[RP] Les falaises

Sommeille le vague à l'âme
Elle a hissé la voile
J'ai le mal des chimères
Le corps en flammes*
*Divine idylle _ Vanessa paradis. Léger changement à la fin.

Un ciel voilé de blanc au dessus de Fécamp, partant dans un camaïeux de gris à l'intérieur des terres. Le soleil joue à cache-cache avec les nuages, l'air presque figé qui part dans un vent déferlant refroidi la température extérieure, encore fraiche pour la saison. Les rues de Fécamp, sont bercées par le vent à défaut d'être battues par la foule.

La sudiste brune, cheveux au vent, bras entourant ses épaules, marchait en regardant le plus souvent ses pieds, un mal de tête l'empêchant de supporter la luminosité. La tête à l'envers, elle l'avait, au sens figuré, c'était chose assurément vraie. Le centre ville était dans son dos depuis de longues minutes, sa démarche relativement rapide cherchait un coin de nature, son meilleur tableau pour laisser part à son dialogue avec sois-même. Elle était plus concentrée sur ses pensées que sur le contrôle de son corps. Ses émeraudes regardent devant elles un bref instant, interpellées par le bruit de la mer se jetant au pied des falaises sur lesquelles la brune se trouve désormais, sans le savoir. A mesure que le bruit s’intensifie à ses oreilles, elle balaya son champ de vision, alors qu'elle s'approchait dangereusement du bord. Elle comprit la hauteur qu'elle venait de prendre quand la plage en contrebas capte son regard, et l'instant d'après ce dernier se porte vers ses pieds, pour constater que l'issue de ce chemin est le vide. Elle se stoppa net; son sang ne fit qu'un tour, un sursaut et un cris étouffé de surprise s’échappe, ses émeraudes ont subit un réveil violent. Elle recula instinctivement de quelques pas, portant une main à sa bouche, l'autre sur son ventre, noué, tentant de recouvrer quelques instants une respiration normale. Elle observa autour d'elle, voir si elle avait fait l'objet d'une attention, personne à première vue. Elle peut alors se laisser choir, mine de rien, sur l'herbe, les jambes en tailleurs. Doux retour à la réalité...

La brune ferme les yeux un instant, pour reprendre le cours de la réflexion précédente, mais n'y parvint pas. Elle n'avait plus envie de penser aux choses irrationnelles qui lui arrivait ces temps ci. Partir là dedans l'ennuyait, la fatiguait d'avantage, lui fit croire qu'elle était folle ; le preuve, elle part tellement dans sa bulle qu'elle en perd la vision du monde réel.
Un bref soupire s'échappa et elle écouta la mer s'écraser sur la falaise....qu'es ce qui lui prenait à celle là? Elle va et vient en mouvements irréguliers, creusant la roche petit à petit, rien à voir avec la mer du sud. C'est un peu ce qui se passe dans sa tête, des vagues qui choisissent de croire soit qu'une fois ces images oniriques et sans aucuns sens seront résolues, tout redeviendra normale...soit celle qui lui fait penser qu'elle est atteinte par la folie. Hum...qu'arrivait-il à cette mer là?

Que se passait-il là dessous ? Était-elle en train de lutter contre ses tourments, ou ne pouvait-elle plus s'en défaire au point de s'agiter ainsi sans arrêt ?

A ce moment précis elle mit ses questions angoissantes sur les mystères de la mer de côté pour rentrer presque en empathie avec celle-ci. Elle écoutait, simplement, et osa penser que la première proposition est la bonne...
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Elle prend son temps.

Découvrir et redécouvrir son enfance n'est pas une mince affaire.
Alors elle prend son temps.
D'abord la partie gauche du village, toujours, puis la droite.
Quelques habitants, des noms qui lui sont familiés, d'autre pas du tout.

Enfin les falaises.
Attirantes, attractives, inévitables.
Depuis combien de temps elle en rêve, ces retrouvailles avec l'immensité, depuis son départ surement.
Elle s'approche du vide doucement, se triturant les doigts, pensive.
Et là, une rafale de vent la surprend tel un coup de poing dans le ventre, la laissant choir sur le sol.
Pour la punir? Surement la punir d'être partit. Surement.

Elle se relève et cri à l’horizon
"Je suis désolée. Je n'ai fais que suivre. Mais me revoici..."

Elle décide de prendre le chemin qui descend vers la plage.
Elle n'attend pas Black. Peut être la rejoindra t il.
Pieds nu, c'est pas évident.
Elle glisse souvent, se rattrape aux buissons.

Arrivée au bas, elle monte sur un monticule de pierre et regarde la mer.
Les vagues s'écrasent sur la plage.
Par réflexe elle fait un pas en arrière quand l'une d'elle, un peu plus forte, explose devant elle, la douchant au passage.
Son pied se coince entre deux pierres.
Elle tire, elle saute, impossible de se libéré.

