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[RP Très ouvert ]La bibliothèque de Tonnerre est ouverte !!!

Antoine_de_cosne
Antoine se rendait à la bibliothèque, lorsqu'il rencontra Gannier à l'entrée.
Il la salua et lui fit la bise, puis ils se séparèrent, elle allant au rayon Histoire, et lui vers les contes et légendes dont il savait Fantou férue.

Il l'écouta en silence conter les deux légendes concernant Tonnerre...

Bravo Fantou !
Que de recherches tu as du faire dans de vieux manuscrits pour nous dénicher ces deux belles histoires...qui contiennent peut-être un fond de vérité ?
Qu'en penses tu ?

_________________
Isora
Et bien Fantou c'était magnifique, je n'ai pas de mot pour le dire.

Extraordinaire, tu en as d'autres ?


Isora regardait Antoine et se dit qu'il avait raison, un fond de vérité,
oui cela était certain.
Antoine_de_cosne
Antoine sourit à Isora...

Hé bien en voilà une... dont j'ignore si elle est authentique...
Elle s'appelle "La légende du Chien de Montargis et Jugement de Dieu au XIVe siècle "





La légende du Chien de Montargis et Jugement de Dieu au XIVe siècle

Retranscrite par le bénédictin Bernard de Montfaucon, extraite du “Théâtre d’honneur et de chevalerie”, de La Colombière, tom. II, pag. 500, chap. XXIII.

« Il y avoit un gentilhomme, que quelques uns qualifient avoir été archer des gardes du roi Charles V, et que je crois devoir plutôt qualifier gentilhomme ordinaire, ou courtisan, pour ce que l’histoire latine, dont j’ai tiré ceci, le nomme Aulicus ; c’étoit, suivant quelques historiens, le chevalier Macaire, lequel étant envieux de la faveur que le roi portoit à un de ses compagnons, nommé Aubry de Montdidier, l’épia si souvent qu’enfin il l’attrapa dans la forêt de Bondy, accompagné seulement de son chien (que quelques historiens, et nommément le sieur d’Audiguier, disent avoir été un lévrier d’attache), et trouvant l’occasion favorable pour contenter sa malheureuse envie, le tua, et puis l’enterra dans la forêt, et se sauva après le coup, et revint à la cour tenir bonne mine.

Le chien, de son côté, ne bougea jamais de dessus la fosse où son maître avoit été mis, jusqu’à ce que la rage de la faim le contraignit de venir à Paris où le roi étoit, demander du pain aux amis de son feu maître, et puis tout incontinent s’en retournoit au lieu où le misérable assassin l’avoit enterré ; et continuant assez souvent cette façon de faire, quelques uns de ceux qui le virent aller et venir tout seul, hurlant et plaignant, et semblant, par des abois extraordinaires, vouloir découvrir sa douleur, et déclarer le malheur de son maître, le suivirent dans la forêt, et observant exactement tout ce qu’il faisoit, virent qu’il s’arrêtoit sur un lieu où la terre avoit été fraîchement remuée ; ce qui les ayant obligés d’y faire fouiller, ils y trouvèrent le corps mort, lequel ils honorèrent d’une plus digne sépulture, sans pouvoir découvrir l’auteur d’un si exécrable meurtre.

Comme donc ce pauvre chien étoit demeuré à quelqu’un des parents du défunt, et qu’il le suivoit, il aperçut fortuitement le meurtrier de son premier maître, et l’ayant choisi au milieu de tous les autres gentilshommes on archers, l’attaqua avec une grande violence, lui sauta un collet, et fit tout ce qu’il put pour le mordre et pour l’étrangler. On le bat, on le chasse ; il revient toujours ; et comme on l’empêche d’approcher, il se tourmente et aboie de loin, adressant les menaces du côté qu’il sent que s’est sauvé l’assassin. Et comme il continuoit ses assauts toutes les fois qu’il rencontroit cet homme, on commença de soupçonner quelque chose du fait, d’autant que ce pauvre chien n’en vouloit qu’au meurtrier, et ne cessoit de lui vouloir courir sus pour en tirer vengeance.

Le roi étant averti par quelques uns des siens de l’obstination du chien, qui avoit été reconnu appartenir au gentilhomme qu’on avoit trouvé enterré et meurtri misérablement, voulut voir les mouvements de cette pauvre bête : l’ayant donc fait venir devant lui, il commanda que le gentilhomme soupçonné se cachât au milieu de tous les assistants qui étoient en grand nombre. Alors le chien, avec sa furie accoutumée, alla choisir son homme entre tous les autres ; et comme s’il se fût senti assisté de la présence du roi, il se jeta plus furieusement sur lui, et par un pitoyable aboi, il sembloit crier vengeance, et demander justice à ce sage prince.

Il l’obtint aussi ; car ce cas ayant paru merveilleux et étrange, joint avec quelques autres indices, le roi fit venir devant soi le gentilhomme, et l’interrogea et pressa assez publiquement pour apprendre la vérité de ce que le bruit commun, et les attaques et aboiements de ce chien (qui étoient comme autant d’accusations) lui mettoient sus ; mais la honte et la crainte de mourir par un supplice honteux, rendirent tellement obstiné et ferme le criminel dans la négative, qu’enfin le roi fut contraint d’ordonner que la plainte du chien et la négative du gentilhomme se termineroient par un combat singulier entre eux deux, par le moyen duquel Dieu permettrait que la vérité fût reconnue.

Ensuite de quoi, ils furent tous deux mis dans le camp, comme deux champions, en présence du roi et de toute la cour : le gentilhomme armé d’un gros et pesant bâton, et le chien avec ses armes naturelles, ayant seulement un tonneau percé pour sa retraite, pour faire ses relancements. Aussitôt que le chien fut lâché, il n’attendit pas que son ennemi vînt à lui ; il savoit que c’étoit au demandeur d’attaquer ; mais le bâton du gentilhomme étoit assez fort pour l’assommer d’un seul coup, ce qui l’obligea à courir çà et là à l’entour de lui, pour en éviter la pesante chute.

