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[RP] Début d'un long voyage

Petitemary03
[Ballade entre amis]


Il avait accepté de venir et rien de mieux pour faire plaisir à la blonde.
En écoutant attentivement Thomas, elle avait compris qu’il venait se balader dans un but précis, y trouver des plantes.
Mary marchait prudemment, elle ne voulait pas prendre le risque de glisser avec sa fille dans les bras, Laya quand à elle était là tout en vaquant à ses occupation de reniflage de sol, les suivants d'un pas plus ou moins long.

Il la faisait sourire, son attention était portée sur le sol à trouver ce qu’on pourrait appeler un trésor. Bien qu’elle soit prête à vouloir lui apporter son aide, difficile pour elle sans connaître l’apparence de la plante en question.

J’ai déjà entendu parler de cette plante, dit elle en ressassant ses souvenirs, si merveilleuse que son simple contact arrête les saignements... si j’ai bien retenu les dires de mon amie, ça pousse dans les terrain un peu acide et humide je crois non ?
Tout en suivant des yeux Thomas qui était absorbé par ses recherches, elle ramassa les fraises une à une que celui-ci lui avait montré et l’instant d’après le voici qu'il était en admiration devant un champignon.

Tout était bien placé dans le panier, ils avaient bien progressé dans la forêt et Thomas trouva enfin sa fameuse plante.
Elle écouta de nouveau ces explications, posant les questions nécessaires pour comprendre exactement ce qu’il racontait.
Quand il lui fit part de ces apprentissages sur l'herboristerie et les rudiments de la médecine durant ses années à l’orphelinat Mary comprenait à présent bien mieux son engouement pour toutes les vertus de la nature.

Oh je comprends mieux alors, il ne la regardait pas, à vrai dire, il posait rarement son regard sur elle, il devançait la ballade et Mary ajouta :
Mon époux et moi, nous avions ouvert un dispensaire pour apporter les soins nécessaires aux animaux blessés, même des humains y firent un tour pour soigner diverses blessures, elle avait le regard porté sur le sol à présent, certainement pour éviter de tomber. Je voulais m’intéresser de près à la médecine… avant que… enfin je n’en ai pas eut le temps.
Elle haussa les épaules et continua de suivre son ami sans ajouter un mot.

Ils venaient de quitter le sous bois et marchaient le long d’un sentier ensoleillé, l’ondulation des cheveux de Mary ressortait par la brillance que le soleil posait sur elle.

Oh et ça , vous connaissez ? dit-elle en s’accroupissant, de la mélisse, continua t elle à expliquer tout en posant une feuille de l’arbuste sur sa main, sans attendre la réponse de Thomas qui l'avait rejoint, on m’en avait conseillé durant ma grossesse, pour mes maux d’estomac et mes insomnies, cela m’a fait un bien fou, elle le regardait de sa hauteur de son agenouillement, sa fille contre elle en lui souriant chaleureusement.
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Thomas


[Après midi en fôret, suite.]

Oh je comprends mieux alors. Mon époux et moi, nous avions ouvert un dispensaire pour apporter les soins nécessaires aux animaux blessés, même des humains y firent un tour pour soigner diverses blessures. Je voulais m’intéresser de près à la médecine… avant que… enfin je n’en ai pas eut le temps.


Il ne savait trop que lui répondre, aussi lui sourit il timidement, et ajouta:

Si mes maigres conaissances peuvent vous être d'utilité, je les partagerai bien volontiers avec vous... Et puis, rien ne vous empêche de poursuivre des études...Plus tard.

Leur promenade continuait, paisiblement, et ne fût à nouveau interrompu que par le froû d'une mordorée (Bécasse des bois), picotant de son long bec souple le sol du sous bois, à la recherche de quelque lombric ou invertébré.

Il essaya de se faire le plus discret possible, fouillant du regard l'endroit d'ou provenait le bruit, mais l'oiselle les ayant sans doute éventés, un claquement d'ailes éleva à toute vitesse l'oiseau à travers les gaulis et la futaie, se perdant rapidement de vue.

Mary, quant à elle, continuait à marcher et attira son attention sur ce qui ressemblait à une des touffes de plantes sauvages qui vivaient dans les sous-bois.


Oh et ça , vous connaissez ? de la mélisse, on m’en avait conseillé durant ma grossesse, pour mes maux d’estomac et mes insomnies, cela m’a fait un bien fou.

En s'approchant, il remarque le grand bouquet de mélisse, sortit son couteau de poche, et en récolta la moitié de la plante, laissant à celle ci une chance de croître normalement, et les tiges à feuilles rejoignirent, au fond du panier, le reste des trouvailles de l'après midi.

Effectivement! Dit il. La mélisse est un excellent antispasmodique stomachique, un tonique cardiaque, et sa tisane possède des vertus calmantes et apaisantes, en sus d'être un excellent calmant pour les nerfs. Mais pour ce qui est de l'insomnie, je la traiterais plutôt avec des infusions de valériane, que de mélisse...

Leur conversation fut soudainement interrompue par un cri rauque et puissant, se modulant du grave à l'aigu, le brâme d'un grand cerf élaphe, un mâle à l'apogée de sa force et de sa puissance, qui attirait les biches et défiait tous ses concurrents.

Thomas se baissa soudainement, et indiqua à Mary de faire de même, pour ne pas être éventés, et avoir une chance de le voir.

À moins d'une demie lieue d'eux, au millieu d'une clairière ensoleillée en cet après midi, il lui indiqua la présence d'un animal de grande taille et portant une magnifique coiffure faite de grands andouillers, un cerf élaphe faisait la cour au petit harem de biches qui l'entouraient.

Venant du plus profond des bois, un second brâme fit écho au premier, et les divers appels se succédèrent durant un long moment. Ils eurent même le loisir de voir un combat, court et rapide, des prétendants aux biches.

Quand ils se relevèrent enfin, il se rendirent soudain compte qu'ils étaient restés ainsi subgugués par la beauté de ce qu'ils avaient eu la chance de voir pendant un long moment, car l'ombre commençait à gagner sur la lumière, une légère brume s'était levée. Il était temps de rentrer! Mais leurs coeurs étaient remplis d'une paix particulière: Ils avaient eu la chance d'assister au spectacle de la nature, dans toute son apogée.







