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[RP Ouvert] Les épousailles Corleone !

Enjoy
    Le repaire de la Spiritu Sanguis arbore ses griffes malfaisantes au milieu de la cour des miracles. Une taverne la « Sans Nom » à l'abandon tire la gueule au milieu des autres bâtisses. Comme tous les vestiges d'une époque dorée. Se forme à l'orée de ce lieu de débauche, un décroché qui trône comme la panse d'un noble à la graisse béante. Et si le coin n'offre plus la prestance d'antan, le stupre reste une constante. La bacchanale couine des catins aux cuisses mouillées et des braillards qui répandent leur foutre sur le pavé. Les râles se succèdent et rien ne peut atténuer la jouissance que leurs corps enchevêtrés ordonnent. La loi est absente. Si ce ne sont les règles coutumières d'une populace qui ne sait ni lire, ni écrire. Le plus fort domine le faible. Alors que ce soit de joyeux drilles, des arsouilles, des rifodés, des malingreux, des millards, des hirondelles ou des orphelins. Tous respectent l'ordre naturel de la cour qui s'éveille sous les cris plaintifs et s'endort dans les rires d'exaltation des malades. Feindre des maux pour adoucir le chaland et mieux lui soudoyer quelques précieux deniers. Seuls les non-initiés pouvaient être dupes et ne pas comprendre les codes qui régissent les rapports sociaux ici bas.

    Et lorsqu'un endroit se trouve abandonné à la cour, il dépérit d'autant plus vite. La « Sans Nom » était devenue un cloaque pour les sans-abris. Un cercueil agréable pour les crèves-la-faim lors des hivers rudes. Aussi, consciente des faits, la mustélide eut besoin d'embaucher quelques soiffards. Les trognes noirâtres et cassées comme celle des mineurs. Leur motivation souffrait de goûter à la teneur de l'obole promise. Des deniers ou bien une nuit avec la Corleone. Bien sot est celui qui aurait retenu cette possibilité. Même esseulée, même en étant pas une habituée. La réputation des siens ne permettait pas à ses débauchards de poser leurs pattes crasseuses et velues sur sa croupe. Au risque de les perdre. Ils le savaient. Si bien qu'aucun ne daigna réclamer plus que son dû. Piécettes, denrées ou de quoi rafistoler les râteliers des édentés. Loin d'être pingre, la mustélide transforma le coin en l'antre de la gabegie.

    Tables brinquebalantes, renforcées à coup de maillets, furent dressées sans nappes. Elles forment un U et s'étalent sur un sol teinté de pierres, de terres et de pailles. Avec au milieu un feu sur lequel des cochons de lait cuisent lentement sous les lèchements des flammes. Non loin un pilori les nargue. Miches de pain, fruits secs, charcuteries, alcools à foison dont des tonneaux de bière, les victuailles en sur-nombre dégueulent de leurs présentoirs. C'est l'opulence. Les récentes prises de mairies le leur permettaient. Alors pourquoi s'en priver. Cette union était plus qu'une lubie. L'envie de faire savoir au plus de monde possible qu'elles étaient ensembles. Mais aussi de réunir leurs familles et des gens qui trouvent toujours leurs intérêts. Que ce soit pour jouer les piques-assiettes ou bien pour causer des troubles dans une province spécifique. L'art et la manière d'allier l'utile à l'agréable.

    L'Italienne et l’Écossaise, la Corleone et la Macdouggal allèrent s'unir peu importe ce qui pourrait advenir. Ceci avait été précédé par des mois à se chercher, se perdre, se retrouver, se quitter pour enfin ne plus jamais se séparer. La guerre, terrible tentatrice, avait essayé à deux reprises sans succès. A chaque fois leurs retrouvailles se firent entendre lors de leurs ébats endiablés. Et c'est cet être qu'abrite le Lune qui les anime toutes les deux. Des jeunes femmes entre elles, des hérétiques et des cousines de surcroît. Quelque chose ne tournait pas rond. Elles ou les autres, leur mariage prochain résonnait comme une évidence. C'était surprenant. Aucune objection avait été émise, aucune remontrance. Et l'église ne serait sans doute jamais au courant de ce qui se trame en ce jour. La bienséance était le cadet de leur soucis. Elles, qui ne respectent rien ou presque. Qui vivent de larcins. Rien ne pourrait les stopper. Toutefois, il y a des choses qui pourraient bien les atteindre. Que les familles ne soient pas présentes ou que certains invités fassent l'impasse. A ses deux possibilités, la mustélide considère que liens de sang ou pas, seule la mort serait une excuse suffisante pour en être exempté. Et encore. L'idée première du couple avait été de célébrer leur union au cimetière de la cour des miracles. Afin d'être au plus près de leur tante, Sadnezz. Hélas, la raison l'a emportée. Avec pareilles décisions, la moitié des convives aurait été décimée par l'envie de se soustraire à ce que les gens nomment, habituellement, une corvée sociale. Quoiqu'il en soit, la Fougueuse a la rancune tenace.

    Assise sur un banc enrobé par des peaux de moutons, elle attend. Vêtue d'une houppelande sombre et d'un col carmin. Impatiente comme toujours. Lorgnant le paquet que sa Brune a laissé traîner, ne sachant aucunement ce qu'il peut contenir. Elle triture une mèche rebelle qui orne son front en une petite boucle. Son regard se perd sur le reste de la rue. Longue, étroite. Les badauds l'observent avec de drôles d'air. La folie l'étreint de vouloir se marier ici. Ce qui la rassure, c'est qu'elles seront au moins deux. Alors si l'aliénation est une religion, aujourd'hui, elle compte deux nouvelles ouailles. Sa main inspecte le petit rajout sur sa tenue. Elle sent le précieux objet qui y loge. Une bague, non pas en or, mais en acier. Forgée en faisant fondre une dague sanguinolente. Tout un symbole. La mustélide aura l'occasion de lui offrir une alliance bien plus luxueuse. Une autrefois. Ses onyx scrutent les larbins qui sont gauches à faire pâlir la maladresse. Un soupir de consternation s'en suit. Ils pourront peut être faire double emploi avant la fin...

