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[RP]Sémur, ces murs, nos murs.

--Bacchus


Norf de norf ! J'avions ben besoin de ça !

"ça", c'est l'annonce que vient de lui faire Dame Anne. "Ma tante et des amis viennent me rendre visite cette semaine, Bacchus. Assurez-vous que Matheline fasse préparer trois ... non, quatre chambres", qu'elle a dit.
Ah ouiche ! Quatre chambres, quand les maçons sont toujours dans la place, même que ces bâsins-là vous laissent traîner tertoute leurs fichues seilles pleines de chaux à peine éteinte, elle en a de bonnes, Dame Anne !
Pis sa tante et ses amis, va falloir les nourrir, en sus de les loger. Or, par tout Sémur, en fait de cuisinier, Bacchus n'a trouvé qu'un méchant bougre incapable de traiter un plat sans y mettre de ce vin de Bourgogne qu'il fait venir de chez son frère ou son cousin, quelque part du côté de Mercurey, à bien 25 lieues de là. Pas qu'il soit mauvais, ce vin : Bacchus vérifie lui-même chaque tonneau qui entre en cave, s'agirait point qu'on vendist à Dame Anne du vin frelaté. Mais de là à en cloquer dans tous les plats, et que je te serve les œufs en meurette, et le coq au vin, et le sabayon rose, et la soupe de fraises, et les pêches en gelée... Norf de norf ! Bacchus se prend à rêver d'un petit menetou-salon vif comme brise en printemps, ou d'un sancerre qu'on garde en bouche sans crainte d'avoir les dents qui râpent et le palais tout coti.

Sauf qu'à rêver de vin, ça donne soif. Le gars Luquin - c'est le nom du queux - a reçu deux nouveaux tonnelets hier. Va falloir y goûter.

Bacchus descend aux cuisines. Luquin est debout devant le potager tout neuf, en train de touiller quelque chose qui sent bon la sauge et le thym nouveau.


Holà, maître queux ! Sers-moi donc une timbale de ton nouveau breuvage, ce sera toujours ça qu' tu mettras point dans la soupe !

Holà, maître cocher ! T'y craches point, dans ma soupe, quand je t'engage à faire chabrot !

Bacchus acquiesce de bonne grâce. Rincer l'écuelle au mercurey, il y a pire, au fond, comme traitement.
Et voilà les deux hommes attablés devant deux timbales, qu'ils vident à petits coups de gueule, entre deux claquements de langue. Les timbales se remplissent, se vident, s'emplissent à nouveau. Bacchus en a perdu le compte quand il se souvient de la commande de Dame Anne.
Il se lève, assure son équilibre, monte au rez-de-chaussée. La Matheline est là à faire semblant de broder dans son coin près de la cheminée. Bacchus vise, file tout droit, s'arrête à trois lignes de la fille.


Fais préparer quatre chambres pour la tante de Dame Anne et ses amis, et qu'ça saute !

Son demi-tour lui met la tête à l'envers. Les architectes sont tous des bâsins. S'ils l'étaient point, on pourrait sortir des pièces sans faire demi-tour. On ne peut point. Donc, ils sont bâsins, ah mais ! Bacchus agite un index menaçant sous le nez de l'interlocuteur imaginaire qui vient de remettre en doute la bâsinerie des architectes. Tout à son demi-tour, il n'a pas vu la Matheline ouvrir et refermer spasmodiquement la bouche comme truitelle sur berge. Qu'elle se débrouille ! C'est elle, la gouvernante. Lui, il est cocher, ah oui, Messires et Dames ! C'est pas rien, ça : cocher.
D'ailleurs, le coche a besoin d'un nettoyage. Bacchus file aux écuries, monte dans le coche, referme soigneusement la porte, baisse les rideaux de cuir. Le coche se met bientôt à vibrer de toute sa membrure, au rythme des sonores expirations de Bacchus. La poussière tombera bien toute seule.
Vroqu
Enfin Sémur! La vicomtesse et ses compagnons étaient arrivés sains et saufs à destination. Ils avaient traversé le Limousin et le Bourbonnais sans encombre malgré les rumeurs qui leur venaient aux oreilles qu'ils étaient traqués par des sbires du Poilu.
Le voyage avait été quand même intéressant, Vroqu avait regardé les nouveaux ports, inexistants lors de ses précédents visite en Bourgogne. Elle avait pris le temps d'en faire le tour, visité les bateaux amarrés aux quais se faisant la promesse de monter à bord d'un d'eux un jour.