Mais enfin tournant tantôt d’un côté, tantôt de l’autre, il prit si bien son temps, que finalement il se jeta d’un plein saut à la gorge de son ennemi, et s’y attacha si bien qu’il le renversa parmi le camp, et le contraignit à crier miséricorde, et supplier le roi qu’on lui ôtât cette bête, et qu’il diroit tout. Sur quoi les escortes du camp retirèrent le chien, et les juges s’étant approchés par le commandement du roi, il confessa devant tous qu’il avoit tué son compagnon, sans qu’il y eût personne qui l’eût pu voir que ce chien, duquel il se confessoit vaincu… »

L’histoire de ce chien, outre les honorables vestiges peintes de sa victoire qui paroissent encore à Montargis, a été recommandée à la postérité par plusieurs auteurs, et singulièrement par Julius Scaliger, en son livre contre Cardan. J’oubliois de dire que le combat fut fait dans l’île Notre-Dame. Ce duel, ajoute Monfaucon, se fit l’an 1371. Le meurtrier étoit réellement le chevalier Macaire, et la victime s’appeloit Aubry de Montdidier. Macaire fut envoyé au gibet, suivant des mémoires envoyés de Montargis. »

_________________
Camille_parker
Gannier était passé vite fait à la bibliothèque.Elle y trouva Antoine qui racontait
Citation:
La légende du Chien de Montargis et Jugement de Dieu au XIVe siècle
Aussi l'écouta t'elle avec beaucoup d'attention.A la fin , lorsqu'Antoine eut terminé, Gannier sourit. J'aime entendre raconter les légendes.Et celle-ci, m'a bien plu.Puis regardant l'heure, elle sortit.Elle avait encore bien à faire.Je repasserais ce week-end.
Antoine_de_cosne
Tu me vois fort heureux que la légende du chien de Montargis et du Jugement de Dieu t'ai plu ma chère Gannier !

Voici celle de la Reine Berthe au grand pied, épouse de Pépin le bref et mère du grand Charlemagne à qui il arriva une bien méchante aventure que je vais vous conter...






Lorsque Pépin le Bref décida de se marier, ses conseillers partirent en quête d'une fiancée de bonne noblesse dans divers pays. Mais le roi ne parvenait pas à faire son choix. Jusqu'à ce qu'un trouvère qui avait parcouru une bonne partie du monde vînt lui chanter la beauté de Berthe, fille du roi de Hongrie, aussi intelligente que fine et sage. Elle n'avait qu'un seul défaut : l'un de ses pieds était trop grand.

«Les pieds restent cachés sous les jupes», se dit le roi. «Qu'on amène donc Berthe à Paris! »




Pépin fit alors charger trente chevaux d'or et d'argent, équipa une douzaine de chevaliers le plus richement du monde, et la troupe prit le chemin de la Hongrie. La belle Berthe n'était pas joyeuse après avoir donné son consentement, quand il lui fallut quitter son pays natal et sa famille. Mais ses parents lui dirent pour la réconforter.

«C'est dans la douce France que tu t'en vas, ma chérie! Où trouverais-tu plus beau pays au monde? Nous ne t'oublierons pas, sois-en sûre! »


Et Berthe s'en alla donc vers la France. En route, son cortège fit une halte chez le duc de Mayence, qui s'étonna fort en voyant la princesse Berthe. Ce duc avait une fille, Alista, qui ressemblait à Berthe comme une soeur. Sauf les pieds, qu'elle avait justement très petits, comme des pieds de fillette. Il ne fut donc pas étonnant que les deux demoiselles se prissent vite d'amitié l'une pour l'autre. Berthe était si enchantée de sa nouvelle amie qu'elle proposa d'en faire sa suivante, et de l'emmener avec elle en France.

Lorsque tout le monde arriva à Paris, la princesse hongroise était si lasse de son long voyage qu'elle fit cette proposition à sa nouvelle amie

«Chère Alista, je t'en prie, remplace-moi ce soir. Que l'on te présente au roi à ma place. Cela ne durera pas longtemps, et de toute façon les gens n'y verront rien. Nous nous ressemblons tellement! »

Alista accepta très volontiers : elle se revêtit de l'une des plus belles robes de la princesse hongroise et se rendit à la salle de réception pour la cérémonie de la présentation. Seulement, cela lui plut très fort de se trouver ainsi auprès du roi! Alors elle décida de remplacer sa maîtresse pour toujours.

Alista paya - très cher - deux serviteurs, qui enlevèrent Berthe et l'emmenèrent en secret dans la forêt la plus profonde. Là, ils avaient ordre de la tuer. Mais ils n'en eurent pas le coeur, ils hésitèrent devant tant de beauté. Ils l'abandonnèrent donc à son sort, et s'en retournèrent à Paris. La pauvre Berthe erra longtemps dans la forêt obscure, elle se déchirait les jambes dans les fourrés épineux, dormait à même le sol nu et se nourrissait de fraises et de framboises. Jusqu'à ce qu'un jour, elle débouchât en une prairie où elle vit une petite chaumière. C'était là que vivait le charbonnier Simon, avec sa femme et ses deux filles. Berthe vécut neuf ans et demi dans la cabane du charbonnier, et jamais elle ne trahit sa véritable identité.

La reine de Hongrie Blanchefleur n'oubliait pas sa fille. Dès qu'elle en avait l'occasion, elle envoyait des messages en terre de France, et était fortement inquiète de ne recevoir de sa fille que de très brèves informations. On peut comprendre qu'Alista n'adressait à la cour de Hongrie que des mots très prudents. Aussi, quand la reine de Hongrie invita sa fille à venir la voir en son pays, Alista lui répondit qu'elle ne pouvait faire le voyage, étant malade. Cela décida la reine de Hongrie

«Je vais aller voir Berthe en France! »


Ce fut en vain que le roi son époux tenta de la dissuader d'entreprendre un si long et si pénible voyage.

«Si Berthe a supporté ce voyage, je le supporterai bien aussi, moi!»

déclara-t-elle. Et elle se mit en route.

En apprenant cela, Alista eut grand-peur. Elle se mit vite au lit, en se déclarant malade. Ce fut ainsi que la reine de Hongrie trouva celle qu'elle croyait être sa fille, au lit dans une chambre obscure, aux rideaux tirés.

La reine se jeta sur la fausse Berthe dans son lit, et se mit à caresser sa fille comme un bébé. Ce fut alors qu'elle remarqua que celle qui était dans le lit avait bien le même visage que Berthe, mais avait des petits pieds : tous deux semblables.

«Tu n'es pas ma fille!»

s'exclama la reine. Et elle se hâta d'aller raconter au roi cette nouvelle stupéfiante.

Le roi Pépin le Bref se fâcha très fort. Il fit venir Alista devant lui, et elle, tout en pleurs, avoua tout. Ensuite le roi entendit les deux serviteurs qui avaient été chargés de l'horrible besogne, et eux aussi confessèrent tout. Ils menèrent le roi jusqu'à l'endroit de la forêt où ils avaient abandonné la malheureuse princesse hongroise.

Le roi fit rechercher Berthe, et il chercha lui même, dans toutes les directions. Il commençait à se faire à l'idée qu'elle avait dû périr dans la forêt, quand il parvint lui aussi à la chaumière du charbonnier. Là, devant la maisonnette, il vit une très belle jeune femme qui rapportait une cruche d'eau de la fontaine. Et il remarqua aussi que l'un de ses pieds était chaussé d'un très grand sabot.

