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[RP - Délocalisé] Mariage de Finn et Rosalinde

Rosalinde
    [Préambule : De l'utilité d'une introduction.]


A tous ceux qui débarquent, il appert que Finn d'Pommières et la grande, la belle, que dis-je la magnifique Rosalinde (aka l'ex intendante de Judas, vu que c'est surtout comme ça qu'on la connait, ne nous voilons pas la face) vont se marier. Notez également l'impartialité de la narratrice.
La courte (haha) scène qui suit aura lieu le matin du mariage, soit le 12 décembre 1460.

Merci de votre attention, et prenez garde à l'intervalle entre le marchepied et le quai, surtout.


    [Introduction : Ça se dispute.]


Arrivée de Finn, qui fait tourner sa clé personnelle dans la serrure avec peine, vaguement éméché. Rosalinde, pour sa part, est dans son bain, en train de s'épiler les jambes avec une sorte de mélasse odorante et pousse un cri et se planque sous l'eau jusqu'aux oreilles en entendant la clé tourner dans la serrure, et quelqu'un entrer. L'Irlandais pousse l'huis et se débarrasse de la neige sur sa huque en s'ébrouant.

- Ah, c'est vous.

Elle sourit, d'une oreille à l'autre, et se redresse, mais juste un peu. Lui envisage la promise, perplexe, en refermant derrière lui.

- Vous distribuez vos clés comme des petits pains?
- Non, mais... Je ne m'attendais pas à vous voir débarquer.
- Me serais-je trompé de jour?
- Oui. C'était hier.


Elle tente de rester sérieuse, malgré le sourire taquin qui se dessine au coin de ses lèvres. Finn marmonne et tente de se justifier.


- La route fut longue...
- Et moi, abandonnée devant l'autel !


L'Irlandais s'approche de la cuve dans laquelle la rousse se console.

- Vous avez l'air tout à fait déstabilisée, en effet.


Rosalinde rit, et lui vole un baiser au passage.

- Gaah vous êtes trempée !
- Et vous tout crotté !


Il ôte sa fourrure et la lance sur le pageot avant de s'asseoir dans son harnois sur un siège au coin du feu.


- Il a plu, neigé, et re-plu.

Rose plisse le nez en le regardant s'éloigner.

- Je veux bien vous croire. En tous les cas vous avez l'air ravi d'être ici. Ironique.
- Je le serai davantage une fois que je me serai réchauffé. Ça pèle dehors. Comment vous portez-vous?
- Bien mieux. J'ai eu l'autorisation d'enlever mon bandage pour aujourd'hui.


Elle sourit, et termine de se torturer les gambettes.

- Et là.. mais qu'est-ce que vous foutez?
- Je deviens douce.


La rousse arrache comme une brute et grimace de douleur. Finn semble toujours aussi perplexe par l'activité douloureuse de Rose.

- Ne regardez pas ! Vous auriez peur.

Il ne se fait pas prier pour détourner ses chastes prunelles de l'étrange spectacle.

- Hum.. alors, comment procède-t-on?
- On fait chauffer le mélange, puis on attend qu'il tiédisse. Ensuite on l'étale sur la jambe, on laisse refroidir, et puis on tire.
- Pas ça, le contrat !
- Oh ! Attendez un instant.


Rosalinde s'arrache une dernière bande, puis sort de l'eau, s'enroulant dans un drap de bain. Va récupérer un vélin sur la table, puis file à son tour se sécher au coin du feu.

- J'ai préparé un brouillon.
- Faites-moi voir ça.


Rosalinde le lui tend.

Citation:
Le douzième jour de décembre de l'an de grâce 1460, matin, sous le règne de Sa Majesté le Roy Eusaias, en la bonne ville de Troyes ;

Par ledit contrat prénuptial, promettent de se prendre pour légitimes époux, le dénommé Finn d'Pommières, fils légitime de ? et de ?, et Rosalinde Wolback-Carrann, fille légitime de feu Calum Wolback-Carrann et de feue Léonie de Chabannes-Mitara.

Pour supporter les charges de cette union, la fiancée apportera en guise de dot la ferme de sa propriété, et les vignes attenantes, situées près de la bonne ville de Sémur en Bourgogne. Elle confectionnera également son trousseau.

Le fiancé s'engage pour sa part à s'acquitter d'un douaire de mille écus, ainsi que d'une rente mensuelle de 200 écus destinés à l'entretien du ménage.

Une fois le mariage scellé, s'il s'avère que l'époux décède avant l'épouse, ses héritiers seront engagés à verser à cette dernière une rente mensuelle de 250 écus afin de lui assurer subsistance.

Le nom de jeune fille de l'épouse sera abandonné, et celle-ci adoptera le patronyme de l'époux.

L'épouse se réserve le droit de choisir le prénom de chacun des enfants qu'elle mettra au monde. Elle aura également pleine autorité sur les questions éducatives.

En cas d'adultère avéré, et si aucun pardon n'est accordé, l'époux fautif devra se retirer six mois dans un monastère ou un couvent. Si de ce péché un enfant venait à naître, celui-ci serait abandonné à l'assistance publique.


- Les points d'interrogation, c'est parce que je ne connais pas le nom de vos parents, en fait.

Rosalinde l'observe, curieuse de sa réaction. Finn parcourt le parchemin de yeux, plissant le front un peu plus à chaque ligne.

- Mille écus !?
- Et bien, oui ! Cela me parait équitable.


L'Irlandais se racle la gorge, secoué.

- Soit. Mais qu'est-ce que c'est que ça? Vous voulez faire raquer mes fils?!
- Le douaire, il doit être constitué dès maintenant.
- Oui oui... Mais pourquoi vous voulez vous faire entretenir par ma descendance?!
- NOTRE descendance ! Vous préférez que je crève dans la misère et sans le sou si jamais vous veniez à mourir avant moi ?!
- Vous aurez bien assez des revenus de mes fiefs !
- Vos fiefs retourneront à vos suzerains à votre mort.
- Je suis sûr que certains, du moins, vous passeront à la vassalité.
- Et s'ils ne le font pas ?
- Et votre talent en négoce?
- Je serai vieille ! Mon pouvoir de persuasion en aura pris un coup.
- Ça tombe bien, mes suzerains étant des suzeraines, elles ne le remarqueront même pas.
- Et si elles sont mortes avant vous, et que leurs héritiers ne renouvellent pas votre vassalité ?

Il froisse légèrement le papier entre ses doigts, au pied du mur. Rose fait un aller-retour pour aller chercher un peigne, et se démêle les cheveux, continuant à l'observer.

- Bon bon.. mais vous n'aurez pas la primauté dans leur éducation ! Vous n'êtes vous-même pas très éduquée.
- Pas très éduquée ?! Mais vous vous êtes vu ?!


Elle fronce les sourcils, mécontente, tandis qu'il se dresse contre son dossier, hautain.

