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[RP] Ceci n'est pas une ceinture de chasteté.

Gnia
Pourtant l'on aurait pu croire.

L'homme, sec, portait une bure sombre qui n'avait pas vu de lavandière depuis des lustres. Sous la bure, l'on devinait la lourdeur d'une cotte de maille et à chaque pas, l'on entendait le cliquetis du fer.
Selon toute vraisemblance donc, un moine guerrier, l'antinomie par excellence, mais qui conférait à l'homme l'image presque parfaite d'une escorte alliant honorabilité et sécurité.

Et c'est sur cette vertueuse image que la Saint Just avait compté pour faire avaler des couleuvres à son entourage.

Mais...
L'habit ne fait pas le moine...

Il est des femmes qui ont le don de se fourrer dans les emmerdes les plus complexes qu'il soit, qui les attirent, ne serait-ce que parce qu'elles les cherchent désespérément, consciemment ou non.
Et l'homme décrit plus haut faisait partie de ces situations compliquées et inextricables que la Saint Just avait le don de dénicher.

Elle s'était laissée bercer par le pas de son lourd destrier et le grincement des roues de la charrette qui brinquebalait sur la route mauvaise. A la faveur de ces bruits rythmant la marche, elle s'était perdue dans ses pensées et lorsqu'elle en arriva à la partie désagréable sur les emmerdements, elle les chassa comme la brise nettoie le ciel de ses nuages menaçants.
Elle se tourna alors vers l'Irlandais qui chevauchait à ses côtés sur sa mule efflanquée et lui offrit un sourire étrangement tendre que venait mâtiner un regard animé d'une lueur amusée.


Homme de grande vertu, ma faiblesse résistance au vice me pousse à demander l'aumône d'une pause avant que nous passions les murs de Troyes...

Sourire en coin, elle se piqua d'espièglerie pour ajouter des détails qui n'avaient guère besoin d'être explicités plus avant. Mais dans le bras de fer qui opposait ces deux là sur qui cédait le premier au vice, tous les coups étaient permis.

C'est que, vois-tu, la nature qui nous entoure est d'un voisinage plus complaisant et discret que les murs plus fins que du papier d'une chambre d'auberge...
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Finn
Emergeant de la léthargie amère dans laquelle le plongeait ce retour imprévu en Champagne, lieu de villégiature devenu récurrent malgré lui, l'Irlandais fixa son attention sur la cavalière qui le devançait seulement de quelques sabots et ce malgré ses tentatives d'éloigner sa modeste monture à une distance plus raisonnable de la comtesse. Et ce, afin de sauver les apparences s'ils venaient à croiser la route d'un éventuel individu attaché aux convenances. Peine perdue dans un taudis pareil, pensait l'Irlandais qui ne portait pas la région dans son cœur.

La proposition à peine voilée de la Saint Just parvînt néanmoins à se frayer un chemin à travers toute ces jérémiades internes et même à retenir son intérêt. Ce qui n'empêcha pas une certaine méfiance de poindre.

- « C'est à étudier. Mais l'on ne peut se fier à la prétendue discrétion de ces bois. Le Champenois est retors, on ne peut lui faire confiance, il est le fils de sa tante. », lâcha-t-il tout en épiant les alentours.

L'Irlandais aux nombreuses identités, à présent travesti en moine-guerrier - peut-être la plus réaliste d'ailleurs -, rencontra alors le regard qui lui sembla presque suppliant de la jeune femme. Sans chercher à savoir si la plainte n'était pas le reflet de sa pressante volonté de répondre à l'appel de celle qu'il escortait, Finn fit faire une embardée à son âne qui prit la clé des champs.

- «  En même temps... Leur flore est surement moins hostile à notre conception de la civilisation que leurs auberges. », conclut-il de sa réflexion sommaire.

« ...Qu'attends-tu? »
, s'impatienta-t-il enfin tout en prenant les devants de cette étape dans leur trajet.
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Gaetan
On aurait pu le croire mort, disparu, éteint, mais non. Le froid dans ces contrées nordistes avait certes amorphisé le môme du sud, mais il respirait toujours, et de préférence l'air qui entourait l'Irlandais.

D'ailleurs, il ne faisait plus que ça... Se faire trimbaler au gré des pérégrinations de Finn. La plupart du temps il ne savait même pas où il se trouvait. Un feu, une auberge, parfois l'autorisation d'aller à la mine, parfois fallait aller dans de drôles de cryptes, parfois reprendre la route.

