Jandebohem
[RP ouvert]
Rien na été laissé au hasard et, jusque dans le moindre détail darchitecture, tout est pensé, médité, calculé. La répartition des volumes et des ombres constitue un plagiat éhonté des maristans dont on sest inspiré ici. Température, luminosité de lespace ont fait lobjet dun contrôle avec une rigueur et un soin que vous pourriez qualifier de maniaco-dépressif.
Une surprenante galerie pourvue, à main droite, dalcôves demi-circulaires alternant laconicum et caldarium laisse soupçonner que le plancher recouvre une grande fournaise et un système dhypocauste dont une partie est apparente : linquiétant enchevêtrement de tuyaux.
De lautre côté, ce sont plusieurs cuvettes creusées sous des becs de bronze capables de projeter des jets deau froide à haute pression.
Au gré de la promenade, le visiteur sera surpris par un bassin dans lequel évoluent des poissons torpilles capturés à grands frais par des spécialistes car nul ne sait quoutre la vision apaisante quils procurent, ils font partie de larsenal thérapeutique au titre de sismosthère et que le personnel compte bien sur leur collaboration dans linduction de crises comitiales aux effets intéressants (cest du moins ce quen dit Scribonius Largus).
Le mobilier est fixé au sol ou aux murs par de solides attaches en fer sauf bien sûr, les nacelles suspendues destinées aux manuvres gyrokinésiques de grande amplitude.
Scellées dans le mur, les chaînes flambant neuves dont la disposition est savamment organisée pour donner limpression dun chic négligé de bon aloi rappellent au pensionnaire la vertu du châtiment mais sa principale fonction est dordre dissuasif, le JNCP « jeûnes, noirceur chaînes et punition », célèbre credo de Celse ne sera employé ici que dans les cas pour lesquels elle a valeur curative. Promis !
Tout est prêt également du côté du personnel soignant. Ladministration ne sest pas dérobée. Faisant fi des lancettes à saignées au caractère légèrement désuet, elle a su se doter de ce qui se fait de mieux en matière de matériel pour méthodes évacuantes et dans le souci sécuritaire de proposer mieux que des ligatures classiques, les meilleurs serruriers ont été consultés.
Enfin, derrière les lits collectifs, un plancher surélevé qui servira de petite scène aux artistes de passage rappelle que, loin de senliser dans lornière de la trivialité, léquipe médicale nest pas seulement cette arracheuse de pierre de folie que considère le vulgus et si elle entend bien samuser avec le matériel, elle prétend aussi exercer cette médecine de lesprit héritée de lEcole dAlexandrie, traiter des causes morales et user de remèdes psychiques.
Son ambition thérapeutique : sonder les eaux fangeuses de ces âmes humaines qui sombrent irrémédiablement dans la folie et celà par tous les moyens.
Margot.de.valois
[Un claquement, un froissement, c'est l'entrée d'une douce pas si douce.]
Un pas. Un claquement de botte sur le pavé. Un froissement de jupons. Une envolée de cheveux. Et ça enchaine, un deuxième pas, puis un troisième...Et elle avance, la femme aux cheveux de blé. Cette femme a l'air si tendre, si douce, si peu portée sur la violence, le sang et autres humeurs humaines. Et pourtant. Et pourtant. La voila qui trouve un emplois dans un hôpital.
Et pas n'importe lequel. Un hôpital pour fous, pour malsain et autre tordu ou parleur solitaire. Elle et ses douces mains allaient être infirmière. Infirmière...? Ho on lui avait dit qu'elle pourrait faire des tests. Tout ce qu'elle voulait. Alors c'était surtout ça. Infirmière...Tu parles ! Elle allait surtout aider a l'avancée de la médecine, une grande avancée.
Mais comme chacun le sais, chaque avancée demande des sacrifices. Du sang...Était-elle aussi folle que ses futurs patients? Si oui, elle était plus maligne qu'eux, et elle avait sut profiter de son air doux pour se faire embaucher.
Oui, elle était plus maligne que tout ces pauvres fous, il fallait jouer de soi, jouer des autres. Et avançait comme on le voulait. Elle, elle voulait surtout connaitre le fin fond du tréfonds de l'abime profond de l'âme, de la psychologie, du psychisme humain. Elle voulait savoir. La vie. L'âme qu'on ne trouve nul part. Peut-être se cache-t-elle dans le cerveau ! Si oui il faut le découvrir!