Pépin l'interpella

«Dites-moi qui vous êtes! Vous devez me suivre, je suis le roi de France!»

Berthe, effrayée, répondit

«Ah, Sire, ne me faites pas de mal! Je suis la reine de France, la fille du roi de Hongrie, l'épouse de Pépin!»

«Et Pépin, c'est moi!»

s'exclama le roi, tout heureux. Et il prit Berthe sur son cheval. Tout se termina très bien. Le roi fut miséricordieux, car Berthe au grand pied et aussi au grand coeur, plaida en faveur de tous. Sauf d'Alista, qui fut honteusement chassée de Paris. Les deux serviteurs reçurent une bonne volée de coups de bâton, mais ensuite le roi les récompensa richement parce qu'ils n'avaient pas tué Berthe, comme ils en avaient reçu l'ordre. Le charbonnier Simon, qui ne parvenait pas à croire qu'il avait hébergé chez lui durant dix ans la reine de France, fut élevé au rang de chevalier, et reçut comme armoiries une fleur d'or sur champ d'azur.
La reine de Hongrie pleurait, puis riait, et se réjouissait fort de n'avoir pas écouté les conseils de son époux, qui ne voulait pas la laisser aller en France. Qui sait comment tout cela aurait fini, si elle ne s'était pas décidée à ce voyage!

«Mais si vous n'aviez pas retrouvé Berthe»,

disait-elle au roi Pépin,
«je vous jure que de mes propres mains je vous aurais raccourci d'une tête!»

Peu de temps après les retrouvailles, on célébra de façon grandiose, pour la deuxième fois, le mariage de Pépin le Bref, mais cette fois avec la véritable Berthe, fille du roi de Hongrie. Et les époux royaux vécurent ensemble de longues années heureuses, et ils régnèrent avec une grande sagesse sur le doux pays de France.


Berthe ou Bertrade, dite au grand pied était la fille de Caribert II (Charibert), comte de Laon et de Gisèle d'Aquitaine, Son mariage avec Pépin est daté de 743-744. Reine de France, elle est la mère de l'empreur Charlemagne et de son frère Carloman. Elle mourut le 12 juin 783 à Choisy-au-Bac (près de Compiègne, Oise) et sa dépouille fut inhumée en l’église de l’abbaye royale de Saint-Denis.

_________________
Antoine_de_cosne
Je vous propose aujourd'hui le plus poètique des textes de l'Ancien Testament chrétien et du Tanakh juif, sous forme de dialogue entre un homme et une femme, le Cantique des cantiques :





Cantique des cantiques 1

1.’’Cantique des cantiques, de Salomon.’’


2.Qu’il me baise des baisers de sa bouche !
Car ton amour vaut mieux que le vin,
3.tes parfums ont une odeur suave ;
ton nom est un parfum qui se répand ;
c’est pourquoi les jeunes filles t’aiment.


4.Entraîne-moi après toi !
Nous courrons !
Le roi m’introduit dans ses appartements...
Nous nous égaierons, nous nous réjouirons à cause de toi ;
nous célébrerons ton amour plus que le vin.
C’est avec raison que l’on t’aime.


5.Je suis noire, mais je suis belle, filles de Jérusalem,
comme les tentes de Kédar, comme les pavillons de Salomon.
6.Ne prenez pas garde à mon teint noir :
C’est le soleil qui m’a brûlée.
Les fils de ma mère se sont irrités contre moi,
ils m’ont faite gardienne des vignes.
Ma vigne, à moi, je ne l’ai pas gardée.


7.Dis-moi, ô toi que mon cœur aime,
où tu fais paître tes brebis,
où tu les fais reposer à midi ;
car pourquoi serais-je comme une égarée
près des troupeaux de tes compagnons ?


8.Si tu ne le sais pas, ô la plus belle des femmes,
sors sur les traces des brebis,
et fais paître tes chevreaux
près des demeures des bergers.


9.À ma jument qu’on attelle aux chars de Pharaon
je te compare, ô mon amie.
10.Tes joues sont belles au milieu des colliers,
ton cou est beau au milieu des rangées de perles.
11.Nous te ferons des colliers d’or,
avec des points d’argent.


12.- Tandis que le roi est dans son entourage,
mon nard exhale son parfum.
13.Mon bien-aimé est pour moi un bouquet de myrrhe,
qui repose entre mes seins.
14.Mon bien-aimé est pour moi une grappe de troëne
des vignes d’En-Guédi.


15.- Que tu es belle, mon amie, que tu es belle !
Tes yeux sont des colombes.


16.- Que tu es beau, mon bien-aimé, que tu es aimable !
Notre lit, c’est la verdure.


17.- Les solives de nos maisons sont des cèdres,
nos lambris sont des cyprès.

Cantique des cantiques 2

1.- Je suis un narcisse de Saron,
un lis des vallées.
2.- Comme un lis au milieu des épines,
telle est mon amie parmi les jeunes filles.


3.- Comme un pommier au milieu des arbres de la forêt,
tel est mon bien-aimé parmi les jeunes hommes.
J’ai désiré m’asseoir à son ombre,
et son fruit est doux à mon palais.
4.Il m’a fait entrer dans la maison du vin ;
et la bannière qu’il déploie sur moi, c’est l’amour.
5.Soutenez-moi avec des gâteaux de raisins,
fortifiez-moi avec des pommes ;
car je suis malade d’amour.


6.Que sa main gauche soit sous ma tête,
et que sa droite m’embrasse !


7.- Je vous en conjure, filles de Jérusalem,
par les gazelles et les biches des champs,
ne réveillez pas, ne réveillez pas l’amour,
avant qu’elle le veuille.


8.C’est la voix de mon bien-aimé !
Le voici, il vient,
sautant sur les montagnes,
bondissant sur les collines.
9.Mon bien-aimé est semblable à la gazelle
ou au faon des biches.

Le voici, il est derrière notre mur,
il regarde par la fenêtre,
il regarde par le treillis.


10.Mon bien-aimé parle et me dit :
Lève-toi, mon amie, ma belle, et viens !
11.Car voici, l’hiver est passé ;
la pluie a cessé, elle s’en est allée.
12.Les fleurs paraissent sur la terre,
le temps de chanter est arrivé,
et la voix de la tourterelle se fait entendre dans nos campagnes.
13.Le figuier embaume ses fruits,
et les vignes en fleur exhalent leur parfum.
Lève-toi, mon amie, ma belle, et viens !


14.Ma colombe, qui te tiens dans les fentes du rocher,
qui te caches dans les parois escarpées,
fais-moi voir ta figure,
fais-moi entendre ta voix ;
car ta voix est douce, et ta figure est agréable.


