Afficher le menu
Information and comments (4)
<<   <   1, 2, 3, ..., 5, 6, 7, 8, 9   >   >>

[RP] Allégeances à Adrien Desage – la cérémonie

Ingeburge
Passablement inquiètes, les prunelles d'Ingeburge passèrent de la croisée par-delà laquelle elles avaient tâché de mesurer l'heure compte-tenu de la clarté diurne à l'ordre de passage. Quatre serments avaient été entendus, huit restaient encore à être prêtés. Dire que les trois-quarts de la journée s'étaient déjà écoulés! Il était à prévoir que le comte et elle finiraient tard dans la nuit, surtout si ceux ne s'étant pas encore manifestés, que ce soit par leur arrivée en personne ou l'envoi d'un courrier, débarquaient finalement en Salle du Plaid. Et où en seraient-ils si le rituel ayant cours en Languedoc avait finalement été respecté, comme elle avait indiqué elle-même qu'elle le respecterait, désireuse qu'elle était de ne pas écarter d'une chiquenaude une coutume ancrée depuis des années?

L'ordre de passage, donc. Sa lecture lui fit froncer les sourcils en lisant le nom à appeler, la propriétaire de celui-ci ayant déjà fait mander missive pour finalement se présenter . Tout comme l'Irissarri d'ailleurs. Ne cherchant pas à comprendre le pourquoi de ces apparitions alors qu'elle chercherait à comprendre pourquoi les us en matière d'allégeance en Languedoc n'avaient pas été respectés, elle indiqua, l'échange entre le comte du Languedoc et sa vassale achevé :

— Que s'avance désormais Sa Grandeur MagalonA Eufrasia d'Alanha, pour ses terres du Gévaudan, d'Alaigne et de Mireval.
Enfin, qu'elle s'avance, si tant est qu'elle le puisse.
_________________
Salvaire_d_irissarri
Aimelina a écrit:
-"Adissiatz, Baron, je..."
(Ingeburge) -"La demoiselle Aimelina de Sìarr, pour ses terres des Fenouillèdes et de Saint-Félix."


Mille Grenouilles vertes ! Voilà donc que cette dàmisela me fait remarquer en plein mitan de la cérémonie !


Le bel et blond hésitait entre la gêne et la fierté. Penaud de la voir s'avancer vers lui alors même que la diseuse de cérémonie, qui l'impressionnait un tantinet, l'appelait à son tour. Il jeta un bref regard derrière lui pour faire celui qui n'était point concerné, mais il semblait que nul n'ait eu le temps de voir quoique ce soit. Mais heureux qu'elle l'ait reconnu, approché, là où elle paraissait bien être la seule à le remarquer, en tant que nouveau venu qu'il était. Mais, déjà l'allégeance était faite et la charmante brunette allait reprendre sa place. Une autre était appelée. La soeur de la précédente, crut-il se souvenir. De là où il était, il tenta d'apercevoir son jeune protégé et les jeunes femmes mais n'eût point de succès.

Il reporta son regard sur la salle, se demandant si, à présent qu'il était ici en personne, il serait appelé à son tour ou bien si sa missive précédemment envoyée serait suffisante. D'un certain côté, il serait heureux de l'occasion de se montrer à tous au sein de cette noblesse languedocienne et que chacun le connaisse, mais par ailleurs, il devinait bien ce que nombre de ces personnes pouvaient penser de sa venue en la région et tenait point à paraitre au mieux de lui-même. Il craignait de commettre un impair au milieu de ses pairs.
Se rassura cependant en songeant que même si nul ne savait, en cette province pourtant voisine, ses fonctions toulousaines à la chancellerie, ni même sans doute, son rang d'officier royal en l'office du Secrétariat d'Etat ; Il était bel et bien, déja, rompu à l'exercice des rencontres de ce style. Il reprit donc bonne figure, se redressa et laissa poursuivre sa pensée.