Une sorte de routine qui convenait au gamin, jusqu'à présent parfaitement rodé à ce mode de vie. Le silence ne lui pesait même plus et son statut d'ombres du Pommières se peaufinait un peu plus chaque jour, lui allant comme un gant (droit bien sur, feue la main gauche du rouquin n'en ayant plus l'utilité)

Tellement silencieux qu'il avait sursauté quelques matins, terrifié à l'idée d'avoir été oublié sur le bord d'un chemin, sous le lit d'une auberge, dans un coin de mairie, et la sueur séchant rapidement sur sa nuque frigorifiée il se rassurait en jetant un oeil vers la mule qui ne trainait jamais bien loin de celui qu'il suivait.

Sauf que.
Elle avait manqué à l'appel.

Le môme est dans un endroit paumé appelé Bourgogne, comme le pinard, et il n'y connait personne. Déjà qu'il ne connait pas grand monde tout court, mais là c'est encore pire.

L'Irlandais l'a oublié...

Et Gaetan de prendre la route, presque fataliste. Un long soupir qui durera trois jours, le temps de marcher dans les traces de Finn, ou presque. Jusqu'à Troyes, en Champagne (à croire que y'a vraiment que les coins à pinard qui intéressent l'Irlandais). Enfin un peu avant Troyes.

Reconnaissant l'intonation, deux silhouettes aux formes non équivoques, le rouquin stoppe sa route et resserrant son manteau, cherchant des yeux un petit coin où il pourra se poser en attendant de repartir :


- je crois tu m'as oublié. t'inquiète pas, j'attends t'as fini hein. je me mets là-bas.

Puis, le sourcil s'arquant sous la surprise quand enfin il regarde le visage de la Dame :

- oh... bonjour Agnès ! je t'avais prise pour l'autre fille qu'était tout le temps avec nous... pardon !

Suivi d'une révérence tremblotante et malingre au possible. Après tout, c'est elle qui lui a appris à saluer les gros qui se la pètent.
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Gnia
Persuadés qu'il n'y avait qu'eux dans ce coin perdu de pampa champenoise, ils avaient fait corps avec la flore clairsemée et n'avaient pas démérité en suivant à la lettre les principes simples et pragmatiques de la faune en matière d'us et coutumes coitales.
A peu de choses près.

Etreinte sauvage, suivie d'un temps de répit consacré à quelques tendresses.
Et même des confidences que chacun aurait préféré taire.
Une parenthèse intime et tant désirée pour ce couple illégitime.

Ils plaisantaient encore sur les promesses de l'Irlandais quant aux choix saugrenus de lieux où satisfaire leurs appétits dévorants, lorsqu'au sortir des futaies, une petite silhouette à l'auréole rouge rompit un charme à la nature déjà fort instable.

Haussant un sourcil surpris, la Saint Just avisa le gamin manchot, se tourna vers Finn puis revint à la frimousse du roux.


Salut à toi... Hmmm... Gaetan ?

Et de revenir à l'Irlandais, regard glacial ayant pris une étrange teinte grise et visage hautain, presque méprisant

L'autre fille qui est tout le temps avec vous... Hmmm...

L'oeil s'anime d'une lueur aussi acérée que la pointe d'un carreau d'arbalète tenant en joue l'ennemi.

Je vous laisse à vos retrouvailles.
Gaetan sera surement ravi de vous accompagner au marché de Troyes.


Et un trait acide qui atteint sa cible, un !
Un coup d'étrier rageur ébranle le massif destrier qui distance rapidement l'Irlandais à bure et le gamin cumulant les fléaux, les réduisant rapidement à deux petits points se détachant sur le sentier tandis que, devant elle, apparaissaient déjà les murs de Troyes.

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Finn
Bras ballants, l'Irlandais assista à la fuite de sa complice prétendument bafouée et à la prunelle si douce l'instant d'avant. Avant qu'un certain garçon à la constitution bancale ne s'immisce dans l'affaire.

Le regard lassé se posa durement sur l'enfant tombé comme une mer
de dans le bouillon.

- « Ne pouvais-tu te contenter d'épier en silence, comme tout le monde?.. Un de ces jours, ta maladresse finira par te coûter l'autre bras. », le menaça-t-il tout en rassemblant ses affaires.

L'Irlandais reprit les rennes de la charrette sans cette fois-ci oublier le jeune rouquin. L'irritation que ce dernier avait su provoquer chez son tuteur forcé eut tôt fait de se dissiper. Malgré son manque d'expérience prolongée avec le genre, il savait les femmes fréquemment sujettes aux petites colères aussi bien impulsives que passagères et soignait son inquiétude en essayant de se convaincre que la tempête se serait apaisée à son arrivée.

- « Au fait, nous retournons dans les Flandres. Tu aurais dû rester à Nevers avec les autres. », informa-t-il son jeune passager avant de lui décocher un coup d'œil teinté de reproches.

