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[RP] Allégeances à Adrien Desage – la cérémonie

Aimelina
RP écrit à 4 mains.




[La veille, à Saint-Félix, est de Narbonne]

Saint-Félix, deuxième étage, les appartements : une grande salle divisée par des tentures et paravents, et l'alcôve réservée à Magalona au plus proche de l'âtre. La perpétuelle malade était lovée sous une couverture, étudiant quelque lai récent.
Aimelina écarta la tenture, une frusque en main.


-« Lona ! Je ne sais pas que porter pour demain ! Que vas-tu porter, dis ? On pourrait être atretzenatas ! »
-« Porter ? »
Je reste interloquée par l'idée saugrenue de Lina qui voudrait que je me présente à l'allégeance alors que je suis alitée. « Mais je ne porterai rien Lina ! »


La Linèta rit sans grâce, yeux pétillants d'inconséquence.
-« Rien ? Lona, arrête de me picanhar ! Tu ne peux pas y aller toute desnuda ! »

Malgré la gêne de son mal, Magalona eut un sourire.
-« Effectivement, je ne le peux pas. C'est pourquoi je n'irai point. »
Silence de convenance, pour que Lina entende bien ma volonté de ne pas me déplacer, puis, d'un ton plus doux :
« Mais je puis tout à fait t'aider à trouver toilette pour cette occasion ! »


La chevaucheur en herbe fronça les sourcils. Le monde marchait sur la tête ! Sa sœur, d'ordinaire si raisonnable, si bien pensante et respectueuse des convenances, de ses devoirs, de son nom, elle boudait les obligations nobiliaires ?
-« Et comment, tu n'iras point ? C'est ton devoir ! Et le paratge, Lona, et la loyauté, et la dreiture ? C'est un peu de tossiment qui t'arrête ? »
-« Non je n'irai point. Parce que me déplacer est une souffrance. Parce que prendre la parole est une souffrance. Parce que j'ai pris mes dispositions suite à cette fichue crise. Et enfin, parce que je ne saurai paraître une nouvelle fois ainsi. Surtout si c'est pour me retrouver au milieu de querelles stériles et idiotes qui ne me concernent même pas ! »
Et pour le coup de tousser au point de presque cracher mes poumons puisque je viens de bien trop parler. Et j'en viens même à m'étrangler alors que je tente de ne pas perdre pied.

Aimelina s'approcha de Magalona et la soutint par les épaules, de son bras valide. Elle s'assit lentement sur le bord de sa couche.
-« Tu me parles bien, à moi, et c'est important. Nous partirons sitôt l'allégeance prêtée, si tu veux ! Il n'y a pas beaucoup plus de mots que ce que tu viens de me dire là ! »
-« Lina ! » C'était dit d'un ton implorant entre plusieurs quintes de toux qui m'empêchent de répondre alors que mes pensées fusent.
La Linèta soupira.
-« Magalona, on ira en litière, ce sera plus facile pour toi, et Joana sera avec nous, tu le sais ! Ne dis plus rien, va, je choisirai ce que tu porteras. »
-« Lina ! » Ton ferme cette fois, mais une fois encore je dois céder face... à cette quinte de toux infecte que je maudis plus de mille fois en mon for intérieur.
Lina déposa sur le front de sa sœur un baiser. Ce mal la blessait, mais rien n'arrêtait sa détermination, car elle n'avait pas vraiment conscience de la gravité de l'état de sa sœur. Elle croyait qu'avec un peu de volonté, on pouvait aller contre vents et marées.
-« Allons, repose-toi, tu en auras besoin. Je vais dire à Asémar de préparer la litière et tout ce qu'il faudra pour l'amener à Montpellier. Repose-toi, ma Lona... »

Que répondre à cela ? Que dire ? Du repos, oui, c'est certain : il m'en faut. Est-il vraiment utile que je lutte contre Lina alors qu'elle finira pas n'en faire qu'à sa tête ? Je préfère alors garder mes forces pour l'épreuve de demain. Mais avant, une dernière parole dans un gémissement :
-« Robe... blanche ... deuil. » Parce que toute malade que je suis, je reste en deuil. Et parce que je suis ce que je suis et qu'il m'est impensable de mal paraître en public.

Lina offrit à sa sœur un nouveau baiser, sur la joue cette fois.