Laissant avancer ses compagnons, Vroqu avait fait le dernier lieu à pied, son cheval étant épuisé, elle voulut le ménager. Faisant une pause devant les remparts, elle scruta les murs de la ville. Que de temps était passé depuis sa dernière visite à Sémur, elle n'était même pas berrichonne à l'époque. Quel dommage que son époux n'ait pas pu l'accompagner, elle soupira, celui-ci lui manquait cruellement.


Allez Roma! Quelques pas de plus et tu va pouvoir te reposer. A présent il faut trouver ma nièce qui nous attend.
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Vroqu
Ayant mené Roma à l'abreuvoir, ensuite dans un champs d'herbe fraiche, la berrichonne décida d'aller se rafraichir elle même. Elle fit chemin à pied, entra dans la ville et poussa la porte de la première taverne. Un de ses compagnons s'y trouva déjà et c'est avec soulagement qu'elle prit place, salua et commanda à boire. Sa soif apaisée elle prit un parchemin et une plume et se mit à griffonner quelques mots à l'attention de sa nièce.



Ma chère nièce,

C'est avec un immense plaisir que nous avons enfin franchi les portes de Sémur ce matin à l'aube. Mon seul regret, ton oncle, mon époux n'a pas pu quitter sa retraite pour se joindre à nous.

Je suis un peu confuse de vous avouer que je ne sais pas où se trouve votre demeure, donc j'attends avec impatience de vos nouvelles afin de vous retrouver.

Affectueusement

Votre tante.


Ayant rangé sa plume, elle attacha la missive à la patte d'un pigeon, et l'ayant donné quelques miettes de pain le fit prendre son envol avec l'espoir qu'il saura trouver Anne_blanche.
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Anne_blanche
Dame Anne ! Ya le fils Droin qui m'a dit coum ça qu'ils sont dans la taverne à son père !

Anne leva le nez des comptes du Duché, sur lesquels elle s'escrimait depuis deux bonnes heures.

De qui donc parlez-v... oh ! je vois !


Elle se leva aussitôt, sourire aux lèvres.

Ma tante est donc enfin arrivée ?


Oui-da, Dame Anne ! Même que l'fils Droin il a porté ceci. Paraîtrait qu'c'est vot' tante qu'a confié ça à un pigeon. Ce bâsin de pigeon, il d'vait être breton ou berrichon, vu qu'au lieu d's'envoler 'vec son message l'est v'nu sur la margelle du puits aux Droin, c'qui fait que le fils Droin l'a porté le message lui-même.


Bacchus n'était pas toujours forcément très facile à comprendre, mais Anne, le connaissant depuis toujours, ne s'en sortait pas trop mal. Elle prit connaissance de la missive de sa tante, et donna aussitôt ses ordres.

Prévenez Matheline, qu'elle vérifie que les chambres sont prêtes, et que le souper est en train. Dites à Sylvain de se tenir coi jusqu'à ce que je le fasse appeler. Puis m'accompagnez à cette taverne, je vous prie. Nous guiderons jusqu'ici ma tante et ses amis.

Ainsi fut fait. Moins d'une demi-heure après, Anne entrait dans la salle d'une auberge où elle n'était jamais allée, et saluait la vicomtesse d'une courte révérence.

Ma tante, bienvenue à Sémur ! Si vous et vos compagnons voulez bien me suivre, ma maison vous attend.
Vroqu
Peu de temps après avoir envoyé le pigeon, quelques conversations avec des habitants de Sémur, Vroqu se trouvant seule commença sentir la fatigue du voyage, ses paupières devinrent lourdes et elle avait du mal à les tenir ouvertes. La porte s'ouvrit

Ma tante, bienvenue à Sémur ! Si vous et vos compagnons voulez bien me suivre, ma maison vous attend.

Vroqu sourit en voyant Anne-blanche franchir la pièce de l'auberge.

Ah ma chère nièce, mon pigeon a fini par vous retrouver, quel soulagement!
Vous allez bien j'espère?