Il en vint au souvenir de la Cour et des jardins du Louvre et de ce fameux tournoi. Etait-ce donc l'an dernier ? Déja ? Tant de belle noblesse, de tout le Royaume, y était présente et la journée avait été si plaisante au final. Il jeta de ce fait un coup d'oeil vers Elinn Melani qui lui paraissait ici bien plus empesée qu'en cette occasion.
Est-ce un effet du Lengadòc ? Ou bien de la solennité dans le déroulement du protocole ? De l'étouffante moiteur qui survole l'assemblée ? De l'odeur des tissus et autres oriflammes ? Quand celà n'est point autres relents peu ragoutants ! Il sourit à l'évocation. De fait, il s'étonnait à présent lui-même de sa propre inquiétude. Il eut soudain la fulgurance de l'explication évidente :

C'est que je ne suis point seul à présent ! Voila pourquoi je me dois d'être ici en digne représentation. Encore plus attentif que jamais ! C'est pour le pitchoun, té ! Bien plus important pour lui, le petit Franc Claude Volpone, que pour ma propre personne.

Il secoua sa mèche, étonné et quelque peu inquiet de constater le fait pour le déroulement de sa vie future.
La charge de cet enfant me prend bien plus de ma personne que je ne l'aurais cru. Me voici à m'effrayer, comme une pucelle à son premier bal, pour si peu de choses qu'une simple présentation officielle.

Quand une nouvelle interrogation l'étreignit malgré tout : Va-t-il m'embrasser cet homme-là ?
_________________
- Salvaire d'Irissarri y Castelmaure, baron d'Apcher et de Randon, en Lengadòc.
Jehan_djahen


PFFFFFF.... Zo, l'avenent !! Je trépigne, je m'impatiente. Si l'on pouvait comparer quelqu'un de ma famille à un cheval, on dirait que je piaffe. L'image serait assez juste d'ailleurs. Je tourne en rond, je bouscule quelques bourgeois, je vais, je viens. Enfin bref, je marque avec ostentation mon mécontentement de devoir attendre. La course du soleil est déjà bien avancée. J'ai faim, j'ai mal aux jambes, ma chemise me gratte et j'ai envie de pisser...

Bon, trouver des latrines, un seau, n'importe quoi ! Ce sera plus productif que de rester là à ne rien faire. Je me faufile, marche sur des pieds, tasse de mon chemin de la valetaille. Place, place qu'on s'efface, ma vessie est pleine. Quitter la cohue, hop, un couloir, des portes. Fermée, fermée, fermée, ouverte ! Ha, enfin ! C'est quoi cet endroit ? Un placard à balais ? Pas grave, y a un seau. On desserre la ceinture, on délace la braguette sans écraser la brioche, on sort l'engin et on se soulage.





...Plic-plic... Toujours bien égoutter le matériel !

On remet tout en place, l'engin dans son emballage, la brioche dans la braguette...Hmmm...Je regarde mes mains et le petit pain que je viens de toucher. Mauvaise idée de le garder pour après. On va le mettre dans mon aumônière en attendant de trouver à s'en débarrasser. On relace la braguette, on resserre la ceinture et on sort du placard. Je reprend le couloir, et retourne dans la salle. De nouveau des orteils écrasés, des gens bousculés et mes marmonnements -invoquant une bonne partie des sélénites infernaux, à destination de ceux qui tardent à s'écarter de mon chemin. Me revoilà dans la place.

Un gamin que je viens de bousculer se met à couiner comme un porcelet et son père me regarde de travers. Hey le gros, t'es un pécore juste bon à pelleter du bren, aurais-je envie de lui dire, mais c'est le mauvais plan. Il a pas l'air commode avec sa gueule d'éleveur de porcs et faire une scène ne sert pas mes intérêts. Idée de génie.

Tiens petit, pour sécher tes larmes !

Et me voilà débarrassé d'un morveux larmoyant, de son père qui n'en revient pas de la générosité de la noblesse et d'une brioche dont je ne voulais plus. Le tout, en ayant l'air d'être quelqu'un de bien et de prévenant. Elle est pas belle la vie ?

