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[RP] Château de Bellegarde en Marche

.genevote.
    Genevote se retenait de souffler, de soupirer, de pester même. Et elle qui était assez démonstrative dans les gestes aurait pu agiter les bras en répliquant que l’amour n’était pas la seule raison valable pour poursuivre sa route, et que blablabli blablabla.
    Mais elle n’en fit rien. Encore une fois elle restait sage.
    Et puis la blonde s’accablait bien tout seule. D’ailleurs elle pleurait. Pourquoi pleurait-elle ?

    Et cette question qui mettait Genevote face à ses propres démons. Elle était douée la bougresse : non seulement désespérée, mais plongeant les autres dans son désarroi.
    Sauf que la chute n’aurait aucune conséquence pour la trentenaire qui n’était plus assez dévastée et qui était bien trop concernée par la santé physique de la Vicomtesse pour imaginer un seul instant s’apitoyer sur son propre sort qui, de toute façon, avait été scellé des années auparavant.


    Allons, c’est la tristesse qui vous fait dire ces choses. Vous avez un fils que je sache, et ce fils ne vous emplie-t-il pas de joie ? La vie n’est pas ce qu’on espère, mais il faut s’adapter, improviser.

    Et puis il fallait la mettre devant une réalité qui allait être imminente et qui allait être pire qu’une peine de cœur. Enfin, c’en était une en quelque sorte.

    Je ne vais pas vous mentir, vos peines de cœur vont s’aggraver d’ici quelques instants. Mais j’ai tout de même besoin que vous y mettiez du vôtre.

    La servante revenait déjà avec le nécessaire. Genevote était toujours étonnée, même après toutes ces années, de la facilité des préparatifs dans une demeure pourvue du confort moderne. Rien ne manquait : ni les linges, ni la décoction, ni l’eau chaude.

    Remerciant d’un signe de tête cette Brigitte, Léopoldine ou Radegonde - Genevote oubliait facilement les prénoms - elle lui laissa le loisir de poser tout son bardas et l’invita à se joindre à elle pour la suite des opérations.


    Vicomtesse, cette conversation était une bonne amorce mais avec votre servante nous allons avoir besoin de vos dernières ressources.

    Elle lui tendit la décoction lorsqu’elle jugea que les herbes étaient suffisamment infusées.

    Vous allez commencer par boire ceci et après il faudra vous lever.

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Sofja.j
La Jagellon avait besoin d'une bonne baffe pour se ressaisir, pour revenir les pieds sur terre et arrêter se laisser aller à la mort. Non ce n'était pas elle au fond. Ou était cette femme si fière ? Si indépendante ? Légèrement sexiste ? Comment pouvait elle se faire aussi mal à cause d'un homme. Il est vrai qu'il était son premier amour, qu'elle lui avait tous donné dès le départ. Mais là vie n'était pas que cela et aujourd'hui, elle avait un fils.

Oui la voyageuse venait de piquer là ou il fallait. Galaad ne méritait pas de perdre sa mère. Déjà que son père les quittait, il n'avait pas à subir les décisions des grands. Alors elle devait se battre pour lui. Lui donner la chance de grandir dans une maisonnée saine, d'avoir l'avenir d'un chevalier comme il le souhaitait, d'avoir des bases saines pour le futur.

La douleur était toujours présente, elle sentait encore ses membres l'abandonner. Il lui faudrait des semaines pour s'en remettre, pour combattre tous ces signes de la mort. Le mental était le plus important et elle avait du monde autour d'elle pour y puiser et se ressourcer. Son frère le premier lui avait ordonné de se rendre chez lui. Que la montagne Savoyarde ferait des miracles sur son corps et son cœur.

Des projets...

Ca y est, Sofja pensait à un futur et non plus à la mort... Elle venait de sortir un pied.


Vous avez raison. Je n'ai pas le droit de faire cela à mon fils. Il a besoin de sa mère.