Tout en ramassant sa besace, elle se leva tout en essayant tant bien que mal de défroisser ses habits.

C'est avec grand plaisir que je vous suis, je ferai parvenir une missive à mes compagnons pour qu'ils nous rejoignent dés notre arrivé chez vous. j'avoue languir d'un bon bain chaud pour me débarrasser de la poussière de la route et j'ai tellement de choses à vous raconter.
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Anne_blanche
La vicomtesse semblait fatiguée. Ses vêtements froissés portaient encore trace de la poussière des grands chemins. Une foule de questions montaient aux lèvres d'Anne, mais elle les ravala. Elle les poserait plus tard, quand sa tante serait un peu reposée.

Ah ma chère nièce, mon pigeon a fini par vous retrouver, quel soulagement!
Vous allez bien j'espère?


Anne passa sortit un écu de sa bougette, le posa sur la table, et passa familièrement un bras sous celui de la vicomtesse.

Fort bien, ma tante ! Entre le Conseil Ducal et l'Académie, mes journées sont bien remplies, mais j'ai encore beaucoup de temps à moi. Peut-être trop, même.

C'est avec grand plaisir que je vous suis, je ferai parvenir une missive à mes compagnons pour qu'ils nous rejoignent dés notre arrivé chez vous. j'avoue languir d'un bon bain chaud pour me débarrasser de la poussière de la route et j'ai tellement de choses à vous raconter.


Anne marqua le pas. Un bain ! Par les sabots roses d'Aristote, elle n'avait pas pensé à dire à Matheline de préparer un bain !
Elle lança par-dessus son épaule un regard significatif à Bacchus, qui saisit aussitôt. Quelques instants plus tard, le gamin de l'auberge filait comme le vent en direction du château, près duquel se trouvait la demeure d'Anne.


Il va vous falloir un dernier effort, ma tante. Ma maison est tout en haut de la ville ! Les travaux ne sont pas encore terminés, c'est difficile de trouver de la main-d'œuvre, en ce moment. Mais nous nous contentons de quelques pièces.


Et, malgré sa résolution de ne pas poser de questions, elle ne put s'empêcher d'en aligner deux ou trois.

Comment va mon parrain ? Nous rejoindra-t-il plus tard ? Et vos compagnons de route ? Est-ce que je les connais ?
Vroqu
Sortant de l'auberge, Vroqu bavardait avec Anne, elle était la première a connaitre le temps que les charges ducaux prenaient, après tout elle venait de se libérer après un an et demi au conseil berrichon dans divers postes.

Comment va mon parrain ? Nous rejoindra-t-il plus tard ? Et vos compagnons de route ? Est-ce que je les connais?

Le visage de la vicomtesse se fit triste au mention de son époux, il lui manquait d'autant que ce voyage ils avaient projeté de le faire ensemble.

Hélas Anne, je n'ai aucune nouvelle de Hugo, j'ai bien essayé de demander aux moines de Noirlac mais aucun a voulu me dire quelque chose. J'ai toujours l'espoir qu'il nous revient en pleine forme après ce long repos... Mes compagnons sont Zoyah, baronne de Valançay, Ydello, Seigneur de Neuillay le Bois, Omeron, un ami de Châteauroux, et le jeune Fathy, un blesois avec qui nous avons sympathisé lors de son passage et qui a voulu nous accompagner.

Elle jeta un regard en arrière en entendant le bruits de roues sur le sol.

Ah mais je crois apercevoir la carrosse de Zoyah qui approche justement!
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Zoyah
Un coche fermé et frappé des armes de Valençay s'engagea sur une petite place au milieu de laquelle trônait une fontaine. Les chevaux y plongèrent leurs museau afin de s'y désaltérer et le cocher dévissa une fiole afin d'en boire une gorgée. D'un geste brusque, il essuya sa bouche du revers de sa manche, revissa et glissa la bouteille dans sa poche.

Nous sommes arrifés, Fraulein !...annonça le germanique en se penchant vers la porte du véhicule. Une main fine et blanche apparaît et se pose sur le rebord avant de se fermer sur lui. Un léger coup, un petit « crac », la porte s'ouvre libérant ainsi, une baronne, son valet personnel, sa chambrière, sa nourrice et son fils de deux ans.

