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[RP] Itinéraire d'un enfant d'Autun, les mémoires d'un curé

--Pere_alexandre.


Suite des souvenirs d'un temps passé à la Commanderie des Dames Blanches au printemps de l'an de grâce mil quatre cent cinquante huit...

Citation:
La rivière en bas des prés Ven 21 Mai 1458

Depuis son arrivée à la Commanderie, Alexandre avait eu l'occasion de parcourir l'immensité des lieux et de ses alentours.

Au cours des jours encore froids et des parties de chasse au lièvre avec Aeldred, il avait pu entendre à travers le calme de la campagne environnante le doux ruissellement d'une rivière qui devait se trouver au bout des prés et qui délimitait sans doute les terres de la Commanderie.

Il s'était promis dès que le soleil serait de la partie de se rendre jusqu'à ce cours d'eau et de faire son bain de printemps.

Il avait l'habitude de parcourir de nombreuses villes habituellement et bien souvent le lavoir du village lui offrait l'eau limpide qu'il recherchait pour ses ablutions.

Tremper son corps dans l'eau n'était pas si fréquent que cela et il devait souvent attendre les jours de chaleur pour faire trempette. Il se souvenait trop bien de l'épisode de l'escargot qui rentrait dans sa coquille dans les eaux glacées de Dordogne.

Le soleil brillait de tous ses éclats et la chaleur s'était soudain abattue sur le palefrenier qui avait sué comme une bête au cours du nettoyage des box quotidien.

Il traversa donc les prés d'un pas alerte et se dirigea vers la rivière en contre bas dont le niveau d'eau semblait être à son maximum. Le cadre était parfaitement boisé et bucolique et les gazouillis des oiseaux accompagnaient sa promenade.

Il se trouva un endroit où la berge était accessible et il retira tous ses vêtements prestement ainsi que ses bottes qui laissèrent dégager une odeur épouvantable.

Il plongea dans la rivière aussitôt pour s'en éloigner et il commença à nager sur une bonne longueur avant de se frotter le corps et les pieds avec des feuilles de nénuphars.

Il profita longuement de ce bain reposant et revigorant en observant une famille de canards qui serviraient sans doute de gibier pour une prochaine sortie de chasse avec le garçonnet...




Andaine a écrit :
Citation:
Sujet: Re: La rivière en bas des prés Dim 23 Mai - 19:36

La chasse avait été bonne !

Dès l'aube l'angevine s'en était allée relever ses pièges et un sourire de satisfaction éclairait son joli minois.

Les braies relevées au dessus des genoux, les jambes dans l'eau transparente et fraiche, Andaine s'était penchée et observait la bonne douzaine de sangsues qui grouillaient dans la bouteille de verre calée au fond de la rivière. Rien de tel que des os de poulets crus pour appâter la bestiole. La technique employée par la saumuroise était un peu celle utilisée pour piéger les guêpes. Combien de fois avait-elle usé de ce stratagème pour capturer les sangsues qu'elle rapportait aux moines moyennant quelques écus. Il fallait bien se nourrir pendant les périodes de disette ! Elle avait entendu qu'ils avaient recours aux sangsues pour éliminer du corps les substances antipathiques et restaurer ainsi la balance des quatre humeurs (sang, phlegme, bile jaune, bile noire) qui se trouvait altérée dans la maladie mais aussi d'aucuns conseillaient déjà leur usage dans le traitement des phlébites et des hémorroïdes.

Les sangsues habitaient dans les eaux douces des marais, des étangs, des fossés et des petits cours d’eau; on en trouvait également dans les eaux fraîches des sources. Elles pouvaient vivre quelque temps hors de leur élément; elles en sortaient à l’époque de la reproduction, mais s’éloignaient très peu du rivage. Elles se gorgeaient de sang en se jetant sur tous les animaux à sang chaud : chevaux, bœufs en particulier, mais elles suçaient également les animaux à sang froid tels que les grenouilles, poissons...

Relevant les manches de sa camisole, l'apprentie plongea sa main dextre et saisit de ses doigts agiles la précieuse bouteille sans doute un peu imprudemment car un des parasites que le tumulte des mouvements de la jeune femme avait déplacé venait de se coller derrière sa jambe gauche au dessus de la cheville. Quelle poisse ! Elle n'aurait pas la patience d'attendre que la sangsue soit rassasiée et qu'elle lâche prise d'elle-même. Il était généralement préférable de s'en débarrasser rapidement.

Revenant près de la rive, Andaine sortit de l'eau et posa la bouteille, s'approcha de ses affaires posées négligemment au sol, avant de s'asseoir les genoux relevés à l'abri de tout regard. Elle plaça un ongle sur sa peau, juste à côté de la bouche de la sangsue sensée être à l'extrémité la plus fine. Elle glissa doucement mais fermement l'ongle vers la bouche pour la détacher. La sangsue chercha à se recoller. La mine dégoutée l'apprentie détacha ensuite la queue, partie large du parasite, se releva et jeta la sangsue dans la bouteille qui vint rejoindre le fond de sa besace.

Nanmého !

La plaie saignait abondamment et la démangeait. Elle devait résister à l'envie de se gratter. Il était de rentrer. Se saisissant de ses bottes, sa besace au travers de son dos, Andaine allait rejoindre le chemin de la commanderie à grandes enjambées lorsqu'un énorme plouf l'immobilisa. Quelqu'un ou quelque chose venait de tomber dans l'eau. Tournant la tête et se levant sur la pointe des pieds la jeune femme cherchait à découvrir d'où provenait le bruit. En vain. Un regard lancé furtivement vers la commanderie, un profond soupir. Elle devait s'assurer qu'aucun danger ne menaçait les Blanches.

Rho et puis zut !

Faisant demi tour Andaine remonta le cours de la rivière et déboucha sur une petite clairière. De la vesture sur l'herbe. S'approchant de plus près, elle constata qu'il s'agissait de vêtements d'homme ! Des éclaboussures d'eau, le cou s'inclina et les opalines s'écarquillèrent de surprise quand elles vinrent se poser sur la silhouette de...


Alexandre !


Citation:
Alexandre barbotait joyeusement après avoir lavé toutes les parties de son corps. Le lavage de printemps s'achevait et il profitait des rayons du soleil qui réchauffaient la surface de l'eau en faisant la planche.

Une partie de son crane était immergée et ses oreilles remplies d'eau. Un repos bien mérité et durable, voilà ce qu'il avait espéré depuis des jours.

Soudain son corps nu sursauta et la "planche" vacilla lui faisant boire une bonne tasse. Il venait d'entendre crier son nom pas très loin de lui et la surprise d'une présence sur les berges fut totale.

Il se mit à la verticale et laissa dépasser seulement le haut de son buste pour essayer d'apercevoir quelqu'un à travers les arbres et les hautes herbes de la rive.

"Qui m'appelle ? euh... je suis dans la rivière... Qui êtes vous ? Montrez vous !!" s'exclama t-il toujours aussi surpris d'avoir été débusqué en ces lieux.






Andaine a écrit :
Citation:
MessageSujet: Re: La rivière en bas des prés Mer 26 Mai - 13:36

Si la jeune femme avait paru surprise de la présence du palefrenier barbotant tranquillement dans la rivière, iceluy le fut plus encore. Alexandre avait disparu sous l’eau pour réapparaitre prestement toussant et crachant l’eau par tous les trous de son visage.

Amusée par la situation, Andaine s’était cachée dans les hautes herbes de la rive et se mordait le poing pour éviter de rire. Il n’avait même pas reconnu sa voix. Il était encore temps de décamper discrètement, d’autant plus qu’une odeur nauséabonde se dégageait des bottes du bourguignon.

Les narines pincées, l’apprentie s’agenouilla dans l’herbe tendre et entreprit d’enfiler ses vieilles bottes éculées mais sa peau encore humide freinait le glissement de son pied nu à l’intérieur et la voix d’Alexandre s’élevait déja depuis la rivière.

Crénom de nom ! Foutues bottes !

A quatre pattes dans l’herbe l’angevine ne riait plus. Essayant de se composer un visage le plus naturel possible, elle se releva doucement une botte à la main, se découvrant au regard de l'homme.

N’ayez crainte Alexandre… ce n’est que… moi !

Réalisant le ridicule des mots qu’elle venait de prononcer et alors que ses joues s’étaient colorées subrepticement, Andaine cherchait une porte de sortie honorable tout en triturant nerveusement de sa main libre un pan de sa camisole.


Citation:
"Ah... oh !... euh... Andaine ?????" balbutia alors Alexandre.

Il regarda dans sa direction et se posa multiples questions en une minute. Il n'en sortit néanmoins de sa bouche que bien peu de mots :

"Euh, vous cherchez après moi Andaine ? Que se passe-t-il donc ?" dit alors Alexandre en cachant la gêne qu'il éprouvait en se trouvant nu devant elle.

Il remarqua une de ses bottes à la main de la jeune blonde et il lui lança alors dans la foulée :

"Oh je vois !! Je suis vraiment navré que mes effluves soient remontées jusqu'à la Commanderie, vous incommodant peut-être ?"

Il put voir alors qu'elle était plus gênée que lui et pour dégeler un peu la situation il crut bon faire un peu d'humour :

"C'est gentil à vous d'être venu m'approcher mes vêtements de la rive..." lui dit-il alors tout sourire en commençant à avancer vers elle.

Il avançait alors et le niveau de l'eau baissait le long de son corps laissant découvrir à la vue de la Damoiselle sa peau humide et raffermie par l'eau froide.

Il tendit un bras vers elle :

"Voulez vous me lancer ma chemise s'il vous plait Andaine ?"



Andaine a écrit :
Citation:
MessageSujet: Re: La rivière en bas des prés Jeu 27 Mai - 19:32

Cachez moi ce sein que je ne saurai voir aurait dit Monsieur Tartuffe près de deux siècle plus tard…

Andaine se sentait vraiment gourdasse. Elle ne cessait d’ouvrir et fermer la bouche comme un poisson hors de l’eau sans qu’aucun son ne puisse franchir le bout de ses lèvres. Ses prunelles argentées avaient suivi le regard du palefrenier qui venait de se poser sur la botte qu’elle tenait à la main. Oups !

Dans la précipitation et le trouble la jeune femme s’était trompée et avait saisi la mauvaise botte, celle du bourguignon en fait. Icelle effectua un bond en arrière et ses doigts se desserrèrent soudainement laissant choir la monstrueuse botte à terre. L’angevine baissait maintenant du chef fixant avec vergogne les oripeaux de l’homme à ses pieds mais un mouvement dans l’eau l’obligea vivement à tourner de nouveau le regard vers Alexandre. Iceluy s’approchait d'elle, son corps se découvrant au fur et à mesure de son avancée et la situation devenait cocasse.

Elle avait chaud subitement. Faisant grand effort pour dominer les battements de son cœur, Andaine s’était baissée et avait ramassé la chemise d’homme qu’elle avait tendu vers le brun avant de se raviser. Un profond soupir s'échappa des lèvres minces.

Après tout si le Très Haut m’a donné des yeux c’est bien pour voir et ma foi Alexandre n’est pas mal fait de sa personne. Et pis je ne suis point une oie blanche. Et pis… et pis…*les yeux de la blonde venaient de se poser sur les eaux de la rivière*... Les nénuphars ! Mais oui... D’un point de vue médicinal, il fut déjà utilisé par certains médecins de l’antiquité pour ses propriétés sédatives de la surexcitation sexuelle. C’est pour cela qu’on dit de lui qu’il est destructeur des plaisirs et poison de l’amour.

Alexandre...

J'ai besoin de vos services ! Puisque vous êtes dans l'eau jusqu'à la taille – ce qui m'évite ainsy un bain forcé – Vous voyez ces larges feuilles en forme de cœur qui poussent en colonies, et qui couvrent une importante surface ? Les feuilles de nénuphar... Oui-dà. Là-bas. Auriez vous l'obligeance de m'en apporter quelques unes. Leur prescription est bien utile pour... *froncement de nez de la saumuroise* les femmes qui allaitent.


Et de rajouter devant l'air étonné du palefrenier.

Cette rencontre est fortuite je puis vous l'assurer. Je... Je suis venue chasser les sangsues. D'aillleurs regardez ce que dont ces petites bestes sont capables. *Andaine se tourne et montre sa jambe nue*. Savez vous que le nénuphar est bien connu pour ouvrir sa corolle à l’aube pour la refermer au crépuscule, seulement par beau temps, cependant. Symboliquement, il devint l’expression de la naissance du monde à partir de l’humide.


Citation:
Andaine sembla rebondir avec un aplomb déconcertant clouant le bec d'Alexandre.

Elle avait pas froid aux yeux la petite blonde et bien évidement ce trait de caractère ne pouvait que plaire au palefrenier.

Elle ramassa sa chemise commença à lui tendre puis tout d'un coup se ravisa en posant son regard mutin vers lui.

Elle lui demanda un service concernant des grandes feuilles vertes qui flottaient à la surface de l'eau, visiblement utile dans la confection de remèdes.

"Je vais aller en chercher pour vous Andaine, avec grand plaisir, mais je vous assure qu'un bain dans l'eau de cette rivière procure le plus grand bien, aussi je vous le conseille." répondit-il alors en souriant.

Elle lui montra alors sa délicieuse et fine gambette pour lui prouver le hasard de la rencontre et le bien fondé de sa présence. Elle reprit ensuite en faisant une explication botanique et poétique sur la plante en question.