Alors entre ses divagations mentales la blonde Margot s'aperçut qu'elle était dans l'enceinte. L'endroit enfin atteins. Elle avança, symétrie parfaite, même dans les ombres. Impressionnant.
La jeune douceur entra dans le bâtiment faisant a nouveau froisser ses jupons, ce petit bruit qui caractérisait chacun de ses pas la suivait partout, tout d'abords la fraicheur la saisit, puis vint la clarté ombrageuse, comme une mélodie qui s'annonçait propice a une bonne pratique des "soins". Elle s'avança au pied d'un escalier droit et dans le silence conservé de l'hôtel, elle s'annonça d'une voix au timbre un peu grave mais doux comme le velours.
"Bien le Bonjour ! Il y a-t-il quelqu'un en ces nobles lieux ?" Elle attendit tête levée vers les étages supérieurs.
Jandebohem
Curieuse impression de désuvrement pour celle qui avait voulu ce lieu afin de mettre les mains dans le cambouis et sétourdir enfin par laction
Patience, patience, un pas après lautre cultivons lart de se mettre en branle lentement
Mais ça ne marchait jamais cette façon de dialoguer avec un double imaginaire plein de sagesse. Pire ! elle finissait par se demander où elle avait vraiment sa place dans lunité de soins, parmi le personnel ou bien du côté des usagers ?
Une vibration dans lair rompit la funeste réflexion et comme elle sortait de sa torpeur la providence fit un gros effort pour saluer lévénement déclenchant une succession de mouvements en chaîne.
Dabord un valet muni dun pli vint lui servir son premier siphonné sur un plateau. A en juger par lampleur du galimatias, on avait affaire là, à un pur cas dinspiré délirant en phase ultime.
Souvent, le bonheur tient à une simple missive, elle en rayonnait
Et puis une voix, pas celle du double cette fois mais une vraie voix, celle dautrui ce quelle vérifia en se penchant au dessus de la balustre pour voir en contrebas
La visiteuse lui fît demblée bonne impression : délicatesse et bienveillance émanaient de tout son être, il faut dire quavec lexpérience il devient aisé de juger de certaines qualités de lâme au premier coup dil !
Que puis-je pour vous dame ?
Margot.de.valois
[Quand tout n'est qu'apparence.]
La jeune femme esquissa un sourire en voyant apparaitre un visage en haut, ce sourire qui lui était typique, doux, lui donnant un air encore plus juvénile et naïve. Elle escalada quelques marches, et se trouva presque en face - bien qu'à un niveau très inférieur - du fameux visage.
Elle salua et se présenta :
"Le Bonjour Dame. Je suis Marguerite de Valois, dicte Margot, j'ai entendu dire que vous cherchiez infirmière et aide aux soins. J'ai toujours voulu aider a soulager les Hommes de leurs douleurs psychiques, j'ai donc prit sur moi et j'ai fait la route depuis Castelroux pour venir vous proposer mes services."
La jeune blonde présentait bien, ses yeux fixe d'un bleu profond, glacial quand elle le voulait, semblaient pour l'instant être les deux joyaux les plus doux du moment, et ils détaillaient discrètement son interlocutrice. Elle et son visage rester entre adolescence et âge adulte souriait. Pour l'instant l'essentiel était d'être accepter dans l'équipe, puis de voir comme cela fonctionner, pour ensuite profiter des failles, ou des ouvertures acceptées du système médicale.