15.Prenez-nous les renards,
les petits renards qui ravagent les vignes ;
car nos vignes sont en fleur.


16.Mon bien-aimé est à moi, et je suis à lui ;
il fait paître son troupeau parmi les lis.


17.Avant que le jour se rafraîchisse,
et que les ombres fuient,
reviens !... sois semblable, mon bien-aimé,
à la gazelle ou au faon des biches,
sur les montagnes qui nous séparent.

Cantique des cantiques 3

1.Sur ma couche, pendant les nuits,
j’ai cherché celui que mon cœur aime ;
je l’ai cherché, et je ne l’ai point trouvé...
2.Je me lèverai, et je ferai le tour de la ville,
dans les rues et sur les places ;
je chercherai celui que mon cœur aime...
Je l’ai cherché, et je ne l’ai point trouvé.


3.Les gardes qui font la ronde dans la ville m’ont rencontrée :
Avez-vous vu celui que mon cœur aime ?


4.À peine les avais-je passés,
que j’ai trouvé celui que mon cœur aime ;
je l’ai saisi, et je ne l’ai point lâché
jusqu’à ce que je l’aie amené dans la maison de ma mère,
dans la chambre de celle qui m’a conçue.


5.Je vous en conjure, filles de Jérusalem,
par les gazelles et les biches des champs,
ne réveillez pas, ne réveillez pas l’amour,
avant qu’elle le veuille.


6.Qui est celle qui monte du désert,
comme des colonnes de fumée,
au milieu des vapeurs de myrrhe et d’encens
et de tous les aromates des marchands ?


7.Voici la litière de Salomon,
et autour d’elle soixante vaillants hommes,
des plus vaillants d’Israël.
8.Tous sont armés de l’épée,
sont exercés au combat ;
chacun porte l’épée sur sa hanche,
en vue des alarmes nocturnes.


9.Le roi Salomon s’est fait une litière
de bois du Liban.
10.Il en a fait les colonnes d’argent,
le dossier d’or,
le siège de pourpre ;
au milieu est une broderie, œuvre d’amour
des filles de Jérusalem.


11.Sortez, filles de Sion, regardez
le roi Salomon,
avec la couronne dont sa mère l’a couronné
le jour de ses fiançailles,
le jour de la joie de son cœur.

Cantique des cantiques 4

1.Que tu es belle, mon amie, que tu es belle !
Tes yeux sont des colombes,
derrière ton voile.
Tes cheveux sont comme un troupeau de chèvres,
suspendues aux flancs de la montagne de Galaad.
2.Tes dents sont comme un troupeau de brebis tondues,
qui remontent de l’abreuvoir ;
toutes portent des jumeaux,
aucune d’elles n’est stérile.
3.Tes lèvres sont comme un fil cramoisi,
et ta bouche est charmante ;
ta joue est comme une moitié de grenade,
derrière ton voile.
4.Ton cou est comme la tour de David,
bâtie pour être un arsenal ;
mille boucliers y sont suspendus,
tous les boucliers des héros.
5.Tes deux seins sont comme deux faons,
comme les jumeaux d’une gazelle,
qui paissent au milieu des lis.


6.Avant que le jour se rafraîchisse,
et que les ombres fuient,
j’irai à la montagne de la myrrhe
et à la colline de l’encens.


7.Tu es toute belle, mon amie,
et il n’y a point en toi de défaut.


8.Viens avec moi du Liban, ma fiancée,
viens avec moi du Liban !
Regarde du sommet de l’Amana,
du sommet du Senir et de l’Hermon,
des tanières des lions,
des montagnes des léopards.


9.Tu me ravis le cœur, ma sœur, ma fiancée,
tu me ravis le cœur par l’un de tes regards,
par l’un des colliers de ton cou.
10.Que de charmes dans ton amour, ma sœur, ma fiancée !
Comme ton amour vaut mieux que le vin,
et combien tes parfums sont plus suaves que tous les aromates !
11.Tes lèvres distillent le miel, ma fiancée ;
il y a sous ta langue du miel et du lait,
et l’odeur de tes vêtements est comme l’odeur du Liban.


12.Tu es un jardin fermé, ma sœur, ma fiancée,
une source fermée, une fontaine scellée.
13.Tes jets forment un jardin, où sont des grenadiers,
avec les fruits les plus excellents,
les troënes avec le nard ;
14.Le nard et le safran, le roseau aromatique et le cinnamome,
avec tous les arbres qui donnent l’encens ;
la myrrhe et l’aloès,
avec tous les principaux aromates ;
15.Une fontaine des jardins,
une source d’eaux vives,
des ruisseaux du Liban.


16.Lève-toi, aquilon ! viens, autan !
Soufflez sur mon jardin, et que les parfums s’en exhalent !
Que mon bien-aimé entre dans son jardin,
et qu’il mange de ses fruits excellents !

Cantique des cantiques 5

1.J’entre dans mon jardin, ma sœur, ma fiancée ;
je cueille ma myrrhe avec mes aromates,
je mange mon rayon de miel avec mon miel,
je bois mon vin avec mon lait...

Mangez, amis, buvez, enivrez-vous d’amour !


2.J’étais endormie, mais mon cœur veillait...
C’est la voix de mon bien-aimé, qui frappe :
Ouvre-moi, ma sœur, mon amie,
ma colombe, ma parfaite !
Car ma tête est couverte de rosée,
mes boucles sont pleines des gouttes de la nuit.


3.- J’ai ôté ma tunique ; comment la remettrais-je ?
J’ai lavé mes pieds ; comment les salirais-je ?
4.Mon bien-aimé a passé la main par la fenêtre,
et mes entrailles se sont émues pour lui.
5.Je me suis levée pour ouvrir à mon bien-aimé ;
et de mes mains a dégoutté la myrrhe,
de mes doigts, la myrrhe répandue
sur la poignée du verrou.


6.J’ai ouvert à mon bien-aimé ;
mais mon bien-aimé s’en était allé, il avait disparu.
J’étais hors de moi, quand il me parlait.
Je l’ai cherché, et je ne l’ai point trouvé ;
je l’ai appelé, et il ne m’a point répondu.
7.Les gardes qui font la ronde dans la ville m’ont rencontrée ;
ils m’ont frappée, ils m’ont blessée ;
ils m’ont enlevé mon voile, les gardes des murs.


8.Je vous en conjure, filles de Jérusalem,
si vous trouvez mon bien-aimé,
que lui direz-vous ?...
Que je suis malade d’amour.


9.Qu’a ton bien-aimé de plus qu’un autre,
ô la plus belle des femmes ?
Qu’a ton bien-aimé de plus qu’un autre,
pour que tu nous conjures ainsi ?