Son parler était clair et soutenu et Alexandre y décela toute son érudition teintée de passion pour son métier de guérisseuse herboriste.

"Il est bien dommage que ces sales bêtes altèrent le grain de peau d' une si jolie personne, vous auriez du me demander, ma peau est moins fragile et laiteuse que la votre. Ces suceuses de sang s'y casseront les dents !!!!" dit-il alors en se marrant toujours en barbotant et oubliant un instant sa nudité devant la jeune femme.

Il se retourna alors et plongea en direction des nénuphars laissant apparaitre une bonne partie de son anatomie. Il recueillit alors quelques feuilles dans sa main à l'endroit indiqué puis il revint à la nage vers la rive et Andaine.

"Vous en aurez assez ? il s'agit bien de nénuphars ?" lui dit-il en lui présentant sa récolte.

"On fait un marché ? je vous échange ces feuilles contre ma chemise !!!! d'accord ?"

Il lui fit un grand sourire et attendit sa réaction...


Andaine a écrit :
Citation:
MessageSujet: Re: La rivière en bas des prés Ven 28 Mai - 19:30

Le brun avait plongé dans l'eau fraiche de la rivière laissant l'angevine quelques peu désabusée sur les bords de la rive. Andaine se mordillait les lèvres nerveusement. Les propos de l'homme étaient ils si innocents ? Hum... Que nenni ! La naïveté n'était pas un trait de son caractère. Adoncques, il devait s'agir d'un test... Juger jusqu'à quel point la jeune femme pouvait contrôler ce corps qui dysfonctionnait depuis quelque temps déjà. Des pensées à faire rougir les tomates effleurèrent l'esprit de la blonde.

Certes Alexandre je veux bien vous croire et serait prête à suivre vos conseils mais il me faudra attendre que vous ayez regagnez vos écuries. Je crains que l'eau au contact de ma peau ne s'ébullitionne... A ce propos...

Andaine interrompit le fil de ses « chastes »pensées et s'adressa au bourguignon en élevant la voix du fait de la distance qui les séparait maintenant.

Alexandre savez vous que les cellules des feuilles de nénuphar et les pétioles, les « tiges » des feuilles, ainsi que celles du rhizome stockent d’importantes quantités de gaz, oxygène et dioxyde de carbone. Il suffit de sectionner un nénuphar sous l’eau pour voir apparaître quantité de petites bulles d’air qui s’en échappent.

La saumuroise n'était point sure qu'il avait prêté attention à son babillage mais icelle continua à son attention.

Cet air pressurisé réparti dans toute la plante permet de gonfler les flotteurs de la plante, en particulier sur les feuilles dont la forme large et fine n’est pas tout à fait due au hasard.

Tout à bavasser, Andaine ne s'était point rendu compte que l'homme avait terminé et avait presque regagné la rive. C'est en entendant le son de sa voix qu'elle réalisa à quel point il était proche. Un large sourire éclairait son visage.

Si fait Alexandre ce sont des feuilles de nénuphars et oui... vous en avez suffisamment cueillies. Elles jouent un rôle d’écrans solaires. Leurs feuilles poussent l’efficacité jusqu’à être recouvertes d’une espèce de cire qui empêche l’eau de stagner sur les feuilles ; cette eau-là ne jouera donc pas le rôle de réverbérant solaire, ce qui sera tout bénéfice pour la plante. Tenez ! Bien voici votre chemise... Un échange est un échange... Couvrez vous vite !

Andaine tendait les deux mains vers le palefrenier, l'une pour donner et l'autre pour recevoir, les yeux rivés sur le visage du brun.


Citation:
L'échange put donc avoir lieu comme prévu après qu' Andaine eut fini son exposé précis de l'herboriste experte qu'elle était.

Le large sourire qu'elle lui fit ne le laissa point de marbre car les rencontres qu'ils avaient eu jusqu'alors étaient toujours un peu tendues.

Le temps estival et le magnifique petit coin de nature redonnaient des couleurs aux humeurs et aux paroles et Alexandre n'allait point s'en plaindre.

Il s'avança vers elle du mieux qu'il put n'osant pas dévoiler toute son anatomie intime à la jolie blonde qui semblait avoir dépassé sa gêne. Il lui tendit à bout de bras les nénuphars et elle lui tendit la chemise blanche.

Hélas, s'avançant un peu trop hardi vers Andaine, il se rendit compte que l'eau était à mi-cuisse et dans un geste désespéré il abandonna la prise de la chemise et porta sa main sur ses parties viriles.

La chemise tomba à l'eau et il recula en emportant avec lui la guenille trempée.

Il la revêtit ensuite et revint vers Andaine en lui disant :

"Je pense que désormais la chemise que je porte ne sera pas très protectrice à tout point de vue dans cet état. Je vais à présent sortir de l'eau pour me sécher et revêtir braies et bottes. Vos nénuphars sont sains et saufs c'est bien là le principal."

Du coup il sortit de l'eau beaucoup moins précautionneux pour le regard de la Damoiselle en se disant que de toute façon pour une guérisseuse elle avait du en voir d'autres...



Andaine a écrit :
Citation:
MessageSujet: Re: La rivière en bas des prés Dim 30 Mai - 16:34

Il est vrai que lorsque la blonde trouvait sujet à matière, icelle partait dans des explications à n'en plus finir et sans chercher à prendre précautions oratoires tant et si bien qu'elle finissait par lasser ou même par endormir toutes les bonnes âmes de son entourage en fonction du contexte dans lequel Andaine se trouvait. Pour le bourguignon, la réaction avait été bien différente. Iceluy ne s'était point rendu compte qu'il venait de dévoiler au regard de la jeune femme des attributs masculins qui auraient pu effaroucher toutes damoiselles à la sortie du couvent.

L'angevine avait bien écarquillé les yeux mais ne s'était point déstabilisée pour autant. Après tout il ne s'agissait que d'un homme ! Certes mais, elle, n'est-elle point une femme ? Nonobstant la petite voix pernicieuse qui tentait à prouver que la copulation était dans les choses naturelles de la vie, Andaine poussa un profond soupir et effectua un mouvement agacé du poignet qu'elle tendait toujours bien qu'il venait d'attraper la chemise. C'est à ce moment que le palefrenier constata la délicatesse de la situation en lâchant maladroitement le linge pour se protéger un tant soit peu des prunelles de braises de la saumuroise.

Tandis que le palefrenier se revêtait de la chemise trempée et s'apprêtait à regagner la rive pour se vêtir convenablement, l'assistante guérisseuse s'était détournée et avait glissé les feuilles de nénuphars au fond de sa besace tout en remarquant l'agitation des sangsues qui semblaient ne pas apprécier leur nouvel environnement. Andaine s'était alors penchée sur sa cheville, avait constaté que la plaie saignait toujours et qu'elle ne pouvait point se botter en l'état. La salive du parasite empêchait le sang de coaguler et ne fallait pas arrêter le saignement car il permettait de nettoyer la plaie. Elle regagnerait donc la maison de la guérison le pied nu.

Le silence s'était de nouveau installé entre Andaine et Alexandre. Aucun froissement de tissus, aucun mouvement. Il devait être dans une intense réflexion ? Tant pis...

Pardonnez moi Alexandre je ne vous ai pas remercié pour la cueillette.

Est ce que je peux me retourner maintenant ?


Citation:
"Je vous en prie Andaine, ce fut un grand plaisir et un honneur de pouvoir vous servir.

Vous pouvez vous retourner à présent, me voilà revêtu de mes effets..."


Alexandre s'était habillé et sa chemise commençait déjà à sécher sur lui, le soleil et un léger petit vent aidant.

Il remarqua la plaie à la cheville d'Andaine.

"Mais vous saignez Andaine ??????? Qu'est-ce donc cette vilaine plaie ?"

Alexandre s'agenouilla pour regarder l'hémorragie de plus près...


Andaine a écrit :
Citation:
MessageSujet: Re: La rivière en bas des prés Mar 1 Juin - 11:41

Alexandre savait-il que poétiquement servir une dame voulait dire lui rendre des soins assidus ? Pour estre plus explicite il s'agissait de faire profession d'être son amant. Que nenni assurément ! Le dos tourné, Andaine ne pouvait voir l’expression de son visage. Et lorsqu’il l’invita à se retourner elle n’avait décelé aucune malice dans ses yeux sombres. Ah que la vie était douce les pieds dans l'herbe et les mains dans la terre fraîche !

Il était encore tost ce matin là. Malgré la fin de ce joli moy de may le fond de l’air s’était rafraichi, il paraissait plus transparent et un petit vent s’était levé, il descendait, signe de changement de temps dans les prochains jours. Quelques grenouilles coassaient et la vase au bord de la rivière sentait fort. La jeune femme s’était légèrement déplacée à senestre du bourguignon et pointait sa jambe vers la rive. Les prunelles de l’homme s’étaient posées sur la cheville de l’angevine. Questionnement et… n’était ce pas une pointe d’inquiétude qui transperçait dans sa voix grave ?

C’est une morsure de sangsue Alexandre. Rien de grave…

Le ton de la blonde se voulait rassurant mais le brun s’était déjà agenouillé examinant la dicte plaie.



Citation:
Alexandre approcha le visage de la plaie saignante sur la cheville de la belle blonde.

Certes, il avait déjà vu couler du sang au cours de sa vie mais souvent sur des morts et au cours de combats. Il s'agissait ici de sang bien rouge et liquide qui coulait sûrement sur la peau blanche de la cheville d'Andaine et jusque sur son talon. La couleur rouge tranchait fortement avec la fragile pâleur de sa peau.

"Permettez..." dit-il soudain.

Il déchira alors un pan de sa chemise humide au niveau de la taille et commença à nettoyer le sang qui tachait sa peau. Il fit des gestes délicats et évita la plaie volontairement pour ne point l'altérer un peu plus.

Sa peau était si pure et claire qu'on pouvait apercevoir les multiples petits vaisseaux sanguins qui parcouraient son membre. Il redoubla de délicatesse...

"Cela vous fait-il souffrir Andaine ?" lui demanda t-il en relevant les yeux vers son visage angélique.



Aeldred a écrit :
Citation:
MessageSujet: Re: La rivière en bas des prés Mer 2 Juin - 8:36

Cela faisait un moment qu'une paire d'yeux presque innocent observait le bain d'Alexandre. Quand la jeune fille vint le rejoindre, il observa de plus bel le garnement. C'est que ça faisait quelques temps qu'il n'avait pas été à la commanderie à proprement parlé, se complaisant à ne rien faire d'autre qu'un peu de chasse et de pèche l'oiseau, mais jamais rien ne l'empèche d'aller plus haut dans les arbres et de regarder ce qui se trame en bas.

Mais à force d'observer il se demandait quand cela deviendrait vraiment interessant. Oh bien sur il avait rit quand Ale avait fait tomber sa chemise. Mais maintenant qu'ils étaient sur la rive, il ne voyait plus rien. Grimpant d'une branche dans son arbre perché, il se pencha un peu plus. Mais la nouvelle branche n'avait pas la solidité voulue, et dans un craquement sinistre le garnement tomba.


Aaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaah fit Aeldred avant de faire Plouf en atteignant l'eau. Apeuré et se débattant l'enfant se voyait déjà mort noyé. Mais peu à peu les reflexes revenait et le garçon se mit à barboter et à cracher toute l'eau injustement rentré en direction de ses poumons.



Andaine a écrit :
Citation:
MessageSujet: Re: La rivière en bas des prés Mer 2 Juin - 10:52

Même si la jeune assistante guérisseuse n’ignorait point que les gestes du bourguignon allaient à l’encontre de ce qu’il convenait de faire en la circonstance, icelle n’avait fait aucun mouvement pour le repousser. Surprise par tant de délicatesse pour un homme si bien membru (chers lecteurs je parle de ses mains vigoureuses), Andaine s’abandonnait sous le flot puissant des sentiments qui l’agitait par le simple contact des doigts du brun sur sa peau.

Tout en observant Alexandre les yeux mi clos, l’angevine poussa un ardent soupir. Iceluy venait de lever son visage, dont l’expression calme et sereine demeurait assez impénétrable, vers le sien. Mais la voix du brun venait de la tirer de sa rêverie presque extatique. Que pouvait-elle donc lui répondre ? Si fait Alexandre je souffre de mille maux. Se crisper, grimacer… Elle n’avait jamais été bonne comédienne. Il finirait par s’en rendre compte.

Andaine allait lui répondre quand soudainement un affreux craquement se fait entendre et un énorme plouf retentit derrière eux. L’apprentie fit un bond en arrière repoussant brusquement le palefrenier pour se précipiter au bord de la rive et constater la chute d’Aeldred dans la rivière. Son premier réflexe fut de sauter dans l’eau et de nager vers l’enfant. Puis l’affolement avait cédé la place au soulagement lorsque la Blanche avait constaté que l’enfant était remonté à la surface et crachait toute l’eau qu’il venait d’avaler.

Aeldred…

Arf ! Ce n’était pas le moment d’abreuver le jeune garçon de questions.

Laisse toi faire et ne te débats surtout pas !

Se positionnant dans le dos de l’enfant et entourant de son bras sénestre sa taille, la jeune femme releva alors son menton et regagna la rive.

Alexandre aidez moi s’il vous plaist !


Citation:
Alexandre vit tomber du ciel un petit corps qui fit un grand "plouf" en atteignant la rivière. Il semblait arriver de nulle part et la surprise qu'il engendra fut totale.

