Fauconnier
- " RUFUUUUUUUSSSSSSSSS ! Rufus, Bon sang ! RUFUUUUUUUUS ! "
Léard, Comté de Beaumont-sur-Sarthe. Les terres à proximité du manoir avaient bien changé depuis quelques semaines que les forces de la Licorne convergeaient en direction du Comté du Maine. Adrian avait reçu, dès lors que l'installation avait été effectuée, ordre de reprendre en main le domaine, pour permettre au maximum des moissons au cours de l'été. Avec le pragmatisme efficace qui lui était cher, il avait donc demandé des jours de corvée en retard à de nombreux serfs du village, qui ne travaillaient plus pour la plupart que sur leurs parcelles propres, sans trop s'échiner sur celles du Manoir. Il était beaucoup trop tard pour penser faire du blé ; aussi avait-il fait de la "culture d'urgence", du maïs ; il avait ainsi pendant une bonne semaine supervisé les labours, et s'était assuré que la moitié des champs cultivables seraient dédiés au maïs ; il donnerait rapidement des résultats. En complément, les légumes et légumineux avaient été plantés ; les vergers taillés et désherbés. Les quelques bêtes de Léard continuaient leur cycle habituel, se baladant paisiblement en engraissant tranquillement. Vu que le début du printemps était là, on récoltait la laine des moutons ; au vue des premiers évènements au Mans, Adrian avait alors pris une décision plus extrême : il avait fait abattre le cheptel de moutons à 75%, ne laissant que les femelles jeunes et les petits. Tout le reste avait été découpé, la viande stockée pour être consommée, et le cuir récupéré : au vue des évènements, pouvoir faire des armures de cuir et autres pîèces d'équipement ne serait pas du luxe.
Il avait envoyé Rufus récupérer quelques lettres de change qu'il possédait chez les Baglioni à Limoges, et avait fait en sorte de trouver des fonds auprès de Guilhem de Vergy, le seigneur de ces terres, pour amener des artisans qui prépareraient l'installation des troupes qui bientôt viendraient prendre position dans le Comté. Il avait ainsi amené à Léard un armurier, un tanneur, un forgeron, un forgeur d'épée, un maréchal-ferrant, et avait recruté quelques palefreniers de plus. Ainsi, lorsque les premiers Chevaliers étaient arrivés à Léard, accompagnés de leurs écuyers, des hommes d'armes qui les suivaient et de tous leurs bagages, le camp avait-il pu être monté rapidement et prestement. Les trefs avaient poussés à proximité du manoir, occasionnant quelques casses-tête au jeune intendant des lieux pour les faire s'installer dans des champs disponibles, en jachère. Les artisans avaient construits en hâte une extension des écuries pour accueillir les bêtes des Chevaliers de la Licorne. Les trefs avaient poussés, et les armes se fourbissaient, les artisans aidant à leur tenue. Les valets entretenaient les armures, les pièces d'équipement, les épées ; les palefreniers les chevaux. Adrian, au cas où, avait fait suivre au Manoir la "Destructrice", le harnois noir de son père, qui était constamment sous sa tente, briquée et astiquée par Rufus.
Le village avait été mis en défense, à proximité ; quelques paysans armés de fourches le gardaient, et Adrian avait fait des démarches pour faire venir une compagnie d'arbalétriers francs en renfort, pour compléter le dispositif. Le camp était monté, l'installation peaufinée.
Chaque jour, des lances de Licornes sortaient de Léard, se rendant au Mans pour sa défense. Le camp prenait vie, et coûtait de l'argent. Adrian espérait bien que Guilhem en prendrait une partie en charge ; pas question qu'il ait à toucher à SON argent... Enfin, dans des proportions raisonnables s'entend.
- " Oui, seigneur ! "
Son bras droit qui se faisait vieux arriva derechef, avançant rapidement depuis le manoir dans sa direction. Le jeune Vicomte paraissait foutrement déguinguandé dans la brigandine de son père qu'il avait fait ajuster à sa taille ; avec Tumnufengh au côté, et les bracelets de force du paternel aux bras, il aurait fort bien pu passer pour une copie miniature de ce dernier.
- " Est-ce que tu as reçu le courrier d' Orléans vis-à-vis des patentes, tudieu ?