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Petitemary03
[Fin de la ballade]

Ils avaient passés une bonne partie de l’après midi à se balader, cueillant ça et là les plante nécessaires à Thomas pour soigner son aigle blessé ainsi que certaines pour agrémenter leur repas.
Quand il lui fit signe de se baisser, elle se prit peur de ce qu’il pouvait bien se passer, ce cri rauque passant du grave à l’aigu ne la rassurait pas pour autant, mais le visage de Thomas détendu la rassura et se dit qu’il devait maitriser la situation. Elle serra Lélouna contre elle pour la rassurer à son tour
chutttt t’en fais pas ma chérie….
Le spectacle qui suivit était une rare chose qu’il fût possible de voir, Mary ne loupa pas une miette et resta les yeux fixent sur la scène.

Le soleil commençait à disparaitre derrière le haut des arbres qui leur faisaient face, ils comprirent que le temps n’avaient quand à lui pas cessé d’avancer et qu’il était temps pour eux de rentrer au campement.
Silencieusement, ils firent chemin inverse d’un pas plus pressant cette fois, ne s’arrêtant que rarement pour ramasser ce qu’ils avaient pu louper au premier passage.

La journée avait défilée ainsi, une âme reposée faisait présence en Mary, elle ne savait pas ce qu’il en serait le lendemain mais le soir venu elle se coucherait en paix.

Le camp était intact, pas de bêtes venues dévorer leurs victuailles, pas d’humains venus piller leurs quelques biens, tout semblait aller pour le mieux.





"Le silence, a dit quelqu'un, est une vertu qui nous rend agréables à nos semblables."
Butler (Samuel)

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Thomas


[Le temps qui passe.]

D'un septembre estival très ensoleillé, aux tièdes températures hâtant le mûrissement des fruits et baies sauvages, ils étaient passé à un octobre automnal, dont les brûmes du matin, piquantes d'un froid neuf, déshabillaient les arbres et arbustes de leur feuillage jauni.

Thomas s'absenta pendant trois jours, le temps de se rendre à la capitale ducale et d'en revenir à bord d'une grande roulotte de bois.



L'héritage reçu de ses parents adoptifs lui permit non seulement l'achat de la roulotte, mais aussi celui des deux percherons qui servaient à la tirer.

La roulotte, avec ses deux chambres, un petit coin cuisine et le salon avec cheminée, leur permettra de continuer leur route sans subir pour autant les assauts de l'hiver à venir.

Il ne manquait qu'un seul détail: Le berceau de la petite Lélouna... Aussi, au retour, il s'embaucha chez un des menuisiers du bourg, échangeant une journée de travail contre le bois et l'outillage nécéssaire à la construction du berceau. Une boutique de la ville lui fournit toute la literie et un très beau voile de Tulle.

La roulotte avait désormais une chambre avec berceau, et Lélouna pourra y dormir en toute commodité.


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Petitemary03
[Surprise d’un ami]

Les jours passaient ainsi, voyageant à droite, à gauche, vivant au jour le jour.
Les nuits s’étaient clairement rafraichies et Mary ne pouvait plus prendre le risque de dormir à la belle étoile à cause de Lélouna, bien trop petite pour subir ces basses températures, c’est ainsi qu’elle avait trouvé une petite auberge, accueillante, et y resta plusieurs jours. Ses chevaux pouvait se reposer un peu avant de reprendre la route et elle avait même pu rangé sa charrette à l’abri sans vider ce qu’il se trouvait dedans. Thomas étant parti sans trop expliquer sa raison, juste en précisant qu’il reviendrait vite, Mary n’avait pas d’autres choix que d’attendre, et hors de question de se croiser les bras. On lui avait recommandé une jeune fille, murement polie et apte à s’occuper de sa fille pendant que la blonde irait vendre son blé sur le marché, à la fraicheur matinale.

C’est ainsi que Mary rentrait à l’auberge, en début d’après midi, son stock s’étant bien écoulé, elle pouvait enfin retrouver sa fille et passer du temps avec elle.
Mais sur le chemin du retour, une roulotte trainée par deux percherons faisait face à elle, au premier coup d’œil Mary n’y porta pas trop attention et continua son chemin en fixant le sol et accélérant le pas.
Quand elle entendit un homme crier son nom, elle fut d’abord surprise se disant qu’elle ne connaissait personne ici, mais en relevant le regard, un sourire s’afficha sur son visage, contente de revoir son ami, elle se précipita à sa rencontre, le serrant dans ses bras, amicalement bien sûr !

Contente de vous revoir Thomas ! Elle disait ça en zieutant la roulotte, d’après l’expression de son visage, on pouvait comprendre qu’elle souhaitait en savoir plus.
Une visite guidée par son ami, toutes les explications sur ses jours d’absence, son héritage et l’idée de ramener cette roulotte pour en faire un logement de voyage.
Quand il lui montra le berceau, le cœur de la blonde fit un bond, très touchée par tout ça, gênée de ne pas pouvoir le remercier comme il se devait mais contente d’avoir rencontré un ami comme lui.

Merci Thomas, c’est très chaleureux, merci…





"Il n'y a pas d'amis, il n'y a que des moments d'amitiés."
Jules Renard

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Thomas


[La vie continue...]

Les jours passaient, et le temps était venu de libérér l'aigle de tout son bandage, car la fracture de l'aile avait eu le temps de se cicatriser.

Thomas commença par le nourrir à la main, équipé de son gros gant, avec des lanières de viande crue, car un rapace affamé était très souvent nerveux.

L'oiseau s'était peu à peu habitué à la présence humaine, sa méfiance naturelle face aux humains s'était un peu estompée et Thomas pouvait maintenant le nourrir, le caresser et le soigner sans avoir recours au chaperon et le gant n'était là que pour préserver des puissantes serres de l'animal.

Une fois l'oiseau nourri et calme, il fit appel à Mary, pour l'aider à le liberer de son pansement.


Si vous le voulez bien, nous allons le placer sur le touret, et, à l'aide d'une paire de ciseaux, vous allez couper toutes les bandes depuis son dos, pour éviter un possible coup de bec; Une fois les bandes éliminées, je lui tiendrai doucement les ailes collées au corps. Il est important qu'il ne batte pas de l'aile avant d'être sûrs que la fracture est totalement cicatrisée.

