Afficher le menu
Information and comments (0)
<<   <   1, 2, 3, ..., 6, 7, 8   >   >>

[RP OUVERT] Chez Lulu la nantaise : taverne et fille de joie

--Marion_hette

Elle sentait le vin qui circulait en elle, elle se disait qu'elle ne devait plus en boire, car une sorte de chaude torpeur l'engourdissait, elle sentait ses défenses se fêler et elle ne le voulait pas...
Elle se raidit et jeta un oeil vers Lulu pour lui demander un pichet d'eau mais elle était en train de discuter avec le vieil homme. Elle avait l'air de lui demander quelque chose et lui se faisait tirer l'oreille ou alors était-ce le nombre de verres bus qu'elle lui reprochait. Mais elle le vit qui plongeait une main caressante dans son corsage au décolleté invitant le geste, Lulu le laissait faire avec plaisir sembla-t'il à Marion qui détourna les yeux. Elle attendrait moment plus opportun pour demander de l'eau.
Ce geste d'intimité entre eux la gêna un peu car ce soir elle se sentait différente, quelque chose d'impalpable la faisait se sentir différente, il n'y avait pas que l'alcool qui la rendait mollissante et cela ne lui était encore jamais arrivé.
Elle jeta un oeil à la dérobée à Guillaume qui lui aussi regardait le vieux George et Lulu. Cette soirée était étrange pour Marion, elle était bien, elle avait chaud, ses muscles semblaient avoir perdu de la raideur que la marche avait provoquée. Cet homme au goupil... Elle baissa les yeux pour regarder où se trouver le goupil, il était assis droit entre eux deux, son regard sur son maître, elle fit un petit mouvement et il tourna la tête vers elle, elle lui sourit comme s'il se fut agit d'un humain, comme si cette mimique il pouvait la comprendre...
Le vieil homme se leva et fit quelques pas dans leur direction en entonnant une chanson et il les invita à se joindre à lui...Leur tendit un parchemin où ils purent lire les paroles, pour cela ils durent se rapprocher elle sentait par moment son épaule qui touchait le bras de Guillaume, il avait l'air de connaitre la chanson et elle reprit le refrain avec eux.... Sous l'effet de la chanson, la proximité de cet homme, elle sentit soudain qu'elle se détendait comme si tout cela elle l'avait toujours vécu, elle était bien et elle s'abandonna à ce bien-être.
--Guillaume_de_longueville


A nouveau Gullaume posa sa main sur la sienne, recouvrant son verre.
Il lui sourit, franchement cette fois, passant une délicieuse soirée avec cette Marion qu'il ne conaissait point quelques heures plus tôt.
Il hésita à lui parler, rougissant et fit signe à Renart de grimper sur ses genoux, ce que le goupil fit de bonne grâce, puis se mit à la carresser pour se donner ue contenance.


Dame Marion, ne croyez vous point que vous avez trop bu ou du moins trop vite ?


Il la regarda, puis pris son souffle...

Permettez moi de vous conter une histoire...

Il y a fort logtemps, un de mes miens amis connu un drame en sa famille, perdant d'un coup son épouse chérie en couche et le fils qui aurait du en naitre.
Cet ami était Duc de Longueville, une petit bourgade de Normandie , et fort arrogant.
La douleur lui fit tout abandonner,chateaux, terres et sers à qui il rendit leur liberté , puis il se jeta sur les chemins, allant de tavernes en tavernes et s'enivrant tous les soirs jusqu'à en être presque mort.
Mais la Camarde ne vint point le chercher et il ne du son salut qu'à la recontre avec un fidèle compagon.
Voilà l'histoire de mon ami Marion...
Et d'après ses dires si le vin donne l'impression d'oublier, une fois dégrisé la douleur revient plus forte encore.


Ses yeux s'embuèret et sa main se mis à trembler légèrement en lui confiant son secret.
Elle était la première personne à qui il disait sa douleur, depuis toutes ces années, mais se sentait en confiance avec elle.

Mais ce soir buvons à notre éphémère mais si agréable rencontre !
Et allons réchauffer nos os ,car vous réchauffez mon coeur ce soir,près de l'âtre car demain je serais séparée de vous...


Sans lâcher sa douce main, il l'amena près de la chaleur du foyer et sentit son coeur se serrer à nnouveau....
Puis osa enfin, à grand peine lui proposer ce qu'il souhaitait de toute son âme...

A moins que vous ne consentiez à accompagner Renart demain lors de notre voyage ?
Ma destination était l'ouest de la France, mais je crains que ce ne soit qu'un funeste voyage ...
Pourrions nous plutôt vous escorter Marion ?

Ce.... ce serait grand plaisir pour moi que de contiuer un peu en votre compagie.


Il serra un peu plus sa main, comme une supplique, et bien qu'il eu fort envie de lui donner un baiser, il n'en fit rien.
--Marion_hette

Citation:
Dame Marion, ne croyez vous point que vous avez trop bu ou du moins trop vite ?

Guillaume avait posé sa main sur celle de Marion, quand elle avait tendu son verre, c'est vrai elle avait assez bu, ce n'était pas dans ses habitudes elle risquait de se rendre malade.
Oui vous avez raison, je vais cesser... La paix ne se trouve pas au fond d'un verre...
Il lui prit la main et la conduisit devant la cheminée, il fit signe au goupil de monter sur ses genoux et elle le vit se pelotonner contre son buste.
Ils restèrent quelques instants sans parler, il la regarda et il commença de sa voix basse à lui parler d'un de ses amis et de ses malheurs, de la perte en couches de sa bien aimée et tendre épouse ainsi que de leur fils. Comment il avait alors tout quitter pour se lancer sur les routes, pour trouver l'oubli.
Durant tout son récit elle l’écouta sans un mot, le regardant intensément, elle vit toutes les émotions qui passaient dans ses yeux, et elle comprit qu’il parlait de lui. Il avait gardé ses mains dans les siennes et par moment il les serrait inconsciemment. Quand il acheva son récit elle dégagea une de ses mains et la posa sur la sienne doucement elle caressa sa main sans quitter ses yeux…L’émotion entre eux était devenue presque palpable… Elle détourna son regard et le posa sur Renart.


