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[RP] Itinéraire d'un enfant d'Autun, les mémoires d'un curé

Alexandre.
[RP] Itinéraire d'un enfant d'Autun, les mémoires d'un curé de campagne...




Elvas, le dix-septième jour du mois de janvier de l'an de Grâce mil quatre cent cinquante neuf

Je suis en exil et en ermitage depuis de nombreux jours, je ne les compte plus. Je vis seul reculé du monde à Elvas au Portugal et ainsi j'évite les ennuis qui se répètent partout où je passais... J'ai pour ma part été traité comme un animal par les autorités Normandes et ma demande d'Appel a été rejeté par un Procureur du nom de Jason et qui est corrompu.

J'ai dû subir ma peine sans pouvoir défendre ma juste cause même auprès des autorités religieuses qui ont aussi peur du pouvoir en place.

J'ai donc parcouru des centaines de lieues en attendant que la mort, par un heureux hasard, puisse s'abattre sur moi mais rien n'y a fait. Je survis, du moins ma carcasse survit. Ma main trouve parfois la force de prendre une plume pour écrire un mot, quelques vers, un pigeon...

J'ai abandonné aussi mon emploi de palefrenier chez les Dames Blanches mais une de leur scribe m'a relancé pour me faire travailler comme journalier dans son domaine près de Dié. Je quitte donc mon trou du fin fond du Portugal et je reprends les chemins vers la France. Je n'ai plus peur de rien, j'avance tête baissée, un jour de plus est me rapproche inexorablement de la fin et, sans la provoquer, je l'attends, je la sens... tout près...

J'évite les halles et les gargotes source de procès, je ne réponds plus aux douaniers, ni aux prévóts, je plie l'échine désormais face à leurs injustices quotidiennes... Je vieillis, je perds la tête parfois, mes jambes se dérobent parfois sous le poids de mon attirail. Je lis le Livre des Vertus que je traine depuis des mois et que je n'avais jamais ouvert. J'ai découvert des passages intéressants qui me divertissent mon esprit trop souvent embrumé. La colère me ronge de l'intérieur et je crois qu'elle aura gâché toute ma vie finalement.





Leiria, le dix-neuvième jour du mois de janvier de l'an de Grâce mil quatre cent cinquante neuf

Je vous écris de Leiria sur la partie Ouest du Portugal au nord de ma position initiale. Mon voyage se passe sans encombre et ce que j'apprécie dans les pays étrangers c'est qu'on ne vous tombe pas dessus d'un oui d'un non pour des considérations administratives.

Je m'attends à un retour houleux en France et j'ai hâte d'aller me réfugier dans l'enceinte du château de mon futur employeur.





Frontière entre le Portugal et l'Espagne, le vingt-sixième jour du mois de janvier de l'an de Grâce mil quatre cent cinquante neuf

Je me trouve à la frontière Lusitano-espagnole et je rejoins bon gré mal gré la frontière française que je devrai atteindre dans pas loin de quinze jours. Mes jambes me soutiennent tous les jours de mieux en mieux mais c'est souvent mon estomac le premier déclencheur de mes maux. Ma fortune et mes réserves personnelles étant dérisoires, je devrai aviser en chemin de la meilleure des méthodes afin de ne pas mourir de faim. Je ne croise pour ainsi dire personne en chemin et je ne vais pas m'en plaindre surtout en ces lieux isolés et que l'on pourrait qualifier de coupe-gorges. Je garde un bon souvenir du Portugal où l'étranger est accueilli à bras ouverts a contrario de nos Duchés qui cultivent la peur de l'autre.

J'ai défendu la ville d'Elvas pendant pas mal de jours et les autorités m'ont félicité en m'honorant et en me remettant une médaille.

Je suis attendu aux portes du domaine d'Authieux chez le Seigneur Raithuge Authieux de la Vallouise près de Dié dans le Dauphiné-Lyonnais. Il m'a proposé un travail de palefrenier comme celui que j'avais chez les Dames Blanches et j'ai accepté ayant pour le moment besoin d'un gîte, d'un couvert et d'une protection solide.

Je me trouve non loin de Valladolid au cœur de l'Espagne et ma situation précaire m'amène à mendier sur les chemins pour trouver ma pitance. Les quelques écus ramassés me permettent de survivre au jour le jour. J'ai décidé de rejoindre Barcelone et de suivre la mer vers le nord en longeant les côtes où dit-on les Comtés sont plus riches et peuplés. Voilà qui me changera un peu de la misère qui m'entoure.




Aux portes de Barcelone, le douze février de l'an de grâce mil quatre cent cinquante neuf,

Mon chemin se poursuit depuis la péninsule lusitanienne jusqu' au cœur de la Catalogne en passant par le bel Aragon. Je me trouve aux portes de Barcelone où vous pourriez dire que mes fréquentations sont plus que douteuses.

En effet, mon métier m'amène à rencontrer autant de gens de la Sénéchaussée que d'ordres plus ou moins obscures. Tantôt une tête d'Hydre, tantôt des Crocs rouges viennent apposer leur sceaux distinctifs sur des missives qui me sont adressées. Mes réserves financières et alimentaires étant au ras des pâquerettes, je dois me pencher sur toutes les offres qui me parviennent dans un but de subsistance.

J'ai dû me résoudre afin de ne pas mourir de faim à mendier sur un nœud pour obtenir quelques piécettes bienvenues. La générosité des passants ne vaut bien souvent que par l'éclat de ma lame acérée sur leur gorge offerte.

J'ai en fait encore réussi à faire un pied de nez à la grande Dame en noir qui me poursuit depuis déjà tant d'année. Elle ne m'aura pas facilement mais son ombre m'accompagne à chaque pas que je fais. La Catalogne est une province très riche et il serait bon pour moi d'en tirer quelques profits, tout comme les gens qui y gravitent.



Frontière espagnole le dix-septième jour du mois de février de l'an de Grâce mil quatre cent cinquante neuf

Je tente de rejoindre le Dauphiné-Lyonnais par tous les moyens en évitant les champs de batailles autour des routes catalanes. J'ai subi hier l'attaque violente d'une armée régulière, l'armée "IX Companyia d'almogàvers" dirigée par Kharn, entre Barcelone et Vic.

Je me trouvais alors dans un groupe avec lequel je voyageais pour l'occasion et nous avons eu à déplorer un mort et deux blessés. Je crois être le seul à m'en être tiré sans égratignure après avoir bataillé comme un lion enragé.

