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[RP] La Rue de Traverse.

Alixane
[De l'art d'être dans de beaux draps sans même avoir l'intention de se coucher...]


Alix fulminait derrière un regard noir qui poinçonnait la rousse qui la rabrouait pis que pendre.
Sur le point de l'interrompre vertement au beau milieu de sa diatribe, elle réalisa soudain qu'une part incontestable de vérité s'était glissée dans le discours méprisant.
D'avoir cherché un coin tranquille pour s'époumoner, parée d'une inconscience sans nom, il y avait fort à parier qu'elle se retrouvait dans un quartier peu fréquentable et sujet à ce genre de scène qu'elle venait de s'entendre décrire.


Devant cette évidence, et ravalant tout le "bien" qu'elle s'apprêtait à balancer en pâture aux oreilles de sa supposée sauveuse, elle marmonna un petit oui bon d'accord, c'était p'tet pas une bonne idée qu'j'ai eue là...

Invitée fort courtoisement à aller chercher des ennuis hors de la vue du couple disparate présent à ses côtés, Alix fut surprise par la tournure que prenaient les évènements.
A l'évidence, ses hôtes impromptus semblaient avoir décidé de vider plutôt les lieux eux-même, pour preuve l'empressement avec lequel la rousse congédia le gamin.
Un changement notable s'était toutefois opéré dans le comportement de la harpie : la voix s'était faite moins cinglante et le pas avait nettement perdu en assurance.
Lorsque la brune vit choir la rousse au son d'un enchainement verbal des plus poétiques -du genre qu'elle affectionnait elle même, soit dit en passant-, elle se fendit d'un sourire narquois.
On perd de sa superbe lorsqu'on est à terre, y'a aucun doute là dessus.

Si elle ne bloquait plus sciemment la porte, la donneuse de leçon n'en restait pas moins affalée devant icelle, rendant ainsi la fuite d'Alix aussi aisée que la résolutions de ses problèmes existentiels...
Bien que fortement tentée par l'expérience, elle recula devant la possibilité de dégager le corps pour s'extraire de l''écurie, gageant que le gamin lui compliquerait probablement la tâche s'il était un tant soit peu attaché à la donzelle.

Un gros soupir plus tard, elle se penchait sur la blessée pour lui souffler :


B'soin d'aide, p'tet?
Faut vous sortir d'ici, ou vous planquer sous une botte de paille?
Pour les soins faut pas compter sur moi, si j'm'en mêle j'vous prédis d'passer l'arme à gauche avant le crépuscule!



A l'évidence, la jeune femme redoutait de voir débarquer on ne sait qui et bon gré mal gré, Alix était embarquée dans la même galère.

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--Alissandre


[Ecurie - Tu veux ou tu veux pas ?]

La Rousse eut un vague mouvement de recul lorsque l'autre se pencha sur elle, mouvement réflexe qui la faisait ressembler à un félin blessé feulant pour se protéger. Puis elle leva un regard rendu fiévreux par la douleur sur celle qui s'était rapprochée, un peu trop d'ailleurs pour sa tranquilité d'esprit : la Féline se sentait prise au piège.

Et c'est très con, une Féline prise au piège. Sa voix rauque s'éleva, déjà moins âpre qu'avant, mais toujours aussi peu amicale.


"Pas b'soin d'aide."

Très con, on vous a dit.

"Et mercè*, vraiment hein, mais j'compte pas crever aujourd'hui, j'te dis."

Très très con. Et d'assez mauvaise foi, aussi. Elle soupira et enchaîna sans laisser le temps à sa visiteuse d'en placer une.

"M'enfin, on dirait qu't'as un peu d'jugeotte.
Si ça t'ennuie pas, aide-moi à m'relever. On taillera la bavette quand on s'ra loin d'ici, hein ?"


Non, même pas honte. La brune ne pouvait pas le deviner, mais se laisser toucher par une inconnue était, pour la Flamboyante, un aveu puissant de faiblesse qu'elle n'était pas prête d'oublier, et qu'elle ne consentait que parce que la situation l'exigeait.
Inquiète, elle se pencha pour entrevoir le gamin qui n'avait toujours pas bougé.


"Gamin ? T'vas bien ? Faut pas rester là, p'tit, viens avec nous. Allez, sort de là... "


Sa voix avait reprit les accents doux dont elle avait usé un peu plus tôt pour tenter de l'apprivoiser. Une harpie au cœur tendre ? Allez savoir !

