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[RP] Début d'un long voyage

Thomas


[Dîner en ville.]

L'une de leurs charettes est rapidement attelée à l'un des percherons de l'attelage de la roulotte, et tous trois montent dedans. Mary à gauche de Lélouna, et Thomas, rênes en main, à sa droite.

Le restaurant choisi était l'un des meilleurs du pays, aussi les mets fûrent ils des plus raffinés: Depuis les croquants grissinis servis avec les apéritifs, en passant par les divers antipasti, tagliatelles avec une onctueuse sauce au foie gras et agnolotti fourrés à la ricotta et à la truffe blanche, en passant par le brasato al Barolo, pour finir avec le fromage, la Robiola de Roccaverano, et les nombreux desserts, le panettonet, les délicieux amaretti alle nociole, et même le torrone! Tout fût absolument délicieux.

Les vins, quant à eux, depuis le Gavi, blanc, pétillant et sec, jusqu'au vieux Barolo rouge, issu des grands crus, furent le pendant parfait à tout le repas.

Lélouna, arrivée aux desserts, son péché mignon, finit par s'endormir, indiquant ainsi le signal di départ.

Juste au dernier instant, alors qu'ils se levaient de table, Thomas sortit un vieil écrin bleu de sa poche, plus que défraîchi, et le tendit à Mary.

À l'intérieur, juste un anneau d'or garni d'un tout petit diamant.



L'explication ne tarda à suivre.

Mon amour, ce bijou appartenait à ma pauvre mère, et je ne sais par quel miracle, il est encore avec moi. Peut être parcequ'aux yeux d'un joailler, il n'a aucun prix... Aussi, j'aimerais que ce sois toi qui le porte, désormais

Ne le prends pas comme un gage échangeable contre une future promesse, ou que sais je d'autre, mais juste comme ce qu'il est: Un symbole de mes sentiments envers toi, et une façon de te dire que mes sentiments ne sont ni girouette qui change de direction avec le vent, ni encore moins volages.

Pas de tocade dans cela, mais juste la certitude de t'aimer, chaque jour!


Il sortit l'anneau de l'écrin, et le passa à son majeur droit, sans plus de cérémonie. Tout était déjà dit.

De retour dans leur roulotte, Mary s'occupa de coucher Lélouna pendant que Thomas, de retour dans sa chambre, se déshabilla, passa une robe de chambre propre, se mit au lit, et s'emmitoufla dans sa couverture pour la nuit.

Ils s'étaient séparés sur un simple baiser...
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Petitemary03
[Promesses...]

Il était enfin réchauffé et prêt à sortir diner avec elles.
Mary, qui avait toujours vécut simplement, autant avec ses parents qu’avec Dono, ne savait pas vraiment ce qu’étais de diner ailleurs que chez elle. Mais Thomas lui avait donné envie de connaître cela, un jour il avait parlé de restaurant et Mary avait hâte de s’essayer à une sortie, qui plus est en « famille » des lors ils prenaient la route et la belle blonde affichait un sourire radieux, heureuse de pouvoir connaître cet effet.

Il y avait des tonnes de mets différents, elle ne savait pas si elle arriverait un jour à tout finir mais pris plaisir à goûter de tout. Lélouna, petite bouche attirée par le sucré s’en donnait à cœur joie, ses moustaches de sucre glacé trahissant nettement son innocence.
La cuisine italienne était succulente, et c’était bien une des premières fois de sa vie, qu’elle se fit servir du début jusqu’à la fin, avec autant de classe.
Ils parlèrent de tout et de rien à la fois, Mary appréciant beaucoup la compagnie de Thomas, elle se perdait parfois dans son regard, buvant amoureusement chaque parole qu’il pouvait aimablement sortir.
Jamais elle n’aurait eut ce plaisir là sans Thomas et elle se devait de le remercier.

Merci, c’était une très bonne soirée, le repas était bonnnn disait elle encore sur un ton enjolivé sur ce qu’elle venait de manger.

Le ventre repu, gonflé de très bonnes choses, Mary préparait soigneusement sa fille, la couvrant de haut en bas sans prendre le risque de la réveiller.
Ils s’apprêtaient donc à rentrer, alors que Thomas sortit ce vieil écrin bleuté de sa poche, elle se stoppa nette et l’observa sans vraiment rien dire, à la fois surprise et apeurée.

Heureusement les explications qui suivirent la rassurèrent quelque peu, elle restait vaguement gênée, recevoir un tel cadeau de la part de l’homme auquel elle venait de donner son cœur l’a touchait. Avait il seulement comprit qu’elle vivait depuis toujours dans un monde où rien n’avait de valeur pécuniaire mais seulement une valeur de cœur ? Cet anneau avait une signification bien particulière, non pas une demande en mariage ou quelconque engagement, ça elle avait bien assimilé la chose et en était grandement rassurée, mais il avait une histoire, une histoire qui liait Thomas à cet anneau, et il venait à l’instant de lui confier. Alors oui elle était touchée, elle restera souriante et ne laissera pas paraître cette émotion, mais avec beaucoup de plaisir laissera Thomas passer cet anneau à son majeur tout en lui souriant timidement.
Doucement, comme si personne ne devait entendre ou comme si cela éviterai que les gens posent leur regard sur elle, elle lui dit :


Merci Thomas, merci…
son visage pouvait démontrer un certain bonheur et ses pupilles qui brillaient à la lueur des bougies annonçaient un amour indéfini.

Le retour se passa plutôt calmement, la fatigue et l’émotion de cette journée intense se faisait ressentir, Lélouna, elle avait déjà sombrée dans un profond sommeil.
Alors quand Mary la déposa doucement dans son lit, la petite se tourna sur le côté, son petit pouce dans la bouche et sa poupée de chiffon prés de son visage, elle pouvait continuer sa nuit sans soucis.
Le dernier baiser des tourtereaux de la journée avait été plutôt simple et bref, sans mot ajoutés à la suite, difficile de savoir ce qui adviendrait de la nuit prochaine.
Hésitante, difficile pour elle de faire le premier pas, elle l’avait bien fait la nuit d’avant et c’était encore à elle de « s’inviter », pas du tout son genre en plus de s’imposer, il aurait au moins pu dire un truc du genre, « je t’attends » ou « rejoins moi » ou « je préfère être seul » hum, pas facile là.
Elle prit soin de ne pas réveiller Lélouna, et à la lueur de la bougie, posée sur sa commode de nuit, elle dénoua ses cheveux, puis après avoir enlevé la totalité de ses vêtements, s’être nettoyer un peu, elle enfila sa chaisne, laça le cordon qui devançait la poitrine et s’assit un moment. Elle se retrouvait seule face à elle-même, relatant sa journée, exceptionnellement exceptionnelle ceci dit, puis elle jeta un coup d’œil à cette bague qui ornait à présent sa main droite, avec une grande inspiration et se leva et sortie de sa chambre pour aller le rejoindre dans la sienne. Il avait bien dis, plus tôt dans la journée, « dormir en tout bien tout honneur » et elle ne pouvait se résoudre à ne pas se blottir dans ses bras. Adviendra ce qui adviendra, elle l’aimait et n’envisageait pas de dormir sans lui. Elle se faufila donc discrètement sous sa couverture, quémanda un baiser et passa la nuit dans ses bras, profitant de chaque seconde, seule avec lui. Ils débutaient une nouvelle histoire d’amour et Mary avait bien l’intention de savourer la tendresse de ses bras.
Au creux de son oreille, elle sorti quelques phrases


Je te promets le sel au baiser de ma bouche.
Je te promets le miel à ma main qui te touche.
Je te promets le ciel au dessus de ta couche.
Des fleurs et des dentelles pour que tes nuits soient douces...
Je te promets la clé des secrets de mon âme.
Je te promets ma vie de mes rires à mes larmes.
Je te promets le feu à la place des armes, plus jamais des adieux rien que des au-revoir.
J'y crois comme à la terre, j'y crois comme au soleil.
J'y crois comme un enfant, comme on peut croire au ciel.
J'y crois comme à ta peau, à tes bras qui me serrent.
J'te promets une histoire différente des autres, j'ai tant besoin d'y croire encore!
Je te promets des jours tout bleus comme tes veines.
Je te promets des nuits rouges comme tes rêves.
Des heures incandescentes et des minutes blanches,
des secondes insouciantes au rythme de tes hanches...
Je te promets mes bras pour porter tes angoisses.
Je te promets mes mains pour que tu les embrasses.
Je te promets mes yeux si tu ne peux plus voir.
J'te promets d'être heureuse si tu n'as plus d'espoir
J'y crois comme à la terre, j'y crois comme au soleil.
J'y crois comme un enfant, comme on peut croire au ciel.
J'y crois comme à ta peau, à tes bras qui me serrent
J'te promets une histoire différente des autres, j'ai tant besoin d'y croire encore!
Et même si c'est pas vrai, si on te l'a trop fait, si les mots sont usés, comme écris à la craie.
On fait bien des grands feux en frottant des cailloux, peut-être avec le temps à la force d'y croire...
On peut juste essayer pour voir! Et même si c'est pas vrai, même si je mens, si les mots sont usés,
légers comme du vent et même si notre histoire se termine au matin!
J'te promets un moment de fièvre et de douceur, pas toute la nuit mais quelques heures...
Je te promets le sel au baiser de ma bouche.
Je te promets le miel à ma main qui te touche.
Je te promets le ciel au dessus de ta couche.
Je te promets le sel au baiser de ma bouche.
Je te promets le miel à ma main qui te touche.
Je te promets le ciel au dessus de ta couche.
Des fleurs et des dentelles pour que tes nuits soient douces...

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Thomas


[Nuit étoile filante sur journée intense!]

Oser, sans plus de façons, inviter Mary à le rejoindre pour la nuit n'était pas dans ses habitudes, sans compter sur sa propre timidité et pudeur, et, en outre, il croyait necessaire de ne pas se comporter comme en terrain conquis, et surtout, prendre soin de lui laisser son propre espace vital.