Guillaume, je comprends votre ami, je sais sa peine, j’ai perdu aussi des êtres proches et le vide qu’ils ont laissé en moi est immense !
Je n’ai jamais connu mon père il est mort avant ma naissance, il était charpentier et travaillait à la construction des navires. Ma mère resta donc chez sa propre mère et ces deux femmes m’élevèrent ensemble.
Elles n’étaient pas riches, ma grand-mère avait des volailles et lapins, elle élevait tous les ans un cochon, nous ne connaissions pas la faim. D’autant plus que ma grand-mère avait un potager qu’elle cultivait et dont elle tirait bénéfice en vendant une partie de ses récoltes au couvent, elle faisait les livraisons dans sa carriole. La mère supérieure un jour fit appeler ma mère. Car ma mère était une très habile couturière et savait broder, or donc une châtelaine cherchait une couturière à demeure et la supérieure avait pensé à elle.
C’est ainsi que ma mère nous quitta ma grand-mère et moi, revenant de temps à autre, passer quelques jours auprès de nous. Quand j’eus dix ans ma grand-mère mourut et je partis vivre au château avec ma mère. La châtelaine me fit assister aux cours d’éducation de ses enfants et j’appris ainsi à lire, écrire, compter et bien sûr la religion. Elle me fit inculquer comme à ses enfants les bonnes manières disant à ma mère qu’ainsi je pourrais être gouvernante ou demoiselle de compagnie. Naturellement ma mère m’apprit son métier aussi. Tout allait bien ma vie était limpide, tracée d’avance, j’avais quinze ans j’étais heureuse.
Hélas cet hiver là il fit très froid et je perdis ma mère qui n’avait pu se débarrasser d’une fort mauvaise toux qui l’a terrassée au bout de deux mois de souffrances, sans qu'aucun remède ne la soulage....

Emue elle arrêta là son récit, elle n’avait jamais encore parlé autant d’elle-même mais la suite elle ne se sentait pas encore le courage de lui raconter…La douleur et la haine étaient trop à fleur pour qu'elle puisse parler calmement...
Elle plongea son regard dans le sien, cet homme elle lui faisait confiance, peut-être parce qu’il était meurtri aussi…
Il lui offrait de suivre Renart, mais Renart était indissociable de lui……
--Guillaume_de_longueville


Guillaume écouta l'histoire de Marion, sa main entre les siennes, si chaudes, si douces.
Il avait oublié cette sensation de...oui de tendresse.
Il ne trouvait point d 'autres mots pour qualifier ce climat qui s'était installé entre eux, seuls dans cette taverne de hasard tenue par une généreuse catin et un vieux troubadour.

Il se sentait bien en cet endroit pauvre mais chaleureux, où l'on buvait un peu, mangeait à sa faim, écoutait des chansons.

Et puis il y avait Marion...
Marion qu'il n'avait point envie de quitter.
Marion fille d'artisans qui avait eu la chance de recevoir une bonne éducation.
Marion restée si simple en ses manières.
Marion qui avait également connu le malheur...tout comme lui, pire que lui : perdre un être cher est douloureux.
En perdre deux à la suite est inssuportable.

Ses yeux étaient fixés dans les siens.
En sentant sa tendre caresse, un frisson le parcouru...
Elle avait compris qu'il parlait de lui et elle déjà si atteine dans son pauvre malheur, compatissait au sien.

Une telle âme était rare et Guillaume sentit son coeur bondir dans sa poitrinne.
Sa caresse, la douceur de son regard...

Marion...pourquoi ne passerions nous point quelques jours chez cette brave Lulu...?
Je suit fort ému de votre récit, et de votre persone fort...


Il s'arrêta, elle plongeait toujours ses yeux si doux dans les siens.
Il se pencha alors légèrement vers elle et déposa sur ses lèvres un très chaste baiser.

Il la regarda encore le rouge monté aux joues, puis baissa la tête, ne sachant plus ce qu'elle allait penser de sa conduite.
Mais ce tendre transport avait été si sincère et spontanné que peut-être le comprendrait-elle ?
Se pourrait il qu'elle éprouve la même tendresse pour lui ?
Il mis sa tête comme il le faisait souvent sur la fourrure de son goupil, et la tourna pour cacher l'émotion qui maintenant le submergeait....
--Marion_hette

Guillaume lui prit les mains, lui dit que son récit le touchait et soudain il se pencha pour effleurer ses lèvres. Elle eut un frémissement, se raidit pour ne pas s'écarter brutalement, mais son baiser avait été chaste et furtif, à présent il dissimulait son visage dans le pelage de Renart.
Elle sentit son coeur qui s'était emballé se remettre à un rythme normal... Personne ne l'avait embrassée de cette manière, si sur le moment elle en eut un sursaut, son retrait immédiat la rassura....
Ses yeux soudain se voilèrent et les larmes lui vinrent aux paupières, ce geste furtif avait évoqué ce passé qu'elle fuyait. Cependant pas de dégoût, ni envie de lui griffer le visage ne lui vinrent.


Guillaume... Souffla-t'elle en un murmure ...

Elle tendit sa main et caressa le goupil qui se mit à lécher le dos de sa main, elle sourit et le laissa faire avant de lui caresser son cou sous le menton et le haut du poitrail.
Puis elle posa sa main sur la joue de Guillaume et le frôla légèrement...