- Ne le prenez pas mal mais vous n'êtes pas un prix de vertu et de juste piété.
- Ce qui ne veut pas dire que je ne suis pas éduquée ! L'éducation ne se limite pas à la pastorale, que par d'ailleurs j'ai réussi par deux fois haut la main.
- Que vous avez réussi à feindre d'avoir intégrée dans votre petite tête de païenne grecque, oui.


Finn s'empare d'une plume et rature le passage sujet à dispute.

- Est-ce une tare de réfléchir par soi-même ? Et je ne suis pas d'accord pour supprimer cette clause !
- Dans votre cas, c'est un péché. Et un gros ! Le sujet est clos, je vous laisse bien volontiers décider des sobriquets mais j'aurai le dernier mot sur les questions d'éducation et de carrière.
- Le sujet n'est pas clos du tout !
- Ne soyez pas trop gourmande et notez plutôt que je ne vous demande point d'argent.


Rosalinde tape du poing sur l'accoudoir de son fauteuil.


- Soyez un peu raisonnable ! Ce n'est pas le rôle d'un père de s'occuper de l'éducation des enfants. Vous apprendrez à nos fils à se battre et à monter à cheval, à la limite.
- Oh mais je ne compte pas m'en occuper au quotidien, cela aussi je vous le laisse. J'aurais juste le pouvoir décisionnaire au cas où vous vous mettriez en tête de leur enseigner je ne sais quelle hérésie.


Elle croise les bras.

- Soit, vous vous chargerez de l'éducation religieuse.
- Et je choisirai leur avenir.
- Non.


L'Irlandais fronce le sourcil, agacé.

- Nous choisirons ensemble.
- C'est bien ce que je dis. J'aurai donc le dernier mot.
- Aucun dernier mot ! Une décision commune.
- Commune? Mais vous n'êtes pas capable d'entendre raison ! Avant que nous ne tombions d'accord sur cela ils seront en âge de se casser l'échine pour que vous puissiez couler des jours paisibles avant votre trépas.
- C'est faux ! C'est totalement faux !


Voilà que la rousse menace de lui balancer son peigne à la figure. Du coup, Finn agrippe son armet, prêt à se protéger avec.

- Si vous refusez, c'est bien simple, je divise de moitié votre rente mensuelle.
- Si vous refusez, pas de nuit de noces !
- Tss.. comme si vous pouviez vous en passer.
- On parie ?
- Bon, je vous la monte à 250 pièces si vous acceptez.
- Je ne suis pas à vendre !
- Je peux aussi vous la descendre à 10 hein...
- Non plus !
- Allez 255.
- C'est si dur de me faire un minimum confiance ?
- Je vous fais déjà assez confiance comme ça, pour les enfants je ne peux transiger.
- Moi non plus.


Il grommelle et repousse la négociation à plus tard.

- Je vous préviens, je n'irai pas au couvent.
- Alors moi non plus.
- Vous n'avez rien spécifié pour vous, je vous signale.
- La clause est valable pour les deux.
- Vous serez bien aimable de le préciser alors.
- Autant la supprimer, au final.
- Non non, tout n'est pas à jeter.
- Vous gardez l'abandon des bâtards à l'assistance publique ?


Le Gaélique hésite, lissant un pan de la feuille.

- Ai-je le choix?
- Nous sommes ici pour négocier.
- Drôle de négociation. Vous me présentez un brouillon et je n'ai rien le droit de toucher.
- Parce que vous n'êtes pas convaincant ! Et c'est faux, vous avez retiré la partie sur le couvent.
- Pour moi, pas pour vous. Trouvez-moi autre chose.
- Et pourquoi pas pour vous ?
- J'aurais l'air de quoi? Non, c'est embarrassant. Trouvez quelque chose de moins féminin.
- On pourrait faire de vous un castrat.
- Je vous demande quelque chose de moins féminin pas de moins masculin !
- Vous avez des suggestions ?
- Vous le prendriez mal si je vous proposais une compensation financière?..
- Oui.


Finn ne le fera pas alors.

- Mortification? Autoflagellation?
- J'aimerais mieux me flageller que d'aller au couvent...
- Ahh mais c'est là tout l'intérêt. Vous n'êtes pas sensée envier ce sort.
- Je ne l'envie pas. Et dans ce cas, vous irez au monastère.
- Peu importe, si vous voulez. Voyez comme je suis conciliant;
- Parfait. De toute façon, si vous me trompez, je vous tue. Et votre maîtresse avec.


Il ricane devant la boutade. C'en est une, n'est-ce pas ? Le problème est qu'elle n'a même pas l'air de plaisanter.

- Hum... Les geôles ne comportent pas de baignoire, vous savez?
- Je m'en fiche. Le sacrifice en vaudra la peine.


Moue exaspérée qui se dessine sur le faciès de la Rose, ce sujet l'agaçant au plus haut point.

- Et c'est avec ce genre de comportement forcené que vous comptez discuter de l'avenir de nos progénitures?
- Je n'ai aucun comportement forcené !
- Soyez raisonnable et laissez-moi décider du sort de ces enfants. Vous les rapinerez à votre guise après ma mort mais épargnez-nous crises et disputes à leur sujet. Il n'y a jamais qu'un seul chef à la tête d'une armée. D'autant que je ne compte rien faire sans vous consulter.
- Vous parlez des enfants pour lesquels je suis prête à devenir énorme et moche, pour qui je risquerai ma vie pendant l'accouchement et que j'enfanterai dans la douleur ?


Elle croise les bras.

- C'est dans l'ordre des choses. Je ne peux aller contre l'équilibre établi par Dieu. A vous les souffrances de l'enfantement, à moi la haine qu'ils me voueront sans doute si j'en viens à contrarier leurs aspirations.
- Je ne veux pas être moins responsable du sort de mes enfants.


Rosalinde pose instinctivement une main sur son ventre.

- Je vous en prie, vous ne savez même pas ce que c'est.
- Parce que vous le savez ? Vous m'avez caché d'autres enfants ?


Il lui fiche un regard douloureux.

- Vous savez très bien ce qu'il en est pour moi.
- Non je ne sais pas. Vous ne me dites rien.
- Vous l'avez découvert par vous-même et c'est bien tout ce qu'il y a à savoir.
- Je ne serai jamais amenée à le rencontrer ?
- Non. Je ne pense pas.
- Quel âge a-t-il ?


Elle s'est radoucie sensiblement.

- Je vous ai déjà dit qu'il commençait à marcher.. est-ce bien le moment?!

Elle se lève, énervée de nouveau, et va se ficher devant son miroir.

- Je n'ai plus rien à ajouter.


L'Irlandais la suit du regard sans mot dire et secoue la tête d'un air désespéré.

- Vous n'êtes pas raisonnable, quand je vous le disais.
- Et pourquoi donc ?!


Rose frissonne, ainsi éloignée de la cheminée, et éternue en prime.


- Vous ne voulez revenir sur aucun point de votre escroquerie.. et revenez par ici malheureuse.
- Escroquerie ?


