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[RP] Château de Bellegarde en Marche

Giuilia
    La flamboyante Vicomtesse fit son entrée quelques instants après elle. Giuilia avait juste eu le temps de poser sa petite valise et de poser son mantel en cuir. La demeure était à la hauteur de la propriétaire, magnifique.

    Ahh mon amie Sofja, je vais bien, je te remercie. Le voyage a été agréable. J'étais en compagnie de deux hommes qui ont eu la gentillesse de me prendre sous leur protection.

    La blonde lui colla deux bises sur les joues. Les jeunes femmes avaient sept ans de différence et chaque fois qu'elle la voyait, elle avait l'impression de retrouver une sieur. Relation bien inconnue pour la rousse qui n'avait eu aucune fratrie, grandissant, une aiguille à la main, à confectionner des tenues pour ses poupons.

    Tu as un domaine splendide et bien grand. Tu dois t'y perdre.
    Ca change des tavernes. Je pense même préférer dormir dans la forêt.


    La rousse se mit à rire en repensant à sa dernière nuit qui fut horrible. Les hommes hurlaient comme des ogres tandis que les femmes gloussaient. Pour sur qu'elle serait tranquille ici.

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Boskdeportkar
L'été s'annoncait... en retard. Comme une sensation d'automne.

Des nuages bas, un temps humide.
Les murs de Bellegarde s'offraient à présent au regard. La route depuis Bourganeuf n'avait guère été longue, mais des idées bien noires n'avaient eu cesse de s'entrechoquer dans ma tête.

Une bruine fine se mit à tomber quelques instants avant que je ne franchisse le portail du Domaine.
Je laissai mon cheval à un palfronnier qui vint à ma rencontre, surement alerté par les pas de ma monture sur
les gravillons du petit parvis.

Sans un mot, je rentrai à l'abri. Je posai ma cape sur une chaise, interpellai une femme de chambre qui passait à cet instant, et lui demandai de voir si Madame était en ces murs. Que je l'attendais au grand Salon. Et si Sofja n'etait pas là, qu'on me serve un petit remontant, et quelque chose pour me caler l'estomac, car ce matin, étrangement, je n'avais pas réussi à avaler quoi que ce soit.

Le salon transpirait le silence. Je fixai les murs comme si je ne les avais jamais vu.
Je savais ce que j'avais à dire. Bien sombres mots à prononcer.
Sofja.j
Le temps était propice à farniente, à la réflexion. Cela faisait quelques mois qu'elle divaguait dans la gestion de son domaine de Bellegarde en Marche. N'ayant plus de charges politiques, d'études en vue, de projets, elle profitait de son chez soi, de faire quelques visites à sa famille, à ses amis.

La vie était devenue monotone surtout depuis que son époux prenait ses distances en vivant dans son domaine. Le début d'année avait été horrible jusqu'à qu'elle décide de mettre les points sur les I. Il y avait eu un léger mieux, pendant quelques jours, elle y avait cru à un renouveau mais avec la visite de Phoebia, son premier amour, elle avait bien ressenti la distance qu'il avait installé de nouveau.

Ohhh bien sur, elle avait eu l'envie de lui envoyer moults objets dans le visage, de lui cracher toutes les horreurs mais non, elle était repartie dignement dans son château, préférant souffrir seule, comme d'habitude. Elle se doutait bien que la fin allait sonner, surement que leur mariage finirait par un divorce si telle était la volonté de Bosk. La raison s'était installée en elle, si cela devait se finir ainsi, c'était que le destin l'avait décidé.

Depuis quelques jours, un mal s'était emparé d'elle. Une grosse fatigue engourdissait ses membres, l'envie de se nourrir s'était envolé, elle, gourmande comme elle était. La lecture était sa seule occupation auprès d'un feu. Car oui, malgré que l'été soit arrivé, mesme le temps n'avait pas envie de le fêter.

Plongée dans son livre, sa chambrière fit son entrée.