La dernière virée s'était déjà montrée risquée parmi ces hordes de cul-terreux brandissant épieux comme fourches et couteaux à beurre dans un ensemble qu'ils osaient appeler « armée ». L'idée de devoir compter sur la bureaucratie locale pour se garantir un accès pacifique à la route menant en Artois était loin de ravir l'homme en bure, autant que de n'avoir d'autre choix que de croire à la bonne foi de ces gens à travers la valeur accordée à un vulgaire morceau de vélin. L'enfant n'avait décidément rien à faire dans cette galère.

- « Rappelle-toi, la femelle de l'autre jour n'est plus mon épouse et tu n'es plus notre progéniture. On va s'essayer à l'honnêteté, pour une fois. », précisa-t-il à son compagnon en pénétrant les murs du bourg.

Une franchise toute relative, mais ça, personne n'était censé le savoir.

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Gaetan
C'est une propension qu'il avait souvent remarquée. Qu'elles soient féminines en diable, maternellement poules, terriblement aigries, jeunes jouvencelles, pasteur réformée, guerrières sanguines, damoiselles du monde, effrontément enfant, ou vieilles comme le monde, les femmes avaient une véritable aptitude à la vexation.

Gaetan l'avait appris très tôt, et cela ne s'était jamais démenti. Raphaelle en tête s'était exaspérée d'un rien, Matalena avait pincé ses lèvres (ou l'avait claqué derrière la tête), sa propre mère l'avait renié... et voilà Agnès qui se drape dans une dignité dont on se demande si elle sort comme elle des fourrés où elle vient de se rouler, et s'en va.

Le rouquin ne s'en étonne donc guère. Blasé, on vous dit. Aucune surprise dans ce départ offusqué. En revanche, ce qu'il ne comprend toujours pas du haut de ses huit ans environ, c'est pourquoi ceux qui les accompagnent se formalisent encore de leurs sautes d'humeur. D'autant que Finn n'est pas le type d'homme à donner dans le sentimentalisme à outrance, la démonstration des sentiments, ni à se formaliser de ce genre de sortie de scène précipité.

Vraiment, il doit manquer à Gaetan une donnée, quelque chose qu'il ignore et qui lui ferait comprendre pourquoi diantre on se préoccupe donc de la versatilité féminine, alors qu'il suffit, et ça il le sait pour l'avoir souvent observé, d'attendre un peu pour que l'humeur s'inverse. Espérons que ce petit ne découvrira pas la luxure avant un moment, et gardera donc ce détachement encore longtemps.


- Nevers ça pue. Si, c'est vrai ! En plus je les connais pas. Et puis c'est toi tu dois m'apprendre d'abord ! Et je sais plus l'artois alors c'est pas grave si on y va encore. Et Agnès c'est ta nouvelle femme alors ? faudra j'épie tout le temps pour pas déranger ou je peux quand même rester près du feu le soir ? et c'est quoi l'honnêteté ? ça veut dire on doit raconter pour la crypte et les mairies ? et on vole plus des trucs ? ou juste on ment plus ? ça veut dire t'enlèves ta bure ?


Allez, avouez qu'il vous avait manqué ce mioche.
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Gnia
[Voir Sainte Ménéhould et mourir... d'ennui. Ou mieux, d'alcoolémie.]


A dire la vérité, la Saint Just s'était admonestée pour avoir eu la faiblesse de ressentir une pointe de jalousie à la remarque somme toute naïve du rouquin. Et ce fut drapée cette fois-ci dans une dignité mâtinée de culpabilité qu'elle accueillit son escorte lorsque celle-ci la retrouva à Troyes.
Bref, le bref incident fut prestement clos.

Troyes fut également rapidement laissée derrière, rien d'intéressant à voir, même si la Saint Just avait tout de même cherché à apercevoir ses mythiques falaises * qu'elle ne trouva jamais.


Puis vint Sainte Ménéhould où elle s'était promis de passer voir sa vassale, qui déjà à son passage en Bourgogne, avait suscité chez la suzeraine de vives inquiétudes.
C'est qu'entendre Maltea Wagner di Favara parler de se retirer au couvent avait de quoi provoquer quelques cauchemars.
Heureusement, Finn avait prévu de quoi apaiser les envies grandissantes d'Agnès à vouloir administrer une vigoureuse paire de gifles à la Duchesse de Brienne, et lorsqu'il sortit son meilleur atout sous forme d'une gourde emplie d'un savoureux malt irlandais, la vision pessimiste du monde qu'avait Agnès l'instant d'avant se mua en vision, certes trouble, mais tellement plus joyeuse.

L'Irlandais et l'Artésienne abusèrent donc évidemment des bonnes choses, s'offrirent le luxe de risquer d'être ramassés par la maréchaussée pour ivresse sur la voie publique et outrages aux bonnes moeurs, sur la voie publique également.
Circonstance probablement aggravante pour certains, délicieusement licencieuse pour les deux imbibés.