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Enaell
Le soleil du matin piquait les yeux de la gamine, qui malgré tous les efforts engagés dans la lutte, n'avait pu trouver le sommeil de toute la nuit. Cela faisait des jours que des discussions assourdissantes se tenaient à l'intérieur de son cerveau, les mots de l'Ecossaise et de la Vieille, « c'est la famille », « le bonheur de ta sœur », « t'as pas le choix faut que tu viennes », « tu le regretteras », « t'es comme Lydia » et autres crève-cœur bien sentis, allaient et venaient sans cesse tentant de convaincre ceux d'une gamine de nature rétive. Ce combat intérieur commençait à porter sur les nerfs de la blonde qui avait pourtant la coutume de se foutre de tout et surtout des autres, mais il s'agissait de sa frangine, la vieille, de son sang, et doublement de surcroît puisque même l'écossaise avait au moins une goutte rougeâtre qui provenait d'ancêtres communs. Depuis l'annonce de cette union contre-nature en tout point, l'esprit de la blonde ne lui avait pas laissé une minute de répit, elle n'arrivait plus à penser, même si d'aucuns diraient que cela ne devait sûrement pas changer à l'habitude de la blonde, ni à se faire les ongles, ce qui pour ceux qui connaissaient Enaell paraissait inconcevable ! Alors que les débats silencieux s'opéraient dans la tête de la Corleone, un cri sortant de lèvres rosées et crispées se fit entendre : « Hérésie ! ». Ce cri extériorisé parsemait le discours intérieur d'Enaell à intervalles plus ou moins régulier, comme pour ponctuer le fait que la gamine était venue à bout d'arguments face à la dialectique de ses adversaires impies. Après ce cri venait toujours le rituel de la gamine boudeuse qui ressert les dents, croise les bras devant sa poitrine et tourne le dos à son interlocuteur, imaginaire cette fois, suivi de très près par un « Pffffffffff » sonore et tonitruant.

Toujours persuadée que son raisonnement était le bon, qu'il n'était déjà pas très sain de vouloir prendre en épousailles un membre de sa propre famille, vouloir s'engager avec une personne du même sexe n'était même pas envisageable peu importe le bout par lequel elle le prenait. La gamine savait d'ailleurs que la vieille aurait été pleinement en accord avec son avis quelques mois auparavant, époque aujourd'hui reconnue comme bénie par la blonde, où l'écossaise était alors inconnue à sa vie. Bénie car à cette époque-là Enaell n'avait pas à se torturer l'âme entre être là pour sa sœur et agir en accord avec ses principes, aussi pourris soient-ils.
Sans qu'elle ne s'en aperçoive, tellement obnubilée par son nombril et celui des deux donzelles prêtes à se marier, la Corleone n'avait pas vu le temps passer et une décision définitive devait être prise à l'instant : y aller ou bien ?

Tout en maugréant entre ses dents, en pestant contre les liens du sang, en accusant sa frangine de tous les maux, la gamine se prépara machinalement mais, instinctivement, elle le fit à l'inverse de ce qui la caractérisait : elle chercha les vêtements les moins criards possibles, ceux qui feraient qu'on ne la remarquerait pas au milieu des autres, bref, l'anti-Enaell. Par dessus ces vêtements fades elle ajouta sa cape marron et fit glisser ses cheveux d'or sous la capuche pour qu'aucune mèche reconnaissable en dépasse. Son choix était fait, elle viendrait, parce qu'elle savait que malgré tous les arguments qu'elle avait en sa possession elle n'avait jamais eu le choix dans cette histoire, mais elle ferait tout pour que l'attention ne vienne en aucun cas sur elle. Même si personne ne remarquerait sa présence et même si, ne voyant pas la blonde Corleone en robe d'apparât, certains croiraient en son absence, elle savait que Laell l'apercevrait malgré tout, malgré la foule, la famille, les amis et les anonymes qui ne manqueraient pas lors d'un banquet gratuit, surtout dans ce coin-là.

Elle était parée, enfin... façon de parler... en tous cas elle était prête et prit la route d'un pas incertain et décidé à la fois, ce qui lui donnait à quelques moments une démarche étrange. Elle entra à la Cour des Miracles, se frayant un passage au milieu des vauriens, des va-nu-pieds, et autres écorchés de la vie, qui n'étaient finalement pas si différent d'elle vu son « métier ». Étonnamment elle ne mit pas longtemps à découvrir l'endroit où se déroulerait la cérémonie, elle aperçut au loin la Corleone-Macdouggal et sentit son estomac se nouer, c'était une chose de venir jusque-là, mais une autre d'être en face de la réalité et de l'accepter. La blonde se fit discrète et alla patienter à l'écart en attendant que d'autres ne pointent le bout de leur nez.

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Laell
L'endroit avait été choisi. Choix mûrit, réfléchit. Quelques propositions avaient été faites par le couple, les rejetant l'une après l'autre jusqu'à ce que l'Ecossaise parle de l'évidence. La Cour des Miracles. Lieu qu'elles connaissaient toutes les deux pour y avoir trainé quelques fois. Le cimetière fut le premier choisit, malheureusement rejeté pour cause de risque de frayeur des invités. La taverne du Sans Nom convenait parfaitement. La Sans Nom pour une union d'hérétiques. La futur Corleone MacDouggal Corleone avait fait installer l'extérieur. Le fumet des porcelets grillant au dessus des flammes embaumait les alentours et remontait par les fenêtres ouvertes jusqu'aux narines Corleone à l'étage de la taverne.

