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[RP Très ouvert ]La bibliothèque de Tonnerre est ouverte !!!

Isora
Isora a écouté !!

Isora sourit et s'en va....
Antoine_de_cosne
L'ensemble des oeuvres postées ici ainsi qu'à la bibliothèque de Bourgogne sont désormais accessibles depuis ce matin sur ce ces étagères, classées par auteur, ou oeuvres lorsqu'elles sont anonymes.

Fantou et moi même vous souhaitons bonne lecture en le parcourant.

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Zeze5
Une bibliothèque était un lieu où Zézé se sentait bien. Voir des oeuvres d'auteurs anciens ou contemporains était du pur bonheur. Elle y passerait ses journées si elle le pouvait.
Sur la demande de Fantou et de Antoine, la gitane était passé déposer une histoire que les parents racontaient à leurs enfants. Il était souvent plus facile de faire passer des messages avec des histoires que de faire la morale.





- Il était une fois un garçon qui avait un très mauvais caractère. Son père lui donne un sachet plein de clous et il lui dit d'en planter dans la palissade du jardin toutes les fois qu'il perd patience ou qu'il se dispute avec quelqu'un.

Le premier jour en plante 37 dans la palissade du jardin.

Les semaines suivantes, il apprend à se contrôler et les nombres de clous plantés dans la palissade diminuent de jour en jour. Il découvre qu'il est plus facile d'apprendre à se contrôler que de planter les clous. Finalement, arrive le jour où le garçon ne plante aucun clou dans la palissade. Alors il va voir son père et il lui dit qu'aujourd'hui il n'a eu besoin de planter aucun clou.

Son père alors lui dit d'enlever un clou de la palissade pour chaque jour qu'il réussit à ne pas perdre la patience.
Les jours passent et finalement le garçon peut dire à son père qu'il a enlevé tous les clous de la palissade.

Le père mène le fils devant la palissade et il lui dit :

"Fils, tu t'es bien comporté, mais regarde combien de trous tu as laissé dans la palissade. Tu peux embrocher un homme avec un couteau et ensuite l'enlever, mais il restera toujours une blessure. Peu importe combien de fois tu t'excuseras, la blessure restera. Une blessure verbale fait aussi mal qu'une physique. Les amis sont des joyaux rares, ils te font sourire et t'encouragent. Ils sont prêts à t'écouter lorsque tu en as besoin, ils te soutiennent et ils t'ouvrent leur coeur.
Exprimes autant que tu le peux à tes amis combien tu les aime !"

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Fantou
Fantou était absolument enchantée de voir Zeze venir raconter ici son édifiante histoire pour enfants pas très sages, une histoire pleine de bon sens !!!
Merci Zeze pour être venue nous dire ton histoire ! Je l'ai écoutée avec un plaisir renouvelé !
Quant à moi je viens pour raconter un tout autre genre d'histoire, une histoire sur une légende qui circule depuis déjà de nombreuses années, je viens vous raconter une petit histoire sur un animal fabuleux : la licorne !!!





La légende de la Licorne

D'où nous vient cet animal mythique et médiéval, est-ce une réminiscence de la Chimère grecque, monstre à la fois lion et serpent, à corps de chèvre et qui aurait été tué par le héros Bellerophon sur son cheval Pégase.
Est-ce une vue de l'esprit ayant pour origine le rhinocéros vivant dans le mythique royaume du Prêtre Jean (qui se serait trouvé quelque part entre l'Inde et l'Ethiopie...)
Toujours est-il qu'à notre époque médiévale, la croyance populaire affirme que la Licorne est un superbe cheval blanc, possédant parfois une tête de cerf, tandis que ses pattes sont celles d'une chèvre ou d'un bouc avec les sabots assortis (nombreux sont ceux qui affirment l'avoir vue !Mais personne n'a confirmé leurs dires !!!).
La particularité essentielle de cet animal fabuleux est sa corne, une corne unique et torsadée qui orne son front.
Certains disent d'elle : " C'est le plus bel animal, le plus fier, le plus terrible et le plus doux de la terre..."
D'autres encore assurent également qu'elle est cruelle et redoutable et que personne ne peut la tuer, ni la capturer vivante, hormis une vierge pure. Toujours d'après leurs dires la bête vient se réfugier dans son giron et s'y endort !!!... Et c'est seulement quand elle dort que le chasseur ou le chevalier peuvent aller la tuer.

On dit aussi qu'elle peut être féroce, on la représente combattant le lion, symbole de la force (aussi symbole alchimique). Sa corne est très recherchée (cadeau royal à Charlemagne par exemple !) en effet elle sert d'antidote aux poisons, elle est censée purifier l'eau, et réduite en poudre elle guérit toutes les blessures...
C'est pour cette raison que de nombreux guerriers partaient au combat avec un bout de Licorne dans leurs fontes, fragment acheté fort cher chez un homme de l'art, sorcier, aphoticaire... Et je dirais pour ma part charlatan profitant de leur crédulité ... Mais chuuuttt

Il n'en reste que c'est tout de même une belle légende... Et qui sait peut être une réalité d'un autre monde, celui des animaux légendaires, dont on parle encore dans les veillées rassemblés devant les cheminées ...



Pour les sources se conférer à édit de la première légende

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Antoine_de_cosne
Antoine sourit...
Oui la licorne était un animal fabuleux, et il aurait fort aimé même de loin en apercevoir une, tant ce que l'on racontait sur elle était contradictoire...
Etait elle symbole de douceur ou au contraire de mort ?

Cela lui remit un fort beau conte à l'esprit et il se racla la gorge pour conter un résumé de la légende de Tristan et Yseult...





L’histoire se déroule en Cornouailles, en Bretagne et en Irlande. Elle met en scène deux jeunes gens : Tristan de Loonois (le pays de St-Pol-de-Léon), chevalier et neveu de Marc, vieux roi de Cornouailles et Yseut la blonde, jeune fille noble d’Irlande, épouse de ce même Marc. Tout le roman relate les amours contrariées autant qu’irrésistibles de ces deux jouvenceaux.

Tristan, comme si c’était une prédestination à sa future existence, est un enfant de l’amour né dans la tristesse. Avant sa naissance, il a perdu son père et, peu après, sa mère, sœur du roi Marc. Aussi a-t-il été élevé par Rohalt, son père adoptif, et Gorvenal, son fidèle écuyer, comme un parfait chevalier, apprenant les arts martiaux, la musique, la vénerie, édifiant surtout son existence sur la fidélité à la parole donnée. Enlevé par des marchands, il est recueilli, sans se faire connaître, par son oncle, le roi Marc de Cornouailles dont il a décidé, par reconnaissance, de devenir le fidèle vassal.

Il prouve sa vaillance et sa fidélité en tuant le Morholt, terrible chevalier d’Irlande et oncle d’Yseut, qui venait réclamer le tribut de son roi. Il les prouve encore lorsqu’il va braver la haine des Irlandais en allant chercher Yseut, en l’obtenant après avoir tué un monstre qui exigeait son tribut humain quotidien. Mais surtout il jure en présence de cent chevaliers et sur les reliques des saints d’emmener la jeune fille comme épouse au roi Marc. Sur le bateau qui les emporte vers la Cornouailles, Tristan et Yseut boivent par mégarde le philtre d’amour préparé pour les futurs époux. "C’était la passion, c’était l’âpre joie et l’angoisse sans fin et la mort". Si d’abord les deux jeunes gens essaient de lutter contre le sentiment naissant, si Tristan se reproche sa jalousie, ils se laissent vite aller à la force qui les entraîne, acceptant leur destin fatal. "Vienne donc la mort !" s’exclame Tristan.

Commence alors pour les amants l’ère des difficultés, des soupçons, des inquiétudes. Yseut ira jusqu’à la tentative de meurtre sur la personne de Brangien. Mais "l’amour ne se peut celer" et ils se trahissent malgré leurs ruses, malgré les paroles à double entente destinées à tromper le roi Marc comme dans l’épisode du grand pin. Tristan réussit à échapper au bûcher, Yseut est livrée aux lépreux. À la suite de ce châtiment horrible, les amants se sentent déliés à l’égard du roi et vont se réfugier dans la forêt du Morois où ils mènent une existence rude, sauvage et heureuse. Dieu a pris en pitié ceux qui s’aiment et le roi Marc sera une fois de plus victime des apparences lorsqu’il découvrira l’épée entre les corps des fugitifs endormis. Devant ce témoignage de chasteté, il pardonnera à moitié. Cet épisode permet de réintroduire le déchirement dans l’esprit de Tristan et d’Yseut : les voilà rappelés à leur fidélité, à leur soumission à la loi. Marc accepte de renouer avec sa femme et lui permet de se justifier dans l’épisode du gué aventureux. Là encore il est victime de la malice d’Yseut, de ses paroles à double sens qui évitent le parjure. D’ailleurs le ciel ne semble pas s’en courroucer. Dieu est-il complice des amants à partir du moment où ils ont décidé de se séparer ? À moins qu’il ne s’agisse d’un hommage à l’intelligence que l’amour fait naître chez toute femme. C’est le paradoxe de cette histoire : elle constitue une offense aux règles de l’Église et à celles de la courtoisie qui nécessite choix et raison.