J'ai donc pu repousser l'assaut mais je suis contraint de rebrousser chemin pour ne pas rencontrer à nouveau cette armée fantoche qui se complait à décimer les voyageurs de passage sur les chemins autour de Barcelone.

Ma seule déception est de ne pas être parvenue à tuer un de mes assaillants directs. Je vais essayer de rallier l'Aragon par le nord-ouest et de rejoindre la frontière par le Béarn. La grande Dame à la faux qui me suit n'aura encore pas eu raison de moi cette fois-ci mais je suppose qu'elle garde bon espoir se rapprochant toujours un peu plus et me faisant sentir son souffle glacial sur ma nuque.



Saint Bertrand de Comminges, le cinquième jour de mars de l'an de Grâce mil quatre cent cinquante neuf.


Après la traversée de la Catalogne par l'ouest, j'ai regagné l'Aragon et j'ai poursuivi ma route vers le nord en franchissant un col des Pyrénées enneigé pour rallier Lourdes dans le Béarn. La chance a bien voulu m'épargner du froid et des embuscades des armées régulières et des bandits de grand chemin. Je connaissais déjà Lourdes pour y avoir fait un séjour il y a plus d'un an et demi et c'est sans doute pourquoi je n'ai pu rencontrer les personnes que j'avais croisé à l'époque à mon grand regret.

Il semblerait que la Mort n'ait point épargné ceux et celles qui ont croisé mon chemin jadis. L'abbé Brottos avec lequel j'avais eu maille à partir est mort ainsi que la délicieuse petite Carotte qui m'avait fait bon accueil.

Je me suis donc résigné à poursuivre ma route vers l'est et l'Armagnac et au cours de ce trajet il m'est arrivé une histoire bien peu ordinaire que je m'empresse de vous narrer ici : lors d'une halte à Tarbes, j'ai rencontré un homme mourant qui a décidé de me léguer tous ses biens, n'ayant aucun héritier et se trouvant dans une solitude désespérée. Il m'a donc offert une bourse contenant 900 écus et en contrepartie m'a juste demandé de remettre son épée et son bouclier à une Damoiselle en procès à Barcelone.

Je dois rejoindre cette personne vers Narbonne dans quelques jours pour accomplir les derniers vœux de mon bienfaiteur. Cette mission reste un peu obscure mais les écus offerts valent bien ce service. Il faut à présent que je trouve un endroit où je serai en sécurité et j'ai donc décidé de me rendre à Saint Bertrand de Comminges pour demander l'asile aux Cathares que j'ai côtoyé autrefois.

Leur forteresse sera un rempart contre les autorités administratives qui ne cessent de me harceler au nom du démon Acherpé. Grâce à ce don du ciel, j'ai pu acheter un gilet qui m'est fort utile en altitude pour lutter contre le blizzard et j'ai pu manger à ma faim pour la première fois depuis bien longtemps.

Les gens d'Armagnac sont accueillants pour la plupart et la vie de tous les jours à un goût un peu particulier sur ces terres qui ont connu bien des souffrances au sein de la population dite hérétique par Rome.




Saint Bertrand de Comminges, le quinzième jour du mois de mars de l'an de Grâce mil quatre cent cinquante neuf.


Je ne puis vous donner trop de détails sur le mode de vie des
Cathares car je ne le suis pas moi-même. Je sais juste que je suis bien traité chez eux et qu'ils m'apportent soutien et protection en leur forteresse. L'agitation en Armagnac est assez grande en ce moment.

Le Duché est troublé par des rumeurs d'anéantissements de villages entiers et aussi par un traité de paix religieuse entre l'église Cathare et l'église Aristotélicienne.

L'église de Saint Bertrand a été entièrement détruite par un méchant incendie et je ne puis dire si ce sinistre est lié à ces troubles. Je me tiens en retrait de toute cette agitation, n'ayant encore que quelques jours à passer en ce village.



Narbonne, le cinquième jour d'avril de l'an de grâce mil quatre cent cinquante neuf

Je me trouve à Narbonne sur les bords de la "grande bleue" dont la couleur turquoise me laisse toujours aussi rêveur. Le port me parait assez actif et le trafic de navires y est incessant puisque Narbonne se trouve au carrefour de l'Espagne, l'Italie et la France.

Je vais passer quelques jours dans cette belle cité où la forteresse du Palais des Archevêques domine le village. Rattachée au royaume de France, elle joue désormais, face à l'Espagne, le róle de place forte, clé et garde de la province de Languedoc.

Je dois attendre mon contact pour achever ma mission d'ici quelques jours. En voyant la quantité de navires entrer et sortir du port, j'ai pensé me rendre en Italie où il m'a été proposé un emploi dans une armée avec une solde intéressante.

Du coup une hésitation est venue perturber mes projets qui consistaient à me rendre à Dié puis en Bourgogne pour y saluer quelques amis. J'ai donc écrit à quelques Capitaines de navire pour connaitre leur destination prochaine et j'aviserai en fonction des réponses reçues. Les aléas des voyages sont pour moi monnaie courante.


Barcelone le quatorzième jour du mois d'avril de l' an de Grâce mil quatre cent cinquante neuf

J'ai pour ma part quitté Narbonne pour quelques jours et j'ai rejoint Barcelone par la mer à bord du Nemesis, navire marchand d'un fortuné Messire de l'Empire Germanique. La guerre faisant rage à Girona, village situé en Catalogne entre Narbonne et Barcelone, et dans ses alentours, la personne qui devait me rejoindre ne pouvait reprendre la route craignant pour sa vie.
J'ai dû m'employer à trouver une solution efficace et ce navire est arrivé au port de Narbonne à point nommé. Je me trouve donc dans la capitale catalane où j'ai retrouvé la Damoiselle en question qui embarquera avec moi sur le Nemesis afin de regagner la France.

Mes projets sont en effet toujours portés vers l'Italie mais je pense me rendre en premier lieu sur la terre de mes ancêtres en Bourgogne pour y rendre visite à des amis perdus de vue depuis déjà longtemps. J'ai presque abandonné tout espoir de retrouver un jour mes trois frères ainés encore vivants et j'ose croire que si il existe un paradis, ils y ont retrouvé mon petit frère Arthur, qu'ils sont allongés dans l'herbe verte et qu'ils sirotent de doux nectars à ma santé.