Elle ne bouge pas d'un iota.

- Vous m'ôtez tous mes droits ! Heureusement que je ne vous épouse pas uniquement dans l'espoir de faire un bon mariage.
- C'est faux !
- Vous ne savez dire que ça.

_________________
Finn
Rosalinde se relève, et va lui arracher le vélin des mains.

- Vous avez raison. C'est mieux si je termine ma vie dans le ruisseau, que nos enfants soient élevés par un père parti guerroyer la moitié de l'année, et que nous puissions gaiment être adultères !

Elle déchire le papelard en deux et le jette au feu tandis qu'il siffle entre ses dents.

- Vous n'arriverez à rien en dramatisant les choses. Je ne vous demande qu'une seule chose et vous le savez fort bien. Je garde tout le reste et de bon coeur, mais entre la définition de vos rentes et celle de votre place dans l'avenir de ces futurs enfants, vous devrez choisir. Il est hors de question que je sois contraint de vous verser quoi que ce soit si je n'ai rien en retour.
- Donc vous me demandez de choisir entre nos enfants et moi ?
- Vous n'êtes qu'une enfant vous-même et si je ne doute pas que vous ferez une formidable mère plus tard, pour l'heure, j'estime être en meilleure posture pour décider ce qui doit l'être à leur égard.
- Je ne suis pas une enfant.


Rosalinde réfléchit un instant puis inspire profondément.

- Je ne vous laisserai pas envoyer mes enfants au couvent s'ils ne s'en sentent pas la vocation. Donc... Je veux avoir mon mot à dire sur leur avenir.

Elle le fusille du regard, car sans doute n'imagine-t-il pas combien cela lui coûte.

- Vous l'aurez, mais j'aurai le dernier. Pensez-vous que je n'avais pas deviné ce que vous aviez à l'esprit? Le fait même que vous parliez de vocation pour un enfant prouve que vous êtes dans le faux.
- On m'a forcée à entrer au couvent et je ne souhaite ça à personne ! Sauf à la cousine von Frayner. Ou sinon, vous avez le dernier mot, à l'exception des entrées dans les ordres.


Irrité, l'Irlandais se lève.

- Vous réagissez comme une jouvencelle n'ayant toujours pas digéré les choix de ses parents ! Une mère doit savoir ce qui est le mieux pour les siens, ce qui n'est de toute évidence pas votre cas. Mais vous n'avez pas tout à fait tort, étant donné le résultat de votre expérience malheureuse je me vois mal imposer cela aux miens. Si la question se pose un jour, et que l'un de mes enfants connaisse la même aversion envers une carrière dans les ordres, vous pourrez vous y opposer. En dehors de cela, je déciderai.

Rosalinde esquisse une ombre de sourire.

- Parfait. C'est tout ce que je demandais.

Finn plisse les yeux.

- C'est déjà trop.
- On dirait que c'est une tare pour vous que de vouloir le bonheur de ses enfants.
- On ne fait pas le bonheur de ses enfants en leur laissant le choix de leurs affectations. Vous qui tenez à être responsable de leur sort, ce n'est pas en se désistant de ce devoir que vous le serez.
- On ne peut pas être heureux dans ces prisons !
- Je l'ai bien été moi.
- Et bien vous êtes un fol.
- Un fol pieux !


Rosalinde soupire.

- J'abandonne, faites en ce que vous voulez.
- Ah ne cherchez pas à me culpabiliser à présent, la décision est prise. Qu'avons-nous d'autre à voir?
- Je ne sais plus. Le brouillon est en cendres.
- Par votre faute.

Elle va chercher un vélin vierge, et lui colle entre les mains.

- Écrivez donc.
- Il faudrait que je répare vos fautes en plus? Je n'ai pas eu de père avocat anglois moi, chargez-vous donc de ce que vous savez faire si bien. Il n'y a pas grand chose à changer finalement. A moins que vous ne teniez absolument à garder le paragraphe sur les bâtards?..
- Vous comptez avoir des maîtresses ?
- Non.
- Alors il ne devrait pas vous poser de problème.
- Je n'ai pas besoin d'en avoir de nouvelles pour que la question se pose de mon côté.
- De nouvelles quoi ?
- Maîtresses.
- Il y en a déjà ?

La promise fronce les sourcils.

- Il y en a eu, tss.. ne faites pas semblant.
- Actuellement, je veux dire.
- Je viens de vous répondre que non.
- Parfait.

Rosalinde recopie le contrat, de mémoire.

- Comment se nomment vos parents ?
- Mmh.. non mais laissez tomber ça.

L'Irlandais semble embarrassé par la question.

- Pourquoi ?
- Quoi, ça fait rien, si?
- Si ! Il faut l'écrire !
- A quoi bon? Ils ne sont sans doute plus de ce monde pour le voir.
- "sans doute" ?
- Oui, comment savoir? Ils sont loins après tout. Je pense.
- Vous ne leur écrivez pas ?
- Je vous dis qu'ils sont décédés. Vous écrivez à votre défunte mère, vous?
- Vous n'êtes même pas sûr qu'ils soient morts !

Il maugrée devant son insistance et se détourne. Soupir de Rose qui élude la mention des parents. Finn se retourne alors, inquisiteur.

- Vous gardez la clause sur les bâtards, alors?
- Oui.
- Et si j'en venais à récupérer le mien?
- Il est antérieur au mariage, donc il ne s'agit pas d'adultère.

Hochement de tête de l'Irlandais tandis qu'elle termine de recopier.

- Voilà.

Citation:
Le douzième jour de décembre de l'an de grâce 1460, matin, sous le règne de Sa Majesté le Roy Eusaias, en la bonne ville de Troyes ;

Par ledit contrat prénuptial, promettent de se prendre pour légitimes époux, le dénommé Finn d'Pommières, et Rosalinde Wolback-Carrann, fille légitime de feu Calum Wolback-Carrann et de feue Léonie de Chabannes-Mitara.

Pour supporter les charges de cette union, la fiancée apportera en guise de dot la ferme de sa propriété, et les vignes attenantes, situées près de la bonne ville de Sémur en Bourgogne. Elle confectionnera également son trousseau.

Le fiancé s'engage pour sa part à s'acquitter d'un douaire de mille écus, ainsi que d'une rente mensuelle de 200 écus destinés à l'entretien du ménage.

Le nom de jeune fille de l'épouse sera abandonné, et celle-ci adoptera le patronyme de l'époux.

L'épouse se réserve le droit de choisir le prénom de chacun des enfants qu'elle mettra au monde.

Il reviendra à l'époux le loisir de décider de l'avenir de ses enfants, en dernier ressort. Toutefois, l'accord de l'épouse sera indispensable lorsque la décision concernera une entrée dans les ordres.

En cas d'adultère avéré, et si aucun pardon n'est accordé, le fautif devra se retirer six mois dans un monastère ou un couvent. Si de ce péché un enfant venait à naître, celui-ci serait abandonné à l'assistance publique.