10.Mon bien-aimé est blanc et vermeil ;
il se distingue entre dix mille.
11.Sa tête est de l’or pur ;
ses boucles sont flottantes,
noires comme le corbeau.
12.Ses yeux sont comme des colombes au bord des ruisseaux,
se baignant dans le lait,
reposant au sein de l’abondance.
13.Ses joues sont comme un parterre d’aromates,
une couche de plantes odorantes ;
ses lèvres sont des lis,
d’où découle la myrrhe.
14.Ses mains sont des anneaux d’or,
garnis de chrysolithes ;
son corps est de l’ivoire poli,
couvert de saphirs ;
15.Ses jambes sont des colonnes de marbre blanc,
posées sur des bases d’or pur.
Son aspect est comme le Liban,
distingué comme les cèdres.
16.Son palais n’est que douceur,
et toute sa personne est pleine de charme.
Tel est mon bien-aimé, tel est mon ami,
filles de Jérusalem !

Cantique des cantiques 6

1.Où est allé ton bien-aimé,
ô la plus belle des femmes ?
De quel côté ton bien-aimé s’est-il dirigé ?
Nous le chercherons avec toi.


2.Mon bien-aimé est descendu à son jardin,
au parterre d’aromates,
pour faire paître son troupeau dans les jardins,
et pour cueillir des lis.
3.Je suis à mon bien-aimé, et mon bien-aimé est à moi ;
il fait paître son troupeau parmi les lis.


4.Tu es belle, mon amie, comme Thirtsa,
agréable comme Jérusalem,
mais terrible comme des troupes sous leurs bannières.
5.Détourne de moi tes yeux, car ils me troublent.
Tes cheveux sont comme un troupeau de chèvres,
suspendues aux flancs de Galaad.
6.Tes dents sont comme un troupeau de brebis,
qui remontent de l’abreuvoir ;
toutes portent des jumeaux,
aucune d’elles n’est stérile.
7.Ta joue est comme une moitié de grenade,
derrière ton voile...


8.Il y a soixante reines, quatre-vingts concubines,
et des jeunes filles sans nombre.
9.Une seule est ma colombe, ma parfaite ;
elle est l’unique de sa mère,
la préférée de celle qui lui donna le jour.
Les jeunes filles la voient, et la disent heureuse ;
les reines et les concubines aussi, et elles la louent.
10.Qui est celle qui apparaît comme l’aurore,
belle comme la lune, pure comme le soleil,
mais terrible comme des troupes sous leurs bannières ?


11.Je suis descendue au jardin des noyers,
pour voir la verdure de la vallée,
pour voir si la vigne pousse,
si les grenadiers fleurissent.
12.Je ne sais, mais mon désir m’a rendue semblable
aux chars de mon noble peuple.

Cantique des cantiques 7

1.Reviens, reviens, Sulamithe !
Reviens, reviens, afin que nous te regardions.
Qu’avez-vous à regarder la Sulamithe
comme une danse de deux chœurs ?


2.Que tes pieds sont beaux dans ta chaussure, fille de prince !
Les contours de ta hanche sont comme des colliers,
œuvre des mains d’un artiste.
3.Ton sein est une coupe arrondie,
Où le vin parfumé ne manque pas ;
ton corps est un tas de froment,
entouré de lis.
4.Tes deux seins sont comme deux faons,
comme les jumeaux d’une gazelle.
5.Ton cou est comme une tour d’ivoire ;
tes yeux sont comme les étangs de Hesbon,
près de la porte de Bath-Rabbim ;
ton nez est comme la tour du Liban,
qui regarde du côté de Damas.
6.Ta tête est élevée comme le Carmel,
et les cheveux de ta tête sont comme la pourpre ;
un roi est enchaîné par des boucles !...


7.Que tu es belle, que tu es agréable,
ô mon amour, au milieu des délices !
8.Ta taille ressemble au palmier,
et tes seins à des grappes.
9.Je me dis : Je monterai sur le palmier,
j’en saisirai les rameaux !
Que tes seins soient comme les grappes de la vigne,
le parfum de ton souffle comme celui des pommes,
10.et ta bouche comme un vin excellent,...

Qui coule aisément pour mon bien-aimé,
et glisse sur les lèvres de ceux qui s’endorment !
11.Je suis à mon bien-aimé,
et ses désirs se portent vers moi.


12.Viens, mon bien-aimé, sortons dans les champs,
demeurons dans les villages !
13.Dès le matin nous irons aux vignes,
nous verrons si la vigne pousse, si la fleur s’ouvre,
si les grenadiers fleurissent.
Là je te donnerai mon amour.
14.Les mandragores répandent leur parfum,
et nous avons à nos portes tous les meilleurs fruits,
nouveaux et anciens :
Mon bien-aimé, je les ai gardés pour toi.

Cantique des cantiques 8

1.Oh ! que n’es-tu mon frère,
allaité des mamelles de ma mère !
Je te rencontrerais dehors, je t’embrasserais,
et l’on ne me mépriserait pas.
2.Je veux te conduire, t’amener à la maison de ma mère ;
tu me donneras tes instructions,
et je te ferai boire du vin parfumé,
du moût de mes grenades.


3.Que sa main gauche soit sous ma tête,
et que sa droite m’embrasse !


4.Je vous en conjure, filles de Jérusalem,
ne réveillez pas, ne réveillez pas l’amour,
avant qu’elle le veuille.


5.Qui est celle qui monte du désert,
appuyée sur son bien-aimé ?

Je t’ai réveillée sous le pommier ;
là ta mère t’a enfantée,
c’est là qu’elle t’a enfantée, qu’elle t’a donné le jour.


6.Mets-moi comme un sceau sur ton cœur,
comme un sceau sur ton bras ;
car l’amour est fort comme la mort,
la jalousie est inflexible comme le séjour des morts ;
ses ardeurs sont des ardeurs de feu,
une flamme de l’Éternel.
7.Les grandes eaux ne peuvent éteindre l’amour,
et les fleuves ne le submergeraient pas ;
quand un homme offrirait tous les biens de sa maison contre l’amour,
il ne s’attirerait que le mépris.


8.Nous avons une petite sœur, qui n’a point encore de mamelles ; que ferons-nous de notre sœur, le jour où on la recherchera ?
9.- Si elle est un mur, nous bâtirons sur elle des créneaux d’argent ; si elle est une porte, nous la fermerons avec une planche de cèdre.
10.- Je suis un mur, et mes seins sont comme des tours ; j’ai été à ses yeux comme celle qui trouve la paix.


11.Salomon avait une vigne à Baal-Hamon ; il remit la vigne à des gardiens ; chacun apportait pour son fruit mille sicles d’argent.
12.Ma vigne, qui est à moi, je la garde. À toi, Salomon, les mille sicles, et deux cents à ceux qui gardent le fruit !