Cahin caha, le fragile équipage, composé d'une comtesse éméchée et débraillée dans les bras d'un irlandais à bure au sens de l'orientation amoché, tentait de retrouver le chemin d'une auberge qu'ils ne trouvèrent jamais puisque l'Irlandais s'était mis en tête de trouver séant une église afin d'officier un mariage façon Las Vegas.
Sa Comtesse d'amante, lui en officiant et futur époux, une gourde de malt et un rat ayant trouvé logis confortable dans le confessionnal en guise d'honorables témoins.
Le tout sous le regard probablement très blasé du Très Hauct.

Accompagné des protestations véhémentes d'une future épousée qui s'asséchait le gosier à tenter d'expliquer à son portefaix qu'elle était déjà mariée - en vain - le duo finit toutefois, et non sans difficulté, par retrouver le chemin de l'auberge.


Sous le croissant de lune, la bâtisse cossue s'alignait, comme ses congénères, autour d'une grande place et se pelotonnait aux abords d'une...


Eglise ! Eglise en vue ! Droit devant, mon capitaine ! Souquez !

Et la Saint Just de s'agiter dans les bras de l'Irlandais, oubliant aussitôt son plaidoyer contre la bigamie, ne serait-ce que pour éviter la mélancolie qui avait pris possession du regard de son amant. Elle avait pourtant déjà été jusqu'à accepter le partage de la gourde de malt, mais rien n'y avait fait.
Post coitum animal triste.
**

Et réveillons le mousse Gaetan, que nous ayons au moins un témoin à peu près digne de ce nom.

C'est que, même beurrée comme un P'tit Lu, une femme retrouve rapidement son sens inné de l'organisation...


*[Spéciale dédicace, ceux à qui elle est adressée se reconnaitront.]
**[Post Coitum, animal triste. Film de Brigitte Roüan.]

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Finn
- « L'honnêteté? C'est de ne pas savoir tenir sa langue, l'une de tes tares. », avait répondu l'Irlandais pour tenter de mettre fin à la poussée hormonale de questions dont souffrait le jeune rouquin.

Dieu que ce garçon possédait l'art et la manière de ranimer la rancune que l'irlandais n'avait pourtant pas tenace. C'est donc tout naturellement qu'il décida de lui servir une occasion de se racheter.
Cette nuit-là, Le couple gravit les marches menant à l'étage de l'auberge dans un joyeux tumulte et manqua par deux fois de se voir reconduire au rez-de-chaussée sur le séant. Gaetan se trouvait allongé et recroquevillé sur le pas de la porte donnant sur la chambre dont seul Finn détenait les clés. L'Irlandais se précipita vers lui et s'enquit de son état de somnolence d'un coup de soulier dans les côtes.


- « Lève-toi, tire-au-cul! », maugréa-t-il sous l'effet d'une éthylique irascibilité.

Sans s'appesantir davantage en formalités, Il faucha le bras indolent de l'enfant et l'entraîna sur le trajet de retour. Le trio faisait à présent face à la sainte bâtisse laissée à l'abandon, toisé par son lourd clocher délabré comme si le lieu lui-même les défiait d'oser le souiller de leurs péchés d'ivresse.

- « La grossièreté de l'édifice ne fera que mettre davantage en relief la démesure de ta grâce, Comtesse. », se permit-il d'observer, toujours dans le but indéfectible de la mener à l'autel coûte que coûte.

Cette volonté, il n'aurait su dire de quel sombre recoin de son esprit aviné il la puisait. Elle s'était imposée comme une évidence tandis qu'il s'échinait à combler les attentes lascives aussi bien qu'alcooliques de sa maîtresse devant les vitres d'un bouge du village, à l'ombre d'une venelle. Simple délire éphémère d'ivrogne ou profond désir de s'unir devant le Créateur à la Saint Just, nul n'avait les idées suffisamment claire pour le déterminer.

- « Un témoin nous fait défaut... Gaetan! Va donc nous chercher cette brave sentinelle. », exigea-t-il de l'enfant tout en pointant du doigt l'indigent rebut entièrement congelé et dressé comme un piquet contre le mur de l'église au pied de laquelle le misérable devait sans doute solliciter la charité du fidèle chaland.

Satisfait du train des opérations, Finn échangea une œillade complice et dramatiquement frivole avec sa future épouse. Attention qui préfigurait le crochetage pataud de la serrure qui leur ouvrirait les portes de l'union sacré. L'Irlandais faisait montre d'une certaine dextérité découlant d'une expérience indéniable dans l'effraction de la demeure du Seigneur qu'il s'apprêtait à violer sans pudeur. Le regard adressé à sa comparse se fit alors plus licencieux à mesure qu'il taquinait la fente métallique de son crochet acharné et que le déclic final approchait.