-M'dame, vostre mari est dans le salon.

En tant normal, elle aurait sauté de sa banquette, se serait jetée dans un bain, aurait enfilé une jolie robe sans oublier, un petit pincement de ses pommettes pour le séduire, le dévorer tel qu'on croque une pomme.

Mais non, pas aujourd'hui. La rancœur avait remplacé l'amour.

C'est une femme aux traits tendus, vêtue d'une simple cotte, le visage pâle, quelques kilos en moins qui descendit les marches une à une dans une lenteur effrayante. Son regard était vide comme si elle se dirigeait vers la faucheuse, les bras ouverts, prête à entendre sa sentence.
Mais la tête était haute, elle ne comptait pas fléchir. Un simple...


Bonjour

... sortit de sa bouche.
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Boskdeportkar
Le Bonjour mon épouse.


Sofja venait d'entrer dans le salon. Sombre mine amaigrie, comme je ne l'avais guère vu souvent. Elle faisait peine à voir.
Je m'assis alors sur une banquette, attendant que Sofja en fasse de même.


L'heure est grave.

Vois comme nous ne sommes guère heureux ces temps ci. Toi particulièrement. Et j'en suis bien l'unique cause, la seule raison.
Et ce n'est pas depuis la présence de Louise aux Billanges, ni du à la réapparition de sa mère. Ce serait franchement l'arbre qui cache la forêt.

On a été distants cette année passée, parce que tu avais des obligations légitimes, et parce que j'ai repris cette maudite habitude de m'isoler, de vivre sur moi-même.
Les mondanités ne m'intéressent guère, et je m'en lasse grandement. Je suis devenu un poids mort, n'ayons pas peur des mots. Un poids mort pour toi.
Je t'empeche de vivre pleinement, de sourire, de voir du monde... de vivre selon tes souhaits. Regarde toi, il n'est pas compliqué de voir que je te fais dépérir.

Tu pourras me rétorquer que je ne suis plus le Bosk que j'étais. Que c'est à cause d'Héloïse tout cela. Et bien je te dirai que non. Nous n'avons plus eu envie de faire des efforts, sinon nous les aurions fait. Et cela depuis une éternité. Devoir faire des efforts traduit déjà un certain malaise, un manque d'envie.

Ces derniers mois, rien ne m'interesse. Je me contente de gérer mon domaine, je vis au jour le jour. Je me demande même si je ne vais pas rendre mon titre de seigneur des Billanges.
Il m'arrive d'avoir le désir de disparaitre, seul, tout seul, sans personne, et
de vivre ainsi modestement, sans plus rien éprouver pour personne. Pour personne !

Tu es jeune, avec tout l'avenir devant toi. Je suis à moitié mort à l'intérieur. Et tu te fatiguerais à tenter quoi que ce soit avec moi.

J'aime deux femmes, j'ai la chance d'avoir eu un enfant de chacune. Je ne peux continuer à aimer ces deux femmes en même temps.
Je ne veux pas avoir à choisir entre elles, encore moins entre mes enfants. Et tout ce mal, c'est moi qui l'engendre.
Alors je me retire. Je me défausse, vois cela comme tu veux, mais franchement tu mérites mieux, et surtout de ne plus perdre de temps avec moi. D'aller de l'avant.


A un moment, j'ai pensé que tu pourrais vivre ta vie comme tu l'entends, et tout ce que cela laisse de liberté, tout en conservant le nom de PortKar,
mais ca voudrait dire que je demeure dans l'ombre, même loin. Mais alors tu te sentirais brider bien rapidement, que ce soit en société ou en amour.
Alors je crois qu'il est préférable...


Je me levai, fis quelques pas, comme ci ceux ci pouvaient m'aider à prononcer ce que je devais dire.


... Préférable que tu reprennes ta liberté la plus complète possible. Je te signerai tout ce que tu voudras pour se faire.


Il va de soi que je compte voir quand tu me le permettras notre fils. Qu'il sera mieux avec toi, dans l'immédiat, pour son éducation et pour tenir son rang.