Néanmoins, dans l'après midi, il lui avait formulé une requête, en tout bien tout honneur, bien sûr, à laquelle il n'avait pas obtenu de reponse!

''Accepterais tu de ne plus me laisser dormir seul, néanmoins? Comme la nuit passée, mais...je le jure... en tout bien tout honneur...Je ne te toucherai pas...!!!''

Cela faisait à peine dix minutes qu'il avait éteint sa chandelle quand une ombre blanchâtre se faufila par l'encoignure de sa porte, puis vint d'elle même le rejoindre sous la couverture, avec, en guise de ''bonne nuit'', un baiser tendre et sucré.

Sa réponse, désormais, il l'avait, juste à côté de lui, respirant au même rhytme que lui.

Thomas se limita à prendre sa main dans la sienne, sous les draps, il n'avait qu'une parole, et à lui laisser le plus de place possible dans l'étroit lit. Il ne tenait pas du tout, à ce qu'en plus de venir le rejoindre, ce qui répondait à tous ses voeux, elle tombe malade.

Quand il finit par s'endormir, bien vite et à bout de forces, une idée traversait son esprit: Quel monde merveilleux...



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Thomas


[Agrandissement inesperé]

Les rayons gris d'un matin d'automne les surprit encore au lit, main dans la main, tous les deux à moitié affalés et hors du petit lit étroit de la chambre de Thomas, décidément trop petit pour deux.

Mary se leva la première, pour aller réveiller Lélouna et préparer le petit déjeuner, et quant au blond, après sa toilette matinale, avoir copieusement embrassé ses deux princesses blondes et s'être restauré des délicieuses crêpes de Mary, recouvertes de beurre et de caramel, il monta sur le toit de la roulotte, sorte d'atelier permanent, et en redescendit avec sa réserve de bois et son grand coffre à outils.

Mary semblait des plus intriguées en le voyant faire, aussi lui explica t'il qu'il comptait allonger la roulotte d'une cinquantaine de pouces, agrandir d'autant sa chambre et avoir suffisament de place à l'intérieur pour que leurs deux lits puissent tenir côte à côte dans l'une seule des chambres, la sienne.

Heureusement, le temps était au sec, la tramontane glacée et humide de la veille avait laissé place à un manjo-fango, vent sec d'est qui, tel que son nom l'indiquait, séchait toute la boue, mangeait la fange, et donc allait permettre les travaux d'agrandissement de leur logis à roues sans pour autant tout mouilller.

Le choix d'agrandir l'une ou l'autre des deux chambres de la roulotte ne se posant pas vraiment, celle de Thomas correspondait au ''cul'' de la roulotte et pouvait sans problèmes être agrandie directement par derrière et de l'extérieur. Or celle de Mary correspondait au front de la roulotte, et demandait, en plus des travaux d'agrandissement, la modification de tout l'attelage. La décision fut donc vite prise.

Mon coeur! lui dit il. Ce soir nous disposerons de suffisament de place pour profiter d'un grand lit dans une seule chambre.

Nous allons laisser ta chambre actuelle à Lélouna, qui aura plus de place pour tous ses jouets, et mettre nos deux lits côte à côte dans la mienne. Il nous faudra donc une grande couverture, aussi, n'hésite pas à en coudre deux côte à côte, comme moyen de fortune, le temps d'en acheter une aux bonnes dimensions...


Après quoi, le blond ouvrit son coffre à outils, prit moultes mesures, sortit tout le mobilier, habits, livres, etc, de sa chambre et, armé d'un pied de biche, il démonta directement plus de la moitié des planches composant son ancienne chambre.

Après deux heures de travail d'arrache pied, la roulotte avait sombre allure, avec sa moitié arrière éventrée comme par l'explosion de quelque bombe intérieure, mais lorsque l'angélus de midi sonna, tous les rajouts de bois étaient arrrasés à la bonne longueur, du plancher au toit, et il ne restait qu'à remettre et fixer la cloison du fond.

Le travail était grandement avancé quand ils s'arrêtêrent pour le déjeuner composé d'un simple poulet au four et d'une tarte aux pommes.

Le travail et l'effort, contrairement à certains à qui cela épuisait, redonnait non seulement des forces à Thomas, mais aussi beaucoup d'entrain, ce qui, du fond de son cachot, lui avait fait terriblement défaut!

Quand la petite Lélouna se réveilla de sa sieste, vers seize heures, la cloison du fond était fixée en place, parfaitement jointoyée, et la pièce avait même été isolée avec des chutes de laine de moutons et du plâtre.

La première nuit à l'intérieur de leur nouvelle grand chambre allait sans doute paraître un peu fraîche aux deux... Mais ne dit on pas qu'il n'y a rien sans rien??

Et, alors que l'après midi déclinait doucement, tous les meubles et objets de Thomas étaient de nouveau dans la pièce avec, en prime, le lit de la deuxiemme chambre, celui de Mary, se trouvait désormais juste à côté du sien!!

Ils disposaient donc à présent d'un lit décent où chacun d'eux pouvait se reposer en toute quiétude, sans devoit plus prendre le risque de tomber, ou de geler...

Dans la chambre de Mary, soudain devenue géante, ne restait que le petit lit de Lélouna, en plus de tous ses jouets, et l'armoire où Mary rangeait ses habits!!

Nous voilà dignement logés pour le retour à la maison!

La fin de la journée se passa en une balade en charette jusqu'à Vintimille où tous trois, en plus de se sustenter d'une délicieuse focaccia achetée en pleine rue, pûrent faire quelques emplettes, notament une énorme couverture de fourrure de chèvre de Cachemire doublée de sa peau, leur future couverture.

Certainement ramenée là par quelque navire venu des Indes, dont l'Explorateur Marco Polo parle dans son Livre....

De retour à la roulotte, les derniers rayons rougeâtres d'un pâle soleil d'hiver finissaient de plonger dans la mer, embrasant une dernière fois le ciel au dessus de leur tête.

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--Lelouna


[Et moi, je dors où??????]



Quelle journée, dis donc!! Poupa avait passé un long moment à tout démonter notre petite maison sur roues, la roulotte, qu'elle l'apelle, maman, même que j'ai cru, un petit moment, qu'il voulait tout casser.

Hé, mais il fait froid dehors, pour tout casser, la!!! Faut arrêter, là!!!

Mais, après ma sieste, juste avant mon goûter, il avait tout reconstruit!

Dis donc, Poupa, avec un vieux bout de bois, il te fait n'importe quoi, hein! Et puis, joli, en plus!! Il est doué...

Le reste de l'après midi se passa à tout remettre dans la chambre de Poupa, et, oh oh....!!!!!!

Le lit de maman, où je dors quelquefois, quand j'ai froid ou que j'ai peur, ou quand maman me raconte les histoires de Papa des Étoiles, il est maintenant dans la chambre de Poupa!!

Dans notre chambre, à maman et moi, il reste juste mon lit à moi, le petit avec les barreaux, l'armoire de maman, et tous mes jouets...

Hé, mais non, ça va pas, ça!!!!!

Bon, que maman et Poupa ils veuillent avoir leurs lits comme ça, pour moi, ça va.... Rien à dire ... C'est eux qui savent...

Mais de là à ce que moi, que maman apelle sa princesse, j'adore qu'elle m'apelle comme ça....

Et Poupa sa poulette...hum..., me voie obligée à dormir toute seule dans une grande chambre, et toute seule, ah non alors!!

De suite, je me rebiffe, et me dresse de toute ma hauteur: 3 pieds de haut... et je pose la grande question!!

I pi a Nouna, i fait dodo ou???? Vec manman pi Poupa, i?!

Hé oui, soudain, le gros doute, là, parceque je ne veux pas du tout, mais alors pas du tout dormir seule!!!!

De toute façon, tant maman que Poupa pourront dire ce qu'ils veulent! S'ils pensent que je vais attendre qu'ils m'invitent dans la grande chambre....
Thomas


[Grandes questions d'une petite fille.]

Thomas désirait plus que tout que Mary passe désormais chaque nuit avec lui, raison pour laquelle il avait réalisé toute la transformation de la roulotte, mais il avait oublié un détail, et de taille: Lélouna!!!

Ce n'est que lorsque tout le chantier d'agrandissement fût terminé qu'il se rendit compte de la gravité de son oubli.

Lélouna, quant à elle, allant droit au but, comme tous les enfants, posa derechef la grande question:

I pi a Nouna, i fait dodo ou???? Vec manman pi Poupa, i?!

Aïe, le blond était coincé, dos au mur, et le pire de tout, devant la mère de la fillette!!! Pour une bourde, c'en était une grosse, parceque si Mary se rendait compte qu'il oubliait sa petite chérie avec autant d'allegresse, leur histoire n'allait pas, à coup sûr, aller bien loin.

Se défiler en fausses excuses ne lui était pas chose habituelle, ni encore moins familière, donc autant directement avouer sa bourde à Mary, faire amende honorable, et chercher une solution commune.

Mary, mon amour, pressé comme j'étais de pouvoir nous faire un peu plus de place dans ma cabine, pour y mettre ton lit, j'ai omis un détail, mais tellement énorme que j'en ai honte: Où va dormir Lelouna??

Jusqu'à maintenant, elle a toujours dormi dans ta chambre, mais si toi tu viens dormir dans la mienne, elle se retrouve toute seule, et je ne tiens pas du tout à briser le lien qu'il y a entre elle et toi!

Crois tu qu'on peut lui laisser ta chambre rien que pour elle??


Rien qu'à voir le petit air, mi figue- mi raisin, mais surtout très amusé, que prenait la jeune femme en le regardant, il comprit que si lui avait quelque peu ''oublié'' Lélouna dans son empressement pour lui faire une place suffisante dans sa chambre, elle ne l'avait pas oubliée une seule seconde!!!