Guillaume... Je ne sais pourquoi mais je sens que je peux vous faire confiance... Et oui je veux bien rester ici, dans cette taverne puisque l'on y peut dormir... Alors Guillaume je vous dirai ce qui me fait ainsi marcher depuis des jours et des jours, je vous dirai ma fuite, car je fuis.
Je fuis un passé, mais c'est une fuite vaine, car il est en moi et m'accompagne, je veux l'extirper, je voudrais l'anéantir comme on écrase un insecte répugnant et nuisible.


Elle s'arrête et plonge son regard dans celui de Guillaume, elle le regarde intensément parce qu'elle sait qu'ils sont semblables, ce passé douloureux est un lien entre eux, elle ne croit plus au hasard depuis longtemps.
--Guillaume_de_longueville



Le réflêxe de retrait, de crispation, de peur, de dégoût de Marion lorsqu'il lui vola son baiser n'échappa point à Guillame.
La tête dans la fourrure du goupil il s'en voulait.
Elle allait le quitter à présent, partir alors qu'il eu tant voulu qu"elle reste....

Elle le prendrait pour un vulgaire coureur de jupon abusant des femmes.
Presque jamais, hormis aux décès de son épouse et de son enfant, il n'avait été si malheureux.
Seule la chaleur de Renart le réconfortait quelque peu, comme toujours.
Il caressa sa douce fourrure avec un soupir..
L'amour ne serait jamais pour lui...

Il eu un léger sursaut lorsque sa main frôla celle de Marion, qu'il eu tant aimé prendre à nouveau.
Puis il entendit son murmure l'appelant...

Guillaume...

Il tourna la tête, vit sa main s'approcher de son visage, sentit sa caresse timide...
Elle lui dit sa confiance en lui, son accord pour rester près de lui dans la chaleur de cette taverne où l'on était si bien...

Il eu un sourire...
Il le réprima vite en l'écoutant parler d'elle, de ses plus profondes blessures, de sa volonté de se débarasser d'un passé douloureux.
Elle était semblable à lui.
Peut-être deux douleurs au lieu de s'ajouter l'une à l'autre se pouvaient elles guérir ?

Il posa délicarement, avec grande tendresse, sa main sur sa joue pour ne la point effayer de nouveau , empreinte de l'amour qu'il commençait au fond de son être à épouver pour cette femme, même si il ne se l'avouait point encore.

Oui vous me parlerez, de vos douleurs, de votre fuite, Marion...
Comme je vous ai parlé de cet ami qui n'est nul autre que moi, de son compagnon qui est mon goupil.
Je vous ai vu si compréhensive et compatissante à mon égard alors que vos douleurs sont si grandes également.
Vous êtes une femme si....


Il la regarda tout également avec grande tendresse, et sa main descendit en caresse sur sa joue...
--Marion_hette

Marion le laissa lui toucher sa joue, elle sentait qu'il ne lui voulait aucun mal, parce qu'au fond d'elle elle savait que tous les hommes ne sont pas les mêmes.
Il la touchait avec dans ses yeux une lueur nouvelle, presque une interrogation, la tristesse ne semblait plus dominer son âme.
Alors elle saisit sa main qui venait de caresser son visage et la garda dans la sienne.


Souffrez Guillaume que je garde votre main, j'en ai besoin pour puiser le courage de vous dire la suite de mon histoire.

Elle le regarda droit dans les yeux sans parler, comme pour lire ses pensées ou pour qu'il lise en elle, elle détourna les yeux derrière son épaule comme si elle s' adressait à une autre personne qui se trouverait là et reprit son récit.

Ma vie donc s'écoulait paisiblement avec ses joies et ses peines comme nous en avons tous.
A la mort de ma mère la châtelaine décida de me garder avec elle pour reprendre le travail de ma mère, plus question de me placer comme gouvernante ou demoiselle de compagnie, d'autant plus que l'ainé des fils allait se marier. Il avait vingt deux ans, c'était un garçon qui avait brillé durant ses études et son père Messire Robert le formait pour prendre la relève de la gestion du château et de tous leurs biens. Donc un mariage se préparait et j'avais beaucoup de travail pour faire les robes des femmes de la famille, Dame Agnès la châtelaine avait trois filles, Blanche qui avait mon âge, Bertille et Lucile. Elle avait deux garçons Robert, le futur marié qui portait le nom de son père et son cadet de un an Florian, un garçon timide et effacé dans l'ombre de son frère.
Le mariage approchait à grand pas et les parents et amis venaient s'installer au château pour se préparer à la noce. Parmi eux il y avait Raoul un neveu de Messire Robert, il était le fils ainé de son frère.
Ce Raoul était un homme qui mangeait et buvait sans mesure, parlant fort, il n'avait pas de bonnes manières comme il convenait à un homme de son rang. Depuis son arrivée il importunait les servantes entrainant dans ses sorties Florian le timide, ils allaient courir la campagne à cheval, chasser, boire dans les tavernes ou les auberges. Il commençait à courir des histoires pas très jolies sur leurs agissements, Florian se laissant entraîner par ce grossier Raoul.


Elle serra les mains de Guillaume et arrêta son récit, tournant la tête elle fixait les flammes de la cheminée qui dansaient et léchaient le bois. Son visage malgré la chaleur des flammes était devenu pâle, elle ne chercha pas le regard de Guillaume, mais ne lâchant pas ses mains elle prit une grande inspiration comme si elle allait plongeait dans une rivière, et elle reprit son récit d'une voix tendue, les mots qu'elle articula sortaient saccadés, comme si elle manquait d'air par moment, le timbre de sa voix était devenu glacial, dur, son souffle plus rapide et court.