-« Bien sûr... Je n'imaginais pas autre chose pour toi, Lona. Repose-toi bien, meuna pichona sòrre ! »

*

[Montpellier, jour de la cérémonie]

Une fois le coche arrêté dans la cour, les trois jeunes femmes étaient descendues, et l'on avait aussitôt placé Magalona en litière. Monter les marches vers la salle de plaid, en litière... Soit. Un jour, Actarius avait bien fait entrer une charrette de foin dans la salle de plaid, pour l'octroi des Fenouillèdes à Cristòl ! Alors une litière, tout spectaculaire que ce soit, cela passerait.
Elles avancèrent, toutes trois, ou plutôt toutes deux, Aimelina et Jehanne, précédant la litière portée par des hommes de la mesnie de Sìarr, dans laquelle Magalona était assise, pâle comme un cadavre... vêtue de blanc comme un fantôme. Cela contrastait fort avec les vêtements d'Aimelina, qui n'avait pas de robe grise ou noire ou blanche ou pourpre - rien pour un deuil, comme si elle le niait.
Elle réalisa qu'en tant que chevaucheur, sa place aurait pu être au côté de Puèchgaug ; mais Puèchgaug ne l'avait pas sollicitée, et elle boudait. C'est facile de bouder lorsque l'on a mille autres choses à faire et mille plaisantes invitées à héberger ! Elle la salua toutefois avec un profond mouvement de la tête, puis Ayena, à qui elle adressa un signe frivole de la main. Actarius était là, mais en grande conversation, alors...



(Image non contractuelle : il faut imaginer Magalona sur la litière, et Aimelina debout, et Jehanne pas loin, dans sa robe pourpre et sa pelisse grise)
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En dòl... Meu Paire visquèt e moriguèt en eròi.[En perte de vitesse, risque de caler bientôt]
Kelak
On ne peut pas dire que Kelak était à la base hautement motivé par venir assister à cette cérémonie…

sa mairie et les animations comtales l'accaparait beaucoup et puis curieusement alors qu’il était plutôt du genre bonne humeur incarnée toujours prêt à répondre à toute demande d'aide dès qu’on parlait noblesse il se crispait.

Sans doute la déception de ce qu’il avait vu durant les quelques mois ou il avait été noble consort, les super assemblées Nobilaire et la façon dont les nobles s’étaient ligués plus ou moins hypocritement pour bloquer l’octroi de mérite au vicomte Malkav.

Et puis toute ces courbettes entre nobliaux… pas très folichons…

pas très utiles…

et puis tous ces nobles pas très parlant des personnes qui s’investissent vraiment pour leur comté…

Un simple regard sur l’assemblé ou sur les noms des nobliaires Languedociens était suffisamment éloquent…

tous ces nobles Languedociens qui n’avait de Languedocien que le nom,

tous ces gens que l’on ne voyait pour ainsi dire jamais en Languedoc,

jamais dans un conseil municipal

jamais dans un conseil comtal ou alors complètement invisible au sein de ceux ci...

Heureusement il y en avait qui redonnait toute la force à la noblesse, il y en avait qui avait tout compris à ce que devait être une vie active au service de son comté et Kelak arriva juste à temps pour assister à la remise de fief à l’une de ses rares personnes.

Il alla s’asseoir à côté de sa collègue, la mairesse d’Alais. Il lui murmura

Salut toi ca roule, j’arrive juste à temps on dirait

Ils étaient visiblement les deux seuls maires présent à la cérémonie.

Et Kelak cru lire sur le visage de Saliva, la même reconnaissance envers la personne actuellement devant le comte.

Cebyss comtesse de Minerve, Active parmi les actives, altruiste parmi les altruistes, pilier du pôles économiques des conseils comtaux successif depuis des mois voir des années.

Commaire par défaut depuis des mois.

on ne comptait plus les heures qu'elles passaient pour le bien du comté.

Toujours là pour aider les jeunes maires ou les jeunes quelqu’il soit.

Toujours disponible, toujours souri hum non ca pas toujours^^

Enfin bref une personne fabuleuse qui plus que tout autre méritait aujourd’hui d’être honorée par le comte, hum en tout bien tout honneur hein !!

Et il fallait profiter de ce jour car tout comme Malkav elle n’obtiendrait jamais d’autre récompense, cela faisait trop longtemps que les seigneuries et baronnie de mérite n’avait de mérite que le nom.