Jandebohem
Castelroux ! bien .. bien
Elle prenait un air impressionné bien elle ignorât complètement dans quelle partie de la géographie du Royaume situer ce trou perdu
Et vous avez bien fait, Margot, si vous permettez que je vous appelle ainsi, la bonne volonté ou le désir de soulager les maux est habituellement la vertu de sélection du personnel des hospices
Moi, je dois avouer que jen réclame un peu plus parce que la compassion ne favorise nullement lefficacité dans la relation daide, au contraire il se trouve que bien souvent elle la dessert et en particulier dans les soins portés aux aliénés
voyez-vous, il faut pouvoir, il faut savoir les aider malgré eux et accepter leurs reproches sans broncher
Non, à mon avis, la compétence est capitale alors dans un domaine qui est à débroussailler entièrement, dans la jungle de lignorance sur bon nombre de causes uvrant dans ces sortes de maladies cest surtout de la curiosité et laudace quil faut posséder
Soyons clair, il est bien entendu que je ne réclamerai pas de vous une indifférence totale devant leur malheur, nous sommes au service du malade et tout doit être mis en uvre pour en préserver la santé car il nest rien qui ne soit au dessus de lintérêt du patient
si ce nest lintérêt collectif mais si vous savez mettre à bonne distance votre grande miséricorde et votre penchant exacerbé pour lamitié universelle
bienvenue salle Saint Pouyss des insanes !
Margot.de.valois
[Le contrat est signé.]
La blonde vit son sourire s'agrandir, ainsi elle n'aurait même pas besoin d'utiliser des failles, la phrases "les aider malgré eux[...]." voulait tout dire. Tout serait autorisé si cela prouvait des effets bénéfiques sur la santé du patient, ou même dans le cas contraire apporter une avancée quelconque a la science.
Margot grimpa les quelques marches qu'il lui restait, et trouva la Dame a l'étage. Elles furent face a face, elle la jeune Margot hocha la tête et tendit la main.
"Qu'il en soit ainsi. Je n'étais pas venue dans l'espoir de jouer a la Sainte, je sais que la science appel les sacrifices, je ferrais mon possible pour que les patients offrent le meilleur d'eux pour qu'elle avance."
La Blonde au fur et a mesure qu'elle parlait voyait son regard se durcir. Ce fut furtif. La jeune femme retrouva son air naïf et tendre rapidement. Elle regarda la maîtresse apparente des lieux et demanda :
"Est-il possible de visiter les lieux ? Avez vous déjà des patients?" La jeune femme se montrait curieuse, et surtout elle voulait voir si les infrastructure posséder des "salles d'isolements" fort utiles pour les expériences...
Jandebohem
Elle avait rarement assisté à des voltes-face intellectuelles aussi spectaculaires.
Au fond, cette fille est dotée dun réalisme insolent sous ses airs de bonne sur laïque et semble totalement dévouée à la cause scientifique. Nest-ce pas ce quil nous faut ? songea-elle avec un rien dinquiétude qui lui chatouillait le locus intuitif
Explorer votre nouveau lieu de travail ? jallais vous le proposer.
Pour le moment cest un peu vide de patient mais jai justement là, en main, une demande dinternement auquel jaimerais répondre tout de suite alors profitez en pour vous promener à votre guise dans le bâtiment, je vous rejoins dans un instant
Les clients, cest connu, dès quils sont engagés, il ne faut jamais leur laisser le temps de se rétracter. Elle rédigea à la hâte
Citation:
A Saltarius dit le Simple,
Cest avec un immense plaisir que nous vous donnerons le gîte à Paris si vous parvenez à nous y rejoindre.
Certes, la grande ville est assez effrayante pour qui mène une vie paisible et bucolique mais passée la petite ceinture, lenceinte de lHôtel-Dieu offre un havre propice à la méditation et protège ses hôtes dun environnement trop hostile.
Javoue quune certaine impatience me gagne de faire la connaissance des amis qui vous parlent et avec lesquels vous semblez avoir un commerce régulier.
Puissent-ils vous soutenir dans ce voyage dont lépreuve nest quun faible obstacle au regard de son motif, lequel laisse entrevoir une grande lucidité de votre part.
En bref, je serai honorée de vous recevoir.
Cordiales salutations
Jandebohem
[flashback dun bref instant]
Et bien voilà ! mais où est-elle ?
Linfirmière zélée était déjà hors de vue lorsquelle leva la tête comme si son courrier lui avait pris un temps fou. Elle lignorait, alors mais ladjectif associé à la moindre des actions entreprises dans ce lieu prendrait bientôt tout son sens.
Elle décida donc de se perdre à la recherche de Margot dans le dédale de couloirs pour lesquels elle navait pas encore de carte mentale bien définie car, cest une chose den dessiner les plans, cen est une autre dévoluer dans cet univers construit si particulier.