- Cela vous agrée ?

Le promis saisit le vélin et prend connaissance des changements.

- Votre vieux portait un sacré sobriquet. Il avait vraiment la couenne si épaisse?

Il ricane doucement avant de se reprendre.

- Vous avez mis LE fautif.
- Oui ! J'ai enlevé l'époux. Et de toute façon j'ai précisé monastère ou couvent, donc cela prouve bien que cela vaut à la fois pour homme et femme.
- Je serais plus tranquille si vous le précisiez plus clairement.

Finn lui sourit jaune en lui rendant le contrat.

- Je ne peux pas. Il ne faut pas raturer. Sinon, recopiez-le vous-même.

Soupir de l'Irlandais qui se charge de la menue modification.

Citation:
Le douzième jour de décembre de l'an de grâce 1460, matin, sous le règne de Sa Majesté le Roy Eusaias, en la bonne ville de Troyes ;

Par ledit contrat prénuptial, promettent de se prendre pour légitimes époux, le dénommé Finn d'Pommières, et Rosalinde Wolback-Carrann, fille légitime de feu Calum Wolback-Carrann et de feue Léonie de Chabannes-Mitara.

Pour supporter les charges de cette union, la fiancée apportera en guise de dot la ferme de sa propriété, et les vignes attenantes, situées près de la bonne ville de Sémur en Bourgogne. Elle confectionnera également son trousseau.

Le fiancé s'engage pour sa part à s'acquitter d'un douaire de mille écus, ainsi que d'une rente mensuelle de 200 écus destinés à l'entretien du ménage.

Le nom de jeune fille de l'épouse sera abandonné, et celle-ci adoptera le patronyme de l'époux.

L'épouse se réserve le droit de choisir le prénom de chacun des enfants qu'elle mettra au monde.

Il reviendra à l'époux le loisir de décider de l'avenir de ses enfants, en dernier ressort. Toutefois, l'accord de l'épouse sera indispensable lorsque la décision concernera une entrée dans les ordres.

En cas d'adultère avéré, et si aucun pardon n'est accordé, la partie fautive du couple devra se retirer six mois dans un monastère ou un couvent. Si de ce péché un enfant venait à naître, celui-ci serait abandonné à l'assistance publique.


- Tenez.

Rosalinde relit, et signe.

- Voilà.

Finn appose sa signature à la suite. Elle se dépêche d'aller ranger ça, et au passage enfile autre chose que son drap de bain, maintenant sec.

- Une bonne chose de réglée.
- Mmh.. Quand aura lieu la cérémonie?
- Cet après-midi.


L'Irlandais s'inquiète de l'heure à travers la vitre embuée.

- Combien de temps reste-t-il?
- Je n'en sais rien.

Rose n'a pas l'air plus inquiète que cela.

- L'aubergiste n'a pas encore apporté mon dîner, il reste encore du temps.
- Vous m'aidez à retirer ça?


Finn ôte rivets et sangles sur son armure.

- Si je me pince les doigts je vous frappe.

La rousse sourit doucement, et vient lui porter assistance.

- Alors ça vous pouvez toujours essayer.

Commençant à se détendre, il le lui rend timidement.

- Vous m'avez manqué.

Finn découvre son torse et la laisse se dépêtrer avec les jambières.

- Je sais.
- Ravie d'entendre que ce fut réciproque.

Il lève les yeux au ciel.

- Vous savez bien que ça l'est.
- Vous conservez vos quelques reliquats de gentillesse pour la cérémonie ?

Elle adopte sa moue contrariée en reposant les jambières à côté des autres pièces d'armure et se relève.

- J'envisageais plutôt de vous dispenser mes douceurs le temps qu'il nous reste.
- Ah vraiment ?


Rosalinde semble sceptique. Lui se lève dans son doublet armant et ses chausses à plain fond et l'étreint aux hanches.

- Quoi, vous vous réservez pour la nuit de noce?

Rose passe ses bras autour du cou de l'Irlandais, soudainement mieux disposée.

- Je pourrais...
- Vous devriez...
- Alors je vais le faire !


La fiancée se détache brusquement de lui et file à l'autre bout de la pièce sous le regard éberlué du promis.

- Qu'est-ce qui vous prend? Allons, soyez gentille...

Rosalinde lève l'index.

- Pour une fois dans ma vie, je ne céderai pas.
- On vous a ensorcelée?!
- Nenni.
- Allez quoi, j'ai chevauché tout le jour et toute la nuit... Ca fait des jours qu'on ne s'est pas vu.

L'Irlandais se rapproche, quémandeur. Elle arbore alors un air de défi.

- Il faudra être patient.

Finn bougonne.

- Venez au moins m'embrasser.
- C'est un piège ?
- Evidemment que c'en est un !
- Alors c'est non !


Rose n'est pas décidée à en démordre. Il la fixe, désespérément admiratif.

- Il aura fallu que vous attendiez le jour de notre mariage pour être plus chiante que vous ne l'avez jamais été.
- Vous n'avez encore rien vu.


Finn craint pour l'avenir. Joueuse, elle choisit une paire de bas dans ses affaires, s'assied sur le lit, et les enfile avec une lenteur étudiée, dévoilant ses jambes d'albâtre. Outré par tant de mesquinerie, l'Irlandais attrape ses affaires.

- Je m'en vais hein !
- Comme vous voudrez !


Rosalinde sourit, triomphante alors qu'il lui lance un dernier regard frustré et prend la porte afin d'aller se préparer. Elle se lève et se précipite à sa suite.

- Revenez !

L'Irlandais lui répond d'aller se faire voir d'un geste obscène et dévale les escaliers.
_________________
Rosalinde
Ah, le mufle ! Le goujat ! Dépitée, la Rose opère un demi-tour, et retourne s'enfermer dans sa chambre. A clé, pour la peine. Idée stupide, puisqu'elle sera obligée d'ouvrir à nouveau la porte pour laisser entrer l'aubergiste et sa collation du midi, quelques minutes plus tard. Et c'est donc après s'être dignement restaurée qu'elle put commencer les préparatifs d'habillement.

Dans l'ordre, après les bas, la chainse qu'elle avait déjà revêtu le jour de son baptême, une première épaisseur de robe, puis une seconde. Les souliers rouges et vernis. Le tout expressément choisi sur les conseils de Katina, son témoin de premier choix, qui hélas ne semblait pas être disponible pour réaliser la coiffure de la future mariée. Qu'importait, après tout, elle était loin d'être compliquée à faire.

Voilà, elle était prête. En avance, même. Cape revêtue, et cap sur l'église, encore déserte. Blasée, la promise de poser ses fesses sur un banc, en attendant que quelqu'un se montre. C'est chiant les églises. Il fait froid, ça pue l'encens, et ça fourmille de grenouilles de bénitier. Et dire qu'elle allait en épouser une... Qui l'eut cru ? Elle, Rosalinde, anciennement Oeil de Petit Bolchen et débauchée notoire, mariée. De son plein gré. Avant d'avoir atteint le stade critique des trente ans. A Finn. Qui n'était même pas prince, ou marquis, ou duc à la rigueur.