Dès que les bandes fûrent retirées, Thomas tint les ailes de l'aigle en place, et demanda à Mary d'étendre doucement l'aile droite de l'aigle, et de tâter le radius et cubitus, à la recherche d'une trace de la fracture, aussi fût il heureux qu'elle ne trouve rien.

Sa fracture est donc complètement réduite, et nous pouvons le laisser battre des ailes, mais en veillant à ce qu'il ne fasse pas encore un trop grand effort.

L'aigle remis sur son touret, Thomas alla chercher une peau de lapin qu'il avait préalablement bourré de paille et mise au contact d'un morceau de viande un peu faisandée, pour que la peau de lapin s'imprègne d'une odeur bien connue de l'aigle, et très attirante, pour lui. La boule de peau était retenue par une cordelette longe de trois toises, aussi pouvait il soit la traîner sur le sol, soit la faire tournoyer en l'air.

Il noua à sa ceinture une filière de cuir remplie de cent toises de cordelette , et en attacha l'extrémité aux jets de l'aigle. Il pouvait, ainsi équipé, laisser évoluer l'aigle librement en étant assuré de pouvoir le récupérer.

Il devait désormais commencer l'affaîtage du rapace, affaîtage qui préparerait l'oiseau à sa remise en liberté, tout en réhabilitant son aile.


Les jets de l'oiseau libérés de leur fixation, il lança la boule de poils à dix pas de l'oiseau.
Dès que l'aigle prit le vent (Sentit l'odeur), il battit des ailes et essaya de prendre l'air, mais manquant encore de force, il tomba au sol, et, malgré tout, courut aussi vite que possible derrière sa proie.

Quand il s'en empara, Thomas tira un coup sec sur la cordelette, qui bondit un peu plus loin. Malgré toutes ses difficultés, l'oiseau essayait à chaque fois de prendre son envol, et c'est justement ce que Thomas escomptait: Tous ces envols ratés musclaient son aile encore trop faible, et Thomas savait que d'ici quelques jours, il aura acquis suffisament de force pour s'envoler.

Après environ une demie-heure d'exercices, Thomas appliqua sur tout le corps de l'animal un massage avec du sain animal fondu dans lequel il avait fait macérér de la poudre d'écorce de bouleau, et lui fit avaler une demie douzaine de gouttes de sirop de sucre. Ce traitement facilitera le repos de l'oiseau et lui évitera les courbatures.



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[La vie continue, suite...]

Aux côtés de son ami, Mary apprenait beaucoup de chose, grâce à un livre gracieusement offert par Thomas, Mary se penchait régulièrement sur la botanique, dès qu’elle trouvait un peu de temps, mais le plus souvent, le soir avant de s’endormir à la lueur d’une bougie.

En cette nouvelle journée qui s’annonçait, Thomas expliqua tout ce qu’il savait sur les soins à apporter sur une aile blessait. Très attentive, Mary s’exécutait aux demandes de son compagnon de route, concentrée sur ce qu’elle faisait sans blesser d’avantage l’animal.

Le temps avait été bénéfique pour l’aigle, les efforts et les moments que Thomas passait près de lui avaient sauvé le rapace recueillit quelques semaines plus tôt.

Sa fille ayant finit de dormir, Mary abandonna l’homme et l’aigle pour s’occuper de sa progéniture. De loin, elle observait ce qu’il se passait entre les deux êtres, un lien les unissait, non en fait, un lien unissait Thomas à n’importe qu’elle bête. Il savait y faire, la patience et la sagesse qui faisait partie de lui, lui permettait de créer n’importe quel lien avec tous ce qui n’appartenait pas à la catégorie humaine.

Après avoir langé sa fille, elle s’installa dans un coin de la roulotte, dos contre une paroi de leur nouveau logement, à ses pieds, sa louve qui venait de la rejoindre, surement pour éviter de céder à la tentation de faire de l’aigle un bon repas. De là, la blonde pouvait continuer à suivre ce que Thomas faisait. Les deux mains de la fillette entourèrent le distributeur de lait, agrippant au passage les doigts de sa mère.

Souvent dans des moments de solitude, Mary pensait à sa vie, d’avant, son époux et ses amis lui manquaient terriblement. Parfois, l’envie de vivre aux cotés de sa fille disparaissait, pour laisser place à un grand vide et le désir de disparaître à jamais. Mais la pression sur le bout de son doigt qu’elle venait de ressentir la fit revenir au moment présent, les yeux posés sur le doux visage de la vie elle-même, lui rappelait jour après jour qu’elle avait fait le bon choix, celui de se battre contre la tristesse. Le temps apaisait la douleur, et même si il lui fallait deux vies entières pour éliminer le poids de son chagrin, elle avait pris la décision de vivre avec.

La journée avait défilé comme n’importe quelle autre, Thomas s’occupait le plus souvent à l’extérieur, Mary quand à elle, se voyait le plus souvent rester à l’abri du vent, ne voulant pas que Lélouna tombe malade.

Ils venaient de diner, simplement, comme d’habitude et une fois que tout fut rassemblé dans un sceau destiné à être laver le lendemain à la lueur du jour, Mary demanda poliment.

Dites-moi Thomas, pouvait vous aller poser Lélouna dans son berceau s’il vous plaît ? Elle lui adressa un sourire en désignant sa fille qui clignait des yeux rougies par la fatigue.
Je vais finir de ramasser le repas et si le cœur vous en dit, dit-elle en essuyant la table avec un chiffon humide, nous pourrions faire une partie d’alquerque ? Vous connaissez ?






"Moi, je ne joue pas pour gagner ou pour perdre. Je joue pour savoir si je vais gagner ou si je vais perdre."

Alfred Capus

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Thomas


[Un moment de détente.]

Dites-moi Thomas, pouvez vous aller poser Lélouna dans son berceau s’il vous plaît ?

Je vais finir de ramasser le repas et si le cœur vous en dit, dit-elle en essuyant la table avec un chiffon humide, nous pourrions faire une partie d’alquerque ? Vous connaissez ?


S'occuper de Lélouna était une chose qui l'enchantait, car tous les moments qu'il passait à s'occuper d'elle étaient comme autant de rayons de soleil sous un ciel habituellement couvert. Aussi prit il la petite dans ses bras avec douceur et commença à la bercer.