Un jour je me rendais dans un remise où l'on mettait le linge à sécher pour aller aider la lingère qui avait fort à faire avec tous ces nombreux invités.... Ne la voyant pas je l'appelais... A ce moment-là j'entendis des pas et je vis s'encadrer dans la porte la haute silhouette de Raoul, il rit doucement et me dit qu'il n'y avait personne que lui et moi, que cela lui plaisait et que nous allions passer du bon temps.
Je tentais de sortir mais il m'attrapa par le bras en riant, c'est alors que j'aperçus en retrait de la porte Florian. Je tirai sur mon bras pris dans cette main qui me broyait les chairs, mais Raoul serra son étreinte et me fit pivoter en mettant mon bras dans mon dos. J'appelai Florian, mais il ne bougea pas. Raoul me saisit alors a deux bras et me souleva de terre il me jeta sur une pile de linge et se mit à rire, un rire qui me fit frissonner, il se laissa tomber sur moi et chercha à m'embrasser, je me débattais, cherchant à fuir, j'appelais Florian qui était entré dans la remise... Raoul lui dit de venir puisque je l'appelais, il lui commanda de saisir mes bras et les maintenir au-dessus de ma tête....Je regardais Florian quand il obéit à son horrible cousin, il se saisit de mes poignets et les maintint fortement au-dessus de ma tête, Raoul alors déchira mon corsage, ma chemise, promenant sa bouche infâme sur mon cou, ma poitrine, je hurlais de peur, de rage, d'impuissance, je suppliais Florian de m'aider à me libérer au nom de l'enfance que nous avions passé ensemble.... Alors je vis le regard de Florian vaciller, il regardait mon torse dénudé, je me mis à pleurer, le suppliant de m'aider alors lâchement il s'enfuit me livrant à mon bourreau.
Sa fuite ayant libéré mes mains je frappais, giflais, griffais au hasard la tête de Raoul. Il me frappa au visage brutalement et s'assit sur moi, tira dans la pile de linge sur laquelle nous nous débattions un bas avec lequel il attacha mes mains dans mon dos.
Il riait de mon effroi, et il m'embrassa sauvagement, je le mordis de toutes mes forces le gout de son sang envahit ma bouche, il poussa un juron et se mit alors à me frapper sur le visage, le torse. Il prit un autre bas et me baillonna en me traitant de chienne enragée. Il tira sur ma jupe dont j'entendis le tissu se déchirer, et brutalement il posa son genou entre les miens, le remontant en me forçant à m'ouvrir, je luttais, il commença à me fouiller brutalement avec sa main, son genou à présent posé sur ma cuisse, avec terreur je le vis ouvrir ses braies, je tentais de me dégager, jetant toutes mes forces pour me délivrer, il se laissant tomber sur moi , je fermais les yeux, tentant de crier mais le baillon ne me permettait pas de me faire entendre .
Soudain je le sentis qui se relevait et j'ouvris les yeux terrorisée me demandant quel allait être mon sort, mais je vis que des hommes et une femme étaient dans la remise, les hommes l'avaient soulevé et le poussaient loin de moi. La femme, c'était une cuisinière qui était là depuis toujours me prit contre et me délia, serrée dans ses bras je pouvais enfin pleurer, elle m'enroula dans un drap pour cacher ma demi nudité.
C'est alors que je vis Florian pâle, les larmes ruisselaient sur son visage, il me regardait comme halluciné et hurla pardon avant de partir en courant. C'est lui qui était allé chercher de l'aide.
Je fus raménée dans ma chambre où l'on me soigna comme si j'étais une des filles de Dame Agnès. On lava mes plaies, les morsures qu'il m'avait infligées, les traces de griffures, dans mon malheur il n'était pas parvenu jusqu'au bout de son forfait. Mais en moi tout était brisé, je ne reprenais pas goût à la vie, je me sentais souillée, avilie .
Raoul fut renvoyé dans ses terres avec ordre de ne pas se présenter à la noce et de jamais reparaitre au château. Florian malade de honte s'enfuit une nuit sans dire où il allait.
Le mariage eut lieu un mois plus tard mais je ne voulus point y paraitre et pendant que la fête battait son plein je pris les vêtements qui m'appartenaient, tous les écus que j'avais épargné, les souvenirs de ma mère et les mettaient dans un grand sac. Je laissai une longue lettre à Dame Agnès lui demandant pardon de ma fuite et lui disant que je pardonnais à Florian.


Tremblante elle regarda Guillaume, son regard était noyé de larmes, elle serrait toujours dans sa main celle de Guillaume. Elle lâcha sa main et enfouit son visage entre ses deux mains réunies pour laisser couler ses larmes.
Ces larmes qu'elle avait enfouies tout au fond d'elle, submergée par la haine, et voici qu'à présent elles affluaient comme une digue qui se rompt, leur flot lui arrachait des sanglots rauques qu'elle étouffait dans ses mains.
Alors elle se sentit libérée, épuisée, ses larmes finirent par cesser, elle retira ses mains de son visage.
La voix cassée et hésitante elle parla enfin


Vous savez tout Guillaume, je n'avais dit à personne ce que je viens de vous conter, seuls ceux qui étaient présents savaient. A présent vous savez ce qui me fait fuir sur les routes.

[i]Elle était lasse, elle avait froid malgré le feu qui brûlait dans la cheminée, brisée, mais libérée d' une certaine manière, elle ne portait plus son fardeau, elle venait de s'en libérer....
--Guillaume_de_longueville


Souffrez Guillaume que je garde votre main, j'en ai besoin pour puiser le courage de vous dire la suite de mon histoire.


Guillaume sentit la main de Marion se crisper avec force dans la sienne, comme pour prendre du courage.
Puis elle détourna le regard, comme honteuse de ce qu'elle allait lui dire.
Il ne chercha pas à le trouver à nouveau, la voyant prendre son souffle.

Puis, d'un trait elle lui raconta son bonheur, la tentative de viol dont elle avait été victime, la lacheté d'un homme, sa fuite éperdue, sa rage...

Au fur et à mesure de son récit, l'émotion le gagna, ses poings se crispèrent, ses phalanges devinrent blanches de colère envers cet homme grossier qui avait voulu la violenter.
Ses yeux s'emplirent de larmes, qu'il essuya furtivement.
Ses émotions étient contradictoires, entre haine et amour.