Chassant ces mauvaises pensées, Kelak sourit en regardant Ceb, il était sur le point de crier « le bisous le bisous, le bisous » mais il se retint.

Adrien avait bien de la chance dans quelques instants il allait pouvoir demander à ceb si elle voulait être tout à fait sa femme et lui rouler une pelle vassalique, enfin lui donner un baiser de paix comme y en a qui dise...

un bon entrainement pour le comte en vue de la fin du mois.

C’est donc le sourire au lèvres, ces vilaines pensées éclipsées par le joie ressentie pour son amie que Kelak écouta la suite de la cérémonie

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Socrate86
Socrate avait fait le chemin de Narbonne a Montpellier pour soutenir en pensée sa marraine

Il avait réussi a se faufiller pour avoir une vu bien dégagé et pour le cas échéant sourire a la future Vicomtesse en signe de soutien .
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Arthurcano
Un matin de bonne heure et pour une grande journée pour hum... celle qui la première l'avait accueillie à bras grands ouverts pour son retour en Languedoc, son amie, sa confidente... Il s'habilla de pied en cape, enfin du mieux qu'il put... Car à la cours il irait pour assister à la cérémonie d'allégeance mais surtout de l'honneur qui lui serait rendu...



Arthur avait pris la route de Narbonne pour rejoindre Montpellier la capitale, et s'il avait reconnu Socrate entrain de galoper au devant de lui, jamais il n'avait été en mesure de le rattraper... Sacré cavalier, on peut dire que monter il savait faire...

Ce jour était un jour particulier... La merveilleuse Ceb allait recevoir Fief et à celui qui douterait... Devrait apprendre à tourner sa langue sept fois dans sa bouche car avant d'arriver à la cheville de la plus active du comté sans doute, de qualité sans pareilles pour le commerce, d'une gentillesse à toutes épreuves et toujours prête à aider jeunes et moins jeunes quitte à ne jamais prendre le temps du repos... du temps se sera écoulé...

Chose est sûre depuis le temps qu'elle oeuvrait pour le Languedoc ou Narbonne, il était bien temps qu'elle reçoive les honneurs par la force de son mérite et de son travail quotidien, elle était un exemple que beaucoup ferait mieux de suivre...

Il arriva devant la salle du plaid et pouvant enfin rattraper Socrate, le salua avant d'avec lui et aussi discrètement que possible, pénétrer dans la salle...
Là, il balaya la salle d'un regard, et reconnaissant quelques amis, puisqu'ils les avaient reconnus caché presque dans l'ombre son bon ami Kelak et Dame Saliva...

Ceb était entrain de s'incliner devant le Com pour l'allégeance... N'y ayant encore jamais assisté il suivait cela de prêt... Puis dans un murmure à Kelak...

Dis voir tu te souviens de la dernière fois qu'un Languedocien a reçu ne serait ce qu'une récompense pour son labeur quotidien ?

Puis, il reposa son attention sur la cérémonie en cours, presque ému pour Ceb qui faisait tant et tant sans jamais rien demander en contrepartie.. Non seulement digne Aristotélicienne mais exemplaire au quotidien... Voila qui était son exemple avec son autre mentor... Alias Malkounet !
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Sylven
Il y avait effervescence en la capitale. Déjà quelques heures plus tôt, il avait croisé un curieux cortège d'attelages aux armoiries jusqu'alors inconnues. Il en avait déduit qu'une visite officielle devait avoir lieu au castel sans plus se poser de questions, juste à se dire qu'à l'allure du convoi il devait s'agir là de quelque haute autorité.

Sylven vaqua donc à ses occupations du jour, très affairé qu'il était à remettre un peu d'ordre dans ses affaires. Son champ venait d'être vendu et il venait tout juste de rentrer d'un court voyage en Lyonnais Dauphiné. Deux amis perdus, emportés par la folie meurtrière d'un amour insidieux, une semaine à arpenter les routes en solitaire et à s'ennuyer ferme, une mauvaise rencontre qui ne fit qu'aiguiser sa haine d'une certaine fange de la population, et du temps ... beaucoup de temps pour songer à son avenir.