A cet instant, une nouvelle contraction se présenta. Sofja se plia en deux et attrapa la main de Genevote. Elles avaient un fœtus à faire sortir et mesme si la limousine avait eu un cours dessus lors de ses études en médecine à l'université de Belrupt, elle n'avait jamais eu l’occasion d'être mise à l'épreuve. Sofja aurait stressé à l'idée de vivre une situation qu'elle ne maitrisait pas mais la sage-femme la mettait en confiance. Allez savoir pourquoi...

Allons y !

Nul besoin de parler, il fallait passer à l'action. Sofja avala la boisson qui avait très mauvais goût. Elle eu un relent mais contracta son estomac. Hors de question de le vomir.
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.genevote.
    Bien évidemment que Genevote avait raison. Et ce n’était surtout pas dans un jour comme celui-là qu’elle allait commencer à se tromper.
    Si elle avait eu quelques erreurs de jugements par le passé, il n’en était plus rien aujourd’hui.
    D’ailleurs elle était assez ravie que la Vicomtesse partage enfin ce point de vue et se laisse guider pour être sauvée de cette situation désastreuse.

    Les nerfs regonflés suite à une nouvelle contraction, la décoction fut rapidement avalée et les deux femmes purent passer à l’essentiel.
    Genevote avait cru perdre sa main dans cette première bataille, mais cette douleur fut vite oubliée.


    Bien, voilà, c’est cela …

    Elle caressait le dessus du crâne de la souffrante d’un geste maternel tout en tâtant son ventre pour sentir le moindre spasme. Il ne fallait pas la faire lever trop tôt et il semblait à Genevote qu’était venu le moment de mettre la Vicomtesse à contribution, ainsi que la servante.
    La trentenaire demanda donc à Gertrude de l’aider à tenir sa maîtresse.
    Le plus difficile était à venir.

    Comme je le disais, il faut vous lever. Donc surtout si vous commencez à avoir mal, essayez de penser à des choses apaisantes, et respirez profondément, d’accord ?

    Il ne fallait surtout pas paniquer dans ces moments là, et c’est aussi pour cela que le conseil valait pour la servante que Genevote s’empressa de fixer du regard, s’assurant ainsi que tout ceci était compris de l’assemblée entière.
    L’étrangère et la servante étaient donc en place, chacune se trouvant désormais sous un bras de la blonde.

    Vicomtesse vous nous dites quand vous vous sentez prête.

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Sofja.j
Les pensées de sa fausse couche prirent le dessus sur son ex mari. A cet instant, le peu de force qui lui restait était pour cet accouchement. Car oui l'embryon était surement devenu fœtus du haut de ces 3 mois de grossesse. Elle perdait son bébé qui n'aura pas le temps de développer sa croissance malgré qu'il ait tous ses membres et ses organes. L'idée était horrible mais c'était la triste réalité de la vie. La vie était dure...

Elle aurait eu envie de demander la suite du programme afin de s'y préparer mais elle devait garder ses forces. Les minutes, les heures seraient difficiles. Sa seule inquiétude était de savoir si elle pouvait tenir le coup.

Tout en se relevant, elle regarda Genevote et Bernadette. Ses jambes étaient frêles, tremblantes, heureusement qu'elle avait du soutien pour rester sur ses pieds. Pensez à des choses apaisantes... elle penserait donc à son fils, au futur qu'elle lui construirait, à sa famille.


Je suis prête...

Tel un homme sur un terrain de soule, la Jagellon contracta tous son corps en rythmant sa respiration.
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.genevote.
La Vicomtesse était assez lucide pour se montrer docile, ce qui arrangerait les affaires de Genevote et de la servante qui la tenaient fermement alors qu’elles la soulevaient. La blonde était légère, mais il fallait prendre soin à ce qu’elle ne souffre pas d’avantage.

Inspirez et expirez longuement.