Vienne, le troisième jour du mois de mai de l'an de Grâce mil quatre cent cinquante neuf


Comme je vous l'avais narré précédemment, je suis allé sauver des griffes des Catalans, la filleule du Duc de Bourgogne, en affrétant un navire autrichien et en effectuant un aller-retour rapide de Narbonne à Barcelone.

J'ai terminé ma mission en donnant à cette jeune fille les biens que je devais lui transmettre et nous avons fait route en groupe armé jusqu'à Montélimar.

J'ai dû faire une halte dans cette cité pour quelques jours et prendre du repos dans un monastère bénédictin. Les lieues que j'avais effectuées les jours précédents m'avaient exténué et je sentais mes forces m'abandonner. J'avais demandé de plus à la filleule du Duc d'intercéder pour moi concernant une éventuelle récompense (voire dédommagement) pour le sauvetage de sa petite protégée.

En guise de réponse, j'ai essuyé un refus de la part du Duc Eusaias, celui-ci prétextant que je n'avais pas à faire cette demande. Comme d'habitude, je m'aperçois que les plus riches sont les plus rats et que tout est bon pour ne point débourser un denier.

Je ne crois pas être le seul en ce monde à réclamer ma part du gâteau et je sais très bien que dans les arcanes du pouvoir, les choses se passent tous les jours ainsi...



Autun, Le dixième jour du mois de mai de l'an de Grâce mil quatre cent cinquante neuf

J'ai, depuis quatre jours maintenant, posé le pied en terres bourguignonnes après avoir traversé le Lyonnais Dauphiné sans heurt. J'ai parcouru les rues désertes de Lyon toute une journée sans y trouver âme qui vive. Je me demande bien ce que peut faire la population de cette capitale à l'intérieur des nombreuses maisons du centre. Je me suis
acquitté bien vite du montant de ma nuit d'hótel et j'ai filé dare-dare vers le nord. Les frontières de la Bourgogne étant fermées, je m'étais préparé à subir l'assaut d'une armée de cinglés, profitant du prétexte pour se repaitre de sang. (Surtout celui des voyageurs en fait!) Il n'en a rien été et j'ai pu rallier Macon sans encombre. J'ai rencontré par hasard mon ami Will et sa belle épouse Yrys et ils m'ont gentiment proposé une place dans leur lance pour aller à Autun. Le voyage par Chalon a été plus sûr pour terminer mon expédition jusqu'à Autun commencée depuis plus d'un an.

Je redécouvre Autun et sa jeune population active et renouvelée. J'y ai retrouvé des anciennes connaissances et étrangement je ne suis pas harcelé par la Prévóté alors que je n'ai ni LP, ni demande de déménagement. Je me dis que ma bonne étoile est toujours au-dessus ma tête car aucun procès n'est effectivement en vue. Je cherche du travail dans la spécialité qui me convient le mieux mais les temps sont durs et je sens déjà que ce n'est point en Bourgogne que je trouverai ce que je veux. A peine revenu je dois déjà penser à reprendre la route plus tót que prévu.



Dijon, le dix neuvième jour du mois de mai de l'an de Grâce mil quatre cent cinquante neuf

Je me trouve à Dijon, capitale de la Grande Bourgogne, et il m'arrive pas mal de déboires depuis que j'en ai franchi les portes de la ville. Je m'étais engagé dans la maréchaussée pour la garde des remparts pour la nuit comme il est de coutume que je le fasse pour gagner ma vie et mon pain journalier. Le lendemain matin, j'ai été fait
prisonnier par la milice et jeté en prison pour la journée pour ne m'être point acquitté de ma nuit d'hótellerie et donc pour une accusation de vagabondage. Oui, il est amusant de constater que l'on peut vagabonder tout en étant le gardien des remparts pour la défense de la ville. La solde qui m'était due par les autorités ne m'ayant pas été reversée (et d'ailleurs toujours point à l'heure où je vous écris), je me suis retrouvé dans un dénuement, certes habituel, mais dont la soudaineté m'a laissé un gout plus que aigre en travers de la gorge.

Je suis allé dès la sortie des geóles puantes dans la première taverne de la ville pour y trouver réconfort et cervoises. Il a bien fallu d'ailleurs que je trouve bonne compagnie afin de me payer des tournées me trouvant fauché comme les blés de l'été. Je narrai bien sûr mes aventures à qui voulait les entendre et de chopes en chopes ma colère persistante est devenue teintée d'une ivresse méchante et vengeresse. Je me suis mis alors en tête, malgré les recommandations d'une très bonne amie qui m'en veut énormément à ce jour, d'aller chercher moi-même mon dû à la mairie le soir même. J'étais d'humeur volcanique et plus rien ne pouvait m'arrêter entrainant même dans le sillage de la lave délirante de mes excès, une Damoiselle avide de sensations fortes. C'est donc ainsi que nous nous sommes retrouvés tous les deux devant la belle maison du bourgmestre, moi voulant récupérer ma solde et laver mon honneur et la belle aventurière voulant y trouver cervoise fraiche dans la cave bien gardée du maire. Notre expédition tourna bien sûr à l'échec total, nous trouvant entourés puis repoussés par les nombreux gardes présents et avisés des faits bien avant notre venue. Les déclarations à voix haute et criarde au comptoir n'étaient point avantageux en terme de surprise. Les défenseurs de la mairie ont donc pu fêter une victoire méritée sur deux ivrognes en colère et au final, il n'y aura eu ni blessé, ni dégradation, ni vol. Je reste désormais à Dijon en attendant un éventuel procès sous l'œil méfiant (on ne le saurait à moins !) des habitants de la ville.

Le principal pour moi est d'avoir revu ma bonne amie Frim et sa sœur Lenada de Valmont, Duchesse de Bourgogne. Je dois admettre cependant que depuis cette nuit agitée, ma colère est redescendue à nouveau vers un flegme tout à fait exemplaire et que j'accepterai ma condamnation avec dignité. Je pense que toute notion d'honneur et de justice par l'épée vient à disparaitre peu à peu et que le peu de valeurs qui me restent soient désuètes dans la nouvelle ère qui semble poindre. L'heure est aux palabres sur des bancs cirés dans des tribunaux surchargés et j'ai du mal à vivre avec ces méthodes nouvelles.