Le regard perdu dans le vague, elle commence à se demander si c'est une bonne idée, en fin de compte. Abandonner tout ce qu'elle avait jamais été pour un seul homme. Certes, elle l'aimait. Mais lui, l'aimait-il ? Il avait toujours réussi à éluder la question. Et à présent, elle doutait. La conversation du matin venait renforcer ses craintes. Refus de dire qu'elle lui avait manqué (soit disant, elle le savait déjà), il n'avait pas non plus dit qu'il était heureux de la voir, de se marier, et il avait râlé quand elle l'avait embrassé. Mémoire sélective, quand tu nous tiens...

Et quoi ? Qu'était-elle pour lui ? Que représentait donc cet engagement aux yeux de l'Irlandais ? N'épousait-il qu'un ventre joliment doué pour les activités procréatrices ? C'était en tout cas ce qu'elle craignait, sempiternelle analyse du comportement masculin. Les hommes, ces être sans cœur. Il apparaissait donc qu'elle s'engageait dans un mariage où l'amour n'était pas réciproque. Ciel. Impossible. Ces mariages là, ça craint vraiment. Allait-elle accepter de s'enchaîner à un homme qui ne l'aimait pas ? Il arriverait bien un jour où elle se lasserait d'aimer sans retour.

Elle aurait du écouter Judas. Et Anne. Montée de stress. Que faire ? Une seule solution lui parait possible : La fuite. Perdue, elle se lève et d'un pas vif, se dirige vers la porte de sortie.

Une cérémonie religieuse sans psychodrame ? C'est pas demain la veille.

_________________
Anne_de_breuil
Provence, décembre 1460

Elle avait longuement hésité, toute la nuit pour être exact. Ce n'est donc qu'à l'aube d'une nuit blanche, qu'Anne s'est décidée à longer le couloir du Château d'Apt menant jusqu'à la chambre si généreusement prêtée par le Comte à l'homme de main de la blonde, Gatien de Rochefort.

Rochefort my dear, j'ai besoin de votre aide.

Le barbu borgne à peine éveillé, s'entend dicté une liste de choses à faire sans même comprendre de quoi il retourne

Pour plus de précision, j'ai tout listé sur ce parchemin. A présent je m'en vais, arrangez-vous pour que personne ne l'apprenne

Quelques heures plus tard, les chevaux étaient attelés et la femme filait loin de la Provence pour de longs jours de voyage.


Mercredi 12 décembre 1460

Anne avait fait une halte la veille dans un appartement grand luxe loué pour la nuit aux frais de Son Éminence. Lui qui était très près de ses sous verrait rouge s'il savait qu'alors qu'il la croyait bien au chaud dans le château comtal à exercer son boulot de commissaire au commerce, elle avait fuit vers le nord laissant un mercenaire s'occuper de l'économie de Provence à sa place.

C'est donc dans des draps de soie, qu'elle s'éveilla le jour du mariage, et prit, après un petit déjeuner royal, la direction de l'église ou la Cathédrale de Troyes.
Vêtue de son manteau de fourrure aux couleurs hivernale, la blonde franchit les portes sûre d'elle. Elle savait exactement ce qu'elle voulait pour sa douce cousine et avait d'ailleurs dans un mouchoir de soie, le présent qu'elle lui offrait pour ses noces.

Ne cachant pas sa joie de voir que seule la future mariée était présente, Anne s'avança vers elle sourire aux lèvres.


Quelle belle mariée tu fais ma rosa adorée...

...et bien triste également
ajoute t-elle tandis qu'elle lit une certaine détresse dans le regard de la rousse.

Ne me dis pas que j'ai fait tout ce chemin pour te voir renoncer, j'en serai fort marrie

Et la blonde de la serrer dans ses bras un sourire rassurant éclairant son visage.
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Rosalinde
Stupeur. Était-ce... ? Mais oui, c'était Anne ! Un instant, la Rousse se fige dans ses instincts fugitifs. Était-ce possible que sa cousine adorée ait fait le déplacement depuis la Provence ?! Les bras ballants de surprise, elle s'immobilise, attendant que la de Breuil s'approche, tout sourire.

Immédiatement, la belle décela la contrariété sur le visage de Rose, et la prit dans ses bras, faisant renaître sur les lèvres de la fiancée le sourire évanoui. Qu'il était bon de la revoir ! Elle qui avait été tout pour elle, toutes ces années, et dont elle avait craint que l'éloignement géographique n'entraîne l'éloignement affectif. Alors un instant elle s'enivre du parfum de sa sœur et sa confidente, semblant retrouver contre la peau de son cou espoir et confiance en ce mariage qui se dessinait devant elle.

Et pourtant...


- Ne me dis pas que j'ai fait tout ce chemin pour te voir renoncer, j'en serai fort marrie.

Rosalinde tique. Anne ? Marrie de voir que Rose n'épouserait pas Finn ? Cela n'avait pas de sens. Lestement, elle se recula, et se surprit à envisager sa cousine d'un œil méfiant. Les paupières se plissèrent même. Jouer l'atout de la sécurité, et déposer cartes sur table, l'index se pointa en direction de la Provençale d'adoption. Ça fleurait l'esbroufe à plein nez.

- Pas de cela avec moi, Anne de Breuil !

La voix se tempère, en un quasi-murmure, au cas où quelqu'un aurait la bonne idée d'entrer à cet instant. De leur côté, les blanches mains de Rosa viennent cueillir leurs jumelles.

- Je sais que tu t'es promis de tuer Finn, et que tu n'es pas du genre à renoncer à ce genre de résolutions. Jure moi que jamais tu n'attenteras à sa vie, Anne. Je l'aime.

Et la promise de glisser son ultime argument à l'oreille de sa cousine, dans un murmure quasi-inaudible.
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Anne_de_breuil
Anne ne put réprimer une grimace. De tout ce que pouvait lui murmurer sa cousine ceci était le pire pourtant la grimace fut furtive et un sourire vint de nouveau éclairer le visage de la blonde qui vint poser sa main sur la joue de Rosa.

As-tu envisager le tricot ? demande t-elle d'abord sans attendre vraiment de réponse pour continuer.

Rien de tout ce que lui disait son adorée cousine ne s'opposait aux desseins qu'elle avait pour elle. L'église dégageait les effluves d'un mariage approchant, aucun invité n'était encore présent et pourtant, dans quelques heures, il le faudrait, une rousse -la plus ravissante qui soit- sortirait au bras d'un certain irlandais qui serait son époux.


Je te jure que je ne tuerai pas Finn ma douce, je t'en fais la promesse.

Rien de plus simple, le risque n'était pas bien grand. Cette décision elle l'avait déjà prises plusieurs jours auparavant lors d'une nuit blanche qui l'avait également décidée à assister à cette farce qu'était ce mariage.