Jamais il ne l'interrompit mais son visage devint pâle.
Voyant ses larmes, il ne pu retenir les siennes qui coulaient lentement sur sa joue.

Vous savez tout Guillaume, je n'avais dit à personne ce que je viens de vous conter, seuls ceux qui étaient présents savaient. A présent vous savez ce qui me fait fuir sur les routes.

Cette confiance qu'elle lui témoignait le bouleversa.

Sans un mot il la serra contre lui, avec tendresse, pleurant avec elle, la bercant lentement comme un bébé.
Tous deux fuyaient le passé, pensant y trouver vainement l'oubli.
Mais à présent, il le savait, c'est de l'amour qu'il éprouvait.
Et malgré leurs larmes, il l'aimait, ne trouvant les mots pour lui dire.
--Lulu_la_nantaise


La Lulu quesse s'faisait tripoter par l'vieux Georges qui frétilait d'plus en plus c'te vieix grigou et qu'il allait ben falloir s'dévouer pour soigner ça !
R'marque, c' était pas qu'ça lui déplaise à la Lulu !

Passque c't'animal elle l'connaissait comme qui dirait si l'avait pondue, pis qu'mine de rien l'était ben conservé et qu'il en avait dans ses braies.
D'ailleurs sa main qui s'égarait dans l'coin lui laissait point d' doute : c'qui bandait encore comme un cerf c'te vieux cochon !
Tout c'qui fallait pour faire l'plaisir d'une dame.

Pis fallait ben l'dire !
La Lulu à force d'se faire caresser les miches pis d'avoir l'nez du Georges dans l'corsage ça començait aussi à l'y donner des envies ben naturelles, qu'on allait point s'en priver.
Pis la chose faite l'Georges l'irait dormir dans une des deux chambres vu qu'y ronflait comme une ch'minée c'te sagouin et qu'y avait point l'moyen d'fermer l'oeil avec c'te vieux filou.

En attendant, y'avait d'l'ouvrage à terminer pis on pourrait faire des galipettes après.

Allez, l'Georges, va donc leur pousser la chansonettte à ces deux là !
Moi j'ferme la boutique, pis j'moccupe de toi, que j'vais t'emmener au septième ciel mon vieux complice !


Pis la Lulu d'prendre la grosse clé, pis d'fermer les volets d'la taverne, pis d's"occuper d'la porte.
Pis mine de rien qu'y avait encore d'la vaisselle à faire, pis l'pt'it déjeuner à préparer !
Qu'ça a d'quoi t'miner l'moral quand c'est qu' ça t'chatouille d'aller au lit avec un bon ami.
Allez qu'j'te débarrasse les assiettes pis les cuillères !
Pis les deux p'tits chéris dans les bras l'un d'lautre, si c'est point mignon ça !
Qu'elle en a la larme à l'oeil la Lulu, vu qu'çu une sentimentale mine de rien.

T'nez donc les amoureux !
V'là la clé d'vot' chambre vu qu'j'en ai qu'une à vous offrir et que l' Georges y va dormir dans l'autre !
Qu'vous pouvez point vous tromper , qu'c'cest celle en face du palier !
Pis qu'ça rapproche les amoureux ou qu'j'm' mis connais point !


Pis d'leur faire un clin d'oeil vu qu'la suite du programme d'ces deux là, elle l'connaissait ou qu'elle s'appelait plus Lulu !
D'débarasser la vaisselle,pis ram'ner des bols propres, un pot au lait d'ce matin, pis du pain avec du beurre, pis d'la confiture et d'te poser ça à leur table, vu qu'y vaut mieux prendre les d'vants pass'qu'mine de rien l'en tenais une sévère, pis que d'main s'rais ptête point opérationnelle au chant du coq pour sûr !
Qu'dans ces cas là, qu'y faut point hésésiter à soigner l'mal par l'mal !
Et d''servir trois godets ben remplis, pis d'trinquer avec les tourtereaux !

Allez, les p'tits chéris !
A vos amours !
Pis si vous faites un peu d'bruit c'te noye, c'est point la Lulu qui s'formalis'ra vu qu'chuis point une geurnouille de béniter !
L'Georges ! viens donc m'pousser la chansonnette à ces deux amoureux !
Qu'y faut encore qu'j'moccupe d'la vaissele, pis qu'je te monte après !

Pis la lulu d'avaler cul sec sa chopine de brutal, pis d'retourner à sa vaisselle.

La taverne demeurera fermée le temps de la présence de Guillame et Mation, puis rouvrira ses portes normalement ensuite.
--Levieuxgeorges


L'Georges ! viens donc m'pousser la chansonnette à ces deux amoureux !
Qu'y faut encore qu'j'moccupe d'la vaissele, pis qu'je te monte après !


Le vieux Georges, frétillant comme un gardon ne se le fit pas dire deux fois !
La Lulu allait enfin lui offrit ses charmes et ça serait le festival de la galipette !
C'est qu'il la connaissait bien sa gueuse !
Et quand elle s'y mettait sa Lulu, elle faisait pas semblant et pour tout dire elle le mettait dans un état, y'a qu'elle qu'avait le don pour ça !
Il lui mit une claque amicale sur les fesses en passant, et luit dit:

Tiens ma Lulu, une que j'ai faite spécialement pour toi un jour que tu m'avais faite des misères !
Mais c'est point vrai ma belle !
Pour me faire bander, t'es la meilleure !


Et d'entonner sa chanson fort paillarde à pleine voix....et une fois finie de prendre sa Lulu par la taille.

Allez ma belle, viens on va se donner du bon temps comme autrefois ma ribaude !