Elle s'était isolée quelques minutes. Non pas qu'elle douta, loin de là. Les tempêtes avaient toutes été essuyées, la passion ne s'estompait pas, bien au contraire, elle grandissait chaque jour. Et bien qu'en public les deux femmes ne s'étalaient pas, leur complicité tant physique qu'intellectuelle était vraie et croissante. L'une faisait avancer l'autre, chacune rêvant de grandes choses pour sa moitié. Mais son esprit restait torturé. Trop de monde avait accepté leur union sans sourciller, comme s'il avait été naturel que ces deux femmes s'unissent. Deux femmes, deux cousines. Oh certes elles ne risquaient pas de donner une descendance tarée mais ça n'aurait pourtant pas dû se passer si simplement. La seule qui les avait rejetées était Enaell. Sa propre soeur, celle qui depuis des mois piquait de sa jalousie chaque fois que le trio se formait en taverne. Celle avec qui elle avait passé son enfance, ne lui montrant jamais l'ombre de ses sentiments. Beaucoup avait été surpris par leur relation quand elles se retrouvèrent à Blois plus d'un an auparavant. Comme si elles ne s'étaient jamais quittées les deux frangines s'étaient bouffées le nez, faisant voler piques acerbes et mots durs. Amour démontré par des joutes verbales. Serait-elle là aujourd'hui ? Allait-elle la renier réellement ? Questions occultés ces derniers jours mais qui étaient revenues de plein fouet dans l'esprit Corleonien à l'aube de son mariage. Depuis des semaines, des projets plein la tête, la famille avançait ensemble, cette union serait une pause dans leur objectif, les Corleone referaient parler d'eux. Le temps avait passé vite et l'organisation avait été réglée au mieux au coeur des décisions pour le futur de la Famiglia.

Elle se leva du lit sur lequel elle s'était installée et s'approcha de la fenêtre. Des hommes s'activaient dans la cour. Les porcelets dansaient au dessus des flammes à chaque fois qu'un homme daignait faire tourner la broche qui les empalait. Une montagne de fûts se dressait non loin, fortifiée par un alignement de chopes prêtes à se remplir. Un gâteau avait été préparé pour l'occasion, gardé au coeur de la taverne en espérant pouvoir le voir survivre jusqu'à la fin du repas, seule fioriture dans ce mariage qui n'accueillait ni robe de mariée, ni fleurs accrochées dans une guirlande, et encore moins de pétales parsemés sur les tables. Elles avaient préparé l'essentiel, il y avait à boire et à manger. Un tas de bois trônait non loin du feu dorant les porcelets, en prévision d'un grand feu de joie à faire pâlir d'envie l'inquisition qui se serait fait un plaisir de brûler de le couple dedans. Sur un banc, les peaux de mouton blanchâtres contrastant avant le noir de sa houppelande et le rouge de son col, sa future épouse semblait absorbée dans l'observation de l'agitation qu'elles avaient créée.

Cette fois on y est, le Grand Jour. Celui attendu depuis des semaines. Celui qui les avait fait douter, s'éloigner pour mieux se retrouver. Depuis la demande griffonnée sur un bout de vélin un soir de guerre en Bourgogne alors qu'elles étaient séparées depuis une dizaine de jours, le couple avait continué d'essuyer l'assaut des vagues d'inquiétudes, érigeant chaque fois de nouveaux remparts. Un sourire s'étira sur ses lèvres tandis qu'elle ressorti le courrier, souvenir du bonheur ressenti à la lecture de ces quelques mots. Puis ça avait été la déception des retrouvailles à Dijon. La demande annulée dès le lendemain de sa formulation, puis réitérée le surlendemain. Puis le oui ! Un grand "Oui" hurlé dans une répétition de la nuit de noces. Cette fois on y est...

Il ne manquait plus que l'arrivée les invités. Les courriers partis sur le tard apporteraient leur lot de présence. Deux familles pour deux femmes partageant le même sang, nombre d'amis et de connaissances de tout bord. Les Corleone naviguaient en eaux troubles sans jamais se laisser happer par le courant vers une destination qu'ils n'auraient pas choisit. Depuis toujours les mercenaires répondaient présent aux invitations à semer le trouble pour ceux qui ne pouvaient décemment pas le faire eux mêmes sans se trouver dans une position désagréable. Les arrangements se scellaient les uns après les autres. Chacun y trouvaient son compte. Les Corleone savaient se faire discret sur leurs commanditaires tant que ceux ci respectaient leurs engagements.

D'un coup d'oeil circulaire, l'Italienne vérifia que tout se passait comme prévu. Tout avait été installé. Enjoy s'était occupé de rendre au lieu un air vivant. La taverne était de nouveau prête à accueillir viandes saoules et derrières de nobles quand le froid sonnerait la fin de la soirée en extérieur. Elles avaient vu grand, sans doute trop mais, personne ne manquerait de rien ce soir là. Le faste n'est pas réservé à la noblesse bien que le lieu choisi ne le fut pas. La Cour abriterait un savant mélange de nobles, de chevaliers et de vilains de tous horizons, à l'image de la Famiglia. Troubadours avaient été conviés, Laell espéra qu'ils n'oublieraient pas de se pointer.

Elle n'avait pas non plus reparlé de la cérémonie avec Mira depuis qu'elles lui avaient demandé d'officier mais elle ne douta pas qu'elle aurait trouvé un moyen de parvenir à les unir d'une façon ou d'une autre. La négociation avait été légère, juste un peu, pour le plaisir. La commission demandée était raisonnable bien qu'elle aurait mit le prix demandé, quel qu'il aurait put être, pour obtenir celle qu'elles avaient choisit, aussi elle avait trouvé s'être bien débrouillée, elle n'avait pas fini ruinée par l'anciennement rasée.

Les escaliers furent descendu, il était temps de se montrer, les invités arriveraient bientôt. De noir et de sang, La Corleone était restée vêtue comme à l'accoutumé, seule différence pour les yeux avertis était l'absence sa hache, délaissée derrière le comptoir de la taverne, pas trop loin en cas de besoin bien qu'elle ne pensait pas en avoir besoin cette nuit. Tandis qu'elle passait la porte, une appréhension s'empara de l'esprit de l'Italienne, et si leur union se passait comme toutes les autres, simple et ignorée de tous, non ça ne pouvait pas être, elles avaient choisi la Cour dans l'espoir d'y voir poindre un soupçon de vie bien différente que dans une église.


[Une petite info, visiblement le fait qu'on parle de la taverne induit tout le monde en erreur, le mariage se passe à l'extérieur de la taverne
En gras et rouge suite aux conseils de JD Maledic ]

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Fanchon...