Andaine sauta immédiatement dans l'eau et Alexandre réalisa alors que cette masse défiant les lois de l'apesanteur (pas très longtemps d'ailleurs !) était celle d'un enfant... Un enfant ! Bon Dieu ! Ce sacré Aeldred !!!

Alexandre fut appelé à l'aide par Andaine qui ceinturait déjà le petit corps en perdition dans l'eau claire. Il grommela (comme en sortant des tavernes) en pensant qu'il allait devoir se tremper une nouvelle fois.

Tant pis ! Il sauta dans l'eau à son tour pour rejoindre la belle intrépide et le turbulent garçonnet et entoura de ses bras les deux nageurs pour les aider à rejoindre la rive.

Ils revinrent les pieds au sec au milieu des hautes herbes et ils allongèrent Aeldred qui reprenait son souffle et se remettait de ses émotions.

Il s'enquit d'abord de la Damoiselle :

"Tout va bien pour vous Andaine ?" puis d'un air plus léger il reprit : "L'eau de la rivière est-elle à votre convenance ?"

Il lui sourit tout en repensant admiratif à son courageux sauvetage.

Puis il se tourna vers Aeldred :

"Alors mon petit ami on joue les écureuils qui veulent apprendre à voler et à nager ? Je crois que je t'ai déjà dit que parfois dans la vie, il faut se jeter à l'eau mais je crois que tu prends un peu trop la chose au pied de la lettre !!"

Alexandre éclata de rire et dut retirer sa chemise pour l'essorer une nouvelle fois conservant cependant ses braies humides sur lui, n'oubliant pas la présence de ses deux compagnons de baignade à ses cotés.

Ma foi les rayons presque estivaux du soleil finiraient bien le travail sur le tissu trempé...



Citation:
26 juin 1458

Le labeur de l'écurie l'ayant éreinté par cette chaleur suffocante, il se rendit avec hâte jusqu'au bord de la rivière.

Alexandre y trouva fraicheur et quiétude et n'y tenant plus, il retira ses habits, les laissa sur la rive et il plongea dans l'eau vive et revigorante.

Il se laissa couler entièrement dans l'eau vive pour se rafraichir le corps entièrement.

Il se prélassa un peu dans la rivière tout en cherchant une zone poissonneuse sur la rive près des endroits ombragés.

Il repéra les racines d'un platane qui se jetaient dans la rivière et dont la masse retenait avec solidité la rive de terre. L'ensemble formait un genre d'abri pour les habitants de la rivière et il entreprit de s'approcher avec le plus de discrétion possible.


Il avait déjà pêché de cette manière avec son amie Aure dans les eaux d'Albi et de Bourgogne et il mit en application la méthode ancestrale de prise de poissons.

Il s'immergea jusqu'au cou et attendit patiemment que la colonie aux écailles reviennent nager autour de lui.

Il vit passer près de lui quelques belles espèces et quand le moment fut propice il plongea les mains avec une rapidité sans égal pour saisir sa proie totalement surprise. Il lança le poisson sur l'herbe de la berge et recommença le procédé une nouvelle fois en attendant à chaque prise le retour au calme.

Quand il eut assez de poissons, il saisit une branche souple de saule pleureur et il la passa dans les ouïes ouvertes en liant les deux bouts pour en faire une anse.

Il sortit de son bain à la fois reposant et productif, se rhabilla et fila à la Commanderie pour y préparer un petit feu de bois.

Un petit repas de poissons grillés ferait le plus grand bonheur du palefrenier...


Avec la permission du JD Andaine

















































Alexandre.


Durant le printemps 1458 lors son séjour comme palefrenier à la Commanderie des Dames Blanches, Alexandre. fut missionné à la demande de ces dernières pour s'occuper d'un jeune orphelin, Aeldred, qu'elles avaient recueilli en leurs murs...


Citation:
Sujet: Re: Le grand pré Jeu 1 Avr 1458 - 21:01

Le travail de la journée une fois terminé, et le matériel nettoyé et rangé, Alexandre se rendit au grand pré pour attendre Aeldred comme promis.

Le soleil commençait à descendre franchement mais il éblouissait encore assez et réchauffait le visage d'Alexandre.

Il décida de s'allonger dans l'herbe folle en espérant voir la bouille de son jeune compagnon d'écurie et de sa fameuse fronde à la main.

Alexandre repérait au loin sur les cimes des arbres les troupes d'étourneaux qui se regroupaient en piaillant...



Aeldred a écrit :
Citation:
Le garçon a joué tout le reste de la journée. Oh bien sur, il s'est occupé d'aller voir les chevaux au pré, et a vérifié qu'aucun d'eux n'était malade, mais c'était un jeu pour lui que de slalomer entre les animaux dans le pré.

Maintenant, le nouveau jeu était celui ci : s'approcher de l'homme somnolent, et lui faire peur. Le garnement approcha donc par derrière, ses pas se faisant aussi silencieux que possible. La fronde prête, mais non chargée, il ne s'agissait pas de faire mal à son ainé. Pas après pas, la distance se raccourcit, et bientôt, une ombre commence à couvrir le visage de l'homme. Aeldred ne bouge plus, il va se réveiller en ne sentant plus le soleil, pense t'il. Mais rien, l'homme allongé ne bouge pas d'un poil de barbe. Alors la fronde se met en mouvement dans un long sifflement. Arrivé tout prêt, le garçon émet un grand cris de victoire tout en faisant tournoyer sa fronde.

Au loin, les étourneaux s'envolent dans la panique du môme. Drizz sur les talons du petit se met à courir vers eux sans que cela ne présente aucun risque pour les oiseaux tant l'animal est maladroit.

Le marmot rit, s'assoit et se tourne vers l'homme qui le regarde.

T'eu peur ? Il rit encore, puis montre le chien courant toujours

R'garde, l'Drizz l'fol il l'a tous f'p'tir l'z'oizeaux. C'pas grave, y'a d'l'pins 'ci 'ssi. T'veux ch'sser l'l'pin ou bin on 'ttend qu'ils r'viennent ?


Citation:
Le calme de la campagne environnante fut bientôt troublé par des bruits de pas sur le sol arrivant derrière Alexandre.

Il resta immobile laissant approcher la présence près de lui en se disant que le môme était finalement au rendez-vous.

Bientôt une ombre venant de l'ouest commença à recouvrir son visage et il entendit un grand éclat de voix auprès de lui et en levant les yeux il vit le gamin faisant tournoyer sa fronde au-dessus sa tête visiblement tout content de lui.

Alexandre soupira en regardant les oiseaux s'envoler de la cime des arbres où ils comptaient nicher pour la nuit.

Il regarda ensuite Aeldred qu'il voyait à l'envers et celui-ci l'air tout jovial et avec son charabia lui parla de chasser le lapin à défaut d'oiseaux.

Alexandre se redressa en remarquant le chien qui galopait dans tous les sens aussi dissipé que l'enfant qui l'accompagnait.

"Je crois mon jeune ami que ton cri sauvage a même fait fuir les "l'pins", comme tu dis..., lui déclara Alexandre doucement, en effet il va falloir attendre un peu que la nature retrouve son calme avant d'entreprendre quelconque prise. En attendant, assieds toi à mes cotés et dis moi comment tu es arrivé à la Commanderie et où sont tes parents..."


Aeldred a écrit :
Citation:
Le bonhomme prit un air triste, les lapins aussi étaient partis ? Qu'allaient ils chasser alors ? Mais l'homme ne semblait pas presser de voir ses exploits à la fronde. Peut être sa farce lui avait elle suffit ?

Finalement c'était une bonne idée de faire fuir les lapins et les oiseaux. L'homme semblait avide d'en savoir plus sur lui, et le marmot aimait beaucoup expliqué tout ce qui avait pu lui arriver.

Bin, t'sais j'pas vr'ment d'p'rents. 'fin j'crois, c'qu'l'mien, m'ont dit qu'j'vais ch'pas, 9 ans j'crois, qu'j't'ais 'ssez grand p'r'm'd'br'ouiller t'seul sur l'routes. On v'y'geait t'l'temps, 'lors c'm'a pas b'coup ch'gé t'sais. Sauf qu'j'd'vais tr'ver m'n'rriture t'seul. Même qu'c't'ait pas f'cile. 'lors, bin j'crois qu'j'fais d'b'tises. Comme j't'ais bon 'vec l'fronde, bin j'f'sais peur aux gens sur l'route, pour leur prendre leur pain.

Le garçon regarda ses pieds, et le bout de ses bottes perdus dans l'herbe de la pairie. Il soupira.

Pis, un jour, j'm'suis fait 'ttraper. C't'ait une dame, et pis l'fol là qu'court 'près l'z'oizeaux qu'on doit ch'sser. C'tte dame, l'était sp'ciale. C'que t'vois, elle 'vait un b'ton, et elle avançait grâce à lui. Elle 'vait un b'deau sur l'yeux 'ssi. 'lors moi j'm'suis dit qu'j'p'rrai f'cil'ment l'faire peur. Sauf qu'quand j'm'suis 'pproché, bin... elle s'vait qu'j'tais là. C'z'reilles qu'taient comme c'yeux, t'vois. 'lors elle m'a 'ttr'pé.

Une vague de tristesse passa sur les yeux du marmot assis dans l'herbe. Le chien le sentant surement revient vers eux

Pis, bin elle v'lait m'l'ver à l'p'lice, et m'mettre en p'son. Mais, c'est l'Drizz qu'a pas v'lu. J'pas p'quoi, il m'a aimé d'suite. 'lors, à la place, Mysouris, c'qu'c'tait ça s'nom à c'te dame, bin elle m'a d'mandé comme toi, où c'qu'ils z'étaient m'p'rents. 'lors j'lui ai dit. Et, elle m'a dit qu'si j'v'lais j'p'vais r'ster 'vec elle. Qu'j'p'rrai m'ger, si j'v'lais rien. 'lors moi j't'ais d'ccord. Elle 'ssi elle v'y'ageait t'l'temps. C'p'r ça qu'y'a eu l'ccident.

D'un bras rageur, l'enfant passa son bras devant ses yeux où perlaient des larmes, et fourra sa tête un moment dans la fourrure du canidé avant de poursuivre.

C'tait un m'tin. J't'ais d'rrière, et j'l't'endu. C't'ait une ch'rette. Vide. 'vec juste l'ch'vaux. Et... et... bin elle p'vait pas l'voir. C't'ait tr'tard. C'allait tr'vite. J'crié. Mais c'tait d'jà f'ni.

Ces mains étaient crispées dans le pelage de l'animal, à lui faire presque mal. Pourtant, il poursuivit tout de même.

J'pas c'mment, mais elle 'tait 'core en vie. Mais j's'vais qu'c'tait tr'tard. Elles l'ont qu'même r'm'né 'ci. C'que, Mysouris, c't'ait l'lieut'nant 'ci ! C'tait une d'la c'mmand'rie. Mais, j'vais r'son, c'tait tr'tard.

Réprimant un sanglot, il arrêta là cette partie de l''histoire pour conclure.

'près, j'crus qu'j't'ais 'ssez grand p'r vivre sur l'route t'seul comme elle f'sait. Mais, j'vais pas fait 20 lieues qu'j'm'suis fait v'ler m'pain. 'lors j'suis r'v'nu 'ci, et elles ont dit qu'j'p'vais m'ccuper d'ch'vaux si j'v'lais. V'là... c'tout.



Citation:
Alexandre écouta l'histoire de l'enfant qui soudain ne s'arrêtait plus de parler comme si il avait besoin de raconter ce terrible destin.

Des larmes coulaient sur ses joues rosies et il y passait le bras pour les effacer, comme on essaye d'effacer un passé morbide.

Alexandre suivait son récit en regardant le soleil se coucher et le ciel devenir plus sombre à l'est.

Il comprit que les Dames Blanches avaient, dans leur grande générosité, pris en charge cet enfant qui, ayant vécu à la dure jusque là, jouait un peu les fiers à bras.

Comme tous les enfants, bien que celui-ci fut presque arrivé à l'âge adulte, la sensibilité et l'émotion qu'elle drainait l'avaient emporté dans son élan.

Sans doute cela lui faisait-il du bien et puis cela permettait de resserrer des liens entres les deux garçons qui cohabitaient au haras désormais.

Il ne fit envers lui aucun signe affectif, pas de main sur l'épaule, pas de sourire compatissant mais il l'écouta attentivement jusqu'à la fin de son aventure. Alexandre ne voulait pas en rajouter et il voyait déjà que l'enfant s'était forgé une carapace face aux épreuves de la vie comme celle que lui aussi s'était forgé il y avait déjà de nombreuses années.

Mis à part dans les familles de la noblesse, il ne connaissait pas d'enfant qui avait une un début de vie cousu de fil doré. La famine, les maladies, le labeur harassant et les guerres étaient le quotidien de bien d'entre eux.

A la conclusion d'Aeldred, Alexandre le laissa reprendre son souffle et ses esprits. La nuit commençait à tomber et une belle lune blanche éclairait le pré devant eux.

"Ne bouge surtout pas Aeldred !" murmura Alexandre à l'enfant, "regarde bien devant toi, le beau lièvre qui pointe ses oreilles dans les hautes herbes à l'orée du bois... Je crois que la chasse est de nouveau ouverte mon jeune ami !"