Elle lui adressa un regard tendu, s’inquiétant de son état. Elle allait lui demander de faire d’autres efforts et préférait s’apercevoir tout de suite qu’il fallait faire une pause avant d’atteindre le point critique.

Vous allez vous appuyer contre le rebord de votre lit, votre servante sera là pour continuer à vous tenir.

Elle laissa justement ‘’Géraldine’’ se mettre en position pour lui maintenir tout aussi fermement les hanches et s’assurer que la Vicomtesse supportait le choc.
Pendant ce temps là, Genevote alla se munir du récipient d’eau ainsi que des linges afin de pouvoir réceptionner le fœtus à son arrivée.

L’étrangère n’aimait pas se trouver dans cette situation, mais désormais elle ne pouvait plus se carapater en laissant tout en plan. D’une part cela ne se faisait pas, d’autre part elle en avait assez de commettre des erreurs, et pour finir cela n’était pas dans ses habitudes de perdre son sang-froid.

Posant son nécessaire à côté d’elle, elle s’accroupit et se réchauffa succinctement les mains.


Mon prochain geste ne sera pas agréable mais je dois voir si les choses se passent correctement.

Le bébé n’était plus vivant et la poussée ne venait donc pas de lui, mais le corps de la blonde faisait tout pour expulser cet être. Alors, il fallait bien littéralement d’introduire dans l’intimité de la Vicomtesse pour suivre le déroulement de l’opération d’expulsion.
Finalement, elle n’eut pas besoin de chercher loin. Il n’y en avait plus pour longtemps.


Nous y sommes. Au moment de pousser suivez bien mes paroles étape par étape, vous avez compris ?

Elle attendit l’approbation de la Vicomtesse avant d’attraper du bout de ses doigts travailleurs le crâne du petit être.
Puis après un court instant où elle sonda le corps de la Vicomtesse :


… Inspirez au maximum … bloquez tout … et … poussez poussez poussez !
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Sofja.j
L'aventure s'est arrêtée brutalement dans la nuit de mardi 5 août à mercredi 6 aout 1462.

"poussez... poussez... poussez... !"

Tandis que Sofja se battait contre ses contractions qui lui déchiraient ses entrailles, elle sentit la perte des eaux. La boisson venait de faire ses effets, l'accouchement était déclenché. Genevote et sa servante essayaient tant bien que mal de lui transmettre leurs encouragements, leurs forces. Cela était bien sans succès, à cet instant seul la haine envers son époux lui permettait de vivre cette horreur.

Tous cela était le résultat du mal qu'il lui infligeait depuis des mois.
Depuis que cet enfant, enfant d'un amour de jeunesse, avait franchi les portes des Billanges.
Depuis que la mère, l'amour de sa jeunesse, avait à son tour franchi les portes des Billanges.
Il avait préféré se séparer de sa femme, de son fils et de leur futur enfant pour cette bâtarde et cette sorcière.

A cet instant... alors qu'elle poussait de toutes ces forces, elle le maudissait à jamais.
A cet instant ... son petit ange est né mort le 06 juin à 2h38.
A cet instant, entre ces cuisses, elle vit l'horreur.

Un minuscule enfant, pas plus grand que ses doigts, tombait sur le linge blanc. Elle se retint de crier, une nouvelle douleur s'installa en elle.
Alors que Genevote tournait les talons pour cacher l'enfant, Sofja la stoppa.


Attendez... ne partez pas... donnez le moi !!

Sofja s'écroula à mesme le sol, tout en tendant ses bras. Pour certains c'était s'infliger plus de douleur mais pour elle, c'était tous simplement du respect.
L'enfant avait droit à son amour, à sa reconnaissance...
Elle avait l'envie de l'accepter, de s'excuser...

La jeune femme regardait cet enfant. En si peu de temps de grossesse, à peine 3/4 mois l'enfant était déjà formé mais ses organes vitaux trop petits pour lui permettre de vivre. Elle culpabilisait... son cœur avait mal... elle n'arrêtait pas de pleurer.