Je suis là, tout va bien

Elle s'était rapprochée de Rosalinde et la serrait de nouveau dans ses bras. A présent c'est l'époux qu'elle espérait voir venir car ce mariage s'en suivrait inévitablement d'une discussion entre elle et lui.
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Lotx
Un petit claquement de langue finit de marquer l'impatience du sacristain. Le soleil était déjà haut dans le ciel, les poneys étaient prêts au départ mais le vicaire ne s'était toujours pas montré. Poussant, un large soupir, il décida de laisser les montures quelques instants pour le retrouver dans sa cellule monastique.

Dites monseigneur, dépêchez-vous? Nous allons être en retard!
-Ouais, ouais, j'arrive! C'est quoi déjà qu'on fait aujourd'hui?
-Nous allons à Troyes.
-Ah? Qui nous accompagne?
-Comment ça "qui nous accompagne"?
-Ben si on y va à trois, qui c'est qui vient avec nous?
-Mais noooooon! A Troyes, pas à trois!
-...
-On y va à deux, à Troyes!
-'Voulez dire en deux trois mouvements?
-Mais nooooon! Troyes, la ville!
-Non ça ne me dit rien...
-Eh bien vous n'aurez qu'à suivre mon cheval, vous verrez bien.
-Ah c'est donc un de ces fameux chevaux de Troyes?


Le sacristain poussa un long soupir de lassitude.

Vous allez célébrer un mariage!
-Un mariage à Troyes? J'suis pas contre mais ça m'semble pas trop aristotélicien hein?
-...
-C'est qu'ils risquent d'être à l'étroit!
-...
-Raaaah, c'est bon! Déridez vous un peu quoi! Quesque vous pouvez être coincés dans s'couvent hein?
-...
-C'est bon, c'est bon j'ai compris! Allez, on y va! A la une, à la deux...
-Non ne le dites pas...
-A la Troyes!


Nouveau soupir.

Bordel, le voyage va être long...
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Finn
Après avoir résisté à la tentation de retourner jouer une sérénade diurne sous les fenêtres de la chambre de la fiancée, l'Irlandais s'était inquiété de la situation d'Humbert avec qui il avait chevauché depuis Orléans jusqu'à Troyes. Il lui aurait sans doute fallu faire la tournée des troquets afin de retrouver trace du chevalier de Bouillon et il n'en avait ni le temps ni le cœur. Il s'était offert une permission à l'occasion du mariage qu'il ne désirait pas repousser plus longtemps. Celle-ci devant expirer le lendemain, les deux compères retourneraient alors guerroyer contre l'Angevin dans l'espoir de n'avoir rien manqué des festivités.

Cloîtré dans l'écurie au milieu du crottin et des amas de paille souillée, l'homme d'arme se renfroquait avec l'aide du page Gaetan. Ayant quitté les rangs de l'ost royal précipitamment, Finn en avait oublié d'emporter de quoi se vêtir pour le cérémonie. Il dut par conséquent opter pour les lamelles d'acier articulées qui formaient son harnois. Après tout, c'était de loin ses atours les plus coûteux. Et bien que l'ensemble constituait solide rempart contre les tourment de la guerre, l'armure n'en était pas moins souple, tolérant chute et remonte sans entraver véritablement les mouvements de son porteur. Un bijou de modernité.

Ceci fait, les prunelles charbonneuses du promis s'accordèrent un répit sur celles du jeune garçon manchot avec qui il avait traversé tant d'épreuves.


- « Vous ne parlerez pas de la cérémonie qui s'est déroulée il y a quelques temps avec Agnès. Un mot là-dessus et je vous ramène chez vos parents par la peau du cul. », s'appliqua-t-il à formuler durement.

A une trentaine de lieues de là, peut-être un an auparavant, plus ou moins, l'alcool aidé de quelque passion adultère l'avait poussé à épouser la Saint Just dans l'église de Saint Ménéhould. Avec pour témoins le jeune rouquin ici-présent et un quelconque paltoquet ramassé devant les portes de la bâtisse, il s'était uni avec la reyne d'aujourd'hui qui était la maîtresse d'alors, sous le regard du Seigneur. De nuit, ils avaient forcé les portes du saint lieu et s'étaient passés de clerc pour officier, l'Irlandais se chargeant d'occuper ce rôle en sus de celui de futur époux. Le visage émacié du Gaélique se fendit d'un sourire douloureux au souvenir. L'Artésienne, la seule femme qu'il ait réussi à aimer. Il y a encore quelques mois, l'homme aurait tué pour la présenter à l'autel. Aujourd'hui, il pensait en avoir fait son deuil. Qu'y avait-il à attendre d'une femme mariée ?

Ses réflexions tardives balayées, le cavalier se hissa sur le fier cheval Napolitain afin d'aller récupérer celle qui avait accepté de partager son destin. Quelle ne fut pas sa surprise quand l'aubergiste l'informa que la prétendante avait déjà pris les devants et s'était éclipsée, toute endimanchée, direction l'église paroissiale ! Maugréant dans sa huque de velours fourrée aux bordures, le vieux seigneur de Cazayous se présenta donc à franc étrier sur le parvis après avoir adressé un pli au camarade Humbert afin de l'informer de l'imminence de la ribote. Gaetan occupant la place de la mariée sur la selle pour des raisons évidentes d'urgence, au point en était le respect du protocole...

Pas un rat.

Aussi, c'est en poussant l'huis de la cabane habillée de gothique flamboyant qu'il put enfin laisser libre cours à sa réprimande.

- « Ah vous voilà ! », s'exclama-t-il en fonçant sur la fiancée encapée. « Vous savez, l'usage veut qu'on attende bien sagement que le futur époux vienne vous chercher à cheval quand on a pas été élevé chez les Jacques ! »

Oui, c'était l'hospitalet qui se foutait de la charité.

- « Tiens, vous êtes venue vous finalement... », lâcha-t-il à la cousine, tout bonnement RA-VI.
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Rosalinde
Bien. Parfait.

Anne ne tuerait pas Finn, l'angoisse principale de la Rousse se dissipa donc aussi vite qu'elle était arrivée. Et à nouveau, elle put se laisser aller dans les bras de sa chère cousine, la serrant aussi fort qu'il lui était possible de l'étreindre, sans toutefois appuyer démesurément sur sa blessure crânienne, qui n'était pas encore tout à fait guérie et souvent encore douloureuse.

Devait-elle lui avouer qu'elle était terrorisée par l'idée de prendre époux ? Et, a fortiori, ses doutes quant à l'attachement de l'Irlandais ? Mauvais plan. Très mauvais plan. Elle se contenta donc de la tenir fermement enlacée, et d'enfouir ses peurs au fin fond de son estomac. Oui, Anne était là, tout irait bien. Se marier n'était pas si terrible (la preuve, Judas y avait survécu, et il était plutôt douillet dans son genre), et jouer la comédie devant un prêtre... Elle maîtrisait.