13.Habitante des jardins ! Des amis prêtent l’oreille à ta voix. Daigne me la faire entendre !
14.Fuis, mon bien-aimé !
Sois semblable à la gazelle
ou au faon des biches,
sur les montagnes des aromates !


Antoine quitta la bibliothèque songeur, pensant à celle dont il avait demandé la main hier... et qu' il n'aurait point bien que l'espoir ne puisse le quitter...
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Camille_parker
Gannier était entrée dans la bibliothèque.Elle lu Berthe aux grands pieds.Ah! que de mésaventures pour cette pauvre Berthe.Heureusement, ça se termine toujours bien.Puis elle lu le Cantique des Cantiques.Là, tout dépendait de la personne qui le lisait, et de son avançé spirituelle.Ce pouvait être aussi un dialogue entre l'âme et Dieu sur l'union mystique.Gannier se mit à sourire songeuse à son tour lorsqu'elle quitta les lieux.
Fantou
Fantou avait vu qu'un grand nettoyage avait été fait par ce cher Antoine, homme infatigable et de passion. Points communs qu'ils avaient pour les beaux textes et les bons auteurs ou rimeurs.

Aujourd'hui elle arrivait avec un texte qu'elle avait écrit elle-même après avoir fait des recherches dans plusieurs documents dessiminés sur plusieurs étagères de la bibliothèque, car il ne faut pas croire qu'elle découpe des petits bouts de parchemins qu'elle met bout à bout et non elle collecte des informations et fait sa propre mise en page !!!! Mine de rien elle fait un vrai travail cette folle de Fantou !!!!
Aujourd'hui elle va présenter un exposé sur les troubadours qui nous enchantent de leurs chants et musiques !!!!





Je viens aujourd’hui évoquer le mot « troubadour » qui suggère immédiatement le musicien itinérant, le luth sur l’épaule, voyageant de château en château, pour y chanter ses romances.
La réalité est toute autre …
On parle de troubadour pour les musiciens en langue d’oc, au Sud du royaume et on parle de « Trouvères » pour ceux qui s’expriment en langue d’oil au nord du royaume.

Tout d’abord le terme occitan trobador (troubadour) désigne, la personne qui
troba, qui trouve, c’est-à-dire qui invente des oeuvres poétiques portées par des mélodies. Le
troubadour est donc à la fois auteur et compositeur de pièces qu’il interprète lui-même devant
ses amis, dans le cadre de la cour à laquelle il est attaché ou invité, la « performance » pouvant être également assurée par un autre troubadour, plus rarement par un jongleur.

Trobar, trobador, dérivent de tropare et tropatore, formes elles-mêmes
issues du mot latin tropus qui signifie « trope », pièce composée pour enrichir la liturgie,
notamment en Aquitaine, la région où sont apparus les premiers troubadours.
Cette parenté sémantique révèle sans doute une parenté musicale, d’autant que des rapports de similitude ont pu être relevés entre les mélodies issues des monastères et celles issues des châteaux.
Certes, les mélodies des troubadours ne sont pas sans rapport avec celles du plain-chant
(chant liturgique catholique).
Cependant, des différences sensibles distinguent les deux répertoires, tant dans leur fonction que dans leur écriture : les chants des troubadours sont exclusivement (sauf de rares exceptions) profanes tandis que le plain-chant célèbre la louange de Dieu, dans une relation entre l’humanité et le monde divin.

La production des troubadours est ponctuelle, limitée dans le temps. On connaît l’auteur de telle ou telle chanson et l’on sait qu’il l’a composée à une occasion précise.
Les mélodies du plain-chant, quant à elles, s’étendent sur plusieurs siècles. Elles restent anonymes et ne sont jamais l’expression de sentiments personnels ou d’une subjectivité et elles sont encore pour certaines chantées de nos jours.

Les XIIe et XIIIe siècles, qui ont vu naître quelque quatre cent soixante troubadours, en comptant les trobairitz, qui sont des femmes cultivant le trobar, cette longue période a été considérée comme l’âge d’or du lyrisme occitant.
Il nous reste quelque deux mille cinq cents poèmes composés par les troubadours mais seulement, hélas, deux cent soixante mélodies, soit un dixième de leurs oeuvres, mélodies essentiellement contenues dans quatre grands recueils manuscrits dits chansonniers.
Ces chants composés en langue d’oc ont suscité une rupture linguistique par l’abandon du latin au profit de la langue vulgaire et ont ainsi doté les laïcs de modes d’expressions qui leur étaient propres.
De nombreux troubadours appartiennent à la noblesse, ils peuvent être pourvus de titres ou de fiefs et de biens, quelques-uns sont issus du clergé et n’ont pas de biens. Ils trouvent des protecteurs dans la noblesse. Un petit nombre d’entre eux sont des bourgeois, des
Commerçants.


L’Amour serait, dit-on, une invention du XIIe siècle !!!!!!....…
La littérature des siècles précédents évoque surtout des hauts faits d’armes Chanson de geste et les voix qui s’y expriment élèvent leurs chants vers Dieu.
Vers 1150 dans ce monde imprégné de christianisme, quelques poètes-musiciens du sud de la France chantent un amour plus terrestre adressé aux femmes les plus en vue de la société.
La fin’amor (expression intraduisible définissant l’amour parfait auquel le troubadour
consacre la plupart de ses chants), est l’expression de l’infini du désir… Amour à la fois sublimé et courtois.
Il s’adresse à une dame d’un rang ou d’un lignage le plus souvent supérieur et, le plus souvent également mariée, la domna, soit la femme du maître, d’une beauté lumineuse, que ses vertus achèvent de rendre inaccessible. Fondant l’imaginaire de l’amour sur la structure politique de la féodalité, l’amant prend une attitude de soumission vassalique à l’égard de la dame et s’engage à la servir lors d’une cérémonie d’ommatge (hommage).
La dame, tel le suzerain, doit récompenser son chevalier et lui accorder sa merci (sa pitié). Si elle l’agrée, il la sert, pour la vie et pour la mort, devenu son homme comme le vassal est soumis pour la vie et pour la mort au chevalier auquel il a prêté serment de fidélité. Ces lieux communs de lacortezia sont repris par tous les troubadours de l’âge classique,

Le premier troubadour connu n’est pas le moindre : au début du XIIe siècle, Guillaume IXd’Aquitaine, 7ème comte de Poitiers, 9ème duc d’Aquitaine (1071-1127), grand seigneur, riche et puissant, écrit en langue vulgaire des chansons (nous en connaissons onze) où figurent déjà l’ensemble des thèmes que développeront les troubadours et les trouvères, de pièces très crues aux chansons exquises d’un raffinement poétique que bien d’autres après lui n’égaleront pas. Il jette d’emblée les bases de l’érotique occitane que l’on appellera la « Fin Amor » puis l’amour courtois.
Ce grand personnage qu’était Guillaume IX n’hésitait pas à chanter lui-même ses propres
poèmes, comme il l’annonce simplement :« puisque le talent m’a pris de chanter, je ferai un vers »Parlant de l’une de ses chansons, il dit :« Mes vers sont tous de longueur égale ; je me loue de l’air que j’ai adapté ; il est de bonne valeur »Tel était le duc d’Aquitaine personnage haut en couleur.