Tristan doit s’éloigner. La séparation est source de chagrin. L’épisode du grelot merveilleux nous apprend que les amants renoncent à l’apaisement, à la distraction. La souffrance, seule, leur permet encore de vivre à l’unisson. Puis Tristan, victime de l’éloignement et du temps, croit qu’Yseut l’a oublié. Après avoir guerroyé en Bretagne, il obtient en récompense la foi d’Yseut aux blanches mains. Il connaît le remords d’avoir trahi la première Yseut et celui de ne pouvoir honorer son mariage avec la seconde. Les apparences, mais surtout la jalousie et l’infidélité d’un moment vont séparer les amants et précipiter la fin inéluctable. Il y aura encore quelques moments heureux où le chevalier déguisé en fou, soumis aux avanies de la cour, pourra encore approcher celle qu’il aime. Puis viendront la séparation définitive et le temps des retrouvailles éternelles après que seront "bues toute misère et toute joie". Auparavant reste à passer l’ultime épreuve : blessé à mort, Tristan veut revoir Yseut une dernière fois. Répondra-t-elle à son appel ? Trahi par la seconde Yseut (signe qu’elle ne pouvait égaler sa rivale), Tristan meurt sans apaisement, suivi de peu par Yseut la blonde. Une ronce symbolique réunira pourtant leurs tombeaux : l’amour est plus fort que la mort.

Conclusion
Ainsi nous sont contés les effets destructeurs de la passion. Par amour, Tristan et Yseut ont oublié leurs devoirs, ont renié leur honneur chevaleresque, ont souffert et finalement ont péri. Cependant leur couple ballotté, déchiré a résisté aux épreuves, à "la tentation de se déprendre". L’amour sort finalement vainqueur, purifié par la souffrance et consacré par la mort. C’est cet amour fatal qui a séduit les hommes et les femmes du XIIe siècle.
C’est sans doute cette même fascination qu’a dû exercer sur vous "ce beau conte d’amour et de mort".

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Camille_parker
Gannier avait promis d'aller faire un saut à la bibliothèque de Tonnerre, qui venait depuis peu d'ouvrir ses portes.A son arrivée, elle fût séduite par les lieux.Partout des étagères et des livres à perte de vue.Gannier adorait lire.Et elle dirigea immédiatement dans le rayon "Contes & Légendes".
Elle lu l'histoire de la Fée Mélusine.Quelle belle histoire se dit-elle Vraiment Fantou était extraordinaire .Elle ne manquerait pas d'aller la féliciter ainsi qu'antoine.Tous deux faisaient un superbe travail.Et prenaient beaucoup sur leur temps de libre pour venir enrichir les lieux.Gannier reviendrait très prochainement.Tonnerre, allait devenir, une ville très cultivée.Elle quitta la bibliothèque enchantée.
Isora
Le saviez vous ?

Citation:
Le 17 septembre 1381, premier anniversaire de son avènement,
le jeune Charles VI, qui chasse dans la forêt de Compiègne,
voit venir à lui un cerf si peu sauvage qu'il se laisse capturer !
Emerveillé par ce prodige, Charles fait marquer la bête d'une fleur de Lys
(qui la met sous sa protection) et la relâche.
L'aventure impressionne tant le jeune Charles qu'il y voit un signe
et qu'il arbore à partir de ce jour la "devise" du Cerf Volant
(un cerf ailé et couronné) !!
D'un point de vue politique, c'est excellent - l'antique monarchie française
apparaît comme revivifiée en la personne de Charles VI


Isora pense à ce jeune roi qui succèda à son père alors qu'il n'avait que 12 ans.

Bonne journée à tous !!
Cela n'est pas aussi beau que ces magnifiques histoires que viennent de nous
raconter nos amis mais je ne sais pourquoi, cela m'est revenu en mémoire !!


Isora s'en va un sourire aux lèvres.........
Antoine_de_cosne
Antoine sourit en entendant Isora conter brièvement cet épisode de la vie de Charles VI... en admirant l'habileté politique dont il avait fait preuve pour asseoir son autorité de jeune homme à travers cette belle légende qu'il s'empressa de rajouter aux archives.

Puis il prit la parole.


Je veut ici vous conter la légende de Merzhin plus connu en français sous le nom de Merlin, druide...et enchanteur qui est une des principales figures de la Légende Arthurienne dont les évenements se déroulent au V° ou VI° siècle de notre ère dans le Royaume de Bretagne* (ou de Logres) mais furent rapportés du XII-XIII siècles par Robert de Boron et Chrétien de Troyes entre autres auteurs et connurent grand succès à travers toute l'Europe...

Un autre des personnages principaux etant le chevalier Parsifal ou Perceval dont je vous narrerais les aventures ces prochains jours...







Merlin est également connu sous la forme latine « Merlinus », galloise « Myrddin » ou « Myrdhin », bretonne « Merzhin » ou « Mellin », ou cornique « Marzhin ». Ces noms viennent de « mori-dunon », « forteresse de la mer » en langue celte. Ce même terme *mori se retrouve fort à propos dans Morgane, dérivant de Muirgen, issu du celtique "Mori Genos" : "né de la mer". La forme latine est une euphonie de la forme celtique, probablement pour le rapprocher du merle blanc, oiseau associé à la magie dans le monde celte et dans lequel Merlin, avec ses pouvoirs chamaniques, peut se métamorphoser en ce qu'il veut

Fables et mythes :

Druide et enchanteur du VIe siècle, selon la légende, il est né d'un Fætog : « homme fée » (en normand) et d'une jeune Druidesse, pseudo-christianisés en incube et nonne par le trouvère normand Robert de Boron. Certains le situent à l’époque des druides de l'Antiquité celtique. Ce que l’on sait, c’est que les noms « Merddin » et « Myrddin » furent utilisés successivement pour décrire un seul et même personnage.
Le nom de « Merlin » sera adopté plus tard, sans doute aux environs du XIIe siècle.
La légende de Merlin, dont le nom est associé à des qualificatifs divers tel que « enchanteur », « magicien » ou « l’Homme des bois », est très complexe. On ne sait pas si ce personnage a vraiment existé, les sources manuscrites de l’époque ayant disparu.
La plupart des ouvrages qui parlent de Merlin, évoquent aussi Arthur et les chevaliers de la Table ronde. Ces textes datent du XIIIe siècle, mais des récits mettant en scène Merlin remontent à bien plus longtemps.

Il apparaît qu’un certain Merlinus Ambroisius aurait réellement existé, de descendance royale.
L’influence chrétienne au Moyen Âge aurait transformé les écrits de départ en légende : la mère de Merlin ayant enfanté d’un « antéchrist » aux grands pouvoirs.
De plus, certaines femmes deviennent des sorcières s’en prenant aux hommes, même à Merlin. Bref, sa description varie au fil des époques jusqu’à ce qu’il devienne le Merlin que l’on connaît à travers les contes : enchanteur, prophète, homme des bois, maître des animaux, sage, un magicien pur et proche de la nature, assez proche du dieu Pan de la mythologie grecque qui représente l'incarnation même de la nature.
Sur le plan symbolique, Merlin représente la bonté et le rêve, la nature dans sa puissance originelle. C’est sans doute pour cela qu’il nous captive, car il est la représentation d'un archétype éternel.
La légende de Robert de Boron (fin XII°-début XIII° siècle) la plus connue quant à son origine le fait fils d'une vierge et du Diable équipede, d'où le parallèle chrétien et la qualification d'antéchrist.

"Il y a bien longtemps, l’Esprit Malin voulut tromper les hommes. Pour cela il enfanta une jeune femme vierge, Myrdhin naquit de cette union. Contrairement au dessein de l’Esprit Malin, merdin utilisa ses pouvoirs, non pas pour faire le mal mais le bien !
Alors que sa mère allait être brûlée vive comme toutes les filles-mères de cette époque, Myrdhin bien qu’âgé de seulement neuf mois pris la parole et sa défense avec persuasion : elle fut innocentée !
Il continua à exercer ses pouvoirs fabuleux contre l’Esprit Malin. À la fin de sa vie, il tomba éperdument amoureux de la fée Viviane. La légende dit qu’il lui aurait appris le pourvoir d’emprisonner et de se lier à un homme pour l’éternité. Viviane, ignorant la puissance de cette magie aurait enfermé Myrdhin pour toujours.
On dit que maintenant encore, Myrdhin est enfermé dans ce lieu en pleine foret de Broceliande."