Il savait désormais qu'il ne resterait pas à Uzès, une ville en laquelle il ne se reconnaissait plus. Séduit tout d'abord par son apparente animation, il s'était bien vite aperçu à quoi celle-ci était dûe. Sa volonté d'investissement avait fondu aussi vite que la neige de ce début d'année face aux rayons d'un soleil bien plus brûlant qu'il n'y parait. Il était hors de question qu'on puisse l'associer de quelque manière que ce soit à ceux qu'il voulait combattre à tout prix.
Lui, simple gueux tout fraîchement en Languedoc, que pouvait il donc faire contre la force d'un passé encore bien ancré, contre le poids des habitudes et des coutumes, et surtout contre les autorités même de sa ville de résidence avec qui ses désaccords tournaient au vin aigre ?

Soit, il ne serait plus Uzétiens mais devait il abandonner le Languedoc pour autant ? Son très récent périple en Lyonnais Dauphiné lui laissait à penser que le Languedoc avait une âme qui manquait à son voisin. Quelque chose de différent, d'indéfinissable et pourtant bien perceptible.
Alors que faire ? Il en était là, à se poser la question, avec comme seule certitude celle de vouloir s'installer avec sa belle et ses amis au plus près d'un port. Les rêves de voyage sur les mers de son ami le plus proche l'avait presque convaincu bien qu'il n'ait pas lui même l'âme chevillée au corps d'un marin au long cours.

C'est là que déambulant dans les rues d'ordinaire plus calmes, il s'aperçut de l'animation qui y régnait. Il se rappela alors de la cérémonie d'allégeance du Comte. Hésitant un moment, conscient que sa place était ailleurs, il se décida néanmoins à rejoindre les curieux qui s'étaient amassés au plus près de ce parterre mondain.
Après tout, c'était là l'occasion rêvée de voir un peu mieux tous ceux qui représentaient aujourd'hui le Languedoc. C'était peut être aussi là l'occasion de ressentir ou non l'envie de faire cette terre la sienne.

Cherchant une position dominante, Sylven observait donc du mieux qu'il pouvait ce qui lui était donné de voir. Les fastes du moment ne devait pas occulter la question essentielle; Quels coeurs battaient sous tous ces costumes d'apparat ?

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Kelak
Kelak sourit en voyant arrivé Socrate et Arthur, à croire qu'il n'y en avait que pour Ceb mais elle le valait bien. la séance trainant un peu, Kelak s'éclipsa quelques instants
oups pardon

Désolé

aie mon pied


il revint quelques instant plus tard
tiens moi ce côté Arthur

Kelak déroula une banderolle

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Jehan_djahen


Enfin, le jour tant attendu était arrivé. Mille et une fois, je m'étais imaginé cette journée, celle de ma première vraie allégeance, celle qui ferait de moi désormais et à part entière un membre de la noblesse languedocienne. Une personne que l'on devrait respecter et dont l'avis, les conseils et l'aide ne seraient plus repoussés en raison de mon jeune age mais bel et bien demandés. Fini l'héritier trop jeune et sous tutelle d'une lignée sommeillant depuis trop longtemps, voici venir Jehan-Djahen, Bar de Portes et d'Etsat, Senhèr de Confolenç, moi quoi ! Désormais, j'ai les mains libres, je peux agir comme il me sied sans attendre l'aval d'un tuteur trop souvent absent, sans avoir à subir les discours moralisateurs d'un précepteur tourné vers un passé révolu depuis des décennies, si ce n'est même un demi-siècle...

Qu'il me tarde d'étendre mes ailes et de pouvoir leur prouver à tous -et surtout à ceux qui me jugent sur mon sang, que je peux sortir de l'ombre de ma famille. Je ne serais ni juriste, ni médecin, ni politicien, ni guerrier ou même religieux, je serais moi ! Je tracerais ma voie et l'on ne me dira plus jamais : « Tes grands-parents ou tes parents auraient fait ça comme ça ! » ou même « N'essaies pas de les dépasser, la barre est bien trop haute et tu es si jeune encore ! » ; Au contre, l'on dira de moi : « Qu'il est étonnant ce petit ! », « Bon sang ne saurait mentir, il est à la mesure de ses aïeux ! » ; Oh oui, je le leur prouverais à tous ! Ces mois passés à Exat, seul et reclus, à réfléchir à me projeter dans l'avenir ne m'avaient amené qu'à une seule et unique conclusion. Je devais changer, secouer la poussière et m'affirmer, quitte à déplaire à mes proches. C'était d'ailleurs une bonne idée ça, peut-être qu'ils remueraient enfin si je sortais un peu du moule qu'ils m'avaient forgé. Non pas qu'il soient inactifs, mais ils n'allaient vraiment pas dans le sens que j'attendais d'eux...