Grincement de gonds, la porte s'ouvre et c'est justement le futur époux qui apparait. Dare-dare il se dirige droit vers elles, et Rosalinde eut un instant un mouvement de recul en pensant qu'il ne s'arrêterait pas à temps, et les propulserait à la renverse. Par bonheur, même rouillé, le Pommières conservait quelques notions élémentaires en matière de freinage.

Et à peine ouvrit-il la bouche... Que c'était pour lui faire un reproche. Ah ça, on était loin de l'image de fiancé enamouré qui roucoule comme un pigeon en rut ! Était-ce une façon de se venger de la cure d'abstinence qu'elle lui avait imposé le matin même ? Sans aucun doute, il était assez mesquin pour cela ! Par contre... Rose, se laisser faire ? Vous n'y pensez pas.


- Qu'est-ce que c'est que cette coutume stupide ? Venir me chercher à cheval, et puis quoi encore ? Vous avez songé à ma robe ?! Non mais... On est plus au temps des Wisigoths !

Saisissant ses jupons à deux mains, elle avança trois pas en direction de l'autel, le menton haut et sa moue dédaigneuse, La Parisienne ©, au visage. Arrêt, pivotement sur hanches et doigt pointé en direction de l'Irlandais...

- Mérovingien !

Et la voilà qui reprend sa marche, se délestant de sa cape qu'elle laisse traîner dans l'allée, un peu comme ça, nudité en moins. De ce fait, elle dévoila sa superbe robe bleue, Doigts d'Or by Irma, dont la finesse prouvait que les 1000 écus de Baile n'avaient pas été utilisés à mauvais escient. D'ailleurs, une fois arrivée à la croisée du transept, elle se retourna à nouveau pour détailler la mise du futur de haut en bas.

- Et puis vous auriez pu faire un effort. C'est un mariage, bordel de nouille, pas une ripaille avec les vétérans d'Essoyes !

Boudeuse, elle se laissa retomber sur un banc, au premier rang. Ils n'avaient à présent plus qu'à attendre les témoins et l'officiant.
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Anne_de_breuil
Anne ne put que réprimer avec douleur une grimace à l'arrivée du futur époux. Un goujat qu'elle aimerait saigner comme un porc à n'en point douter. Lâchant sa douce cousine qu'elle serrait jusque là contre elle, elle se tourna vers le rustre.

Oh que oui je suis là !, commença t-elle Je n'allais tout de même pas être absente le plus beau jour de la vie de ma chère Rosa... La plus belle des épouses !

Anne écoute ensuite l'échange entre les deux fiancés se demandant si elle doit ou non rappeler à la rouquine qu'il est encore temps de changer d'avis mais elle se tait. La blonde sait en cet instant que le bonheur et le confort de sa bien aimée, passera par l'échange d'anneaux.

Finn fera d'elle une merveilleuse épouse...


Oh Rosa, ma belle, rappelle-moi après la cérémonie de t'offrir mon cadeau de mariage.

Le regard de la blonde se dirige vers son propre décolleté, indiquant ainsi à sa cousine où se trouve l'objet tout juste évoqué.

Elle se tourne enfin vers Finn et lui sourit le plus aimablement du monde, un sourire empli de douceur, un sourire qu'elle seule, en cet instant, sait parfaitement faux.

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Gaetan
Gaetan aussi était là. Toujours plus ou moins quand il s'agissait de Finn. Discret, le rouquin, si discret que régulièrement on le croyait disparu, mais non... Les moments opportuns le voyaient revenir, l'air de rien, presque propre, et prêt à servir son mentor, à sa manière.

Et que l'Irlandais apprécie ou pas, le manchot avait fini par s'y faire, la réprimande et la menace étaient les mêmes, sans nul doute la façon de Finn de lui faire savoir qu'il l'aimait comme son fils. Ou un truc du genre.

Pis il était rodé le môme. Pas encore blasé, mais comme on dit, jamais deux sans trois, et Gaetan le sera surement arrivé au prochain mariage. Quoiqu'il doit bien l'avouer, celui-ci a l'air un poil plus organisé que le précédent. A croire que l'entrainement fonctionne pour tout, que ce soit la course ou les noces. A coup sur, le prochain serait grandiose ! Enfin... l'odeur de fumier qui les poursuit malgré leur sortie de l'écurie lui permet de ne point trop fantasmer...

Et puis nous n'en sommes pas encore là, et pour l'heure, le manchot s'en tient à son role de page. S'il était vénal ou intéressé, il serait peut être vexé de la rétrogradation... Après tout, la dernière fois, il était témoin ! Se remémorant la tache, il s'avoue intérieurement que finalement, cette place ci n'est pas si mauvaise, et avec un peu de bol, Finn marcherait droit, et on éviterait de se servir de lui comme d'une canne.

Muet tel une carpe, il se contente de suivre dans sa course effrénée un Irlandais qui a le feu au lac, et s'arrime à ce qu'il trouve histoire de ne pas finir dans les jambes des quelques présents... Y'a pas à dire, Finn aime donner dans l'intime, la foule, peu pour lui...

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Katina_choovansky.

La guerre, c’était moche.

D’abord c’était sale. Y avait de la poussière partout, ça pullulait d’odeurs suspectes et on devait suer sang et eau pour se faire un brushing digne de ce nom. Non, décidemment, la guerre c’était pas un truc de tapettes, et étant une femme, elle se considérait volontiers comme tel quand ça l’arrangeait.

Depuis ce qui lui semblait une éternité, elle suivait la troupe de fiers combattants sur le front, sa fidèle cornemuse flanquée à la hanche, de l’encre plein les doigts à force de prendre des notes (essayez donc d’écrire avec votre nécessaire à correspondance sur un champ de bataille.), mais rien n’émoussait sa détermination. Ou presque. Il y avait bien eu ce matin où elle avait marché dans cette grosse flaque de boue qui lui avait niqué le bas de son manteau blanc et où trois gardes avaient dû la retenir pour ne pas foutre le camp tandis qu’elle délayait sa céleste colère à n’importe quelle oreille voulant l’entendre promettant mille morts à chacun d’eux si on ne lui récupérait pas le bas de sa fourrure… et ce jour aussi où Rose avait été blessée… mais avec qui allait jouer au rami en bouffant des macarons achetés en douce sur le marché s’était-elle demandée, amère. Dieu merci Saïan lui avait remonté le moral en la faisant rire comme un bossu, se rendant compte après trois jours d’hospitalisation qu’il était blessé et depuis chaque fois qu’elle avait un coup de blues, elle se repenchait sur ce laconique et hilarant courrier : « ah mais en fait je suis blessé ».
Et comme précieux trésor, la flamande avait en tête cette maxime qu’elle choyait depuis sa plus tendre enfance, quand Will l’Ecarlate venait leur conter des histoires dans le grand dortoir de l’orphelinat, quand sa voix lourde d’interrogations leur demandait, ses cheveux auburn prenant des reflets à la lueur du feu de cheminée : savez-vous ce que c’est qu’un champ de bataille ? C’est un champ… où il y a une bataille… »(*) Et putain que c’était vrai comme description avait elle pu constater assez promptement…

Et puis surtout la guerre c’était moche parce que ça allait finir par la foutre en retard avec tout ça. C’est pas tout de défendre la couronne, d’avoir des principes, d’être engagée, mais il y avait des choses un petit plus urgentes qui requéraient son attention, comme : dois-je lisser ou boucler mes cheveux pour le mariage de Rose ?
Et elle n’avait pas eu le temps de répondre à cette cruciale question que le jour J avait déjà sonné.