Je me retournai vers Sofja. Elle savait au fond d'elle déjà tout cela.


Je compte me retirer sur mes terres quelques mois. Seul.
Puis une absence de plusieurs mois est probable.


Voilà, c'était dit. Le pire, le plus cruel, malgré tout l'amour que je ne cesserai d'avoir pour elle. Mais la meilleur des façons consistait à ce qu'elle me déteste le plus rapidement possible pour qu'elle passa à autre chose, qu'elle m'oublie.
Sale instant que voilà ! Je me haïssais rien qu'à m'entendre parler.
Sofja.j
Il l’invita à s’installer sur la banquette du salon, Sofja le rejoignit naturellement. Bien sûr qu’à cet instant son cœur battait la chamade. La sentence allait tomber : leur amour allait il perdurer ou s’arrêter ?

Sofja lui avait laissé assez de temps pour réfléchir, faire un point sur ses multiples personnalités. Qu’il le veuille ou pas, si Heloise n’avait pas refait surface, le « Louis » ne serait pas à l’ordre du jour. La jeune femme se doutait bien que s’il n’arrivait pas à faire le tri sur sa personnalité, il serait incapable de faire un choix sur sa famille.

L’ainée Jagellon n’avait pas souhaité se battre contre vents et marées. Cela lui sembla si logique qu’il suffisait d’écouter son cœur. Mais non, pas pour certain, puisqu’il lui avait fallu plusieurs mois pour choisir entre un amour de jeunesse qui avait reconstruit sa vie ou la famille qu’il avait construit lui mesme.

Alors non, en voyant le temps s’écouler, le doute l’emparer, elle n’avait pas eu l’envie de sortir ses pièges pour le charmer.
Non elle ne voulait pas le supplier, trop fière.
Oui, cette attente l’avait rendu distante.

La déception était immense.

Ses explications coulaient sur elle comme de l’eau. Elle les avait imaginé et aujourd’hui, elle les entendait de vive voix. Il n’avait plus de sentiment pour elle pour avoir fait ce choix, elle se devait d’en tirer les conclusions.
Elle déglutina difficilement une salive disparu. Elle ne souhaitait pas se justifier face aux excuses qu’il avait pu inventer. Sofja n’avait tout simplement pas envie de se battre contre cet homme qui n’était pas le Bosk qu’elle avait pu rencontrer. L’homme dont elle était tombée affreusement amoureuse, prête à se sacrifier pour lui.
La Vicomtesse s’était levée pour clôturer cette rencontre.


Tu pourras voir ton fils quand tu le souhaiteras.
Je vais faire le nécessaire pour dissoudre notre mariage. Je te ferai transmettre les papiers par un de mes serviteurs. Si tu dois changer d’adresse, informe moi.


Elle avait l’impression de commander une vulgaire robe face à un vulgaire inconnu. Son cœur était brisé. La seule chose qu’elle souhaitait… s’était de le voir disparaitre de chez elle, de bruler toute trace de son passage.
Sofja rentrait dans sa phase « JE TE HAIS !!! DÉGAGE !!! »

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Boskdeportkar
Tu pourras voir ton fils quand tu le souhaiteras.
Je vais faire le nécessaire pour dissoudre notre mariage.
Je te ferai transmettre les papiers par un de mes serviteurs. Si tu dois changer d’adresse, informe moi.


Chacun sa claque. La réponse de Sofja avait été fort laconique mais précise pour autant.

Je m'attendais à un peu plus de vitupérance de sa part, mais j'avais sous estimé la fierté de mon épouse, qui ne voulait pas montrer sur son visage ou dans ses mots, le choc de la situation.
Bien sûr que cela me peinait, car elle ne se battait pas, elle voulait simplement passer à autre chose, le plus rapidement possible.
Fallait il voir dans cette attitude une résignation à respecter ma demande ou plutot la preuve que ses sentiments pour moi s'étaient lentement eteints ?