Aeldred a écrit
Citation:
Plus un bruit, mais il fallait quand même agir avant que le lièvre ne s'enfuit, et avant que le chien fou ne revienne. Alors doucement la fronde vint prendre sa place dans sa main droite tandis que la gauche l'armait d'une pierre prise dans sa poche. Puis l'enfant se leva et bien campé sur ses pieds, il mit la fronde en action.

Un tour, deux tour et on lâche, à peine un sifflement qui se fait entendre dans le crépuscule. Le lièvre regarde, ne voit rien d'autre qu'un poteau dans le champ. Le sifflement se fait plus aigu, mais il est déjà trop tard, la pierre a fait son œuvre l'assommant d'un coup.

Un cri de joie retentit, tandis que le chien revient en jappant, l'enfant court jusqu'à sa proie inerte. L'attrapant par les oreilles, il le ramène jusqu'à l'homme.

T'vu ! J'l'eu ! Va 'voir mal au crâne qu'il s'r'veille hein. T'vu l'belle bosse qu'j'lui ai faite ? On l'r'mène ? J'peux l'g'r'der ?

Plus excité qu'une puce sur le dos du canidé, ou que le canidé se faisant piquer par une puce, le gamin ne tenait pas en place.



Citation:
Alexandre observa l'enfant agir. Il le suivit dans tous ses gestes et admira sa technique déjà pratiquée bien des fois.

La pierre fut lancée à une allure folle par l'arme du gamin et elle toucha son but avec une rare efficacité.

Aeldred bondissait dans tous les sens tel un cabri en rut et il courut vers sa proie en compagnie de son chien.

Il revint tout sourire auprès d'Alexandre en tenant le lièvre par les oreilles.

Citation:
T'vu ! J'l'eu ! Va 'voir mal au crâne qu'il s'r'veille hein. T'vu l'belle bosse qu'j'lui ai faite ? On l'r'mène ? J'peux l'g'r'der ?


dit il alors.

Alexandre le regarda, regarda le lièvre et se mit à sourire doucement.

"Je crois mon jeune ami que si tu souhaites un animal de compagnie il faille changer de méthode car j'ai bien peur que notre charmant lièvre n'ouvre plus jamais les yeux. C'est le comble pour un lièvre que de mourir du "coup du lapin" !

En attendant et en revanche il risque de nous faire un mets exquis pour le repas prochain ! Sais-tu préparer le lièvre Aeldred ?"
Citation:


Aeldred a écrit :
Citation:
Citation:
"Je crois mon jeune ami que si tu souhaites un animal de compagnie il faille changer de méthode car j'ai bien peur que notre charmant lièvre n'ouvre plus jamais les yeux. C'est le comble pour un lièvre que de mourir du "coup du lapin" !"


Faisant mine d'être triste le garçon observa les yeux vitreux du lapin, d'un air déçu.

Oh, t'm'pprendra à l'z'trapper sans l'tuer ? d'ccord ?

"En attendant et en revanche il risque de nous faire un mets exquis pour le repas prochain ! Sais-tu préparer le lièvre Aeldred ?"

Aeldred hocha vivement la tête, c'était tout de même pas là son premier lièvre. L'homme avait il déjà oublié que le marmot avait survécu sur les routes tout seul vivant de chasse et de rapines ? Les yeux soudain brillant, le môme dit

Hum j'sais. Faut l'd's'biller. pis 'suite on l'met sur un bout d'bois et au d'ssus d'feu, on l'fait r'tir. S'non faut l'faire cuire dans d'l'eau chaude, 'vec d'z'herbes.

Rien qu'imaginant ces mets simples, mais délicieux, l'eau venait à la bouche enfantine, qui en bavait presque.

On rentre 'lors ?
Citation:


Citation:
Alexandre ne fut pas surpris d'entendre que le débrouillard gamin connaissait la manière de dépouiller l'animal.

Il lui dit alors :

"Très bien Aeldred, voilà ce que je te propose, tu t'occupes du feu et de la cuisson et je me charge de dépecer la bête et de l'éviscérer."

De toute façon Alexandre ne lui laissa pas le choix et prit pour lui la sale besogne plutôt que de la laisser à l'enfant.

Il commença donc sa tâche méthodiquement avec son couteau habituel dont il avait meulé la lame sévèrement quelques jours auparavant.

Il retira d'un coup sec la peau du lièvre qui céda devant la force de l'empoignade. Son corps nu et sa position n'était pas sans rappeler à Alexandre les supplices qu'ils avaient vu commettre sur des hommes et des femmes au cours de ses "campagnes".

Il essaya de retirer ces visions de son esprit et il détacha le lièvre bien vite afin de ne penser qu'au mets qu'il préparait.

Il passa une broche en fer au travers de l'animal et il déposa la préparation à disposition d'Aeldred.

En cachette, il récupéra les abats de la bête qu'il déposa sur un linge propre avant de les enrouler à l'intérieur et de mettre le paquet dans sa besace.

"Aeldred !!!!! tout est prêt mon garçon !!! tu peux venir prendre la broche !!!!" lança t-il bien haut.

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blasone realizzato da Dama Puffetta in dono all'amico Alexandre. medalha oferecida por Dama Bandida Miranda Carvalho bannière réalisée et offerte par Dame
Claire_g













































Alexandre.


Printemps 1458 - Les écuries de la Commanderie des Dames Blanches à l'Ecu Vert


Citation:
Ainsi donc, Alexandre venait d'être officiellement engagé au sein des magnifiques écuries de l'Ordre.

Il découvrit avec des yeux ronds ébahis, l'immensité des lieux qui abritait les magnifiques chevaux des Damoiselles de l'Ordre.

Il y avait là une multitude de races abritées dans les box spacieux de l'écurie entièrement construite en boiserie sculptée avec goût.

Alexandre passe en revue tous les box en examinant un par un les chevaux présents. Il n'avait jamais vu de si beaux chevaux et il se demanda si les Amazones n'allaient pas chercher leurs montures sur les vertes prairies de l'Eden.

Il pensa qu'avec le travail que cette superficie allait lui donner, qu'il valait mieux prendre ses quartiers sur place et il se mit en quête d'un box libre pour y établir son couchage.

Il serait, pensait-il, ainsi présent sur les lieux en cas de besoin et les chevaux s'habitueraient à sa présence nouvelle.

Il trouva donc un box libre, tout au bout du bâtiment. Il en inspecta l'intérieur et il comprit vite pourquoi celui-ci n'était point utilisé. Un trou béant dans la toiture permettait d'apercevoir le ciel bleu sans nuage et devait bien sûr laisser passer la pluie les jours mauvais.

Il ne restait plus pour Alexandre qu'à colmater cette brèche avant de pouvoir en faire son logis...



Citation:
Alexandre entreprit de passer dans chacun des box pour y retirer la paille souillée et la remplacer.

Il venait de finir la consolidation du toit de sa partie d'écurie et il faillait maintenant penser aux chevaux.

Il prit en main une fourche et pénétra en premier lieu dans les box vides, profitant de la sortie des chevaux en mission avec leur cavalière, à l'entrainement ou au repos dans un pré.

Il nettoya méthodiquement chaque box et il amena le tout sur le grand fumier éloigné des bâtiments de quelques mètres.

Il ne trouva pas de brouette sur les lieux si bien qu'il dut effectuer de nombreux aller-retour.

Il réfléchissait pendant ce parcours au meilleur moyen de continuer les jours suivants cette tâche. Il se fabriquerait une charrette à bras, une brouette ou peut-être en trouverait-il une dans la vieille grange.

Il continua son labeur en entrant dans les box occupés et en admirant la robe et la constitution robuste des animaux de l'écurie. Il n'avait jamais vu de bêtes aussi magnifiques que celles là...



Aeldred a écrit :
Citation:
Le gamin était occupé à jouer dans le pré où paissait parfois les chevaux, quand il vit le nouvel homme des lieux avec une belle quantité de foin. Il n'en fallait pas plus pour le marmot qui puisât en ses poches une belle pierre. Presque aussitôt la fronde se mit en action et la pierre atterrit dans le foin avec un bruit étouffé, quand au foin lui il finit par terre pour une bonne partie.

Partant d'un grand et beau rire, le garnement se précipita vers le palefrenier qui devenait déjà rouge de colère.

J'li tir hein ? T'vu comment qu'j'vise bien 'vec l'fronde ?

Mais dans les yeux de son ainé il vit bien qu'il lui faudrait réparer les dégats de son jeu à présent. Aussi avant que l'homme ne puisse répondre il ajouta :
'ttend j'taide à r'masser et à c't'nuer !


Citation:
Alexandre fit tomber le fumier de sa fourche sous l'impact de la pierre.

Il fronça les sourcils et tourna la tête en direction du lanceur.

Aeldred...

Citation:
J'li tir hein ? T'vu comment qu'j'vise bien 'vec l'fronde ?


"Tu vises très bien certes mais es-tu là pour m'aider ou me mettre des bâtons dans les roues ?" lui répondit sèchement Alexandre d'une voix forte.

Le gamin vint alors vers lui un peu penaud mais toujours avec une lueur d'espièglerie dans son regard.

Citation:
'ttend j'taide à r'masser et à c't'nuer !


Alexandre le regarda amusé et tout en ramassant le fumier au sol et il lui dit :

"Vois-tu petit, l'étendue des lieux nous offre un dur labeur quotidien, et les chevaux ont besoin de nos bons soins journaliers. Connais-tu d'ailleurs cet adage ? :

«A toute ferme il faut un bon fermier :
A tout cheval un bon palefrenier. »

Je vais avoir besoin de ton aide mon garçon, il va nous falloir une brouette ou une charrette à bras. Sais-tu si il y en a une par ici ?"


Alexandre lui parlait en se rendant une énième fois vers le tas de fumier. Il déposa sa fourchée et il s'adressa à nouveau à l'enfant.

"Si tu veux ce soir, après l'Angélus et le travail, nous irons à la lisière du petit bois et tu pourras faire voler les plumes des étourneaux avec ton arme, tu es d'accord ?"
Citation:
Citation:


Aeldred a écrit :
Citation:
Rabroué, mais pas démoralisé le môme. Une brouette ? ça oui il savait où il y'en avait, mais pas sur qu'elle puisse servir pour le fumier.

Y'a d'brouette dans l'j'r'din. Mais j'sais pas trop si c'va leur plaire qu'leurs fleurs sentent l'f'mier 'suite. Mais s'tu veux j't'en fais une d'brouette !

Le gamin allait filer quand la proposition d'aller tenter sa chance contre les étourneaux le prit à revers.

Hum j'v'bien 'ller 'vec toi. J'veux t'jours 'ller jouer à faire peur aux z'oiseaux moi. J'vais faire l'brouette ! J'r'viens t'a l'heure d'ccord ?

Sans attendre la réponse, le garnement s'enfuit en courant se dirigeant vers la remise où s'entassait le bois utilisable ainsi que les outils adéquate.



Citation:
Alexandre essaya de garder son sérieux en écoutant le jeune garçon. Sa façon de s'exprimer était vraiment catastrophique et il devait faire un gros effort de compréhension.

Ce garçon semblait sorti du fin fond de la campagne auvergnate ou alors de la forêt, élevé comme un enfant-loup, un enfant sauvage...

Il lui aurait bien posé quelques questions mais il préféra le laisser aller à son idée de brouette. Sa vivacité d'esprit et son astuce tranchaient avec ses propos à moitié mangé.

Alexandre n'était point précepteur et il se disait que des Dames Blanches devaient s'occuper de son éducation.

En tout cas, le garçon savait user de la fronde et Alexandre se souvint de l'histoire de David et Goliath. Comme quoi il ne fallait jamais se fier aux apparences.

"Je te remercie de te charger de la brouette Aeldred, lança Alexandre, je sens que nos oreillers seront fait de duvet d'étourneaux ce soir !!"

Alexandre regarda le gamin partir vers la grange puis il retourna nettoyer les derniers box vides avant d'entreprendre ceux des Dames Blanches le lendemain...



Aeldred a écrit :
Citation:
La brouette enfin achevé, le marmot revint donc vers les écuries. C'est que ça lui avait pris plus de temps à réaliser qu'il ne pensait. Le plus dur étant de faire une roue qui tourne, sans frotter le dessous de la brouette et sans faire cahoter le tout. Enfin de compte, après bien des péripéties qu'il n'y a pas lieu de raconter ni ici ni ailleurs, l'engin fut prêt.

Muni de la bête, le garçon se précipita dans un bruit assourdissant de roue cerclée de fer sur les graviers de la cours pour atteindre les écuries. Drizz le fol, trouvé au passage fut bien content de finir la route dans le bolide. C'est donc un monstre à 4 pattes, 4 bras, 2 têtes et 1 roue qui arriva dans le matin ensoleillé.

Hey ! Ale' t'où ? J'suis r'v'nu 'vec l'brouette ! Et j'r'm'né l'chien d'ci 'ssi ! T'veux v'nir l'dire b'jour ? Faut qu'il t'c'naisse 'ssi. S'non il 'rait peur et il risqu'rait d'p'tir.

Levant la tête, le marmot aperçut l'homme perché sur le toit. Un jour, se dit il, moi aussi j'irai sur le toit (voir le sujet concernant le box d'Alexandre). Mais là j'vais ramasser le fumier. Sitôt pensé, sitôt partit. Le Drizz sautant de la brouette finie le chemin sur ses propres pattes, et sur les talons de l'enfant. Celui ci s'arma d'une fourche et alla poursuivre le travail commencé la veille par son ainé.