Selon la légende il vivait dans une petite tour sur une grande colline en Angleterre à Wells ou en Bretagne Armoricaine.

Merlin et Arthur

Son rôle dans la Légende arthurienne est d'aider à l'accomplissement du destin du royaume de Bretagne ou royaume de Logres. Grâce à une sagesse légendaire, il devient l'ami et le conseiller du roi Uther Pendragon.
À la mort de celui-ci, il organise le défi de l'épée Excalibur qui permet à Arthur, fils illégitime d'Uther, de succéder à son père.
Puis il incite Arthur à instituer la Table ronde afin que les chevaliers qui la constituent puissent se lancer dans des missions relevant du mythe, notamment la fameuse quête du Graal.
À la fin de sa vie, et malgré toutes ses connaissances, Merlin ne pourra rien contre la destinée du royaume de Bretagne et la fin tragique du roi Arthur.

La légende de Merlin n'est pas à l'origine intégrée dans le cycle arthurien.
Le personnage sera en quelque sorte « christianisé » par la suite pour pouvoir y figurer, mais on peut y reconnaître l'archétype du druide : proximité avec la nature, pouvoirs magiques, connaissance surnaturelle, sagesse, longue vie, rôle de guide et de conseiller des puissants. Dans un monde chrétien alors en plein essor, il représentait ce qui restait de la tradition ancienne : le monde druidique moribond.

Merlin et la fée Viviane

Devin et druide, Merlin tomba, selon la légende, éperdument amoureux de la fée Viviane, à qui il confia le secret pour se lier un homme à jamais. La fée Viviane entreprit donc de réaliser cette magie, traçant les « neuf cercles » autour de Merlin endormi. La magie étant puissante, Merlin fut enfermé pour l'éternité dans sa geôle, au grand regret de la fée Viviane qui ne croyait pas que la chose fût possible. On dit aussi que même maintenant, il est encore enfermé. Ainsi, dans la forêt de Paimpont, souvent identifiée comme étant également la forêt de Brocéliande, il y a une stèle sur laquelle il est écrit « ici a été enfermé Merlin l'enchanteur par la fée Viviane »

Merlin et Grisendole

Selon la légende, Merlin se rend à Rome dans la cour de César où la femme de l'empereur romain est suivie d'une douzaine de demoiselles (en fait des hommes aux cheveux longs barbouillés nuitamment d'onguents pour empêcher la pousse des poils).
Il y rencontre une princesse d'Allemagne déguisée en écuyer, Grisendole (vierge dont le nom de baptême est Avenable), devenue sénéchal de l'empereur.
Un soir, César rêve d'une grosse truie à longues soies roses couronnée d'un cercle d'or et caressée par douze louveteaux.
L'empereur s'éveille effrayé, part à la messe et reste silencieux pendant tout le banquet.
Voyant cela, Merlin se transforme en cerf, court au palais dans la salle du banquet, y casse tout et s'agenouille devant César en lui disant : « Cesse de ruminer ton rêve. Attend l'homme sauvage ».
L'empereur donne la mission à Grisendole de trouver cet homme sauvage.
Elle le cherche en forêt, y rencontre le cerf qui lui dit : « Avenable, fait un pâté de porc avec du miel, du poivre, du lait et du pain chaud et mets la table près du feu avec ce pâté ».
Grisendole s'exécute, ce qui fait apparaître l'homme sauvage, noir et hirsute. Ce dernier dévore le pâté et, repu, s'endort. Grisendole le ligote et le ramène à César. L'homme sauvage interprète alors le rêve : la truie, c'est l'impératrice et les douze louveteaux, ses demoiselles. « Qu'on les déshabille » crie César, ce qui fait éclater la vérité : les demoiselles sont en fait des hommes.
L'impératrice et ses douze jeunes gens sont immédiatement brûlés sur un bûcher.
« Et maintenant, qu'on déshabille Grisendole, et on va voir » crie l'homme sauvage. Devant la découverte de sa féminité, César se signe et demande conseil à l'homme sauvage qui lui propose de l'épouser car c'est une noble valeureuse. César voulant savoir qui est le cerf, l'homme sauvage trace des caractères hébreux qui brûlent une porte, puis s'en va.
César épouse Avenable et un jour un messager déchiffre ces lettres : le cerf et l'homme sauvage ne font qu'un, Merlin.



* Royaume de Bretagne ou de Logres : Royaume regroupant l'actuelle Angleterre, le pays de Galles et l'Armorique continentale (comprenant la Bretagne administrative actuelle, une partie de la Basse Normandie et de la région Pays de la Loire.

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Valpot


Il y avait autrefois un nommé Latulipe qui avait une fille appelée Rose dont il était fou. Elle était la plus jolie des jeunes filles ; sa peau était douce, ses joues roses, sa chevelure brune bouclée, ses gestes gracieux. Son père l'adorait et lui passait tous ses caprices.
La jolie Rose avait un fiancé qui se nommait Gabriel. Elle aimait bien son amoureux mais ce que Rose aimait encore plus c'étaient les divertissements. Elle cherchait toujours prétexte, une fête ou un événement quelconque, pour demander à son père de convier des musiciens et des jeunesses chez eux pour une veillée.

Quelques jours avant le mardi gras, elle se mit à tourmenter son père :

- Feriez-vous venir le violoneux du rang* voisin, père ? On dit qu'il joue à merveille. On ferait un petit bal pour le mardi gras ! Dites oui ! Oh ! dites oui, suppliait Rose.

Le père Latulipe se laissa tourmenter un jour, deux jours et à la fin, de guerre lasse, il consentit.

- Mais ma fille, dit-il, il faudra faire attention. Je ne veux pas qu'on danse après minuit ! Le carême commence le lendemain et il faut faire pénitence.

Rose, folle de joie, embrassa son père et promit de respecter la tradition. Elle passa le reste de la semaine à préparer sa toilette, à décorer la salle. Enfin le mardi gras arriva.

Dans la campagne, les nouvelles vont vite. Quand on sut qu'il y avait bal chez Latulipe, ce ne fut pas un seul violoneux qui se présenta. Il en vint trois et des meilleurs !

Si bien que la fête fut magnifique. On riait, on dansait avec tant d'ardeur et de plaisir que le plancher en craquait. Au dehors, une tempête de neige s'était déclarée mais personne n'y faisait attention. Le bruit des rafales de vent était entièrement couvert par le son des violons qui entraînaient les danseurs dans des cotillons* et des rigodons* étourdissants.

Rose était gaie comme un pinson : elle ne manquait pas une danse, acceptant toutes les invitations. Son fiancé Gabriel se sentait un peu délaissé mais, voyant sa Rose si heureuse et si enjouée, il prit son mal en patience en songeant qu'ils seraient bientôt unis pour la vie.

Tout à coup, au milieu d'une danse, on entendit une voiture s'arrêter devant la porte. Plusieurs personnes coururent aux fenêtres pour tenter de distinguer le nouveau venu à travers la neige collée aux carreaux. Ils virent d'abord un magnifique cheval noir et puis un grand gaillard tout couvert de neige et de frimas qui s'avança sur le seuil. On s'arrêta de parler et de chanter et l'inconnu entra. Il secoua la neige de ses bottes et de son manteau, et l'on remarqua l'élégance de son costume de fin velours tout noir.

- Puis-je m'arrêter dans votre maison quelques instants ? demanda-t-il.

Le maître de maison, le père Latulipe, s'avança vers lui et dit :

- Déshabillez-vous, monsieur, et venez vous divertir. Ce n'est pas un temps pour voyager !

L'étranger enleva son manteau mais refusa de se débarrasser de son chapeau et de ses gants.

- Une coutume de seigneur, chuchotèrent les curieux regroupés autour de lui.

Tout le monde était impressionné par l'arrivée de ce nouveau venu. Les garçons étaient pleins d'admiration pour le cheval noir qui était attaché au poteau de la galerie. Ils lui trouvaient le poil brillant et l'allure altière des pur-sang mais ils s'étonnaient de constater que là où ses sabots étaient posés, la neige avait fondu complètement.

« Drôle de bête », pensaient-ils. Les demoiselles, elles, examinaient en rougissant le bel homme élégant. Chacune d'elles, dans le secret de son cœur, espérait que ce survenant allait l'inviter à danser. Mais c'est vers Rose qu'il alla.

- Mademoiselle, lui dit-il en la fixant de ses yeux de braise, voulez-vous danser avec moi ?

Il va sans dire que Rose ne se fit pas prier, sentant peser sur elle le regard de toutes ses compagnes qui l'enviaient. L'inconnu entraîna aussitôt la jeune fille dans un quadrille, puis lui en fit danser un autre ; les violoneux ne s'arrêtaient pas et l'on enchaîna avec des reels* et des cotillons*.