Elle avait choisi la tenue, une verte eau, avec un corset dentelé et un décolleté rond et avait assorti le tout avec des bottes espagnoles au cuir souple et délicieusement travaillé. Chaque pas claquait comme un soleil dans la nuit et elle adorait ça. La splendide crinière fut quant à elle remontée en un chignon lâche d’où passaient quelques mèches légères, le fameux style coiffée-décoiffée que les femmes aiment à entretenir avec patience, car il est bien connu que c’est pure félicité que d’avoir l’air de s’être coiffée par-dessus la jambe et de n’en être que plus sublime.
Et c’est ainsi qu’elle passa les portes du lieu saint, se retenant de les ouvrir d’un de ses magistraux coups de pieds dont elle avait le secret, cherchant la mariée des yeux, saluant du museau les gens qu'elle croisait sur sa route, adressant à Finn un doigt d'honneur doublé d'un sourire plein de dents pour ne pas l'avoir attendue en quittant les rangs de la garnison. Passant prés de Gaétan et profitant qu’il ait les cheveux propres pour y passer une main affectueuse en guise de salut, elle demanda, à la cantonade, .


- « C’est ici qu’on a demandé une flamand pure souche? »


(*) (Robin des bois, par les Robins des bois)
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Maitre Troubadour à la Confrérie
Finn
Consterné, tel se tenait l’Irlandais, le visage pris en étau par une main dont le pouce et le majeur massaient les pauvres tempes douloureuses. Il ne délesta cette posture que pour s’extasier malgré lui devant la tenue de la future mariée. Pire, se surprendre à tomber d’accord avec la cousine au moins sur un point : il n’allait pas épouser un cageot. Mieux que ça, ses yeux clignèrent à plusieurs reprises face à tant de goût (qualité qu’il ne possédait, pas en bon insulaire de province). Il accueillait non sans un certain ravissement la mise, scandaleusement seyante et, pour une fois, décente. On était loin des robes souvent jugées impudiques par le futur époux et qu’elle se plaisait à arborer dans l’indifférence totale de sa propre pudeur. Mais comme Finn était homme de contradiction, une ombre vînt s’ajouter au tableau. Comment s’était-elle débrouillée pour s’offrir le luxe d’une telle toilette ?

Le front redevînt soucieux en se creusant de quelques rides. Il la voyait déjà lui en présenter la facture sitôt la bague passée au doigt. D’une main il poussa Gaetan vers l’avant pour l’envoyer ramasser la cape que Rose s’était permise de laisser choir en plein milieu de l’allée. Tout semblait se dérouler comme prévu. La cousine n’avait pas encore tenté de l’embrocher et.. la Flamande s’était pointée à l’heure.


- « Choovansky. », salua le Gaélique dépourvu de rancœur envers le majeur gallois.

Et plus près.

- « Je vous en prie.. ne vous éloignez pas. Elles veulent ma peau. », la supplia-t-il sur un ton prudent, complètement blasé.

Et l’Humbert qui se faisait attendre… Faux frère !
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Lotx
Au même instant, non loin de là, un sentiment de crispation intense semblait croître au fur et à mesure de la chevauchée du sacristain et de son vicaire, au fil des calembours de plus ou moins bon goût (souvent moins en fait) de ce dernier.

Vivement qu'on arrive, je me sens ici un peu à l'é-Troyes!

Le vicaire lança un regard insistant au sacristain qui contint pourtant, tant bien que mal, sa colère.

...c'est que mon poney, il est haut comme Troyes pommes.

A nouveau nulle réaction.

...en plus il va pleuvoir, or, en poney, je n'ai même pas de Troyes sur la têt...
-STOOOOOOOOOOP! On arrête! Je n'en peux plus! Tout le chemin vous n'avez cessé avec vous jeux de mots idiots! Doit-on croiser des miliciens venant de Champagne que vous les nommez les "Troyes mousquetaires", ou bien une fermière élevant ses poules que vous vous exclamez "jamais d’œufs sans Troyes"! Cela suffit maintenant! On a compris que le nom de cette ville vous faisait rire!
-Tssss, ce que vous pouvez être grincheux mon pauvre ami. J'aurais mieux fait de vous laisser au couvent des Troyes Fontaines! En plus on arrive alors 'voyez, vous embêtez les gens vraiment pour Troyes fois rien hein?


Le sacristain se massa longuement les globes oculaires tandis que Lotx mit pied à terre, visiblement fort satisfait de son voyage pour franchir au pas de course les lourdes portes de l'église. Visiblement, du monde était déjà présent.

Bon alors, oùquissont les mariés que j'officie en Troyes coups d'cuillère à pot?
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Rosalinde
Rosalinde boudait, donc, à Troyes doigts de lâcher un "quel glandouilleur ce curé !", quand Anne se prit à évoquer le cadeau de mariage qu'elle leur avait préparé. Douce musique sonnant aux oreilles de la Rousse, qui adorait recevoir des cadeaux. Et qui, en s'apprêtant à s'unir avec Finn (et n'ayant aucune envie de risquer de passer 6 mois au couvent) venait de faire une croix sur tous les cadeaux que d'éventuels amants pourraient un jour lui faire. En espérant que l'Irlandais ne soit pas si radin que cela. En entendant Anne, le visage se tourne donc, et s'illumine d'un sourire quand elle comprend où cette chipie avait caché ledit présent.

Et puis, deux entrées quasi-simultanées. Le petit rouquin manchot, protégé de Finn, et la belle, la grande, l'inimitable et la magnifiquement bien bottée Katina. Sa témouine. Elle serait bien allée la saluer, mais toutefois hors de question de bouger le cul de son banc de souffrance et de douleur et de tout ça quoi. Alors elle se fend d'un grand signe de main, et en bonne future-épouse hystérique pousse un :


- Hiiiiiiiiiiii Katina !


Et ce, en agitant frénétiquement ses souliers rouges et vernis.

Juste après quoi elle retourna à sa bouderie savamment étudiée. Pour peu de temps, car une nouvelle irruption eut lieu, et il s'agit cette fois de celle du Père Lotx et de son sacristain. Par ailleurs, ledit Père Lotx s'enquit de la localisation des futurs épousés, et Rose de lever très scolairement la main.


- Ici mon Père !

C'était plus fort qu'elle. Il fallait qu'elle joue les saintes Nitouche en présence d'un ecclésiastique patenté.
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