Trépidante enfance

« Mais je regarde mon papa. Je l'ai vu donner un baiser à ma maman. Je l'ai vu fermer les yeux. Et là je le vois. Et sur ses joues il y a des larmes qui coulent. Et moi je vois dans ses yeux. Et ses yeux ils me «contagient» parce que mes yeux aussi font pousser des larmes sur mes joues. »

« Car, dans ma planification de la journée j'avais bien pensée à un petit jeu, à me peigner les cheveux, à demander à maman de faire des tartes à la mirabelle et du pain et on était allé acheter du lait ensemble et MÊME du jus de mirabelle, parce que c'est bien meilleur que de la mirabelle! Mais j'ai pas pensé à ce que je vais mettre! 

C'est une catastrooophe!! »

« UN PARFUM?! COMME LES GRANDES DAMES! S'écrit ma voix intérieure! (Parce que maman veut pas que je crie, donc moi je pense très fort et je parle normalement après!) »

« Je vous ai déjà dis que je ne jure que par la confiture de mirabelle? C'est excellent vous savez! On peut en mettre sur du pain! On peut en mettre sur des petits gâteaux ou même des gros gâteaux! Et puis même! Des fois! Quand maman veut, on peut en manger à la cuillère! Mais alors là juste une cuillère! Et juste pour les occasions spéciales! »

« C'était ma première rencontre avec une nobliote, (une vraie, ceux que papa détestait. C'est pas comme Luisa! Parce que à côté de ça Luisa a l'air d'une gueuse!) et je peux vous jurer que je n'oublierai pas cette rencontre de si tôt. »

« Luisa a un accent! Impérial, en plus! J'avais jamais remarqué! Et selon lui, son accent serait insupportable! Pourtant... je trouve qu'elle parle normal moi, Luisa. Donc, je me demande bien ce qu'il veut dire par accent quand même... »

« Je m'effondre à genoux, les larmes coulant sur mes joues. Je suis seule en Normandie.... Je connais personne... Papa est en Lorraine... J'ai plus de confiture à la mirabelle... Et je vais mouriiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiir!!! »

«  Vous pouvez m'appeler votre splendeur! que je dis un sourire aux lèvres en me penchant vers l'avant dans une révérence aussi ridicule que la phrase qui venait de passer mes lèvres, agitant les bras de manière extravagante. Ah! Ce qu'on se sent bien dans une robe neuve! Nouvelle robe, nouvelle fille. »

« L'important quand on a une idée comme la mienne, c'est de pas trop y repenser une fois qu'on a décidé de tenter de l'appliquer. Parce que si on y pense trop, on se rend vite compte qu'on court tout droit vers la fessée et on serait tentée de ne pas vivre l'expérience à fond! Et puis bon être sage, il faut avouer que c'est ennuyeux des petits bouts. »

« Je me calle un peu plus contre le sol, histoire de protéger mes fesses. Mince… Déjà que les Très-Haut m'aime pas… Comment que je vais finir moi, plus de fesses!? Et ça doit être drôlement douloureux!  »

« Aujourd'hui, je suis Anaon. »