Rose ne pouvait plus s'arrêter de danser : comme si elle ne pouvait plus se détacher des bras de son partenaire. Tous les invités les regardaient évoluer ensemble en louant leur élégance. Comblée de bonheur, Rose oublia totalement Gabriel qui s'était retiré dans un coin, mal à l'aise.

- Voyons donc, Gabriel ! lui lança Amédée, un jovial paysan, en lui tendant un gobelet plein d'alcool. Prends pas cet air d'enterrement ! Sois gai, bois et profite de ta jeunesse !

Mais Gabriel eut beau boire plus que sa soif le lui commandait, son cœur était douloureux. Et Rose, sa belle Rose, les joues en feu, continuait de tourner avec le beau jeune homme.

Soudain, on entendit sonner le premier coup de minuit. Le père Latulipe regarda l'horloge. Les danseurs s'arrêtèrent et les violons se turent.

- Il est minuit, fit l'hôte. Le mercredi des Cendres est arrivé. Alors, je vous demande de vous retirer.

Rose vint pour se dégager mais son compagnon serra ses deux mains dans les siennes.

- Dansons encore, lui murmura-t-il.

Rose ne voyait plus les gens autour d'elle, qui retenaient leur souffle. Ni sa mère, ni son père, ni Gabriel... Rose était envoûtée par la voix et le regard de son compagnon et voilà que sans l'aide de la musique, les deux danseurs reprirent les pas de danse et se remirent à danser, danser, danser... Les autres restaient figés. Personne ne bougeait. L'hôte hésitait à intervenir. Puis, le tourbillon ralentit. L'étranger saisit un gobelet plein sur la table, le leva en criant :

- À la santé de Lucifer !

Ses yeux lançaient des éclairs, une flamme bleue jaillit de son verre, faisant reculer les invités effrayés. Mais il ne lâchait pas Rose, qu'il tenait fermement. Puis, se penchant vers elle, il déposa sur sa bouche un baiser brûlant.

Au même instant, le tonnerre éclata au-dessus du toit : dans un brouhaha de cris et de hurlements, la maison prit feu. Dans la confusion qui suivit, on ne vit pas l'homme en noir lâcher la main de Rose et s'enfuir dans la nuit sur son cheval.

Au petit matin, il ne restait que des cendres de la maison des Latulipe. Et Rose, réfugiée chez les voisins, était vieillie de cinquante ans. Ses cheveux bruns avaient la couleur de la cendre. Ses joues roses et rebondies la veille étaient pâles et toutes ridées. Et sur ses lèvres on voyait la trace d'une brûlure toute fraîche. C'était la trace du baiser qu'elle avait reçu du diable !

Fantou
Fantou qui venait d'entrer dans la bibliothèque resta muette et écouta la lecture de Valpot. Elle écouta sans piper mot, chose rare chez elle, la voix de Valpot déroulait son conte, en donnant des intonations différentes pour faire sentir le rythme, le déroulement de l'histoire s'accéléra comme la danse de Rose avec l'inconnu qui la subjugait, jusqu'au final dramatique pour la jeune Rose.

Merci Valpot ! Je ne connaissais pas du tout cet édifiant conte qui châtie une jeune fille par sa légèreté a fait souffrir son fiancé, a trahi la promesse faite à son père et pour le non respect du premier jour du Carême qui débute les quarantes jours de pénitence avant Pâques.

Fantou pensait que le châtiment fut vraiment terrible pour cette malheureuse jeune fille qui avait perdu sa jeunesse, dont on pouvait penser qu'elle l'avait perdue pour l'avoir trop vite consumée... Ou pour dire que quelques moments de plaisirs futiles se paient ensuite très chers et que.... Oh là là, voici que Fantou se mettait à réfléchir aux enseignements à tirer de ce conte !!!!!!!
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Antoine_de_cosne
Antoine écouta avec attention le fort beau conte de Messire Valpot, ne manquant point de lui sourire et de l'encourager à revenir quand il le souhaitais afin de déposer d'aussi jolis contes plein d'enseignements moraux.

Puis à son tour il lu un parchemin qui contenait comme il l'avait promis la veille les aventures de Perceval, ou Parsifal en langue germanique et chez plusieurs auteurs français.
La version qu'il allait conter était celle de Chrétien de Troyes, né vers 1135 et mort vers1183 qui serait issu d'une famille de la petite noblesse.
Il s'est inspiré des légendes des Chevaliers de la Table Ronde pour écrire ses romans, Perceval a été écrit vers 1180.