- « Après toi, mon enfant. »
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Gaetan
Ah la douceur d'un foyer, se sentir attendu et apprécié, que si l'on n'était pas là alors quelque chose manquerait au tableau et le rendrait imparfait... Se sentir aimé, choyé, chouchouté, bercé dans l'enfance et l'innocence tant que faire se peut... Des adultes aimants qui prennent soin de vous, qui vous accompagnent dans la vie, supportant toutes les petites vicissitudes de l'âge tendre, ses éternelles questions, son besoin d'être rassuré, sa dépendance pour la vie quotidienne et son appétit de compagnie et de savoir !

Ah la douceur d'un... coup de pied dans les côtes, qui tire Gaetan d'un rêve qu'il n'a jamais fait, faute d'avoir jamais su ce que c'était. A croire qu'il n'est attiré ou qu'il n'attire que des gens au coeur rabougri, aigri ou trop desséché. Personne ne l'aiiiiiiiime... Mais il y est habitué depuis sa naissance : il est roux, il est malingre, et pire encore, il est manchot. Que pouvait-il donc attendre de la vie ? Comment peut-on oser demander à des parents, et a fortiori des inconnus, d'aimer sans condition un enfant si... si... moche ? Faut leur pardonner, ils sont humains.

Toujours est-il que même avec l'habitude, le réveil n'en est pas moins désagréable, d'autant que le rouquin venait à peine de trouver un petit coin sans trop de courant d'air, et qu'il n'avait pas dormi énormément. N'ayant pas de monnaie, il n'avait rien bu, et était frigorifié.

Le minois chafouin, la mine en vrac, il se laisse néanmoins porter sans rien moufter jusqu'à l'église. A peine s'il esquisse le bâillement de celui qui aurait bien essayé de pioncer un peu plus longtemps - quoiqu'en ce moment, avec le nombre incalculable de pauses que les Grands faisaient sur le bord du chemin, il avait toute latitude pour faire la sieste.

Obéissant à l'Irlandais, il trottine vers la sentinelle, encore moins réveillée que lui si c'était possible, la titillant d'un doigt insistant sur l'avant bras (que l'on accompagne mentalement d'un "dis, dis, dis, dis, dis" ... voilà, vous l'entendez vous aussi) s'interrogeant sur le caractère vivant ou pas de l'homme de garde, et prêt à parer un coup si la réponse s'avérait positive.


- dis tu dors ? tu dors ? tu dors plus ?

A la tronche du garde, non effectivement, il ne dort plus. Mais rien ne garantit qu'il ne morde pas. Ou qu'il vomisse. La grimace n'est pas explicite, quoiqu'en reniflant légèrement, Gaetan se rende compte qu'étant donnée l'odeur de vinasse qui habille la silhouette glacée, la sentinelle soit plus proche de la seconde solution que de la première.

- faut que tu viendes, pour faire le témoin... là bas ! mais si faut que tu viendes, allez, c'est sur y'en a pas pour trop longtemps, je suis sur tu peux hein... il fera moins froid.

Et c'est là qu'on réalise que Gaetan n'a jamais foutu un pied dans une église pour croire encore qu'il y fera chaud. Ah que c'est beau, la naiveté de l'enfance...

Suivi d'un garde en passe de sombrer dans un coma éthylique ou de céder au phénomène de la congélation, il trottine vers le couple aviné qui vient de faire céder la serrure.


- c'est quoi un témoin ? un témoin de quoi ? pourquoi il en faut deux ? il reste à boire ?

L'éducation, y'a que ça de vrai pour transmettre les vraies valeurs. Alcoolisme for ever !
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Gnia
Observant l'Irlandais crocheter la serrure du saint édifice presqu'aussi facilement que l'on investit une puterelle, la Saint Just, loin de la comparaison sus-citée et des idées licencieuses qui auraient pu en découler, haussait un sourcil d'étonnement tout en songeant que ce genre de talent pourrait lui être fort utile pour prélever une dîme substantielle sur les caisses de son balbuzard d'époux. Caisses qui lui étaient inaccessibles, puisque le Duc de Bouillon savait la propension de son épouse à vouloir dilapider l'argent du ménage en frivolités.

Retenant l'information dans un coin imbibé de son esprit embrumé, elle gloussa et répondit à l'invitation en se fendant d'une révérence théâtrale avant d'enter dans l'Eglise, noire comme un four.
Si l'on excluait la minuscule lueur du cierge, au loin, qui représentait la flamme qui monte vers le ciel...

Elle poussa une profonde inspiration et avisa Gaetan qui était revenu avec un clodo, puant comme il se devait, aux relents aigres d'un abus de bière et à la probable haleine de chacal. Elle plissa le nez et fit signe à Gaetan de s'approcher.