Alors, furieuse contre elle même, elle s'assoit sur son amas de roches et attend, la tête posé sur ses genoux, essuyant les éclaboussures des vagues.
Elle attend.

Cela faisait déjà quelque temps qu'il n'avait pas mis les pieds aux alentours des falaises Fécampoises.
Un paysage qu'il avait pourtant l'habitude d'admirer il y a de cela plusieurs mois.
Face aux formes parfois brutes de la nature, il pensait, se ressourçait tout simplement.

Ce jour, c'était pour une tout autre raison qu'il avait prévu de s'y rendre.
Une parcelle de son passé avait refait surface. Un passé qu'il pensait justement bel et bien clos. Et pourtant, la jeune femme était revenu sur Fécamp.

Elle qui, dans la hâte de redécouvrir, avait pris un peu d'avance.
Lui aussi avait fini par prendre la route des falaises, pas bien longue depuis chez lui.
Face à la mer, les plages en contrebas, il fallait encore trouver le moyen de descendre.
Un chemin abrupt permettait une descente.

Une fois sur la plage, le vent fouettait le visage.
Il mit quelque temps avant de l’apercevoir, assise sur les rochers.
Il s'approcha peu à peu et une fois qu'elle put l'entendre, il glissa quelques mots.

Paysage agréable, n'est-ce pas ? Ça te rappelle certains souvenirs ?

Une fois à portée, il remarqua la situation dans laquelle elle se trouvait, il esquissa un sourire.

C'est toujours délicat de savoir ou mettre les pieds dans un lieu comme celui-ci.

Poussant légèrement la pierre, qui semblait peu décidée à bouger, il lui tendit la main.

Elle est recroquevillée sur elle même, essayant de se proteger des éclaboussures des vagues s'écrasant sur les pierres, mais en vain.
Elle est trempe, le pieds coincé.
"Pfffff, ça commence bien..."

Une voix familière la sort de sa lamentation et une main lui est tendu.
Elle la prend, se hisse entre deux éclaboussures. A eux deux ils parviennent à la libérer.

"Merci Black, les retrouvailles avec les embruns ne sont pas ce à quoi je m'attendais...
Je crois que je reviendrai quand la mer sera plus calme.
On dirait qu'elle m'en veux. Et je voudrais bien me sécher...
Rentrons."

Un coup d’œil vers la mer. Sans aucun doute celle-ci était agitée.
On avait beau approcher de la belle période, les plages Normandes étaient toujours aussi froides et imprévisibles.
Puis il tourna la tête, son regard se posa sur elle.

Tu sais, ça n'a rien à voir avec toi. Les vagues ont toujours été complètement incontrôlables.
Et puis, même si ça ne s'est pas passé comme tu l'espérais, ça se passera mieux la prochaine fois.

Elle qui ayant essuyé les assauts des vagues, était déjà bien trempée.
Lui qui avait pris de quoi se couvrir, enleva son mantel avant de le déposer sur les épaules humides.

Bonne idée, ça évitera au moins d'attraper froid.

Quittant le rocher sur lequel il était monté, il posa les pieds sur la plage.
Orientant ,au passage, son regard derrière lui.

Elle le gratifia pour le mantel.
On se rend plus facilement compte que l'air est frais...quand on est trempe.
son pied, un peu engourdit, elle suit tout de même Black.
La chaleur du mantel, lui fait iinstinctivement fermer les yeux.
La roche est humide...vous voyez la scène venir à grand pas hein...

Elle glisse de la roche et tombe face contre le sable, les bras coincé dans le mantel...

"Ayeuh!!!"

Un bruit, trop important pour être simplement le bruit de pas.
Bruit suivi de très près par un léger gémissement.
Il se retourna et vit Aurrore à terre, dans le sable tout du moins.
Il retourna sur ses pas et avant de la relever.

Rien de cassé ?

Il attendit quelque instants la réponse avant de renchérir.

Décidément, c'est à croire que tu le fais exprès.
Ou alors, tu dois être la personne la plus maladroite que je connaisse.

Et bien alors, il va falloir te surveiller jusqu'à ce qu'on rentre ?
Taquin, il esquissa un léger sourire en ajoutant cette phrase.

"Nan ça va!!!" répond elle rouge de honte et vexée, pendant que Black l'aide a se relever.
Elle n'en dit pas plus, elle ne peut pas, au risque de laisser sa colère prendre le dessus et être désagréable envers cet homme si gentil avec elle.

A priori, sur la terre ferme, elle devrait tenir debout.
Toujours pelotonnée dans le mantel, elle suit de très près son sauveteur, manquant de temps en temps lui marcher sur les pieds.
"Nan, c'est vraiment pas mon jour."