Le roman raconte les aventures d’un jeune homme dont on ne connaît pas le nom au début ; l’auteur l’appelle seulement “le garçon”.
Il a environ quinze ou seize ans, probablement et vit avec sa mère dans une forêt. Un jour il rencontre un très beau chevalier avec ses soldats qui sont en train de chercher des femmes et des hommes et , donc, ils demandent des renseignements au garçon. Celui-ci est complètement étonné en voyant ces hommes majestueux et les considère très naïvement comme des hommes, et leur pose beaucoup de questions à propos de leurs armes et seulement à la fin quelque chose.
Il apprend ainsi que ce sont des chevaliers (en fait il n’en avait encore jamais vu) au service du roi Arthur et comprend immédiatement sa vocation et décide de partir tout de suite chez le roi Arthur pour réaliser son rêve.
Quand sa mère apprend sa décision, elle est très angoissée à l’idée de devoir le perdre comme son mari et deux autres fils (voilà pourquoi elle l’avait tenu à l’écart de la chevalerie), qui étaient morts en combattant.
Mais le garçon est inébranlable et alors sa mère le laisse partir, après lui avoir donné quelques rèles fondamentales de vie : il devra se faire armer chevalier par le roi Arthur; servir les dames et les demoiselles; se limiter à accepter les baisers que les dames et les demoiselles voudront bien lui donner; porter au doigt l’anneau qu’elles lui concèderont; parler avec les hommes d’honneur et aller prier Dieu à l’Eglise et dans les monastères.
Il part donc sur son cheval, tandis que sa mère s’évanouit ; mais il décide de ne pas retourner l’aider.
Pendant son voyage il rencontre une dame seule sous une tente et lui prend par la force un baiser. Il mange et boit ce qu’il trouve devant lui et s’en repart en laissant la dame dans le désespoir.
Quelques jours plus tard il arrive à la cour du roi et lui demande sans trop de préambules et un peu impudemment de le faire chevalier et de lui donner les vêtements vermeils du chevalier qu’il a vu sortir en tenant une coupe dans une main.
Le roi accepte de le nommer chevalier.
Mais le sénéchal Keu propose méchamment à Perceval d’aller chercher tout seul les armes et l’armature du chevalier Vermeil (qui est un grand ennemi du roi) et gifle la demoiselle qui prédit en riant au garçon un futur de chevalier merveilleux et avec un coup de pied il envoie le bouffon dans le feu parce qu’il a pris la défense de la demoiselle.
Le garçon réussit facilement à tuer le chevalier Vermeil et à endosser, à l’aide du’un valet, l’armure et à prendre ses armes. Perceval part donc à l’aventure et arrive au château de Gornemont de Goort, un homme noble et aimable qui enseigne au nouveau chevalier le maniement des armes et les techniques de combat à cheval et a pied, puis il lui donne ces derniers conseils : savoir grâcier un adversaire qui demande grâce ; ne pas trop parler ; aider les hommes, les femmes et les orphelins en péril ; aller dans les monastères pour prier Dieu et ne pas répéter ce que lui a dit sa mère.
Perceval, après avoir appris en bon élève ce que lui a enseigné Gornemont, repart avec l’intention de retourner chez sa mère pour la revoir.
Son voyage le porte dans une ville désolée, habitée par Blanchefleur, une demoiselle belle et courtoise et par son peuple. Elle l’accueille avec dignité malgré la situation très critique où elle se trouve. Durant la nuit, elle se rend dans la chambre de son hôte et lui révèle en pleurant tous ses malheurs : le méchant chevalier Clamadeu veut conquérir cette ville et cette demoiselle, en assiégeant la ville depuis plusieurs mois.
Perceval et le demoiselle passent la nuit en se tenant l’un contre l’autre, bouche contre bouche.
Le lendemain matin, Perceval se bat contre Aiguingueron, puis contre Clamadeu lui-même, en libérant ainsi la ville de ses assiégeants. Les deux ennemis sont grâciés et envoyés par Perceval chez le roi Arthur, pour se mettre à son service et pour dire à la demoiselle qui a été giglée par Keu qu’elle sera vengée par lui. Il pourrait rester auprès de Blanchefleur qui lui a promis son amour, mais il est poussé à repartir pour revoir sa mère, mais il promet de revenir chez elle.
Après avoir longtemps chevauché il demande à deux personnes qui pêchent dans une barque de lui indiquer un lieu pour se reposer la nuit.
L’une des deux personnes, le roi Pêcheur, lui montre le chemin pour aller à son château. Perceval le découvre presque magiquement.
Quand il entre dans le château , il est accueilli par le roi (qui ne peut pas marcher) qui lui donne une épée merveilleuse et qui l’invite à manger avec lui. Pendant qu’ils mangent, Perceval observe une Cortège mystérieux : un valet vient d’une chambre en portant une lance de laquelle une goutte de sang coulait, de la pointe jusqu’à la main du valet ; suivent deux autres valets portant des chandeliers d’or; enfin arrive une très belle et élégante demoiselle portant un graal, recouvert de pierreries rares et précieuses, qui illumine toute la salle. Pendant tout le cortège qui passe d’une chambre à l’autre, deux fois au total, Perceval ne pose pas de question, croyant ainsi respécté les directives de Gornemont.
Il décide de poser quelque question le lendemain.
Mais quand le matin vient, personne n’est là pour lui répondre et magiquement tout est prédisposé pour qu’il sorte du château.
Chemin faisant, il rencontre dans une forêt, une dame en pleurs qui tient serré contre elle son chevalier qui vient d’être tué par un ennemi. Les deux personnes commencent à parler (pour la première fois le protagoniste dit qu’il s’appelle Perceval) ; ainsi Perceval découvre que cette dame est sa cousine ; et surtout que le château du roi Pêcheur est sous l’effet d’un sortilège et que Perceval aurait pu permettre au roi et à ses sujets de se libérer de ce sortilège, s’il avait parlé et demandé ce qui se passait pendant le Cortège.
Puisqu’il n’a pas posé de questions, il ya déjà eu des malheurs (le roi n’a pas retrouvé l’usage de ses jambes et récupéré ses terres; la mère de Perceval est morte pour la douleur de le voir partir ; elle- même a perdu son chevalier), et il y en aura encore. Enfin elle lui recommande de ne pas trop se fier à l’épée que le roi Pêcheur lui a donnée, car elle pourrait se briser en mille morceaux durant le combat.
Perceval continue son chemin tout tristement et rencontre une autre femme très désespérée qui lui raconte son aventure : il y a quelques mois, un garçon lui a pris un baiser et un anneau par la force et à cause de ça son ami, l’Orgueilleux de la Lande, a décidé de la tenir sans un cheval décemment mis et sans vêtements neufs jusqu’à ce qu’il ne se venge de l’homme qui a violé, pense-t-il, son amie.
Perceval se présente comme le responsable de ces actes, en précisant toutefois qu’il n’a pas profité de la jeune femme.
Les deux hommes se battent et Perceval le bat et le grâcie en l’envoyant chez le roi Arthur pour qu’il se mette à son service.
Quand le roi voit arriver encore un homme envoyé par Perceval, il décide de partir à la recherche de cet homme si fort et courageux. Ainsi toute la Cour se prépare pour le départ. Après plusieurs heures de voyage la Cour dresse un camp pour la nuit dans une prairie près d’une forêt.
Pendant la nuit, il neige abondamment.
Le lendemain, Perceval, de bonne heure, est dejà à le recherche d’aventures, quand il est totalement charmé par trois gouttes (d’une oie blessée) sur la neige qu’il met en relation avec la couleur du visage de Blanchefleur. Rien ne détourne Perceval de ce spectacle, pas même la tentative de deux envoyés du roi, Sagremor et Keu, qu’il bat en combat (ainsi a-t-il pu vengé la jeune fille qui rit), car ils s’adressent à lui avec arrogance.
Seul Galvan*, avec sa courtoisie, réussit à le conduire auprès du roi, qui le félicite pour sa valeur et son courage.
Pendant la fête organisée en l’honneur de Perceval, arrive une demoiselle très laide sur un mulet .
Elle reproche à Perceval de n’avoir pas posé de questions au sujet du graal et annonce des malheurs : les épouses perdront leurs maris, les terres seront ruinées, les filles seront orphelines et beaucoup de chevaliers mourront.
Elle ajoute que dans le château de Montesclaire, ce soir il y aura une joute : le chevalier qui lèvera le siège, libèrera la demoiselle assiégée et recevra beacoup d’honneur.
Cinq années passent pendant lesquelles le protagoniste s’illustre par des exploits chevaleresques, mais en oubliant Dieu et la religion jusqu’au jour où il rencontre trois chevaliers et dix dames qui portaient le capuchon et marchaient pieds nus, en acte de pénitence.
Ces personnes apprennent à Perceval que c’est le Vendredi Saint et lui indique comment aller chez l’ermite.
Perceval se rend chez lui et découvre que c’est son oncle, que le roi Pêcheur est également son oncle et que le Saint Graal qu’il a vu dans le château contient l’hostie que l’on sert au père du roi Pêcheur depuis 12 ans et que c’est à cause de la douleur qu’il a donnée à sa mère qu’il n’a rien demandé au sujet du graal : c’est le péché qu’il ignorait et pour lequel sa mère est morte et qu’il y a eu tous ces malheurs.
Alors l’ermite lui enseigne a faire pénitence ; à Honorer les hommes et les femmes d’honneur ; à secourir les filles, les veuves et les orphelins en difficulté et à déjeuner comme lui, pour se préparer. Le jour de Pâques, il communie.


Ici s’achève la partie du roman concernant Perceval.
A partir de là commencent les aventures de Galvan.




* Galvan, plus connu sous le nom de Gauvain.
L'intégralité de l'histoire de Perceval en ancien français est disponible ici

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Antoine_de_cosne
Supprimé, désormais uniquement accessible dans les archives.
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Fantou
Magnifique exposé mon cher Antoine !! Quelle passion vous avez mis dans votre narration !
Pour ma part je viens pour vous parler d'un très célèbre poète dont le nom est connu de tous, pour ne pas le nommer je vais vous parler de Rutebeuf !




Rutebeuf

Rutebeuf ou Rustebeuf. Trouvère français du XIIIe siècle, né sans doute à Paris ou aux environs et mort à Paris vers 1280 ou même 1290.

On manque de renseignements sur sa vie. Clerc marié, il avait pour principal protecteur le comte de Poitiers. À l’exemple des poètes de son temps, il mena une existence errante et misérable. Les premières de ses poésies doivent dater de 1255. Certaines ont dû être faites sur commande. Il a excellé dans des genres très divers et il est l’auteur à la fois de pièces lyriques, de poèmes allégoriques, de poèmes dramatiques, de fabliaux et de pièces satiriques. On a remarqué qu’il n’a composé aucune chanson d’amour. Dans ses satires, il s’en prend à tous les abus et fait connaître ainsi la société du XIIIe siècle; représentant de l’esprit laïque, il défend avec la vigueur d’un pamphlétaire l’Université de Paris contre les frères mendiants. Dans sa célèbre Dispute du croisé et du décroisé, il a, partisan des croisades, exprimé toutes les idées qu’on peut faire valoir comme argument pour ou contre. Sa courte poésie des Ribauds de Grève a été appelée la « chanson des gueux » du XIIIe siècle. Les prières qu’il a composées font preuve, d’autre part, d’une grande délicatesse. Il a laissé, comme poèmes allégoriques, Renard le Bestourné et La Voie de Paradis; comme œuvres dramatiques, Le Dit de l’herberie, extravagant boniment de charlatan de foire, en vers et en prose, et Le Miracle de Théophile, drame assez faible. En tant que conteur, il a composé deux longs poèmes où il raconte les vies de sainte Marie l’Égyptienne et de sainte Élisabeth de Hongrie, mais il est surtout l’auteur de fabliaux remarquables dont le sujet est parfois emprunté à des aventures contemporaines, ainsi : La Vengeance de Charlot et Frère Denyse. Sa poésie est à moitié populaire de forme. On peut voir, dans Rutebeuf, le mieux doué des trouvères et qui est en même temps bohème et poète, le véritable ancêtre de Villon; avec l’originalité, il a la verve, la clarté, les principales qualités de l’esprit français; il abuse seulement des jeux de mots. Les pièces qu’on a de lui sont au nombre de cinquante-six.



Voici donc à présent un poème de Rutbeuf en vieux français et sa traduction :Faite par un traducteur inconnue ...

Citation:
Le dit des Gueux de Grève:

Ribaut, or estes vos a point :
Li aubre despoillent lor branches,
Et vos n'aveiz de robe point,
Si en avrez froit a vos hanches.
Queil vos fussent or li porpoint
Et li seurquot forrei a manches.
Vos aleiz en estai si joint,
Et en yver aleiz si cranche,
Vostre soleir n'ont mestier d'oint,
Vos faites de vos talons planches.
Les noires mouches vos ont point;
Or vos repoinderont les blanches.