Si tout va bien, si j'ai suffisamment de temps et si un ouragan ne vient pas dans les jours prochains balayé votre bibliothèque chers tonnerroises et tonnerrois je vous prépare une exposé sur les trouvères qui sont les pendants des troubadours du sud et dont on a conservé davantage d'oeuvres... A bientôt pour les trouvères !!!

Cette série de posts sur les troubadours et autres jongleurs est le fruit de recherches sur diverses sources sur sites ou ouvrages que j'ai en ma possession en faire la liste serait plus long que le post !!!

Tous les textes sont de Fantou

Edité le 15 mars 1460

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Isora
Isora avait écouté Fantou avec un grand intérêt, elle ne connaissait
absolument pas l'histoire des troubadours ou des trouvères.
Mais elle connaissait toutefois les règles de l'amour courtois,
règles qui l'a faisait sourire cependant.



Dis moi Fantou, les femmes troubadours ou trouvère cela a existé,
cela existe de nos jours ?
Fantou
Fantou prit une pause pour boire un verre d’eau, elle entendit Isora qui lui posait une question sensée et s’empressa de lui répondre.

En effet Isora, il y eut des femmes troubadours, on les appelait des trobatitz, ces femmes cultivaient le trobar, ont pu être considérées, à juste titre, comme de vrais troubadours. Fantou sourit ravie de voir que son travail de recherches et la préparation de ses exposés étaient appréciés.

Comme je l’ai dit hier je vais aujourd’hui vous parler des trouvères les poètes du nord du royaume !!!








Héritiers des troubadours qui chantaient en langue d’oc, les seigneurs de la France du Nord reprirent les formes et les motifs qu’ils utilisaient, célébrant à leur tour la fin’amor dans un ample mouvement de composition de pièces lyriques né au sein des grandes cours.

Comment l’art de trobar a-t-il été connu et repris en langue d’oïl ? Il faut, pour répondre à cette question, compter avec le mécénat d’une grande dame de l’Aquitaine qui tint cour à Poitiers.
Elle soutint de nombreux Trouvères itinérants qui ont pu ainsi transmettre la lyrique profane du sud au nord par les chants de leurs amis de cour en cour. Bien sûr il faut tenir compte de l’histoire et de ses mouvements de pensées et doctrines qui comme pour les troubadours ont inspirés leurs chants.
Et en premier l’illumination du cœur par l’amour qui ne pouvait qu’être bien accueillie. On vit un grand élan de célébration de la lumière qui apparut dans les différents arts, afin de rappeler que Aristote est la lumière du monde luttant ainsi contre l’hérésie.

La première génération de trouvères apparaît dans les années 1170, essentiellement en Champagne et en Brie. Grâce à eux, le trobar parvint à une grandeur et une perfection inégalées.

Une grande dame - fille de la dame d’Aquitaine - qui était extrêmement brillante exerça un mécénat important à la cour de Troyes, où se retrouvaient les trouvères et les plus grands romanciers. Ils eurent des émules en Picardie et en Artois.
Par ailleurs, un châtelain originaire du nord de l’Artois, fit partie de la grande lignée des trouvères classiques.
Au XIIIe siècle, quelque deux cents trouvères sont répertoriés dont beaucoup ne laissent parfois qu’une pièce ou un fragment de pièce. Leur production est particulièrement abondante dans la haute noblesse. Les trouvères composent essentiellement des grands chants, dits encore chansons ou sonsd’amour, qui correspondent à la canso des troubadours et aussi des lais et des descorts.
Dans cette catégorie doivent être également mises les chansons d’inspiration religieuse : chansons de croisade et chansons à la Vierge, qui sont souvent des contrafacta des grands chants courtois.

Si le corpus de mélodies de trouvères (près de deux mille) laissé par les copistes est près de dix fois plus vaste que celui qui subsiste pour les troubadours, c’est parce que le nord de la France était à la pointe de la production de manuscrits. Beaucoup de pièces populaires furent ainsi consignées avec soin, alors qu’il ne reste pour ainsi dire pas de traces de ce type de chansons en langue d’oc. La régularité des structures mélodiques des chansons du Nord est peut être aussi le reflet des milieux cultivés et lettrés où elles sont nées.
Les chansons de trouvères entretiennent des rapports étroits avec l’écriture polyphonique qui fut cultivée en Aquitaine dès le XIe siècle. Elle fu adoptée par la France du Nord dans les régions voisines de Paris.
Le Sud ne manifestant pas d’intérêt pour la polyphonie l’on vit s’éteindre l’âge d’or de la production des troubadours.


Je travaille sur la suite de cet exposé sur les troubadours et trouvères, qui vous parlera des genre lyriques de ces chanteurs et musiciens et si cela vous intéresse je vous parlerai des ménestrels !!! Mais je dois écrire tout bien au propre car j'ai une montagne de notes à rassembler.
Je vais vous avouer que je me suis constitué une armée de petites ennemies que je dérange très souvent dans leur petite vie secrète dans les réserves des archives, ce sont les petites souris qui s'y cachent !!! J'en entends parfois qui éternuent autant que moi quand je fais voler la poussière de vieux parchemins !!!!
Mais ceci est une autre histoire ..........

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Fantou
Fantou ce matin se rend à la bibliothèque elle porte sous son bras une sorte de besace qui parait lourde. Elle a travaillé une bonne partie de la nuit et du petit matin pour rédiger la suite de l'exposé sur les troubadours et trouvères.
Sa main n'a cessé d'écrire, raturer, tout écrire au propre pour une relecture de l'ensemble, quand le texte lui convient alors elle le met de côté et recommence ses recherches pour compléter...


Voici donc la suite concernant le lyrisme, forme d'expression où le poète donne toutes ses émotions intimes.