Citation:
Alexandre se retourna en entendant la voix du jeune garçon et ses phrases presque inaudibles du haut du toit de l'écurie.

Il écarquilla les yeux quand il vit que le gamin se pointait avec une brouette qui semblait sortir tout droit de l'atelier d'un charpentier et il faillit tomber du toit à la renverse.

"C'est toi qui a fait çà p'tit gars ????" s'exclama Alexandre. Le gamin avait l'air un rien fier et Alexandre ajouta en se marrant :
"Toutes mes félicitations mon garçon !! On va pouvoir faire quelque chose de toi si les petits cochons ne te mangent pas !!!"

Il fit un clin d'oeil à Aeldred et fut content de voir qu'il partait à la tâche aussitôt sans rechigner.

Décidément, Alexandre n'avait pas fini d'être surpris par l'efficacité de ce petit bonhomme...



Citation:
Alexandre se servit ce matin là pour la première fois de la brouette d'Aeldred. Voilà qui allait faciliter la vie de labeur et qui permettrait d'avoir une journée occupée à d'autres taches avec le temps gagné.

Il déplaça quelques brouettés de fumier jusqu'au tas éloigné puis il y déposa quelques bottes neuves en passant par la grange où elles étaient entreposées.

Ce faisant il cherchait Aeldred pour lui fixer rendez-vous au soir et aller plumer quelques étourneaux dans le grand pré voisin.

Il l'aperçut soudain près des portes des box des chevaux des Dames Blanches.

"Bonjour Aeldred, as-tu bien dormi ? Veux-tu m'aider à rempailler les box ?"

Citation:
"A tes chevaux tous les jours baille
Petit-à-petit foin et paille."


Alexandre avait décidé d'employer quelques adages de l'écurie pour "former" Aeldred, comme on lui avait demandé, et il pensait que de telles formules pouvaient rester dans un coin de l'esprit pour n'en ressortir plus tard que du bien.

"Ce soir avant le coucher du soleil nous nous rejoindrons au grand pré si tu veux bien pour faire la chasse aux étourneaux gourmands. Tu es d'accord ?"
Citation:



Aeldred a écrit :
Citation:
Les yeux encore embrumés, le petit homme faisait face au grand déjà en pleine action. Le ventre du garnement criait sa famine en de grognements dignes d'un ours, mais le marmot n'y fit pas attention. Les chevaux devait manger et boire eux aussi et cela avant que lui même aille chaparder des pommes et quémander un quignon de pain aux cuisines.

Alors, tandis qu'Alexandre s'occupait du foin des bêtes, le garçon le regardait se demandant ce qu'il pouvait faire.

Citation:
"Bonjour Aeldred, as-tu bien dormi ? Veux-tu m'aider à rempailler les box ?"


Un haussement d'épaule en guise de réponse, puis une négation de la tête pour l'autre réponse, suivit de quelques mots machouillés.

Nan t'd'brouille bien 'vec ma brouette.

Un cheval piaffa d'impatience dans le fond, l'enfant s'approcha de lui et le flatta. Il connaissait chaque animal ici, alors même qu'il ne savait pas leur nom ni qui en était les propriétaires. Lui leur parlait, les flattait et les comprenait. Doucement il murmura au cheval.

Toi t'soif hein ? Et t'veux t'n'avoine 'ssi. T'pa'r'tage 'vec moi l'voine ? d'ccord ?

Sans répondre à la dernière question de son ainé, le garçon alla à l'arrière, revint avec un seau dans chaque main, et entreprit d'aller les remplir puis de les déverser dans les récipients devant chacun des chevaux présents. Ceux en sortie avait leur bac dans le pré, et l'eau ne serait plus bonne le soir venu.

Puis une fois ce travail accompli, le petit alla chercher le grand sac d'avoine, et à l'aide d'une pelle doseuse profonde et adaptée à cette tâche, le garçon emplit chacune des écuelles (enfin l'équivalent chevalesque dont le nom m'échappe à l'instant et que j'ai la flemme d'aller rechercher). A chaque tête qui s'approchait pour manger, il donnait un nom de son invention, flattant l'animal le long de l'encolure, et encourageant celui ci à passer une bonne journée et à bien servir sa cavalière.

Lorsqu'enfin la tâche fut terminée, il rejoint Alexandre pour le regarder achever son oeuvre et lui dit :

P'quoi 'ttendre c'soir p'r'ch'sser l'z'oiseaux ? On mange un peu d'voine, et on n'va t'suite d'ccord ?

L'enfant émit alors un long sifflement, au bout duquel un aboiement lointain et s'approchant répondit. Alors il ajouta

Drizz l'est d'ccord lui !
Citation:


Citation:
Le petit s'évertua à s'occuper des chevaux des Dame Blanches comme il avait été prévu entre Alexandre et Aeldred.

Après tout, Alexandre n'était pas décidé à le contrarier et il continua le ramassage de la paille souillée pour l'amener sur le tas de fumier.

"Soins de la main et bonne nourriture
De ton cheval feront belle monture."
lança alors Alexandre à Aeldred qui partait vers les box.

Alexandre poursuivit sa tâche sans faiblir tournant et virant avec la brouette désormais bien utile.

Aeldred revint plus tard et lui proposa, avec son accent à couper au couteau, d'aller de suite à la chasse aux étourneaux.

Il n'avait pas répondu de suite à la proposition d'Alexandre mais il semblait avoir fait au plus vite son travail pour profiter du temps libre en chassant les volatiles.

"Nous irons ce soir comme prévu au pré, Aeldred, j'ai encore du travail ici. (HRP : Alexandre attend au pré...) Tu devrais laisser l'avoine aux chevaux et partager un peu de pain avec moi." dit Alexandre en ouvrant un paquet fait de tissu et rempli de morceau de miche légèrement rassie.

Il lui en proposa et il lui donna rendez vous au pré avant le coucher du soleil...





Citation:
Alexandre tout en promenant sa brouette s'entretenait avec Aeldred qui s'occupait des chevaux de son coté.

On aurait pu croire qu'il parlait dans le vide mais il était sûr que l'enfant l'entendait à défaut de l'écouter.

Au moins ces petits discours passaient le temps entre deux chansonnettes sifflotées gaiement.

"On ne doit rien négliger dans une habitation, et le goût d'un propriétaire se trahit jusque dans les détails les plus imprévus, les moins explorés.

Si donc vous êtes de ceux auxquels appartient la jouissance privilégiée, le gouvernement délicat des élégants quadrupèdes réduits par nous à l'esclavage du mors et du harnais, un de vos premiers devoirs, un de vos soins les plus dignes d'éloges, sera d'adoucir leur captivité, de veiller à leur conservation et à leur bon entretien, si étroitement liés à vos plus chers intérêts ; d'embellir enfin leur demeure, surtout quand elle fait partie de la vôtre.

Ainsi, ne fussiez-vous qu'un lieutenant de louveterie, n'eussiez-vous même qu'un seul cheval, il ne faudra pas que votre écurie, dédaigneusement reléguée vers les gémonies de la basse-cour, ait l'apparence négligée d'une étable, la forme sinistre d'un abattoir.

La propreté des abords, la pureté de l'air environnant, sont indispensables à la santé des chevaux comme à leur naturel susceptible.

Rappelez-vous les écuries d'Augias ; il ne fallut pas moins qu'un dieu pour les nettoyer, lequel dieu? Le grand
Hercule. Encore fut-il obligé, pour cela, de détourner un fleuve. Évitez cette extrémité,
et concluez de cet exemple à l'importance du précepte que nous énonçons.

Le cheval, comme le chien, est ami de l'homme. Il partage ses dangers, ses passions, ses plaisirs; c'est lui qui vous porte à la parade, qui vous rend vainqueur à la chasse, qui vous fait valoir à la promenade. Il accélère vos affaires, il vous élève au-dessus de la foule, il vous rehausse en présence de la dame de vos pensées.

Un gentilhomme bien appris doit, comme autrefois un bon chevalier, fréquenter, habiller, servir son cheval. Il faut donc qu'il puisse, sans compromettre ses bottes vernies, son costume du soir ou du matin, entrer et se tenir dans l'écurie.

Il faut qu'il puisse y introduire ses amis, y entraîner jusqu'aux clames. El pour cela il faut que l'écurie soit digne de ses hôtes, bêtes et gens. Elle sera luisante et parée à l'intérieur, et, au-dehors, pittoresquement placée à l'ombre des sycomores ou des acacias. Une eau courante en sera voisine. Les stalles seront nettes et ornées, les râteliers en bon état, le pavé limpide, les litières toujours fraîches. Les porte- selles imiteront celui dont nous avons donné le modèle ; et quand, pour panser le cheval, on le fera sortir de l'écurie, ce ne sera pas à des anneaux de fer grossièrement scellés dans le mur qu'on l'attachera, mais à ceux que supportent les têtes représentant notre gravure, afin que le noble animal , même quand on l'étrille, soit en présence de son semblable ou de son ennemi.

Faites tout cela; faites mieux si vous pouvez. Mais, parmi les embellissements que vous rêverez, gardez-vous d'oublier les Têtes à anneaux si bien modelées, et que vous fournira, dans toutes les variétés désirables,un bon maître de forges.

Avec une écurie ainsi décorée à l'extérieur, ainsi garnie au dedans, ainsi coquette, ainsi confortable, votre cheval sera heureux comme un palefrenier, et votre palefrenier sera fier comme un andalou."


Alexandre posa sa brouette un instant, pris une étoffe dans sa poche et essuya son front. Il se saisit ensuite de sa gourdasse toujours à portée de main et il s'enfila une rasade.

Il reprit :

"Tu vois Aeldred, j'ai appris aussi ces préceptes que l'on m'a récité aussi dans des temps anciens et je les redis aujourd'hui pour toi, pour ta vie future..." Il n'était plus très sûr que le môme l'écoutait encore.

Ce qui était dit était dit et après tout Alexandre n'avait jamais prétendu être un bon précepteur, il se contentait juste de répéter à l'enfant ce qu'on lui avait inculqué au cours de sa vie tumultueuse...

"Tu veux boire à ma gourdasse Aeldred ?"





Citation:
Le palefrenier Alexandre commença sa journée bien avant le lever du jour, quand sonnaient les laudes.

Il donna d'abord leur premier repas aux chevaux, qui saluèrent son arrivée de petits hennissements gourmands, puis il les sortit de leur box l’un après l’autre et les pansa.

La toilette terminée, il rafraîchit la litière et cura le box, avant d'y ramener son pensionnaire.

Le pansage était l'occasion d'examiner le cheval de près, de le soigner s'il devait l'être, de lui montrer de l'attention ou de lui changer un pansement.

On ne pouvait juger du travail du palefrenier au nombre de chevaux dont il avait la charge. Ce nombre variant d’une écurie à l’autre ne signifiait pas grand-chose.

Il était en effet moins contraignant de nourrir et de soigner une quinzaine de chevaux rustiques que d'avoir en charge une demi-douzaine de délicats pur-sang. Et dans le vaste haras "De Huy" résidaient de véritables petits bijoux.

Si la première partie de la journée de notre palefrenier était extrêmement occupée, il était ensuite beaucoup moins bousculé. Il lui restait à distribuer les autres repas aux chevaux - un, deux, trois, voire quatre, selon les sujets - et à entretenir les lieux ainsi que, bien souvent, la sellerie.

L'aide d'Aeldred à toutes ces tâches était précieuse malgré qu'Alexandre n'eut encore pas les autorisations des cavalières pour s'occuper de leur monture.

"Vois-tu Aeldred, l'image du palefrenier évoque trop souvent celui ou celle qui manie la fourche à fumier et la brouette. Il s'agit pourtant d'un personnage clé, puisque de lui dépend le bon état physique et moral des chevaux d'une écurie. Par ailleurs, le travail de palefrenier est souvent un profitable tremplin pour passer à un autre métier. Peut-être la forge pour toi et moi très bientôt, pourquoi pas..." dit Alexandre à son petit compagnon.

Il pensa alors qu'il ne lui avait point dit d'adage pour la journée :

"Palefrenier qui soigne dix chevaux ,
Doit renoncer à tous autres travaux."
conclut Alexandre en souriant.


Citation:
Alexandre leva la tête en entendant une voix qui venait vers lui et des bruissements de pas sur le sol sablonneux du haras.

Il s'arrêta un instant, profitant de cette pause pour s'essuyer le front.

Il vit alors trois Dames Blanches se promener dans les écuries et il reconnut ces trois Dames qu'il avait rencontré lors de sa présentation dans la salle commune.

Dame Atalante faisait visiter les lieux à Dame Auxane et Dame Alix, dans le cadre de leur formation, supposait-il.

Elles l'écoutaient attentivement et elles étaient toutes les trois très concentrées aussi ne virent-elles pas Alexandre.

Elles semblèrent se diriger plutôt vers la pièce rare des écuries, le cheval que tout le monde voulait voir de près.

Alexandre ne s'en approchait pas au risque de voir les sévères menaces lancées contre lui prendre forme et exécution.

Il continua son incessant nettoyage pour le bien être des chevaux et de leurs cavalières...