Rapidement, la fillette se retrouva dans les bras de sa mère, et reçut de celle ci toute les explications sur, maintenant qu'elle n'était plus un petit bébé, une future chambre de princesse rien qu'à elle, avec plein de place pour ses jouets actuels et à venir.

Des bras de Mary, Lélouna passa à ceux de Thomas, qui finit de la réconforter, quitte à en faire un peu de trop.

Ma chérie, ma poulette, si à un moment tu as vraiment envie de venir nous voir, ou bien tu as trop peur dans ta chambre de grande fille, la porte ne sera jamais fermée, alors tu l'ouvres, je sais que tu es assez grande pour le faire toute seule, maintenant, et tu viens nous rejoindre.

Il y aura toujours une petite place pour toi ici!


Lélouna était désormais tranquilisée, et sa mère s'en alla dans l'autre chambre pour la coucher.

Thomas ne la retint que le temps de
serrer très légèrement sa main droite, lui sourire, confiant, et rajouter un timide ''je t'attends''



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Petitemary03
[Un nouveau cap de franchit]

Mary appréciait beaucoup l’entrain que Thomas pouvait avoir, cette idée d’agrandir la chambrée lui avait beaucoup plu parce qu’en effet la couche de Thomas était bien trop petite pour deux. Plus les heures passaient et plus Mary se laissaient aller à lui. Il lui inspirait une certaine confiance en tant qu’amant mais aussi en tant que père. Oui je sais ce n’est pas vraiment un père mais il en a le rôle approprié en tout cas.

Donc alors qu’il s’attelait à la tâche, motivé comme jamais, il faisait rire malgré lui la belle blonde, de le voir aussi ardu à la tâche Mary ne pouvait s’empêcher de le féliciter.

Alors par ci et là, durant la journée, elle s’occupa du reste de la roulotte refroidie par cette ouverture soudaine, elles s’emmitouflèrent, elle et Lélouna de grosses chemises en lins très épais et Mary prêta son châle à sa fille, ne voulant pas risquer qu’elle tombe malade.

Thomas avait un charme fou, c’était un homme aussi beau qu’intelligent et très souvent depuis la veille Mary se demandait comment il avait bien pu tomber amoureux d’une femme aussi simple qu’elle. Elle pouvait se perdre dans ses pensées aussi souvent qu’elle posait son regard sur lui, mais là, du fond de la roulotte, quand elle s’apprêtait à préparer le diner, elle remarqua Lélouna, postée droite comme un i, observant les faits et gestes de son poupa.


Elle repensait à tout les moments de complicités passés avec sa petite princesse et c’est vrai qu’il lui sera difficile de dormir seule à présent mais quand elle aura fini sa sieste d’après le repas, Mary lui installera une très belle couverture sur son lit, un petit coffre de bois dans un coin avec ses poupées de chiffons mais aussi une table et une petite chaise, avec de la vaisselle en gré, mais miniature, pour les enfants quoi. Mary avait hérité cela de sa mère, n’y avait cependant jamais joué, bien trop occupé à accompagner son petit papa à elle, couper du bois ou bien forger, son métier tant aimé.

Étant petite, Mary s’installait dans un coin de l’atelier de son papa, Errick, se plaisait à l’emmener avec lui, mais elle était si petite à l’époque, qu’elle n’avait pas le droit de s’approcher du feu qui illuminait la pièce. Enfin bon, tout ça pour rappeler que Mary ne jouait pas à la poupée ou avec la vaisselle de sa maman, non, elle courrait à travers champs, grimpait aux arbres, s’occupait des vaches ou faisait des trous avec ses pieds dans de la terre…mais ne jouait pas à la dinette!

C’est le soir venu, alors que Lélouna ne s’était pas aperçue de l’absence de sa mère, non, bien trop absorbée à zieuter son poupa, qui avait filé en douce pour installer une belle chambre pour sa fille, que Mary l’a prise dans ses bras, machinalement sa main maternelle vint essuyer les petites perles qui demandait à sortir de ses yeux pour montrer au combien elle était triste de devoir se séparer de sa mère.

Thomas jouait son rôle à merveille, alors qu’il finissait à sortir quelques phrases rassurantes pour la petite, Mary se hâtait d’aller coucher sa fille, pour qu’elle puisse enfin s’apercevoir de la chance qu’elle avait. Elle sourit à Thomas, pas besoin de répondre à son « je t’attend » son regard expliquait tout à sa place, puis ouvrant la porte de la deuxième chambre elle ajouta doucement :


Tu vois, Lélouna, ici se ne sera que pour toi, profites en, maintenant, et comme dis poupa quand tu auras envie d’un câlin, tu pourras venir nous voir quand tu veux.

Elle prit le temps nécessaire pour rassurer sa fille, la bordant chaudement, plein de petits bisous sur le bout de son nez plus tard et elle pouvait enfin penser à aller se coucher à son tour.

La journée fut fatigante mais bonne. A présent que leurs lits firent qu’un seul couchage, il faudrait une énorme dispute pour que Mary daigne aller dormir ailleurs.
Elle ouvrit doucement la porte de leur chambre, rentra timidement la tête puis le corps, les bougies éclairaient encore la pièce :

Ah j’ai cru que tu dormais, dit elle en s’approchant de la couche, puis le regard parcourant la pièce et un soupire de satisfaction elle ajouta quel beau travail !
Elle se faufila tout près de lui et glissa sa main sur la nouvelle couverture : je l’adore… elle est belle et à l’air chaude… murmura t elle pour ne pas parler trop fort, ne voulant pas réveiller la petite.

Ils se retrouvaient enfin, après une longue journée, certes au même endroit mais très occupés, surtout lui, à donner une nouvelle vie à la chambre.

Il était couché sur le dos, tendant un bras qui l’invitait à se caler contre lui, alors elle posa doucement sa tête sur son torse, caressant tendrement la paume de sa main. Elle était rêveuse ce soir, Mary, ce nouveau pas vers l’avenir faisait bondir son cœur de joie.

Brrrr, qu’il fait froid ! Cherchant la chaleur de son tendre amour, elle colla son corps à celui de Thomas.

La peur l’envahissait, elle n'avait pas du tout envie de dormir en tout bien tout honneur ce soir et s'arrangera pour le lui faire comprendre, ce désir profond lui faisait perdre la tête, oui, elle avait envie de profiter de ses bras protecteurs, de ses mains, de ses caresses, de ses baisers et de son corps tout entier mais aussi de sa chaleur humaine et de la douceur de son souffle sur sa peau. Cette nouvelle nuit, elle laissera parler son cœur, et s’abandonnera à lui, comme toute femme aimante pourrait désirer le faire.






"S'aimer, c'est lutter constamment contre des milliers de forces cachées qui viennent de vous ou du monde."
Jean Anouilh

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Thomas


[Promesses tenues.]

Thomas s'était séparé d'elle, en l'invitant à venir le rejoindre, depuis moins d'une demie heure, les chandelles de la chambre étaient encore allumées quand la porte se rouvrit, Mary y rentra, et, un petit sourire malicieux sur les lèvres, elle commenta.

Ah j’ai cru que tu dormais...

Le blond ne dit rien, ou presque, mais bon, il n'en pensait pas moins....

Hum...


Après quoi, la jeune femme observa la chambre, lâchant quelques commentaires plus qu'honorables pour l'artisan qu'il était.

Quel beau travail ! je l’adore… elle est belle et à l’air chaude…

Thomas, par modestie, ne dit rien, mais son regard d'azur, pétillant d'une fierté resque naturelle, en dit bien plus long que tout un discours.

Brrrr, qu’il fait froid ! Dit elle en se glissant, tout contre lui, sous la grande couverture...

Cette remarque, somme toute relativement anodine, fût prise pat le blond non pas comme une simple plainte due au froid, mais bien comme une sorte de déclaration de guerre!

Il n'était pas du genre à chercher à se comporter comme un gougat, mais de là à se défiler, il y avait un pas, et un très grand: Il n'était en aucun cas de ceux qui fuyent!!!

Surtout quand, ses mains à lui se promenant sur elle, il découvrit une Mary d'une affriolante féminité qui, là comme dans d'autres choses, tendait à se cacher.

Sous des habits souvent plus larges que sa taille, elle cachait un corps d'albâtre, lourd et pâle, tout en pleins et déliés, et possédant surtout tout ce qu'il fallait là où il fallait pour damner un saint, or Thomas n'était pas un saint, mais juste un homme...

La température de la chambre monta vite, très vite, d'abord parceque chaisne, chemise de nuit, et même la grande couverture de cachemire volèrent du lit, et, comme tous les amants du monde, leurs corps, soudain, se cherchèrent l'un l'autre, usant du feu de la passion qui les dévorait intérieurement pour apaiser leurs sens en éveil.

Les amants, tels des virtuoses, interprétèrent en duo chacune des mélodies de l'amour physique sans la moindre fausse note, in crescendo et à deux mains, s'il vous plaît!

Depuis les premiers accords, touts en douceur, de Sexual healing de Marvin Gaye,en gradation savante, de la Lambada,de Kaoma, puis par par A lo Cubano de Orishas, jusqu'à l'extase final, alors que l'aube se levait, du Je t'aime, moi non plus de Birkin et Gainsbard.

Il était presque cinq heures du matin quand, épuisés et nus, ils finirent par s'endormir, à bout de forces, mais repus l'un de l'autre et heureux.

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Petitemary03
[Le début d’une nouvelle vie]

Au petit matin de cette formidable nuit. Les joues encore rougies par le bonheur intense et la chaleur qui s’était dégagée de leurs corps à travers toute la pièce. Mary s’étonna d’ouvrir les yeux alors que la lueur du jour illuminait déjà leur couche. Elle avait pour habitude de se réveiller bien plus tôt, Lélouna se chargeant bien de lui rappeler au combien il était l’heure de manger. Mais, au petit matin de cette formidable nuit, Lélouna dormait encore, sa première nuit, seule, n’avait guère était difficile pour elle, finalement.
La jeune femme, encore moins bien coiffée qu’à son habitude, se réveillait, paisiblement, appréciant l’effervescence qui se dégageait encore des deux amants. Elle s’était endormie depuis pas vraiment longtemps, sa tête contre lui, son bras enlaçait son torse, et sa jambe ceindrait celle de Thomas, elle était là, hésitante à bouger, ne voulant pas risquer de le réveiller.

