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[RP] Ceci n'est pas une ceinture de chasteté.

Katina_choovansky.
(A coté d’Hélène.)



Un hochement de tête entendu à son conseil.
Évidemment qu’elle en ferait bon usage, pas plus tard que de suite, en plus. Remerciant l’irlandais en levant la chope vers lui, elle porta l’ambre aux lèvres et en avala une gorgée.
Le réveil brutal des papilles lui fit oublier la bouteille de vin pleine de poussière dont on l’avait injustement privée plus tôt, et c’est un sourire à l’irlandaise qu’elle afficha quelques secondes durant.


- « Qu’as-tu à me conter, cette fois ? J’ai beaucoup apprécié le dernier… Il n’est pas chanté, au moins ?..
», demanda Finn visiblement inquiet.

- « Naaaaan. », le tranquillisa-t-elle dans une moue rassurante, « Je chante nettement moins bien que je ne joue de la cornemuse. », fit elle lucide, avant d’ouvrir un de ces affreux et terrifiants possibles dont on ne savait si le monde aurait les épaules assez larges pour le supporter, déclarant avec une expression dont on n’aurait su dire si elle était sérieuse ou pas : « Quoique, c’est comme la cornemuse… avec un peu d’entrainement, hein ?... »

Ah ! Semer la terreur ! C’était si délicieux !

- « Et concernant un peu d’poésie, ma fois… pourquoi pas… » conclut elle en regardant Gaëtan enfin apparaitre dans la cour.

Une gorgée pour chauffer la voix, et elle se leva, calant son godet par terre tandis que le môme les rejoignait, lorgnant sur le petit baril.


- « Je peux en avoir en attendant l'oiseau pour la plume ?
- « On évite de picoler avant de faire la roue quand on est novice. », lui conseilla-t-elle d’un ton qui sous entendait l’ordre plutôt que la recommandation.

Devant lui en un pas, elle le surplombait désormais, un sourire discret aux lèvres, une lueur attentive dans la prunelle… le genre d’association qui promet un chahut organisé dans les règles de l’art Choovanskien. Attrapant doucement mais fermement, le menton vaguement décrassé du gamin entre le pouce et l’index -faisant fi de toute grimace qu’il pourrait exécuter-, elle planta une seconde ou deux un regard bleu dans le sien. Puis, délicatement, elle fit pivoter le visage vers le profil gauche, commençant :

- « C’est au creux de l’onde que se trouve mon nid,
Mais au bras des nuages que je trouve l’harmonie
Et que ma voix s’envole au nez d’étoiles béates. »


L’eau dont s’était servie le môme n’avait visiblement pas été jusqu’aux oreilles. Le cou fin se devinait palot sous la couche de crasse, rencontrant une tignasse qui avait rayé les mots « soins capillaires » de son vocabulaire.

- « Sur mes plumes délicates, glisse l’eau de la mare
Tandis que mon bec jaune, lui pourtant si bavard,
S’enfouit dans la vase bordant les berges plates. »

Second mouvement du poignet, faisant pivoter la bouille vers la droite cette fois. Ben merde… C’était pire de ce coté là…

- « Certains diront que mon ombre magistrale,
Sublime, altière, royale,
Aurait depuis toujours, servie de muse à l’Art,
Mais moi, tout ce que je vois,
C’est qu’ils ont préféré à l’illustre canard,
Un bête cheval de Troie. »



Elle lâcha le menton de Gaëtan avec la même délicatesse que lorsqu’elle s’en était saisi, et prit sa main pour inspecter ses ongles.
Vache, ça c’était de la menotte propre !
Elle le regarda à nouveau, concluant dans un sourire de satisfaction à la vue de ses ongles brossés presque jusqu’à l’os :


- « Mais je ne tiens rigueur à aucun canasson,
Car c’est avec ma plume qu’ils ont écrit l’histoire,
Et il vaut mieux, croyez moi, témoigner des passions,
Que de finir en bois, éventré dans le noir. »


Se tournant enfin vers Finn, elle annonça d’un ton catégorique :

- « Faudra l’passer à l’eau chaude et savonneuse, j’ai une réputation à tenir tout d’même… Vous vous y collez ou j’m’y colle, mais autant vous dire que si c’est moi, je le laisse bouillir au moins six heures avant qu’il ne sorte de son bac… Il aura plus rien d’un canard et tout d’un têtard. »


Il n’était pas difficile de deviner que Gaétan n’était pas un adepte des salles de bains, et avec un peu de chance le regard pétrifié qu’il ne manquerait pas d’adresser à Finn en entendant la sentence promise, arriverait à émouvoir l’irlandais un minimum pour qu’il s’en charge.

