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[RP] La Rue de Traverse.

Alixane
[Taverne or not Taverne?]


Elle n'était pas mécontente d'être arrivée, la brune.
Mission accomplie : un poids de moins sur les épaules. Et ça n'était pas qu'au figuré d'ailleurs.
Sans qu'Alix sache exactement pourquoi, il apparut que l'épaule secourable soit subitement superflue, de manière totalement illogique, considérant la somme d'efforts que l'opération semblait avoir nécessité.

Tête légèrement inclinée, elle posa un regard curieux sur la Rousse.
C'était quoi encore cette espèce d’esbroufe de dernière minute? Une façon de la congédier? "J'suis sur mon territoire, j'ai pu à t'entendre me casser les oreilles, salut et bon vent?"
Ou tout bêtement une invitation subliminale à utiliser plutôt la force du poignet pour ouvrir cette satanée porte?

La réponse ne se fit pas attendre.



"C'bon, ça ira. V'pouvez m'donner les herbes."
"Euh... Vous r'trouv'rez la route ?"


La première option, donc, était la bonne.
En toute honnêteté, la tournure des évènements aurait parfaitement convenu à Alix, si ce n'est qu'un je-ne-sais-quoi lui soufflait insidieusement de s'assurer, avant de filer, qu'elle le ferait sans risquer une once de remords.
Aussi, réprimant le soupir qui aurait trahi le fond de sa pensée, elle plongea une main dans sa besace pour en extirper les herbes demandées tout en dissertant une fois de plus.


La route, euh.. Ben on est en ville, j'devrais pouvoir m'en sortir, y f'ra bientôt jour j'me guid'rai aux bruits! J'suis des fois inconsciente, ça veut pas dire que j'suis complèt'ment idiote nanpu.
Par contre, j'file pas avant d'vous avoir vue assise à l'intérieur.. voire conduite à une chambre. Pour ma tranquillité d'esprit si vous voyez c'que j'veux dire...



Sourire en coin à la vue de la mine, qu'elle aurait jurée contrite, de la blessée en plein dilemme. En l'observant à la dérobée, la brune pouvait voir qu'elle gardait les dents serrées, sans doute pour contenir la douleur. Entrera, entrera pas? Le fond du problème étant à tout le moins de savoir si elle resterait debout encore longtemps, ce que la brune ne manqua pas de faire remarquer.


Dites? Vous pourrez pas longer les murs éternell'ment et j'doute qu'un siège sautille jusqu'à vot' fond'ment pour que vous puissiez vous y asseoir en claquant des doigts. J'sais pas comment vous comptez vous y prendre, toute bravache que vous voulez paraître...
J'comprends qu'vous ayez envie d'vous débarrasser d'moi mais j'aim'rais tout d'même m'assurer que j'vous ai pas aidée à arriver jusque là pour rien.
Alors, si ça chamboule pas trop vos principes, j'vous offre un r'montant, j'm'assure qu'on vous prend en charge, et j'dégage. Ça roule?
Et j'reste près d'vous pour le cas où vous auriez présumé d'vos forces en m'lâchant les basques.



De fait, après les lieues parcourues dans la nuit et le bagou dont elle avait fait preuve, Alix avait bien besoin de s'hydrater le gosier, nonobstant l'aspect peu reluisant de l'établissement dans lequel elle s'apprêtait à le faire.
Et puis, quand on cavale par ennui, on va pas non plus se plaindre de vivre quelques moments qui sortent de l'ordinaire, pas vrai. Certes, elle était peut-être là tombée quelque peu dans l'excès.... Mais elle l'avait pas fait exprès, la brune!

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Avalyne
Pas un bruit à part les quelques chevaux qui renâclent. L'écurie semble vide de toute présence humaine et relativement saine. Dis moi comment tu traites tes chevaux, je te dirais comment tu traites tes semblables. La brune s'avance sans bruit comme à son habitude. C'est devenu une seconde nature pour elle.

La porte se referme en un petit grincement et la belle fouille du regard un endroit propre et sec. Pas facile quand les quelques rayons de l'astre matinal jouent à cache cache.

Elle s'avance vers la première stalle et caresse le chanfrein de l'animal. Étrange qu'une bête de cette valeur soit gardé ici lieu ... mais possible. On voit tellement de choses de nos jours. Elle esquive habillement le coup de dent que l'animal lui réserve et longe les stalles suivantes et si certaines sont vides, elle ne semblent pas très propre.