Petit à petit, elle caressait du bout de ses doigts le buste de Thomas, cherchant à apercevoir une réaction de sa part, comme un feu vert voulant dire : oui je suis aussi réveiller.
La réponse ne tarda pas à venir, la pression de son bras contre elle, voulant bien signifier que oui, il recevait malgré lui l’appel de ses doigts, alors doucement, elle se dégourdit de sa position si agréable et posa son regard sur le visage de Thomas. Il paraissait détendu, heureux et particulièrement attirant, aussi nu qu’un aigle sans ses plumes, il n’en était pas pour autant déstabilisé, alors qu’elle, elle remonta tout de même la couverture de façon à recouvrir ce corps gracieux mais pudique, un geste machinal, auquel elle ne prêtait plus attention.

Au petit matin de cette formidable nuit, elle déposa un tendre baiser sur les lèvres de son bien aimé et lui susurra amoureusement :
bien le bonjour, vous. Un sourire radieux éclaircissait le doux visage de la blonde et elle ajouta timidement tu as bien dormi ?
Ah ce petit matin de cette formidable nuit….




"La pudeur sied bien à tout le monde; mais il faut savoir la vaincre et jamais la perdre."
Montesquieu (Charles de Secondat, baron de La Brède et de)

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Thomas


[Petit matin.]

Depuis combien de temps dormait il quand il sentit les premières caresses de Mary sur son buste? Il n'en avait aucune idée... Certainement pas longtemps...

Presque par réflexe automatique, son bras droit se serra sur sa taille fine. Oui, il était réveillé, et bien réveillé!

Bien le bonjour, vous. Tu as bien dormi ?

Thomas ne répondit pas tout de suite, car, juste à cet instant, l'azur de son regard croisa l'émeraude brillante de celui de Mary, et, plus que deux regards anodins se croisant simplement, Thomas plongea directement dans cette eau verte de ses yeux qui représentait pour lui, désormais, tout ce qui avait une réelle valeur: La femme qu'il aimait, son égale, sa protection contre les coups durs de la vie, mais aussi son refuge,son pays, sa maison, son futur immédiat et sa mémoire à venir. Tout! Absolument tout!

Désormais, entre elle et lui, il existait un pacte plus fort et durable que l'airain: Un pacte d'amour entre une femme, un homme, et une petite fille d'un peu plus d'un an.Et quant à lui, il était on ne peut plus prêt à tenir ce pacte là!

Un baiser sur ses lèvres fût sa façon à lui de répondre, après quoi, il ajouta, sottovoce, avec un rien d'admiration dans la voix.

Oh là là, TOI! Puis, hochant doucement la tête, comme pour confirmer ses dernières paroles: Je t'aime!

Ces dernières paroles là sonnèrent à ses oreilles non sans une certaine usure, un certain ''déjà vu'', il les avait déjà dites, il n'y avait pas si longtemps, à une autre femme, mais, finalement, elles n'en étaient pas moins vraies: Il l'aimait, vraiment, et de toute la force de son âme. Alors que dire d'autre, hormis justement ce qu'il sentait.

Ensuite, une fois l'instant premier des sentiments amoureux passés, ce furent des sentiments nettement plus domestiques qui, curieusement, prirent le dessus sur tout le reste.

Tout d'abord,ce fût un coup d'oeil interrogateur envers elle.

Lélouna???

De Lélouna point, le tranquilisa t'elle.

Puis, un long borborygme chuinteux s'échappant de son estomac vide, vint une plainte presque innatendue:

J'ai faim!!!!!!!!!!

Le charme était rompu, certes, mais, finalement, avec sa grande carcasse vide de de la moindre nourriture depuis de nombreuses heures, toutes celles de cette nuit passée à s'aimer, il avait presque le droit d'avoir faim. En outre, il était plus que l'heure du petit déjeuner...

Les habits, disparus durant leur nuit de passion, réapparurent fort vite, presque en même temps que les derniers baisers, tels ces derniers feux folets residuels après le bouquet final d'un grand feu d'artifice.

Et la ronde de la vie habituelle reprit peu à peu ses droits de cité.

Lélouna fut réveillée par un Thomas propre comme un sou neuf, bien coiffé et rasé de près, découvrant que non seulement la petite fille avait aimé dormir dans une chambre bien à elle, mais qu'elle avait dormi comme une masse.

Les tartines, le beurre, les confitures diverses et le lait chaud réapparurent sur la table de leur petit déjeuner, honorée par les trois convives.

Finalement, une expédition en charrette vers Vintimille fût incluse au programme de la matinée, car leur garde manger était désespérément vide.

La seule chose marquant la différence entre une journée normale et celle ci fûrent les nombreuses marques d'affection,petites caresses, petits et grands baisers et autres mille gestes tendres, que Mary et Thomas échangèrent au cours de la journée.

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Petitemary03
Les heures qui suivirent ce matin de cette formidable nuit défilèrent à vitesse grand V, le bonheur immergeant le quotidien de Mary, besoin de rien de plus pour la combler.
Fini le simple ami, le Thomas distant était bien long, il était maintenant doux, et son attention aimante envers la bonde et sa fille, faisait un bien fou.

Lélouna était de bonne humeur ce matin là, cette première nuit sans sa mère s’était pour finir bien passé et la petite illuminait sans se rendre compte les journées des deux adultes.
Elle portait fièrement la petite croix de son papa autour du cou et faisait rire sa mère, quand à chaque fois elle s’essayait à faire un clin d’œil malicieux.
Mary, elle, avait belle et bien tiré un trait sur le passé, son amour pour Thomas grandissait de jour en jour, sa vie était à présent calme et joyeuse, les moments où elle pleurait la mort de son époux étaient loin derrière elle à présent. Thomas avait su combler ce manque et l’avait beaucoup aidé à surmonter sa peine.
Elle avait toujours à son majeur le petit anneau d’or que Thomas lui avait offert, passant à tout moment ses doigts dessus, pour vérifier qu’elle ne l’avait pas perdu, bien plus touchée qu’elle en avait l’air par ce cadeau, sans réelle valeur pour un joaillier, mais à la grande signification d’un amour et d’une confiance que Thomas lui portait.

Alors qu’ils revenaient de leur petit tout au marché, Mary s’empressa de tout ranger, alors que Thomas, lui, s’attela à la préparation du repas, bien plus doué qu’elle. Lélouna s’était installée au centre de la pièce, et au grand désarroi de Mary et Thomas, avait décidé de se faire entendre, marmite renversée et cuillère en bois, faisaient corps pour jouer une mélodie disgracieuse !

Que cette petite était pleine de ressources, malgré le chahut insupportable, Mary ne pouvait s’empêcher de rire.


A moa a très fote, a vu maman, a vu poupa, a mo a ze sé ben zoué de la musik dit elle de ton fière.

Alors Mary ne pu s’empêcher de rire de plus belle oui ma chérie, tu es très douée !!!!
Le petit regard complice envers Thomas en disait long, ne surtout pas la décevoir.

Le repas était prêt et tout trois s’installèrent à table. Mary comme d’habitude, se perdait dans ses pensées, pas très expressive et surtout pudique autant physiquement que mentalement, ne parlait guère de sa vie, d’avant, voir même futur. Mais Thomas était là à présent, ils formaient un couple, et elle apprenait de jour en jour à ses côtés qu’il fallait s’ouvrir et ne pas hésiter à se livrer.
Elle avait encore du mal pour ça, mais elle faisait des efforts, déjà, pour sa fille, qui avait le droit de connaître certaines choses mais aussi pour l’amour qu’elle portait à Thomas.
Alors entre deux bouchées, passant son regard de l’un à l’autre, comme elle pensait à son frère, elle lança d’un coup d’un seul :

Il faudra qu’on écrive à tonton ma chérie, pour lui donner quelques nouvelles tout même, elle souriait, faisant mine de rien, elle était fâché contre lui, oui, mais il restait une des rares personnes qu’elle avait envie de revoir.
Alex a du bien grandir, je suis sûre que tu t’entendrais bien avec lui. Puis en regardant Thomas elle ajouta : c’est mon neveu, Lélouna ne le connait pas, mais c’est un enfant adorable… pas comme son père… la dernière remarque fut dite en marmonnant dans sa barbe, enfin elle n’a pas de barbe mais bon vous avez bien compris !
Elle ne connait ni Tridant, ni Alex d’ailleurs mais peut être qu’un jour elle fera leur rencontre… un ton las et quelque peu perdue dans ses pensées, le voulait elle ? Qu’ils se rencontrent ? Hum oui peut être… mais fallait déjà penser à renouer le contact…

On fera ce courrier après mangé, d’accord ? L’impatience d’y être pouvait se sentir à travers sa façon de parler.




"On perd la plus grande partie de sa jeunesse à coups de maladresses."
Céline (Louis Ferdinand Destouches, dit Louis-Ferdinand)

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Thomas


[Quand le passé éclate en pleine figure...]

Il faudra qu’on écrive à tonton ma chérie, pour lui donner quelques nouvelles tout même...
Alex a du bien grandir, je suis sûre que tu t’entendrais bien avec lui.
C’est mon neveu, Lélouna ne le connait pas, mais c’est un enfant adorable… pas comme son père…
Elle ne connait ni Tridant, ni Alex d’ailleurs mais peut être qu’un jour elle fera leur rencontre…
On fera ce courrier après mangé, d’accord ?


Soudain, Thomas eut l'impression que quelque chose éclatait en lui, une vérité tellement lumineuse désormais qu'elle lui était plus que difficile à supporter: Depuis le jour où Mary et lui se conaissaient, il avait renoncé à la questionner.