Tiens, une gorgée pour toi si t'm'offres ton bras et que t'm'accompagnes l'long d'l'allée centrale 'usqu'à la l'mière.
Si on s'prend un banc, à Dieu la gorgée.
Ou namoi, on verra...


S'étant assurée celui qui lui ferait remonter la nef centrale sans trop d'encombre jusqu'à l'autel, la Saint Just apostropha en tentant d'articuler celui avec qui elle allait s'unir sous le regard du Dieu Whisky.
Mécréants qu'ils étaient.


Ô grand pourvoyeur de breuvages au goût de paradis, passe devant comme le requiert ton office double de futur époux et d'officiant afin que tu puisses me contempler tandis que je viens à toi...

Et de baisser les yeux sur son corsage défait et ses robes froissées avec une petite moue passablement emmerdée, avant de resserrer les pans de sa cape autour de sa mise.

A l'instant où elle tâtonnait dans l'obscurité à la recherche du bras unique de Gaetan, elle eut une illumination.
Si, si, c'est possible.
Le trop plein alcool a des propriétés méconnues et une forte capacité à ouvrir des brèches de lumière dans les cerveaux assombris. Le contraire est vrai aussi, cela dit.
Tournant la tête en cherchant à distinguer la silhouette de l'Irlandais, elle repéra, à l'odeur, celle du clodo et chuchota si fort que les voutes répercutèrent, plus fortes, ses paroles


'Tain Finn, on a pas prévu les alliances !
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Finn
Balayant d'un geste ample de la main les préoccupations matérielles de la Comtesse, il envisagea ce qui allait témoigner de son union.

- « N'avait-il pas l'air plus fringuant dehors? », interrogea-t-il les deux autres de façon purement rhétorique.

L'homme s'approcha à l'invitation de l'Irlandais, renversant quelques prie-dieu sur son passage.

    « He'll do the job. »*, le rassura son flegme.

Finn empoigna l'ivrogne et le guida le long de l'allée centrale jusqu'à l'autel. Il marchait, presque ému à la perspective d'officier pour la première fois, tandis que son témoin semblait se laisser bercer par la monotonie de ses propres éructations. Ce dernier échoua dans un coin et reçut un impérieux « Garde-à-vous, soldat! » en guise de consigne. Finn, quant à lui, prit place derrière l'autel en époussetant brièvement sa robe vétuste d'officiant avant d'enjoindre, en bon clerc, la future épouse à entrer en scène. C'est avec une retenue qu'il aurait espérée plus marquée en temps normal que le futur époux accueillit l'avancée entre les rangées de bancs de la jeune femme. Ainsi, il ne put s'empêcher de signaler toute l'élégance qu'inspirait la démarche de celle-ci d'un sifflement sonore.

Les mains jointes, il se racla la gorge et s'adressa aux trois pelés et un tondu qui composaient l'assistance, puisant tout le caractère solennel dont il disposait. C'est-à-dire peu.

- « Frères et sœurs, nous voici réunis en cette nuit en moribonde Champagne dans le but d'unir deux êtres, deux âmes...
Ces deux pécheurs ont décidé de lier leurs destins pour l'éternité et nous leur devons respect et admiration pour ce choix audacieux. Surtout toi le manchot.
Rendons leur hommage par un petit chant: »

L'Irlandais entonna donc de sa plus belle voix d'ancien enfant de chœur éméché son très personnel hymne à l'amour, les yeux rivés sur ceux de la Saint Just.

« Je fais souvent ce rêve étrange et pénétrant
D'une chose inconnue, et que j'aime, et qui m'aime
Et qui n'est chaque fois, ni tout à fait la même
Ni tout à fait une autre, que j'aime et je comprends.

Car elle me comprend, essence illuminant
Par elle seule, divine ! La chose est la chose-même !
Par elle seule, et sa forme dans la lumière blême,
Elle seule se sait façonner, en dansant.

Est-elle chose essentiellement ? - Je le sais.
Sa forme ? - Je me souviens qu'elle est belle, démesurée,
Comme celle des beautés que Dieu proportionna.

Son aspect est pareil à l'aspect du malt pur,
Et par son chant si rauque et coloré et enivré, on a
L'impression que son chant recrée la chose, sûr ! »**

La nef vibrait encore du massacre liturgique général. Finn, lui, reprenait son souffle tout en tâchant de maintenir l'équilibre précaire de ses chausses sur le dallage.

- « Enchaînons. Que si l'un d'entre vous, vils mécréants, offense cette cérémonie et brise l'amour qui nous lie tous en objectant un quelconque motif à la conclusion de ce mariage, qu'il se taise à jamais ou livre ses noix en pâture aux canards! »

L'Irlandais se tut et parcourut l'assistance plongée dans la pénombre d'un regard assassin.