Zoyah esquissa quelques pas et laissa errer son regard azuré sur la place. Le cocher tend la main et du bout du doigt lui indique l 'auberge. Effectivement, d'ici elle apercevait le cheval de Vroqu qui les avait devancé.

Attendez-moi ici...à sa domesticité....puis s'adressant plus particulièrement à la nourrice...Jeanne, allez faire marcher Fabian, il sera insupportable sinon. La jeune femme les quitta pour se diriger vers la taverne où devait les attendre la vicomtesse. Une certaine inquiétude lui torturait les entrailles à l'idée d'imposer toute sa maisonnée à l'inconnue qui avait proposé de les accueillir. Zoyah doutait que Vroqu ait mentionné ce détail à leur hôtesse, mais la Baronne y avait réfléchi...Fabian et Jeanne dormirait avec elle. Lise, la chambrière trouvera bien à se loger parmi les domestique de la Dame de Culan, momo et le cocher dormiront dans l'écurie. Cette organisation occasionnerait alors peu de dérangement. Et de cette manière, le coche garni de ses malles remplies de toilettes, de cosmétiques, de livres, de jouets et de tout ce que la Baronne et son fils utilisent en temps normal sera bien gardé.

Elle avançait d'un pas rapide, lorsqu'une silhouette engagée dans la rue attira son attention. La brune reconnu aussitôt son amie Vroqu en compagnie d'une autre femme. Zoyah avait un peu oublié quels étaient les liens familiaux qui attachaient la vicomtesse à Anne-Blanche de Culan et en avançant vers elles, la brunette étudia subrepticement la bourguignonne, mais n'y trouva aucun indice qui aurait pu l'éclairer. Ce qui ne l'étonna guère...la parenté d'une personne n'étant pas inscrite à même sa figure.

Zoyah accéléra le pas afin de rejoindre les deux femmes et d'un signe de tête salua Anne-Blanche et prononça une petit "bonjour" en prélude aux présentations en bonne et due forme.

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Vroqu
C'était bien la carrosse de Zoyah qui approchait et Vroqu sourit en apercevant le visage de son amie par la fenêtre. Et puis pensa subitement que Zoyah ne voyageait pas légère comme la Vicomtesse et espérait que Anne allait pouvoir caser tout ce petit monde. Elle jeta ces pensées à l'arrière de son esprit et avança vers la baronne pour faire les présentations.

Ah Zoyah te voilà enfin arrivée, viens vite que je te présente à ma nièce Anne de Culan. Hugo est son oncle et tu as sans doute bien connu sa tante Mentaïg?

Anne voici Zoyah de Valançay et... balaye son regarde pour chercher le fils à cette dernière mais ne le vois pas... et bien c'est tout pour l'instant mais j'imagine que son fils ne doit pas être bien loin.

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Anne_blanche
Hélas Anne, je n'ai aucune nouvelle de Hugo

Anne n'en avait pas depuis des mois, et avait compté sur la visite de Dame Vroqu pour enfin savoir ce que devenait son parrain. La déception se peignit sur son visage. Du coup, elle n'écouta que d'une oreille distraite le nom des compagnons de voyage de sa tante. Ils étaient bien quatre, et c'était là l'essentiel, puisque quatre chambres avaient été préparées.

Ah mais je crois apercevoir la carrosse de Zoyah qui approche justement!

Un carrosse ? Anne se retourna d'un bloc. Un carrosse, ça signifiait un cocher, peut-être aussi des laquais, des valets de pied ... toutes gens pour qui il faudrait trouver paillasse ou châlit : du travail en perspective pour Matheline, qu'on n'avait pas fini d'entendre ronchonner.

Une jeune femme descendit du coche, suivie de trois autres personnes, dont l'une portait un enfant. Anne enregistrait, calculait, poussait mentalement les murs pour savoir où loger tout ce monde. On y arriverait, il ne serait pas dit qu'une Cornedrue aurait failli au devoir d'hospitalité. Le tout, c'était de savoir comment on y arriverait ...

Tout le monde se dirigea vers l'auberge, sauf la dame, qui avait manifestement reconnu Vroqu, et qui vint saluer.