Pourquoi qu’elle avait mis les voiles, au juste, la rouquine ? Pourquoi qu’elle avait quitté la sécurité du bouge où le hasard l’avait collée ? On savait pas trop. On s’en foutait, aussi, sans doute. Comme de l’endroit où elle créchait désormais. Comme de ce qu’elle pouvait bien y fiche. De temps à autres, il devait bien arriver que l’un ou l’autre habitué se souvînt des appâts qu’elle lui trimbalait naguère sous les yeux – lorsqu’il était suffisamment dessoulé pour repêcher un vieux souvenir, ou qu’au contraire un long trait de vinasse, avalé trop vite, remuait le marais de sa mémoire, et qu’une réminiscence rejaillissait jusqu’aux rives conscientes de son esprit…
Autant dire que ça d’vait pas arriver souvent.
Que les soiffards faisaient pas de vieux os, de toute manière, et que les siens étaient peut-être tous canés.
Que, du coup, y’avait pas grande chance qu’ils soient nombreux à la reconnaître aujourd’hui.

Elle avait de beaux restes, pourtant, l’ancienne taulière. Enfin, beaux… Les années passent et ne pardonnent pas. Y’avait pourtant comme un fantôme de la beauté d’antan, affleurant sur la peau flétrie, dansant au coin des lippes carmin, brûlant sous la cendre des yeux, plongeant dans le décolleté toujours généreux mais nettement moins arrogant, ou encore glissant sur le contour amolli d’une hanche. C’était d’autant plus terrible que le zénith était passé. Désormais, ça irait de mal en pis. Peu à peu, les attraits continueraient de s’effacer, jusqu’à ce que le spectre de son tout dernier charme s’évapore, et qu’il ne reste plus rien. Rien de rien. Oui, elle avait été belle, Fanchon.

Les Miracles déversaient sous ses pas leurs habituels torrents de misère. Sans hésitation, elle retrouva la route de l’antre qui fut un peu la sienne. Instinct. Ou bien, tout simplement : les choses n’avaient pas tant changé que ça, à ceci près que le quartier Spiritu Sanguis n’était plus de toute première fraicheur, lui non plus. Mais avait-il jamais eu fière allure ? La rousse ne se préoccupait guère de ce genre de considérations. Tout ça ne lui manquait pas. Ne la rebutait pas non plus. Au mieux, c’était drôle. Un nouvel avatar du grand rire cruel qui avale le monde, et qu’elle portait au coin des lèvres. Comme ces noces. Comme tout le reste.

Arrivée à deux pas de la porte grinçante, là où l’on entend couiner l’enseigne décrépite, elle cala ses paluches sur ses hanches et promena un regard rieur sur le lieu des réjouissances. Un peu vide, pour l’heure. Deux, trois crève-la-faim affairés sans rime ni raison. Peut-être, si ses yeux ne l’ont pas trompée, le reflet d’une brune à l’étage de la cambuse. Et bien sûr, une sauvageonne qui rongeait son frein sur un banc – belle, pas encore réduite à retoucher ce qui peut l’être, et à planquer le reste.


- Ça s’est pas arrangé, par ici, lâcha-t-elle à la cantonade, juste pour le plaisir d’entendre sa propre voix résonner par ici.

Chaude et rauque. Vestige encore complètement épargné par les assauts du temps. Un rictus frétille au coin des lèvres cramoisies, luttant contre la gravité qui l’attire toujours plus bas.
Fleur_des_pois
Un mariage entre femmes. La chose était étrange. Voire même... contre nature. Mais on ne lui avait pas demandé son avis, à Fleur. Aussi n'avait-elle pas besoin de l'exprimer.
Dans son monde, le mariage quel qu'il soit, était abomination. Se lier à un personne ? Être dépendante d'elle ? S'enchainer volontairement à un autre être ? Pour le restant de la vie ? Cette idée lui arracha une grimace de dégoût. Jamais on ne l'y prendrait à s'abaisser de la sorte.

L'Ortie déambulait dans les ruelles de la Cour. Elle appréciait ces endroits glauques et sales. La lie de l'humanité se retrouvait là dans un seul dessein. Profiter de la vie sans se casser le dos à trimer dans les champs. Si les brigands pouvaient inspirer du mépris, ils attisaient aussi la jalousie. Car qui ne rêvait pas de vivre en marge de la société. Au frais de la princesse. Ou du simple voyageur, il ne fallait pas faire la fine bouche. Gagner en un jour ce que d'autres mettaient un mois à obtenir. N'était-ce pas cela, une vie de rêves ?

Fleur fut enfin en vue de l'établissement. La Taverne du Sans-Nom. Elle grimaça de nouveau. Pourquoi, lorsqu'on oeuvrait de l'autre côté du miroir, fallait-il toujours le scander haut et fort ? Ne devait-on point connaître l'art de la subtilité, quand on était « méchant » ? Fallait-il absolument être rustre ? Si le lieu avait été sien, Fleur l'aurait nommé tout autrement. « Le Persil et la Cigüe » peut-être ?
La brune soupira mais poursuivit sa route. Elle se demandait si la famille d'Enjoy viendrait. Elle avait appris que sa camarade de Potions n'était autre que l'aînée de la brune. Que la cousine de Syu était donc évidemment celle de la Corleone. Et que Sarah aussi était apparentée à la famille écossaise. La Fée évoluait dans un cercle empli d'Italiens. Un autre empli d'Ecossais. Et que les deux étaient liés. Le monde était aussi petit qu'un cul de bouteille.

Devait-elle s'avancer ? Ou rester plantée là ? Comme la fille blonde, là-bas ? Fleur fit la moue. Ne pas savoir quoi faire l'ennuyait. Mais elle ne tenait pas à aider aux tâches d'installation. Cela risquait de tâcher sa robe neuve. D'un beau vert amande, elle était rebrodée de fil vert forêt. Les manches rapportées étaient de soie dorée. Ses petits pieds étaient chaussés de souliers de satin. Sa cascade de cheveux bruns retenus par un foulard émeraude léger et fluide. Cela faisait ressortir son teint superbement mat. Bien sûr que Fleur était renversante ! Et bien sûr qu'elle en avait conscience.
Un léger sourire flottait sur ses lèvres ourlées. Tant pis, elle s'avancera. D'ailleurs, on l'avait sûrement repéré. Il y avait déjà Enjoy bien sûr, ainsi qu'une rouquine qui lui était inconnue. Et Laell, également.