- Non point, ma foy ! Mais il est probablement fort occupé ! La hérauderie a toujours beaucoup de travail.
- Failli glandeur ! Il serait néanmoins bon que ça se fasse vite... Préviens-moi lorsqu'il sera là. Que fais-tu, présentement ?
- Je vérifie que les approvisionnements sont effectués dans le camp. " Et connaissant son suzerain, et son regard qui signifiait bien "Alors ?", de répondre :" Les responsables de lance gèrent leur logistique ; pour la plupart, ils ont vivres en nombre suffisant. J'attends de voir quels seront leurs besoins pour nous y adapter.
- Tu fais bien. Tu fais bien. Après cela, tu iras vérifier que le Mathurin et ses fils ont bien élagués les pommiers du verger. Ils étaient déjà sensés le faire hier. "
Après le mariage de Chlodwig von Frayner et de la soeur du Comte, le retour avait été mouvementé avec la crise dans le Comté. Aussi Adrian avait-il fait en sorte d'envoyer au plus tôt les patentes d'anoblissement de ses terres du Limousin, pour mieux peaufiner certaines alliances avec d'autres familles, notamment les Vergy : en effet, la clé de voûte de ces patentes était l'échange futur de Seigneuries entre le Comté de Beaumont et la Vicomté d'Isle ; afin de renforcer des liens entre les deux familles. Adrian surveillait ainsi de près l'évolution de l'affaire : car désormais, les Vergy avaient un grand poids dans la région ; quasi-indiscutable, par ailleurs. Le mariage prévu entre sa soeur, Bérénice, et Guilhem de Vergy, n'en était d'ailleurs qu'un point parmi d'autres, venant assurer le jeune Faucon de la proximité de ces deux familles de Licorneux, qui avaient vécus les champs de bataille de France côte à côte.
Adrian fit signe à Rufus qu'il pouvait aller, et celui-ci tourna les talons, retournant à d'autres occupations. Le jeune Faucon, alors tourna la tête vers le camp, englobant du regard cette installation de troupes qui serait, en cas de pépin, l'un des seuls remparts du comté contre l'adversité.
Ben mon vieux, on peut dire qu'on est pas dans la mierdasse...
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Léard, Comté de Beaumont-sur-Sarthe. Les terres à proximité du manoir avaient bien changé depuis quelques semaines que les forces de la Licorne convergeaient en direction du Comté du Maine. Adrian avait reçu, dès lors que l'installation avait été effectuée, ordre de reprendre en main le domaine, pour permettre au maximum des moissons au cours de l'été. Avec le pragmatisme efficace qui lui était cher, il avait donc demandé des jours de corvée en retard à de nombreux serfs du village, qui ne travaillaient plus pour la plupart que sur leurs parcelles propres, sans trop s'échiner sur celles du Manoir. Il était beaucoup trop tard pour penser faire du blé ; aussi avait-il fait de la "culture d'urgence", du maïs ; il avait ainsi pendant une bonne semaine supervisé les labours, et s'était assuré que la moitié des champs cultivables seraient dédiés au maïs ; il donnerait rapidement des résultats. En complément, les légumes et légumineux avaient été plantés ; les vergers taillés et désherbés. Les quelques bêtes de Léard continuaient leur cycle habituel, se baladant paisiblement en engraissant tranquillement. Vu que le début du printemps était là, on récoltait la laine des moutons ; au vue des premiers évènements au Mans, Adrian avait alors pris une décision plus extrême : il avait fait abattre le cheptel de moutons à 75%, ne laissant que les femelles jeunes et les petits. Tout le reste avait été découpé, la viande stockée pour être consommée, et le cuir récupéré : au vue des évènements, pouvoir faire des armures de cuir et autres pîèces d'équipement ne serait pas du luxe.