Pressés tels de jeunes puceaux, ils montèrent l'escalier à grand bruit, en courant presque et les mains baladeuses...
--Marion_hette

Marion finit par sécher ses larmes, elle était épuisée comme après une longue journée de marche sous un soleil de plomb, sa bouche était sèche, un léger mal de tête lui venait comme il en vient toujours quand on a trop pleuré. malgré tous ces petits inconvénients elle se sentait plus légère.... Elle prit alors conscience qu'elle était dans les bras de Guillaume, qui l'avait appuyée contre sa poitrine en refermant ses bras autour d'elle. Il la berçait comme on berce un enfant pour le consoler ou pour qu'il s'endorme. Elle était dans les bras d'un homme qu'elle ne connaissait que depuis quelques heures et elle venait de lui raconter une partie de sa vie, elle venait de lui confier ce qu'elle n'avait jamais révélé à personne depuis cette journée terrible. Seuls les gens du château savaient et elle n'avait pu supporter les regards apitoyés de certains, toute cette affection qu'ils lui donnaient davantage depuis ce jour maudit, elle avait l'impression d'avoir été marquée au fer comme un animal.
Elle s'écarta doucement de lui, elle n'osait plus croiser son regard, elle avait peur de ce qu'elle y lirait, elle avait peur d'y trouver de la pitié. Elle savait qu'il ne la méprisait pas à la douceur de son embrassement, il l'avait tenue avec respect. Alors qu'elle s'était totalement écartée de lui elle eut comme une senstion de froid et frissonna.
La voix de Lulu la fit sursauter quand elle entendit :
Citation:
T'nez donc les amoureux !
V'là la clé d'vot' chambre vu qu'j'en ai qu'une à vous offrir...

Le reste de la phrase se perdit pour Marion, puis le bruit de la clé lachée sur la table lui coupa le souffle.
Il n'y avait qu'une chambre ! Elle leur offrait de partager la même chambre ! Elle pensait que .... Qu'ils.... Amoureux....
Certes au cours de ces mois de voyage elle avait du souvent dormir dans les salles communes des abbayes, sur la paille à même le sol, son sac sous sa tête qu'elle maintenait fermement en tenant les grandes anses dans ses mains. Elle avait encore en mémoire les odeurs corporelles de personnes négligées, les pleurs des enfants ou les ronflements sonores, quand ce n'était pas les bruits de couples se livrant à des ébats. Mais jamais elle n'avait partagé sa couche avec un homme, un inconnu dont elle ne savait que le prénom et quelques bribes de sa vie. Elle fixait cette clé comme si elle était devenue incandescente dans le charbon de la forge. Elle serra ses mains contre sa poitrine n'osant plus regarder ni Lulu, ni Guillaume, ni le vieux Georges.

Citation:
Allez, l'Georges, va donc leur pousser la chansonettte à ces deux là !

Elle l'entendit qui s'approchait du banc où ils étaient assis côte à côte, elle sentait la chaleur du feu d'un côté de l'autre celle de Guillaume, il tira une chaise et posa le pied dessus, puis commença à pincer les cordes de son instrument, quelques accords, elle leva les yeux pour lui sourire puisqu'il s'apprêtait à leur offrir une chanson.
Il commença à chanter avec un regard pétillant de malice le posant sur elle, puis sur Guillaume, un regard qu'il voulait de connivence soudain les mots qui lui parvinrent la firent rougir brutalement, elle fixa un pied de table pour ne plus voir cette lueur malicieuse dans son oeil noir, cherchant à faire s'évader son esprit, la chansonnette se révéla être une chanson leste, même si les couplets en étaient bien tournés, le refrain lui donnait le rouge au front. Le dernier accord plaqué elle resta sans voix, osant tout juste ramener son regard, alors elle vit Lulu la mine réjouie qui couvait le vieux Georges d'un regard brillant.
Guillaume remercia le vieux qui se rapprocha de Lulu la prenant par la taille d'une manière sans sous-entendus, il la tira vers la montée d'escaliers et on les entendit monter en courant et riant, le vieux semblant avoir retrouvé ses jambes de vingt ans.
Une porte s'ouvrit et se referma en claquant à l'étage et le silence s'était installé dans la salle de la taverne qui, à présent, n'était éclairée que par une chandelle que Lulu leur avait laissée et la lueur des flammes de la cheminée.
Guillaume se racla la gorge doucement et se leva du banc lui offrant son bras pour qu'elle s'y appuie en se levant, elle le fit en posant une main timide sur son bras plié, ils firent deux pas et il prit la clé posée sur la table. Il lui tendit le chandelier et il ramassa son sac et celui de Marion, les jetant sur son épaule , Goupil dressé sur ses pattes attendait de les suivre, Marion jeta un regard de détresse vers la montée d'escalier où se trouvait cette unique chambre.
Guillaume de sa main libre lui prit le coude..
. Venez Marion, il faut dormir, vous avez l'air d'être très fatiguée, allons voir cette chambre et comment nous en arranger pour cette nuit.Elle se laissa guider et le suivit, l'escalier de bois avait des marches qui craquaient par endroit, ils parvinrent sur le palier, Marion fixa son regard sur la porte face à elle et les jambes raides s'avança. Guillaume lacha son coude et poussa la porte. Marion pénétra dans la chambre qui n'était pas très grande, mais comme Lulu l'avait annoncé propre, le sol avait été nettoyé, le lit bien refait, des oreillers de toile blanche sans traces douteuses.
Pendant que du regard elle détaillait la pièce en tenant la chandelle un peu haut mais sans s'avancer davantage Guillaume avait posé leurs sacs sur une petite table près de la fenêtre, posé sa besace sur le dossier de la chaise, il vint lui prendre la chandelle des mains et ferma la porte.
Dans le coin de l'autre côté de la fenêtre un rideau était tendu dans l'angle du mur, elle osa s'avancer et vit une tablette avec un plat ébréché mais propre, du linge impeccable, de l'eau et au mur un porte manteau branlant.
Guillaume s'était servit de la chandelle pour éclairer le feu dans la cheminée et elle se rendit compte alors qu'elle avait froid et resserra ses bras autour de son buste. Les flammes montaient dans l'âtre et la chaleur commençait à se faire sentir.
La voix de Guillaume s'adressant à elle la tira de sa contemplation du feu
Marion je dormirais au sol devant la cheminée, vous pouvez disposer du lit toute à votre guise, avec Renart nous sommes habitués à dormir par terre dans les bois ou dans une grange...Elle le regarda comme si les mots devenaient un langage inconnu, et elle s'entendit lui répondreCe lit est bien suffisant pour nous deux, je ne suis pas très grande, nous pourrions nous en arranger, je me glisserai sous les draps et vous au-dessus ainsi et puis vous devez être aussi fatigué que je le suis, une nuit de repos dans un lit vous fera du bien.....Elle ne lui laissa pas le temps de protester et se mit à ouvrir le lit, elle remonta le revers du drap et rabattit les couverture pour qu'il puisse s'y glisser. Ils ne pourraient avoir froid en gros édredon de plumes complétait la literie.
Elle se précipita derrière le maigre rideau et quitta sa robe rapidement, ne gardant que sa chemise, puis elle lui demanda de se tourner face à la cheminée et courut sous les draps et se coucha en lui tournant le dos.
Elle l'entendit qui devait se dévêtir, puis il souffla la chandelle et souleva la couverture pour s'y couler, et il tira l'édredon sur eux la frolant au passage de son bras sur son épaule, elle sentit la chaleur de sa peau et son coeur s'affola un peu. Elle se détendit peu à peu sentant son dos contre le sien à travers le drap, la chaleur de ce corps d'homme si proche était une impression qu'elle ne connaissait pas, malgré son drame passé elle n'eut pas peur de cette promiscuité, et elle ferma les yeux pour accueillir le sommeil qu'elle sentait la gagner.
C'est alors que leur parvinrent des rires mêlés, et des bruits qui ne laissaient aucun doute quand à l'activité de Lulu et Georges...Même si on le voulait on ne pouvait ignorer ce qu'il se passait derrière cette mince cloison, leurs gémissements, ni les craquements du lit ne laissaient de doute. Elle remonta le drap sur sa tête et chercha le sommeil....
--Guillaume_de_longueville