Aeldred a écrit :
Citation:
Le garnement avait filé depuis longtemps, laissant le "vieil homme" achever la tâche tout seul. C'est pas qu'il rechignait à l'ouvrage le môme, mais le discours de l'homme l'avait assommé bien mieux que le labeur et la chaleur printanière. Aussi, dès sa corvée achevé, le bonhomme avait filé sans rien dire et sans demandé son reste. Parbleu, il ne manquerait plus qu'il ne se fasse engueuler pour s'être ainsi éclipser, mais c'était sûrement chose impossible puisque si on se donnait la peine de le chercher, on le trouverait dans le près à vérifier chaque fer de chaque bête. Il en avait trouvé quelques uns qui méritaient d'être recloué.

Mais même de là, il entendait le voix forte du palefrenier qui le hantait et lui récitait il ne savait quelle leçon, comme s'il avait encore besoin d'étudier quoique ce soit ? Une chose pourtant l'avait marqué dans ce discours. Il convenait d'embellir l'écurie, autant que de s'occuper des chevaux. C'est vrai que l'écurie était un peu austère. De loin, si ce n'était les hennissements et l'odeur forte de cheval (et de crottin) qui s'en échappait, on eut pu la prendre pour une simple étable.

Alors, parcourant l'ensemble des équipements destinés à l'équipement des chevaux, le marmot trouva une bonne quinzaine de fers inutilisables, ainsi qu'un marteau et des clous de bonne dimension. Ainsi armée, le gamin s'en retourna décorer les larges portes de l'écurie. Et que je te tape du marteau par ci, et que je t'enfonce un clou par là. Bientôt les fers firent une belle haie d'honneur sur chaque porte. Il lui en restait un qu'il alla accrocher, juché sur une échelle au dessus de l'ouverture, pile au milieu dans sa largeur.


Citation:
Alexandre était à la tâche avant le lever du soleil. Il s'affaira au nettoyage quotidien et il donna le premier repas des chevaux.

Ce faisant, il trouva l'ambiance de la Commanderie bien silencieuse et le silence inhabituel qui y régnait le troublait un peu.

Il entendait souvent d'habitude quelques voix féminines de passage derrière le haras, la poulie grinçante du puits, quelques pas sur les graviers de la cour intérieure ou des bruits de fer de l'armement qu'on préparait.

Ce matin là il n'en fut rien.

Il aperçut Aeldred, lui aussi au travail et, après lui avoir souhaité une bonne journée lui récita un de ses petits adages préférés :

"En amis traitez vos chevaux,
Compagnons de tous vos travaux."


Aeldred feignait de ne point entendre ses sempiternelles et rébarbatives locutions et il continuait sa tâche sans mot dire.

En tout cas, Alexandre avait remarqué que son laïus sur la décoration avait porté ses fruits et il félicita Aeldred d'y avoir participé activement.

"Tout cela est de très bon goût mon petit ami et je pense que les Blanches en seront ravies. Hum..., en parlant de Blanches, sais-tu pourquoi la Commanderie est si calme ce matin, toi qui a des petites oreilles partout ?"


Aeldred a écrit :
Citation:
Rougissant de plaisir sous le compliment, le garnement failli tomber de son échelle. En descendant bien vite il vint se tenir près de son ainé.

Non j'sais pas où c'qu'elles sont l'blanches. Mais j'crois qu'y'en a qu'sont absentes d'la c'mmand'rie, c'p'r ça qu'c'fait pas d'bruit p't'être. Mais s'non t'as 'tendu p'r'ler ? Elles vont fair'un t'noi, 'vec l'ch'vaux et l'lances. J's'père qu'p'rra 'ller l'voir. T'sais Mysouris bin même s'elle v'yait rien bin 'l'vait qu'même g'gner à ça une fois. Mais j't'ais pas 'core là 'vec elle p'r l'voir. C'd'mmage, j'sur qu'c't'ait bien.


Citation:
Alexandre essaya de déchiffrer les paroles de l'enfant et il comprit au milieu de la bouillie de mots que les Blanches organisaient un tournoi.

Si le travail n'était pas trop important ce jour venu, il demanderait la permission à Damoiselle Lulue pour assister aux joutes et se faire une idée sur les combattantes réputées redoutables...

"Tu dois avoir raison Aeldred, sans doute sont-elles déjà en plein préparatif pour ces combats..."répondit-il hésitant.

Le peu d'activité qui régnait dans la Commanderie alors, laissait Alexandre dubitatif et cette version lui convenait qu'à moitié...


Citation:
Alexandre continuait sa tâche quotidienne sans faiblir et avec une assiduité qui l'étonnait lui-même.

Les levers étaient difficiles d'autant que rien ni personne ne lui indiquait le moment où il devait ouvrir les yeux.

Seul le son presque imperceptible de la cloche de l'église lui rappelait que le labeur matinal le requérait.

Le nettoyage des box n'étaient pas des plus plaisants mais la proximité des chevaux et leur façon de passer leur tête par dessus son épaule pour le saluer lui donnaient du courage et de l'envie.

On eut pu dire en le voyant se mouvoir parmi les chevaux qu'Alexandre était devenu leur ami, le compagnon quotidien de leur bien-être, tout comme Aeldred qui virevoltait de box en box.

Il l'entendait parfois remuer dans le box voisin et il profitait de sa proximité pour lui lancer un adage, leçon toujours utile dans les écuries :

"A l'écurie , attachez vos chevaux :
Qu'ils soient libres seulement aux champeaux."


Puis il continuait son travail, espérant que l'enfant profitait un peu de ses conseils...


Citation:
Les visites à l'écurie se faisaient de plus en plus rares presque aussi rare que la présence d'Aeldred qui avait du fuguer ou bien qui se terrait dans une cabane au coeur des bois.

Bref, le travail d'Alexandre se faisait tous les jours dans une certaine solitude bien que la compagnie des chevaux fusse fort agréable.

Il se trouvait aux abords des écuries quand il entendit soudain des pas souples mais déterminés venir vers lui.

Damoiselle Lulue lui faisait l'honneur d'une visite et après les salutations d'usage, elle fit savoir à Alexandre la raison de son passage.

Lulue disait avoir trouvé un Maître Forgeron , en la douce personne de Mélusine, et celle-ci se proposait de débuter l'enseignement promis.

Elle lui demanda s'il possédait des gants et un tablier et Alexandre dut répondre qu'il n'avait jamais eu pareil équipement en sa possession.

Elle lui demanda donc de lui donner sa taille et Alexandre ne put lui répondre avec exactitude.

Lulue lui ordonna alors de se placer contre une des portes des box, les pieds joints, le torse bombé et le dos droit. Il s'exécuta sans mot dire.

Elle mesura donc sa personne et fit d'autres petites mesures de couturière sur lui qu'elle nota aussitôt. Elle lui fit part alors de sa taille exacte mais Alexandre savait déjà qu'il possédait une taille au-dessus de la moyenne des autres hommes. Alexandre profita de la proximité de la Damoiselle pour humer son doux parfum et profiter d'une présence féminine devenue si rare...

La docilité avec laquelle il se laissa faire en obéissant à chacune de ses demandes pendant la mesure dut éveiller des soupçons car elle lui fit part de son étonnement de le voir ainsi se laisser faire.

Alexandre lui répondit qu'il avait pour habitude d'obéir aux ordres et qu'étant sa supérieure hiérarchique, il ne dérogeait pas à la règle avec elle.

Elle le remercia et le salua avec toute sa courtoisie habituelle et Alexandre en fit de même. Elle lui précisa que l'apprentissage à la forge commencerait bientôt.

Il la remercia avec une extrême sincérité et elle s'en retourna dans ses appartements...


Baile a écrit :
Citation:
Ca y est, c'est bon, c'est le jour ! Elle avait enfin trouvé le temps et le courage pour aller voir Alexandre aux écuries. Non non non, mille fois non, pas le courage d'aller voir le nouveau palefrenier parce qu'il lui faisait peur! Mais bien le courage de se dire que finalement, il n'était peut-être pas si haïssable que ça même s'il était un homme, et que ben peut-être, juste peut-être, il pouvait l'aider à réaliser un de ses rêves concrets...

La voilà donc en marche vers le lieu où elle pensait le trouver, pleine de cette énergie qu'on a toujours en début de nouveau projet, répétant dans sa tête diverses phrases d'introduction, sans qu'aucune ne la satisfassent réellement. Comment faire comprendre au jeune homme ce qu'elle voulait, sans lui faire croire qu'elle le trouvait d'un coup sympathique et intéressant?
Elle allait devoir faire preuve d'une énorme maitrise de la science du langage, là... Pas que ça lui aurait déplu, en d'autres circonstances, mais dans sa misandrie profonde, elle pouvait compter sur les doigts d'une main les hommes qui avaient trouvé grâce à ses yeux, et il n'en restait plus que deux pour qui elle ferait tout ou presque... Et aller parler à Alexandre pour lui faire une demande personnelle relevait tout simplement de l'exploit pour qui connaissait un peu la Baile.

Elle arriva aux écuries sans avoir réussi à jeter son dévolu sur une quelconque phrase de prise de contact. Elle jeta quelques coups d'oeil rapides, ne distingua pas de mâle à première vue, et lança du coup un retentissant
Y A QUELQU'UUUUUUUNN? Alexandre, z'êtes lààààà?


Citation:
Un appel déchira soudain le calme permanent des écuries de la Commanderie.

La voix puissante d'une Dame Blanche hélait son nom et il sursauta donnant du même coup une frayeur au cheval avec lequel il se trouvait dans un box. Il se fit projeter contre le mur du box par l'arrière train du cheval et il eut bien du mal à rétablir la situation, évitant de peu un sabot qui se levait subitement.

"HOOOOOO !!!!!! LAAAAAA !!!!! TOUT DOUX MON JOLI !!!!!!!!!!!!" dit-il d'une voix vive et rassurante au cheval afin de calmer ses ardeurs.

Après quelques tapes sur la croupe, le cheval redevint docile et Alexandre sortit du box pour voir qui était celle qui troublait cet endroit paisible et qui mandait sa personne.

"Je suis là Damoiselle !!" lança t-il afin d'être localisé...



Baile a écrit :
Citation:
Elle avait vraiment cru qu'un cheval lui répondait, prête à croire d'un coup aux animaux parlants, aux elfes, et à tout le reste, jusqu'à ce qu'elle reconnaisse la voix d'Alexandre, qui cherchait à contrôler la bête.

Oups.... J'vous ai peut-être dérangé?...

Elle s'avança vers le box d'où provenait la voix, et s'arrêta à quelques pas du palefrenier qu'elle détailla de la tête aux pieds. Elle retint avec grand peine une envie soudaine et furieuse de lui tapoter les vêtements pour retirer les quelques brins de foin qui y étaient accrochés, et qui perturbaient une maniaquerie esthétique qu'elle ne se connaissait pas... Elle finit par le ver la tête, presque rougissante .

Baile, appelez- moi Baile hein? Sinon ca n'va pas l'faire....

Elle s'approcha un peu plus du jeune homme et, prenant son fameux courage à deux mains, elle se lança:

Dites... J'aurais besoin de vous parler.. affaires. Est-ce que c'est l'bon moment, ou alors je reviens un peu plus tard? Non mais paske j'veux pas vous interrompre dans votre travail vous savez...

Elle était prête comme d'habitude à asséner son débit de paroles à la figure de son interlocuteur, mais quelque chose dans l'expression du visage d'Alexandre la fit cesser son bavardage. Ou alors c'était le sourire qu'elle avait cru voir apparaitre, et qui titillait sa fierté d'un coup. Toujours est-il qu'elle toussota pour s'obliger à retrouver le silence, et attendit la réaction de l'homme qui lui faisait face.


Citation:
Alexandre put apercevoir la personne qui le mandait : il s'agissait de Damoiselle Baile.

L' Apprentie s'approcha de lui et elle posa un curieux regard sur toute sa personne donnant l'impression qu'il arrivait d'un autre monde.

Il s'épousseta les manches et le devant de sa chemise pour être à peu près présentable devant la Dame Blanche.

"Bonjour Baile" lui répondit-il en souriant accédant alors à sa demande préalable.

Citation:
"Dites... J'aurais besoin de vous parler.. affaires. Est-ce que c'est l'bon moment, ou alors je reviens un peu plus tard? Non mais paske j'veux pas vous interrompre dans votre travail vous savez..."


"Je suis à vos ordres Baile, j'avais terminé, vous pouvez m'exposer votre requête..." dit Alexandre en se montrant dès plus agréable et disponible.
Citation:


Aeldred a écrit :
Citation:
Hurlant comme un loup, affrété du tablier et des gants de cuir au dimension d'Alexandre, on vit arriver un garnement courant vers le duo en pleine discussion. L'enfant s'arrêta net en voyant Baile, se souvenant que celle ci aux dernières nouvelles ne l'aimait pas beaucoup. Mais comme il ne venait pas la voir, il poursuivit son chemin, le sourire aux lèvres, cherchant à deviner quelle tête ferrait le grand palefrenier quand il le verrait ainsi accoutré.


Citation:
Le hurlement du loup vint interrompre la conversation en Baile et Alexandre et ils virent surgir Aeldred qui traversait l'endroit accoutré d'un tablier de forgeron et de gants bien trop grands pour ses frêles épaules et ses mains d'enfant.

Alexandre fit un large sourire devant Baile en se retenant toutefois de ne pas exploser de rire devant Baile et ainsi rester concentré à la demande qu'elle allait juste lui exposer.

Alexandre dit alors :

"Pardonnez moi un instant Baile...

Aeldred !!!!! Je vois qu'une vocation vient peut-être de naitre en toi, si l'habit et le métier te passionnent tu pourras me rejoindre à la forge plus tard et profiter ainsi des leçons du Maitre Forgeron !!!!