Mais avant d'y aller, il fallait m'habiller. Un Baron en braies, ça ne serait surement pas du goût de mon Suzerain et encore moins de la Dame de Glace, hors je me devais de paraître tel que je suis. Beau, brillant, bien de sa personne, raffiné, cultivé et surtout, différent du reste de ma famille. Qu'ils étaient ternes avec leurs mises trop sobres, rien à voir avec Paris et la Cour. Ma famille ? De vieux provinciaux avec une vieille mentalité dans un vieux château et semblant avoir honte des biens matériels et de la richesse. La richesse, parlons-en...

Une montagne de dettes, des fortifications inachevées et de vieux soldats bedonnants, voilà ce qu'ils m'avaient laissé. Et que mon tuteur avait fait croitre... Entendez qu'il avait augmenté les dettes, laissé se délabrer les tours de guet et abandonné à la contemplation de leur nombril les gens supposés me défendre. Inutile de dire que sitôt mon allégeance acceptée, il y allait en avoir un qui aurait une belle surprise. Oh oui, ça allait lui faire tout drôle de se retrouver chassé de son domaine et jeté sur les routes... Ensuite une bonne levée d'impôts sur ces paysans qui se la coulaient douce depuis que les Shaggash avaient obtenus leurs fiefs, histoire de remplir mes coffres, rembourser les usuriers lombards -maudits spinozistes ceux-là, et me préparer un petit pécule de départ pour mes projets ! Enfin bref, oui, il me fallait m'habiller !

Une bonne chemise pour me tenir chaud, recouverte d'un haincelin vert, brodé de fils d'argent et bordé d'hermine, tenu par une large ceinture de cuir à la boucle ouvragée à laquelle pend une aumônière de bonne facture, cuir de cheval le plus fin et pierreries. De longues chausses blanches, collées et une braguette volumineuse, colorée et insolente dans laquelle j'ai cachée une brioche longue pour ma collation. Après tout, mon grand-père était noir comme le charbon et vu ce que l'on dit des gens ayant cette teinte naturelle, associer mon ascendance avec cet ornement de Cour devrait me permettre de faire le plus bel effet sur les dames, tout en asseyant ma vigueur face aux vieillards rabougris que je risque de rencontrer. Enfin, rabougris ils ne le sont pas tous. Il suffit de voir avec quelle ardeur mon oncle de cœur courtise la blonde Eirwen pour être sur qu'il a conservé, si ce n'est ses deux bras, tout de sa passion. En tout cas, avec mes belles poulaines bien longues me voilà habillé. Mon miroir ne m'offre pas le plaisir de me voir en pied, il est bien trop petit pour que je puisse m'y admirer, mais le regard de la servante qui vient de me vêtir en dit long. Si elle est gentille et propre, peut-être aura-t-elle le droit de venir me laver ce soir. Donà Ariana qui s'est occupée de m'enseigner la morale, en bonne religieuse, n'approuve pas ma décision d'attacher à mon service de jeunes femmes de belle apparence. Elle ne comprend pas que si j'ai agit de la sorte, ce n'est que pour mieux récompenser les plus anciennes. Désormais, ces belles têtes grises peuvent se reposer en lavant les planchers, le linge et la vaisselle... et moi, j'aime bien mieux le nouveau décor. De toute manière, il fallait renouveler le personnel, donc autant se faire plaisir au passage, non ?


Mais déjà me voilà quittant la chambre de l'auberge, laissant mes gens œuvrer pour que tout soit en ordre à mon retour. Après tout, je loue un étage entier, j'entends donc qu'un repas digne de ce nom m'attende, que du linge frais soit tenu prêt et que l'eau de mon bain soit en train de chauffer lorsque j'y remettrais les pieds. Sur le chemin, tenant le haut du pavé, je m'imagine mon arrivée, triomphale obligatoirement et les regards d'envie. Hormis quelques rares privilégiés, l'essentiel de la noblesse locale et justement locale, ils sentent le terroir, le vieux, le ringard. Ils ne savent rien de Paris et de la dernière mode, tandis que moi, je me tiens informé, je me renseigne. Je suis dans le vent, beau et sur de moi comme le Magnifique, j'inspire l'expérience et la virilité comme le Corbeau et bientôt, oui bientôt, je serais riche comme l'Ours...