Traduction en néo-franc:

Pauvres, vous voilà bien à point:
Les arbres dépouillent leurs branches
Et de manteau, vous n'avez point.
Aussi, aurez-vous froid aux hanches!
Vous seriez bien dans un pourpoint,
Ou un surcot fourré aux manches!
Vous êtes en été si élancés
Et en hiver, le froid vous tranche.
Vos souliers n'ont pas besoin d'oint,
Car vos talons vous servent de planches
Les mouches noires vous ont piqués
Et bientôt ce seront les blanches.


Auteur du poème Rutebeuf source site poètes médiévaux dont je n'ai pas noté le nom ! Je ne vais pas tout reprendre les recherches.
Pour le texte de la biographie mis en forme par Fantou après consultation de diverses sources

Edité le 15 mars 1460
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Antoine_de_cosne
Un superbe poème Fantou, que je vais m'empresser de stocker sur les étagères de notre bibliothèque que j'ai un peu délaissé faute de temps ces jours-ci...

A quoi je ne manquerais point d'ajouter "Les horribles et épouvantables faits et prouesses du très renommé Pantagruel Roi des Dipsodes, fils du Grand Géant Gargantua" du dénomé Alcofribas Nasier, dont voici le prologue suivi du premier chapitre ! L'intégralité du roman sera dispnible au fil de ma lecture sur les étagères de la bibliothèque...et le livre est déjà fort entamé, la lecture en étant facile en un fort moderne français, tout autant qu'hilarante !
Une oeuvre fort gaillarde assurément !







Prologue de l'Auteur

Tres illustres et tres chevaleureux champions, gentilz hommes et aultres, qui voluntiers vous adonnez à toutes gentillesses et honnestetez, vous avez n'a gueres veu, leu et sceu les Grandes et inestimables Chronicques de l'enorme geant Gargantua et, comme vrays fideles, les avez creues gualantement, et y avez maintefoys passé vostre temps avecques les honorables dames et damoyselles, leur en faisans beaulx et longs narrez alors que estiez hors de propos, dont estiez bien dignes de grande louange et memoire sempiternelle.

Et à la mienne volunté que chascun laissast sa propre besoigne, ne se souciast de son mestier et mist ses affaires propres en oubly, pour y vacquer entierement sans que son esperit feust de ailleurs distraict ny empesché, jusques à ce que l'on les tint par cueur, affin que, si d'adventure l'art de l'imprimerie cessoit, ou en cas que tous livres perissent, on temps advenir un chascun les peust bien au net enseigner à ses enfans, et à ses successeurs et survivens bailler comme de main en main, ainsy que une religieuse Caballe ; car il y a plus de fruict que par adventure ne pensent un tas de gros talvassiers tous croustelevez, qui entendent beaucoup moins en ces petites joyeusetés que ne faict Raclet en l'Institute.

J'en ay congneu de haultz et puissans seigneurs en bon nombre, qui, allant à chasse de grosses bestes ou voller pour canes, s'il advenoit que la beste ne feust rencontrée par les brisées ou que le faulcon se mist à planer, voyant la proye gaigner à tire d'esle, ilz estoient bien marrys, comme entendez assez ; mais leur refuge de reconfort, et affn de ne soy morfondre, estoit à recoler les inestimables faictz dudict Gargantua.

Aultres sont par le Monde (ce ne sont fariboles) qui, estans grandement affligez du mal des dentz, après avoir tous leurs biens despenduz en medicins sans en rien profiter, ne ont trouvé remede plus expedient que de mettre lesdictes Chronicques entre deux beaulx linges bien chaulx et les appliquer au lieu de la douleur, les sinapizand avecques un peu de pouldre d'oribus.

Mais que diray je des pauvres verolez et goutteux ? O, quantes foys nous les avons veu, à l'heure que ilz estoyent bien oingtz et engressez à poinct, et le visaige leur reluysoit comme la claveure d'un charnier, et les dentz leur tressailloyent commefont les marchettes d'un clavier d'orgues ou d'espinette quand on joue dessus, et que le gosier leur escumoit comme à un verrat que les vaultres ont aculé entre les toilles ! Que faisoyent-ilz alors ? Toute leur consolation n'estoit que de ouyr lire quelque page dudict livre, et en avons veu qui se donnoyent à cent pipes de vieulx diables en cas que ilz n'eussent senty allegement manifeste à la lecture dudict livre, lorsqu'on les tenoit es Iymbes, ny plus ny moins que les femmes estans en mal d'enfant quand on leurs leist la vie de saincte Marguerite.

Est ce rien cela ? Trouvez moy livre, en quelque langue, en quelque faculté et science que ce soit, qui ayt telles vertus, propriétés et prerogatives, et je poieray chopine de trippes. Non, Messieurs, non. Il est sans pair. incomparable et sans parragon. Je le maintiens jusques au feu exclusive. Et ceulx qui vouldroient maintenir que si, reputés les abuseurs, prestinateurs, emposteurs et seducteurs.

Bien vray est il que l'on trouve en aulcuns livres de haulte fustaye certaines propriétés occultes, au nombre desquelz l'on tient Fessepinte, Orlando furioso, Robert le Diable, Fierabras, Guillaume sans paour, Huon de Bourdeaulx, Montevieille et Matabrune ; mais ilz ne sont comparables à celluy duquel parlons. Et le monde a bien congneu par experience infallible le grand emolument et utilité qui venoit de ladicte Chronicque Gargantuine : car il en a esté plus vendu par les imprimeurs en deux moys qu'il ne sera acheté de Bibles en neuf ans.

Voulant doncques je, vostre humble esclave, accroistre vos passetemps dadvantaige, vous offre de present un aultre livre de mesme billon, sinon qu'il est un peu plus equitable et digne de foy que n'estoit l'aultre. Car ne croyez (si ne voulez errer à vostre escient), que j'en parle comme les Juifz de la Loy. Je ne suis nay en telle planette et ne m'advint oncques de mentir, ou asseurer chose que ne feust veritable. J'en parle comme un gaillard Onocrotale, voyre, dy je, crotenotaire des martyrs amans, et crocquenotaire de amours : Quod vidimus testamur. C'est des horribles faictz et prouesses de Pantagruel, lequel j'ay servy à gaiges dès ce que je fuz hors de page jusques à présent, que par son congié je m'en suis venu visiter mon païs de vache, et sçavoir si en vie estoyt parent mien aulcun.

Pourtant, affin que je face fin à ce prologue, tout ainsi comme je me donne à cent mille panerés de beaulx diables, corps et ame, trippes et boyaul, en cas que j'en mente en toute l'hystoire d'un seul mot, pareillement le feu sainct Antoine vous arde, mau de terre vous vire, le lancy, le maulubec vous trousse, la caquesangue vous viengne,
Le mau fin feu de ricqueracque, Aussi menu que poil de vache, Tout renforcé de vif argent, Vous puisse entrer au fondement,
et comme Sodome et Gomorre puissiez tomber en soulphre, en feu et en abysme, en cas que vous ne croyez fermement tout ce que je vous racompteray en ceste presente Chronicque !


Chapitre 1

De l'origine et antiquité du grand Pantagruel.

Ce ne sera chose inutile ne oysifve, veu que sommes de sejour, vous ramentevoir la premiere source et origine dont nous est né le bon Pantagruel : car je voy que tous bons hystoriographes ainsi ont traicté leurs Chronicques, non seullement les Arabes, Barbares et Latins, mais aussi Gregoys, Gentilz, qui furent buveurs eternelz.

Il vous convient doncques noter que, au commencement du monde (je parle de loing, il y a plus de quarante quarantaines de nuyctz, pour nombrer à la mode des antiques Druides), peu après que Abel fust occis par son frere Caïn, la terre embue du sang du juste fut certaine année si tres fertile en tous fruictz qui de ses flans nous sont produytz, et singulièrement en mesles, que on l'appella de toute memoire l'année des grosses mesles, car les troys en faisoyent le boysseau.

En ycelle les Kalendes feurent trouvées par les breviaires des Grecz. Le moys de mars faillit en Karesme, et fut la my oust en may. On moys de octobre, ce me semble, ou bien de septembre (affin que je ne erre, car de cela me veulx je curieusement guarder) fut la sepmaine, tant renommée par les annales, qu'on nomme la sepmaine des troys jeudis : car il y en eut troys, à cause des irreguliers bissextes, que le soleil bruncha quelque peu, comme debitoribus, à gauche, et la lune varia de son cours plus de cinq toyzes, et feut manifestement veu le movement de trepidation on firmament dict aplane, tellement que la Pleiade moyene, laissant ses compaignons, declina vers l'Equinoctial, et l'estoille nommé l'Espy laissa la Vierge, se retirant vers la Balance, qui sont cas bien espoventables et matieres tant dures et difficiles que les Astrologues ne y peuvent mordre ; aussy auroient ilz les dens bien longues s'ilz povoient toucher jusques là.