Dijon, le vingt huitième jour du mois de mai de l'an de Grâce mil quatre cent cinquante neuf


La sentence est tombée avant-hier, rendue, pour ne pas dire vomie, par un juge peu concerné des choses du tribunal. Il n'a écouté ni la Procureur en charge de l'accusation, la blâmant même, ni l'Avocate qui me défendait brillamment pourtant. Il a décidé de me mettre une amende de 15 écus, trouvant un moyen issu de la pure sorcellerie pour me ponctionner cette somme que je ne possédais point sur moi et à effectuer une semaine de travail à la mine. La Grande Duchesse de Bourgogne m'a fait le grand honneur et eu la gentillesse de payer mon amende pour ne pas que j'aille en prison le lendemain pour vagabondage dans la Capitale.

Mon amie Frim m'a soutenu de mieux qu'elle a pu et celle-ci envisage un recours en Cour d'Appel pour vice de procédure. J'avoue que tout çà me dépasse un peu mais ce qui est sûr c'est que je ne ferai point ma semaine à la mine. Cependant au milieu de tout ce désordre politico-alcoolo-judiciaire j'ai réussi à avoir un poste de Chef-Maréchal à Dijon pour une solde de 20 écus par jour. Cet emploi va contribuer à compenser mes pertes subies au cours des derniers jours et qui ont mis mes finances à plat...




Dijon, le dix septième jour du mois de juin de l'an de Grâce mil quatre cent cinquante neuf

Je me trouve toujours à Dijon où je côtoie les grands de ce monde et où je mène une vie avec plus ou moins de fortune.

Il y a icelieu des Princesses, des Duchesses, des Nobles à la Toison et une multitude de Conseillers ducaux et municipaux.

Je suis au milieu de cette fourmilière et je prends le temps d'observer ce manège qui fait tourner le monde (et ma tête).

J'avais obtenu après ma condamnation au tribunal, un poste de Chef Maréchal avec une solde de 20 écus par jour mais j'ai été viré par le Prévôt (qui est aussi une femme) car je ne suis pas assez érudit pour garder des murs en pierre gris, l'épée à la main. En effet, on fait passer des tests d'entrée à cette fonction digne d'un examen universitaire et j'ai été incapable d'y répondre.

Je ne voyais d'ailleurs pas trop pourquoi il fallait étudier des livres pour un métier où il suffit juste d'enfoncer sa lame dans la gorge rouge d'un renégat.

J'ai appris aussi que je me trouve sur une liste rouge tenue secrète par l'Organisme de Maitrise et de Contrôle des Frontières. (omcf), dirigé par des suppôts du Démon Acherpé, capables de connaitre votre nom et le contenu de votre bourse quotidiennement par des pratiques ensorcelées.

Me voilà donc à nouveau sans travail et sans le sou et je dois me contenter de ramasser quelques fruits au verger pour subvenir à mes besoins quotidiens.

J'avais aussi postuler comme journaliste à l'AAP et j'avais été admis à l'imprimerie. J'ai écrit quelques articles dont deux ont paru en édition locale. Puis l'éditeur remplaçant de Messire Nicolas de Firenze, Nicolas Emerich s'est mis à m'insulter et à me traiter d'ivrogne. Cet individu mal léché est un piètre homme comparé à son illustre et remarquable prédécesseur qui nous manque à tous.

Cet ersatz d'éditeur prône en public la neutralité des journalistes mais en coulisses il déverse son venin sur la Duchesse de Bourgogne et les Institutions.

J'ai donc cessé de participer à ce grand bal de l'hypocrisie dont l'éditeur infâme tient la baguette d'un orchestre qui joue faux.

Je suis donc à la recherche une nouvelle fois d'un travail lucratif et dans mes cordes en Bourgogne ou d'autres contrées...




Bourges, le trentième jour du mois de juin de l'an de grâce mil quatre cent cinquante neuf


C'est le Berry et son Duc qui ont répondu à ma demande d'emploi. Je me trouve à Bourges en plein conflit armé entre le Duc du Berry, légitimement élu par le peuple, et la Reine Béatrice, bâtarde et usurpatrice du trône.

J'ai rallié pour une solde avantageuse, les armées du Duc et je me prépare à engager le combat contre les sbires de la Reine qui en profitent pour piller le Duché à leur guise et sous le regard bienveillant de la Souveraine.

J'estime nos forces de défense à un contre dix et il est possible que ce combat assez inégal me soit fatal.

Je profite donc de quelques heures de répit dans un bivouac pour rédiger quelques missives à mes amis les plus chers.

La guerre est mon gagne pain mais on ne sait jamais à l'avance son dénouement et je suis bien contraint de faire des adieux avant d'être terrassé par la lame aiguisée d'un ennemi.

Je puis pour autant vous assurer que je me battrai jusqu'à mon dernier souffle et mon dernier membre.

Je ne crains point de mourir et le souvenir des moments passés auprès de mes ami(e)s me réconfortent et me réchauffent au coeur des ténèbres qui vont s'abattre bientôt sur moi.

Ne soyez pas triste (mes ami(e)s), car dites vous que j'ai profité d'une vie bien remplie dont je ne garde aucun regret, seulement les visages dans ma mémoire de ceux et celles avec lesquels j'ai partagé un peu de temps.

L'essence même de la vie d'un soldat est de trouver la mort au bout de son chemin, en l'ayant bien cherché en toute connaissance de cause et effet.



Bourges, le seizième jour du mois de juillet de l'an de grâce mil quatre cent cinquante neuf


Je me trouve dans le Berry, sur les remparts de Bourges pour la défense de la ville qui a subi des assauts répétés et injustes contre le Duc du Berry, déclaré félon du Royaume mais cependant élu par le peuple du Berry.

Je me suis donc retrouvé au coeur des combats qui ont fait beaucoup de victimes mais dont j'ai pu me sauver par miracle.

Devant quatre armées de coalition, regroupant des hommes et des femmes partis en croisade pour la Couronne de France, je croyais bien que mes dernières heures avaient sonné. Il n'en a rien été.

J'ai combattu de toutes mes forces contre l'envahisseur qui se dit du coté du Bien alors qu'il est composé jusqu'à son commandement d'anciens brigands.

Il faut croire que la Couronne est morte en même temps que sa Reine.

Je puis vous écrire à présent dans un calme relatif, nos armées ayant repoussé avec bravoure des Tourangeaux avides de pouvoir, des Auvergnats en quête de gloire et toute une bande de routiers et aventuriers que nous avons découpé en rondelles.

Je continue donc de louer mes services à un Duc qui est loyal envers moi et qui respecte ses engagements.