Berdol ... elle va pas s'assoupir dehors pour les deux heures qu'il lui reste tout de même !!

Alors même que cette phrase lui monte aux lèvres, son pied bute contre un ballot de paille. Touché !!! Pour le silence on repassera. Elle s’arrête, écoute encore le profond silence et mains en avant commence à tâter l'endroit.


[Edit pour cohésion de temps désolée ^^]
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--Alissandre


[Entree de la Taverne - Oui mais non!]

La Rousse observa la Brune d'un air qui se voulait impénétrable mais qui sûrement laissait par moment transparaître à la fois son agacement, son amusement et son soulagement.
Agacement, parce-qu'Alix semblait décidément incapable de silence et décidée en plus à lui coller aux basques, fichant en l'air son beau plan presque parfait pour faire comme si de rien n'était. Qu'elle soit obligée de boitiller en se tenant les côtes et en longeant les murs n'entrait même pas en considération : presque parfait, le plan, on vous dit !
Amusement, car la Brune, non contente de vouloir la materner offrait de l'inviter à boire un remontant. La Rousse ne pût retenir le sourire approbateur que cette invitation fit monter à ses lèvres. 
Soulagement, enfin, car elle venait de se rendre compte - certes tardivement mais elle avait tout un tas s'excuses valables en la circonstance - qu'il n'était peut-être pas très indiqué de la laisser repartir en pleine obscurité et de la laisser vadrouiller en hurlant à pleins poumons dans la Rue de Traverse. C'est qu'elle avait quand même une conscience, la Féline.

Elle opta finalement pour un sourire espiègle, parfois crispé par des élans de douleur, maintenant lancinante.


"J'refuse jamais un verre, surtout si aimablement offert. Par contre, j'suis pas un bébé et j'suis pas en verre, alors laisse-moi entrer toute seule. S'il-te-plaît."

Les derniers mots étaient sortis tous seuls, comme une prière même si l'intonation demeurait maîtrisée. Pour la Flamboyante, la honte et la faiblesse pouvaient tuer aussi sûrement qu'une arme, et elle refusait catégoriquement de mettre celles-ci entre des mains dont elle se méfiait comme la peste : peut-être n'était-il pas la, mais elle n'en prendrait pas le risque.

"Vaut mieux qu'tu partes pas avant l'grand jour, d't'facon. T's'rais bien capable de t'faire abîmer."

Elle hocha la tête, s'apprêtant à passer le seuil lorsqu'une idée subite lui traversa l'esprit. Elle se retourna à nouveau vers la Brune et ajouta, l'air de rien.

"Soi Alissandra.*"

Sur un dernier sourire, la Rousse se referma comme une huitre dans sa concentration et son effort, se redressant en serrant les dents avr. D'entrer à pas lents. Son allure avait plus ou moins l'air normale, sa lenteur un peu hésitante pouvant passer pour une suprême indifférence... Ou un reste de cuite, ce que sa voix rauque pouvait étayer à toute heure du jour de toute façon. Seul son visage totalement fermé et son regard fixe laissaient entrevoir l'étrangeté de sa situation.

*Je suis/m'appelle Alissandre.
Alixane
[Quand faut y aller, faut y aller...]


Une Alix compatissante? Peu avaient l'occasion de choper la brune dans ce flagrant délire. Pourtant, sous la carapace consciencieusement régénérée à coups de réflexions mordantes et de grommellements caractéristiques de son bon caractère , la brune n'en était pas moins humaine... De temps en temps!
Elle comprenait autant l'attachement de la Rousse à vouloir garder sa dignité que son désir d'indépendance, même si en l'état les deux ne faisaient guère bon ménage.
Réflexion faite, elles n'étaient guère différentes l'une de l'autre... "On n'est jamais si bien servi que par soi-même" et "ne dois rien à personne d'autre qu'à toi" paraissaient être un crédo commun, à quelques nuances près.
C'est donc sous un œil nouveau, forte de cette certitude, qu'elle observait l'Autre sans doute plongée dans une expectative identique à la sienne, une sorte de sympathie naissance commençant à la chatouiller.
Elle savait même sourire, cette donzelle, tout n'était donc pas perdu!
La tournée qui s'annonçait serait vraisemblablement la chose qu'elles se souviendraient avoir partagé avec le plus de plaisir, à considérer l'échange de mots plus amènes, à l'instar de ce visage pourtant encore parfois crispé qu'Alix contemplait.