Elle savait tout de lui: son histoire, son passé, il lui avait tout raconté, ne pensant rien garder par devers lui. Mais si Mary le savait, c'est parceque lui avait tout raconté.

Par contre, jamais, non, jamais, il n'avait ôsé la questionner elle. D'abord, au début, pour lui éviter toute souffrance inutile lui rappelant un mari mort bien trop tôt et un veuvage l'accablant, et ensuite, par pudeur envers elle, pensant toujours que si un jour elle voulait parler, il saurait être là pour l'écouter et l'épauler.

Mais de là à la questionner? Non, il n'avait jamais ôsé.

Or, il se rendait bien compte que, peut être par excès de pudeur, peut être par manque de courage pour la questionner, il ne savait d'elle que les quelques bribes qu'elle avait lâché, souvent au hasard de leurs discussions, il ne savait rien ou presque d'elle!

Juste qu'elle avait un frère nommé Tridant qui vivait en Bourbonnais-Auvergne, une mère encore vivante qu'elle ne semblait pas trop apprécier, ou du moins l'éducation qu'elle avait reçue d'elle... Et rien de plus. Il ne savait rien de sa vie d'avant, de sa vie avec Dono, rien de rien....
Il pouvait même passer, à ses yeux, pour un homme détaché, à qui son passé, sa vie à elle, importait peu.

Or, c'était justement le contraire: Il voulait tout savoir d'elle, même si, une fois de plus, il savait qu'il aura du mal à la questionner...

Après le déjeuner, alors qu'elle revint de coucher Lélouna pour sa sieste, il était installé dans l'un des deux fauteuils de leur roulotte, et lui fit comprendre, par un petit signe, qu'il tenait à ce qu'elle prenne place dans l'autre.

Cela fait, il s'éclaircit légèrement la voix, et lâcha tout à trac ce qu'il avait sur le coeur.

Mon amour, je ne sais comment te dire...mais...tu as du t'en apercevoir...je ne suis pas de ceux qui questionnent....

Tu sais, quand j'étais petit enfant, tous, frères et soeurs, m'ont toujours enseigné que s'il est bon d'être curieux de nouvelles conaissances,mais la curiosité appliquée aux personnes est un très vilain défaut.

Jamais je ne t'ai questionnée sur ta famille, ton histoire, ton passé avec Dono. J'ai toujours pensé que si tu le voulais, tu raconterais, mais tu n'as pas plus raconté que je n'ai posé de questions...

Cela ne veut pas dire que je n'ai que faire de tout cela, au contraire!

Tout de toi, tout ce qui peut t'importer, de près ou de loin, ta relation avec ton frère et ton neveu, cette mère que je sais vivante, mais que tu ne sembles pas avoir en grande estime, ton passé, ton futur, et même tes songes m'importent!! Absolument tout de toi!!!

Mais, je le crains, il m'est difficile d'aller à l'encontre d'une éducation qu'aujourd'hui je considère plus que stricte, aussi, j'aurai toujours du mal à te questionner, par pudeur, ou autre chose....

Mais, toi, n'hésite pas à me raconter....Je ne suis pas sourd, et si notre relation peut servir à rattacher ton passé au présent, voire au futur, j'en serais le plus heureux des hommes.


Voilà qui avait au moins l'avantage d'être dit haut et clair!

Juste à cet instant, un froissement d'ailes se fit sentir derrière la petite fenêtre de la cuisine.

Curieux, aucun d'eux n'attendait le moindre pigeon...

Attends, j'y vais! Dit il en se levant de son fauteuil.

Thomas sortit de la cuisine pour découvrir un énorme pigeon voyageur, portant tube à messages scelle de carmin aux deux extrémités et plus gros que ceux habituels.

L'oiseau remisé dans un panier, abreuvé d'un peu d'eau et de grain, il brisa le scel de chaque extrémité du tube, pour en sortit plusieurs feuillets de parchemin, et même un dessin.



De suite, sur l'un des premiers documents, il reconnut une signature, celle de Me Bernardeaux, son avoué arlésien.

Cela faisait plus de trois mois que Thomas l'avait engagé pour s'occuper de lui trouver tout d'abord une adresse en ville, le plus proche possible du Rhône pour y installer son echoppe de charpentier, échoppe qu'il avait fini par trouver tout seul, d'ailleurs, et, en outre, en prévision des mois d'hiver, chercher un simple mas traditionnel, vivable et en bon état, suffisament éloigné d'Arles et à la fois suffisament près du bourg pour que leur simple roulotte devienne uniquement un logement de voyage.

En outre, il tenait à ce que Mary et Lélouna aient un toit solide sur la tête.

Or c'était justement en ce jour, avec trois mois de retard, et que Thomas n'y croyait plus trop, que le fichu Me Bernadeaux donnait enfin de ses nouvelles...

Pour une journée, c'est une journée étrange.... Coïncidences, sans doute...
Marmonna le blond en commençant à lire les divers documents.

Citation:
Monseigneur de la Roche Nouée...


Ça commençait mal! Thomas s'eclaircit la voix, étouffa un affreux juron en occitan, et finit par prendre le parti d'en rire.....

Citation:
À bout de recherches, je crois avoir enfin trouvé ce que vous cherchez, un petit mas sans grand confort, mais avec un grand jardin pour y loger toute votre petite famille.


Aussi futé qu'un tas de briques, le notaire... Mais qui diable lui avait conseillé pareil animal... Misère!!!!

Citation:
Voici une description détaillée, en plus d'une petite eau forte, de la propriété en question:

Le mas se nomme Mas de la Palunette, et est situé au lieu dit de Goudègues, sur la commune de Mounes.

La superficie intérieure se décompose en quatre étages, d'environ trois perches carrées par étage.

Le sous sol abrite une cave, en plus d'une remise à bois, d'un fumoir/saloir et d'une pièce servant au rangement

Le rez de chaussée se divise en deux. À destre de la cour, une étable pour une dizaine d'animaux divers de labour, boeufs et chevaux. Et à senestre, une grande pièce servant de cuisine dotée d'une immense cheminée.

Le premier étage est, quant à lui, subdivisé en trois chambres de tailles diverses.

Finalement, le dernier étage, d'un seul tenant, abrite le fenil.

Le mas est habitable sur l'heure si vous êtes vraiment pressés, mais un lessivage de toutes les parois, un blanchiment à la chaux et de nouveaux meubles et tentures ne sont nullement un luxe, vu que cela fait plus de 2 ans qu'il est inhabité.

Passons, Monseigneur, désormais en revue les extérieurs.

Tous les terrains attenants au mas sont bordés au ponant par le canal de la vallée des des Baux qui alimente l'étang dit de la Gravière, mais un grand jardin d'un peu plus d'une acre carrée s'étend depuis le mas vers le levant.

En outre, se vendent mitoyennement au mas une garrigue de 6'800 acres s'étendant vers le septentrion, peuplée d'essences arbustives et arboricoles de fort peu de valeur et aucune terre agricole.

Le prix demandé par l'actuelle propriété est uniquement de 12'000 écus, ce qui me semble une somme plus que juste pour tel bien, mes honoraires se rajoutant bien entendu sur ce prix final....

Il me reste à vous faire dire que l'actuelle propriété n'acceptera en aucun cas de négocier le prix final de vente. Cela fait deux ans que le mas est fermé, et ne semblent nullement pressés de vendre....

En l'attente de votre réponse, recevez, Monseigneur de la Roche Nouée, l'attention de mes salutations les plus respectueuses...


S'en suivait une sorte de signature tellement torturée qu'elle en était devenue incompréhensible.

Quand, finalement, il se réinstalla dans son fauteuil, près d'elle, c'est une Mary interrogatrice qu'il trouva.

Aussi, pour parer au plus pressé, il lui tendit tous les papiers de l'avoué, ajoutant quelques explications.

Mon amour, depuis que je sais que nous allions vivre en Arles, je me suis mis à la recherche de deux biens à acquerir: Tout d'abord un local en ville d'Arles, le plus proche possible du Rhône pour y installer mon échoppe de charpentier, et, qui sait ce dont le futur sera fait, peut être un dispensaire médical.

Ensuite, je cherchais, à la fois éloigné du bourg mais suffisament proche pour que les divers allers retours ne nous prennent pas plus de temps que le strict nécéssaire, un mas, une petite maison, quoi....


Je sais, je l'ai remarqué, que tu n'aimes pas vivre en ville, et que tu te contentes de peu. Sans doute encore une histoire que tu devras me raconter, un de ces jours...

Malgré tout, si toi, et moi, acceptons de faire notre vie de peu de choses, Lélouna a, je crois, le droit d'avoir un endroit à l'abri où grandir, courir, jouer....

Je cherchais donc une petite maison, mais avec un grand jardin, quelque chose de plus définitif, et surtout plus solide, que la roulotte.


Or, voilà qu'alors que je n'y croyais plus, mon avoué m'écrit pour me dire qu'il a enfin trouvé.

La maison, nommée le mas de la Palunette, n'est pas très grande, juste une grande cuisine et 3 chambres, en plus de l'étable et le fenil, qui ne sont pas habitables, mais elle est dotée d'un grand jardin, et de beaucoup de garrigue.


En outre, il est possible de l'acheter pour nettement moins cher que ce que j'attendais....

Mary, mon amour, je sais que tu aimes par dessus tout ton indépendance financière, et que jamais tu n'accepterais que je fasse de toi une femme mainteans nue...

Ce n'est en aucun cas mon intention, rassure toi, mais toi et Lélouna êtes désormais ma famille, mon plus grand bien, aussi laisse moi au moins m'assurer que tant elle que toi, et moi aussi, vivrons au moins dignement, dans une maison normale, et pas dans un camp, en train de geler, comme de pauvres romanichels....

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Petitemary03
[Grand moment]

Lélouna, qui voulait absolument écrire à son tonton, n’avait guère été sympathique avec sa maman quand fut l’heure de la sieste.