Serais-je donc l'une des rares à oser m'avancer vers le lieu du crime ? lança-t-elle en souriant à peine.

Pourtant on pouvait voir dans ses yeux noirs briller la malice. Car Fleur ne peut être une autre que Fleur. Et l'insolence était bien une part inhérente d'elle-même.
Lililith
Les portes claquaient. Ou du moins, elles claquaient dans la tête de la Minusculissime. De ce qui ressortait des discussions de Grands, de ces discussions interminables qui ne finissent jamais, pour lesquelles seulement le volume sonore baisse un peu, doux ronron, avant de reprendre de plus belle, c'était que Laell et Enjoy étaient ensemble. Écétou. Il fallait l'accepter, point final.
Lili l'acceptait donc. Question de survie. Tu acceptes, ou tu dis « non », on t'écoute, parfois tu peux te manger une mandale, mais au final ça revient au même puisqu'on pourrait aussi bien ne pas t'avoir demandé ton avis. (Même si certaines choses ont pu être modifiées. Bawi, c'est ça aussi la famille. C'est des plus conciliantes !)
« La loi du plus fort est toujours la meilleure... »

Alors oui, des portes claquaient. Mentalement, l'Étoile refaisait le chemin à l'envers, espérant s'arrêter en un endroit où elle retrouverait Pandou. Le chat roux (rouge !) s'était encore sauvé. Une nouvelle fois. Nul doute qu'il avait trouvé un endroit où il y avait des rats. Espérons que cet endroit, ce serait là où le Sans-Nom avait choisi de présider le mariage...

Des portes claquaient. La Minusculissime était nerveuse. Elle savait qu'elle serait attendue. Elle savait qu'elle devrait attendre. De sa correspondant, elle ignorait tout. Si ce n'est son nom, et qu'elle avait une soeur, rencontrée fortuitement au détour d'une guerre. La « missivière » (quoi, c'est pas ça qu'on dit pour une madame qui écrit des lettres ?) avait fait allusion à son nom. Corleone. Un nom que l'enfant portait fièrement. Peut-être même parfois avec provocation. Pourtant elle ne se présentait jamais en tant que telle. Parce que les noms de famille, c'était bon pour les Grands. Les Petits étant ce qu'ils sont, ils sont connus par leurs prénoms et voilà.

Elle trottinait donc, nerveuse, sans le montrer pourtant (parce qu'elle était une Guerrière et que les Guerrières n'ont pas peur, enfin, en principe), couteau fièrement arboré à la taille, vêtements neufs pour l'occasion, rouge sombre. Couleur préférée. Lili espérait que les Grandes Corleone n'auraient pas eu le mauvais goût de ne pas marier les couleurs ensemble. Voire de ne pas en mettre. Le comble de l'horreur, un mariage triste. Non. Ce devait être un mariage joyeux, plein de vie.

Enfin elle fut devant la porte. Hésitante, elle resta là, quoiqu'un peu en retrait pour ne pas gêner les éventuelles allées et venues, à observer le panneau de bois et les rainures dûes au temps...

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Lanceline
[C'est une histoire qui a pour lieu, Paris la belle en l'an de Dieu, 1462... Heu, 1461.]*

Les missives allaient bon train entre chez la Blonde et le monde entier.
Une écriture penchée, qu'elle ne connaît pas -sûrement l'enfant a dû trouver quelque scribe pour répondre-, un rendez-vous de pris. La Balafrée allait donc se rendre à un mariage. Pour changer.
Elle avait dit à tout le monde qu'elle montait à Paris. Visiter. Faire des achats. Personne ne s'était étonné. Rien de plus normal quand on la connaissait.
Sauf qu'elle venait pour affaires. Affaires peu recommandables, certes. Mais affaires tout de même.

Elle avait demandé à Queen de lui montrer comment se « transformer ». Aujourd'hui, la « jeune » -oui parce qu'elle se considérait comme vieille, en fait (en même temps, à vingt-six piges, normal)- Valdesti deviendrait plus vieille que Riwenn (si tu passes par là...). C'est dire.
Elle avait acheté des vêtements noirs, un peu moisis sur les bords. De quoi devenir une vieille sorcière affreuse. N'aurait plus manqué que la pomme empoisonnée et on aurait eu un remake de Blanche-Neige. Sauf que la sorcière aurait été la gentille.

Bien sûr qu'elle n'irait pas seule se jeter dans la gueule du loup. Elle avait trouvé une escorte. Dans les rues de Paris elle avait entendu un homme se présenter comme le défenseur de la veuve et de l'orphelin. Cela tombait bien puisqu'à ce jour, sa mère était morte et son père n'avait donné aucun signe de vie. De surcroît elle était une femme. Qui aurait laissé une belle jeune femme dans le pétrin, hein ? Pas un chevalier digne de ce nom, c'était certain. La Blonde avait donc envoyé sa servante, armée d'une bourse d'écus -ceci pour faire céder les plus récalcitrants-, demander à l'homme de se présenter sous peu à la porte de la chambre douze de l'auberge du Faisan Doré.

Mais la Balafrée avait encore le temps avant qu'il n'arrive. Ses noisettes passèrent de la robe violette qu'elle portait aux vêtements noirs posés sur la couche. Elle s'en approcha et lissa le tissu de ses doigts presque blancs. Allait-elle vraiment porter cela ? Se faire passer pour qui elle n'était pas ? Suzane, qui avait eu quartier libre pour la journée, lui avait bien dit et répété de recourber un peu le dos et de marcher à petits pas sans se presser. Les vieux n'étaient jamais pressés et faisaient tout pour vous ralentir. Même au marché. Et le pire... C'est qu'ils étaient partout. Vous n'avez jamais remarqué... ? Vous n'avez jamais rien vu... ? « Les vieux, faudrait les tuer à la naissance »**, avait ajouté la servante.