Elle esquissa un sourire à l'évocation des misères susceptibles de lui tomber dessus tant que l'heure ne serait pas faite décente.
Décidément, c'était à se demander laquelle des deux s'inquiétait le plus de l'autre.



"Soi Alissandra.*"



Même dans son identité on pouvait remarquer une similitude, preuve s'il en est que le destin distille son lot de surprises.


'Chantée, cru-t-elle bon de commenter, exhortant son cerveau à s'en tenir là sur le sujet, pour une fois, avant de d'emboîter le pas à la blessée en prenant garde à ne pas interférer dans ses mouvements.

Alix gardait cependant un œil attentif à la progression, prête à intervenir au mépris des avertissements reçus, plus concentrée à cette tâche qu'à l'exploration rétinienne des lieux.
Cette heureuse alternative avait au moins cet avantage qu'aucune exclamation de mauvais aloi ne risquait de retentir pendant ce temps.



Edit pour suppression du HRP et correction de faute.
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--Cesaire


[Ecurie - Pas moyen d'être tranquille]

Césaire avait guetté de l'oreille les déplacements de la nouvelle intruse. Depuis quelques secondes, elle était tout prêt et il devait retenir sa respiration pour ne pas être découvert.
Et voilà que l'intruse bute sur la balle de foin qui le cache. Encore heureux qu'il ai poussé l'écuelle sans quoi elle aurait joliment teinté...

L'enfant réfléchit aussi rapidement qu'il le peut. La précédente femme l'a nourri et il a gagné, en sus, quelques piécettes...Mais depuis qu'il est à la rue, les gens comme ça sont rares... Resté caché semble la meilleure idée donc!La gamin recule en silence pour s'enfoncer dans l'ombre d'un réduit. Une fourche mal rangée tombe au sol. Le bruit semble se répercuter dans toute l'écurie. Césaire retient son souffle.
--Alissandre


[Taverne au petit matin - Entre chien et loup, le chat s'avance]

Les lieux étaient calmes et... vides. Les quelques tables sales ne faisaient que souligner l'absence chronique de clients autour d'elles. Ça et là, quelques silhouettes tassées dans les coins meublaient pauvrement les lieux : des mendiants venus se réchauffer ? La Féline n'était pas assez naïve pour le croire. Les sols semblaient à peu près propres.
A quoi donc s'était-elle attendue ? Un accueil en fanfare avec bouteilles de vin et banquet pour célébrer sa défaite ? Une vague de soulagement et de déception déferla sur la Rousse tandis qu'elle s'avança, à peine ragaillardie par l'idée que nul ne la verrait dans ce sale état. Enfin presque.

Elle jeta un regard rapide en direction du tavernier, silencieusement debout derrière son comptoir usé : toujours là, lui ; il ne dormait jamais ? Elle retint un grognement courroucé : après tout, le tavernier n'y était pour rien... Mais quand même, puisqu'il était là...


"Toi, serres-nous à boire, et pas la piquette de l'aut'fois. Et prépares-moi ta meilleure chambre, une sans fuite d'eau ni trou dans l'mur."

Sa voix rauque fouetta l'air, autoritaire, orgueilleuse. Ça ne servait à rien, mais ça avait au moins le mérite de la défouler un peu. Juste un peu. Sa volonté se relâcha et la fit chanceler à quelques mètres de la première chaise.

"Macarèl !" jura-t-elle. Sous sa main, sa chemise commença à se teinter de rouge avec une lenteur déconcertante.

"C'est bien l'moment..." grogna-t-elle entre ses dents.
Du regard, elle chercha la brune : quelque soit la raison qui lui avait fait préférer la fierté à son aide, elle était désormais caduque !
Alixane
[Taverne -toujours à jouer les garde folle]


Conformément aux instructions implicites d'Alissandra, Alix la suivait à distance respectable, mirettes procédant à un rapide état des lieux lorsqu'elles n'étaient pas fixées sur le dos de la Rousse.
Le bilan, à la hauteur de ses craintes, l'incitait à prendre la tangente aussitôt breuvage sifflé et relève assurée.
A y réfléchir plus soigneusement, la brune se demandait si cette dernière avait des chances de devenir effective, d'ailleurs.