Vous pouvez donc constater que ma vie n'est point de tout repos et que je garde mon armure et mon épée à la main en vue de prochaines et très possibles attaques.



Saint-Aignan, le neuvième jour de septembre de l'an de grâce mil quatre cent cinquante neuf

Je me trouve à Saint-Aignan dans le Berry toujours en plein coeur des conflits qui oppose les Royalistes dont toute une bande de pilleurs ayant rallié la Reine pour l'occasion et les Berrichons pris en étau sur leurs terres.

J'ai combattu de nombreux jours puis, me trouvant soudain touché par une grande fatigue physique, j'ai du prendre une retraite dans un endroit isolé en forêt.

Durant cet ermitage réparateur pour moi les armées du Berry ont été défaites et mes services étant devenus inutiles, j'ai demandé à mon employeur, le Duc George, de solder nos comptes.

Contrairement à beaucoup d'autres il s'est montré plus que généreux avec moi et a honoré sa part du contrat tout comme j'ai honoré la mienne durant le conflit armé.

Je suis donc sorti des combats indemne et je profite à présent d'un repos mérité dans un domaine non loin de Bourges.

Le Berry est pris à la gorge et les manoeuvres sournoises des politiciens de tout bord pullulent et les débats n'en finissent plus pour que chacun se partage la part du gâteau berrichon.

Les Armées Royales traitent souvent les Berrichons de brigands mais leur comportement en terres conquises prouve que le brigandage n'est point seulement affaire berrichonne. Auvergnats, Tourangeaux, Bourguignons (moutons de Panurge) et peuplades du Sud-Ouest se montrent barbares, pilleurs et assassins dès qu'ils le peuvent.

La Reyne semble cautionner ces actes et ne répond même pas à l'appel à la paix lancée par Rome et comme d'accoutumée le peuple crève de faim...

J'ai appris par des amis que mon nom se trouvait sur d'obscures listes qui occultent le fait bien sûr que je suis soldat tout comme les autres et je dois me méfier maintenant des passages sur le Domaine Royal y compris sur mon sol natal.

Vous connaissez mon goût pour la liberté d'aller et venir à ma guise et j'ai donc décidé que ce "listage" serait pour moi un défi.

Les Bourguignons essaieront de me trouer le cuir mais je jure que je ne serai point le seul à faire le grand saut vers le néant.

Vous devez vous dire que mes propos sont toujours durs et provocants mais vous savez bien que ma vie est ainsi faite.

J'y trouve une certaine jubilation mais parfois il me vient à mon pauvre esprit la question qu'un homme d'église m'a posé lors d'un voyage : pourquoi vivons-nous ?

Je passe ma vie à semer le trouble et la mort autour de moi pour engranger de l'or qui ne m'apporte pourtant pas ce que je recherche.

Il y a heureusement des rencontres qui colore des parcelles de vie et qui relance un brin de plaisir dans le morne quotidien d'un soldat rustre et entêté.

La Mort est toujours ma compagne la plus fidèle et je la vois toujours s'affairer autour de moi en oubliant que je suis là.

Je finis donc par me dire que quand je tue je suis en sursis car Elle semble occupée à cueillir mes victimes, me laissant un peu de répit.

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Alexandre.


Petites pensées...

Angélyque

Noble Damoiselle à la beauté fleurie
Votre parfum m'enivre à l'envie
Noble Angélyque conquérante du Berry
Comme il me plait de nous savoir amis.

Ravissante Duchesse de ma Bourgogne natale
Je vous vois comme une femme fatale
Car de mille espoirs j'étais fort et gonflé
Quand un soufflet s'est abattu sur mon nez.

Je rêve de richesses et d'or jaune brillant
Et je vois en vous l'éclat du diamant.
Vous cherchez aussi un riche époux
Mais moi je n'ai que mes bottes pleines de boue.

Angélyque je ne puis que vous offrir ces vers
Vos beaux yeux m'ont mis la tête à l'envers.
Point d'or dans ma bourse de soldat maudit
Juste ce poème pour votre minois joli.

Alexandre.

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Alexandre.


Chère Angélyque

Je n'espère rien auprès de vous car je sais bien
Que nous ne sommes pas du même monde
Et que le votre est déjà doré à l'or fin
Mais rassurez vous je ne suis pas une bête immonde.

Tout travail mérite salaire, les Nobles sont nos Maîtres
Soldat, artisan ou paysan triment pour vous.
Vous décidez seule de vouloir racheter mon être
Mais pour cela il faudrait que je me mette à genoux.

Vous ne serez point tuée par mon épée
Puisque à ce jour je ne suis plus en contrat
Par contre mes dernières sont comptées
Puisque j'invite en gargote à venir en finir avec moi.

J'aime l'or je le confesse, dites moi qui ne l'aime pas ?
Mon métier c'est soldat, suis-je le seul combattant ?
Vos armées sont aussi truffées d'anciens renégats
Me faire la morale alors que vous employez des brigands...

Je suis Bourguignon et fier d'être Autunois
Demain mes tripes joncheront ma terre natale
Les listes du démon Acherpé ont eu raison de moi
J'attends avec sérénité la lame qui me sera fatale.

Que vous êtes belle Angélyque !
J'espère qu'un mort peut voir encore des visages.
J'ose croire à un après plus doux que cette vie pathétique
J'ose rêver de vous voir, radieuse Duchesse au travers un mirage.

Rien ne me plait plus en ce moment que de vous lire
Je pose vos lettres sur mon nez et je ferme les yeux
Je sens ce doux parfum fleuri, je m'en enivre et le respire
Mes pensées vont vers vous même si vous me jeter au feu.

Ravissante et gracieuse, je vous trouve magnifique
Les prétendants s'avancent, ils doivent être nombreux
Plein d'honneur, droits, incorruptibles pour vous Angélyque
Remplis de sagesse. Comme l'élu sera heureux !

Il est temps pour moi d'aller chercher la solde promise
Vos gens se feront un plaisir de répondre à l'appel de l'hallali
Je vais donc mourir sans ami, sans famille à votre guise
Mais vos yeux seront pour moi l'antichambre du paradis...

Alexandre.

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Claire_g
Alexandre.


Angélyque

Je viens vers vous la tête basse et l'échine pliée
Je viens prendre la main que vous me tendez
Car je suis Bourguignon votre Grâce
Et par mon sang je demande grâce.

J'ai combattu sur tous les fronts
Pour des princes élus ou félons
Je n'ai jamais trahi la Bourgogne
Et je la défends sans vergogne.