Pas un mot de sa part sur notre relation ces derniers mois, ou plutot sur l'absence de notre relation, à croire que seul le mariage signé contribuait à maintenir un couple en vie. J'étais le grand fautif à bien des égards.
Point la peine de passer plus de temps à argumenter, Sofja comme dans les grands evenements sortait son armure pour que tout rebondisse sur elle. Sa facon de se défendre contre l'adversité.
Je ne pouvais qu'esperer qu'elle me détestât le plus vite possible.
C'était en bonne voie.

Comprendrait elle que je garderais en moi tout le meilleur que nous avons pu nous donner ces années passées ? Et que si je donnais en apparence l'impression que plus rien n'existait entre nous deux, il n'en n' était rien.
Qu'il fallait bien une forme de sacrifice pour laisser partir son épouse vers de meilleurs cieux quand on n' était plus capable de la rendre simplement heureuse. Tant pis pour moi.

Sofja s' était levée pour me répondre. Il semblait que ma présence devenait encombrante dans cette piece, comme une injure.

"Bien, je te remercie de me laisser venir voir Galaad quand je le voudrai. Je me ferai toutefois annoncer pour ne pas débarquer à l'improviste. Je présume que nous garderons... plus tard, de cordiales relations, pour le bien-être de notre "sang commun".

Une page se tourne, certes, mais je ne doute pas que tu sauras prochainement sourire à la vie, puisque ta nature est ainsi faite,
et j'aurai plaisir d'apprendre que tu retrouves le bonheur que tu mérites.


Je me rapprochai d'elle. Pris rapidement ses mains dans les miennes. L'embrassa sur la joue.

Je ne suis pas ton ennemi. Même si tu penses ce jour que je nous trahis.
Je ne prétends pas que tu puisses me comprendre un jour, je veux simplement que tu saches qu'il y a bien des façons d'aimer les gens.
La mienne semble incompréhensible à ton égard.
Mais je veillerai toujours sur toi d'une manière ou d'une autre.

Adieu mon épouse.


Je me détournai pour qu'elle ne voit pas ce qui coulait de mes yeux, puis quittai le domaine sans me retourner.
Sofja.j
    «Il est difficile de dire adieu lorsqu’on veut rester, compliqué de rire lorsqu’on veut pleurer, mais le plus terrible est de devoir oublier lorsqu’on veut aimer»




Elle l'aimait toujours autant qu'au premier jour. Mais elle avait respecté les choix de son époux en s'effaçant. Peut être avait il prit cela pour des sentiments disparus mais c'était mal la connaitre. Elle n'était pas du genre à s'imposer. Chacun se devait de combattre ses démons, seul.

Oui... plus tard... surement.

L'amour avec le grand A c'était fini. Plus jamais elle ne se ferait avoir à nouveau. C'était trop douloureux, elle qui s'était imaginée de finir sa vie à ses côtés ou de mourir de chagrin à sa mort.
Plus jamais de mariage d'amour, elle qui le prônait tant !

Derrière cette carapace, la Jagellon voulait juste mourir à cet instant précis. Et encore plus quant ce dernier lui prit les mains et l'embrassa sur la joue. Elle le regarda quitter la pièce, les larmes montèrent. Instinctivement elle se plaça devant la fenêtre du salon et regarda sa silhouette disparaitre dans la nature. Elle eu envie de le retenir comme pour retenir ses émotions trop fortes. Mais ce fut plus fort qu'elle, elle se plia de douleur, mordit sa main au point de se faire saigner pour éviter de crier.

Mais ce fut une autre douleur qui lui tira le son de ses cordes vocales. Une douleur si foudroyante dans son bas ventre qu'elle crut voir la mort arriver. Dans sa chute elle renversa un vase et la petite table ce qui alerta les domestiques.
Puis le vide se fit, elle ne n'entendit plus rien,voyant juste des têtes au dessus d'elle.