Anne voici Zoyah de Valançay

Anne salua à son tour d'un signe de tête, de baronne à baronne, et offrit son "sourire diplomatique", comme elle appelait elle-même cet étirement des lèvres, parfaitement naturel en apparence, que sa mère lui avait enseigné en ses jeunes années.

Bienvenue à Sémur, Dame. Nous nous apprêtions, ma tante et moi, à rejoindre ma maison, tout en haut de la ville, près du château.

Du geste, elle désignait la rue pavée qui escaladait la forte pente, entre deux rangées de maisons à encorbellements.


Cette maison est vôtre le temps qu'il vous plaira.

A Bacchus qui dévalait la pente, suant et soufflant, et qui d'un fort peu discret clin d'œil indiquait qu'il avait rempli sa mission, Anne donna ordre de guider les domestiques de Dame Zoyas, par une rue moins raide mais suffisamment large pour laisser passage au coche. Elle-même enjoignit du geste les deux dames à la suivre, et les mena jusqu'à sa demeure. L'on passa de la rue à la cour, de la cour au vestibule, et Anne délaissa la grand-salle pour guider ses hôtes directement sur la terrasse. Il y faisait grand soleil, et les bâtiments étaient disposés de telle sorte que, si l'on ne se penchait par-dessus la balustrade, le regard portait loin au-delà de l'Armançon, sur blés et vignobles, pâtures et forêts.

Elle fit servir des rafraîchissements, montra les chambres, sises au premier, dans la même aile que la sienne.


J'aurais voulu vous établir plus confortablement, Dame, ma tante, mais quand j'ai acheté cet hostel, il menaçait ruine. Il a fallu tout reprendre, tout refaire. A la vitesse où travaillent les maçons, avec un peu de chance, tout sera parfait dans vingt ans ! Ils ont congé, ce jour. Je ne voulais pas vous assourdir dès votre arrivée.

Avant de laisser ses invitées s'installer, elle ajouta :

Nous soupons à sept heures de relevée. Vous entendrez corner l'eau. La table sera dressée sur la terrasse.
Omeron
[Répétition générale...Bonjour Sémur!]

Arrivé peu de temps avant la duchesse de coeur, avec son carrosse, la dite duchesse ayant préféré chevaucher seule Oméron en avait profité pour faire le tour de la ville. Quelques pas avaient suffit pour que son attention soit retenue par une taverne dont il franchit les portes avec plaisir. Les réserves de l'excellent vin de Meillant avaient fondu comme peau de chagrin ces derniers jours, terrassées par le gosier de l'ex Guyennais qui profitait allégrement des largesse de Vroqu et du confort de son carosse.

Entrant dans la taverne paré de son habituel sourire de soulot Oméron fut accueilli par un broc qui le heurta en pleine tronche, balafrant au passage son menton qu'il avait de fort joli d'ailleurs.

- Ouch ! Parbleu! Qui est le crétin qui a ... Vociférait le castelroussin levant un poing vengeur au géant qui lui faisait face. Car face à lui se trouvait un homme qu'on aurait pu prendre pour une gargouille, charpenté comme un pilier de cathédrale, avec un cou de taureau en rut et un sourire à faire caner un preux chevalier. Autre détail important, à sa ceinture pendait un labrys, la version pour adultes...

Comprenant que parfois, un homme voulant éviter les ennuis et bien s'intégrer devait faire preuve de courtoisie. Prendre sur lui, accepter les petits tracas de la vie quotidienne, Oméron ne put que soupirer face aux conséquences de sa boulette. Figé dans une moue exprimant l'objet de ses réflexions, à savoir qu'il aurait du la fermer l'ex Guyennais essuya une fine remarque de son interlocuteur.

- Hey toi! L'nabot! T'as un problème? Tu veux qu'on s'bat?... On sent ici toute la finesse du personnage n'est-ce pas?

Réponse de l'intéressé toujours dans le cirage.

- Gné?

Un poing énorme s'abat alors sur la joue du Castelroussin, lui fracassant la machoire, le temps semble ralentir tandis qu'Oméron effectue un vol plané qui se terminera inévitablement par un beau plat dos sur le sol de la taverne. Tandis que le colosse se pare de son plus flippant sourire et tourne deja le dos à sa victime, le castelroussin aperçoit à deux pas une jeune femme qui laisse tomber sa bourse par inadvertance et POUF!