*Merci
Alixane
[Ecurie - Courage, fuyons!]


Tout en écoutant parler la rétive rousse, Alix se demandait comment elle avait fait son compte pour se retrouver dans cet état et surtout quelle était la nature de sa ou ses blessures.
Dieu merci, elle ne pissait pas le sang, c'était déjà ça. Le cas échéant, la brune aurait été bien en peine de stopper une hémorragie sans faire plus de dégâts qu'autre chose.

Un coin de ses lèvres se releva alors que son bon sens était évoqué.
Juste après avoir été traitée de foldingotte... Ma foi la fièvre devait sévir sous cette chevelure de feu pour se contredire en si peu de temps!
Mais l'heure n'était pas à la décortication de l'esprit, même si la brune ne pouvait guère s'empêcher d'émettre quelques hypothèses sur les circonstances qui avaient emmenée ses deux compagnons d'infortune en ces lieux.
Avec son bol, la femme avait eu maille à partir avec les autorités.
Ce qui supposait, si elles étaient vues ensemble, que l'annotation d'une accointance fantaisiste supplémentaire viendrait étoffer son curriculum vitae.
Tout à fait charmant...

La visible réticence de la rousse laissait à penser à Alix qu'elle avait plutôt intérêt à ne pas faire de gestes brusques pour l'aider à se relever.
Lorsque l'intéressée amorça un mouvement, la brune suivit son regard pour détailler le minot qui ne pipait mot depuis tout à l'heure.
Curieusement -ou pas!- la voix qui s'adressait au gamin jouait une partition beaucoup plus agréable à l'oreille que ce dont elle-même avait été gratifiée.
Signe que toute humanité n'était pas exempte du spécimen auquel elle prêtait maintenant assistance, accrochant ses aisselles dans l'optique de la remettre sur pieds.
Adoptant le tutoiement dont la blessée faisait montre à son encontre, elle se soucia néanmoins de la faisabilité de la chose.



T'es sûre que j'vais pas t'casser en t'manipulant, au moins? Qu'est-c'qui t'es donc arrivé pour être dans c't'état là?



Alix ne s'attendait pas franchement à avoir de réponse détaillée, aussi commença-t-elle à la hisser précautionneusement en priant fugacement pour que l'entreprise se révèle fructueuse ; il serait pour sûr beaucoup moins aisé de trouver autre refuge si elle devait la traîner tout en s'assurant que le petiot ne restait pas en rade.


Ça va aller hein? T'vas pas tomber dans les pommes au moins? T'as une idée d'où aller en sortant d'là au fait? C'ton fils, le gamin?'



La dernière question était sans doute des plus idiotes.. La rousse ne l'aurait pas appelé "Gamin", justement, s'il l'était, à priori. Mais parfois l'instinct maternel prend des tournures bizarres et la situation ne l'étant pas moins, Alix était en droit de se perdre en conjonctures plus ou moins proches de la réalité.

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--Cesaire


[Ecurie - Quand les choses vont trop vite]

La dame avait bu son eau et l'avait remercié d'un quignon de pain. Il n'avait pas eu le temps de s'en saisir encore quand les choses prirent une tournure trop rapide pour qu'il puisse suivre.

Un grand cri d'abord...Puis le quignon dans la bouche...Et puis des engueulades à mi voix entre la dame aux cheveux de feu et une autre. Césaire mordait dans son quignon et n'écoutait rien. Il alla même jusqu'à se rasseoir.

Le quignon achevé, il tenta tant bien que mal de comprendre. La dame aux cheveux de feu voulait l'emmener avec l'autre dame. Lui voulait pas, il était bien caché parmi la paille et sous sa couverture. Couverture qu'il saisit comme une protection.

Césaire fit une grimace quand la deuxième parla de liens mère-fils. La seule qu'il avait appelé maman l'avait traité de monstre et mit à la rue. Mais Césaire ne bougeait toujours pas, tentant de comprendre la situation du haut de ses quelques printemps.

Le temps,trop rapide, allait faire les choses pour lui.
Asaliva
Saliva sortant de l'autre cérémonie passa devant la rue de traverse,attirée par se décors,et ces gens.

Elle regarda la Dame Rousse bléssée avec une brune qu'elle n'avait pas vu avant,se demandant se qui se passais.

Sachant qu'elle allait se faire virer comme une malpropre,elle s'avançat a la rencontre des deux dames et leurs disat:

Excusez-moi,j'ai des plantes médicinales,si vous voulez que je vous passe se que vous avez besoin,je vous le donne?