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.genevote.
    Les efforts de la blonde avaient été durement récompensés.
    Le petit être qui était en elle était sorti mais il n’était habité par aucune source de vie.
    Genevote l’avait délicatement positionné dans le linge blanc et alors qu’elle l’éloignait du regard de la mère, cette dernière insistait pour avoir un droit de regard et d’intimité avec cette chose minuscule.

    Voyant la vicomtesse dans cette détresse, et affalée sur le sol en arborant un air suppliant, l’étrangère ne put résister. Elle porta l’enfant dans l’autre sens et le laissa un instant avec l’éplorée.

    Genevote ne laissait rien paraitre, pourtant ce tableau lui déchirait le cœur. La situation était sensiblement différente, mais elle s’était déjà retrouvée avec un bébé mort dans les bras. Pas le sien non. Pourtant la tristesse que l’on ressentait pour un être aussi fragile dépassait les liens du sang.
    Malgré la raison, malgré la compréhension des choses, c’était un enfant à part entière, qu’il fut viable ou non. Il avait le droit à tous les égards, ce que fit la jeune mère.

    Puis la trentenaire s’accroupit auprès de la vicomtesse.


    Il faut que vous vous remettiez au lit. Vous avez besoin de repos.

    Elle envoya d’ailleurs Bernadette en cuisine pour faire préparer une soupe bien consistante pour redonner des forces à la convalescente.
    Pendant ce temps elle rapprocha le reste des linges et la bassine pour terminer la besogne et nettoyer l’entrejambe de la vicomtesse. Elle ne pouvait décemment pas retourner s’allonger couverte de sang.
    Lorsque la chose fut faite, Genevote capta de nouveau l’attention de la mère.


    Vous voulez bien me donner votre enfant maintenant ?

    Il lui fallait le mettre à l’abri en attendant le moment où il rejoindrait dignement Le Créateur.
    Puis il fut grand temps pour Genevote de s’éclipser discrètement après avoir donné ses dernières recommandations aux domestiques, la principale étant de surveiller l’état psychique de la vicomtesse.

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Sofja.j
Ce qu’on lui faisait n’était guère agréable. Plus d’une femme se serait évanouie sous cet acte barbare mais nécessaire pour leur survie. Mais cela était loin d’être sa préoccupation. La jeune mère était concentrée sur son enfant… son petit être d’amour.
Sofja était seule dans sa bulle, loin de tous mouvement, de toute discussion.
Dans un mélange de larmes, de sang, la Jagellon faisait ses adieux à cet enfant mort trop tôt.


Je ne pourrai pas voir la couleur de tes cheveux.
Je ne pourrai pas voir tes beaux yeux.
Je ne pourrai pas entendre ta voix, ni ton rire.
Mais tu resteras mon enfant que je chérirai toute ma vie.


La jeune mère avait fait le nécessaire pour qu’un cercueil lui soit confectionné. Un curé devait arriver dans les heures qui arrivent pour qu’il puisse rejoindre les membres de ma famille.
Serrés dans ses bras, Sofja l’embrassa une dernière fois, puis elle tendit son bébé à sa soigneuse. Dans un dernier élan de force, la Jagellon lui attrapa son bras.


Sans vous, je serai morte à cette heure. Je serai partie avec cet enfant.
Sans vous, je n’aurai pas eu la force de me battre pour mon fils.
Sans vous, je ne serai plus moi...
Votre personne, votre nom, resteront gravé à jamais dans mon cœur.
Merci mille fois… Genevote.


La Jagellon regarda sa sauveuse s’éclipser de la chambre avec l’enfant. Ohh oui sa sauveuse… heureusement que sa servante l’avait croisé sur sa route remplie de désespoir. Elle avait été d’une force, d’un réconfort, d’une connaissance, sans faille.
La Vicomtesse lui devait la vie.