- « Et maintenant, un peu d’équilibre… », annonça-t-elle en faisant signe à Gaétan de la suivre quelques pas plus loin. Car non, ça n’était pas une lubie. La leçon d’écriture commençait bien par un peu d’exercice.

Elle n’allait décemment pas demander à un manchot de faire la roue, c’eut été cruel, mais il pouvait bien se fendre d’un piquet. Ca suffirait pour la démonstration. Elle tendit le bras pour montrer qu’elle arrêterait le mouvement, et lui demanda :


- « Fais l’piquet, j’te retiens. »
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Maitre Troubadour à la Confrérie
Lionel.blanc.combaz
[cave]

Tout à son désarroi, puis à sa colère, l'enfant n'a vu ni la peur, ni le dégout dans les yeux de sa mère. Et encore heureux, on se retrouverait avec plus de séquelles psychologiques encore à gérer. Le dégout encore, mais la peur, il s'en remettrait pas !

Bref, ce qu'il voit, quand enfin il interrompt sa diatribe, un peu essouflé, c'est une mère qui le dévisage gravement.

Vous avez plutôt bien compris la leçon, mon fils...

Un compliment. Il renifle, plutôt en mode "c'pas trop tôt" sur le coup. Il observe la démarche en crabe de sa génitrice, étonné de la voir prudente plutôt qu'en colère. S'il avait du parier, il aurait juré recevoir une gifle monumentale...

Je suis distante à cause de... ça.

L'enfant suit le doigt du regard, et sa colère revient, toute fraîche. Même pas vrai d'abord, elle est distante tout le temps, et il a pas le nez qui coule tout le temps ! D'abord ! Il ouvre la bouche pour protester, mais le geste de sa mère l'interrompt. Prenant le mouchoir improvisé d'un geste imitant d'instinct la prudence maternelle, il la regarde s'asseoir.

Vous essuyez d'abord toute cette morve et ensuite... J'vous laisse être un peu le chef, pour voir ce que ça fait. D'accord ?

Il obéit sans même réfléchir. La force de l'habitude. Et ce n'est qu'une fois débarbouillé tant bien que mal que les mots s'impriment enfin dans la petite cervelle. Le premier à le frapper, est le dernier. "D'accord ?" Clignant des yeux, il déglutit. C't'une question ça. Elle lui demande son avis. On dirait Bru quand elle lui promet un jeu s'il finit sa soupe... Juste après, il prend conscience du reste. Le chef, elle a dit. Pas rancunier pour un sou -sûrement parce qu'il a le pouvoir de concentration d'un poisson rouge- Lionel sourit et hoche la tête.


'Cor. G'adez, chuis tout p'op'e.

Les petits sourcils se froncent. Que fait le chef ? Il cherche dans sa mémoire ce que fait papa. Mais maman n'a pas de casque sur lequel taper en rigolant comme papa le fait aux gardes. Tant pis, il a qu'à demander ce qu'il veut lui. Il sait très bien ce qu'il veut, en plus. Levant le menton, il déclare fièrement.

Chuis le chef, alors j'veux vous m'prend dans les bras !

Eh ouais. Tout à voir avec les câlins.

Sitoplé.

Non passque chef, oui, mais poli. C'est Maman, quand même.
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Gnia
["Jamais les hommes ne font le bien que par nécessité." Machiavel]


Profitant de l'instant de flottement nécessaire à l'assèchement du trop plein qui s'était répandu sur le visage de son enfant, la Saint Just se saisit, avec l'agilité du renard s'emparant de la poule, de la bouteille de gnôle et s'enquilla à même le goulot une dose capable d'anesthésier un cheval.

Et elle fit bien, Lionel n'avait pas perdu de vue son idée fixe, être dans les bras de sa mère, ce qui d'ailleurs la fit réfléchir - dans l'étroite amplitude laissée libre par les brumes alcoolisées, c'est à dire, il est vrai, fort peu donc.
Si elle voulait que son héritier se défasse de cette obsession, il allait falloir concéder plus souvent la faveur.
Et à cette idée, elle ne put réprimer un frisson.

Revenant au lionceau qui avait crû bon de pousser son premier rugissement en sa présence, elle hocha rapidement la tête pour le féliciter de sa bouille à présent exempte de coulures à l'origine douteuse.