Je t’ai dis qu’on écrira après mangé, mais là il est tard ! Va faire ta sieste et dépêche toi ! Sans vraiment savoir pourquoi mais la blonde avait changé d’avis, pas de courrier de suite, Tridant pourra bien attendre encore un peu, au point où il en est…

Un peu en ronchonnant, la petite ajouta
mhummm bon gagord maman, zvé fer dodo ! Elle râla tout le long mais ne broncha pas plus, le regard de Mary disant suffisamment de s’arrêter là.

De retour vers Thomas, lui qui avait été plutôt silencieux jusqu’à présent, lui fit bien comprendre par un simple regard de se poser dans le fauteuil, chose faite, elle le regarda tendrement alors que lui se mit à parler, comme ça d’un coup d’un seul.
Elle ne pouvait s’empêcher de sourire, il était tellement beau quand il partait dans un monologue, qu’elle restait en admiration, pendue à ses lèvres.

Le pigeon arriva dans cet entre fait, elle allait bien entendu répondre et se livrer peu à peu, pour leur couple, elle se devait de se dévoiler mais elle n’en n’eut pas le temps.
Alors qu’il lui tendit le parchemin auquel elle n’avait pas encore le loisir de lire, il se relança dans des explications, mais là, les yeux un coup sur la lettre, un autre coup sur Thomas, son cœur à elle s’emballait, comment avait il pu bien faire ces démarches sans lui en causer deux mots avant ?

Elle l’écoutait débiter un tas de blabla à la seconde, fermant les yeux pour l’aider à assimiler ses paroles, aggravant les traits de son visage, secouant la tête en signe de « ce n’est pas vrai qu’il s’est lancé dans ça ! », c’est très calmement qu’elle s’enfonça dans son fauteuil, déposa la missive sur ses genoux puis le regard dans le vide, les joues rosies par la surprise mélangée d’incompréhension, les deux mains jointent devant elle, elle se mit enfin à parler d’une mi voix, comme coupée nette :


Comment as-tu pu te lancer dans de telles recherches sans m’en parler ? Là son regard aussi vert qu’il soit se posa sur lui, le dévisageant sombrement. Mon avis ne t’importe donc peu ? Et si moi je n’ai pas envie de vivre dans ce mas ? Elle se leva subitement, laissant le courrier glisser jusqu’à ses pieds et se mit à faire les cents pas, regardant vaguement par la fenêtre pour y trouver un soupir de bon sens. Je n’ai pas l’habitude de vivre ainsi, je m’accommode généralement facilement, mais j’ai quand même le droit de donner mon avis, non ? Et là, rebelote son regard se plongea dans le sien, les yeux plissés, cherchant des réponses à ses questions. Peut être que toi tu penses que Lélouna pourrait être plus heureuse dans une belle et grande maison ! Ses bras se croisèrent machinalement sur le devant de sa poitrine mais moi je ne suis pas de cet avis ! J’ai grandit comme tu veux qu’elle grandisse, et voilà le résultat ses yeux à présent firent le ravalement de son corps d’elle même tu parles d’un résultat joyeux !
Pas besoin de confort pour être heureux, si tu n’as pas l’amour qui va avec !
Pourquoi venait-elle de dire cela ? …
Un grand soupire mit une distance à la suite à venir.


Mes parents avaient le confort, mes parents étaient des parents aimant, mais cela ne m’a pas permise de m’épanouir, je veux dire dans ça, que Lélouna n’a pas besoin de se sentir bien logée pour être heureuse, ce n’est que matériel tout ça ! Ma mère… hum,
elle hésita, devait elle continuer ainsi ? Hum… ma mère était une bonne mère, bon ça elle l’avait dit, bien, elle était bonne et aimante, mais malade. La folie s’est emparée d’elle, elle leva le ton sans s’en rendre compte elle est encore vivante, surement quelque part à se morfondre dans un coin, comme elle l’a toujours fait ! Mère protectrice mais pas câline pour deux écus, cherchant à tellement protéger ses enfants qu’elle en oublier de les aimer comme telle ! Elle est folle, tu comprends ? Perdu dans sa folie à vouloir tout régir alors qu’elle en est physiquement incapable, et pourtant mon père lui a laissé suffisamment d’écus pour bien vivre, une belle demeure, tout… mais même à sa mort, elle voyait encore le mal partout ! Le seul moyen de lui échapper était de suivre mon père et mon frère, couper le bois, labourer les champs, pêcher ou bien forger, là, j’étais tranquille, sans elle et sa folie. Mary appelait cela « la folie », parce que depuis toute petite, elle avait vu sa mère passer de la joie à la tristesse en l’espace d’une seconde, parce que sa mère voyait le danger partout et s’en rendait malade rien qu’en pensant au mal, alors que tout allez bien, elle trouvait le moyen de pleurer. De nos jours, on appellerait cette maladie « dépression ».

La voilà de nouveau le fessier sur son fauteuil, les yeux dans ceux de Thomas.
Mon père est parti bien trop tôt, mais grâce à lui, mon enfance ne reste pas un mauvais cauchemar. Mon frère, lui, fut un très bon ainé, protecteur et aimant, j’ai toujours pu compter sur lui, il a deux ans de plus que moi, et vit dans le BA, il a un fils, Alex. C’est un homme bien, avec des responsabilités, il fait parti de l’armée aussi. Ses mains se crispèrent contre les accoudoirs quand elle sortie la phrase suivant : il s’est fait anoblir ! Récemment ! Comme si il reniait notre nom, pour des friqués qui ne servent à rien !
Je n’aime pas les nobles et tous ceux qui s’apparentent à eux ! Ils exploitent les gens contre de l’argent, ils ne respectent rien ni personne et se prennent machinalement pas pour de la crotte !
Mais c’est mon frère
murmura t elle doucement, elle je l’aime malgré tout !

J’ai passé ma vie à fuir ! Quand je suis arrivée à Loches, une amie m’a offerte Laya, qui avait à peine deux mois, elle m’a donné la force et l’envie de me battre pour mes convictions, un sourire se dessina quand elle posa son regard sur sa louve depuis j’ai toujours fait ce que j’ai envie, j’ai gérer une mairie pour aider les habitants à s’en sortir, ou bien j’ai ouvert mon dispensaire, et pas celui de Dono, pour apporter les soins nécessaires aux plus fragiles. Les bêtes restent les plus fidèles et ne demandent jamais d’agir contre ma volonté. Même Dono, il a vendu sa belle maison en plein centre ville et est venu me rejoindre au milieu des bois, au milieu de rien mais surtout de personne. J’ai rien demandé et rien imposé !Elle se releva, la colère revenant petit à petit alors oui je vis à la simple et sans rien, oui je vis sans toit fixe et aime m’endormir à la belle étoile ! Je suis peut être comme ce que tu appel des romanichels ! Mais je ne t’ai jamais obligé d’en faire autant ? Si ? Alors là, les foudres traversèrent ses pupilles Alors, j’estime que j’ai le droit de choisir mon mode de vie ! Et même si je t’aime plus que tout, oula Mary ne te laisse pas avoir par tes sentiments, tiens bon et lâche le regard, il est trop beau là, oui tu l’aimes mais quand même ! Ses yeux roulèrent le long de sa main j’ai le droit de donner mon avis ! Hop elle le refixa une dernière fois si tu veux d’une vie à trois, cesse donc de penser seul, et soucie toi de l’avis des autres ! C’est vrai que l’idée était intéressante et que Thomas avait quand même pensé à tout, et surtout au bien être de Lélouna et même celui de Mary, mais la blonde préféra s’arrêter là, sans risque de dire des choses qui dépasserait ses pensées.
Vexée, en colère contre elle, voire même flattée de se trouvait face à Thomas, cet homme qu’elle admirait tant, elle venait de tout déballer, parlant dans tout les sens, mais là au moins il ne pouvait plus dire ne rien savoir sur elle. Là voilà de nouveau assise, replié sur elle-même, elle n’avait pas l’habitude de parler autant, surtout d’elle, et en l’occurrence, elle ne savait pas comment Thomas allait réagir à son mécontentement.


Un mas à quatre étages…. Tu as de l’argent, oui, c’est bien, mais je n’ai pas besoin de ça pour me sentir heureuse. Ta présence me suffit. Ma fille me suffit. Je t’aime pour ce que tu es au fond de toi, pas à cause de ces écus. J’espère vraiment que tu te rends compte que je me fou de ce que tu as dans ta besace ! Et je suis navrée si je ne corresponds pas à ses belles dames bien vêtues, maitresse de leur maison, se pavanant avec leur froufrou tout poilu, je ne sais même pas enfiler une robe ou bien me coiffer ! Et jamais je n’emploierai une bonne pour m’aider à le faire ! Elle était bizarrement redevenu calme : je t’aime et veux que tu sois heureux, mais n’oublie pas qu’on est deux dans cette histoire, tu n’es plus seul maintenant….



"Le passé ne meurt jamais complètement pour l'homme. L'homme peut bien l'oublier, mais il le garde toujours en lui."
Fustel de Coulanges (Numa Denis)

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Thomas


[Explication houleuse.]

Certes, elle avait raison! Il n'avait jamais discuté de tout cela avec elle auparavant. Pas plus, d'ailleurs, qu'il n'avait discuté l'achat de la roulotte avec elle, de son échoppe à lui, et de pas mal d'autres choses....

Thomas se rendit compte, à ce moment là, qu'il s'était trop souvent montré impulsif, et prenant seul des décisions qui ne le concernaient plus lui seul, mais qui incluaient, surtout désormais, deux autres vies: Mary et Lélouna!!!

Comment as-tu pu te lancer dans de telles recherches sans m’en parler ? Mon avis ne t’importe donc peu ? Et si moi je n’ai pas envie de vivre dans ce mas ?