… Sauf que la cérémonie vient de commencer et que je suis en retard. Quand je rentre, le Roy d'Arme, mi-femme mi-glacier prononce son petit discours et invite Donà Cebyss à s'avancer. Tu parles d'une entrée réussie. J'ai seize ans, je suis beau jeune et fier, mais là je me sens con. Arriver en retard pour sa première allégeance, franchement question blaireau je m'impose là. Bon, on va essayer de se faire discret alors, ça ne devrait pas être trop dur avec les trois demoiselles qui viennent de débarquer et ceux qui déploient une banderole. Toute une cérémonie en perspective...



Et en attendant qu'on m'appelle, tout en me frayant un passage vers « oncle » Finubar, -Fifi pour les intimes, je vais en profiter pour voir s'il n'y aurait pas quelque jeune noble qui pourrait s'avérer un bon parti sans être trop laide.

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Mordric
Des retards il y en avaient plus d'un. Mais est on vraiment en retard lorsque l'on est pas attendu ?
Pas vraiment, du moins ne le pensait-il pas.
Quoiqu'il en soit il s'était apprêté comme beaucoup d'autres en ce jour particulier. Non pas qu'il ait fait des folies chez la première couturière du coin, mais ses vêtements étaient propres, brossés et impeccables.
Chapeau et long mantel comme vous savez qui - sinon vous n'aviez qu'à suivre-, il n'avait rajouté à sa tenue que sa touche personnelle. Ses belles bottes rouges.
Un rouge aussi carmin que la gêne d'une donzelle fraîchement cueillie.
Mais Aristote qu'il les aimait ses bottes et qu'importe si elles lui donnaient un petit air de Dorothy...

Le Chapeauté n'aurait en tout cas pas raté une occasion pareille. Pouvoir rencontrer la noblesse Languedocienne. Observer cette faune gracieuse et comme toute autre viciée. Car aujourd'hui entre deux ronds de jambes, il ferait ses repérages.
Qui semblait avoir besoin d'un créancier ?
Qui aimerait recourir aux services discrets d'une fille délurée ?
Qui voudrait faire assassiner un rival ?
Tant de clients potentiels. Qu'on ne lui fasse pas croire que la noblesse n'avait pas besoin d'hommes comme lui.


C'est l'esprit léger et le sourire éternellement collé aux lèvres qu'il passa les gardes et s'engouffra par la petite porte.
Belles étoffes, beaux gens, belles pierres. Comme pour tout un chacun, le mélange des couleurs, des senteurs le ravirent. On ne pouvait se sentir pousser des ailes en entrant dans cette pièce, faste et sobriété se mélangeaient en une liesse étrange.
On opposait ici les couleurs chatoyantes et les parfums distingués de la cours languedocienne à la froideur des pierres et l'austérité du Roy d'Armes. Enfin si on réussissait vraiment à déterminer qui était le plus froid...

Le Roy d'Armes ? Il mit un moment avant de le comprendre. Alors c'était donc vrai, elle était en Languedoc. La fameuse Prinzessin aussi glaciale que les hivers de l'Est.
S'il avait su, il se serait orné d'une rose en son honneur. Une blanche bien sûr; aussi blanche que devait être l'air qu'elle expirait.


Quelle femme tout de même...

Un murmure léger qui le laissait rêveur. Quel homme n'aurait jamais voulu pareil défi ?
Mais très vite il revint à la réalité. Il voulait une place de choix. Et quoi de mieux que le fond de la salle pour embrasser tout ce beau monde du regard.
Ignorant les murmures venant des gueux, il prit position.
En effet dans la foule on entendait des
"Quel homme, Quel homme, Quel homme...
Quel homme fort et gentil...
Oui il l'est !"