[Back to the Future! Bravo Le veau... Heu Levan!]

Les coups du cocher sortent Oméron de ses rêveries, il sursaute, regarde autour de lui stupéfait, se tâte, se masse... Aucune blessure, rien! Pu de taverne mais le carosse, comme une impression de déjà vu. Les coups se répétant Oméron gueule un

- J'ai compris c'est bon ! C'est pas parce que votre maitresse n'est pas là qu'il faut en profiter pour me courir sur le haricot!

Il sort du carrosse et foudroie le cocher du regard, fait quelques pas pour se retrouver devant la dite taverne. Comme dans un rêve, il avance vers son souvenir, ouvre la porte et attrape au vol un broc qui aurait pu le blesser avant de hurler.


- Parbleu! Qui est le crétin qui a osé lancer une chopine pleine! Sacrilège!

Je vais pas vous refaire la scène, vous l'aurez deviné (Merci Levan) Le grand type lance son poing mais au lieu de mettre une branlée à notre castelroussin chéri, il se voit formidablement contré par un direct du gauche en pleine poire. Bah oui! On la lui fait pas deux fois à l'étranger hein! Pour couronner le tout Oméron casse le broc sur la tête du colosse qui s'effondre tel une plaque de granit dans l'hilarité générale. Profitant d'avoir l'attention de la foule l'ex Guyennais se présente tout en se baissant pour ramasser un objet ayant chut au sol.


- Bonjour à tous! Je me nomme Oméron et je suis enchanté de vous rencontrer! Il tend alors l'objet ramassé quelques secondes plus tôt à la jeune femme assise à coté et qui arborait un décolleté plus qu'alléchant.

- Il me semble que ceci est à vous jolie damoiselle. Sourire colgate qui fait schting!
Zoyah
[Sémur...devant l'auberge]



Ah Zoyah te voilà enfin arrivée, viens vite que je te présente à ma nièce Anne de Culan. Hugo est son oncle et tu as sans doute bien connu sa tante Mentaïg?

Les sourcils de la Baronne se placèrent à l'horizontale trahissant un léger désappointement. Mentaïg....ce nom lui évoquait ces premiers pas au Conseil Ducal, à une époque où on ne s'y faisait pas forcément insulter. Cette Mentaïg ne faisait pas partie de son cercle d'amis, au contraire, elle lui faisait froid dans le dos. Elle ne s'attendait pas à la voir resurgir au beau milieu de la Bourgogne, même sous la forme d'un souvenir.

Nous nous sommes croisés au Conseil Ducal il y a quelques années de cela...se contenta-t-elle de dire. Puis s'adressant à Anne de Culan... je suis enchantée Dame et je vous remercie pour votre hospitalité... et elle répondit au sourire diplomatique par un sourire franc.

Et comme si Zoyah avait détecté un brin d'inquiétude chez Anne-Blanche ou peut-être avait-elle perçu le regard vaguement inquiet de son interlocutrice qui se portait au-dessus de son épaule, en direction de sa valetaille lorsqu'elle les avait rejoint, elle ajouta.
.. nous vous inquiétez pas pour mes domestique, le cocher et mon valet dormiront dans le carrosse...quant à la chambrière, la nourrice et mon fils, ils partageront ma chambre...ben oui quoi, c'est pas comme s'ils n'avaient pas l'habitude.

Remarquant Vroqu qui cherchait le petit garçon du regard, la Baronne se retourna et du menton lui indiqua la fontaine au milieu d'une petite place.


Jeanne est partie le promener quelques instants, depuis qu'il marche, il tient difficilement en place.... elle se mordit légèrement l'intérieur de la lèvre. Un enfant turbulent, voilà qui n'allait pas rassurer l'autre Baronne.

Effectivement, au loin on apercevait un enfant de vingt mois, les cheveux noirs et lisses, essayant d'attraper un moineau qui voletait d'une croute de pain et un morceau de pomme...les restes d'un marché probablement... et une jeune femme rondelette lui courir après.