Bien.

Puis après une infime et dernière hésitation, elle se mit debout, souleva le potelé, le cala sur la hanche senestre, le bras en guise de harnais de sécurité et d'un dextre index docte donna les dernière recommandations d'usage.

Je vous préviens, vous faites mine de larmoyer ou de renifler, je vous repose au sol dans la seconde et vous retournez avec votre nourrice.

Et de prendre le chemin des escaliers menant vers la lumière du jour. La comtesse était lasse de la cave, son inventaire de prime abord joyeux ayant laissé place à une prise en otage des plus pernicieuses.
Remontant lentement les marches, lestée de son fardeau, elle se piqua de grande magnanimité et demanda à son mouflet


Qu'est ce qu'il vous siérait de faire, maintenant que nous sommes là ?

Et de prier pour qu'il ait envie de faire des trucs de grands et non de l'entrainer à jouer à la toupie ou au cerceau.
Pour sûr, elle n'y survivrai pas.
Quoique.

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Lionel.blanc.combaz
[« Il faut un minimum de satisfaction et de bonheur pour qu’un être humain survive. ». de J. C. Hachette et N. Lebert ]

Soulevé dans les bras de sa mère, l'enfant a un sourire victorieux que la plupart des gamins gueux de son âge, portés toute la journée sur la hanche maternelle, ne comprendraient absolument pas.

Je vous préviens, vous faites mine de larmoyer ou de renifler, je vous repose au sol dans la seconde et vous retournez avec votre nourrice.

Un rire cristallin lui monte dans la gorge. Elle est marrante, maman. Pourquoi il irait pleurer, alors qu'il a ce qu'il veut ? Posant la tête sur son épaule, enivré du parfum étonnamment rassurant quand on songe au peu de fois qu'il a pu le sentir, il lui sourit.

Le chef est content, alors il pleu'e pas.

CQFD. D'ailleurs il est sûr et certain, le bambin, que le roy de france, il pleure jamais. Il doit avoir tout ce qu'il veut, lui. Tandis qu'elle monte les escaliers, il s'endormirait presque, tellement c'est agréable, le roulis des hanches et la peau tout près. Mais sa mère n'a visiblement pas compris à que le simple fait d'être dans ses bras le satisfait pleinement.

Qu'est ce qu'il vous siérait de faire, maintenant que nous sommes là ?

Le petit lion relève la tête, cligne des yeux. C'est la Nowel ou quoi ? Il a droit à d'autres trucs encore ? Visage chiffonné de concentration, il cherche ce qu'il pourrait bien vouloir faire avec sa mère... et qui ne l'obligerait pas à quitter son contact.


Je voudra bien monter sur le choval.

Sourire.

Avé vous !

Au cas où elle se mettrait en tête de le lâcher. Pas fou le gosse.
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Gnia
[De l'ombre à la lumière]


Un coup d'oeil circonspect avise la bouille au niveau de son épaule.
Tiens donc, monter à cheval...
Tout en réfléchissant à la demande, la Saint Just émerge de la cave, toujours lestée de l'affection de son objet. Elle s'avance ensuite jusqu'au perrron qui surplombe la cour et où ses hôtes ingrats ont pris leurs quartiers.


Hmm... Je n'ai pas de petit cheval ici, Lionel. Et le Carimaros des Marais est très grand. Tu n'auras pas peur ?

Toujours cette crainte de voir une nouvelle crue survenir à l'instant où l'on s'y attend le moins.
Dernier regard en coin pour la leçon champêtre qui se tient à quelques pas, un petit pincement de coeur à l'idée d'abandonner l'idée de rafler une gorgée de whiskey et la Comtesse, tenant toujours Lionel dans ses bras, passe en les ignorant superbement devant le trio et se dirige droit sur les écuries.
Quelque mots au garçon d'écurie pour que l'ardennais soit sorti de sa stalle et sellé. L'animal à la robe rouanne, tirant sur le rouge, imposant, se tient coi tandis que la Saint Just s'avance vers le museau, qui arrive pile à la hauteur de Lionel une fois dans ses bras.


Il s'appelle Carimaros des Marais. Cela veut dire Sorcier des Marais, chez moi, en Picardie. Et il vient de là.
Comme moi.


Et de prendre la menotte de son mouflet dans la sienne pour flatter la cavale, entre les yeux et le museau.

Si vous n'avez pas peur, mais normalement le chef n'a pas peur, on va le monter.

Et d'esquisser un sourire en coin en envisageant son héritier.