Tu as raison... Dit il. Après quoi, il prit parti d'éviter une confrontation directe avec elle, ça ne menait à rien, et préferait ne rebattre que les points qui lui semblaient les plus importants.

Je n’ai pas l’habitude de vivre ainsi, je m’accommode généralement facilement, mais j’ai quand même le droit de donner mon avis, non ? Peut être que toi tu penses que Lélouna pourrait être plus heureuse dans une belle et grande maison ! Mais moi je ne suis pas de cet avis ! J’ai grandit comme tu veux qu’elle grandisse, et voilà le résultat, tu parles d’un résultat joyeux !
Pas besoin de confort pour être heureux, si tu n’as pas l’amour qui va avec !


Justement, non? Je t'aime et tu m'as plus que prouvé que toi aussi, tu m'aimes.... Je suis heureux avec toi et Lélouna, et je ne désire que votre bonheur à toutes les deux...

Piètre défense, mais c'était finalement la sienne. Pas le choix...

Mes parents avaient le confort, mes parents étaient des parents aimant, mais cela ne m’a pas permise de m’épanouir, je veux dire dans ça, que Lélouna n’a pas besoin de se sentir bien logée pour être heureuse, ce n’est que matériel tout ça ! Ma mère… Hum… ma mère était une bonne mère, elle était bonne et aimante, mais malade. La folie s’est emparée d’elle. Elle est encore vivante, surement quelque part à se morfondre dans un coin, comme elle l’a toujours fait ! Mère protectrice mais pas câline pour deux écus, cherchant à tellement protéger ses enfants qu’elle en oublier de les aimer comme telle ! Elle est folle, tu comprends ? Perdu dans sa folie à vouloir tout régir alors qu’elle en est physiquement incapable, et pourtant mon père lui a laissé suffisamment d’écus pour bien vivre, une belle demeure, tout… mais même à sa mort, elle voyait encore le mal partout ! Le seul moyen de lui échapper était de suivre mon père et mon frère, couper le bois, labourer les champs, pêcher ou bien forger, là, j’étais tranquille, sans elle et sa folie.

Ainsi donc, voilà la raison pour laquelle Mary ne parlait jamais, ou presque, de sa mère, et l'origine probable de ses fuites en avant et de ses difficultés à vivre au millieu des humains...
Le blond commencait à comprendre certains motifs de son comportement habituel, certaines pièces du puzzle qui composait la vie de Mary commençaient à prendre leur place.

Néanmoins, s'il pouvait comprendre ces choses là, il comprenait aussi que non seulement Mary n'était pas folle, mais ne souffrait pas mentalement de pareilles ''manies'', et qu'elle n'était pas comme sa mère!!! Et ça, Il se devait de le lui faire comprendre, de gré ou de force!

Aussi, c'est presque en criant qu'il l'interpella, alors que son regard, azur habituel, se mua, sous l'effet du moment, en un gris orage, dur, presque sauvage, fort inhabituel en lui.

Mary! Mary!!

Après quoi, à nouveau, regards d'émeraude et d'azur se fondirent l'un dans l'autre, le gris orage des yeux de Thomas disparut, pour redevenir l'azur calme et doux qu'il était.

Arrête! Tu n'es pas ta mère! Tu n'est même pas comme elle, atteinte de quelque maladie mentale. Tu ne lui ressembles en rien, mentalement!!!

Mon amour, je ne suis qu'un piètre médicastre, certes, et les maladies dont sont affectées notre esprit, et pas juste notre corps, échappent pour beaucoup à ma compréhension. Mais je te connais depuis un peu plus d'une annéee, je te regarde vivre, respirer, jour après jour...

Tu n'as pas... tu ne peux pas être atteinte de.... impossible... je m'en serais rendu compte depuis déjà longtemps...TU N'EST PAS FOLLE!!!!!!!!!

Veux tu que je décrive qui je vois, en toi? Et tel et comme le décrirait un médicastre, sans la moindre relation affective avec son patient: Je vois en toi une femme jeune, mentalement équilibrée, qui, malgré certains traumatismes psychiques certainement dûs à une éducation difficile, essaie de vivre pleinement!!


Que l'éducation prodiguée par ta mère t'ait donné le goût de la fuite en avant, l'envie de vivre loin et sans rien, plutôt qu'en étouffant dans son giron, je ne peux que le comprendre, mais, toi aussi, comprends qu'elle était mentalement malade, et donc que ces habitudes de vie ne sont pas forcément les plus saines, ni les plus normales.

Il est temps pour toi, je crois, de faire face à tout cela, de cesser de te cacher derrière cette éducation néfaste, avec le courage que je te connais, et, tu le sais, toute l'aide que je pourrai te prodiguer...

D'abord pour toi même, mais aussi pour Lélouna, qui ne souffrira jamais de ta même éducation, et aussi, finalement, pour moi...


Du culot, Thomas n'en manquait pas, mais pour lâcher pareil morceau...Il ne savait vraiment pas comment elle allait réagir.

Claquer la porte et fuir? Possible... Le gifler? Aussi... Pire? Qui sait... Mais, au moins, il se sentait en paix avec sa conscience, et s'il pouvait aider son amour à faire face à tous ses vieux démons, il allait se jeter corps et âme dans cette bataille là!!!! Rien que pour elle!!

Elle ne réagit pas de suite, continuant sa tirade, ses esxplications.

Mon père est parti bien trop tôt, mais grâce à lui, mon enfance ne reste pas un mauvais cauchemar. Mon frère, lui, fut un très bon ainé, protecteur et aimant, j’ai toujours pu compter sur lui, il a deux ans de plus que moi, et vit dans le BA, il a un fils, Alex. C’est un homme bien, avec des responsabilités, il fait parti de l’armée aussi.
Il s’est fait anoblir ! Récemment ! Comme si il reniait notre nom, pour des friqués qui ne servent à rien !
Je n’aime pas les nobles et tous ceux qui s’apparentent à eux ! Ils exploitent les gens contre de l’argent, ils ne respectent rien ni personne et se prennent machinalement pas pour de la crotte !
Mais c’est mon frère , et je l’aime malgré tout !


Encore des pièces du puzzle qui venaient se mettre en place dans la tête de Thomas. Lors de leur voyage depuis Nevers jusqu'à Arles, ils avaient traversé le Bourbonnais-Auvergne, or, à aucun moment, elle n'avait montré le moindre signe de vouloir revoir ce frère dont elle rejettait l'anoblissement...

Le blond, quant à lui, lui avait déjà tout dit en ce qui concernait les nobles et la noblesse, surtout en parlant de ses origines nobles: Il ne voulait pas en entendre parler!

J’ai passé ma vie à fuir ! Quand je suis arrivée à Loches, une amie m’a offerte Laya, qui avait à peine deux mois, elle m’a donné la force et l’envie de me battre pour mes convictions. Depuis j’ai toujours fait ce que j’ai envie, j’ai gérer une mairie pour aider les habitants à s’en sortir, ou bien j’ai ouvert mon dispensaire, et pas celui de Dono, pour apporter les soins nécessaires aux plus fragiles. Les bêtes restent les plus fidèles et ne demandent jamais d’agir contre ma volonté. Même Dono, il a vendu sa belle maison en plein centre ville et est venu me rejoindre au milieu des bois, au milieu de rien mais surtout de personne. J’ai rien demandé et rien imposé! Alors oui je vis à la simple et sans rien, oui je vis sans toit fixe et aime m’endormir à la belle étoile ! Je suis peut être comme ce que tu appel des romanichels ! Mais je ne t’ai jamais obligé d’en faire autant ? Si ? Alors, j’estime que j’ai le droit de choisir mon mode de vie ! Et même si je t’aime plus que tout, j’ai le droit de donner mon avis ! si tu veux d’une vie à trois, cesse donc de penser seul, et soucie toi de l’avis des autres !

Une fois de plus, tout d'abord sottovoce, puis un peu plus soutenu, le blond répondit.

Tu as raison sur toute la ligne, toi!!! Tu as fuis tant que tu as voulu, dormi à la belle étoile, vêcu à la dure, rompue aux travaux les plus durs!!! Tu as même trouvé un homme qui a tout accepté d'abandonner, pour toi, par amour pour toi!

Mais... Maintenant il y a Lélouna... Tu comptes aussi l'élever à la dure? La faire fuir avec toi, l'obliger à dormir à la belle étoile et à réaliser les plus durs travaux?

Est ce vraiment ce que tu veux pour elle? L'élever comme la sauvageonne que tu as été, et que tu restes encore...?

Elle est encore petite, c'est vrai, mais... lui as tu fais voir comment vivent les gens ''normaux'', comparant le fait de vivre avec un toit sur la tête et celui de vivre à la belle étoile? Lui as tu posé la question, pour savoir ce qu'elle préfère??

D'ailleurs, je te recommande de la lui reposer d'ici un an ou deux....

Et, finalement, il y a moi... J'ai moi aussi vêcu durant une période de ma vie à la dure, fuyant tout et tous, durant six longues semaines... Tu en connais la raison....

Malgré tout, hormis ces six longues semaines, je suis habitué à vivre avec un toit sur la tête...

Depuis que nos chemins se sont croisés, à Nevers, j'ai accepté de vivre ta vie, d'abord en un camp de fortune, ensuite avec la roulotte, mais, justement, par amour pour toi, moi aussi, pour que notre vie à tous les trois soit un peu plus stable, j'aimerais bien avoir un toit de briques au dessus de la tête, tu sais...
Et avoir une petite cave pour mon vin, un jardin potager, un petit verger, et même, pourquoi pas, un poulailler...

Je t'aime, et par amour pour toi, et pour Lélouna, je suis prêt, si c'est vraiment ce que tu veux, à camper et vivre comme un romanichel, mais sache que ce n'est pas ce à quoi je suis habitué....


Malgré tout ce qu'il disait, elle semblait plus intéressée par l'exposition de ses raisons à elle que par écouter ce que lui avait à dire. Néanmoins, Thomas ne se laissait pas démonter par son monologue aussi surprenant que peu habituel, la laissant tout lâcher à son aise, et sachant que, tôt ou tard, son message à lui passera, et qu'elle le comprendra.