Le marchand de sable est passé, ma jolie, il est temps d'aller faire un gros somme! Puis, se tournant vers son amie, il accepta sa proposition. Je connais le jeu, Mary, et j'en ferai volontiers une partie avec vous dès mon retour.

Habituellement, il ne franchissait jamais la porte de la chambre de son amie, tant par pudeur que pour ne pas envahir son intimité, mais puisqu'elle même, le lui avait demandé, il se sentit autorisé à le faire.

Tout en berçant Lélouna, il lui chantait à mi-voix, comme lui même l'avait écouté si souvent, chantée par sa propre mère, l'Artxoa Seaskan, très vielle et très belle berceuse basque.

Cette berceuse lui remémora une telle quantité de doux souvenirs, venus de sa plus petite enfance, qu'une très intense émotion lui noua la gorge, et deux larmes perlèrent de ses yeux.

Il s'efforça de reprendre ses esprits, essuya ses yeux, puis regarda Lélouna, qui dormait à poings fermés dans ses bras.

Il la déposa avec beaucoup de douceur dans son berceau, souffla la bougie, et sortit de la chambre, laissant la porte tout de même entrouverte.

Avant de retourner s'asseoir, il prit leurs deux tasses à infusions, déposa thym, mélisse et menthe verte dans les boules infusoires, remplit les tasses d'eau frémissante de la bouilloire, coiffa les tasses de leurs couvercles, prit deux petites cuillers et le pot de miel, et posa le tout sur la table.


Lélouna dort à poings fermés, elle est merveilleuse, savez vous. Dit il. Bon, cette partie, je vous laisse les blanches et l'ouverture...


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Petitemary03
Elle avait tout installé, le plateau de bois, découpé plusieurs années auparavant par son père, Il avait gravé les lignes et emplacement au couteau. Plusieurs heures de recherches lui avait été nécessaire pour rassembler 24 cailloux, la moitié se ressemblant suffisamment pour les différencier de chaque joueur.

Tout été prêts, une jambe coincée sous son fessier, un coude sur la table, le menton posé sur la paume de sa main, Thomas revenait enfin de la chambre, l’expression de son visage était partagé, il avait l’air contrarié et détendu en même temps, difficile de savoir ce qu’il lui passait par la tête. Mais Mary savait qu’il y avait une osmose particulière entre lui et sa fille.

Ils firent plusieurs parties d’alquerque, papotant de ci de ça, dégustant leur tisane, parfois silencieusement, concentré sur le jeu, parfois en bavardant. Peu importait pour la blonde, de gagner ou pas, elle jouait par plaisir et n’avait aucune envie de rivaliser, situation bien étrange, connaissant le caractère de Mary, d’habitude jouant pour gagner et rien d’autre. Ce côté-là de sa personnalité était en retrait ces derniers temps, comme si plus rien n’importait à la blonde.


C’est mon père qui avait fabriqué le plateau, qu’est ce que j’ai pu jouer et jouer avec lui.
Mary dévoilait peu à peu, certaines parties de sa vie à son ami, pas facile pour elle de se livrer mais la confiance en lui la mettait à l'aise.

Elle regardait Thomas en lui souriant, elle finit le fond de sa tasse et se leva.

Bon et bien il est l’heure pour moi d’aller me coucher, le voyage n’est point terminé et je me dois de garder la forme.

Elle quitta la pièce et au pas de la porte de sa chambre, elle murmura doucement pour ne point réveiller sa fille : et vous devriez vous aussi vous reposer. Un sourire charmeur et un demi-tour plus tard, sa porte de chambre était à présent close.



« La vraie sagesse est de ne pas sembler sage. »
[Eschyle]

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Thomas


[États d'âme.]

Après s'être assuré que le pare-étincelles était bien en place, Thomas souhaita une bonne nuit à Mary, avant de se retirer dans sa petite mais doulliette chambre.

Dans son étui à toilette, il prit un bâtonnet de Siwak (bois très tendre à fibres souples servant de brosse à dents), dont il faisait grand usage, matin et soir, en trempa l'extrémité dans un petite verre d'eau mentholée pour en assouplir les fibres, puis le frotta soigneusement sur ses dents, après quoi il se rinça la bouche avec le contenu du verre, finissant avec un léger gargarisme, après quoi il se déshabilla déposant soigneusement ses habits, bien pliés, sur le valet de chambre, avant de passer sa chemise de nuit, prendre un livre de sa petite bibliothèque, et de se mettre au lit.

Lisant à la lueur dansate de la chandelle, son esprit ne tarda pas, fruit de son imagination et de ses souvenirs, à s'envoler, revenir sur l'Artxoa Seaskan et sur l'histoire de sa famille et de sa vie.

il était né non pas dans une maison normale, mais dans une petite cellule monacale d'une abbaye Francisquaine perdue au millieu des montagnes pyrrénéennes.

Sa pauvre mère, issue d'une famille de haute noblesse basque, s'etait vue mariée contre son gré, pour l'unique intérèt de sa famille, à un grand noble de la région, un duc, alors qu'elle aimait un tout autre homme, un officier militaire, à la brillante carrière, mais hélas sans le moindre titre de noblesse.

Après dix ans d'une union qu'elle supportait de moins en moins, sans aucune descendance, elle finit par ouvrir son coeur au seul homme qu'elle avait toujours aimé, devenant sa maîtresse, alors qu'elle aurait tant voulu devenir son épouse...

Hélas, cette union de coeur, bien qu'illicite, avait finit par porter son fruit, un enfant allait naître en mai...

Enceinte de presque huit mois, ne pouvant plus cacher son ventre rond, elle se vit forcée à avouer à sa famille, qui, au lieu d'essayer de la comprendre, se sentant deshonorée, au lieu d'accepter dans la joie l'enfant à venir, enferma de force la jeune femme dans un couvent, l'abbaye pyrrénéenne en question, où elle accoucha finalement d'un beau garçon de huit livres, qu'elle nomma Thomas.

Lorsqu'ìl eut douze ans, sa mère lui conta son histoire et ses origines. Dès lors, Thomas eut une haine grandissante contre la noblesse et ses habitudes, caractère hautain, prenant les gens de haut, se pensant tous droit sortis de la cuisse de Jupiter, alors qu'ils n'étaient que simples humains, Fils de Dieu comme le plus simple des roturiers...