Après quelques ablutions rapides et surtout, délicates, on l’installa sur son lit. La triste mère s’endormit dans un sommeil agité.

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Sofja.j
      « La mort, seule maladie sans espoir de guérison, réduisant chacun au respect, à la crainte et au chagrin... »


La pluie s'était abattue avec violence en ce jour funeste. Un petit être allait être enterré dans le tombeau familial. Pour certaines personnes, un voile de tristesse avait recouvert leurs yeux, pour d'autres, sans aucune connaissance, ne faisait que l’accompagner. Aujourd'hui, on pleurait un enfant, un frère ou une sœur, qui se trouvait dans sa dernière demeure matérielle, inerte, au fond d'un minuscule cercueil. Le clerc avait officié son baptême avant ses funérailles afin qu’il soit accueilli par Aristote. Les Enfants de Dieu n'étaient pas immortels, et la mort faisait partie intégrante de la vie.

La Vicomtesse avait réussi à dormir deux petites heures. Elles furent très agitées, non par une quelconque infection, ni par une fièvre mais bien par une culpabilité, une impuissance à ce désastreux évènement. Mesme si Sofja n’avait pas la force d’accompagner son enfant à sa tombe, elle avait réussi à convaincre sa vieille nourrice. Firmin, son chef cuisinier et Adrien, le chef de sa garde avaient offert leur bras et leur force à la mère désespérait qu'elle était.

C’est toute de noir vêtu que Sofja avançait, toute droite. Le trio arriva dans la salle commune ou le curé et une petite foule de serviteurs attendaient dans un silence religieux. Aucun membre de la famille, aucun noble, aucun ami n’étaient présents au vu de la rapidité des évènements. Et de toute façon, Sofja ne voulait son enfant que pour elle…

Sans un mot, d’un simple signe de tête, Sofja lança la cérémonie mortuaire.

Le petit groupe quitta le domaine pour se rendre dans la petite chapelle au fond du jardin. Sa famille reposait dans le cimetière adjacent.
Chaque pas était une souffrance pour le corps de la femme mais c’était son cœur de mère le plus affectait. Son visage dissimulait derrière un voile noir cachait ses larmes qui ruisselaient sur son visage.
Le cortège ondulait comme une chenille qui sait où est son abri. Il ne supportait que le bruit des larmes.

Chacun prie en silence.

Il était temps que l’assemblée de Fidèles et de Croyants entame la cérémonie d’adieu au Défunt, et participent à son voyage vers le Très-haut par la prière. La Jagellon avança jusqu’à l’autel, près du cercueil, tandis que le groupe s’installa sur les bancs.
La cérémonie fut brève mais dans le respect de l’église Aristotélicienne. Il n’y avait rien de superficiel, ni cloche, ni musique, juste du silence, du respect et de l’amour.

Le cortège funéraire sortit de la demeure Du Très-haut. On entendait seulement les sons froissés des mouvements de la marche de l'assemblée, qui se dirigeait doucement vers le petit cimetière accolé à la chapelle, pour procéder à la mise en tombeau.
Les pépiements des oiseaux n'empêchaient pas les gens de grelotter ni de frissonner.
Durant cette cérémonie, Sofja prit la parole pour la première et dernière fois, secouée par des sanglots compulsifs.


Cette eau, souvenir de ton baptême, nous rappelle que Dieu a fait de toi son enfant.
Qu'il te reçoive aujourd'hui dans sa Paix !


Dans le même temps, elle aspergeait d'eau bénite le cercueil.

Repose en paix mon amour.

La tombe lentement se refermait sur les membres de sa famille. Ses parents accueilleraient leur petit enfant avec tous l’amour familial des Jagellon. Elle était sereine à cet instant.
Plus tard on y déposerait fleurs et plantes pour honorer de cet enfant mort trop tôt...