Les présentations faites, les deux Berrichonnes suivirent leur hôtesse jusqu'à sa demeure. Tout en marchant d'un pas mesuré, la brune se demandait où était passé leurs compagnons de voyage.




[Hôtel d'Anne de Culan...]



Arrivée sur la terrasse, Zoyah profita de la vue quelques instants. Le soleil balayait de ses rayons dorés champs et vignes qui semblaient se prolonger jusqu'à l'horizon.

C'est un fort bel endroit...et je vous remercie de vos attentions, j'espère néanmoins que nous n'allons pas troubler vos retrouvailles...familiales.

Après s'être désaltérée, avoir félicité Anne sur le choix de son Hôtel, la jeune femme se retira donc dans sa chambre afin de faire un brin de toilette et de laisser Vroqu et sa nièce discuter tranquillement.

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Vroqu
Les présentations terminées, Vroqu suivit le regard de son amie et vit son fils accompagné de sa nurse près d'une fontaine. Les voyant partir vers la demeure d'Anne, ils n'allaient surement pas tarder à les suivre, donc elle ne s’inquiéta davantage.

Elle commençait pourtant à se poser des questions quant à leurs autres compagnons de voyage. Le jeune garçon, Fathy était assez timide et peu habitué aux us et coutumes du monde en dehors des tavernes. La Vicomtesse l'avait pris sous son aile et profitait de cet éloignement du Berry pour faire son éducation historique du duché et surtout de sa situation par rapport à ses voisins.


Omeron devait surement faire le tour des tavernes du coin accompagné du cocher de Vroqu. Mieux valait peut être qu'ils ne viennent pas tout de suite, seul Aristote pouvait savoir dans quel état ou avec quelles damoiselles aux poitrines généreuses ils se trouvaient. Elle espéra seulement que le cocher fera en sorte que ses bagages soient portés très vite.

Ydello, toujours aussi silencieux, éloigné de tout, la tête prolongée dans un nouveau livre, mais elle recevait régulièrement une missive l'assurant qu'il n'était jamais loin.


Enfin elles arrivaient devant la maison de sa nièce. Cette dernière leur ouvrit le chemin menant à une terrasse forte agréable, une vue sur les alentours imprenable. Une rafraichissement et les deux berrichonnes fut dirigées vers leurs chambres.

J'aurais voulu vous établir plus confortablement, Dame, ma tante, mais quand j'ai acheté cet hostel, il menaçait ruine. Il a fallu tout reprendre, tout refaire. A la vitesse où travaillent les maçons, avec un peu de chance, tout sera parfait dans vingt ans ! Ils ont congé, ce jour. Je ne voulais pas vous assourdir dès votre arrivée.

Nous soupons à sept heures de relevée. Vous entendrez corner l'eau. La table sera dressée sur la terrasse.


Vroqu lui sourit et l'attrapa avant qu'elle parte

Tssssssss Anne, je vous en prie ne vous inquiétez pas, votre maison même non achevée est ravissante et je vous assure que j'ai un sommeil de plomb et dormirait n'importe où. Elle jeta un regard curieuse autour de la chambre, remarqua avec plaisir le bain chaud qui l'attendait dans un coin et dans sa joie ne put s'empêcher d'entourer sa nièce de ses bras et lui faire une bise sur la joue droite. C'est parfait ma nièce, vraiment parfait! Je vais profiter de ce bain et vous rejoindrai sur la terrasse à sept heures.

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Vroqu
[quelques temps plus tard]

Notre voyageuse s'était déshabillée prestement après le départ d'Anne et avec précaution avait testé l'eau, précaution inutile car celle-ci était à température parfaite. Elle se laissa glisser dedans, l'eau jusqu'au cou et s'amusa à faire quelques vaguelettes avec ses doigts pendant qu'elle profitait largement de la douce chaleur qui détendait ses muscles noués après la longue chevauchée à travers le Limousin, le Bourbonais et la Bourgogne pour finalement arriver à Sémur.