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Genevote.nourriciere
[Dans la campagne environnante]

    Un grand bol d’air : voilà tout ce qu’il fallait pour contenter Genevote.
    Depuis qu’elle avait repris la route, quelques jours auparavant, la trentenaire avait l’esprit plus léger, plus en phase avec celle qu’elle devenait. Elle appréciait bien évidemment de veiller à l’éducation du fils du Vicomte, mais c’était d’avantage l’ambiance étrange qui régnait en Guyenne qu’elle fuyait. Trouver sa place entre des réformés, des révoltés et des fantômes n’était pas évident.

    Alors la donzelle était là, profitant du soleil, et de la douce brise qui lui rafraichissait le visage.
    Un sourire pointa au creux de ses lèvres, elle était bien. Et puis elle n’avait que son ombre pour compagnie, et c’était de là que venait le véritable repos.

    Jusqu’à ce qu’elle se fasse alpaguer par une bonne femme qu’elle n’avait pas vu s’approcher.

    D’où sort-elle encore celle-là ? Pas moyen d’être tranquille …

    Se faisant secouer comme un prunier – remarquez en cette saison c’est normal – la voyageuse eut tout de même bien du mal à savoir ce que l’hystérique lui voulait. Ce charabia ne menait nulle part, et tout ce que pouvait à la limite saisir Genevote, c’était le désespoir qui défigurait son interlocutrice.

    Non mais dites … Exaspérée par ce comportement, et agacée d’avoir été extirpée de sa quiétude, elle finit par gifler la domestique. Calmez-vous ! Je ne comprends rien de ce que vous me racontez. C’est vrai quoi, ce n’était déjà pas toujours évident de comprendre le parler du coin, si en plus les autochtones n’y mettaient pas de la bonne volonté, elle n’allait jamais s’en sortir.

    Qu’est-ce que vous me voulez ? Quel est le problème ?

    L’effort était assez difficile à faire pour ne pas en rajouter une louche mais elle tenta de retrouver un semblant de bonhomie pour ne pas effrayer d’avantage la domestique.
    Ainsi, Genevote apprit plus rapidement la raison de cette panique.


    Je n’y connais pas grand-chose, mais mieux vaut une tête froide plutôt que la votre pour aider votre maitresse.

    Ce détour n’était pas prévu au programme. Mais elle commençait à en prendre l’habitude car chaque fois qu’elle mettait un pied hors des sentiers battus, une meute de benêts venait la trouver. A croire qu’elle avait la tête de l’emploi.

    Toutefois, bien qu’elle sente qu’elle allait le regretter, Gene régla son pas sur celui de la domestique pour arriver aux portes du château de ... euh oui d’ailleurs, où étaient-elles ?
    Oh et puis qu’importe, vraisemblablement de suivre cette bonne femme donnait quelques passe-droits à l’étrangère qui de se fait se fit plutôt discrète. De toute façon elle n’avait pas trop à la ramener puisqu’elle n’avait pas su protester au moment de se voir confier la vie d’une noble.

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Sofja



La Vicomtesse avait été emmenée dans sa chambre à moitié consciente. Son esprit était ailleurs mais les douleurs la tenait éveiller. Son corps gisait sur le lit tandis que le sang prenait, lentement mais surement, de plus en plus de place entre ses jambes. Les fenêtres avaient été ouvertes, l’air était lourd et la maitresse transpirait fortement entre deux gémissements.
Dans un coin de la chambre on pouvait entendre deux jeunes servantes chuchoter : « Il parait que le mois dernier elle n’a pas eu ses menstrues. C’est Bernadette qui me l’a dit. Elle a gardé le secret ne voulant pas perturber la maitresse. Tu sais à cause de sa séparation avec le Seigneur Bosk … »


        Je suis là où tu m'as laissée
        Sur la route du néant
        Ici la lune n'éclaire jamais
        Elle jaunît avec le temps
        Et de nuage en nuage
        Sur les ailes d'un oiseau blanc
        Je me suis laissée prendre en otage



La Jagellon était loin d’imaginer cette situation. Cela faisait des semaines qu’elle ne mangeait plus, qu'elle souffrait en silence du départ de son époux en sa seigneurie. Elle n’avait plus de goût à vivre tous simplement. L’épouse fière s’était contenue face à son époux, encaissant sa décision, ne laissant rien paraitre. Mais son corps était trop frêle, il céda une fois qu’il lui tourna le dos définitivement. Aristote la rappelait à lui dans la souffrance comme si ces derniers événements n’avaient pas été suffisants.