Un mas à quatre étages….

Non! Se rebella t'il. Juste une petite maison avec une chambre de plus que notre roulotte. Le reste n'est pas habitable....

Mais, déjà, elle continuait.

Tu as de l’argent, oui, c’est bien, mais je n’ai pas besoin de ça pour me sentir heureuse.
Ta présence me suffit. Ma fille me suffit.
Je t’aime pour ce que tu es au fond de toi, pas à cause de ces écus.
J’espère vraiment que tu te rends compte que je me fous de ce que tu as dans ta besace !
Et je suis navrée si je ne corresponds pas à ses belles dames bien vêtues, maitresse de leur maison, se pavanant avec leur froufrou tout poilu.
Je ne sais même pas enfiler une robe ou bien me coiffer !
Et jamais je n’emploierai une bonne pour m’aider à le faire ! je t’aime et veux que tu sois heureux, mais n’oublie pas qu’on est deux dans cette histoire, tu n’es plus seul maintenant….


Là, n'y tenant plus, le blond éclata d'un de ses fichus jurons occitans.

Boundiou de millediou de macadiou de testicle suau!!!!

Il se força à prendre une grande inspiration, pour se calmer. Il ne tenait pas à réveiller Lélouna, et, finalement, il pouvait dire ce qu'il avait à dire dans le calme.

Moi aussi, je t'aime, et je n'ai que faire que tu saches enfiler une robe ou te coiffer avec autre chose qu'un cure-dents!!! Je t'aime toi, telle et comme tu es!

Si j'avais préféré l'une de ces belles dames, maitresses de maison avec pleins de domestiques et un froufrou tout poilu (sic...), crois tu vraiment que je serais ici, avec toi?????????????

Pourtant, c'est ici, justement, avec toi, que je suis, et pas avec l'une de ces mijaurées, par amour pour toi!!!

L'argent, mets toi bien ça dans ton adorable petite tête, je n'en ai que faire!!! J'en ai, certes, et les seules choses pour lesquelles je lui trouve une utilité sont justement qu'il me permet de faire en sorte que Lélouna et toi soyez à l'abri du besoin, et me permettre de mener mes études à ma guise sans devoir toujours travailler pour vivre.


À cet instant, Thomas fixa à nouveau son regard sur le sien, absolument résolu et sérieux. Il était de vitale importance qu'elle comprenne exactement ce qu'il allait dire, sans la moindre possibilité pour une interprétation de sa part.

Mary, en cet instant, et uniquement par amour pour toi, je te jure sur la mémoire de ma pauvre mère que je suis tout prêt à faire don à quelque bonne oeuvre, l'abbaye qui m'a vu naître, par exemple, de tout mon argent. Capital et intérêts inclus!!!

Dis seulement un mot, et je prends sur le champs plume et parchemin pour écrire à mon notaire d'Eauze de faire don à l'abbaye de Bigorre de Luchon tout le capital hérité de mes parents adoptifs, soit 115'000 écus, en sus des rentes annuelles, se montant à 17'000 écus par an!!!

Un seul mot de ta part...


Après quoi, simplement, il se limita à l'embrasser tendrement. Tout ce qu'il avait à dire était dit, alors à quoi bon en rajouter...
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Petitemary03
[Aie]

Alors qu’elle exposait son passé, à nu, se vidant de toutes choses qui l’a rendait ainsi, elle faisait comme si elle ne l’écoutait pas, ne s’arrêtant pas de parler, elle enregistrait tout de même ce que lui disait.
Elle pensait en avoir fini, fait le tour des points importants mais un mot raisonnait en elle.

Une sauvageonne ? Mais… mais… les mots ne venaient plus, fronçant les sourcils pour l’aider à réfléchir, quelques secondes s’écoulèrent avant même qu’elle réagisse. Je ne suis pas une sauvageonne ! Ah ben ça y est, elle était vexée, les larmes lui montaient au nez, des larmes de rage en fait, mais pas trop son genre de se laisser allez, valait mieux qu’elle se ressaisisse.
Toujours dans son fauteuil, ses jambes repliées contre sa poitrine, le regard fixe, le nez retroussé et les lèvres boudeuses elle se tu et attendit que lui finisse de parler pour en placer une.

Ce baiser final était bien mal venu, elle y répondit oui, avec moins de fougue que d’habitude, mais elle y répondit parce qu’elle l’aimait plus que tout et qu’elle ne pouvait pas passer outre ce sentiment.


Je ne suis pas une sauvageonne !
Les mots qui venaient de sortir de sa bouche défilèrent lentement pour bien se faire comprendre !
Et je ne te demanderai jamais de vivre comme tel !
Elle savait ne pas être très douée quand à l’éducation qu’elle donnait à sa fille et là il avait, surement malgré lui, réussit à faire grandir ce doute, à ses yeux, elle n’était pas « normale » et inculquait de mauvaises choses à sa fille.
Lélouna, hum elle baissa d’un ton, quand il s’agissait de sa fille, elle était bien obligé d’ouvrir les yeux, à croire qu’il savait pertinemment comment la faire flancher Lélouna est heureuse, non ? Je sais que tu y es pour beaucoup…. Que grâce à toi elle a un toit et qu’elle ne souffre pas du froid et qu’elle a des jeux qu’elle n’aurait jamais osé imaginer avoir un jour… oui je le sais bien…. Elle détournait le regard, probablement très gênée de se rendre compte que sa vie avait changé depuis quelle le connaissait et qu’elle n’avait pas prit le temps de l’en remercier.
Elle soupira, discrètement, un peu perdue par ses émotions qui refaisaient surface, à cet instant précis, elle se rappela pourquoi elle taisait toujours son passé, ça faisait bien trop mal d’en reparler, elle n’avait jamais voulu devenir mère, seulement pour ne pas se planter comme la sienne, et si elle devenait malade, comme sa mère, c’est Lélouna qui en pâtirait. Heureusement elle ne regrettait jamais le choix d’avoir gardé sa fille près d’elle.
Dans un perceptible murmure elle ajouta :
je ne suis pas comme ma mère, je n’élève pas ma fille dans un cocon douillé, elle en apprendra plus tard les bienfaits, se débrouiller seule et avec rien lui servira un jour, tu verras ! Je ne suis pas comme ma mère, j’aime ma fille et je culpabilise bien assez d’avoir pensé une seconde la laisser à l’orphelinat à sa naissance. Je ne suis pas comme ma mère, cette phrase raisonnait en elle, essayant de se persuader de la véracité des faits.

Elle était bornée oui mais savait aussi avouer ses torts.
Après un moment d’hésitation :
Je ne te demanderai jamais de renoncer à ton argent, dit-elle sur un ton quelque peu honteuse, si il l’avait perçu ainsi, elle ne s’était donc mal exprimée. Je ne veux pas que tu fasses don de quoique se soit, pour moi ! Seulement… je ne suis pas faite pour ce genre de vie !
Tu veux une cave, un jardin, un verger et un poulailler ?
Elle avait envie de rire en répétant ses mots, son entrain à tout et sa façon de foncer à faire ce qu’il lui plait l’a faisait rire, alors en détournant la tête sur le côté suffisamment caché de Thomas, un sourire s’afficha nettement sur son visage, le temps qu’elle reprenne son sérieux, et elle reposa son regard sur lui. Soit ! Prend ce que tu veux, créer toi ce que tu veux ! Si ça te fait plaisir ! Mais j’ai le droit de donner mon avis !
Plus elle parlait et moins cela avait de sens. Elle ferma les yeux, pour remettre ses idées au clair, se poser, pas trop loin mais suffisamment pour avoir la paix, soit, si ça pouvait lui faire plaisir…

Écoute, elle venait de prendre conscience, qu’elle n’était pas seule dans cette histoire, Lélouna et Thomas avaient eux aussi le droit d’être heureux, cette fois elle le regardait nettement, plaçant les mots les uns derrière les autres avant de les sortir de sa bouche.
Je ne veux pas que tu renonces à ton confort, à ton argent et à tes souhaits pour le futur !
Je ne veux pas que Lélouna soit malheureuse et si ta façon de vivre à toi est la meilleur, alors je m’y plie, tu n'es pas son père mais elle t'aime tout autant...
Je ne veux pas que toi tu sois malheureux, qui plus est à cause de moi.
Je ne veux pas te perdre non plus… je t’aime et veux vivre avec toi dans ce mas ou ailleurs.
Je ne veux pas paraître fermée à tout, non je ne veux pas. Mais je ne sais pas comment m’y prendre ! Cette vie n’est pas la mienne ! Pas encore du moins… affronter les gens, affronter la vie, je le fais déjà suffisamment depuis que je t’ai rencontré, je me complais en étant à l’écart et en vivant comme une… sauvageonne… mais parce que je ne sais pas faire autrement….
Le passé est le passé, mais le futur me fait peur. Je ne m’attendais pas à ça… si au moins tu m’en avais parlé…
elle aurait pu se blinder et se protéger émotionnellement.
Elle était faible en fait, plus faible qu’elle le croyait, il venait de tout faire exploser, la mettant face à la réalité, face à ses faiblesses…elle se sentait aussi nue qu’un escargot sans sa coquille, un mal être venait de l’envahir, s’engageant dans le sens de Thomas, lui donner un accord pour un futur qui lui faisait peur, elle en avait envie oui mais la trouille de se planter l’a rendait malade, une envie folle de prendre ses jambes à son cou, son baluchon, sa fille et sa louve, mais tétanisée par ce qu’elle venait de dire, elle restait là, clouée dans son fauteuil, ses jambes enlaçaient de ses bras, se balançant d’avant en arrière. Comment Thomas pouvait il aimer une personne comme elle, aussi renfermée sur elle même?



« Qui veut changer trouvera toujours une bonne raison pour changer. »
André Maurois

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