Saliva attendit la réponse sachant qu'elle risquait d'avoir des soucis,mais pas grave,elle feras avec.
--Alissandre


Le regard que la Rousse lança à la brune lorsque celle-ci osa demander si le gamin était son fils fut absolument explicite : cette fois, pas de doute, la brune était totalement à côté de la plaque.

Préférant sagement opter pour le reniflement plutôt que d'exprimer ouvertement le fond de ses pensées - elle se savait en position relativement délicate et préférait ménager celle qui était à la fois une aide et une menace pour sa santé, tant physique que mentale à ce stade - elle observa l'enfant d'un air indécis, puis haussa finalement les épaules.
Fouillant dans sa chemise avec habileté, elle en sortit deux pièces qu'elle tendit à l'enfant.


"Si jamais t'as faim, gamin, va donc t'acheter à manger avec ça. Mais reste pas là, t'vas avoir des ennuis, p'tit. Compris ?"

Voyant qu'il demeurait immobile et qu'elle ne parviendrait pas à le faire changer d'avis, elle secoua la tête, dépitée.

"T'auras qu'à t'acheter un truc à manger au Trèfle à deux feuilles et demi. C't'après l'grand entrepôt."


Le Trèfle à deux feuilles et demi - ainsi étrangement nommé car ses quatre feuilles initiales avaient été grignotées tant par les intempéries que par les clients parfois "légèrement" contrariés du marchand qui tenait ce lieu - était une des plaques tournantes du marché noir, sous la façade d'un commerce d'épicerie modeste et plus ou moins honnête. Cette image ne trompait pas grand monde, mais au moins le petit y trouverait-il de quoi manger sans se faire trop voler - pourvu qu'il fasse mine de rien - ce qui n'était pas le cas partout dans le coin.

Ayant fait sa bonne action de la journée , et c'était déjà une bonne action de trop pour sa propre sécurité, la Rousse boitilla énergiquement vers l'extérieur, sans se préoccuper d'être suivie ou non par la brune, à qui pourtant elle adressa la parole.


"J'crois pas qu't'as envie d'savoir ce qu'y s'est passé. Et s't'arrêtes d'jacasser, tout ira parfait'ment bien pour moi, merci d't'en préoccuper.
Pi j't'ai déjà dit qu'je..."


Une femme se planta soudain devant elle. Surprise, la Rousse l'observa un instant en clignant des yeux : zut, elle avait été tellement préoccupée par ce qui venait d'arriver et par ses douleurs qu'elle n'avait même pas vu débouler cette... cette quoi au juste ?

"Excusez-moi, j'ai des plantes médicinales,si vous voulez que je vous passe se que vous avez besoin, je vous le donne?

La grimace oscillant entre l'incrédulité et l'accablement s'effaça rapidement, vite remplacée par un sourire de circonstances : d'accord, d'accord, elle venait enfin de comprendre. Le Ciel avait décidé de se payer sa tête en lui envoyant tous les touristes du coin ! Bon, au moins celle-ci avait-elle l'air utile.

"Merci bien, ouais, c'bien gentil d'vot' part. Donnez-les lui, à elle", fit-elle en indiquant du pouce la brune, "et bonne journée à vous !"

Ça, c'était fait. Sur un hochement de tête somme toute courtois, elle reprit sa route, boitillant comme si de rien n'était : si le Ciel voulait jouer, elle n'allait pas bouder le spectacle ! Avec tout ça, elles ne s'étaient guère éloignées de l'écurie abandonnée, toujours en vue dans leur dos : l'enfant ou n'importe qui dans les environs pouvait encore aisément les voir ou les rattraper. Ses pas hésitants et son halètement laissaient entrevoir clairement les difficultés qu'elle endurait, faisant tout son possible pour ne pas avoir à se reposer sur l'aide de la brune. Pourtant, à plusieurs reprises, elle manqua de s'étaler de tout son long, trébuchant, trahie par ses jambes.

"Grouillez-vous, la Bruna*. Z'avez gueulé sacrément fort, alors j'aim'rai m'barrer sacrément vite."

Etait-ce l'essoufflement ou l'inquiétude ? La hargne en tout cas avait désormais disparu de l'intonation de la Flamboyante, remplacée par le sifflement haché de l'effort.

*la Brune
Alixane
[A tête de pioche, tête de pioche et demie]


Alix observait, dans son dos, la Rousse qui claudiquait dans un effort visible de paraître au mieux de sa forme.