Je suis un soldat mercenaire
Ni le premier ni le dernier sur la terre.
Je suis prêt à vous rendre mon épée
Car je sais que ma vie est condamnée.

Demain je serai à Bourges, au Château
Je viens sans arme et en lambeaux
Vous demander votre pardon
Et épouser votre noble gonfalon.

Angélyque, mes mots doux ont provoqué votre ire
Je ne serai jamais votre époux il va sans dire
Aussi pour me racheter auprès de vous
C'est à vos pieds que je tombe à genoux...

Alexandre.

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Alexandre.


Citation:
Angélyque


Merci votre Grâce pour votre bienveillance
J'entrerai demain à Bourges sans défiance
Prévoyez en outre une belle civière
Car mon état est digne de la misère.

Je n'ai pas mangé depuis trois jours
Je viens chercher grâce dans votre tour.
Au moins mourir ainsi dignement
Comme le disent si bien vos parents...

Alexandre.

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Alexandre.


Angélyque

Je ne demande pas de solde, juste l'aumône.
Je demande juste la suppression de mon nom
Sur des listes occultes mais bénies par le trône.
Je dépose les armes et à la guerre je dis non.

Pouvez-me dire déjà ce que vous attendez de moi ?
Jusqu' à quel point je devrais ramper pour le pardon ?
Je suis prêt à retourner à Autun et vivre dans les bois,
Défendre les murs parfois, pour sortir de ma maison.

Me demandez-vous de reprendre les armes à nouveau ?
M'enrôler dans une armée et répandre le sang pour vous ?
Je peux faire serment d'allégeance à la Reine s'il le faut
Mais si combats il y a, sera-ce différent d'avant après tout ?

Alexandre.

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Alexandre.


Angélyque

Un écrit de plus et sans doute le dernier
Avant de partir et de me faire oublier.
Je vous remercie de me libérer de mes chaines
Je rentre à Autun et je quitte la scène.

Je dois d'abord passer par Saint-Aignan
J'irai dès demain rendre un mandat manquant.
Ensuite je rentrerai dans mon village natal
En espérant que vos gens ne me soient pas fatals.

Je vous remercie donc pour votre indulgence
Je n'ai plus qu'à tirer ici ma révérence.
Angélyque, je vous salue ici bien bas
Vous êtes digne d'être l'épouse d'un roi...

Alexandre.

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Bourges, le huitième jour du mois d'octobre de l'an de Grâce mil quatre cent cinquante neuf


Après bien des péripéties, j'ai pu rejoindre Bourges. J'avais effectué un retour à Autun pour y déposer des effets et les mettre ainsi en sécurité. Ce retour à Autun m'a permis d'acquérir deux champs grâce à la solde que Le Duc George m'a versé. Celui-ci a respecté son engagement et je dois bien avouer que cet homme, pourtant tant décrié, force le respect.

Les grands effets de manches et de paroles de beaucoup cachent bien souvent de la radinerie comme ce fut le cas du rat Eusaias et de bien d'autres.

J' ai réussi, par le biais de la Duchesse Angélyque, à me faire plus ou moins pardonner mon intelligence avec l'ennemi de la Couronne. Je n'avais finalement fait que mon travail de soldat, pour un employeur, tout comme tous les soldats qui servent un Maitre.

J'ai constaté d'ailleurs à plusieurs reprises que les armées de la Reyne ou celles de ses vassaux étaient composés aussi de brigands et de mercenaires.

Bien sûr, quand il s'agit de bras armés pour défendre les intérêts du Domaine Royal, on a tendance à en oublier le passé de certain.

Je pensais à tout çà quand j'étais en chemin pour Saint-Aignan pour rendre à Dame Choose, le mandat que j'avais en ma possession.

Je fus donc de retour à Bourges où j'ai rencontré une connaissance de longue date qui m'a demandé un grand service.

J'ai retrouvé Damoiselle Estainoise à Bourges et celle-ci faisait partie de la fameuse Enece qui s'évertuait pour d'obscures raisons (sans doute d'ordre pécuniaires) à jouer aux redresseurs de tort dans le Berry ravagé par la guerre.

On peut me raconter toutes sortes d'arguments, rien ne me fera changer d'avis sur le fait, j'en suis persuadé, que rien ne se fait sans arrière-pensée.

La Duchesse Angélyque me parle du bien fondé de leur entreprise mais rien n'y fait. Les Flex, Falco, P3, Eusaias et toute la bande ont un but commun : le pouvoir, la gloire et l'argent. Cependant, ils aiment pousser le cynisme à son maximum en faisant la morale aux autres et en profitant de leur crédulité pour mieux les entourlouper à leur guise.

Damoiselle Estainoise, fait aussi partie de ces personnes crédules, mais jamais elle ne me blâme pour mes choix, tout comme Angélyque d'ailleurs.

Nous avons évoqué ensemble les souvenirs de nos voyages dans le Royaume, nos anciennes rencontres hasardeuses au cours des années et les amis (ou ennemis) en commun.

Bien que je n'attende plus grand chose de la vie, j'ai accepté en remerciement de la confiance que les deux femmes m' accordaient, de rejoindre la lance d'Estainoise qui avait pour mission (sans solde, pfffff, toujours aussi rat les Royalistes !) de reprendre les mines du Berry pour leur exploitation future.

J'ai quitté cette armée comme il était convenu, une fois que nous avons été proches de la Bourgogne et je suis revenu chez moi pour y finir mes jours tranquillement, loin des conflits et des tourments.

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Alexandre.


Bourges, le treizième jour du mois de septembre de l'an de Grâce mil quatre cent cinquante neuf

La veille au soir, alors qu'il se trouvait dans une taverne de Bourges, il rencontra la Duchesse Angélyque qui après quelques politesses de bienséance lui demanda de se présenter au Palais le plus vite possible.

Il n'avait point revu la Duchesse depuis son départ précipité de la Bourgogne et les petites missives en bout rimé qu'il lui avait écrit étaient restées lettre morte.

La Duchesse avait proclamé en Bourgogne qu'elle recherchait un prétendant et Alexandre., toujours prompt à relever les défis, avait cherché à être celui-ci.

C'est à cette époque que Alexandre. fut engagé dans les armées du Berry faute de travail en Bourgogne.

Les retrouvailles de la veille furent assez surprenantes mais la discussion fut brève puisque monopolisée par le frère de la Duchesse, très en verve et en verbe ce soir là...