Elle se mit à penser des événement récents en Berry, Lepoilu, félon, non reconnu comme Duc par la Reyne suite à ses usurpations de titres et usage du sceau ducal. Le fait qu'il avait tranquillement laissé passer une armée breton pendant des jours en Berry malgré l'annonce faite par le Grand Maître de France que cette armée devait être détruite. Il avait menacé Châteauroux avec l'armée du Héraut "Berry" si le maire élu ne démissionnait pas. Le visage de Vroqu se tordit d'une expression de dégout, cet homme était tellement hypocrite et menteur. Lui même hors la loi vis à vis de la France osait prêcher aux autres de la respecter. Il n'était même pas capable d'assumer ses idées et proclamer le Berry indépendant, préférant faire le voyage à Paris pour faire allégeance à Celle qu'il traitait par derrière de "fonctionnaire parisienne".

Enfin la Vicomtesse en avait tellement à dire sur lui qu'elle préféra chasser ses pensées et se laissa assoupir pendant que l'eau nettoya son corps de la poussière cumulée sur les routes.

Elle fut réveillée en sursaut quelques minutes plus tard par un

Bam! Bam! Bam! à la porte d'entrée du rez de chaussée.

Bam! Bam! Bam!

et la voix d'un homme qui criait

J'suis l'cocher de l'Vicomtesse Vroqu, j'porte ses malles!!!

Ah ce n'est pas trop tôt, dit Vroqu à haute voix, j'espère que Omeron est avec lui et que tous les deux soient dans un état présentable.
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Anne_blanche
Une expression qu'Anne n'aurait su définir était passée sur le visage de la baronne de Valençay quand Vroqu avait énoncé ses liens familiaux avec Hugo et Mentaïg. Surprise ? Déception ? Regrets ? La jeune femme n'osa questionner. Mais tout en faisant les honneurs de sa terrasse et en assurant la conversation, elle s'interrogeait. Tante Vroqu étant l'épouse d'Oncle Hugo, ce ne pouvait être son évocation qui troublait ainsi la sérénité de Dame Zoyah. Donc, c'était Tante Mentaïg. Anne ne savait d'elle que ce qu'avait bien voulu lui en dire sa mère et son frère : la première l'avait dépeinte comme une femme froide et sans sentiments, le second comme la plus aimante et la plus tendre des éducatrices. HdB, son époux trop vite disparu, aurait probablement pu la renseigner, puisque la rumeur disait qu'il avait fort aimé la dame de Baugy. Mais justement à cause de cet amour qu'on lui prêtait, Anne avait préféré éluder le sujet. Elle savait avoir fait un mariage de raison, n'avait donc aucun motif de se montrer jalouse, surtout d'une morte, disparue depuis des années, mais ... le cœur a ses raisons que la raison ne connaît point... L'énigme resterait donc entière.

Les deux femmes semblèrent satisfaites de leurs chambre, en dépit des craintes d'Anne. Elle les laissa donc vaquer à leur toilette, se demandant si on verrait tantôt paraître les autres invités.
Un grand bruit se fit entendre à la porte de la rue.


J'suis l'cocher de l'Vicomtesse Vroqu, j'porte ses malles!!!

De la terrasse où elle se trouvait, accoudée à la balustrade, mélancoliquement tournée vers le nord-ouest, où elle pensait pouvoir situer Culan, cadre de ses premières années, Anne n'y prit pas trop garde. Bacchus se chargerait d'accueillir et guider le domestique. Mais le ramdam eut pour effet de l'arracher à sa nostalgie et aux sombres pensées où l'avait plongée la furtive expression de Dame Zoyah. L'angélus ne tarderait pas à retentir. Elle avertit Matheline d'avoir à prévenir Sylvain que sa présence était souhaitée à la table du souper, et supervisa la mise en place des tréteaux et de la table, sur la terrasse.

L'on corna l'eau. Anne laissa d'abord la conversation s'engager sur des terrains peu glissants, le temps qui restait au beau fixe, la pluie après laquelle soupiraient les paysans, le récent mariage de Dame Ysabeau... A la première occasion, elle se lança.


Ma tante, il se dit en Bourgogne, et un peu partout, d'ailleurs, que mon grand-oncle d'Aigurande n'est plus élu que grâce aux voix des brigands qu'il invite à s'installer en Berry. Les Berrichons se satisfont-ils de cette situation ?


Elle avait soigneusement contrôlé sa voix, comme elle le faisait toujours quand elle parlait du Berry. Mais la réponse avait pour elle une énorme importance.
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