Faictes vostre compte que le monde voluntiers mangeoit desdictes mesles, car elles estoient belles à l'œil et delicieuses au goust ; mais tout ainsi comme Noë, le sainct homme (auquel tant sommes obligez et tenuz de ce qu'il nous planta la vine, dont nous vient celle nectaricque, delicieuse, precieuse, celeste, joyeuse et deïficque liqueur qu'on nomme le piot), fut trompé en le beuvant, car il ignoroit la grande vertu et puissance d'icelluy, semblablement les hommes et femmes de celluy temps mangeoyent en grand plaisir de ce beau et gros fruict.

Mais accidens bien divers leurs en advindrent, car à tous survint au corps une enfleure très horrible, mais non à tous en un mesme lieu. Car aulcuns enfloyent par le ventre, et le ventre leur devenoit bossu comme une grosse tonne, desquelz est escript : " Ventrem omnipotentem ", lesquelz furent tous gens de bien et bon raillars, et de ceste race nasquit sainct Pansart et Mardy Gras.

Les aultres enfloyent par les espaules, et tant estoyent bossus qu'on les appelloit montiferes, comme porte montaignes, dont vous en voyez encores par le monde en divers sexes et dignités, et de ceste race yssit Esopet, duquel vous avez les beaulx faictz et dictz par escript.

Les aultres enfloyent en longueur, par le membre, qu'on nomme le laboureur de nature, en sorte qu'ilz le avoyent merveilleusement long, grand, gras, gros, vert et acresté à la mode antique, si bien qu'ilz s'en servoyent de ceinture, le redoublans à cinq ou à six foys par le corps ; et s'il advenoit qu'il feust en poinct et eust vent en pouppe, à les veoir eussiez dict que c'estoyent gens qui eussent leurs lances en l'arrest pour jouster à la quintaine. Et d'yceulx est perdue la race, ainsi comme disent les femmes, car elles lamentent continuellement qu'

Il n'en est plus de ces gros, etc.

vous sçavez la reste de la chanson.

Aultres croissoient en matiere de couilles si enormement que les troys emplissoient bien un muy. D'yceulx sont descendues les couilles de Lorraine, lesquelles jamays ne habitent en braguette : elles tombent au fond des chausses.

Aultres croyssoient par les jambes, et à les veoir eussiez dict que c'estoyent grues ou flammans, ou bien gens marchans sus eschasses, et les petits grimaulx les appellent en grammaire Jambus.

Es aultres tant croissoit le nez qu'il sembloit la fleute d'un alambic, tout diapré, tout estincelé de bubeletes, pullulant, purpuré, à pompettes, tout esmaillé, tout boutonné et brodé de gueules, et tel avez veu le chanoyne Panzoult et Piédeboys, medicin de Angiers ; de laquelle race peu furent qui aimassent la ptissane, mais tous furent amateurs de purée septembrale. Nason et Ovide en prindrent leur origine, et tous ceulx desquelz est escript : " Ne reminiscaris. "

Aultres croissoyent par les aureilles, lesquelles tant grandes avoyent que de l'une faisoyent pourpoint, chausses et sayon, de l'autre se couvroyent comme d'une cape à l'Espagnole, et dict on que en Bourbonnoys encores dure l'eraige, dont sont dictes aureilles de Bourbonnoys.

Les aultres croissoyent en long du corps. Et de ceulx là sont venuz les Geans,
Et par eulx Pantagruel ; Et le premier fut Chalbroth, Qui engendra Sarabroth, Qui engendra Faribroth, Qui engendra Hurtaly, qui fut beau mangeur de souppes et regna au temps du deluge, Qui engendra Nembroth, Qui engendra Athlas, qui avecques ses espaulles garda le ciel de tumber, Qui engendra Goliath, Qui engendra Eryx, lequel fut inventeur du jeu des gobeletz, Qui engendra Tite, Qui engendra Eryon, Qui engendra Polypheme, Qui engendra Cace, Qui engendra Etion, lequel premier eut la verolle pour n'avoir beu frayz en esté, comme tesmoigne Bartachim, Qui engendra Encelade, Qui engendra Cée, Qui engendra Typhoe, Qui engendra Aloe, Qui engendra Othe, Qui engendra Ægeon, Qui engendra Briaré, qui avoit cent mains, Qui engendra Porphirio, Qui engendra Adamastor, Qui engendra Antée, Qui engendra Agatho, Qui engendra Pore, contre lequel batailla Alexandre le Grand, Qui engendra Aranthas, Qui engendra Gabbara, qui premier inventa de boire d'autant, Qui engendra Goliath de Secundille, Qui engendra Offot, lequel eut terriblement beau nez à boyre au baril, Qui engendra Artachées, Qui engendra Oromedon, Qui engendra Gemmagog, qui fut inventeur des souliers à poulaine, Qui engendra Sisyphe, Qui engendra les Titanes, dont nasquit Hercules, Qui engendra Enay, qui fut très expert en matiere de oster les cerons des mains, Qui engendra Fierabras, lequel fut vaincu par Olivier, pair de France, compaignon de Roland, Qui engendra Morguan, lequel premier de ce monde joua aux dez avecques ses bezicles, Qui engendra Fracassus, duquel a escript Merlin Coccaie, Dont nasquit Ferragus, Qui engendra Happe mousche, qui premier inventa de fumer les langues de beuf à la cheminée, car auparavant le monde les saloit comme on faict les jambons, Qui engendra Bolivorax, Qui engendra Longys, Qui engendra Gayoffe, lequel avoit les couillons de peuple et le vit de cormier, Qui engendra Maschefain, Qui engendra Bruslefer, Qui engendra Engolevent, Qui engendra Galehault, lequel fut inventeur des flacons, Qui engendra Mirelangault, Qui engendra Galaffre, Qui engendra Falourdin, Qui engendra Roboastre, Qui engendra Sortibrant de Conimbres, Qui engendra Brushant de Mommiere, Qui engendra Bruyer, lequel fut vaincu par Ogier le Dannoys, pair de France, Qui engendra Mabrun, Qui engendra Foutasnlon, Qui engendra Hacqueebac, Qui engendra Vitdegrain, Qui engendra Grand gosier, Qui engendra Gargantua, Qui engendra le noble Pantagruel, mon maistre. J'entens bien que, lysans ce passaige, vous faictez en vous mesmes un doubte bien raisonnable et demandez comment est il possible que ainsi soit, veu que au temps du deluge tout le monde perit, fors Noë et sept personnes avecques luy dedans l'Arche, au nombre desquelz n'est mis ledict Hurtaly ?
La demande est bien faicte, sans doubte, et bien apparente ; mais la responce vous contentera, ou j'ay le sens mal gallefreté. Et, parce que n'estoys de ce temps là pour vous en dire à mon plaisir, je vous allegueray l'autorité des Massoretz, bons couillaux et beaux cornemuseurs Hebraïcques, lesquelz afferment que veritablement ledict Hurtaly n'estoit dedans l'Arche de Noë ; aussi n'y eust il peu entrer, car il estoit trop grand ; mais il estoit dessus à cheval, jambe de sà, jambe de là, comme sont les petitz enfans sus les chevaulx de boys et comme le gros Toreau de Berne, qui feut tué à Marignan, chevauchoyt pour sa monture un gros canon pevier ; c'est une beste de beau et joyeux amble, sans poinct de faulte. En icelle façon, saulva, après Dieu, ladicte Arche de periller, car il luy bailloit le bransle avecques les jambes, et du pied la tournoit où il vouloit, comme on faict du gouvernail d'une navire. Ceulx qui dedans estoient luy envoyoient vivres par une cheminée à suffisance, comme gens recongnoissans le bien qu'il leurs faisoit, et quelquefoys parlementoyent ensemble comme faisoit Icaromenippe à Jupiter, selon le raport de Lucian.

Avés vous bien le tout entendu ? Beuvez donc un bon coup sans eaue. Car, si ne le croiez, non foys je, fist elle.




Pantagruel est le premier livre de François Rabelais publié en 1532, et dont le titre complet est Les horribles et épouvantables faits et prouesses du très renommé Pantagruel Roi des Dipsodes, fils du Grand Géant Gargantua. Le personnage éponyme du livre, le géant Pantagruel, apparaît également dans Le Tiers Livre, Le Quart Livre et Le Cinquième Livre.

Devant le succès de Pantagruel, l’auteur signe en 1534 un deuxième roman, Gargantua. Il publie ces deux œuvres sous le pseudonyme d’Alcofribas Nasier (anagramme de François Rabelais)1.