Définitivement, et le reniflement sonore en était assez significatif, elle et le petiot n'avaient pas de lien particulier si ce n'est celui de s'être retrouvés dans cette écurie par un effet du hasard.
Ce dernier restant toujours comme pétrifié, la voyageuse se demanda s'il ne fallait pas s'assurer de son état ; peut-être était-il lui aussi blessé, après tout.
Réflexion de courte durée cependant.
Les mômes, c'était pas son truc. Certes celui-là n'était pas en bande, c'était déjà un point positif.
Mais bon, quand on n'aime pas, on n'aime pas.
Elle n'aimait pas tellement les gens en général, en définitive... Très peu d'entre eux en tous cas, et pas toujours très longtemps.
Toujours quelque chose qui finit par clocher, dans les relations humaines, à moins qu'elle soit vraiment irascible en fin de compte, même si d'aucuns persistaient à soutenir qu'elle était gentille, dans le fond.
Vachement tout au fond, alors, sûrement.

En tous cas, comme une idiote qu'elle savait aussi être parfois, voilà qu'elle se sentait pour l'heure chargée d' âme : celle de la Rousse.
Du moins jusqu'à ce qu'elle soit hors du danger quelle semblait redouter.
S'il était vrai qu'Alix lui doive de ne pas avoir eu d'ennui, pour l'instant du moins, la moindre des choses à son sens était de lui retourner la pareille dans la mesure du possible.
Ça lui paraissait équitable en tous cas, et lui permettrait de payer sa dette en quelque sorte.
Parce que la brune n'aimait pas devoir quoi que ce soit à quiconque.

Forte donc de ces convictions toutes personnelles, Alix emboîta le pas à la grincheuse qui tout de même avait baissé d'un ton.
Malgré tout, bien évidemment, celle-ci préférait se passer d'une épaule secourable pour se déplacer... Et d'entrer dans les détails par la même occasion.



"J'crois pas qu't'as envie d'savoir ce qu'y s'est passé. Et s't'arrêtes d'jacasser, tout ira parfait'ment bien pour moi, merci d't'en préoccuper.
Pi j't'ai déjà dit qu'je..."



Il lui fallait tendre l'oreille pour entendre ce que l'autre avait encore comme remarques désobligeantes à lui faire, si bien qu'elle faillit la percuter au soudain arrêt opéré.
Aussi surprise que sa compagne d'infortune à l'apparition de la femme, elle n'eut même pas le temps de protester à l'énoncé des consignes relatives aux médications.
Donnez-lui à elle, donnez lui à elle.. Naméo?
Est-ce qu'il y avait marqué bonniche, infirmière voire esclave sur son front, par hasard?

Alix bouillonnait intérieurement tandis qu'elle essayait d'improviser avec le rôle qu'on venait de lui coller en regardant la Rousse continuer son chemin comme si de rien n'était.



Ahem.. Si vous avez c'qui faut pour... Voyons voyons, réfléchissons, qu'est c'que j'pourrais bien d'mander, saperlotte?! .. Euh pour les hématomes et... la cicatrisation? Oui, ce s'rait pas mal ça!



Alors qu'elle laissait l'herboriste faire le tri dans ses sachets, elle étouffa un juron en constatant que la principale intéressée de ce petit trafic s'éloignait, heureusement avec lenteur.
Elle avait à l'évidence de plus en plus de mal à se mouvoir et surtout à garder son équilibre.
Cerise sur le gâteau, elle rajouta une louche de gentillesse à son encontre, qui ne pouvait provoquer que riposte instantanée.



Hééé, d'abord, quitte à m'faire engueuler, j'aime autant qu'on m'appelle Alix.
Pis si j'suis à la traîne c'est qu'VOUS m'avez désignée porteuse d'herbes que j'ai pas encore.
Pis en plus, j'sais pas où on va j'vais pas passer d'vant hein... D'ailleurs vu qu'vous marchez comme une poivrote qui verrait pas où elle met les pieds, c'pas comme ça qu'vous allez vous barrer "sacrément vite".. Feriez mieux d'mett' à gauche vot' fierté et d'me laisser vous sout'nir, sinon on va pas aller loin.. 'Fin surtout vous!



Gratifiant d'un sourire narquoisement satisfait le dos de la fuyarde titubante, Alix rafla l'assortiment de plantes qu'on lui tendait, remercia et salua la dame avant de rattraper celle qui une fois de plus menaçait de tomber.
D'autorité, elle lui empoigna un bras qu'elle passa autour de son épaule.