Rien d'inhabituel en somme.
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Adriendesage
Et pendant que la foule se massait de plus en plus dans le fond de la salle, Cebyss l'Acier s'était avancée. Le bal des allégeances allait donc pouvoir commencer. Adrien fut assez heureux finalement, d'avoir à commencer par la comtesse de Minerve. C'était une femme appréciée par tout le Languedoc et l'échange vassalique qui allait suivre créait déjà l'émulation dans la salle. Une banderole fut maladroitement déployée dans l'assistance et fît sourire le coms. Il secoua légèrement la tête et songea à la rigueur incarnée qui se trouvait à ses côtés. La savoir contempler l'espièglerie languedocienne amusa l'Hibou. Mais après tout, n'était-ce point là des symboles nouveaux? Ces signes de liesses n'étaient-ils pas autant d'espoirs qu'il était permis de nourrir pour l'avenir du Languedoc. Le peuple était réuni pour un jour de fête. Les cérémonies d'allégeances n'en avaient plus été depuis longtemps...
Adrien se donna force en engloutissant sa promise du regard. Elle resplendissait à ses yeux. Elle était sa force dans l'ouvrage quotidien. Il ne se posa point de question sur les formalités cérémoniales qui allaient suivre. Il savait qu'elle comprendrait. Il était coms du Languedoc, et il prenait à bras le corps ses responsabilités.


"Cebyss l'Acier!" déclara-t-il d'une voix de stentor. Il posa sur elle un regard bienveillant et continua sur un do grâve plutôt qu'un mi bémol:
"Voulez-vous être tout à fait ma femme?"
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*En reconstruction*
Baron de Crussol & seigneur d'Alquines
Cebyss
La brunette releva la tête quand le Comte prononça son nom… Cebyss l’Acier… elle avait peu l’habitude qu’on la nomme ainsi… Sa force et à la fois sa plus grande faiblesse étant absente elle chercha un sourire de soutien dans l’assemblée. Un regard furtif sur le côté, elle aperçut sa pipelette préférée brandissant une banderole qui fit s’empourprer ses joues, qui du coup devinrent du même joli ton que ça robe. Elle lui sourit amusée et lui fit un clin d’œil, pendant que le Comte lançait la question fatidique…

Son regard se reporta sur Sa Grandeur, elle esquissa un sourire et après une profonde inspiration, elle répondit d’une voix claire

Oui, je le veux…

Elle attendit ensuite la suite des évènements se demandant si le Comte opterait pour la tradition… ou pas…

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Adriendesage
Un certain silence avait emplit la salle aux premiers échanges de cette première allégeance. L'ambiance était chaude et l'air de la salle s'emplissait d'une certaine moiteur. Qui se pressait dans le fond pour assister aux premières courbettes, au premier serment. La comtesse de Minerve allait, sous les émois de la foule, recevoir son fief de retraite et se donner en retour au comté.

Ce symbole du don de soit au comté du Languedoc, qu'Adrien Desage incarnait en ce jour, était certainement le plus fort qui puisse lier un individu sa terre. Un serment alliénant, qui faisait d'un homme ou d'une femme quelqu'un de puissant tout en l'imposant de devoir légaux et moraux considérables. Cette cérémonie avait aussi un côté mystique et sacré qui la rendait en tout point impressionante. A cet effet d'ailleurs, l'austérité de la duchesse d'Auxerre ajoutait sa part de mysticisme.

Sans jurer avec ce tableau, Adrien Desage, très sincèrement, pieusement et avec assurance, s'avança et scella l'échange par le traditionnel baiser de paix. Il se recula ensuite pour écouter le serment de la comtesse.

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*En reconstruction*
Baron de Crussol & seigneur d'Alquines
Guilhem
Citation:
De nos, Guilhem, Coms de Castiàs et bar de Tréviers

A vos, Adrien Desage, Coms de Lengadòc

Renouvelons par la présente notre allégeance envers lo Lengadòc, légitimement représenté par vous par la volonté d'Aristote et de la Reyne.
Vous promettons Aide, Conseil et Fidélité, afin de faire rayonner lo Lengadòc et ses valeurs occitanes.