Loreille aux aguets du moindre bruit autre que le curieux cliquetis du trousseau de clés des secteurs interdits, elle finit par entendre, venant de la chambre collective comme un froissement furtif qui pouvait bien être la signature sonore de Margot
Vous êtes déjà là ? alors quen pensez-vous ?
après, il faut absolument que je vous dévoile la magnifique chambre dexploration fonctionnelle !
Margot.de.valois
[Visite.]
La douce Margot avait tourné les talons dans une envolée de tissu, et partant a la découverte des lieux, elle visita tranquillement.
D'abord la salle commune, grande, lumineuse, accueillante, vide. Elle marchait tranquillement a travers les lieux, ouvrant les portes, jetant des coups d'oeil, puis retournant en arrière.
Elle retrouva la maitresse des lieux et sourire aux lèvres elle lui répondit :
"ça m'a l'air parfait, je suis sure que les patients seront parfaitement installer, et que la science ferra ici de grand pas."
Elle hocha la tête a la proposition : " He bien pourquoi ne pas...Vous avez entendu!?" Un léger gémissement s'était fait entendre dans le silence absolue des lieux. Marguerite fronça les sourcils, et marcha dans sa direction. *Qu'est-ce que c'est...* Elle eut peur que ce fut un rat, mais si ce n'était que cela, un coup de pied et l'affaire est réglée. La blonde se pencha sous le lit pour y découvrir une jeune fille, tête baissée, se balançant d'avant en arrière. Elle avait l'air non seulement très perturbée mais aussi très peu rassurée.
La masquée Margot fit un doux sourire et tendit la main vers la jeune femme sans la toucher pour lui proposer de sortir. " Bonjour. Êtes vous si bien sous ce lit qu'il faille que vous y restiez toute la journée? Aller venez, sortez donc d'ici."
Margot.de.valois
[Pas de mauvaise tête, tu sortiras !]
Margot eu un mouvement de recul en voyant la reculer d'un coup, elle se dit que la pauvrette devait être fort peu rassurée pour se mettre dans un tel état. La blonde se demanda un instant ce qu'il fallait faire, elle se releva un peu et se tourna vers Jandebohem.
" Dites-moi, c'est l'une de vos patientes?" Marguerite profita du moment pour recoiffer une mèche rebelle, et eut une petit idée...Elle se pencha vers la maitresse des lieux et murmura " Il faut que nous lui donnions l'impression que nous sommes parti, peut être sortira-t-elle de son propre chef, après quoi nous pourrons l'attraper et lui procurer notre aide...qu'en pensez vous?"
La blondinette fit un sourire charmant, mais une pointe de machiavélisme se logeait dans ce visage tendre. Elle regarda le lit, puis la porte, si la jeune femme voulait sortir, elle n'avait pas beaucoup de choix. Quoi qu'une fenêtre...non elle avait toute les chances de se retrouver plus plate qu'une galette bretonne si elle choisissait cette issue.
Jandebohem
Les bras croisés comme il convient à un médecin-chef, la de Bohem souriait car la situation qui ne manquait pas de piquant lui offrait loccasion dobserver lair de rien de quelle manière linfirmière y répondait spontanément à chaud
et elle avait toutes les raisons dêtre satisfaite :
Maîtrise émotionnelle, réactivité mais sans trace de dramatisation, initiative, voix posée plutôt rassurante, injonction modérée : la soignante semblait top-niveau
" Dites-moi, c'est l'une de vos patientes?"
Elle partit promptement fermer la porte puis revint aux côtés de Margot, près de la niche improvisée
pas encore, à vrai dire mais je sens chez elle un vrai potentiel
sa seule volonté de nous convaincre quelle ne se trouve pas ici donne à penser quelle nest pas en pleine possession delle-même et cela, nest-ce pas la définition même de laliénation ?
puis consentit à saccroupir pour tenter un bilan global à la louche
Oui, en tout cas, conjurer la terreur que nous lui inspirons en lui laissant l illusion quelle peut fuir
laccoutumer à notre présence et peut être lui donner à manger comme le font les dresseurs avec un cheval rétif
alors comment trouvez-vous l'aménagement des pièces ?