*« Il fera l'affaire. »
** Libre interprétation chantée à capella du prêche Sur l'essence des choses .

_________________
Gaetan
Il est déçu, déçu, déçu...

Oh oui... il est profondément déçu.

Désappointé, navré, désolé, trahi, leurré, désenchanté, dépité... en un mot comme en cent : déçu.

C'est que ça pèle dans cette église, bordel de cul !

Bon, personne ne lui avait promis qu'il ferait chaud, et il s'était mis cette idée dans la tête tout seul comme un grand, mais quand même, de perdre comme ça ses illusions sur le pouvoir tout puissant des murs, c'est décevant au possible.

Parce que les grands, ils ont l'air de s'en foutre comme de leur première paire de braies, mais faut avouer qu'ils sont tous saouls comme des cochons. Alors que rappelons à toute fin utile que le gamin, lui, n'a non seulement pas bu une goutte, mais en plus a été réveillé il y a encore peu de temps à coups de tatane par le faux moine guerrier, qu'il a du convaincre un ivrogne fini de venir servir de témoin dans une église qui n'est, et c'est un scandale, même pas chauffée !

Et en plus, Agnès arrête pas de le peloter pour lui piquer son seul bras !

Faut dire que Gaetan vient pour la première fois dans un tel édifice, il n'a jamais assisté à une quelconque cérémonie religieuse, encore moins à un mariage, et pour tout dire, voit pour la toute, toute première fois une parodie de mariage entre gens bourrés comme des coings. Ou des coins. Quoiqu'on ne voit pas bien comment ils peuvent l'être, l'un ou l'autre. Passons.

Tout surpris qu'il soit, et après avoir cédé d'un regard inquiet son bras à Agnès -précisons que la promesse du réchauffement alcoolisé qu'elle lui fait et l'explication à la palpation frénétique qu'elle lui fournit, ont beaucoup aidé- il l'aide plus qu'il ne l'accompagne, à gagner l'autel sans -trop- tituber. Et même s'il n'est pas très galant de le dire, pour un enfant de 8 ans, purée ça pèse assez lourd une Saint-Just !

Puis, enfin libéré, il ... il... il se fout sur le côté. Hésitant gauchement entre s'asseoir sur un des prie-dieu qui se trouve là et n'en rien faire. Et avisant la tronche d'un desdits sièges envisagés, le rouquin reste debout. Vous avez déjà vu un prie-dieu ? Parce que quand ce n'est pas le cas, comme pour Gaetan, il n'est pas évident du tout de deviner comment on s'y installe. Et s'il avait su qu'il fallait s'y poser à genoux sur le bas, il aurait probablement fait le même choix.

Heureusement que dans cette terrible froideur et ces aventures insolites il reste les paroles réconfortantes, habituelles et chaleureuses du Pommières qui ne rate jamais une occasion d'être sympa avec le manchot qui le suit partout. Ah la douceur du foyer...


- Amen !

Non, c'était pas maintenant ? Il l'aurait pourtant parié. Faut dire que ça, il l'a déjà entendu, et il sait que ça sonne la fin. L'oeil rivé à la bouteille qui ne passe jamais par lui, il n'attend que ça. Et une couverture.
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Gnia
Brave petit. Il avait su soigneusement éviter les obstacles et embûches pour mener son fardeau jusqu'à l'autel.
La Saint Just différa la tenue de sa promesse alors que la voix de l'irlandais lui rendait un hommage vibrant et qu'il le complétait d'un regard brûlant ancré dans le sien. Si l'obscurité de l'église avait permis de s'en apercevoir, l'on aurait pu constater que la Comtesse avait piqué un fard tout en se rengorgeant d'un plaisir évident à se voir portée aux nues.
Elle applaudit lentement puis se souvint qu'il fallait qu'elle dise quelque chose, justement à l'instant où l'on demandait à ceux qui devaient se taire de se taire.

Elle se débarrassa de la gourde presque vide de whisky en la plaquant brusquement contre la poitrine chétive de Gaetan et leva la main.


J'ai pas de noix, mais j'ai des choses à dire, des détails à souligner, en quelque sorte...

La mine visiblement concentrée, Agnès tâchait de rassembler ses pensées éparses.

Alors déjà, on a plus de whisky pour le vin d'honneur.
Le gosse a tout bu !


Matérialisme quand tu nous tiens...
Et en parlant du gamin, tiens...


Je voudrai d'ailleurs faire remarquer à l'assistance que l'un des témoins est roux et que ça va pas le faire.
Ca porte la poisse.


Indécrottable superstition de bonne femme...

Et enfin, j'crois qu'il serait utile d'ajouter un petit détail de rien du tout...
La future épousée est déjà mariée...