Fa en Narbona lo 6 de Febrièr MCDLX

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Eilinn_melani
La vicomtesse d'Avize avait hésité à se rendre à la cérémonie d'allégeance du nouveau coms du Languedoc. Son récent retour en Languedoc avait été générateur de surprises, tant elle se retrouvait finalement à connaitre des gens. Etre accompagnée d'Aliénor-Marie et de sa fille adoptive avait rendu moins ennuyeuse la vie à Nimes, et elle se surprenait désormais à faire trainer un déménagement pourtant prévu de longue date. Les études de théologie, les visites à Jehanne Elissa, rendait l'idée du départ en Bourgogne saugrenue.
Finalement était-il bon de tenter de renouer un peu avec la vie publique, même si sa réserve habituelle n'en faisait pas une personnalité remarquée de la vie languedocienne. Pourtant elle avait été Ambassadeur Apostolique, elle avait même participé à une liste comtale, sans toutefois être conseillère. Il y avait toujours eu ce sentiment étrange de ne pas être à sa place, sentiment qui finalement perdurait depuis bien des années, avant son arrivée en Languedoc.

Ainsi se rendre à cette cérémonie était une première étape. C'était aussi l'occasion d'apercevoir son amie Jehanne-Elissa, mais également, peut-être d'aller saluer le Phénix ou bien Ingeburge, si l'occasion se présentait.

Dans la foule huppée qui avait droit aux bancs, Eilinn aperçut Ayena, et pour plusieurs raisons, dont certaines qui étaient ignorées de l'ancienne flamande, Eilinn éprouvait un grand respect pour elle. Ainsi alla-t-elle s'installer à ses côtés, lui glissant un "Bonjorn !" amusé.

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Cebyss
L’instant était solennel et le « oui je le veux » de la brunette bien plus encore. Il renouvelait, s’il était encore besoin son attachement si profond à cette terre qui était la sienne depuis toujours et pour laquelle elle donnerait sa vie sans la moindre hésitation.

Le Comte scella donc cet accord, comme on apposerait son scel au bas d’un contrat, par le chaste baiser traditionnel. Il fallait donc maintenant qu’elle y aille de son serment. Quelque peu submergée par l’émotion, elle devait se ressaisir avant de se lancer. Une simple pensée lui redonna le courage de continuer. La pensée de cette main aimée qui se referme sur la sienne et dans laquelle elle a toujours puisé toute sa force… cette main qui se serre… et elle se lance…

Moi Cebyss l’Acier jure ici aide, soutien et conseil à mon comté, le comté du Languedoc, représenté par Votre Grandeur Adriendesage, légitimement reconnu comme porteur de la Couronne Comtale du Languedoc.

Elle leva un œil vers le Coms se demandant si c’est bien ce qu’elle devait dire, en rajouter… Elle décida finalement de se taire et d’attendre la suite.

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Morphee
Après la neige, le gel... LE VENT!! Il n'en finissait pas le bougre, arpentant vallées et chemins, tourbillonnant sous les jupes - pour le plaisir de certains - et ébouriffant les cheveux. Et chose utile, en faisant se carapater le joli hennin qu'elle avait sur la tête, la bougresse. Comme quoi ces attaches étrangères ne tenait rien du tout; même au moyen-age, les copies orientales ne valaient pas les bonnes attaches de chez nous tudieu!

Fort heureusement, la Prime Ambassadrice avait d'une coiffure subtile tressé une natte qui lui servait de bandeau afin de retenir sa féline chevelure. Déchapeautée, mais toujours dans le vent... Car la coiffe désormais ornait, elle, une des décorations du Castel de Montpelhier.

Forcément, l'Ecureuil se trouvait désormais bien en retard pour assister à la cérémonie. Sans compter qu'il lui fallait trouver seule l'endroit, ce qui était pour elle toujours un sujet d'inquiétude. Autant son sens de l'orientation était des plus vifs à l'extérieur, autant elle se perdait dans les recoins et dédales des demeures les plus agrémentées. Mais la Providence lui offrait parfois une aide précieuse, et un page l'amena vers la salle ou se déroulait les allégeances.

Moi Cebyss l’Acier jure ici aide, soutien et conseil à mon comté, le comté du Languedoc, représenté par Votre Grandeur Adriendesage, légitimement reconnu comme porteur de la Couronne Comtale du Languedoc.

Bon.. Elle se faufila discrètement parmi les convives, ne prêtant pas attention à ses voisins ou voisines, en espérant qu'aucun chien mouillé aux bottes crottées ne viennent les écraser sur ses poulaines. Un épisode dont le Coms du Lengadoc ne devait pas se souvenir... Pourtant, cela restait un moment bien amusant pour la gueuse qu'elle avait été jadis, et dont certains traits avaient tendance à ressurgir en bien des circonstances.

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Là en pointillés ce week-end
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