Bon allez! Fini d'rigoler! T'as envie d'en finir, j'ai envie d'en finir, alors j'te suis mais j'te lâche pas.


Vrai quoi! Elle avait pas toute la journée devant elle avant que ses compagnons s'inquiètent de se voir abandonnés!
Il seraient bien foutus d'ameuter la maréchaussée et elle avait dans l'idée que ce ne serait pas du goût de tout le monde...
Quant à ce qu'elle avait hâtivement fourré dans sa besace en vrac, elle n'avait pas la moindre idée de comment l'utiliser.
Elle avait prévenu, hein, qu'elle n'y entendait rien à prodiguer des soins..

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Morphee
[Vêpres*, au sortir du Castel de Montpelhier]

Cela faisait quelques semaines déjà que la Prime s'était installée à l'Auberge de l'Amitié Pérignanaise, tandis que Roderick, homme d'arme, préférait dormir près de ses hommes, dans son ample tente. Ils se retrouvaient parfois dans leurs bureaux respectifs, au sein du castel, afin de passer du temps ensemble et deviser sur les événements qui ébranlaient un tantinet les Royaumes.
Il faisait grand vent cet après-midi là; après l'épisode neigeux, le venteux, qui rendaient fou certaines gens qui déambulaient parfois dans les rues en criant... Des fols, victime d'un petit dérangement. Morphée sortit seule du Castel, refusant la garde qui lui était proposée. Elle empruntait souvent un feutre d'homme et relevait le col de son mantel afin de cacher la nature féminine de sa personne.
Ses mains gantées de cuir étaient fourrées dans ses poches, les doigts de sa dextre enserrant le manche de la dague au fourreau orné de pierres précieuses que lui avait un jour offert Jehan. Déambulant dans les ruelles de la capitale, la belle était perdue dans ses pensées.

Toujours aucune nouvelle de Catharina, ni de Richart. Ce sentiment de solitude qui ne la quittait jamais s'intensifia, elle la considérait un peu comme une soeur, d'autant plus qu'Alandrisse, qui lui avait laissé entendre qu'elle désirait la compagnie de l'Ecureuil, avait du partir en voyage. Morphée n'avait pu la suivre, ayant pris la décision de rester auprès de Roderick à distribuer les soldes chaque jour. Comme il était si injuste de ne pouvoir être doté du don d'ubiquité! Elle en aurait pourtant fait bon usage.
Ainsi était Morphée, perpétuellement tiraillée entre ses désirs et le devoir qui lui incombait. Tout comme son coeur s'était serré lorsqu'elle avait appris que certains marchés manquaient de vêtements. Seules quelques broderies l'avaient accompagnées à Montpelhier, il fallait voyager léger. Plus qu'un mois, et Narbonne lui ouvrirait à nouveau les bras... Mince!
La Prime regarda de gauche à droite, se demandant ou elle pouvait bien se trouver.

" Foutredieu, me suis encore perdue. "

Les saphirs tentèrent de reconnaître l'angle d'une rue, la particularité d'une maison, mais en vain. Jamais elle n'avait mis les pieds icelieu, même pendant ses gardes. La panique l'envahit, se trahissant par l'augmentation des palpitations de son coeur et une respiration plus courte. Son visage tentait de rester impassible, mais l'on pouvait deviner son inquiétude. L'Ecureuil s'en voulut de s'être laissée distraire par ses mornes pensées. Certaines échoppes étaient fermées, des maisons abandonnées. Son regard se porta sur les personnes qu'elle croisait; elles n'étaient absolument pas rassurantes. Là voilà qui s'était égarée dans les bas quartiers.

Une enseigne attira son attention... Une taverne, certes pas la désirée, mais un point d'attache afin de retrouver son chemin, ou pour s'y perdre à jamais. La Dona poussa la porte de "La Rue de Traverse", qui semblait aussi accueillante qu'une écurie en plein été, mais il fallait bien faire un semblant d'effort. Fort heureusement qu'elle n'était pas vêtue comme aux réceptions de l'Ambassadeur, sinon elle risquait le viol collectif. Premièrement, enlever discrètement cette plume qui ornait sa coiffure et la glisser dans une poche.
Deuxièmement, puer le crottin, mais cela serait bien difficile à réaliser. La fragrance de muguet perdurerait.
Troisièmement, parler son gueux. Devrait être utile ça.

