau jusque la clairière.

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