        Puisque sans toi, plus ne rime
        Plus rien ne rime, rime
        Et je m'abîme, bîme
        Et je m'abîme, bîme



Un vacarme se fit entendre au rez de chausser, puis des pas lourds dans l’escalier. Bosk était surement de retour, on avait dû le prévenir. Il s’en voulait peut être, venait faire ses excuses. Ou peut-être Eloin, l’abbesse du village, qui venait donner les derniers sacrements à sa fille. Elle qui avait ignoré son petit monde à son service, tourna la tête vers la porte. Mais ce fut Bernadette qui entra avec une inconnue. Sa bouche était pâteuse mais tout en se faisant violence, elle arriva à prononcer quelques mots.


Qui est ce ?




*Boite En Argent - Indila
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Genevote.nourriciere
    L’air était malsain.
    Le rictus qu’affichait Genevote trahissait son manque de conviction. Comment avait-elle pu se laisser entraîner là-dedans ? Elle avait l’impression d’être menée à l’échafaud.

    Et puis la domestique la fit entrer avec elle dans la chambre de la maîtresse des lieux. Finalement, l'instant s’apparentait d'avantage à une veillée funèbre.
    Pourtant la trentenaire devinait qu’il ne s’agissait aucunement de cela, sans vraiment pouvoir déterminer ce qui se passait.

    Une certaine fébrilité planait en plus du reste.

    Pour couronner le tout, personne ne connaissait Genevote, et bien que cette dernière ait eu un topo sur la Vicomtesse, elle ne connaissait pas d’avantage tout ce petit monde.
    Comme à son habitude elle opta pour une attitude impassible.


    Qui est ce ?

    Personne n’étant en mesure de faire les présentations, la brune s’avança, dos droit, tête haute, sûre d’elle.

    Je me nomme Genevote et l’on m’a fait venir pour vous prêter assistance.

    La Vicomtesse était allongée, mais de l’endroit où elle était placée l’étrangère remarquait les traits tirés, le teint blafard, et les joues creuses. Des traces d’une grande beauté faisaient se questionner sur la raison d’un état aussi déplorable.
    Elle prit alors l’initiative de s’asseoir aux côtés de la souffrante et calmement, lui posa les premières questions en passant outre les hypothèses que Bernadette s'était empressée de lui fournir alors qu'elles étaient encore dans le couloir.


    Dites-moi ce que vous ressentez.

    Avec douceur, elle plaqua le revers de la main sur le front de la blonde.

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Sofja
Son regard balançait entre Bernadette qui faisait profil bas et Genevote qui avait été interceptée par sa domestique. Sofja l'analysa rapidement et se demanda à quoi bien elle allait pouvoir être utile à cet instant. Elle se mourait, elle n'avait point besoin d'un médicastre ou un de ses semblables. Ou avait eu la tête Bernadette... mais la Vicomtesse n'avait pas la force pour la sermonner. L'inconnue s'installa à ses côtés et c'est d'une douce voix qu'elle lui parla.

Aristote me rappelle à lui. Je ne pense pas que vous puissiez faire quoique ce soit. Mes entrailles me déchirent...

Tous le monde parlait autour d'elle, cela lui provoqua des maux de tête atroce. D'un signe de main elle congédia ce petite monde. Le calme était de retour, elle était plus apte à discuter. La servante s'avança à son tour et se plaça devant le lit de la malade.

M'dame, faut que je vous dise quelque chose...