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Lionel.blanc.combaz
[Sur la hanche maternelle]

Hmm... Je n'ai pas de petit cheval ici, Lionel. Et le Carimaros des Marais est très grand. Tu n'auras pas peur ?

Tiens, le tu est reviendu ! L'enfant secoue la tête avec conviction, un grand sourire enchanté aux lèvres. Pourquoi qu'il aurait peur du grand cheval, puisqu'il sera dans les bras de maman ? Elle est pas cré lougique, des fois, maman, hein. En passant devant le petit groupe, Lionel détaille, puis imite, le comportement maternel, pour s'entrainer à la "distance" comme elle a dit. La distance, il veut bien, tant que c'est pas avec elle ! Hop, on lève le menton, on détourne le regard. Genre, on les voit même pas, les vilains. Mais la leçon est vite oubliée quand un cheval vraiment très grand apparait devant eux. Les yeux écarquillés d'admiration, et d'un peu ce crainte quand même, il n'écoute sa mère que d'une oreille distraite.


Picadie.

Répéter ce que dit Bru, ça a toujours marché pour faire croire qu'il l'écoute, autant le tenter sur sa mère. L'enfant n'a d'yeux que pour la bête, sans pour autant oser la toucher. Enfin, jusqu'à ce qu' Agnès de Saint Just lui prenne la main pour la poser sur le mastodonte, la sienne posée par dessus, protectrice. Là, Lionel s'arrache à sa contemplation pour lui jeter un regard de pure adoration. Maintenant il peut toucher le choval, sans avoir peur ! C'est pas juste parfait ça ? Il en faut décidément vraiment très peu pour persuader un gosse de trois ans que sa mère est parfaite. Reportant son attention sur l'animal, il lui parle comme il a parlé au chien que son père lui a offert. Ben ouais, il ne sait pas encore qu'un animal, ça comprend pas.

'Jour Calimalodé... euh, Choval. T'es doux sur ta tête.

Si vous n'avez pas peur, mais normalement le chef n'a pas peur, on va le monter.

Oui, chuis chef, moi. J'a même pas peu'

Grand sourire, menton bien haut. Bon, il ne dira pas qu'il répète ça surtout pour s'en persuader lui même, et que se si sa mère avais dit "TU vas le monter" c'eut été une toute autre histoire.
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Gaetan
Il n'est même pas étonné. Pourquoi le serait-il ? Depuis qu'il a quitté sa masure forestière, il n'a rencontré que des gens chelous au possible. Que ce soit en Guyenne ou ailleurs. A croire qu'il les attire comme le miel attire les mouches. Qu'il s'agisse de Matalena, de Sancte, Agnès, Raphaelle, Finn, et d'autres dont il n'a pas retenu le nom, il n'y avait dans son entourage et ses rencontres que des personnalités atypiques au comportement pour le moins non conventionnel. Ainsi, Gaetan ne savait même pas à quoi ça pouvait ressembler, un gens conventionnel. Et sans comparatif, comment s'étonner de leurs comportements ?

Katina n'échappe donc pas à la règle. Si ce n'est qu'elle parle beaucoup, alors qu'il avait pris l'habitude des taiseux et autres peu bavards. Le silence était devenu une sorte de mode ces derniers temps, et Gaetan faisait office de pie au milieu des carpes. Sauf qu'il avait trouvé là sérieuse concurrente. Ce qu'elle pouvait causer, la dame ! Si surprise il devait y avoir, c'était sur ce point uniquement qu'elle s'achoppait.

Et le môme un peu blasé de regarder fixement la Troubadour, pas le choix de toute façon si l'on prenait en compte l'étau qui lui enserrait le menton, pendant qu'elle déclame un discours auquel le rouquin reste profondément hermétique, ne calant pas un traitre mot de ce qu'elle raconte. Jusqu'à ce qu'elle affiche un air satisfait à la vue de sa menotte. Fier comme un bar tabac le gamin. Même si objectivement, ça pique...

Il retombe cependant rapidement de son petit nuage, exigeante la prof, elle réclame déjà plus. Il tourne des mirettes paniquées vers Finn. Ce dernier ne l'a jamais encouragé à la propreté, ni ne lui a fourni saponnaire ou autre savon, ni ne l'a instruit sur l'hygiène. Il va pas commencer maintenant ? hein ? HEIN ? Encore que si ça peut lui éviter de se faire transformer en jarret de porc trop cuit... Finn, HELP !

Et d'autant plus vu la suite.