Thomas, de sa vie au sein d'un endroit de culte, mais aussi de Conaissance, acquit très vite une intarissable soif d'apprendre, de tout, sans but précis, seulement apprendre.

C'est ainsi que sa fringale mentale le poussait à étudier tant la théologie, que la botanique, l'herboristerie, la médecine, mais aussi les mathématiques, la géométrie, la physique, la chimie, la zoologie,les Arts Majeures, architecture, peinture, sculpture, l'art de fabriquer du fromage, ou de brasser la bière. Toute conaissance était bonne, pour lui.

En outre, l'abbaye, placée dans une vallée de passage obligé pour les pèlerins se dirigeant à Compostelle, il avait appris avec une grande facilité les langues étrangères, d'abord le latin et le Franc, ses deux langues maternelles, mais aussi l'Ibérique, le Germain, l'Anglois et l'Italique.

Alors qu'il était âgé de treize ans, sa mère mourut, de fièvre dirent les frères, mais lui savait que sa mère était morte de tristesse, sans pourtant jamais lui révéler le nom de son père.

Un an après, ne supportant plus qu'avec une grande difficulté l'endroit où il vivait, dont chaque recoin lui rappelait sa mère. Il en parla au père supérieur, qui lui donna sa bénédiction, et quitta définitivement un endroit qu'il avait tant aimé, jadis.

Après dix jours d'une route difficile, toujours vêtu de la robe de bure des Frères Franciscains, pour lui faciliter le transit sans un paseport, qu'il n'avait pas, se nourissant à peine des dons faits par des pèlerins croisés en chemin, roué de fatigue, sale comme un goret, et sans le moindre sol en poche, il arriva à Lourdes.

Sa première visite, le Très Haut guident certainement ses pas, fut pour l'église Sainte Béatrice, où il pria un long moment, et finissant par s'endormir à même le sol, épuisé.

Le lendemain, allant dire les Matines, premier office de la journée, le curé le trouva, ronflant sur le sol et sale comme un pou. Croyant d'abord à quelque brigand, il s'arma de sa crosse pastorale, quand il vit finalement la robe de bure Francisquaine...

Réveillant celui qu'il croyait un homme, il découvrit un adolescent maigre et affamé, aussitôt il le fit manger, lui prépara un bain, jeta ses haillons au feu, et lui donna une des soutanes d'un diacre, absent depuis fort longtemps, avant de l'emmener au domicile d'une famille de grands bourgeois du bourg,

La famille de la Roche Nouët étaient commerçants de bestiaux, et s'étaient enrichis grace à leur commerce. Ils n'avaient jamais pû avoir d'enfants légitimes, aussi quand Thomas arriva chez eux, après leur avoir raconté son histoire, celle de sa vie et de ses origines, ils l'adoptèrent sur le champ.

Avec eux, et grâce à leur fortune, Thomas agrandit encore ses connaissances, apprenant le grec, mais aussi l'art de la guerre et le combat à la rapière, créée à Tolède quarante ans auparavant, au bâton et à la dague, la trigonométrie, le savoir vivre et le protocole.

il put aussi voyager dans la plupart des villes capitales de l'europe, découvrant la Renaissance à Florence et Venise, apprenant le Grec, l'architecture classique et la mythologie à Athènes, redécouvrant l'architecture gothique à Cologne, réapprenant l'architecture romane en Auvergne, apprenant l'armurerie et la forge à Tolède et l'art Arabe à Grenade, apprenant l'Art du Trait, la taille des pierres et de la charpente à Paris.

Sa fringale d'apprendre, sa soif de connaître ne quittaient pas l'adolescent, plus l'homme qu'il devint, poussant toujours plus haut et plus loin ses conaissances.

En cours de route, un frère cadet, de trois ans plus jeune que lui, arriva au sein de sa famille adoptive, Denys, et Thomas commença peu à peu à deverser une partie de son savoir en lui.

Malheureusement, Denys avait un tempérament batailleur, et seul les combats et les rixes de taverne semblaient l'intéresser. C'est ainsi qu'il mourrut, à peine âgé de quinze ans, dans une sombre taverne, un couteau de boucher planté en pleine poitrine....

Thomas alors se trouvait à Paris, et ne put se rendre aux obseques.

En mille quatre cent cinquante et six, ses parents adoptifs partirent pour Aix les Bains, sur prescription médicale, pour soigner la goutte dont souffrait son père.

Alors qu'ils se trouvaient dans une auberge du Puy en Velay, en pleine nuit un incendie se déclara aux écuries de l'auberges, et prit rapidement dans l'auberge même, brûlant tant l'édifice que son contenu et ses habitants. Seuls ceux qui se trouvaient dans la salle d'auberge survêcurent, mais sa famille se trouvait en tran de dormir, dans leur chambre, périssant ainsi dans l'incendie.

Thomas se retrouva une fois de plus seul au monde, âgé de vingt et un an....

Il revint à Eauze, lieu où finalement sa famille s'était installée, et avec l'aide du notaire, il liquida les biens de ses parents adoptifs, dont il était à présent le seul héritier, conservant uniquement le manoir et ses jardins pour son usage personnel. Le solde, une fois placé à bon escient, lui rapporta une rente annuelle de presque dix mille écus par an.

Il était devenu un homme riche, mais toujours seul au monde...

En décembre 1458, un bal avait lieu à Auch, capitale du Comté, en honneur de l'anniversaire du comte régnant, Thomas n'était pas du tout décidé à s'y rendre, mais pressé par quelques amis, il s'y rendit, presque contre son gré.

Alors que le bal débutait, une paire d'yeux bleus d'azur, une opulente chevelure châtain clair et une superbe robe mauve attirèrent son attention. La porteuse de tous ces attributs dignes d'admiration était une ravissante jeune fille nommée Line, commingoise de vingt et deux ans, et aussi intelligente que ravissante.

Après quelques danses, ils passèrent le reste de la soirée à discuter, de tout et de rien, de leurs vies respectives, de leurs envies, de leurs projets.