Comme dit le proverbe :

Citation:
Le destin souffle sans soufflet de forge.

"

Il regarda l'enfant disparaitre au coin des écuries puis il ajouta en murmurant à Baile :

"Cet enfant est espiègle mais possède néanmoins de réelles qualités qui ne demandent qu'à être exploitées..., Alexandre sourit et poursuivit la voix plus haute, De quoi vouliez vous m'entretenir Baile ?"
Citation:


Citation:
Une chaleur étouffante et soudaine s'était abattue sur la Commanderie et il convenait de sortir tous les chevaux des box afin de les mettre à l'air dans les prés ombragés.

Ce fut le principale activité matinale d'Alexandre qui dut faire de nombreux aller-retours pour le bien-être des animaux.

Quand tous furent au pré, il prit son échelle et grimpa sur le toit des écuries pour en retirer de chaque coté du bâtiment une partie de la toiture pour faire un courant d'air salutaire.

Si Aeldred avait été là il lui aurait dit :

Citation:
"Un fermier soigneux et capable
Introduit l'air dans son étable.
Il sait que tous les animaux
Se trouvent mal dans des fours chauds."


Le garçon avait disparu depuis plusieurs jours et il avait au moins évité cette nouvelle morale, seul moyen trouvé par Alexandre pour lui inculquer certaines connaissances.

Le soleil devenant insoutenable, il redescendit de son toit et il fila vers la rivière pour trouver fraicheur et aussi un repas pour le soir.

Du poisson ! Oui ! Pourquoi pas... il avait des vertus pour l'intelligence disait-on, çà ne lui ferait sans doute pas de mal.


Citation:






Citation:
Un calme devenu presque insoutenable s'était accaparé l'atmosphère des écuries où Alexandre errait désormais seul donnant les soins et la nourriture quotidienne des chevaux sans désemparer.

La solitude pour un cheval était chose néfaste, tout bon cavalier et palefrenier le savait, et pour un homme même habitué à fuir le brouhaha et les cérémonies, la solitude pouvait rendre plus ou moins mélancolique jusqu'à la folie.

Alexandre regardant les allées des écuries et des alentours désespérément vides se souvint d'une petite fable entendu au cours de ses voyages et narrée par un fervent aristotélicien, un curé, même, s'il se souvenait bien.

Il racontait ceci :

Citation:
"A ceux qui vivent des heures d’abandon et à ceux que lasse le quotidien… A ceux qui ont un jour risqué une promesse et qui savent combien il est difficile parfois de la tenir, quoi qu’il en coûte… A ceux-là et d’autres encore, je propose cette méditation en forme de parabole évangélique. A chacun d’en faire l’interprétation :

Un maître, partant pour un long voyage, confia à son serviteur la charge de ses chevaux. Il lui recommanda de prendre bien soin de ses bêtes dont il faisait sa fierté. Puis il s’en alla. Le palefrenier se mit à la tâche. Il dressa une clôture bien haute, apporta un abondant fourrage, remplit d’eau les bassins, et revint à la maison. Puis,trouvant le temps long et la vie bien monotone, il se mit à offrir ses services et ainsi trouva à se distraire.
Pendant ce temps, la nourriture venant peu à peu à manquer, les chevaux dépérissaient. Les plus jeunes franchirent l’un après l’autre la clôture et retournèrent à la vie sauvage.
Ne resta bientôt que la jument blanche. Se nourrissant d’une herbe devenue rare en son enclos et souffrant de solitude, elle perdait de jour en jour ses forces.

Le maître revint. Il aperçut son pré et s’étonna de l’absence du troupeau. Il interrogea son serviteur :
« Que sont donc devenues mes bêtes, jeunes poulains et étalons ? » Le palefrenier n’en croyait pas ses yeux et se défendit devant son maître, jurant de ses soins et promettant de trouver le voleur. Il battit la campagne et finit par retrouver les chevaux, les uns chez des voisins qui les avaient capturés et apprivoisés, les autres libres et bien loin des hommes. Le maître lui dit alors : « Je t’avais remis la garde de
mes chevaux et tu as déçu ma confiance. Va-t-en et retourne à tes occupations car je n’ai pas besoin de
toi. Désormais, je vais moi-même prendre soin de mon bien. »

Ainsi en est-il de tout homme qui perd jusqu’au souvenir de la confiance qui lui a été faite. Ce qui
n’est pas tout à fait donné finit par être définitivement perdu."



Alexandre sourit en repensant à cette fable et il se remit au travail jetant un nouveau coup d'oeil autour de lui, espérant entrevoir une silhouette...


Citation:














Citation:
Entrer dans un box pour le nettoyer. Changer la sciure et le foin, donc manier la pelle et la fourche en prenant garde de ne pas brusquer le cheval. Brosser sa crinière et sa robe, changer son eau, lui donner ses granulés, curer son pied... C’était le quotidien du palefrenier en général et d'Alexandre en particulier.

Un métier qui demandait une attention constante. On n’était jamais à l’abri d’un coup de sabot, par exemple.

Le cheval exigeait aussi une hygiène corporelle et des soins rigoureux. Il devait être bouchonné, massé, étrillé, brossé, lavé à grandes eaux : ce pansage durait une quinzaine de minutes par jour et il était indispensable pour les chevaux en stabulation. Les pieds faisaient l'objet de soins très attentifs : désinfection des coupures, élimination des corps étrangers. Des infections du pied déclenchaient des boiteries très difficiles à soigner. C'est pourquoi les chevaux étaient ferrés pour protéger les sabots.

Alexandre allait de box en box, ne ménageant pas sa peine et donnant les soins avec la même application pour chaque cheval.

Si le cheval était de mauvais humeur ou un peu excité, il lui parlait et lui caressait longuement l'encolure ou le museau. Si celui-ci semblait hors de forme ou apathique, il le regimbait en lui donnant de petites tapes dynamiques sur la croupe et en le bousculant un peu en riant.

Tous les chevaux des Dames Blanches étaient de véritables petits bijoux et il fallait bien reconnaitre qu'il était fait un véritable honneur à un valet de pouvoir travailler en ces lieux.

La chaleur gagna petit à petit les box et Alexandre dut se résoudre à se mettre torse nu ne supportant plus ses haillons épais et indélicats.

Il était temps à présent de mettre toutes les bêtes au pré pour leur éviter la chaleur insupportable des écuries en plein après-midi.

Ce fut lors de son entrée dans un des derniers box, qu'un des beaux étalons blancs eut une envie soudaine de jouer un peu avec le palefrenier le forçant à s'assoir dans la paille en appuyant sa lourde tête sur l'épaule d'Alexandre. Les jours passés en compagnie des chevaux faisaient accroitre une complicité certaine entre eux et le palefrenier et Alexandre se laissa entrainer au bon vouloir du cheval taquin.

Il eut le droit de se faire débarbouiller la moitié du visage par la langue râpeuse de l'animal et Alexandre lui chatouilla alors les naseaux avec une poignée de foin. Le cheval fit alors un pas en arrière laissant Alexandre se remettre debout puis vint donner de petits coups de têtes dans les épaules vigoureuses du palefrenier.

Alexandre prit l'animal par la muserole du harnais et le fit sortir du box, puis il sauta sur son dos et l'enfourcha pour le mener au pré. La chose était inhabituelle mais le cheval semblait manquer de monte et Alexandre se permit d'y remédier un instant pour la bonne santé morale du cheval.

Le bel animal se laissa mener sans peine au pré où il dut rester pour la journée. Alexandre descendit, tapota avec fermeté le museau de l'étalon joueur puis s'en retourna terminer ses tâches matinales.

Cette petite escapade rompait un peu la monotonie des journées du palefrenier...


Citation:
Les soins de la matinée étant à présent achevés, Alexandre observa de près les montures les plus remarquables de l'écurie.

Bon nombre était arabe ou espagnol et leur fougue à l'ouvrage et au combat tranchait avec le calme dont ces chevaux faisaient preuve au repos.

L'intelligence de ses bêtes troublaient parfois Alexandre qui en apprenait toujours plus au jour le jour sur leur comportement.

Il se souvenait de ce qu'il avait entendu au cours de ses nombreux voyages et campagnes lorsque que les plus émérites des cavaliers faisaient l'éloge de leur destrier.

Un Normand de Lisieux parlait ainsi en ces termes :

Citation:
"Le cheval espagnol n’était pas le seul étalon méridional employé au croisement de la race normande : les chevaliers chrétiens ramenaient encore des diverses croisades un nombre considérable de chevaux orientaux ; nous en avons la preuve, entre autres par les deux coursiers de Richard Coeur de Lion, achetés par lui dans l’île de Chypre et chantés par les poètes du temps.

Voici la traduction rimée d’une des strophes qui leur ont été consacrées :

Aucun ne peut les égaler,
Soit dromadaire ou destrier ;
Chameaux courants, chevaux du Maure,
Sont loin d’aller si vite encore ;
Aussi pour mille bons ducats,
On ne les aurait certes pas."



La beauté et la complicité avec l'homme de ces chevaux s'étaient forgés au fil du temps, au gré des voyages et de l'histoire de l'homme et de ses conquêtes.

Alexandre tapota sur le museau de l'étalon qui avançait la tête vers lui, il lui donna une poignée d'avoine et le félicita pour sa bonne tenue.

Il avait vraiment l'impression parfois d'être mieux compris par les chevaux que par ses congénères...


Citation:











Citation:
Les journées se suivaient et se ressemblaient à quelques exceptions près et les visites toujours très agréables de Andaine et de Lulue.

Elles passaient régulièrement le saluer poliment et prendre de ses nouvelles. Alexandre appréciait bien sûr ces visites et les sourires qu'elles lui offraient.

Il avait cependant l'impression que la Commanderie se vidait et que les Blanches qui partaient n'étaient point remplacées. Il regardait le nombre impressionnant de box et constatait le désert qui s'installait en ces lieux.

La campagne de recrutement des Blanches était un bon moyen d'attirer de nouvelles recrues et lui-même en avait placardé dans les lieux où il était passé.

L'activité des écuries étant en baisse, il lui vint à l'esprit l'idée de pouvoir reproduire les chevaux ici afin de commercer les poulains qui seraient issus de races exceptionnelles et dont les bénéfices ne pouvaient qu'être appréciable pour l'Ordre.

L'adage qui courait souvent dans les haras le précisait bien :

Citation:
Elevez dans vos écuries
Espèces de bêtes choisies.
Vos élèves très recherchés
Vous seront partout bien payés.


A la prochaine visite de Lulue à l'écurie, il soumettrait son idée à la Scribe...


Citation:




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blasone realizzato da Dama Puffetta in dono all'amico Alexandre. medalha oferecida por Dama Bandida Miranda Carvalho bannière réalisée et offerte par Dame
Claire_g






























































































































































Alexandre.


Autun, le dix-neuvième jour du mois de juin de l'an de grâce mil quatre cent soixante deux

Lettre écrite aux instances du tribunal de Bourgogne

"Bonjour,

Je pense que tout le monde s'en moque, mais je viens d'être fauché aux abords d'Autun alors que je ramassais des herbes médicinales et le tout par une armée composée de gens très courageux s'en prenant à quatre contre un à un homme désarmé.


Citation:
19/06/1462 04:08 : Votre arme* a été détruite.
19/06/1462 04:08 : Cuche vous a porté un coup d'épée. Vous êtes mort au combat.
19/06/1462 04:08 : Nolweenmonnier vous a porté un coup d'épée. Vous êtes mort au combat.
19/06/1462 04:08 : Nolweenmonnier vous a porté un coup d'épée. Vous êtes mort au combat.
19/06/1462 04:08 : Cuche vous a porté un coup d'épée. Vous êtes mort au combat.
19/06/1462 04:08 : Mogi vous a porté un coup d'épée. Vous êtes mort au combat.
19/06/1462 04:08 : Cuche vous a porté un coup d'épée. Vous êtes mort au combat.
19/06/1462 04:08 : Nolweenmonnier vous a porté un coup d'épée. Vous êtes mort au combat.
19/06/1462 04:08 : Vous avez été attaqué par l'armée "Cuche toi ou dis Adieu à tes burnes!" dirigée par Cuche.


Je désire déposer plainte auprès du tribunal de Bourgogne pour cette agression gratuite et injustifiée et je demande réparation pour le préjudice subi.

Je connais les quatre personnes qui m'ont asséné les coups d'épée donc inutile de me demander comment j'ai obtenu leurs noms.

Merci d'avance !

Que le Très-Haut pardonne à ces assassins leurs méfaits !"


* ma crosse de curé

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Claire_g










Alexandre.


Autun, le vingt-septième jour du mois de juillet de l'an de grâce mil quatre cent soixante deux

Lettres adressées à Rome :

Citation:
Bourges, le vingt-sixième jour du mois de mars de l'an de grâce mil quatre cent soixante deux

A tous les Eminents responsables de l'Eglise Romaine et Aristotélicienne

Je m'appelle Alexandre. et je suis curé de Bourges, en Berry, depuis ma nomination par Monseigneur Angelo.

Je suis originaire d'Autun où je fus curé de paroisse avant l'arrivée des hérétiques et anti-Rome aux postes In Gratibus du clergé.

Toute la Bourgogne est sous le joug de personnes corrompues qui se disent croyantes mais qui rejettent Rome en bloc et sont pour la plupart excommuniés.