Le rouge monta au front de Guillaume en écoutant les mots forts crus de Georges, qui malgré son ivresse pincait cependant fort bien les cordes de son Luth.

Le refrain adressé en clin d'oeil à Lulu lui arracha cependant un sourire.
Mais regardant Marion s'empourprer il en voulu presque au vieux troubadour d'employer un tel langage devant de si chastes oreilles.

Il s'empressa de le remercier, le congédiant presque, ce dont le vieux bonhomme ne s'offusqua point, n'ayant visiblement qu'une hâte : retrouver Lulu et monter à l'étage avec elle pour...
Il rougit de nouveau à la pensée de ce qu'ils allaient manifestement réaliser.

Marion avait quittée ses bras, n'osant trop le regarder...
Il lle lui offrit pour la guider à leur chambre, fort embarassé par la situation.
Il ne pouvait décemment point dormir avec elle, si pure, craignant aussi que cela ne ravive plus encore des sentiments et un désir charnel depuis longtemps oubliés.

Il lui poposa, quoique une nuit dans un vrai lit lui aurais fait du bien, de dormir à la dure : ce ne serait point la première fois et au moins la pièce était chauffée par une bonne flambée dans la cheminée.
Son soulagement fut cependant palpable lorsqu'elle lui proposa de se glisser sous l'édredon.

Il attendit qu'elle se tourne pour retirer son pourpoint et sa chemise, ainsi que ses bottes, ne conservant que ses braies.
Lorqu'il se défit de son épée, il éprouva un sentiment curieux, de grande confiance en elle.
Habituellement toujours aux aguets, ne dormant que d'un oeil tel un chat, il conservait toujours ses armes.
L'épée bien sûr, mais aussi le poignard caché dans sa botte gauche et qui lui avait plus d'une fois sauvé la vie.
Une vie qu'il conservait par réflexe, n'y trouvant point de sens.

Depuis ce soir c'était différent.
Cette rencontre faisait battre son coeur plus vite qu'à l'accoutumé, les gestes de tendresse qu'il avait témoigné à Marion lui étaient venus naturellement, sans calcul aucun, ni volonté de séduction.
Pourtant cette jeune femme lui plaisait infiniment, et lorsqu'il se glissa sous l'édredon le contact de sa peau le fit frémir...

Dans la chambre voisine, l'on ne perdait rien des ébats fougueux de Georges et Lulu, les visualisant presque en entendant les anhannements de l'un, les cris de l'autre, les respirations qui se faisaient plus fortes et plus rapides.
Contre son dos il sentait celui de Marion.
La chaleur de son goupil aussi, qui attiré comme lui par un confort innatendu était venu s'allonger à ses pieds.

Il tenta de percevoir à sa respiration si Marion dormait.
Lui ne pouvait fermer l'oeil.
Il s'assit dans le lit, alla caresser le dos, puis le ventre de Renart qui lui demandait des caresses.
Bien qu'il ne pu le voir il sourit.

Enfin, le bruit cessa dans la chambre voisine, il entendit la voix un peu empatée par l'alcool de Lulu congédier son amant, la porte grincer en s' ouvrant puis en se refermant.
Bientôt des ronflements sonores se firent entendre.

Il repensa alors à sa journée d'errance, perdu dans Paris, à son arrivée solitaire à la taverne, à Marion à qui il avait simplement proposé de partager un repas, puis qui de confidences en confiidences s'était rapproché de lui comme il s'était rapproché d'elle.
La fatigue alors le pris.
Il la regarda, la potrine se soulevant doucement et régulièrement, apprécia sa confiiance pour l'inconnu qu'il était quelques heures avant, comme elle l'était pour lui.
Avant.
Avant qu'un grand amour ne s'empare de lui.