L'ordre sèchement asséné par la Rousse n'était pas du meilleur effet à son sens.
Pour obtenir gîte, couvert et potentiellement des soins, un peu d'amabilité eut été plus approprié mais après tout tant que ça ne lui retombait pas dessus, Alix s'en battait l’œil d'une patte de scarabée atrophié.

Pas le temps d'être traumatisé, l’œil, hélas! Son regard accroche celui de la Rousse en plein exercice de style. Ou de non-style, c'est selon.
Fichtre et foutre, c'est qu'elle est tout prête à s'étaler au milieu de la carrée la miss 'j'sais m'débrouiller toute seule"!
En l'absence de mobilier ou de mur à portée de la main, l'assistance allait avoir droit à un gadin de première si Alix ne se bougeait pas fissa.
D'un pas rapide elle couvrit la distance qui la séparait de la table la plus proche.
De là, elle tira une chaise vers laquelle elle poussa la Rousse en retenant le
"On a toujours besoin de moins dégourdi qu'soi" qui lui chatouillait les lèvres, refroidie dans ses ardeurs par la vue d'une tache sombre de fort mauvais augure.

Un soupir contenu plus loin, Alix se posait à côté du corps à peu près stable de la blessée et lui soufflait à l'oreille :


"Et maint'nant on fait quoi? On prend l'temps d'la boire cette pinte, ou faut commencer à s'occuper d'trouver une dentellière?



Parce que les herbes, ma foi, Alix doutait bien qu'elles puissent arrêter ce qui ressemblait fort à une hémorragie.
Quant à la couture, même en se faisant payer ses services, ou plutôt surtout contre contribution, la brune ne risquait pas s'y essayer : elle savait que le salaire serait loin d'être justifié.
Avec un peu de chance -elle grimaça à l'évocation de cette piètre probabilité- y'avait un semblant de médecin ici-même, qui l'affranchirait de pousser plus loin son rôle de nounou...


Edit pour correction orthographique
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Asaliva
Saliva regarda par la fenetre de la taverne,cela fesait un moment qu'elle étais là.

Ne voyant rien a cause de la crasse sur les carreaux,elle se retourna se disant que si on avait besoin d'elle,on serait bien ou la trouver!!

Elle courut quand elle entendit le clairon sonner le debut du défiler,sachant qu'elle risquait gros si elle n'était pas a l'heure!!
--Alissandre


[Taverne - Si j'avais su, j'aurais pas v'nu!]

Là, présentement, tout de suite, la Rousse était très occupée à imaginer tout ce qu'elle aurait pu faire si elle n'avait pas eu la stupidité de se trouver au mauvais moment au pire endroit de la Rue de Traverse... Une fois encore, son orgueil avait parlé plus fort que sa raison, maudit soit-il !
Ce qui n'avait été qu'un jeu de plus avait tourné si mal qu'elle avait du fuir pour sauver sa vie... Enfin, façon de parler si l'on en croyait la mine inquiète de la brune et la faiblesse qui ne cessait de gagner du terrain dans son corps.

Elle ne put que hocher la tête avec résignation lorsqu'Alix parla.


"Bof ... C'est rien qu'des plantes à y mett' dans l'eau, j'devrais y arriver. Une bonne nuit de sommeil sans personne pour hurler à côté et j'serai sur pied. J'pense. Pi t'vas pouvoir rentrer chez toi... quand t'auras pris ta bière. T'l'as bien méritée."

Bah oui, il ne fallait pas perdre le sens des priorités, tout de même. La Rousse s'amusa brièvement de son trait d'humour alors que le tavernier, aussi heureux que pouvait l'être un Tavernier de la Rue de Traverse dérangé à potron minet par deux donzelles certes appétissantes mais pas franchement jouasses, leur apportait enfin leurs chopes.

Edit pour cause d'Edit juste au dessus.
Alixane
[Taverne - Prendre ses cliques avant la claque?]


Et que je te continue de faire comme si tout était pour le mieux dans le meilleur des mondes... La Rousse avait beau se vider lentement mais sûrement de son sang par le biais d'une blessure dont Alix n'avait aucune idée de l'étendue, elle prétendait arranger l'affaire en s'abreuvant de tisane et de sommeil.
Pas de doute, sa faiblesse la faisait délirer. La nuit porte conseil ou vaut repas mais d'où elle tenait que ça pouvait réparer les bobos, ça, mystère.
Bref la brune était loin d'être convaincue du bien-fondé de tel raisonnement.
Elle même n'était pas spécialement plus fraîche du ciboulot ou plus douée en diagnostic mais elle était aussi largement moins optimiste.