La Prime s'assit sur un des tabouret du comptoir et commanda une bière. Devaient pas avoir de Hibou, ou de liqueur. C'est qu'on aurait trop vite reconnu ses habitudes de bourgeoise si elle avait mandé une mirabelle.

" B'ser Taulière, pourriez m'filer une chopine? "

Fourrant la main dans son aumonière encore cachée par son mantel, la belle tira une piécette, histoire de payer rubis sur l'ongle. Aucune stratégie de repli, juste tenter de se repérer et se barrer le plus vite possible. Intègre si possible.


*Vêpres = 17 heures
Edit : Orthographe

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Là en pointillés ce week-end
Mordric
[Face à un écureuil étrange]


Taulière ? J'ai l'air d'une Taulière ?

La voix en tout cas n'était pas celle d'une donzelle. Plutôt masculine bien qu'agréable et assez douce. Mielleuse en fait.
Et quand la silhouette se retourna pour faire face au petit bonbon parfumé qui venait de tacher son mantel en s'asseyant sur un tabouret crasseux, la Taulière on ne pouvait le nier un homme.
Même caché sous son chapeau.


Oh ! Votre Excellence ! Vous ici ?

Morphee, l'ambassadrice incarnée... Cette délicieuse petite rousse rencontrée à son arrivée en Languedoc.
Ah qu'il avait été gâté ce jour là ! En pleine place publique il s'était retrouvé entouré de deux rousses, une blonde et une brune. Le tout arrosé de tartines et de vin.
Le plus bel accueil qu'il eût jamais reçu.
Sauf peut-être cette fois là en Champagne. Une rousse de moins, mais deux blondes de plus. Mais pouvait-on comparer un accueil spontané sur une place publique et celui d'une maison close ?
Pas vraiment non... Pour l'un il avait payé, pour l'autre il n'avait rien touché d'autre que de la rillette.

Le regard perdu, quelques souvenirs humides remontèrent à son souvenir alors qu'il servait la bière de la Rousse.


Voilà Dona !! Mais dîtes moi ! Qu'est ce qu'une femme de votre rang vient faire ici ? Ça peut-être dangereux vous savez ?

L'oeil rieur, il se doutait que la Dame avait dû se perdre... A moins qu'elle soit du genre à s'acoquiner avec la gueusaille ? Etait elle en recherche d'une fine lame pour planter un confrère de chancellerie et conclure une négociation ?
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--Alissandre


[Dans la Rue de Traverse, direction la Taverne]

"Hééé, d'abord, quitte à m'faire engueuler, j'aime autant qu'on m'appelle Alix."

Tiens, Alix ? La Rousse eut un sourire amusé : n'était-ce pas le diminutif de son propre nom ? En v'la une drôle de coincidence...

"Pis si j'suis à la traîne c'est qu'VOUS m'avez désignée porteuse d'herbes que j'ai pas encore.
Pis en plus, j'sais pas où on va j'vais pas passer d'vant hein... D'ailleurs vu qu'vous marchez comme une poivrote qui verrait pas où elle met les pieds, c'pas comme ça qu'vous allez vous barrer "sacrément vite".. Feriez mieux d'mett' à gauche vot' fierté et d'me laisser vous sout'nir, sinon on va pas aller loin.. 'Fin surtout vous!"


Macarèl, mais allait-elle se taire ?!
La Rousse ralentit, non pas qu'elle le voulait, mais son corps ne l'entendait plus autrement, et la brune n'eut aucune difficulté à forcer son passage sous son épaule pour la soutenir.

La Rousse lui dédia un regard étrange où la méfiance qui y résidait encore le disputait à un certain amusement. Peut-être que dans d'autres circonstances les deux femmes auraient pu sympathiser. Ou pas, allez savoir ?
Nouveau renifflement.


"Dites, ça v'z'arrive d'respirer ?"

Le ton était rieur, un poil moqueur, mais - signe évident de rédition - la Rousse prenait enfin appui sur la Brune.

"C'bon, j'ai compris... Alix. C'par là" fit-elle en tendant le bras vaguement vers la droite. "J'connais une Taverne avec des chambres où j'pourrais m'reposer. J'connais l'taulier."

La Rousse détourna le regard pour masquer l'étrange mélange d'émotions qui venait de l'étreindre. Pourquoi allait-elle là-bas ? Peut-être se jetait-elle dans la gueule du loup ? Peut-être...
Elle grogna pour chasser les pensées qui l'envahissaient et prenaient un tour un peu trop sauvage à son goût.