Bernadette sentit les larmes monter. Cela n'était pas une chose facile que d'annoncer à une femme qu'elle portait un enfant mais que ce dernier avait décidé de ne pas s'accrocher. Avec son âge avancé, elle avait vécu plusieurs situations semblables mais la douleur était aussi intense. Surtout pour sa jeune maitresse qui vivait de très mauvais moments depuis plusieurs mois.

...Vous êtes en train de perdre vostre enfant.

Sofja posa un regard hagard sur sa chambrière. Qu'est ce qu'elle racontait. Il était arrivé malheur à son fils ? Ou était il ? La jeune femme fut prise d'une grosse anxiété.

-Ou est Galaad ??? Aller me chercher mon bébé !!
-Non M'dame... Galaad va bien... je vous parle du bébé dans vostre ventre.

Le choc fut intense et cela lui brisa une nouvelle fois le cœur. Mais elle n'avait pas le temps de souffrir de l'intérieur lorsqu'une nouvelle contraction arriva car cela était devenu une évidence maintenant. Tous cela ressemblait effectivement à un accouchement avorté.

Sofja attrapa la main de Genevote, le regard remplit de détresse. Devait elle être sauvée ? Devait elle rejoindre Aristote ? Son mari l'avait quitté, elle perdait un enfant... Galaad avait une tante qui serait l'aimer.
Pourquoi passer sa vie à porter tous les fardeaux de la vie...

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Genevote.nourriciere
    La domestique se chargeait déjà d’annoncer la mauvaise nouvelle. Mais si la façon de faire était discutable, Genevote ne releva pas ce détail. Après tout, même avec maladresse, les choses étaient dites et la Vicomtesse avait une vue d’ensemble de la situation dans laquelle elle se trouvait.
    Sa réaction fut plus que prévisible.
    Ce regard si expressif d’ailleurs, la trentenaire l’avait déjà vu, sur elle, bien des années auparavant. Elle comprenait alors que si la douleur physique de la Vicomtesse pouvait être surmontée, cette dernière resterait marquée à jamais par cette perte.

    Pour rassurer la mère en détresse, Genevote garda leurs mains enlacées, ce qui ne l’empêcha pas de donner des directives à Bernadette.


    Il va falloir de l’eau, chaude. Des linges propres, ainsi qu’une décoction de millefeuille et mélisse, ou ce qui peut s’y apparenter.

    Elle fit s’approcher la domestique pour s’entretenir plus discrètement avec elle.

    Je ne souhaite pas l’accabler d’avantage, mais faites tout de même préparer un linceul. Voyant la mine déconfite d’une Bernadette qui semblait déjà imaginer le pire, Genevote s’empressa de mettre fin à cette méprise. Il faudra bien recueillir le petit être qu’elle est en train de perdre.

    Après avoir remercié la chambrière la trentenaire s’intéressa de nouveau à la Vicomtesse. Cette dernière était sans doute trop préoccupée pour faire la conversation, mais s’il y avait bien une chose que Genevote avait appris, c’était que la confession était parfois salvatrice.

    Je sais que vous avez mal mais il va falloir que vous soyez courageuse car cette délivrance sera plus pénible que les autres. Au besoin vous pouvez serrer ma main, elle a connu pire.

    Elle prit discrètement le pouls de la Vicomtesse, s’assurant qu’elle ne faiblissait pas trop.

    Bon maintenant, racontez-moi ce qui s’est passé pour que vous perdiez du poids. Je devine que vous n’avez pas toujours été ainsi.

    Elle ne faisait jamais véritablement dans la soierie et pourtant elle s’était rarement montrée aussi diplomate. De toute évidence ces mots furent les seuls que Genevote avait trouvés pour entrer dans le vif du sujet.

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Sofja
Sofja commençait à perdre de l’intérêt pour les personnes qui l’entouraient. Elle était concentrée sur les douleurs de son corps. Depuis quelques jours, les membres externes ; pieds, chevilles et mains avaient gonflé. Sans parler de l’urine qui devenait très concentrée voir brunâtre. La Jagellon se doutait que ses reins fonctionnaient au ralentit.