Rabelais a mis tout son talent au service du rire et de l’ouverture d’esprit. Pantagruel, le fils de Gargantua et Badebec (qui trépasse en mettant Pantagruel au monde), est le héros, géant, de cette farce éclairée qui oppose le Moyen Âge obscurantiste et l’extension des savoirs de la Renaissance.

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Fantou
Fantou depuis quelques jours fouillait dans des vieux parchemins poussiéreux, elle éternuait à cause de la poussière qui venait chatouiller ses narines, mais curieuse de tout ce qui pouvait l'intéresser concernant le passé de Tonnerre, elle remuait infatigable tous ces parchemins, elle écrivait ensuite sur une liasse de parchemin reliés par ses soins et petit à petit cela prenait forme.
Quelques arrangements ici ou là, vérification de la bonne orthographe, de la concordance des documents entre eux et enfin son travail pouvait être présenté aux lecteurs tonnerrois qui viendraient à la bibliothèque.



Citation:
TONNERRE ! VOTRE VILLE ! SON HISTOIRE !

Géographie

Tonnerre se trouve située sur un axe routier reliant Troyes vers le nord, au nord-ouest Sens où se trouve la cathédrale et au sud-est Dijon la capitale. Au sud Cosne....

Histoire

Tonnerre apparaît à l’époque romaine sous le nom de Tornodurum.
Jadis, Tonnerre s’appelait Tornodurum, « forteresse » pour les Lingons, Les Lingons étaient des populations celtiques ayant constitué l'un des plus anciens peuples gaulois.
Tornodurum était la capitale du Pagus tornodorensis. Ici, sur la vallée de l’Armançon, s’est créé le Comté de Tonnerre, qui a servi de point de passage entre Paris et Dijon, à l’époque où le roi de France avait des visées sur le duché de Bourgogne.
Les étymologies de Tonnerre disent sur son nom viendrait, pour l’époque celte, de Torn, dérivant de l'appellation d’une obscure divinité locale ; d’autres la rapportent à Douros : forteresse, enfin une autre dénomination correspondrait à Dour en liaison avec un lieu près du torrent. Il est également possible que les trois solutions se rejoignent en une seule :
* Un lieu divinisé : on prétend en 1460 qu’une cavité contient armes et ornements, monnaies et bijoux liés au culte de divinités.
* La forteresse dominant Tonnerre se serait située sur les lieux « Mont Bellant » et « Vieux Châteaux » livrant de nombreux vestiges antiques.
* Quant à la « source divinisée », le vestige en est d’une évidence flagrante, puisqu’il s’agit de la Fosse Dionne.

Là où nous collectons l’eau qui sert à alimenter les Thermes de la Dionne de nos jours !!!

On sait qu’il existe quelque part des vestiges d’une nécropole qui daterait de l’âge de bronze et ceux d’un ancien village datant de l’âge de pierre, certains prétendent que cela se trouverait au lieu-dit les Petits Ovis… De même que dans un autre lieu-dit Terre de Vauplaine où il y aurait des inhumations et des incinérations… Ainsi qu’un établissement gallo-romain, mal connu et mal situé. Mais en 1460 nos archéologues n’ont pu mettre en évidence ces lieux dont ils disent connaître l’existence, peut-être leurs descendances le feront –elles un jour après bien des années de patientes recherches !

Lieux et monuments

La Fosse Dionne,

La source de la Fosse Dionne, située dans un quartier retiré de Tonnerre, dispense ses eaux à l'endroit sans doute le plus ancien de la cité. Elle sourd à l'aplomb d'un plateau rocheux nommé « les Vieux Châteaux », qui dût jadis abriter la vieille agglomération de « Tornodurum » dans une région de plateaux calcaires et secs.

C’est une source en résurgence de type vauclusien par rapport à la fontaine de Vaucluse dans le midi de la France qui a donné son nom à ce type de source souvent insondable et au débit important.
Elle fut aménagée en lavoir avec bassin circulaire. Cette curiosité est un bassin aux eaux vert émeraude, serti dans une galerie couverte de tuiles de Bourgogne. Le site était voué à une divinité antique d’où le nom « Divine », qui dériva en « Divona » « Divo La source de la Fosse Dionne, puis en « Dionne ». « Divona » est un toponyme gaulois exprimant l'idée de « source sacrée »,(Toponyme = nom de lieu)


L' Hôtel-Dieu,


Fondé par Marguerite de Bourgogne veuve de Charles d’Anjou, belle-sœur de Saint-Louis, en 1293 et construit en trois années seulement, est un des plus anciens et des plus vastes ensembles hospitaliers de la France médiévale. Ses dimensions sont importantes avec notamment une toiture d'une surface de 4500 m² (initialement recouverte de tuiles vernissées)

et une salle principale longue de 90 mètres pour une largeur de 18,2 mètres et une hauteur de 27 mètres. Le plafond est lambrissé et la gigantesque charpente est en forme de carène de vaisseau renversé.
L'hotel Dieu était un lieu d'accueil, d'assistance aux personnes qui étaient en difficulté. Il concerne toutes les personnes affaiblies par la vieillesse, la maladie, ou par différents handicaps. Les veuves, les orphelins, et les femmes enceintes étaient aussi secourus. On y accueillait aussi les pélerins qui passaient par Tonnerre pour se rendre à Saint Jacques de Compostelle.
Les pestiférés et les lépreux n'étaient pas acceptés ici mais dans d'autres lieux d'accueil...
Jusqu'à 40 malades pouvaient y être soignés.



On peut y voir : la chapelle avec le tombeau de Marguerite de Bourgogne sa fondatrice et bienfaitrice de Tonnerre.

L’église Saint-Pierre,

Avec sa façade de style baroque, l'église Saint-Pierre domine la ville et offre un beau panorama.


La construction de l'église Saint-Pierre a toujours été tributaire du système de défense du perron, cela explique l'orientation Nord-Est du chœur et l'entrée latérale de l'église.

A l'origine de cette église, il y avait une chapelle romane qui fut détruite en 1288 pour l'édification de nouvelles fortifications pour protéger la ville.
La chapelle Saint-Pierre, à sa création, dépendait de l'église Saint-Aignan.
Les premiers religieux de l'église venaient de la communauté de Chanoines de la chapelle Saint-Jean où ils étaient trop à l'étroit.

Ce fut seulement en 1223 qu'ils eurent la permission officielle d'y vaquer en habit colonial. L'année suivante, en 1224, Saint-Aignan et Saint-Pierre fusionnèrent :cela donna naissance à un collège de 21 chanoines constitués de 18 chanoines et de 3 dignitaires : le prévôt, le chantre et le trésorier.
Le curé était nommé par les moines de Molesmes.
En 1414, le titre curial fut transféré à Saint-Pierre, ainsi que le siège paroissial.

Personnalités liées à la commune

Jupiter (Antiquité)

Roi des dieux dans la Mythologie Antique latine ; on lui attribue la création de la ville de Tornodurum lorsque celui-ci abattit ses foudres sur la vallée égarée du « Pagus tornodorensis ». Devenue Tonnerre notre époque on raconte encore que l'emplacement exact de l'impact est symbolisé par la Fosse Dionne et son eau dite « divona » (divine en latin).

Marguerite de Bourgogne (1248-1308), retirée à Tonnerre, fondatrice de l'Hôtel-Dieu.



Marguerite de Bourgogne, née en 1248, fille du duc Eudes de Bourgogne, comte de Nevers, passa son enfance dans le couvent de Fontevrault, dirigé par une de ses aieule, réservé aux jeunes filles de sang royal. Ces dernières y apprenaient les principes de piété, de charité et d'amour pour les pauvres.
A la mort de son père, Marguerite de Bourgogne a hérité du comté de Tonnerre, qui jusqu'alors était toujours regroupé avec le comté D'Auxerre, hérité par sa soeur Alix...
Veuve, Marguerite de Bourgogne, s'installe dans son château de Monbellant, situé sur les hauteurs de Tonnerre. Elle était accompagnée de Marguerite de Beaumont, princesse d'Antoche et comtesse de Tripoli, et de Catherine de Courtenay, impératrice de Constantinople, petite fille de Charles d'Anjou issue de son premier mariage.
De son château, Marguerite, se rend compte de la faible capacité d'accueil pour les pélerins, les pauvres et les malades. Elle décide de financer la construction d'un Hotel Dieu.
Dans l'acte de fondation en 1292, elle détermine l'endroit du futur édifice et son fonctionnement. Elle abandonne ses biens à l'hôpital, s'occupe des malades, quitte son château et s'installe dans une modeste demeure à côté de l'Hotel Dieu pour y être présente tous les jours...


Sources de diverses origines dont le site de la ville de Tonnerre entre autres.
Texte et mise en forme de Fantou

Edité le 15 mars 1460

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