- mais c'est quoi le piquet ? pourquoi je dois faire le piquet ? pourquoi tu mets ton bras ? Finn....

Vu le ton suppliant du manchot, il est prêt pour la mendicité. Il voulait juste apprendre à lire et écrire ...

- faut je mette la tête à l'envers ? mais je peux pas tenir sur un bras... !

N'empêche que vu le regard assassin que lui balancent les deux autres, il a plutot intérêt à essayer... Après tout, il travaille régulièrement à la mine et dans son potager, il a aussi aidé Mata dans ses champs... Le petit bonhomme s'élance, s'élance, et se ramasse pitoyablement sur le nez avant même d'avoir effleuré le bras tendu de Katina.

- on peut dire c'est Crache un petit caillou qui s'était invité dans sa bouche. bon ?
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Gnia
["Plus on prend de la hauteur et plus on voit loin." Proverbe chinois]


A l'attitude du gamin, Agnès eut la pensée profonde que faute de grives, on mange des merles. Si Lionel semblait trop jeune pour tout entendre de la rhétorique saint-justienne sur le "forcer le respect quand on a quasi rien pour", visiblement il semblait au moins partager un goût en commun avec sa mère.

Je vais d'abord monter puis il vous portera pour qu'on vous fasse monter ensuite.

Prudente, comme toujours, Agnès explique les prochaines manoeuvres, histoire d'éviter une mauvaise manipulation de couleuvrine et que Lionel ne lui explose à la figure. Le garçon d'écurie se tient roide, aux côtés du destrier, attendant les ordres. Et bien dans l'immédiat ceux-ci sont de faire portefaix à petit héritier en mal de sensations.
La Saint Just lui confie son paquet, sans omettre le regard qui intime à son mouflet de lui faire confiance. Une paire de gants de cuir épais est enfilée, puis, pied droit dans l'étrier, mouvement qui lui fait plier le genou presque sous le menton tant la bête est haute, elle se hisse lestement sur son dos.
Sa main vient flatter l'encolure de l'ardennais, la Saint Just se penche, murmurant à l'animal un salmigondis de patois picard pour le rassurer, une sorte d'incantation mystique pour l'oreille du profane, se redresse enfin et fait un signe du menton au garçon.

Lionel est rapidement tendu à bout de bras tandis que la Saint Just risque le tour de reins pour parvenir enfin à l'asseoir devant elle sur la selle.
Recommandations d'usage.
Si l'on peut retenter une expérience éducative et que ça ait moins l'air d'une mère qui fait plaisir à son gosse, autant joindre l'utile au désagréable.


Vous vous tenez bien droit, vous pouvez vous tenir au pommeau de la selle et surtout vous ne vous accrochez pas aux rênes.

Et de désigner les objets sus-mentionnés, avant de poursuivre

Si vous sentez que vous glissez, si vous avez peur pour une quelconque raison, vous me le dites et le plus tôt possible.
Les chevaux sentent la peur.
Celui-là à l'habitude de la guerre, et de sentir la peur autour de lui, mais quand même il n'a pas l'habitude que la peur soit sur lui.


Bien sûr que si, le cavalier qui se jette dans la mêlée sent toujours un peu la sueur aigrelette de la peur, celle du grand et ultime frisson. Mais cela fera probablement partie d'un enseignement que l'enfant se fera seul plus tard, beaucoup plus tard.

Et la peur, ça pue.

Précision ô combien utile pour l'édification des jeunes générations.

Je conduis, vous regardez.
Si vous êtes brave et sage, quand nous rentrerons à Digoine, je vous dégotterai un poney.
Et je vous apprendrai.


En fait, la Saint Just a une fibre éducative, semble-t-il. Elle n'est juste pas vraiment adaptée à la petite enfance. Quelques ajustements à prendre, en somme, des détails. De ceux qu'elle découvrira à ses dépends au fil de ses leçons.
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Lionel.blanc.combaz
Calé dans les bras du palefrenier, confiant puisque c'est sa mère qui l'a placé là, l'enfant regarde sa mère grimper sur l'immense bête, un peu impressionné tout de même à présent qu'il voit combien celle-ci est haute, même pour maman. Et de chuchoter, tout fier, à son "porteur".

Maman aussi elle parle avé les zanimals.