La soirée se termina par des adieux car Alexandre. connaissait sa destinée proche...

Mais avant son départ, et puisque c'était un ordre, il se présenterait au Palais.

Ce qu'il fit...

Là, devant le mur d'enceinte et la grande porte hersée, se trouvait une poignée de gardes, qui n'étaient point Berrichons, et qui filtraient les entrées avec zèle.

La peur du renégat se faisait sentir et tous les hommes en arme semblaient nerveux.

"Bonjour, je suis Alexandre., Autunois.

Sa Grâce Angélyque m'a demandé de me présenter icelieu et ce jour..."

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--Le.sergent
PNJ


Une voix vint tinter aux oreilles recouvertes de maille du sergent de garde à la porte du Palais.

Ordres avaient été donnés à la garde par la Régence du Duché, de ne laisser entrer aucun étranger et cela sous n'importe quel prétexte.

Le sergent aperçut deux de ses gardes mettre leur hallebarde brillante en travers du chemin d'un homme en arme qui ne portait aucun écu ou blason.

Il s'approcha et fit face à l'homme qui disait s'appeler Alexandre. et être natif de Bourgogne.

Il le regarda un instant des pieds à la tête et il constata que l'état de l'homme était plus que pitoyable. Il sentait la transpiration et ses vêtements eux, la litière des étables. Sa barbe était mal taillée, son mantel déchiré à plusieurs endroits. A croire que le Sieur avait passé plusieurs jours dans la soue aux cochons.

L'allure de l'homme était en tout point repoussante et le Sergent posa sa main sur le pommeau de sa lourde épée.

"Qui es-tu ? Regarde toi ! Je ne connais point de Duchesse, ni même de pastourelle, qui donnerait une invitation à un pouilleux comme toi !"

Avant que le Bourguignon ne puisse répondre, le Sergent dégaina son épée et les deux gardes pointèrent le pic de leur hallebarde vers l'abdomen de l'homme des cavernes.

Le sergent approcha la pointe de son épée vers la gorge du pouilleux et le trident en place le força à reculer.

"Dégage, raclure de pelle à crottes ! çà me ferait suer de salir mon épée luisante en te transperçant le ventre mais si il le faut... Allez ! Ouste ! Hors de ma vue !"
Les gardes présents se mirent tous à rire de bon coeur en regardant la scène dont l'acteur principal ne manquait pas de gouaille.

Le clochard fit donc demi-tout sans mot dire et le Sergent et les gardes le virent disparaitre dans les rues étroites du bas de la ville.

Le sergent crut alors bon d'ajouter à haute voix :

"Les ordres sont les ordres !"

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Alexandre.


Extrait des mémoires d'Alexandre.

Alexandre. : Soldat Bourguignon né vers 1420 à Autun de François, feu son père Autunois, Lieutenant dans les armées royales et de Marie, feue sa mère Cosnoise , alleresse de son état.



Alexandre. a quatre frères Antoine, Alceste, Thomas et feu Arthur, tué au combat à Volterra.

Alexandre. eut une enfance convenable et tout comme son père et ses deux grands frères avant lui, il entra dans l'armée avec son petit frère Arthur dès que son age le lui permit.

Il fut enrôlé bien vite dans les armées bourguignonnes puis démobilisé par faute de combat. Il rejoignit alors une bande d'Ecorcheurs qui sema le trouble et la désolation dans les campagnes.

Il fut de ceux de Saint Jacques sur le Birse, des campagnes dans le Valais ainsi que celles du Piémont.

Il décida, lors de la création des compagnies d'ordonnance, de devenir mercenaire avec Arthur et ils partirent tous deux en Italie offrir leurs services aux riches Princes italiens.

Arthur fut tué au cours d'une bataille et son corps fut enseveli à Volterra.

Alexandre. crut un temps pouvoir reprendre une vie rangée à Autun. Il fit l'acquisition de deux champs et d'une forge avec les écus qu'il possédait.

Mais bien vite, sa vie lui sembla morne et monotone et il ne tarda pas à repartir vers l'Italie. Il combattit à Piombino et fut gravement blessé. La Généralissime Alarica lui laissa un joli souvenir creusé dans sa peau.

Il s'engagea tout à tour dans les armées d'Alessandria, de Sion puis de Lausanne.

Il était devenu mercenaire sans attache, sans foi et sans loi.

Il combattit en Savoie, servit en Artois puis dans les armées d'An Gort en Irlande face à la menace angloise.

Il s'engagea avec les Spadassins de l'ombre, l'Hydre, des armées ducales et tous ceux qui mandaient ses services armés.

Il vivait désormais de brigandage et d'emplois obscurs.

Il a cependant passé du temps comme palefrenier dans un Ordre Royal, Les Dames Blanches, pour se mettre un peu au vert. Il y fut bien traité.

Alexandre. aime l'or et les combats.

Une grande Dame le suit sur tout les chemins, elle est encapuchonnée de noir et porte une grande faux tranchante. Elle est son ombre, il sent parfois son souffle froid dans sa nuque. Elle l'attend... Il est prêt...


Son caractère : Patient, calme et assez provocateur.

Alexandre. est sombre mais toujours réceptif au froufrou d'un jupon agité devant ses yeux, à une cervoise bien fraiche et à des écus en or.

Taciturne, solitaire mais toujours appliqué dans les missions confiées.

Il est fidèle envers ses employeurs.

On le dit aussi courtois et flatteur.

Son physique : Assez grand et ossu, c'est un gaillard solide pour son age.

Il est de type Caucasien, cheveux châtain foncé coupés court, yeux marrons, porteur de cicatrices sous l'oeil gauche (merci Alarica !) et sur la tempe droite.

Ses mains sont larges et puissantes et son corps est recouvert des stigmates de bien des combats.

Porteur d'un grand mantel, de bottes usées et d'un heaume protecteur.

Armé d'une épée et d'un bouclier. Son arme de prédilection est la hache mais l'arme bien qu'efficace est un peu désuète désormais.


Extrait d'un CV édité pour une annonce en Touraine :




Grille de salaire : Une solde convenable quotidienne est demandée et les à cotés financiers sont fortement appréciés.
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Alexandre.


Citation:
Ma très chère Claire,

Enfin je te donne de mes nouvelles après de longs jours sans le faire.

J'espère que tu vas bien et que tu as pu rejoindre sans encombre Bourges et ton Domaine.

Je suis passé à Déols et t'y ai attendu quelques jours.