Finalement, alors qu'elles cheminaient dans un silence tout relatif, la Rousse finit par lâcher à demi-voix.


"Mercè."


Puis, comme si elle réalisait soudain l'énormité de sa faute, elle enchaîna dans une tentative de diversion.

"On est presque arrivés."

En effet, à quelques dizaines de mètres devant elles, elle désigna la devanture d'un établissement qui, sans être en mauvais état, ne donnait pas non plus spécialement envie.
Alixane
[Délivrance en vue]


Enfin, la Rétive avait mis de l'eau dans son vin.. ou plus exactement de la parcimonie dans sa verve.
Pour le coup des deux c'est Alix qui se faisait désormais la plus ronchonne, avec toutefois circonstances atténuantes.
Elle soutenait de son mieux la jeune femme dont les forces déclinaient à l'instar de son agressivité, ainsi que son
""Dites, ça v'z'arrive d'respirer ?"" laissait à entendre.


Ben oui forcément que j'respire, des fois.. entre deux ronchonnements, quoi, du moins!


Le ton s'était calqué sur celui de la question, agréable qu'il était de passer à autre chose qu'à l'échange de politesses précédemment consommé.

La brune samaritaine connaissait maintenant leur destination ; une taverne où elle pourrait délivrer son 'paquet' avant de vaquer à des occupations moins périlleuses.
Le poids qu'elle soutenait s'était fait légèrement plus intense, signe que la Rousse avait rendu les armes, se fendant même d'un merci lâché comme par inadvertance.

Alors que son fardeau humain lui désignait le but à atteindre, signifiant par là même qu'elles arrivaient au terme de leur "collaboration", Alix reprit son rôle de pipelette pour commenter les dernières informations distillées.



Z'êtes sûre que vous trouv'rez la sécurité qu'vous chercher, là bas? avança-t-elle en désignant à son tour du menton l'enseigne en vue, avant de rajouter :Et pas la peine de me r'mercier, j'vous en d'vais une et par ailleurs j'aurais fait la même chose pour n'importe quel animal blessé, alors...


De fait, c'est bien comme ça qu'elle avait à disposition un message de luxe bien moins crétin que le basique pigeon.
Un oisillon sauvé de la mort à Blois l'accompagnait depuis, de loin en loin, dans ses périples, en assurant chaque fois que nécessaire la délivrance de missives d'importance.
Évidemment, le piaf était un tantinet moins encombrant que la Rousse mais en compensation, elle n'aurait pas à lui donner la becquée, à elle, du moins l'espérait-elle fortement.

L'effort consenti pour cette drôle d'équipée commençait à se faire ressentir et Alix n'était pas mécontente d'arriver à destination pour démobiliser les muscles sollicités par la mission qu'elle s'était imposée.
Pour autant elle n'était pas persuadée s'attarder dans les lieux une fois celle-ci accomplie. La ville n'était certainement pas exempte d'établissements plus dignes de confiance que celui qui était planté dans cette rue de tous les dangers.
Mais chaque chose en son temps.
Les mains encombrées, elle joua de la botte contre la porte qu'elles avaient finalement atteinte, dans l'optique de se faire annoncer, à défaut de l'ouvrir directement.

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--Cesaire


[Ecurie - Quand on se retrouve seul]

Après avoir hésité, la femme aux cheveux de feu avait finalement décidé de le planter là, non sans lui avoir laissé quelques piécettes. Elle et l'autre quittèrent l'écurie sans se retourner. Césaire entendit une troisième voix féminine puis le silence se réinstalla progressivement dans la ruelle.

Césaire rejoignit sa couverture et décala une botte de foin, creusa légèrement la terre et glissa les piécettes dans une cachette rudimentaire. Il ramassa l'écuelle d'eau et la remit sous la gouttière du toit afin de récupérer l'eau de pluie. Après quoi, il se rassit, camouflé par ses couvertures, à l'écoute des bruits de la rue...
--Alissandre


[Taverne - C'est qu'on a sa fierté !]

"Z'êtes sûre que vous trouv'rez la sécurité qu'vous chercher, là bas?
Et pas la peine de me r'mercier, j'vous en d'vais une et par ailleurs j'aurais fait la même chose pour n'importe quel animal blessé, alors..."


La Rousse réprima un sourire amusé : un animal blessé ? Ha ! Pourquoi pas, après tout... La brune ne serait pas la première à l'assimiler à un animal, quoique d'habitude la comparaison soit plus flatteuse pour la jeune femme.