Pas le temps d'entendre la réponse du garçon d'écurie, s'il devait y en avoir une. Le voilà qui vole vers maman, bras tendus, puis se retrouve assis sur la large selle, dos collé contre le ventre maternel. La vache, c'est haut. Il écoute religieusement sa mère, place les mains sur le gros machin qu'elle lui indique, hoche la tête solennellement, le visage grave comme un grand. Elle parle de glisser et les yeux bleus s'agrandissent dans le petit visage. Ah ben non, il veut pas glisser.. Mais vient ensuite un laïus sur la peur, et sur le cheval qui aime pas quand ça puire. Lionel trouve ça un peu haut, oui. Mais avec maman, ca va. Et puis, depuis le temps qu'il est fasciné par les chevaux et qu'on le laisse pas approcher, il est hors de question que le choval ne l'aime pas ! Levant le menton, il déclare fermement.

Oui maman. Je veux pas que le choval il trouve je sens pas bon. Pis les chefs, ça puire pas.

Et de caresser presque amoureusement le peu de robe qu'il peut atteindre.

T'es beau, choval. Toi que tu me fais pas tomber, et moi que je pue pas. Accord ?

Et de lever la tête en arrière vers maman, contortionnant son cou pour lui sourire lorsqu'elle parle de lui enseigner sur un cheval à sa taille.

Oh oui je veux sitoplé. Bon, on fait hue ?
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Katina_choovansky.
Dans la cour




« Putain… Il sait même pas faire le piquet… », constata-t-elle en tachant de garder un visage stoïque, partagée entre la consternation de cette découverte, et le fou rire de la gamelle.

- « Ben non, c’est pas bon. »

C’était sans délicatesse mais c’était pas parce que c’était un mioche qu’il fallait forcément lui mentir. Le mensonge, fallait le garder pour les grandes occasions, sinon, ça n’a plus de valeur. Elle ne pouvait décemment pas commencer son apprentissage avec Gaétan de cette façon.

- « M'enfin, tu le passes à quoi, ton temps libre puisque tu te coiffes même pas ? » demanda-t-elle, en se payant le luxe de s’étonner honnêtement. « Et c’est pas parce que t’as qu’un bras qu’il faut croire que t’en es exempté. J’ai vu des gars sans jambes aller plus vite que certains avec deux, crois moi… »

Une seconde encore brièvement admirative pour ce cul de jatte qui l’avait foutrement bluffée ce soir là. Huit secondes aux cent mètres sans les jambes, c’est quand même un truc à voir…

- « Bien », fit elle en soupirant. « Je te montre, une fois. Pas deux hein, parce que j’ai pas qu’ça à foutre, je m’occupe de mes cheveux, moi… »

Un coup d’œil désolé qui s’égara sur la tignasse rousse tandis qu’elle délaçait ses bottes. Puis, une fois les orteils dans l’herbe, elle noua ses jupons d’une manière on ne peut plus ingénieuse à ses genoux, écartant définitivement toute possibilité qu’ils ne se renversent.

- « Parce que t’as qu’un bras, t’auras l’droit de le faire contre un arbre, histoire d’avoir un point d’appui pour l’équilibre. Tu verras, après, tu pourras tenir le cochon pendu des plombes, les doigts dans l’nez », fit elle d’un air entendu.

Elle recula d’un pas, lança ses mains en avant et, soulevant les jambes, les hissa, vacillantes en hauteur. Une nuée de mèches brunes vint chatouiller l’herbe grasse, tandis que l’équilibre, fragile, perdurait

- « C’est ça, un piquet », expliqua-t-elle après avoir dangereusement chanceler. « Tant que tu sauras pas faire ça… »

La jambe droite descendit, suivie de la gauche, et la flamande se redressa avant de conclure :

- « … les leçons ne commenceront pas. »

Une fois les jupons dénoués et vaguement défroissés, la flamande sortit de sa besace un petit calepin duquel elle arracha une page fraichement annotée qu’elle tendit à Finn.

- « L’adresse de la Confrérie. Quand il sera au point et qu’il aura pris un bain, venez-vous-y présenter. Nous poursuivrons là bas, il y a deux trois choses qui m’y sont indispensables à son enseignement… »

Et oui… comment lui apprendre à caillasser le jardinier sans le jardinier ?

- « Pour l’heure messieurs, j’vous abandonne. C’est pas tout ça mais j’ai de la route jusqu’à Bruges. Mes amitiés à la Baronne, quand elle sera de meilleur poil. »

Le godet expédié d’une traite, la besace sur l’épaule, la brune salua l’irlandais et son manchot d’un sourire avant de leur tourner le dos.
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Maitre Troubadour à la Confrérie
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