Ce n'est que de retour à Eauze, quelques jours plus tard, que le jeune homme se rendit compte que quelque chose n'allait pas, qu'il lui était absolument impossible de se concentrer sur ses études, tant sont esprit était comme obnubilé par la jeune fille à la robe mauve. Il se vit obligé de se rendre à l'évidence: Pour la première fois de sa vie, il était amoureux jusqu'au tréfonds.

Aussitòt il sella son meilleur cheval, se vêtit bien chaudement, chargea les fontes de sa selle de nourriture suffisante pour les trois jours de route, et partit au galop par les chemins poudrés de neige.

Le froid était vif, le cheval fatigué, le cavalier ne se nourrissait qu'en selle, pour ne pas ralentir la marche. Au soir du troisiemme jour, il mit pied à terre sur la grand place de Saint Bertrand de Comminges, couvert de neige, barbu et affamé. Quant à son cheval, il se limita à s'écrouler sur le pavé, raide mort!

La première auberge que Thomas visita s'avéra la bonne, Line se trouvait là, avec certains de ses amis, ouvrant de grands yeux en le voyant arriver dans pareil état.

Dès qu'ils furent seuls, le jeune homme lui ouvrit son coeur, espérant anxieusement la réponse de la jeune fille, qui le projetterait soit dans un immense bonheur, si elle correspondait à ses sentiments, soit dans les tréfonds de la honte et de la désespération, si elle le rejetait.

Thomas dut attendre cette réponse là durant deux longs jours et deux longues nuits, se morfondantdans l'abîme du doute, oubliant de se nourrir et même de dormir. Ce n'est qu'à midi du troisiemme jours qu'il obtit des lèvres de la jeune fille la réponse: Il était correspondu, au delà même de tout espoir, lui disant qu'elle non plus, depuis le soir du bal, n'avait pû penser qu'à autre chose qu'à lui.

Thomas lui proposa de venir vivre à Eauze, avec le chaperon de son choix, pour que l'honneur soit sauf, où il mettrait à sa disposition et celle de son chaperon la villa des invités.

Ils passèrent la plus grande partie de l'hiver à Eauze, faisant ce que tous les amoureux du monde faisaient: semer le chaperon pour profiter, à l'écart de touts regards, de quelques baisers.

Au début du printemps, ils se virent obligés à annoncer leur mariage pour le premier dimanche de Juin, qui aurait lieu à l'église d'Auch, car peu ou prou, ils avaient fini par jeter leurs bonnets par dessus les moulins, et Line lui annonça qu'il serait bientôt père de famille.

Quinze jours avant la date prévue du mariage, alors que tout était déjà fin prêt, ils décidèrent de tromper leur impatience avec un petit voyage en direction de la mer, toujours en la compagnie du chaperon, aussi préparèrent ils une voiture de voyage, et ayant obtenu les documents nécéssaires, ils prirent la route de Mont de Marsans pour se rendre à Bayonne.

Hélas, depuis que Thomas avait fait la demande pour les documents , une révolte, accompagnée d'un pillage du castel de Mont de Marsans avait eu lieu, et c'est ainsi qu'arrivés à la frontière gasconne, au lieu de trouver les habituels doouannier et sentinelle, ils trouvèrent une armée, qui n'hésita pas à charger sur eux, tuant net le chaperon, et blessant grièvement Line et Thomas. Le seul rescappé fut le cocher, qui pût ramener tout le monde, y compris le corps sans vie du chaperon, à Eauze.

Thomas, qui était sans doute le plus capable des trois au combat, fût à nouveau capable de se lever du lit au bout de dix jours. Line, quant à elle, avait perdu son combat pour la vie, elle avait succombé deux jours après le combat, emmenant avec elle leur enfant dans la tombe, des suites de très graves blessures. Aussi, quand Thomas pût enfin quitter le lit, il apprit de la bouche du cocher, la mort de sa bien aimée et de l'enfant qu'elle portait, ainsi que celle du chaperon.

Aussitôt, il ferma définitivement la maison, la mit en vente, et partit sur les chemins, habité d'une haine chaque jour grandissante contre l'immense stupidité de la race humaine, aussi, voyageait il le plus souvent en dehors de tout chemin fréquenté, campant de temps à autre, pour se reposer, en pleine fôret, entouré d'animaux qu'il aimait et respectait depuis sa plus petite enfance.

C'est ainsi que, pressque trois mois après la mort de son aimée, il se trouvait à Lyon, recevant une lettre qui ne lui était pas destinée, mais à un certain Tridant...

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Thomas


[Découverte macabre en fôret.]

Thomas ne chassait jamais pour se nourrir, aussi ne portait il, quand il partit se promener en fôret, à la recherche de quelques champignons de saison et d'herbes, que sa dague et sa rapière.

Après plus d'une heure de ballade, il commença à entendre certains bruits étranges, ceux d'une course à pied, humaine, et celles d'animaux qui semblaient fuir devant devant le danger.

Le blond ne voyait pas encore la scène, aussi marcha t'il, avec moultes précautions, en direction des bruits.

Quand il pût enfin voir clairement la source de tous ces bruits, son sang se glaça dans ses veines: Un chasseur approchaît, arc bandé et prêt à tirer, d'une louve et de son petit.

Placé comme il l'était, il regarda, incapable d'intervenir, le départ de la flèche, et la pauvre louve , qui avait protégé le louveteau derrière elle, atteinte mortellement en pleine tête.

Alors que le chasseur s'apprêta à redoubler son tir sur le louveteau, Thomas pût enfin intervenir, lançant le plat de son pied à la hauteur des omoplates du chasseur.

L'homme tomba en avant, décochant malgré tout sa flèche, qui se ficha dans le sol, à trois pas de lui. Avant que le chasseur ait eu le temps de réagir, Thomas avait déja dégainé sa rapière, tenant le chasseur en respect, ventre à terre, de la pointe de son arme appuyée sur la nuque de l'homme.


Mon salaud, si tu bouges, je te tue! Dit le blond, fou de rage.

Sa première précaution fut de désarmer le chasseur de sa longue dague de chasse, puis, posant son pied gauche sur son cou, il s'empara de l'arc et le brisa en deux.

Je vais t'apprendre à chasser une femelle suitée, ordure! Lui dit il avec dédain, alors qu'il le relevait,

Thomas, toujours aussi furieux, qui avait horreur qu'on brutalise inutilement ses chers amis animaux, attacha le chasseur à un arbre proche avec sa propre ceinture, défit habilement les braies du chasseur, prit tout ce qui dépassait du ventre de l'homme en main, et, d'un geste rapide de la dague, terriblement affûtée, coupa net toute la ''tuyauterie''.