"Y m'tuera pas, c'est d'jà ça. Enfin j'crois", fit-elle en réponse à la première question, négligeant volontairement de commenter la seconde phrase.

Tandis qu'elles approchaient de la porte de la Taverne, la Féline blessée sentit sa compagne de route s'épuiser : après tout, elle avait supporté la Rousse - dans tous les sens du terme - jusqu'ici en bronchant certes de tout son saoul, il était tout à fait prévisible qu'elle commence à fatiguer. En fait, il était même surprenant qu'elle ait si bien tenu jusqu'ici à dire vrai. Mais ça, la Rousse n'était absolument pas prête à le reconnaître, il fallait pas pousser.

En parlant de pousser, la brune les arrêta devant la porte et se mit en devoir de cogner la porte de sa botte. Interloquée, la Rousse mit un moment à réagir. Elle inspira fortement et se redressa en serrant les dents, une main sur les côtes pour s'assurer que tout tenait bien en place comme il le fallait et vérifier que ses biens étaient toujours à leur place. Avec précautions, elle se libéra de l'aide de la brune et s'écarta prudemment pour prendre appui sur le chambranle.


"C'bon, ça ira. V'pouvez m'donner les herbes."

Sous entendu "c'est bon, vous pouvez filer, il est hors de question qu'on me surprenne bras dessus bras dessous avec une inconnue, et encore moins qu'on comprenne que je suis blessée !"
Dans sa maladresse et son empressement à sauver les apparences, la Rousse ne réalisa même pas la brutalité de son propos. Son regard inquiet allait de sa sauveuse à la porte, craignant qu'elle ne s'ouvre un instant trop tôt. Mieux valait prendre les devants et entrer d'elle-même, décida-t-elle finalement. Puis, alors qu'elle poussait la porte en se donnant l'air d'aller bien, une étincelle traversa son regard et elle fixa la brune avec, pour la première fois, un petit air presque gêné.


"Euh... Vous r'trouv'rez la route ?"

Et là, gros dilemme : lorsqu'elle n'était pas de mauvais poil, la Rousse était plutôt sociable. Aussi songea-t-elle que peut-être la brune espérait recevoir une rétribution pour son aide. Devait-elle lui payer un verre ? Pas d'écus, il ne fallait pas exagérer, c'était de sa faute à elle si elle avait dû se réfugier dans cette Taverne où le Sans Nom seul savait ce qui l'attendait. Elle demeura là, indécise, sur le seuil de la porte; un pied dedans, un pied dehors et une main sur le montant de la porte pour garder son équilibre.
Avalyne
[Après la taverne, l'écurie]

Pour une fois qu'elle ne quittait pas la taverne de façon indigne elle devait marquer cette nuit d'une pierre blanche. Reste qu'elle était bien avancée à présent. Tout ces compagnons avaient trouver un gite alors qu'elle restait seule une fois de plus. Enfin non ... elle aurait pu passer la nuit au chaud, elle le savait instinctivement. Mais la hâte n'étant jamais bonne conseillère, elle avait simplement profité du plaisir de la conversation, de la prestance du propriétaire, de son charme viril ...

Ava retint un soupire. Elle partait à mâtine, et devait cesser de rêver, l'objectif premier étant de se trouver un endroit relativement à l'abris. La rue de traverse était sombre bien qu'éclairée par quelques torches disséminées ça et là. Un coupe gorge comme elle les aimait.

D'un regard elle avisa les environs proches, des bâtisses mal entretenues entouraient le bouge accueillant qu'elle venait de quitter et un peu plus loin un enclos annonçait une écurie.


Bah ... c'est toujours mieux que rien.

Elle se dirigea résolument vers elle, se glissa entre les deux tronçons de bois et s'approcha des portes qu'elle entrepris d'ouvrir

Ola ? Quelqu'un ?
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--Cesaire


[Ecurie - Décidement la pire cachette de la ruelle]

Une voix se fit à nouveau entendre, différente de celle de la dame aux cheveux de feu et l'autre. Une voix qu'il n'avait jamais entendu. Dans son coin sombre, derrière sa botte de foin, le petit Césaire jeta un coup d'oeil rapide.
Si la rouquine était blessée et ne semblait pas représenter une menace, la nouvelle arrivante semblait bien plus vive. Césaire prit donc son parti de rester caché et de ne pas faire de bruit...
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