_________________
Magalona_Eufrasia, incarné par Aimelina


Un fantôme. J'étais un fantôme. Jamais encore je n'avais autant ressemblé à Mère. Et Lina qui m'avait fait venir ! Dans cet état ! Aux yeux de tous je ne serai plus désormais que la comtesse souffrante, la comtesse malade. Sans doute même l'on me dira héritière de la folie de Mère. Car enfin, qui pourrait encore me prendre au sérieux après cette mascarade ? Lina, Linèta, pourquoi m'as-tu fait cela ? Adieu dignité tant aimée, adieu discrétion adorée... Ah si seulement j'étais réellement un fantôme !

Et pour couronner le tout il y avait ce jeune homme, noble "voisin" de mes terres, que je ne pouvais regarder sans sentir le feu me prendre le ventre et les joues. Et comme si cela ne suffisait pas à ma gêne, ma nuit avait été hantée de rêves ayant pour personnages certains des présents de cette allégeance. Cette scène, je l'avais vécu toute ma nuit.

Bien entendu, en arrivant, j'avais salué les membres de l'assemblée comme il se devait. J'avais espéré, naïvement, que ma lettre suffirait, qu'elle me permettrait de n'être que spectatrice, mais non. Le protocole avant tout n'est-ce pas ? Alors, mon regard se coula vers Joanna et vers Lina. Le mouchoir camphré que je tenais, vint trouver mes narines et j'en inspirais les effluves afin de me donner du courage. Vacillante, j'usais de ma première tentative pour me lever, en vain.

"Très-Haut, je t'en supplie, donne-moi la force !" Et je l'implorais en cet instant de venir à mon secours.
Aimelina
Aimelina reçut le fenouil et sourit. Sourire jaune. Ahah, du fenouil. Même pas un petit fenouil en argent à porter autour du cou, comme certains, jadis, faisaient de tels cadeaux raffinés. Non, un vieux bout de fenouil tout sec, on n'en ferait pas même une soupe. On en parfumerait peut-être un bouillon, et encore.

Elle adressa à Adrien un sourire, espérant qu'au moins, le fenouil dans les festins des conseillers était, lui, frais, et s'écria :


-« Macarèl... Siaga atal ! » Qui, en langue vernaculaire, signifiait peu ou prou : bon ben... Qu'il en soit ainsi alors !

Elle avait l'espoir de sautiller vers le blond baron gabalitain pour un brin de causette, mais Puèchgaug appela, bigre, sa soeur. Elle jeta un regard alarmé, non sans raison, à la brune Alanha, au bord de l'apoplexie à la seule idée de se lever.
Pouf pouf... Un signe ostentatoire à l'égard de l'Irissarri :


-« Baron, ma sorre ne saura quitter seule sa litière ! Aidez-moi, je vous en prie, à la soutenir ! »

C'est beau, parfois, de jouer la fille faible...
_________________
En dòl... Meu Paire visquèt e moriguèt en eròi.[En perte de vitesse, risque de caler bientôt]
Salvaire_d_irissarri
Aimelina a écrit:
Pouf pouf... Un signe ostentatoire à l'égard de l'Irissarri :

-« Baron, ma sorre ne saura quitter seule sa litière ! Aidez-moi, je vous en prie, à la soutenir ! »


Ah, là ! Plan segur ! Nul doute qu'il faut obtempérer et avé le sourire en plus.

Pécaïre ! Mais quoi donc ? Z'ont point d'amis, point de famille, point de parents aidants celles-cittes ? Qu'il faut encore qu'elles s'en prennent à moi ?

Il regarde autour de lui pour constater si il n'est point d'autre homme bel et vaillant. De verda ! Pas mal d'éclopés dans la salle, comme celà se vit à la prime disputatio de l'assemblée des nobles. Arghh ! La guerre, quel malheur !
Il s'avança donc, tout sourire dehors pour faire bonne figure, afin de venir en aide à la jeune femme qui paraissait tout à fait moribonde. Palsambleu, qu'elle avait une mine de cadavre ! Il lui donnait à peine plus d'une semaine à vivre et encore, en comptant large ! Lui jetant un regard assez dégouté, il songea à la conversation récente qu'il avait eu en taverne avec une jeune femme qui lui prodiguait moult conseils en matière d'approche féminine.
....."Vous faudrait une épouse à martyriser, Seigneur Salvaire ! Une qui ne bronche point, qui serait votre soumise en toutes choses et que vous pourriez humilier à loisir afin de vous venger de ne point retrouver votre ange ressusciteur, té ! Là, vous seriez comblé !".....