Oscillant dangereusement, la Saint Just se piqua d'un sourire découvrant toutes ses dents puis avisa la lueur assassine qui brillait dans le regard de Finn.
Elle perdit alors de sa superbe et marmonna


M'enfin j'dis ça, j'dis rien hein...
Continue ton office, moine. Te dérange pas pour moi...


Elle croisa ses bras sur la poitrine en affichant une mine boudeuse.
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Finn
A l'obstacle soulevé par la superstition propre à sa future épouse, un sourcil se fronça sous la contrariété.

- « Et toi, tu pourrais pas sourire un peu?! », lança-t-il audit garçon frigorifié comme pour écarter cette entrave capillaire au bon déroulement de la cérémonie.

A l'énième et dernière interruption, l'officiant releva une lippe courroucée et prit le parti de l'hypocrisie après s'être aperçu de l'impossibilité de mettre à la porte la future épouse.

Soupir...


- « N'as-tu pas honte, pécheresse? », rétorqua-t-il d'un ton sournoisement réprobateur à la femme aux multiples épousailles.

Il s'était dérangé, mais avait vaincu l'opposition et ramené le calme dans les rangs. A tel point que l'ivrogne s'en était assoupi, à moins que le Très Haut n'ait décidé de le rappeler à lui, lui épargnant ainsi l'immoralité dans laquelle baignait la cérémonie.

- « Glorifions maintenant le Divin, source de tout amour, en scellant l'union de ces paladins de la vertu à la pureté immaculée et dont le consentement mutuel posera les fondations d'une lutte commune contre les manifestations du Vilain sous toutes ses formes. »

Les paupières closes de l'Irlandais se rouvrirent et les prunelles sombres ainsi dénudées se posèrent sur le spectre du futur époux.


- « Finn d'Pommières dit l'Irlandais, acceptes-tu librement de prendre pour illégitime épouse Agnès de Saint Just dite Blanche-fesse*? »
, demanda-t-il à la silhouette imaginaire avant de s'y substituer d'un réel pas et de répondre:
- « Oui. »
- « Agnès de Saint Just dite Blanche-fesse, acceptes-tu librement de prendre pour illégitime époux Finn d'Pommières dit l'Irlandais?


Les bras toujours croisés, elle lança un regard en coin à l'officiant devenu futur époux, se fit prier quelques instants et finit par lâcher, d'un ton bougon:

- « D'accord. Sauf si tu continues à me donner de ce sobriquet ridicule. »

Et de marmonner:

« Ne serait-ce que parce que ça me garantit une rente à vie payable en pur malt irlandais... »

- « Il en fallait bien un, sinon ça déséquilibre. », se permit-il d'argumenter, piqué au vif.

Finn qui prenait son rôle très à cœur, peut-être trop, ôta son vieux surin du petit fourreau dissimulé contre sa cuisse et sectionna une mèche de ses propres frisures. C'est ainsi qu'il se saisit de la dextre de la comtesse et noua autour de la silhouette nerveuse de son annulaire les quelques fils morts de sa modeste crinière. Prélevant de même une infime partie de la longue chevelure de jais qui s'échouait négligemment sur la chute de reins de sa maîtresse, l'Irlandais poursuivit son rituel , davantage guidé par son souci du détail que par un quelconque paganisme primaire. Il répéta donc l'opération sur son propre annulaire avant de bénir les alliances de fortune de quelques mots marmonnés à la discrétion de sa barbe.

- « Par la grâce de Dieu, je vous déclare unis par les liens sacrés du mariage! Vous pouvez honorer la mariée. », finit-il par conclure, avant d'ajouter en aparté avec Agnès:
« Alors, ne se sent-on pas mieux après avoir rempli les formalités qu'exige le Tout-Puissant? »


*Référence susceptible de heurter la sensibilité des fans des classiques Disney.
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Gnia
Sourcil haussé, elle le regardait procéder à l'échange d'alliance d'un genre nouveau, s'étonnant de la capacité de cet homme finalement rustre à être...
Romantique ?
Si elle avait été moins imbibée, elle en aurait surement frissonné d'horreur, là, elle se contentait juste de sourire bêtement.
Jusqu'à ce qu'il murmure une petite pique à laquelle elle ne put se retenir de riposter.


Un grand soulagement pour ta bonne conscience... Oui, tu dois certainement te sentir mieux.

Harassée après tant d'aventures, elle laissa aller son épaule contre celle de l'Irlandais et chuchota

Notre union étant déjà consommée, vils pêcheurs que nous sommes, je te propose une nuit de noce des plus sages, ne serait-ce que pour montrer quelque bonne volonté de repentir aux yeux du Très Hauct.

Fusse-ce un ricanement discret qui s'égrena sous les voutes sombres du saint édifice ainsi profané ?
Oh que oui...

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