J'ai appris que tu étais encore loin de chez toi, toujours à la guerre, alors j'ai du me résoudre à partir chez moi, n'ayant plus de nouvelles de toi non plus.

Je me trouvais alors dans un état pitoyable et je ne parle pas seulement du physique. Je ne voyais plus d'avenir pour moi et je songeais à me laisser mourir chez moi.

J'ai passé des journées entières à me morfondre et j'ai reçu des lettres d'amis qui ne comprenaient pas ma décision. Les gens d'Autun m'ont soutenu et sont venus me parler même si je restais le plus souvent sans répondre.

Je suis resté reclus dans mon coin avec mon Livre des Vertus et j'ai rédigé mes mémoires entre deux passages du Livre.

Je me suis rendu compte que j'avais passé ma vie à semer la mort et la désolation. Ah oui ! quelle vie !!??

Evidement, toi, ma Claire adorée, tu restes dans mon esprit bien présente et je sais aussi que je t'ai fait du mal. J'ai fait avec toi ce contrat honteux en ne pensant qu'à moi comme toujours et je me dis que je passe ma vie à rendre les gens malheureux et finalement je le suis moi-même aussi.

Je suis toujours aussi pauvre, seul, sans âme, vide de tout sens.

Il y a deux nuits j'ai eu une révélation !

Je vais entrer dans les Ordres et tenter de racheter ma vie de misère devant Dieu !

Je veux devenir simple curé et racheter mes fautes en prêchant la bonne parole de Dieu et ainsi mettre en garde des écarts de la vie.


Tu dois me prendre pour un fou et un illuminé.

J'ai décidé de ne rendre des comptes qu'à Dieu.

Claire, mes instants passés avec toi sont des souvenirs gravés à jamais en moi. Tu es une femme exceptionnelle et je n'aurai même pas pu être à la hauteur de ta grande personnalité.

Je vais consacrer mes derniers jours à Dieu et aux gens en difficulté.

J'aimerai qu'on reste amis car je trouve que l'on s'entend très bien et puis je me sens si bien près de toi. Oui je sais que tu vas me dire que je ne devais pas l'être tant que çà !

Je sais que tu trouveras le bonheur avec quelqu'un de bien qui te donnera tout l'amour que tu souhaites et que tu mérites.

Je te souhaite réussite dans tes fonctions à venir et je vais demander à Dieu de t'offrir sa protection éternelle.

Claire, tu es exquise et adorable et ton nom est à jamais ancré dans mon esprit.

Ton ami

Alexandre.

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Citation:
Chère Lisaa

Il est toujours agréable de lire des paroles rafraichissantes
Et je vous remercie de penser à moi sur vos chemins.
Je prie pour votre sécurité sur vos routes itinérantes
Et j'espère qu'elles ressembleront à de paisibles jardins.

Je me suis donc inscrit au Diocèse pour la pastorale.
On m'a donné une cellule pour étudier, ce que je fais.
Lire et comprendre la religion me fait garder le moral
Et je suis assidu dans tous les devoirs qu'on me remet.

Une pastorale, un baptême puis un séminaire
Voilà de quoi m'occuper largement l'esprit.
J'ai déposé mes armes et je confie ma vie entière
A la parole de Dieu qui me fait découvrir la vie.

Je vous réitère à nouveau mes voeux de bonheur
Vous ferez des rencontres qui sauront vous combler
Je fus moi-même en un autre temps un grand voyageur
Vous découvrirez une richesse tout autre que l'or qui m'avait égaré.

Alexandre.

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Alexandre.


Citation:
Bonsoir Damoiselle Lisaa

C'est avec un grand plaisir que je lis votre courrier
Pour des chemins sans heurt, pour vous, j'ai prié.
La Champagne est toujours un peu querelleuse
Et je regrette que pour vous la population soit silencieuse.

L'invitation à votre baptême est un honneur pour moi
Je pense que je serai présent pour célébrer votre foi.
Ma pastorale se poursuit au diocèse d'Autun
Et je travaille dur pour devenir un fervent aristotélicien.

Je vous souhaite à nouveau des chemins en paix
La lumière du Très-Haut sera votre guide parfait.
Les voyages forment la jeunesse dit-on parfois !
Profitez bien et gardez toujours le coeur en joie.

Alexandre.

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Alexandre.


Citation:
Chère Lisaa,

Je vous remercie pour vos compliments flatteurs
Je suis heureux que votre route soit sans écueil.
L'herbe n'est en effet pas toujours plus verte ailleurs
Et l'on est souvent ravi de retrouver son seuil.

J'ai passé une partie de ma vie en voyage
Toutes mes rencontres je les garde en mémoire.
J'ai toujours eu plaisir à retrouver mon village
Car mes racines sont ici et j'aime ce territoire.

Autun est toujours une cité mystérieuse,
Des gens hétéroclites qui font son charme.
Jugez donc ! Une taverne aux moeurs douteuses
Avec une tenancière dont j'espère changer l'âme.

J'entends le Très-Haut bien souvent me parler
Suis-je fou, sénile ? N'ai-je point perdu l'esprit ?
Les gens diront : "Voici Alexandre. l'illuminé !"
Mais je réponds : "Je veux juste racheter ma vie".

Soyez prudente et gardez votre arme brandie
Je prie le Très-Haut qu'il vous donne protection
Pour vous Il mettra en déroute les bandits
Et Il vous ramènera ici pour votre bénédiction.

Alexandre.

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Alexandre.


Mort à l'Italienne

Qui se souvient du poignard d'Alarica ?
De cette équipée sauvage et assassine,
Qui laissa baigner dans le sang le soldat
Et continua de vivre sa vie de Messaline.

Je me souviens de mon rendez-vous avec la Mort
Celle qui m'accompagnait sur les chemins
J'ai senti ce jour là dans mon cou son souffle fort
Et j'ai perçu dans la nuit qu'elle me prenait la main.

Un éclair, une lumière vive et des éclats de voix
Ont brisé soudain l'élan de la Dame à la faux.
Deux anges blancs et purs se dressent entre elle et moi
La bataille fut rude mais la Mort dut tourner le dos.

Je rends grâce aujourd'hui au Très-Haut, qu'il soit loué !
Car ma mémoire renait et je sais que je lui dois la vie.
Je suis redevable aux deux Anges qui l'ont assistés
Ici je leur dis encore merci, Aure et Frim pour vous je prie.

Alexandre.

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