Il avait envoyé Rufus récupérer quelques lettres de change qu'il possédait chez les Baglioni à Limoges, et avait fait en sorte de trouver des fonds auprès de Guilhem de Vergy, le seigneur de ces terres, pour amener des artisans qui prépareraient l'installation des troupes qui bientôt viendraient prendre position dans le Comté. Il avait ainsi amené à Léard un armurier, un tanneur, un forgeron, un forgeur d'épée, un maréchal-ferrant, et avait recruté quelques palefreniers de plus. Ainsi, lorsque les premiers Chevaliers étaient arrivés à Léard, accompagnés de leurs écuyers, des hommes d'armes qui les suivaient et de tous leurs bagages, le camp avait-il pu être monté rapidement et prestement. Les trefs avaient poussés à proximité du manoir, occasionnant quelques casses-tête au jeune intendant des lieux pour les faire s'installer dans des champs disponibles, en jachère. Les artisans avaient construits en hâte une extension des écuries pour accueillir les bêtes des Chevaliers de la Licorne. Les trefs avaient poussés, et les armes se fourbissaient, les artisans aidant à leur tenue. Les valets entretenaient les armures, les pièces d'équipement, les épées ; les palefreniers les chevaux. Adrian, au cas où, avait fait suivre au Manoir la "Destructrice", le harnois noir de son père, qui était constamment sous sa tente, briquée et astiquée par Rufus.
Le village avait été mis en défense, à proximité ; quelques paysans armés de fourches le gardaient, et Adrian avait fait des démarches pour faire venir une compagnie d'arbalétriers francs en renfort, pour compléter le dispositif. Le camp était monté, l'installation peaufinée.
Chaque jour, des lances de Licornes sortaient de Léard, se rendant au Mans pour sa défense. Le camp prenait vie, et coûtait de l'argent. Adrian espérait bien que Guilhem en prendrait une partie en charge ; pas question qu'il ait à toucher à SON argent... Enfin, dans des proportions raisonnables s'entend.
- " Oui, seigneur ! "
Son bras droit qui se faisait vieux arriva derechef, avançant rapidement depuis le manoir dans sa direction. Le jeune Vicomte paraissait foutrement déguinguandé dans la brigandine de son père qu'il avait fait ajuster à sa taille ; avec Tumnufengh au côté, et les bracelets de force du paternel aux bras, il aurait fort bien pu passer pour une copie miniature de ce dernier.
- " Est-ce que tu as reçu le courrier d' Orléans vis-à-vis des patentes, tudieu ?
- Non point, ma foy ! Mais il est probablement fort occupé ! La hérauderie a toujours beaucoup de travail.
- Failli glandeur ! Il serait néanmoins bon que ça se fasse vite... Préviens-moi lorsqu'il sera là. Que fais-tu, présentement ?
- Je vérifie que les approvisionnements sont effectués dans le camp. " Et connaissant son suzerain, et son regard qui signifiait bien "Alors ?", de répondre :" Les responsables de lance gèrent leur logistique ; pour la plupart, ils ont vivres en nombre suffisant. J'attends de voir quels seront leurs besoins pour nous y adapter.
- Tu fais bien. Tu fais bien. Après cela, tu iras vérifier que le Mathurin et ses fils ont bien élagués les pommiers du verger. Ils étaient déjà sensés le faire hier. "
Après le mariage de Chlodwig von Frayner et de la soeur du Comte, le retour avait été mouvementé avec la crise dans le Comté. Aussi Adrian avait-il fait en sorte d'envoyer au plus tôt les patentes d'anoblissement de ses terres du Limousin, pour mieux peaufiner certaines alliances avec d'autres familles, notamment les Vergy : en effet, la clé de voûte de ces patentes était l'échange futur de Seigneuries entre le Comté de Beaumont et la Vicomté d'Isle ; afin de renforcer des liens entre les deux familles. Adrian surveillait ainsi de près l'évolution de l'affaire : car désormais, les Vergy avaient un grand poids dans la région ; quasi-indiscutable, par ailleurs. Le mariage prévu entre sa soeur, Bérénice, et Guilhem de Vergy, n'en était d'ailleurs qu'un point parmi d'autres, venant assurer le jeune Faucon de la proximité de ces deux familles de Licorneux, qui avaient vécus les champs de bataille de France côte à côte.
Adrian fit signe à Rufus qu'il pouvait aller, et celui-ci tourna les talons, retournant à d'autres occupations. Le jeune Faucon, alors tourna la tête vers le camp, englobant du regard cette installation de troupes qui serait, en cas de pépin, l'un des seuls remparts du comté contre l'adversité.
Ben mon vieux, on peut dire qu'on est pas dans la mierdasse...
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