L'homme hurlait de douleur quand le blond le libéra, Thomas estimant avoir suffisament châtié l'homme, en le dépossédant de sa virilité, le détacha du baliveau, et le renvoya, avec un coup de pied bien placé, en direction du village, non sans l'avertir au préalable.

Râclure, si je te retrouve à chasser dans ces bois, ce ne sont pas tes testicules que tu perdras, mais ta vie! Et maintenant, va te faire soigner au village, avant de te vider de ton sang!

Quand l'homme disparut enfin, Thomas se dirigea vers la louve et son petit.

Il ne pût rien faire pour elle, morte sur le coup, sous l'impact de la flèche en pleine tête, et quant au louveteau, un très jeune mâle d'a peine un mois de vie, il vit avec plaisir qu'il n'était pas atteint, et bien vivant, essayant de téter le lait de sa mère, sans vie.

Thomas l'enveloppa dans son mantel, et l'emporta avec lui vers le campement, ne pouvant plus rien pour sa pauvre mère.

De retour au camp, sans herbes et sans champignons, mais avec le louveteau dans les bras, ce fût Laya qui le reçut, avec un jappement étrange, comme si la louve savait exactement ce qui s'était passé...

Thomas la caressa doucement, puis, en s'assurant que la louve n'aurait pas un comportement agressif envers le petit, il ouvrit les pans du mantel, et lui présenta le louveteau.

Immédiatement, comme mue par quelque ressort caché dans son cerveau, la louve commença à lécher le petit, qui ne semblait pas se plaindre du traitement.

Voyant cela, Thomas laissai le louveteau sous les soins plus qu'attentifs de Laya, et s'en fut trouver Mary, qui nourrissait Lélouna, lui expliquant ce qui s'était passé, sans omettre le moindre détail.

Thomas savait son amie aussi intelligente que courageuse, aussi n'estima t'il pas la nécéssité de lui cacher quoi que ce soit, malgrét tout la jeune femme eut un geste de dégoût, quand il parla de l'emasculation du chasseur...

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Petitemary03
[Journée identique aux précédentes]

Comme d’habitude Mary se leva aux aurores, profitant du sommeil de sa fille pour vaquer à ses occupations. Ils avaient fait une pause dans leur voyage, restant plus de deux jours aux alentours de Vienne, la roulotte non loin du village mais suffisamment pour vivre loin de tous.
Ce matin là, la belle blonde aux cheveux lui tombant dans le dos, les mèches rebelles qui habillaient le contour de son visage, revenait du lavoir du village. Elle avait fait sa lessive et celle de sa fille, le temps permettait de plus en plus rarement le séchage du linge, mais il y avait du vent aujourd’hui, certes plutôt frais, mais utile aux yeux de la blonde.
C’est ainsi qu’elle avait passé le matin à s’afférer aux taches ménagères, elle détestait ça, difficile à cacher pour une femme aux manières plus masculine que féminine, mais si elle ne voulait pas que son ami la mette à la porte il fallait mettre la main à la pâte.
Le sourire au coin des lèvres, elle ne pouvait pas s’empêchait de sourire en s’imaginant en train d’accomplir maladroitement des tâches auxquelles elle n’avait jamais appris les rudiments. L’absence mentale de sa mère ne l’avait guère aidé, durant plusieurs années, des activités on ne peut plus masculines avaient fait partie de son quotidien, essayant de se faire une place entre son père et son frère.

La nature l’avait gâtée, en lui offrant tous les attributs nécessaires pour une dame, tout impeccablement placé mais très bien caché sous de grands cols et des braies aussi large qui fusse pour éviter un moulage de son fessier, un visage doux, d’ange comme souvent on lui dit. Et puis si personne ne lui explique comment faire pour se coiffer dignement, elle ne peut pas l’inventer. C’était donc une belle dame qui malgré son naturel et aucuns soins de sa beauté, avait charmé le cœur de son époux et bien des hommes avant lui, mais son cœur à elle ne s’était ouvert que deux fois et refermé depuis son deuil…
La tristesse avait surement ternie son apparence, les hommes se tenaient à l’écart d’elle à présent, ou bien c’était elle qui se tenait à l’écart de toute forme humaine.

C’est ainsi qu’au court de la journée, Thomas s’en alla en forêt, laissant Mary au camp, un petit moment seules, un moyen de se ressourcer sans vraiment faire attention à se qu’on fait…
Elle avait eut le temps de préparer le repas et était en train de donner le lait à sa fille quand Thomas rentrait enfin.
Les yeux de plus en plus grands ouverts, Mary écoutait ce que son ami avait à lui conter, grimaçant et restant stupéfaite au fur et à mesure, l’image de la scène lui donnant le haut de cœur.
Partagée entre la colère de savoir cette louve morte et la punition horrible que Thomas avait infligé au chasseur.
N’acceptant pas la violence, le sentiment de vengeance et tout ce qui va avec, elle ne fut pas trop d’accord avec les dires de Thomas et ne pu s’empêcher de se taire plus longtemps.


Vous n’auriez pas dû, Thomas, dit elle en posant sa fille, infliger une telle souffrance n’est pas digne, que se soit dans n’importe quelle partie du corps d’ailleurs mais vous n’auriez pas dû, non… elle haussa les épaules et n’épilogua pas plus sur le sujet.
Malgré son désaccord, elle était quand même très touchée de voir sa louve aussi maternelle avec le petit louveteau, et témoignait un réel soulagement de le savoir en vie.
Laya avait abandonné son habituelle place au pied de sa maîtresse pour s’allonger au pas de la porte de la roulotte, fixant le louveteau couché entre ses pattes. Elle avait toujours eut l’habitude du contact animal, avec le dispensaire elle en avait côtoyé plusieurs mais son attitude de ce soir était bien différente, on pouvait lire au fond de sa pupille qu’il ne fallait pas tenter de faire du mal à ce petit.





"Se faire tuer ne prouve rien; sinon qu'on n'est pas le plus fort."
Diderot (Denis)

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Thomas


[Une bouche de plus à nourrir.]