Elle se figea, croyant entendre des pas dans les escaliers. Mais non, rien. Ce n'était pas encore l'heure. Comment cela se passerait-il ? Il était vrai, qu'aller à un mariage pour côtoyer la lie de l'espèce humaine et contracter des liens avec eux, cela avait quelque chose d'intriguant. D'étonnant. Surtout pour la Balafrée qui connaissait les Italiens qu'elle allait voir et qui avait le souvenir de celle qu'elle considérait comme la pire de tous : Sadnezz. Morte à ce jour.

Elle savait qu'elle jouait avec le feu. Mais cela lui plaisait, pour une fois, de franchir la ligne. De passer de l'autre côté, l'espace d'une journée. Un jour qui serait tant à marquer d'une pierre blanche qu'à oublier pour le bien de tous.

Elle voulait assurer ses arrières. Elle y arriverait.


* « Il est venu le temps des cathédrales », Notre-Dame de Paris. Erreur de machine à remonter le temps pour la date.
** citation de Robert Guédiguian, Marius & Jeannette

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Jenifaelr
Mariage entre femme.La jeune femme n'en avait que faire,si l'amour était réelle,pourquoi pas? L'Italienne avait quand même pesté,elle c'était rendu à Paris pour un défilé et après celui-ci il y avait le mariage ... Comment passé d'égérie d'un des ateliers Français les plus réputé,à ensuite ... ça?
Ça c'était la tenue sombre enfilée pour se rendre aux miracles.Ses robes étaient trop claire,ou trop vive et auraient surement fait tâche,la poitrine opulente bander largement,sous sa chemise masculine noir,des braies de la même teinte et des bottes,qui n'arranger pas la tableau.Elle porter également plusieurs dagues,l'une à la cuisse,attaché par des lanières en cuire et masqué par la cape lourde,rouge sang que la jeune femme porter,l'une à la hanche aussi.Ses cheveux blonds vénitien tressé en épis de blé avec un ruban doré,faisant ressortir la couleur de ceux-ci.
Arrivant,elle vit qu'un peu de monde déjà était là,elle lança un :


"- Ciao ! "

Le mauvais mélange peut-être,au goût de certaine,m'enfin là,quand même ...
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Falco
Il se faisait appeler le Chevalier Errant, ou encore le Chevalier dans l'Âme. Il se présentait comme bouclier des faibles, protecteur de la veuve et de l'orphelin, Parangon de la Vertu et Paladin Lumineux. L'homme avait la carrure d'un homme d'arme et les mains calleuses de celui qui s'entraîne tous les jours à l'épée. Falco était son nom, mais ce nom était devenu une malédiction dans un royaume où un de ses homonymes qu'on lui avait décrit comme affreusement moche faisait régner le mal. Un jumeau maléfique ? Il n'y avait qu'un pas à cette conclusion.

La plus grande volonté de ce Paladin était d'entrer dans la légende, de se faire un nom qui serait passé de génération en génération, dont les bardes chanteraient les valeurs. Paris semblait être le meilleur endroit pour se faire un nom. Arrivé en ville, il était déjà à hurler à qui voulait l'entendre qu'il était le chevalier le plus vertueux et le plus doué de sa génération. Il était habillé dans des vêtements qui avaient perdu leur fraîcheur, ses braies bleues étaient trouées, sa chemise avait perdu sa blancheur, ses bottes de cuir avaient souffert de longues marches. Seule sa cape d'un gris délavé semblait en pleine forme. Mais l'habit ne faisait pas le moine il faut croire...

Alors qu'il était attablée, en train de boire et de manger un peu, une servante vint à lui, posant une bourse sur la table. Il était chevalier, certes, mais il ne pouvait refuser un don. Une adresse lui fut donnée, ainsi qu'un vague résumé de la situation. Finissant son bout de poulet et sa choppe, il se leva en encaissant l'avance pour son travail. Il ne se voyait pas comme un mercenaire, même si dans l'instant, il semblait en être un. Mais en qualité de Chevalier Errant, à défaut de demander une récompense, il pouvait toutes les accepter. Pourquoi empêcher à quelqu'un de montrer sa gratitude ? Le bonheur des uns peut faire celui des autres.

Le Faisan Doré. Les aubergistes avaient toujours eu des idées étranges pour nommer leur taverne. Peut-être un jour une auberge serait bâtie, portant comme nom "Au Chevalier Errant". Ca serait là une sorte de consécration, au moins autant que d'avoir ses louanges chantées par un péquenaud du coin armé d'une lyre. Falco poussa la porte de l'établissement, saluant le tavernier avec un large sourire. Il prit sa légendaire pose : Poings serrés sur ses hanches, jambes légèrement écartées, la tête fière et droite, le sourire charmeur. C'était dans ce genre de bouge que l'on se faisait un nom qui serait murmuré d'une oreille à l'autre.

-Je suis le Chevalier Errant ! Contemplez le Défenseur de la Foi, le Parangon de la Vertu, le Bouclier de la veuve et de l'orphelin, le Bras Armé de la Justice, Le Pourfendeur du mal, le Protecteur des Faibles, le Guerrier de la Lumière !

Y'a pas à dire, ça en jetait un max. Pour être un bon héros, il fallait être aussi bon guerrier que comédien, pour qu'ainsi chacune de ses apparitions reste à jamais gravée dans la mémoire des spectateurs. Bon, là, son public se composait de quelques grouillots du coin trop ivres pour remarquer le vrai talent et d'un tavernier qui se contentait de sourire béatement. L'admiration, sans doute. Falco le Chaste grimpa les escaliers qui le menaient à sa première quête, Protéger une femme. Des femmes, il ne connaissait rien, si ce n'est que la seule façon de connaître un jour les joies d'une couche, il devait courtiser sans relâche celle qui méritait son innocence.