Puis l'inconnue essaya de lui faire la discussion, Sofja se força de lui répondre, mesme si elle se sentait trop faible pour le faire. Pourquoi avait elle maigrit ? La réponse était si simple, Sofja la murmura à bout de force.


Mon mari... mon mari m'a quitté pour une autre.

La respiration devenait difficile pour la blonde. Cela s'orchestrait par une forte et profonde inhalation suivie d’une pause de quelques secondes, avant une forte reprise de la respiration puis de nouveau un épuisement.

Si cela était des signes de la mort, la faucheuse n'était pas loin. Elle aurait aimé serrer son fils, lui dire tous son amour mais elle ne souhaitait pas qu'il la voit ainsi. Sofja s'était éloignée de lui pour le protéger de ce triste spectacle. Elle préférait qu'il garde une belle image de sa mère.

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.genevote.
    Genevote aurait pu le parier, il fallait toujours qu’un bonhomme soit la cause du malheur des femmes. La chance de la trentenaire avait été de ne jamais avoir été amoureuse. Mais d’expérience, elle savait parfaitement que les hommes pouvaient parfois être des sagouins, des malotrus, des barbares.

    Toutefois elle allait bien garder cette opinion pour elle, tout d’abord parce que celle-ci s’égrenait au fil des mois et des rencontres. Ensuite parce qu’elle se voyait mal critiquer un homme qu’elle ne connaissait absolument pas. Et pour finir, il était difficile de remonter le moral d’une femme en pleine épreuve en s’engageant sur ce genre de terrain.


    Et parce que votre époux vous a quittée, vous avez trouvé que c’était une raison suffisante pour ne plus vous alimenter ?

    Genevote ne réprimandait pas, mais elle cherchait à faire réagir cette superbe jeune femme qui se laissait dépérir par la simple force de sa tristesse, d’autant qu’elle était mère et bien entourée et que la chose n’était donc pas concevable.
    Malgré tout elle pouvait très bien imaginer ce que le désespoir et la solitude avaient de plus mauvais à offrir. Et justement, son vécu, en cet instant, aiderait peut-être.

    Quand vous a-t-il quittée ?

    En tout cas elle ne doutait plus de l’origine de la perte désastreuse qui s’engageait. Et un bébé, même aussi insignifiant que pouvait paraitre celui-ci, mettait beaucoup d’ardeur à ce qu’on se souvienne de sa courte existence. La douleur physique était réelle, mais elle s’estomperait. La douleur psychique en revanche …

    Et que dirait-il s’il vous voyait ainsi ?

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Sofja.j
La jeune femme lui posa plusieurs questions, notamment sur son ex-époux. Sofja espérait que la mort vienne le prendre le plus tôt possible ainsi que cette diablesse de rousse. Elle n'avait qu'un goût de haine dans sa bouche, dans son coeur. Mais comment pouvait elle le dire sans provoquer de l’effroi dans les yeux de cette femme qui espérait seulement lui remonter le moral.

L'amour est un poison ... Il est un poison !

Sofja n'avait pas envie d'expliquer pourquoi en ce moment elle pleure. Peut-être parce qu'elle se sens étouffée. Dans son âme brule sa douleur.
Elle se sens si lasse partout en elle, elle ne fait qu'accumuler mon mal être. Elle ne peut rien, c'est comme ça et elle ne peut le faire disparaitre.
Non... ce n'est pas un caprice.


Certains disent que la vie est un long chemin paisible ou semé d'embuche. Moi je dis que la vie est une suite de déceptions et de douloureuses épreuves avec de rares moments de bonheur.
Comment vivre avec une douleurs et une tristesse qui vous transperce le cœur chaque seconde qui passe sans vous laisser de répit ?
Pourquoi vivre si l'on a le sentiment de survivre ?

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