Il songea que celle-ci pourrait bien faire l'affaire, pardine ! Cependant, il ne laissa rien paraitre et son visage reprit couleurs et mine affable après le premier mouvement de répulsion instinctif. Comme s'il avait passé les premiers temps de sa jeune vie à soigner malades, vieillards et autres lépreux, il passa un bras ferme, muscles saillants et vigoureux sous les épaules de la dona et de l'autre bras la poussa, souleva, la posa sur ses deux jambes, enfin.

Après celà, il hésita... La faire avancer ? Pouvait-elle au moins poser pied devant l'autre ? Il lui adressa sourire charmant et clin d'oeil à l'avenant :


Pardonnez-moi, charmante dona, hm... comtessa... (dans le doute, visons le plus haut. Marquise serait excessif, aucun doute là-dessus !) de cette proximité nécessaire. Je ne veux vous manquer de respect, mais il faut parfois, contre mauvaise fortune faire bon coeur, s'pas ? Té ! Reposez-vous sur moi et montrez bonne figure ! Cela sera vite acccompli...

Il craignait fort de la faire déquiller, la poverinetta, épaisse comme une alouette qu'elle était ; mais il se redressa, l'air tout à fait sûr de lui et attendit de voir...
_________________
- Salvaire d'Irissarri y Castelmaure, baron d'Apcher et de Randon, en Lengadòc.
Magalona_Eufrasia, incarné par Aimelina


C'est nul, trop souvent, d'être la fille faible...

"Vois Lina à quoi tu m'as réduite en me forçant à venir ici en personne ! Vois donc le poids que je suis, le fardeau que je deviens ce jour. Et surtout vois comment l'on perd sa dignité devant ses pairs." Car bien évidemment, ce que je vois, moi, à cet instant, à travers ma participation à cette mascarade, c'est avant tout ma faiblesse. Là où d'autres pourraient y voir de la beauté, de l'abnégation pour venir prêter soi-même allégeance alors que l'on est faible, moi je ne vois qu'une chose : cette maudite faiblesse, ma mauvaise santé, ma bêtise. Je ne suis plus, en cet instant, qu'une sombre jeune femme qui se ridiculise. Si je n'avais pas de la tenue j'en pleurerai de rage. Mon incapacité à me lever me mine plus encore. Mais je ne puis reculer...

Alors, je fais la seule chose à faire, la seule chose raisonnable : je redresse la tête, je bombe ce torse si menu qu'il pourrait se briser entre des mains cherchant seulement à l'étreindre.

Et c'est entourée d'un ange ténébreux et d'un charmant jeune homme blond que j'avance vers le comte. Parce que forcément, la torture de mon corps affaibli ne pouvait suffire à elle seule : il a fallu que Lina choisisse ce jeune homme là ! Au centre de l'attention comme jamais, exposée aux regards, me sentant plus vulnérable que jamais, j'avance vers l'homme qui scellera mon destin dans une étreinte. Je me sens comme dans ce rêve immonde où j'errais en chainse sur une place bondée, un jour de marché. J'ai honte. Ma gorge se serre. Les larmes tentent d'affluer, mais je suis rompue à l'exercice depuis que j'ai perdu ma Flamme : je ne pleurerai pas. Il est indigne de se donner en spectacle et je suis bien assez exposée ainsi. Je suis telle une condamnée que l'on conduit à la potence. Je déteste cet état de faiblesse.

Oui, c'est décidément bien nul d'être la fille faible.
Aimelina
Quel gouaille ! Si Aimelina n'avait pas son blond, elle croquerais bien de celui-ci ! Du reste, c'était à sa sœur qu'il faisait ses courbettes... Enfin, courbettes. Il honorait parfaitement la demande d'aide qui lui était faite, en homme courtois. N'allons pas plus loin qu'il ne faut !