Cependant, elle évita de relever la remarque d'Alissandre avant d'avoir négocié le contenu de la chope qui venait d'atterrir devant son nez.
Devant la mine patibulaire
(mais presque, comme dirait l'autre) du tavernier, elle fit l'inventaire de ses poches pour trouver la ferraille nécessaire qu'elle balança promptement sur la table en guise de paiement des consommations.

Une furieuse lampée plus tard, si longue que le contenant s'en était trouvé derechef asséchée, elle reposait la chope bruyamment, sur un claquement de langue témoin de sa satisfaction.
Un point crucial de réglé, et pas des moindres! Le gosier, c'est comme le cerveau... S'il se déshydrate c'est cause de tout un tas de troubles bizarroïdes!
L'ordre étant remis à ce niveau, elle moulina en tout sens les paroles de la Rousse pour en arriver à la conclusion suivante : la blessée avait peur qu'Alix s'invite à partager une chambre pour passer son temps à lui gueuler dessus et par conséquent la poussait vers la sortie.

Le truc qu'Alissandre ne peut pas savoir, c'est qu'Alix a un sens très développé de l'esprit de contradiction. Un "chez-elle" plus qu'hypothétique vu qu'elle était en transit ajoutait à son envie de titiller les certitudes d'Alissandre, aussi désireuse soit-elle dans le fond de quitter les lieux.

Aussi, après une inspiration, elle repartit dans un de ces fameux laïus.


V'là c'que j'te propose... Tu prends une chambre ici, j't'aide à y monter -m'semble que t'as pas très envie qu'tout l'monde sache que t'es amochée- et j'm'arrange pour t'faire une compresse et un bandage.. J'risque pas trop d'faire plus d'mal que d'bien pis on doit pouvoir d'mander d'l'eau chaude et un peu d'linge propre... Sont pas obligés d'savoir c'qu'on en f'ra... Ha et une fiole d'alcool fort, aussi, mais pas pour boire!
Ce s'ra pas l'top mais c't'un début.
Après j'me mets en quête d'un endroit où crécher pendant mon séjour. Ailleurs, comme ça j't'embistrouille pas d'la nuit pis j'risque moins aussi. J'te propose pas d'me suivre ça craint du boudin d't'imposer une marche supplémentaire!
Et j'en profite pour essayer d'dégoter un méd'cin pas trop pointilleux qui puisse examiner d'plus près ton état. J'dis bien essayer, hein, j'connais personne dans c'te ville ça aide pas.



Dans l'absolu, il semblait pas si mal, ce plan, au point qu'un petit sourire de satisfaction vint éclairer un visage précédemment soucieux.
Bien sûr, elle avait totalement occulté le fait qu'il pouvait se passer bien des choses à l'intérieur pendant qu'elle serait en vadrouille, y compris le pire.
De même qu'elle n'avait pas réfléchi à la possibilité de se perdre en sillonnant les rues...Son statut de Grande Prêtresse du Sens de l'orientation, c'était pas franchement pour demain.
Mais en faisant fi de ces légers détails, ce à quoi elle s'était employée allègrement sans effort particulier, on pouvait carrément dire qu'Alix avait eu une idée génialissime.
Mieux que ça, ça valait bien une nouvelle tournée, qu'elle s'empressa de commander!


Edit pour grosse fot', encore!
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Samiah
[La rue de traverse]

Arrivée de la veille dans ce coin perdu. Une rue semblable aux autres sans être pareille. Parce qu'ici elle ne connaissait personne. Enfin, les visages lui était inconnus. Parce que pour connaitre elle n'était pas du genre à se laisser apprivoiser.

Pourtant là, la faim lui faisait mal. Pour rien au monde elle ne mendierait. Elle connait trop bien la litanie méprisante qui vient avec. Les gens aimaient bien humilier les mendiants, les paumés, les va nus pieds comme elle.

Elle regardait les gens passer d'un regard morne, sans réel intérêt. Elle avait tellement l'habitude. Sachant d'avance qu'on l'éviterait. Elle puait c'était incontestable. Elle même elle avait peine à s'apprécier. Seulement, l'eau glaciale n'était pas son fort.

Baissant ses yeux verts, elle fit un cercle sans fin dans la neige... Indifférente à ce qui l'entourait. Comme eux, indifférents à déchéance humaine.