Arriver à l'étage, il chercha des yeux la chambre 12. S'il seulement il se souvenait de ses leçons... Il savait vaguement écrire, il lisait lentement, mais savait la plupart des mots. Par contre, pour ce qui s'agissait des chiffres... Et bien, comptons, alors. A la douzième porte, il cogna, priant intérieurement que ça soit la bonne porte. Ca serait idiot de passer pour un crétin alors qu'il allait accomplir une mission pour quelqu'un d'assez noble pour avoir des servants.

La gloire se trouvait derrière cette porte. L'honneur serait au rendez vous. Il serait bientôt reconnu.
Maledic
Lili, qu'est-ce t'y fais ? Vins ! VIIIITEUUUH !

Un jeune marmot à la flammèche blonde hérissée sur la tête poussa sa soeur vers la fête qui se déroulait à l'extérieur. Lui était sans complexe. D'accord elles étaient amoureuses. Mais il restait un problème. Puisque les amoureux qui se marient font des bébés, comment font deux amoureuses ? Il faut un papa et une maman. Mais si t'as deux mamans, alors ça marche pas ! Une question qui allait certainement faire passer au bord de la crise de nerfs les deux futures mariées, tellement elle ne souffrait pas de non réponse.

Un grand air malicieux étirait la face de notre petite malédiction. Il tenait son fidèle copain, Navet l'ours en tissu dans une main, trainant à terre. Dans son pantalon, bien enfoncé ,un chouette lance-pierre, dont les munitions garnissaient ses poches. Il avait fait fort pour ce mariage, et des vers de terre, des cailloux, des amas de terre et autres joyeusetées trainaient là dedans. Il s'empressa de les montrer à Lili, la meilleure complice.


T'y m'aides y abordage ?

Puis soudain, un détail chagrina le petit bout. Il s'approcha d'Enjoy. Allez savoir pourquoi ce mioche adorait celle qui cherchait tout le temps à le tuer. Maledic tira la manche avec assistance.

joy, joy, joy, joy, joy... L'es où li gateau ?

Ah ben oui, un mariage c'est une fête. Aux anniversaires, qui sont des fêtes aussi, y'a toujours des gateaux. Donc il faut un gateau pour le mariage. Oui c'est très logique. Et avec des bougies dessus aussi ! Faut dire qu'il avait un plan tout prévu au sujet du gateau, et s'il n'y avait pas de gateau, c'était le drame !

Quand c'est que j'y peux chanter ma chanssooooooon ?
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Arthor
Cela allait être son premier mariage. Quand il avait reçu l’invitation, il avait été partagé entre joie et incrédulité. Pourtant il n’avait rien laissé paraître, de peur d’être considéré comme un faible, ou un naïf. Néanmoins cela ne changeait rien, il restait heureux d’être traité comme n’importe quelle membre de la famille, bien qu’au fur et à mesure que les jours défilaient, et que le jour fatidique approchait, il trouvait de plus en plus de bonnes raisons de ne pas y mettre ne serait-ce qu’un orteil.
La première, et sans doute la plus importante, c’est qu’il détestait toutes ces cérémonies où il fallait être bien habillé, poli et opiner du chef à chaque mot prononcer par une personne. D’autant qu’il n’avait pas tout compris, un mariage ne devait pas avoir lieu entre un homme et une femme ? A l’évidence, brigands et mercenaires avaient leur propre morale et loi. Ce n’était d’ailleurs pas à lui de juger cela, même s’il avait un avis plutôt tranché sur la question. Après tout, ces deux bouts de femme faisaient bien ce qu’elles voulaient, du moment qu’elles assumeraient cette journée. Arthor, lui, resterait fidèle à son sang, même s’il ne l’avait pas choisi. Que Dieu accepte pareille évènement ou non, rien ne faisait par erreur.

Le montagnard s’était très rapidement résigné à participer à ce mariage, plus effrayé par les conséquences de sa non-présence plutôt que par les festivités en elles-mêmes. En réalité il ne savait absolument pas ce qui allait advenir et de comment allait se dérouler cette journée. Il espérait juste en finir rapidement. De noir vêtu, à l’exception d’un col blanchâtre, il avait fait le chemin jusqu’au miracle. Il détestait cet endroit, et il se souvenait avec précision de la dernière fois où il avait marché dans ces ruelles sombres et sordides. Cette fameuse dernière fois où il avait appris qu’il était un Corleone, et où il avait pris une décision qu’il commençait à peine à regretter. Mais peu importait dorénavant, il devait assumer les choix qu’il avait pris, mais aussi la fatalité du destin et se plier à ses nouveaux « devoirs » familiaux.
Les ruelles restaient sombres, mal fréquentées, et crasseuses, mais tel un roc qui affronte le vent dévastateur de la tempête, il marchait jusqu’au point de rendez-vous. Les abords d'une taverne au nom étrange pour lieu de cérémonie, et théâtre de ce qui allait sans doute être un moment inoubliable. Tout dépendait pour qui.

Ses bottes martelaient les pavés, et enfin l’établissement était en vue. Une bonne odeur flottait dans l’air, ce qui fit naître un léger rictus chez le montagnard. C’était le maximum qu’il se permettait, toujours effrayé de paraître faible. Son visage restait fermé, la bouche close et les sourcils froncés tandis qu’il approchait enfin.
Pour le reste, il ne savait pas trop quoi faire. De nature timide, il inclina uniquement la tête en direction des rares personnes qui s’étaient retournées à son arrivé. Un geste dépouillé, qui accompagnait bien l’apparence du jeune homme qui se mit aussitôt en retrait. On pourra d’ailleurs dire ce qu’on voudra, le barbu restait impatient de savoir ce qui allait se passer, et de faire la rencontre des autres Corleone qu’il ne connaissait pas encore. Après tout, tous n’étaient pas des brigands et des monstres sans cœur si ?

Cette hypothèse le fit sourire, sans trop savoir pourquoi, alors qu’il se passait la main droite dans sa barbe. Ce geste ne pouvait signifier qu’une seule chose, il cherchait la boisson du regard. Ses yeux filaient de droite à gauche, et s’attardèrent sur les gros tonneaux. On ne pouvait pas lui cacher une boisson alcoolisée, non, c’était impossible. D’ailleurs, il avait en tête de s’y rapprocher, juste dans l’optique de garder un œil « protecteur » dessus.