La Linèta, au contraire de sa sœur, n'avait cure qu'ils fussent au centre de l'attention de toute la salle ! Avec une voix suave - presque malsaine, pour une jeunette de pas tout à fait seize ans ! - , regardant le second support de sa sœur (l'Irissarri) par dessus sa nuque (celle de Mag !), elle souffla :


-« Planmercé, bel sénher... »

Elle le disait au moins autant pour sa sœur, qui avait les lèvres scellées par la douleur, par ses poumons qui lui faisaient défaut.
Le silence de Magalona, d'ailleurs, devant le Comte, l'interpela : était-ce qu'elle se lançait dans le cérémonial à l'ancienne, où le Comte devrait l'appeler ? Ou était-ce qu'elle avait tout à fait perdu la voix, le souffle, la vie ?

_________________
En dòl... Meu Paire visquèt e moriguèt en eròi.[En perte de vitesse, risque de caler bientôt]
Jehan_djahen


Ouate ze phoque, comme diraient les anglois -que le Sans-Nom ait leurs âmes !, que vois-je ? Une espèce de blondin que je connais même pas, essaie de chasser la poule sur mes plates-bandes ? Ah mais non, mais non, ça ne se passera pas comme ça ! Ni une, ni deux, je me retourne et arrache de la bouche du gamin la brioche pleine de bave. Cible à sexte, vent de sud-sud-ouest, correction en cours, feu !!! Telle une comète, la pâtisserie traverse les cieux, laissant derrière elle une trainée filamenteuse de salive...

Schplaaaaashhh, elle s'écrase dans la face ahurie de la blondinette.
Ha-ha ! Dans tes dents l'étranger !
J'exprime mon bonheur !
Je saute de joie !
Je danse !
Je...

« ...COUPEZ... »




Pardon ?

Mon rêve est brisé, je me retrouve à ma place. Me retournant et baissant la tête, je vois l'enfant qui me regarde avec des grands yeux suppliants, tendant le petit pain brioché dans lequel il a mordu.

J'demandions si pouviez l'couper, qu'j'en garde un 'tit bout pour ma sœur...

Euh... Bien sur...

Et me voilà, sortant ma dague et coupant une brioche en deux pour faire plaisir à un gamin.
Et pendant ce temps, l'autre filasse en profite. Rhaaa !!! J'enrage !

_________________
Boulga
Qu'il faisait chaud dans cette salle encombrée de gens ! Que l'air étouffant y était malsain ! Comme on tardait à appeler le seigneur d'Irissarri !
Boulga serait volontiers sortie pour attendre dehors, mais le devoir et la curiosité la retenaient bel et bien. D'ailleurs, à propos de devoir, elle avait perdu de vue son seigneur, et le cherchant d'un oeil légèrement inquiet, elle le vit aux bras d'une damoiselle... non, pas au bras, mais plutôt soutenant une damoiselle à l'air mourant.
Une grosse bestiole que la jeune fille n'aurait jamais imaginé porter en elle se mit à rugir férocement et sortit les griffes. Son premier mouvement fut un cri à l'intention de son seigneur :

Senher Salvaire ! Méfiez-vous des moribondes, elles ne sont pas ce qu'elles paraissent ! Elles vivent jusqu'à cent ans et plus !

Merci Deos, Christos, Aristote et tous les saints, le cri resta dans la gorge de Boulga, qui se sentit tout de même aussi honteuse que si tout le monde l'avait entendue penser.
Son second mouvement fut de voler au secours de la moribonde et d'avertir l'autre damoiselle qui l'aidait des véritables intentions du seigneur Salvaire :

Damoiselles, il a juré de faire payer cher son mariage à la malheureuse qui l'épousera ! Ne l'approchez pas ! Il vous mènera une vie infernale !