Si elle pouvait juste mourir là, elle ne serait plus une minable parmi tant d'autres qui enlaidissait l'environnement, quoique ici au moins, des semblables à elle, il en avait.

Elle tremblait, mais ça, elle avait l'habitude. Elle avait soif, ça aussi elle le savait.

Le cercle se poursuivait, obsessionnel. Manière de se concentrer pour ne pas grelotter et trembler. Manière de dire qu'elle s'en foutait.
Samiah
Après un bon moment Samiah se leva et poursuivit son chemin. Il fallait qu'elle trouve un lieu pour se réchauffer, boire chaud.

Dans la foulée, elle accrochait des gens, sans s'excuser, se balançant de la politesse et du savoir vivre, elle allait droit devant, ignorant les remarques déplacées, abjectes à son endroit.

Allait-elle trouver cet endroit avant que le froid la morde, la déchire, l'engourdisse avant de s'écrouler sans vie ?
Samiah
C'est comme elle disait, tant de monde qui passe mais qui ne s'arrête pas. Qui ne pense qu'à soi dans la douceur éphémère de la soie piquée des vers.

Samiah s'arrêta quelques secondes, détailla la rue et crachant au sol avant de poursuivre, toujours sans regarder les gens et fila telle une rate dans la rue de traverse dans l'espoir d'entrer dans une taverne avec un brin d'espérance sur la gentillesse d'un tavernier, elle voulait juste se réchauffer avant de poursuivre sa misérable route... en réussissant à voler un minus morceau de miche qui traînassait sur la neige brune salie par toutes les immondices imaginables.


-- AU voleur! entendit-elle hurler dans son dos. D'un pas plus vif sans courir, elle tourna dans une ruelle et trouva une entrée qui la dissimula juste à temps...

Enfin, l'espérait-elle. Et retenant son souffle elle attendit.
--Alissandre


[Taverne - Pfffff...]

La Rousse fronça les sourcils. Elle n'aimait pas ça. Elle n'aimait pas ça du tout, même.
Le regard planté dans celui de la brune, la Rousse renifla d'un air courroucé. Contrariée ? Oui ! Et pas qu'un peu. Parce que la Féline blessée venait de réaliser qu'elle s'était habituée à la brune. Pire ! Elle l'appréciait. N'allons pas jusqu'à dire qu'elle lui portait un quelconque sentiment d'amitié ou de connivence, c'était et trop tôt et trop tard, en ce qui concernait la Sauvage. Mais elle lui plaisait bien quand même.

Dans ce genre de situation, une personne normale aurait eu la saine réaction de sourire, d'un air reconnaissant, et d'inviter courtoisement une personne aussi attentionnée à sa table, voire même lui offrir le gîte et le couvert en espérant la mieux connaître et peut-être, qui sait, forger une amitié naissante et bientôt solide, voire éternelle. C'est beau, la bêtise.
La Rousse, elle, n'envisageait que deux choses : chasser la brune pour cesser immédiatement de se sentir aussi vulnérable et surtout, de sentir poindre ce sentiment qui la terrorisait plus encore que tous les caïds du coin; ou alors garder la brune près d'elle jusqu'à ce qu'au moins elle se soit assurée qu'elle parte sans risquer de se faire trucider, histoire de ne pas se sentir ... coupable ?

La Rousse eut un sursaut surpris à cette idée. Coupable ? Et de quoi, macarèl ?! Ce n'était pas de sa faute si la brune mourrait littéralement d'envie de se jeter dans la gueule du loup !

Elle secoua sa crinière en un geste encore plus courroucé avant de reprendre, d'une voix pensive.


"Non. Reste. J'te paie une chambre, j'te dois bien ça."

Elle se redressa en soupirant, lasse.

"Pour l'bandage, y suffira p'tèt de juste laver celui qu'j'ai déjà."

Petit sourire narquois : quoi, vous pensiez qu'elle avait attendu tout ce temps pour soigner une blessure ouverte ? Que nenni ! La Flamboyante un peu pâlotte fuyait depuis plusieurs jours : n'eut-elle eu aucun bon sens qu'elle en serait déjà joliment morte à l'heure où elle devisait plus ou moins gaiment avec sa brune accompagnatrice du moment.

"Pour l'médecin, j'irai voir demain. J'ai juste besoin ... d'un peu de repos."