Vous n’auriez pas dû, Thomas, infliger une telle souffrance n’est pas digne, que se soit dans n’importe quelle partie du corps d’ailleurs mais vous n’auriez pas dû, non…

Je ne peux que vous donner raison, chère amie, et en temps normal je déteste la violence, mais il y a, quelque part caché dans mes gènes, deux situations qui me provoquent une colère telle que je ne puis plus me contrôler moi même: Quand on brutalise inutilement un enfant ou un animal.

Heureusement, Dieu merci, jusqu'à aujourd'hui ce ne m'est arrivé que deux fois en mes vingt et cinq ans d'existance.


Le blond baissa quelque peu la tête, fixant l'extrémité de ses bottes, tant il était honteux de ses propres actes, mais autant tout avouer de suite...

La première fois, j'avais dix et huit ans à peine, une mégère du port de Bordeaux bastonnait et insultait un jeune garçon de huit ans, j'ai pris le parti de l'enfant, et la megère n'a plus dit mot depuis, vu qu'elle a fini avec la langue coupée, et la deuxiemme fois, je viens de vous la raconter.

Si cet homme, non pas un chasseur, mais un vil braconnier, s'en était pris à un mâle adulte, je n'aurais pas bougé, car un loup adulte est fort capable de tuer son poursuivant pour défendre sa vie, mais une femelle suitée se doit de défendre son petit, au péril de sa vie, ce que la mère de ce louveteau a fait


Thomas regarda alors le louveteau, essayant inutilement de tétér la pauvre Laya, qui, faute de ne pas être grosse, ne produisait que très peu de lait, et d'une pauvre qualité, et ne pouvait que régurgiter une partie de sa nourriture pour essayer de nourrir le louveteau, or il était encore trop petit pour s'alimenter de la sorte.

Le blond pensait déjà à construire une deuxiemme fiole à lait pour nourrir le jeune louveteau. Heureusement que la vache n'est pas avare de lait! Pensa il quand il se tourna vers son amie.


Comment allons nous l'appeler? J'avais pensé à Lupo, puisque c'est un Canis Lupus, un loup, quoi...Qu'en dites vous?

Sans même attendre la réponse de son amie, Thomas chercha dans sa charrette la pièce de bois taillée en cône , sur laquelle il avait moulé la tétine de la fiole à lait de Lélouna, puis, découpant dans une pièce de velin très fin et souple le morceau de cuir dont il allait avoir besoin pour fabriquer une deuxiemme tétine.

Armé de la pièce cônique de bois, d'une aiguille fine de bourrelier et deux fuseaux d'étoupe parfaitement graissée pour la rendre étanche, il trempa la pièce de velin dans un bol d'eau froide, puis dans un bol de lait, pour imprégner le cuir de l'odeur et du goût du lait, il la moula sur le cône de bois, la tenant en place avec une pince à tendre serrée entre ses genoux côté croute à l'extérieur, il cousit la pièce de cuir avec des points de croix sur son moûle, finissant par une dernière aiguillée très tendue.

Ensuite, ayant retourné la tétine pour placer la couture en dedans, il finit, avec une alène fine, par percer la tétine. Après quoi, ayant préalablement rempli la fiole de lait tiède, il noua fermement la tétine au goulot de la fiole avec le deuxieme fuseau d'étoupe, ayant ainsi entre ses mains une deuxiemme fiole à lait.

Le plus dur était tout de même à venir: Obtenir la permission de Laya de nourrir celui qui en quelques heures à peine, était devenu son petit...

Thomas, habitué à faire preuve d'une grande patience envers les animaux, commença par caresser doucement la louve, tout en lui parlant à voix basse, qui savait qu'elle n'avait absolument rien à craindre de cet humain là, puis commença à caresser aussi le petit, et finit par tendre la tétine de la fiole à lait à ce dernier, non sans avoir auparavant fait goûter le contenu à la louve, pour la tranquiliser.

Le louveteau ne se le fit pas dire deux fois, s'aggripa de toutes ses menues forces aux mains de Thomas et à la fiole, et commeca à aspirer le contenu de cette dernière comme si sa jeune vie en dépendait, ce qui était réellement le cas.

Il ne s'arrêta de boire que quand la fiole fût vide, se remit sur ses pattes, alla soulager sa vessie contre un arbuste tout proche, puis retourna auprès de sa nouvelle mère, tourna en rond entre les pattes avant de la louve, se coucha en boule, et s'endormit aussitôt.


Eh bien, ce petit est plein de vie, et ce malgré les évènements de la journée, maintenant qu'il a l'estomac plein!

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Thomas


[Premier vol.]

L'aigle, en quelques semaines, avait fait de gros progrès, et Thomas sentait qu'il allait très vite effectuer son premier vol, le plus grand pas à faire vers la liberté.

Il posa l'oiseau sur son touret, retenu par ses jets, puis s'en alla chercher son amie Mary.

Son aide allait être cruciale pour lancer l'oiseau au vol, aussi s'était il procuré, pour elle, d'un nouveau gant de cuir épais.


Mary, j'ai besoin de votre aide, pour entraîner l'aigle. Vous devrez le décapuchoner et attacher la filière aux jets, comme je vous ai montré, puis provoquer son envol en levant rapidement le bras sur lequel vous le porterez, pendant que je me tiendrai un peu plus loin, avec le leurre. Pouvez vous m'y aider? Je vous ai acheté un gant, aussi vous serez protégée.

Petitemary03
[Premier vol]

Les soins apportés à l‘aigle avait fait un bien fou au volatile.
Thomas avait enseigné à Mary l’art de l’exercer pour remodeler son aile.
Le rapace était enfin prés à reprendre sa vie auprès des siens.
Quand Thomas vint chercher son amie pour un peu d’aide, elle le suivit de bon cœur et écouta tout ce qu’il avait de nouveau à lui enseigner.

C’est moi qui vais le lâcher ? Un peu surprise, elle lui adressa un sourire contente de pouvoir mettre la main à la pâte, ou plutôt le bras… enfin bref
Merci Thomas pour le gant…Vous ne partez pas trop loin tout de même hein …

Elle enfila le gant soigneusement, avec l’aide de son ami, se plaça comme il le lui demanda et clignant des yeux en même temps que les battements d’ailes que le rapace faisait tout près de son visage.

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