Mais pas plus que le premier, le second mouvement ne se concrétisa. Au lieu de ça, elle dit en s'éventant de la main :


Il doit faire aussi chaud ici que dans les fournaises du Sans-Nom ! Le Très-haut me pardonne, ça me fait venir des idées peu charitables !

En avisant le petit Franc Claude Volpone de Castelmaure-Frayner qui s'endormait à côté d'elle, elle le secoua légèrement et prit sa voix la plus douce :

Allons, Altesse, réveillez-vous, votre tuteur sera bientôt appelé
Adriendesage
Fort alarmé de voir en si grand malaise la comtesse du Gévaudan, le coms du Languedoc s'était levé et avait fait un demi pas en avant, avec l'idée de porter assistance à la jeune femme. C'était presque pitié de voir si faible, la descendante d'Alanha, qui lui avait été un homme si fort.
Pour autant, avec force de soutien, Magalona se trouva bientôt pâmée devant le trône comtal. Adrien était gêné, il n'en demandait pas tant.
Il y eut un silence moite, car le coms croyait que comme tous les autres avant, la jeune femme couperait court au protocole. Adrien lança un regard interrogateur à Aimelina.


"Mordious, que n'a-t-elle point écrit, si sa santé est si fragile?" pensa-t-il. En effet, il ne savait encore pas qui avait fait porter missive.

Mais brisa le silence par le rituel traditionnel:

"Magalona-Euphrasia d'Alanha, voulez-vous être tout à fait ma femme?"

Ce n'était que la seconde fois qu'il posait cette question, mais cela lui fit tout comme la première, tout drôle et il lui fallait grande lutte intérieure pour ne pas faire ressortir sa gêne. Dieu qu'il lui pressait de poser cette question pour motif d'Amour, à celle à qui il s'était donné... et qui assistait à tout ce cérémonial...
_________________
*En reconstruction*
Baron de Crussol & seigneur d'Alquines
Jehanne_elissa
*Mes belles soeurs semblaient se débrouiller seules... et bien accompagnées. Je regarde le blond baron du Gévaudan, sans vraiment le voir. Mes pensées vagabondaient sans cesse depuis le début de la cérémonie, je ne sais quelle langueur m'étreint.*

Lorsqu'Aimelina avait prêté allégeance, Jehanne avait entendu ces vieux Languedociens qui prêtaient leur serment en oc. L'Oc... L'aurait-elle oublié à force de vivre en Bourgogne ? Non, elle comprenait bien ses gens de Cauvisson. Mais cette langue si belle et douce, c'était, dans la bouche d'Aimelina, comme si elle l'entendait pour la première fois. Et le rêve qui s'ouvre ! Le rêve d'un souvenir joyeux, un souvenir réécrit, la joie d'une mère qui rit - mais le rire de sa mère, Jehanne Elissa ne l'avait jamais connu, car Margot était morte bien trop tôt.

Mais là, nous en étions à Magalona qui peine, à Salvaire d'Irissarri le blond. Phelipe, Aymeric... L'un parti vers les doux plaisirs d'un ermitage alcoolique, l'autre décédé, une soeur fantoche : quel sort funeste accablait ce lignage ? Tout ce qu'on m'avait dit sur ma famille, en fin de compte, n'était pas pire que ce genre de sinistres.

_________________
Magalona_eufrasia, incarné par Aimelina


Telle la vierge résignée que l'on livre au dragon, j'étais escortée parmi mes pairs. L'image s'imposa à mon esprit. Un sacrifice. De toute façon de quoi était-il question ici ? Qu'est-ce qui m'avait amenée en ces lieux ? Le sacrifice. Le sacrifice de Mère qui m'avait légué ses terres et celles de Père. Le sacrifice de ma dignité, de ma discrétion, sur l'autel de l'envie de Lina que je sois présente. Et après tout, quoi de plus noble que cette idée ? Mais je la chassais bien vite, me sentant trop honteuse de ma faiblesse. J'étais redevable au blond baron, que je prendrais la peine de remercier comme il se doit, une fois la cérémonie achevée et vers qui je réussis à lever un visage offrant un sourire de reconnaissance.