Un nouveau soupire ponctua sa dernière phrase. Et voilà, le feu de sa fureur et de son instinct s'était momentanément éteint, ne laissant derrière lui qu'une jeune femme, blessée et solitaire.
Si solitaire qu'elle ne savait même plus comment demander de l'aide.

Elle tendit enfin sa main à sa propre chopine, jusque là délaissée - chose qui aurait pu choquer quiconque l'avait déjà vu boire - et en but tranquillement le tiers avant de la reposer.


"T'veux manger un truc ?"
Alixane
[Taverne - Ça sent l'incruste]


A ce moment précis où Alissandre lui demanda de rester, Alix se sentit passer par toutes les couleurs de l'arc en ciel tandis que dans son beffroi encombré retentissait un vacarme épouvantable.
Haaa mais non, non, NONNNN!!, pensait-elle si fort qu'elle en regarda autour d'elle persuadée que tout le monde l'avait entendue et prise pour point de mire.
Mais les visages étaient toujours aussi fermés que les regards étaient coulés ce qui provoqua l'échappée d'un soupir de soulagement pour le coup fort peu discret.
Le positif de la chose, c'est qu'il pouvait fort bien être attribué à l'invitation, alors même que la brune tentait désespérément de trouver LE prétexte imparable pour y échapper.
Elle avait beau se faire à la compagnie de la Rousse qui lui rappelait certaines camaraderies de son jeune temps, c'était loin d'être le cas pour le reste de la clientèle présente.

Seulement voilà, d'une elle ne savait guère mentir, sauf par omission quand nécessaire. De deux, elle avait du mal à dire non à un service demandé.
Et c'est curieusement l'impression qu'elle avait dans le cas présent.
Non que le ton employé ait eu un air de supplique mais elle ressentait confusément comme un besoin dans la demande.
Tout ça n'arrangeait pas ses affaires, à la brune.
Elle imaginait déjà Baptiste battant le pavé à sa recherche, se demandant si elle l'avait abandonné à son tour après avoir semé un énième compagnon, même si elle était en droit d'en rejeter la responsabilité.
A tous les coups elle aurait droit à un sermon... Mais comme elle gueulait plus fort que lui, ce souci n'était pas le principal.

Elle savait qu'elle ne fermerait pas l’œil de la nuit dans un endroit pareil.
Son imagination exacerbée par les avertissements de la Rousse ne lui laisserait pas de répit, c'était couru d'avance.
En revanche elle devait bien s'avouer que quelques heures supplémentaires pour s'assurer de l'état de la blessée ne seraient pas du luxe pour sa tranquillité d'esprit.

Alix hausse un sourcil perplexe en apprenant que la blessure n'était pas toute fraîche. Depuis combien de temps Alissandre se trimballait-elle donc avec un minimum de soins?
Avisant le mouvement de chope amorcé par la Rousse, elle se joignit au mouvement en vidant la sienne d'un trait, juste le temps d'assimiler l'information.
Il y avait donc un bandage à refaire, et non à faire. Laver les linges souillés supposait de les laisser sécher avant de pouvoir les réutiliser.. Cette solution semblait peu judicieuse.
En revanche, Alix disposait dans le fatras de sa besace d'une chemise qui, si elle n'était plus de première jeunesse, avait été dûment martyrisée dans le dernier lavoir croisé et pourrait allègrement finir en charpie.
Déjà ça de réglé, ou presque.
Elle allait en faire part à sa comparse éphémère lorsque celle-ci lança à brûle pourpoint :



"T'veux manger un truc ?"


La chevauchée nocturne, additionnée aux récentes émotions, semblait pousser son estomac à faire écho à cette proposition. Il faisait faim, effectivement.


Casser la graine, oui, pourquoi pas... Mais c''est pour moi, en compensation d'la chambre. D'ailleurs, on peut en partager une ça m'dérange pas, j'ai pas sommeil et j'ai d'la correspondance à faire.
J't'arrange ton bandage, tu prends l'lit, j'prends la table, et tout va bien... Du moins ce s'ra l'cas quand tu t's'ras fait examiner pour de vrai.



Là était un exemple de pieux mensonge dont elle était capable.Dormir un peu lui aurait fait grand bien mais pour les raisons auparavant évoquées c'était peine perdue. L'inconfort psychologique n'a jamais fait une excellente paillasse...

C'est dans cette disposition d'esprit, alors qu'elle essayait de se mettre en condition pour la suite, qu'Alix héla le tavernier pour réclamer une deuxième tournée et de quoi se restaurer.

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