Il s'allongea à plat dos et doucement pris ses épaules et la fit tourner vers lui, la tête sur son torse.
Son nez dans ses cheveux, juste à respirer son odeur, il se sentait infiniment bien près d'elle.
Il s'endormi enfin, alors que les flammes avaient laisssées place à des braises dans la cheminée, la tête sur la sienne, un sentiment d'apaisement au coeur qu'il cherchait depuis si longtemps
--Marion_hette

La lumière du jour passait par la fenêtre face au grand lit, un timide rayon de soleil d'hiver vint caresser le visage de Marion. Elle émergea lentement de son sommeil, la fatigue de la veille avait disparu de ses membres, une douce torpeur la tenait encore sur le bord du sommeil. Elle bougea un peu et ouvrit complètement les yeux en sentant une présence dans le lit... Elle se rendit compta alors que sa tête reposait sur la poitrine de Guillaume, elle sentit son bras posé sur elle, la chaleur qui venait de son corps contre le sien bien qu'un drap les sépara.
Elle souleva doucement la tête, dégagea le bras posé en travers de son buste, s'écarta pour le regarder, il dormait encore...
Son regard fit le tour de la modeste chambre et elle vit le goupil couché entre eux deux sur le pied du lit, il la regardait avec ses yeux fendus en amande aux reflets dorés, elle avança la main pour le toucher, il tendit la tête pour venir au devant de la caresse.
Elle se dégagea des couvertures et se mit à genoux au milieu du lit pour le caresser, il fit comme un chien mit son corps en arc de cercle la tête renversée, il lui offrit son ventre tendre, elle lui frotta doucement en lui murmurant de petites phrases. Son petit corps s'abandonnait à ses mains avec confiance, elle se pencha doucement vers lui tout en lui parlant tout bas et lui donna des petits baisers sur sa tête, elle fut étonnée de la douceur de son poil, il accepta toutes ses caresses et donnait des petits coups de tête comme pour en demander encore, elle émit un petit rire de gorge....
Elle sentit bouger Guillaume, le goupil dressa ses oreilles et regarda vers lui, elle se tourna à demi pour le voir aussi, il était éveillé et les observait en silence...
Elle resta silencieuse le regardant, la situation était insolite, elle se réveillait auprès d'un homme rencontré la veille et ce matin elle jouait avec un goupil sur un lit, dans une chambre anonyme et sans charme, un homme dont elle ne savait rien ou si peu, juste ce qu'il avait succintement évoqué,un homme qui ne l'effrayait pas, alors que depuis des mois qu'elle errait sur les routes de ville en village elle les fuyait comme la peste.
Elle le regardait sans dire un mot, son torse nu, ses mains, son visage aux traits reposés, il lui sembla que son regard avait changé, s'était adouci... Il ne parlait pas, la regardait aussi... Elle attendit qu'il rompe le silence, quelque chose en elle avait changé, elle ne pouvait pas parler, casser ce fil tenu qui soudain sembler les relier...
--Guillaume_de_longueville


Guillaume, à travers les limbes du sommeil, eu vaguement conscience que l'on déplacait sa tête, puis son bras et sa main perdirent le contact avec une douce chaleur.
La voix de Marion s'adressant au goupil lui parvint comme un murmure.
Marion...
Marion inconnue hier, qu'il avait tenue dans ses bras cette nuit avec grande tendresse.
Marion grâce à qui il avait retrouvé la paix...

Il se redresssa lentement sur le lit, vit la jeune femme prodiguer mille caresses à Renart qui en redemandait, puis l'embrasser sur le museau.
Il sourit.
Elle était la première à qui Renart faisait une telle fête, hormis lui.
La première aussi à ne pas le craindre.

Il pris soudain conscience de son regard posé sur lui, un regard franc et confiant alors qu'elle partageait son lit.
Son histoire lui revint en mémoire, son drame, sa fuite, sa haine des hommes...et pourtant.
Il leva la tête, la regarda.
Son regard était empreint de douceur, de tendresse pensa t'il.
D'amour peut-être.
Elle n'était point femme à partager la couche d'un homme si...

Marion...

Les mots qu'il voulait lui dire restaient bloqués dans sa gorge nouée.
Il avanca doucement sa main et caressa sa joue avec grande douceur.
Puis, voyant qu'elle ne s'effrayait point de son audace, osa s'approcher d'elle et déposa un très chaste baiser sur son front.

Il lui sourit, lui qui n'avait plus sourit à une femme depuis si longtemps.
--Marion_hette

Marion continua de regarder Guillaume, elle se sentait bien, elle n'avait pas peur de lui, il n'avait pas cherché à profiter de leur promiscuité durant cette nuit. La confiance qu'elle lui avait accordée il l'avait respectée...
Elle suspendit ses caresses à Renart, elle regardait Guillaume quand il prononça son prénom elle ne se recula pas, ni quand sa main vint caresser sa joue, une caresse légère, il approcha son visage du sien et il déposa un chaste baiser sur son front, elle n'eut pas de mouvement de recul.
Elle leva les yeux et vit son sourire, un sourire qui exprimait de la tendresse.
Elle lui répondit par un sourire timide, sa gorge était nouée par une émotion qui l'empêchait de parler sa main se posa sur celle de Guillaume...
Goupil s'était rapproché, il s'était assis sur son arrière-train, le poids de son corps léger sur l'édredon faisait un petit creux, il émit une sorte de petit gémissement qui montait du fond de sa gorge, Marion le regarda, elle n'osait pas le toucher il regardait son maître, ses yeux d'or fixés sur lui.... Elle attendit...
See the RP information <<   <   1, 2, 3, ..., 6, 7, 8   >   >>
Copyright © JDWorks, Corbeaunoir & Elissa Ka | Update notes | Support us | 2008 - 2024
Special thanks to our amazing translators : Dunpeal (EN, PT), Eriti (IT), Azureus (FI)