Une fois devant le comte, qui n'avait rien d'un dragon et dont je ne voyais, dans le regard, que la pitié que je lui inspirais, je m'inclinais, plus honteuse que jamais, mais plus résignée également. Sa demande résonna dans la salle autant que dans mon esprit. C'était la première fois que l'on m'offrait ces mots. Et les comtes régnants seraient sans aucun doute les seuls à me faire pareille demande, si le Très Haut continuait à se jouer de moi comme il l'avait toujours fait. Car après tout, qui aurait cru que je serai l'héritière, moi la souffreteuse, moi la malade au long cours, moi à qui l'on ne donnait que quelques années de vie et qui avait finalement enterré Père, Frère et Sœur en pleine santé ? Certainement pas moi. Et toujours je me poserai la question "Mais quels peuvent être les projets du Très Haut me concernant ?". Et jamais je n'aurais la réponse, moi la comtesse valétudinaire...

Toutes ces pensées se bousculaient dans ma tête. Mais je ne devais pas les laisser m'emporter. Je me devais à mes parents, à mon nom, à mes terres, au Languedoc. Aussi, d'une voix qui ne portait pas bien loin, mais qui tremblait de détermination, je répondis, à bout de souffle tant l'effort m'avait pris de l'énergie.


Òc-ben-òc*...



Lo vòli...



Oui.



Je le veux.



_________
* Oui extrêmement respectueux.
Adriendesage
Le coms était inquiet et ses sourcils relevés ne s'en cachaient pas. Pour un peu, il eut cru qu'il allait se faire bourreau d'une condamnée à mort, et que son baiser de paix serait le tranchant d'une bipenne. L'idée de la lourde arme sanglante lui rappela en un éclair un homme, un géant, un monstre. Celui-là qui lui avait tout appris et qui avait fait de Desage l'homme qu'il était devenu: Le commandant-bourrel Fauchart! Sans doute ne restait-il plus personne en Languedoc qui se souvennait de cet homme là. Adrien lui, n'avait jamais oublié son ancien mentor et souvent encore, il ressassait son enseignement.

Tout en douceur, mais sans volupté, car ce n'était tout de même qu'un baiser de paix, le coms posa ses lèvres sur celles, froides, de l'héritère de LeGueux d'Alanha, illustre s'il en était. Puis il se recula afin d'entendre le serment.

_________________
*En reconstruction*
Baron de Crussol & seigneur d'Alquines
Salvaire_d_irissarri
Tout d'abord suffoqué par la question qui me paraissait tout à fait incongrue...
Citation:
"Magalona-Euphrasia d'Alanha, voulez-vous être tout à fait ma femme?"
je jetai un regard interloqué à celui qui venait de l'énoncer. Mais je ne dis mot. Coutumes et us différents en ce païs pourtant d'occitan tambien, je pris la sage décision de me reprendre et de maintenir mon aide, sans rien montrer de ma surprise, à la pauvre jeune femme, tout alanguie entre ses aides porteurs.
Bien m'en pris car la demande n'estoit point d'épousailles réelles mais paraissait être rituelle et de pure formalité. Le duc s'approcha du groupe que nous formions et la comtesse, d'une brise de voix affirma sa volonté puis se laissa déposer baiser de circonstance.

Elle avait, quelques secondes, relevé son visage vers ma personne et son regard, empli de bienveillance, m'avait étonné. Piètre sourire de courtoisie ou sincère reconnaissance ?
Je ne pus cependant m'empêcher d'y répondre, la serrant encore un peu plus de la fermeté de mon bras afin de lui assurer mon soutien en cet instant si solennel.

_________________
- Salvaire d'Irissarri y Castelmaure, baron d'Apcher et de Randon, en Lengadòc.
See the RP information <<   <   1, 2, 3, ..., 5, 6, 7, 8, 9   >   >>
Copyright © JDWorks, Corbeaunoir & Elissa Ka | Update notes | Support us | 2008 - 2024
Special thanks to our amazing translators : Dunpeal (EN, PT), Eriti (IT), Azureus (FI)