LES GENRES LYRIQUES

Si la quasi-totalité du répertoire des troubadours est fort éloignée de la danse, les chansons des trouvères ont souvent une fonctionnalité chorégraphique.
Le rondet de carole qui se transformera en rondeau polyphonique, a une structure complexe qui règle les pas des danseurs.
La ballade monodique occitane, reprise par les trouvères, s’ennoblit de plusieurs voix mais conserve longtemps son caractère de musique à danser et sa grande vogue
Le virelai (virer-tourner) est une autre forme de chanson à danser des trouvères,
Le thème du printemps, favorable à l’amour, introduction quasi obligée de la canso des troubadours, renaît dans la reverdie, poème chanté associant le renouveau de la nature et la rencontre amoureuse dans une atmosphère légère invitant à la danse.
En quelques strophes, les chansons de croisades révèlent les sentiments éprouvés et les opinions déclarées sur le « grand voyage » : exhortation au départ, tristesse de quitter sa belle, critique ouverte de l’attitude des princes et des évêques qui organisent ce grand voyage pour la croisade.
Un genre reste cependant à part de la production des trouvères et intimement lié à la tradition méditerranéenne ce sont les chansons de femmes.
Ces chansons narratives, chansons de geste en raccourci, mettent en scène des jeunes filles amoureuses d’un amant lointain ou incertain, elles les montrent dans l’attente, occupées à des travaux d’aiguille, d’où leur nom de chansons de toile.
On ignore si elles ont été écrites par des femmes ? Pour des femmes ? Chantées par des femmes ? Ces questions restent sans réponse et soulèvent celle de la présence des femmes dans le monde des trouvères. Présence qui semble encore plus réduite que dans la lyrique occitane.
La spontanéité de l’expression des héroïnes qui révèle l’ambiguïté de la condition de la femme, étroitement soumise à l’homme mais jouissant d’une grande liberté de pensées et de moeurs.

Le grand chant courtois reste cependant le genre majeur de la lyrique d’oïl. Si la forme de la canso est conservée, le ton y est moins grave et la poésie plus simple. On ne trouve pas d’exemple analogue au « trobar ric » ou« trobar clus » des troubadours…………….


Bien sûr je ne serais pas complète si je ne vous parlais pas en détail des différences entre le talent des divers troubadours ou trouvères, car dans tout ce qui est produit par l'humain il se fait une classification naturelle par les capacités ou les dons de chacun.



Les jongleurs, ce mot a un sens étymologique large qui veut dire « amuseur », ils ont de multiples et grands talents.

En effet, les activités artistiques ne sont pas cloisonnées et le mot jongleur désigne un artiste universel : musicien, chanteur, conteur, acrobate, mime, danseur, magicien, montreur d’animaux et même à l’occasion, vendeur d’onguents ou d’herbes médicinales.
A ces talents artistiques s’ajoutent l’idée d’itinérance et l’image réelle d’un vagabond mal considéré vendant ses talents à qui veut bien les éprouver et surtout au plus offrant.
Le mot« jongleur » s’applique donc au sens large à l’interprète.
Toutefois les talents sont inégaux, et d’autres termes précisent des fonctions qui délimitent une sorte de hiérarchie parmi eux.

Le « bouffon » ou « bateleur » évoquent plutôt le faiseur de tours d’adresse ou de force, se produisant sur les places publiques.

Le ménestrel à l’opposé, possède une très grande habileté à jouer d’un instrument ou un grand talent de conteur pouvant distinguer un jongleur de ses confrères et le faire sortir du rang, du lot commun, il devenait alors musicien ou conteur attitré d’un seigneur.

Il se fait alors une classification des jongleurs qui crée entre eux une hiérarchie.

Le saltimbanque en tout premier lieu en bas de cette hiérarchie, c’est le jongleur qui fait d’abord usage de son corps par la danse, l’acrobatie, le mime, les tours de magie. Celui qui montre des animaux ou imite leurs cris. Il exerce sur les places publiques et dans les tavernes, et en tout lieu où un public nombreux et peu exigeant se satisfait de ses facéties.
L’instrumentaliste se produit sur les mêmes lieux il est habile à reproduire la musique qu’il entend. Il fait danser la foule et chante des chansons légères. Il chante aussi la geste des rois et des princes, et conte les grandes épopées guerrières.

Le Chanteur-conteur est plus savant, c’est le jongleur bon musicien qui accompagne un troubadour à l’instrument, ou qui chante à sa place. Son public est celui des cours seigneuriales, qui apprécie aussi le récit des lais et les romans courtois. Les longs poèmes de plusieurs milliers de vers, entrecoupés de refrains,lui permettent de captiver son auditoire pendant plusieurs jours de suite.

Le trouveur tout en haut de cette hiérarchie c’est le jongleur qui a l’art d’inventer, de composer des chansons et des contes, et qui est capable de renouveler son répertoire musical et narratif pour intéresser à long terme un public cultivé et exigeant.

Cette dernière catégorie de jongleur entame la distinction établie entre troubadour, trouvère et jongleur.


Voila pour aujourd'hui je m'arrête là ! Mais demain je finirai par vous parler du Menestrel !!! Je pense que je vais aussi ajouter une petite liste des mots particuliers utilisés concernant l'art des troubadours. Mais demain est un autre jour et ce sera une autre histoire......
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Antoine_de_cosne
Superbe travail Fantou !

Je m'emprese de l'ajouter à nos Archives !

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Isora
Et bien Fantou tout cela est fort interressant et tu expliques fort bien.

Je ne sais si je vais me rappeller de tous les noms, les détails.
Ainsi donc il y aurait peut être des trouvères femmes : chansons de toiles !

J'attendrais donc pour les ménestrel qui m'interressent plus particulièrement,
puisqu'ils évoquent des histoires qui parlent de pays éloignés ou qui racontent
des événements, réels ou imaginaires.


Aurais-tu dans la petite besace que tu as toujours avec toi, quelques chansons de ménestrel ?
Fantou
Bonjour Isora !!!! Ravie de voir ton intérêt pour cet exposé !! Oui je vais continuer par les ménestrels, puis je vais mettre un petit lexique pour expliquer les mots relatifs à cet exposé qui vont donner succintement la définition des mots que j'ai un peu appuyés en vous parlant...
En ce qui concerne les chants je vais chercher aussi c'est pas facile en revanche!!! Je suis tenue à certaines contraintes ! En effet je ne peux ni chanter toutes les chansons ni faire écouter tous les troubadours, d'abord ils sont souvent des itinérants et ils ont besoin de Laissez-Passer, pour cela il faut que celui qui donne les LP soit assez érudit et amateur de leurs chants, car les troubadours sont parfois des pamphlétaires !!!!

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Isora

Oh ne t'en soucie donc pas je ne veux pas te donner une charge de travail
supplémentaire, il y aura bien un jour un ménestrel qui passera par Tonnerre !!!!!!!


Isora sourit à son amie, elle savait qu'elle travaillait déjà beaucoup pas besoin de lui en donner en plus.
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