Leur intérêt est de tenir des postes pour assoir leur pouvoir et tenir les rênes pour lutter contre Rome.

Je reconnais avoir désobéi quelque peu à Monseigneur Aegon et avoir mené une résistance acharnée contre ces gens sans scrupule en demandant l'aide du Frère Ambroise qui a décidé de ne pas me suivre non plus dans mon combat.

Je suis triste, et le Très-Haut m'en est témoin, de constater que le diocèse et la cure d'Autun sont laissés à l'abandon et que seuls comptent à présent le pouvoir de l'or et de l'ambition politique.

Il n'y a plus de messe, plus de sacrement et les rares Fidèles Romains doivent vivre cachés et se taire.

La religion est bafouée et ce sont des ruines que nous trouverons bientôt à la place de nos églises, de nos presbytères et de nos diocèses.

Je vous écris donc avec le coeur et avec l'âme d'un fervent croyant et humble serviteur du Très-Haut et représentant de Rome, pour vous demander votre aide ou des solutions pour reprendre en main ce grand Duché et ce diocèse laissé à la dérive dans les mains d'hérétiques convaincus et avérés.

Ma tristesse et mon envie de servir le Très-Haut fait souvent place à la colère et je demande pardon à Dieu pour mon manque de tempérance.

Vous comprendrez que je suis écorché au plus profond de mon être et que ma demande auprès de vous est emplie d'un grand désespoir...

Dans l'attente d'une réponse ou d'une action qui saura redonner de l'espérance à tous nos Frères et nos Soeurs pris en otages, je vous prie de croire en ma fidélité la plus dévouée.

Merci d'avance !

Que le Très-Haut vous garde !

Père Alexandre.
Curé de la paroisse de Bourges
Diplômé du séminaire archidiocésain Saint Bynarr de Lyon


Lettre à l'attention de son Eminence Aaron de Nagan

Citation:
Autun, le vingt-deuxième jour du mois de juillet de l'an de grâce mil quatre cent soixante deux

Eminence,

Je vous souhaite tout d'abord la bienvenue en terre bourguignonne.

Je me présente, je suis le Père Alexandre. , actuel curé de Bourges In Gratibus et ancien curé d'Autun ma ville natale.

Je suis actuellement à Autun et sur les conseils de son Eminence Yut, je vous signale ma présence en la paroisse d'Autun, mon désir de reprendre le poste de curé In Gratibus à Autun, de pouvoir récupérer les clés du diocèse d'Autun (fofo annexe) et d'avoir l'autorisation de faire les messes dans la cathédrale Saint-Lazare.

Pouvez-vous me dire quels sont les projets de Rome concernant Autun, concernant l'hérétique évêque Théodomir et me concernant.

Je dois vous préciser que Frère Ambroise et Soeur Asselyne ont décidé de déménager pour Marseille eux qui étaient archidiacres du Diocèse.

Je vous précise aussi que l'Inquisition a ouvert une enquête sur moi suite à mes agissements dans la lutte contre les hérétiques et la diffusion de la Foi par tous les moyens.

Je suis prêt à répondre de toutes les accusations infondées.

Merci par avance Eminence de prendre en considération mon courrier.

Que le Très-Haut vous garde !

Père Alexandre.
Curé In Gratibus de Bourges
Curé Res Parendo d'Autun
Diplômé du séminaire archidiocésain Saint Bynarr de Lyon



Citation:
Autun, le vingt-quatrième jour du mois de juillet de l'an de grâce mil quatre cent soixante deux

A Son Eminence Yut
A Frère Ambroise,

J'espère que vous allez bien !

Je viens de terminer un entretien avec Son Eminence Arnault d'Azayes et celui-ci m'a donné l'autorisation de reprendre mon activité en la cure et le diocèse d'Autun.

Contrairement à ce que Frère Ambroise a pu me répéter encore jusqu'à la semaine dernière, il se trouve que l'interdit est levé et que je suis autorisé à faire la messe Res Parendo en attendant un poste In Gratibus à l'église d'Autun.

Son Eminence Arnault d'Azayes a dit, je le cite :

Citation:
« - L'interdit a été levé il y a des mois sinon une année, mon frère. Je pense que vous auriez toute votre place à Autun où il y a vraiment besoin de personnes motivées, et vous me le semblez."


J'espère que vous voudrez bien me rendre les clés des salles pour que je puisse travailler et recevoir les paroissiens.

Je suis à l'entière disposition de Son Eminence Aaron.

Que le Très-Haut vous garde !

Père Alexandre.
Curé In Gratibus de Bourges
Curé Res Parendo d'Autun
Diplômé du séminaire archidiocésain Saint Bynarr de Lyon
Citation:

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Alexandre.


Arnault d'Azayes a écrit:
« - Fort bien. Allez donc en paix, humble serviteur de Dieu. »

Un signe de croix plus tard, Alexandre était raccompagné à la sortie par un garde pontifical. Peu de temps après, l'annonce suivante paraissait :

Citation:




    Fiat justicia pereat mundus
    Verdict dans l'affaire Alexandre





    Nous, Son Éminence Arnault d'Azayes, Marquis d'Ancône, Seigneur d'Eyguières, Cardinal romain électeur de la paroisse de Saint Ripolin des Anges, Archevêque d'Arles, Premier vice-primat français, Légiste pontifical, Chancelier de Cyril Kad cardinal d'Azayes,
    En notre qualité de Chancelier de la congrégation de l'Inquisition,




      Suite à la plainte déposée à l'encontre du père Alexandre, ancien curé d'Autun et de Bourges, avons mené enquête et auditionné et suite à la procédure inquisitoriale ainsi menée, avons statué et ordonné, et par notre présent édit perpétuel et définitif, disons, statuons et ordonnons la culpabilité du père Alexandre. Le reconnaissons coupable d'insubordination caractérisée ; ne lui reconnaissons aucune circonstance aggravante ; et lui reconnaissons les circonstances atténuantes suivantes : repentir sincère ; serment de ne plus manquer à son vœu d'obéissance ; aide concrète apportée aux fidèles d'Autun et de Bourges ; volonté de continuer à servir les fidèles tout en respectant sa hiérarchie ; enfin, la déposition à sa décharge de l'illustrissime cardinal Aaron de Nagan, personnage à l'humour douteux mais à la bonne foi et à la mansuétude inénarrables. Ainsi, infligeons pour pénitence au père Alexandre le don de 50 écus à la ville d'Autun, cette somme devant être utilisée pour subvenir aux besoins des pauvres ; ainsi que la tenue par ses soins d'une messe Res Parendo dans chaque ville du diocèse d'Autun endéans les six mois.



    En foi de quoi, afin que ce soit chose stable et ferme à toujours, nous avons fait mettre et apposer notre sceau à cette présente annonce par nous faite et passée et donnée à Rome le vingt-cinquième jour du mois de juillet de l'an d'Horace MCDLXII, sous le pontificat de SS Innocent VIII.
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Citation:



















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    Alexandre.


    Citation:
    Autun, le vingt-cinquième jour du mois d'aout de l'an de grâce mil quatre cent soixante deux

    Bonjour Messire Bourgmestre,

    Je suis le Père Alexandre., curé d'Autun.

    Comme il me l'a été demandé par Son Éminence Arnault d'Azayes, j'ai fait un don de 50 écus à la mairie d'Autun et je dois vous préciser que cet argent doit servir à aider les pauvres de la paroisse.

    Je vous prie donc de faire bon usage de cet argent sous le regard bienveillant de notre Très-Haut.

    Je vous souhaite bon courage dans vos fonctions.

    Que le Très-haut vous garde !

    Père Alexandre.



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    Alexandre.


    Lettre envoyée à Son Éminence Arnault d'Azayes.

    Citation:
    Autun, le vingt-deuxième jour du mois de janvier de l'an de grâce mil quatre cent soixante trois,

    Eminence,

    Je vous écris pour vous rendre compte de la fin de ma période de pénitence que vous m'aviez ordonné de faire.

    Voici le cheminement accompli pendant ces derniers mois conformément à vos instructions :

    Citation:
    MESSE DU DIMANCHE 14 SEPTEMBRE 1462 A DIJON
    MESSE DU DIMANCHE 5 OCTOBRE 1462 A AUTUN
    MESSE DU DIMANCHE 16 NOVEMBRE 1462 A CHALON
    MESSE DU DIMANCHE 30 NOVEMBRE 1462 A SEMUR
    MESSE DU DIMANCHE 18 JANVIER 1463 A MOULINS


    Citation:
    Autun, le vingt-cinquième jour du mois d'aout de l'an de grâce mil quatre cent soixante deux

    Bonjour Messire Bourgmestre,

    Je suis le Père Alexandre., curé d'Autun.

    Comme il me l'a été demandé par Son Éminence Arnault d'Azayes, j'ai fait un don de 50 écus à la mairie d'Autun et je dois vous préciser que cet argent doit servir à aider les pauvres de la paroisse.

    Je vous prie donc de faire bon usage de cet argent sous le regard bienveillant de notre Très-Haut.

    Je vous souhaite bon courage dans vos fonctions.

    Que le Très-haut vous garde !

    Père Alexandre.




    Je précise que pendant cette période je n'ai cessé de prier le Très-Haut et de servir les paroissiens d'Autun. Mon chemin de pénitence n'a pu être possible qu'avec l'aide de d'une de nos Fidèles d'Autun, Damoiselle Coco, qui m'a escorté sur les chemins dangereux de Bourgogne et du Diocèse d'Autun.

    Soyez sûr de ma fidélité et de ma foi et croyez bien en mon dévouement dénué d'intérêt.

    Que le Très-Haut vous garde Eminence !

    Père Alexandre.
    Curé d'Autun
    Citation:




    Citation:















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    Pere_alexandre.
    Pere_alexandre.


    Citation:
    De nous, Eilinn Melani, Evêque d'Autun,
    A l'assemblée des fidèles.

    Nous avons appris avec une grande tristesse les exactions d'Alexandre., curé d'Autun. De la tristesse car il est toujours regrettable de voir un de Ses enfants se détourner de Lui, pour servir ses ambitions, ou celles de compagnons peu recommandables.

    Nous démettons dès à présent Alexandre. de sa cure d'Autun, pour que ses idées pernicieuses ne nuisent pas aux fidèles, et l'invitons à se ressourcer dans la prière, pour comprendre l'étendue de ses actes, et à Lui demander pardon.

    Nous transmettons également ce cas à des instances plus hautes, pour qu'ils décident de sa place au sein de la communauté aristotéliciennes.

    Rédigé à Dijon le 20 Mars 1464,
    [/quote]

    Citation:
    Mon(Ma)seigneur,

    J'ai pris note avec attention de votre affichage et je me demande bien de quelles exactions vous parler ???

    Je vous demanderai aussi de bien vouloir me présenter de soit disant propos pernicieux adressés à mes paroissiens ?

    Est-ce à dire que vous me défroquer ? Est-ce à dire que je ne suis plus curé In Gratibus ?

    Votre affiche, bien tapageuse et non objective, n'est pas vraiment explicite pour moi.

    Dois-je vous rendre mon matériel ? Soutane, croix aristotélicienne, Livre des Vertus et tous mes autres habits de rituel ?

    Pardonnez moi de vous répondre par cette voie d'affichage mais visiblement vous ne cherchez pas à me rencontrer.

    P.S. : merci pour tous vos soins sur le champ de bataille, je me sens déjà bien mieux.

    Que le Très-Haut vous bénisse !

    Père Alexandre.
    Curé d'Autun


    Eilinn_melani a écrit:
    Citation:
    A Alexandre.,
    Il m'a été rapporté par mes supérieurs vos actions avec une bande criminelle, et la Primauté de France a décidé de vous n’étiez plus digne de servir la Saint Eglise Aristotélicienne Romaine.
    Vous vous êtes détourné du Très Haut ainsi, et je ne puis permettre que vos idées puisse détourner d'autres fidèles de Dieu.

    Enfin, vous serez défroqué de votre cure d'Autun aussi rapidement que possible.

    Enfin, vos propos sont bien témoins que vous avez perdu l'esprit, vous me remerciez pour mes soins, tout en disant que je ne cherche pas à vous rencontrer.
    Je vous invite ainsi à la prière, pour qu'Il puisse vous pardonner et que vous retrouviez le sens commun.

    Eilinn Melani
    Citation:











    Citation:
    Mon(Ma)seigneur,

    Je suis heureux d'apprendre que vous écoutez les ragots et les commérages. Les témoignages de gens morts sont encore plus troublants pour moi mais apparemment je suis le seul.

    Mes idées sont toujours les mêmes et mes paroissiens ne se détournent pas de la religion dans ma cure.

    Je suis heureux que vous réapparaissiez soudain car il me semble que vous avez brillé par votre absence depuis votre nomination.

    C'est sur que vu le nombre de messes que vous avez célébrées, vous ne risquiez pas de détourner les Fidèles.

    Vous allez être heureuse de récupérer le poste In Gratibus et j'espère que vous saurez bien faire vivre cette paroisse d'Autun avec ces pauvres âmes que j'ai perverti tous les dimanches lors de la messe !

    Bien sûr que le Très-Haut va me pardonner ! Si vous en doutez, c'est vous qui n'êtes pas digne de la Foi !

    Merci encore pour vos soins, je suis peut-être fou mais je suis droit dans mes bottes.

    Que le Très-Haut vous pardonne ! Ne vous en faites pas, je prierai pour cela !

    Alexandre.
    Curé défroqué par l'EA






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