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Sofja
Cela faisait déjà un mois que Sofja errait dans sa maison. Comme un somnambule, elle déambulait du salon à sa chambre. De temps en temps, elle prenait un livre qu’elle ouvrait mais aucune page ne tournait. Son regard était vide, sans intérêt.

Un matin, alors que sa chambrière lui tenait compagnie en lui racontant les dernières nouvelles du Comté, une missive arriva. Faustine réceptionna le pli, le sceau était bien celui de la Savoie, nul doute que c’était le frère de la Vicomtesse.


-M’dame, une lettre de vostre frère. J’ai pris la peine de lui écrire afin de l’avertir de vostre état. Je sais que vous avez des liens très forts, j’ai trouvé que lui pour vous sortir de cette torpeur.

Sofja leva les yeux pour la première fois vers elle… des yeux remplis d’espoir. Ils dévorèrent la missive, de droite à gauche, de haut en bas.
Plus elle lisait, plus elle voyait de l’avenir dans sa vie.


-Il me somme de prendre la route pour la Savoie. Il ne peut faire la route étant le Duc mais si je ne suis pas chez lui avant la fin de son mandat, il viendra me chercher par la peau des fesses.

Sur cette dernière phrase, la chambrière se mit à rire, ce que Sofja partagea. Le personnel de la maison se demanda bien ce qui se passait, passa la tête par la porte pour vérifier que c’était bien des rires et non l’inverse.

Toute la nuit, Sofja réfléchit à la proposition de son frère.
Après la mort de son Ange, c’est ainsi qu’elle l’avait appelé, La Jagellon avait bien eu l’idée de quitter le Limousin. Il lui fallait un nouvel air, de nouveaux objectifs pour continuer à vivre. Ici elle ne penserait qu’à cet enfant mort, à ce mariage désastreux…

A cet instant, Sofja caressa la pierre du foyer que son mari lui avait offert. Elle se souvint de cette soirée mais surtout des mots qu'il avait utilisé "Le symbole d'une tradition séculaire et familiale…La pierre du foyer représente grandement à mes yeux, car c'etait le seul point de stabilité…L'homme confie alors son bien le plus précieux à celle qu'il a choisi pour être le centre de son monde…Sa maison c'est son couple…"

Un rictus s'afficha sur son visage. Un rictus de haine.


-Et la coutume veut que je transmette cette pierre à son fils ?

Lui qui n'a pas été capable de respecter la famille qu'il a construit, d’honorer ses promesses devant Aristote, devant sa famille, devant leurs amis.
Ohh non, elle ne voulait pas qu'il soit le modèle. Sofja ne voulait en rien qu'il ressemble à son père.
La Vicomtesse attrapa la pierre et la lança dans le feu.


-Qu'il aille au diable avec ces sorcières. Qu'ils brulent en enfer comme cette pierre.

Au petit matin, la décision fut prise.


      « Les départs donnent souvent l'illusion d'une renaissance. »



-Qu’on prépare mes malles et celles de Galaad !! Prenez tous ce que vous pouvez, remplissez les charrettes.
Nous partons pour la Savoie.


La journée fut bien agitée à Bellegarde en Marche. Tandis que certains s’affairaient aux préparatifs du voyage, Sofja donna ses ordres pour ceux qui resteraient au château. Dans une énergie surprenante, rien ne l’arrêta. Le personnel de la maison ainsi que ceux des champs et du vignoble avaient les directives pour plusieurs saisons. La maîtresse des lieux ne savait pas quand elle reviendrait mais il était hors de question que le domaine tombe à l’abandon.

Le lendemain, tout le monde était prêt, les adieux furent éprouvant pour la maisonnée car ils étaient une grande famille. Après quelques larmes, la mère et l’enfant montèrent dans la litière. Derrière eux suivait le strict minimum en personnel et en garde.
Dans un dernier regard, Sofja disait « Au revoir » à son domaine, à sa famille, à sa vie d’adolescente, de jeune femme…

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