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Hippolyte
Il fallait que la Folle s'invite, elle ne s'invitait pas complètement, elle était presque un caneton et donc par la même occasion quasi invitée à ce mariage.
Elle se ferait aussi discrète que possible pour ne pas déranger le mariage et ne pas non plus attirer l'attention de la mustélide qui depuis son départ de Bourgogne la détestait. Rien qu'un peu rassurez-vous, juste assez pour lui retirer les yeux de leurs orbites à la petite cuillère et lui arraché la tête avec les dents. J'exagère si peu...
Malgré tout ça, elle adorait les deux jeunes femmes et avait compris bien vite qu'elles s'aimaient. Cela ne la dérangeait pas particulièrement, et puis même si c'était le cas, si elle avait osé émettre la moindre opposition, elle se serait faite démembrée. Elle comptait aussi revoir les mioches, seuls qu'elle acceptait. Elle avait finie, à force de les côtoyer, par s'habituer à eux et même à les apprécier. D'autant plus qu'elle avait promit à Lili de revenir la voir.

Le trajet entre les deux Cours fut relativement rapide, au moins elle n'avait pas besoin de traverser tout le royaume pour y assister.
Vêtue de ses habituelles guenilles malgré le froid piquant de ce début de printemps elle s'appuya contre un mur plus ou moins loin du lieu de la cérémonie. Le but n'étant pas de se faire repérer. Elle attendrait que tous soient concentrés sur la "cérémonie" avant de se rapprocher un peu.
Miramaz
[La Sans-Nom, dans une des chambres au dessus de la salle]

Installée depuis la veille en compagnie de son escorte personnelle -son armoire des glaces- dans une chambre miteuse de la taverne décrépie du clan, la mal-rasée grognait. Vous pourriez penser que ça ne changeait pas de d'habitude mais si! C'était pire, elle enchainait grognement sur grognement, entrecoupé de râleries et autres imprécations inaudibles. Elle n'avait aucune envie d'être ici mais n'avait pas eu le choix, on l'avait suppliée, menacée et finalement achetée pour qu'elle soit présente en ce lieu et qu'elle les marie.
Ce n'était pas tant l'endroit -qui ne la rebutait pas plus que d'autres-, ni le jour -même si elle aurait préféré avoir pondu avant- qui la faisait pester mais l'idée que ce soit elle qui officie pendant ce mariage. Si un jour, à une époque fort lointaine dont très peu de gens peuvent se rappeler, elle avait pensé devenir diaconesse, depuis sa vie avait bifurqué bien loin de cette idée, et pourtant.. après avoir baptisé son danois la voilà obligée de marier des Corleone..
Si le fait qu'elles soient du même sang ne lui posaient aucun problème, ce n'était quand même pas inhabituel à ce point, son peu de cheveux se hérissait à l'idée de marier deux femmes. Hérésie que ceci! Mais..le paiement négocié avait eu raison de ses convictions religieuses -peu présentes depuis qu'elle était soustraite à l'influence réformée de son borgne d'«oncle»-. Une houppelande ! LA chose qu'elle désirait depuis des années, la chose qu'on lui avait promise un nombre incalculable de fois auparavant -toujours pour lui soutirer quelque chose-..sans jamais finaliser l'affaire..
Alors tant pis, si lors de sa rencontre avec Deos -qu'elle doutait proche vu la douleur que provoquait le monstre de son ventre ces jours-ci- Il lui reprochait ce mariage, elle rejetterait la faute sur tout ces vils prometteurs qui ne lui avaient pas offert de houppelande avant, l'obligeant à accepter cette offre Laello-Enjoyenne, elle n'était qu'une faible femme après tout..

D'humeur ronchon tout de même, elle avait finie par s'habiller enfilant ses plus beaux vêtements -enfin ceux dans lequel son énorme bide daignait bien rentrer- et renouant pour l'occasion avec son goût douteux dans l'association des couleurs. Le résultat rappelait sa jeunesse : ses bottes vertes associée à une jupe bouton d'or -qui par bonheur masquait ses bas bleus- le tout surmonté d'une chemise bleu d'un bleu..royal froissée dans un bustier rouge -qui semblait prêt d'exploser- et pour couronner le tout..sa coiffe. Celle qu'elle n'avait jamais pu porter sans qu'on se fiche d'elle..son horrible coiffe cyan qui avait au moins l'avantage de détourner les regards des gens de son visage, lui faisant espérer que personne ne retienne qui avait célébré ce détestable événement.

Depuis l'annonce de l'évènement, et bien qu'elle ne leur en ait jamais reparlé, elle cherchait comment les unir sans que cela ne lui coûte une centaine d'années supplémentaires sur la Montagne de la Désolation. Elle avait étudié plus que jamais les textes religieux et ne trouvant aucune ligne réprouvant explicitement l'union de deux femmes, elle réussit à se convaincre que ce n'était pas mal faire que d'unir deux êtres qui s'aimaient véritablement bien que leur sexes soient identiques. N'ayant pas voulu demander avis à d'autres réformés-de peur de douter de nouveau- elle s'était suffisamment rassurée sur le devenir de son âme pour préparer la célébration.

Après un dernier marmonnement en direction de son nordique -une injonction à la rejoindre avant le début de l'office-, elle descendit d'un pas lourd pour rejoindre les épouses. Soufflant et ahanant, elle traversa la salle de l'auberge quasiment déserte sans un regard et gagna la rue où attendait déjà bon nombre de gens. Un bref hochement de tête fut adressé aux quelques têtes connues, une claque résonna sur les crânes des deux futurs mariées assorti d'un chuchotement :


C'pour m'obliger à faire ça ! Et z'avez pas intérêt d'avoir oublié ma houpp' !

Elle était là et les unirait, c'était dit, qu'on ne l'emm*rde plus avec ça. Avisant le banc où trônait Enjoy, elle s'y laissa tomber épuisée par le simple trajet qu'elle venait de parcourir.

Ya encore beaucoup d'monde qu'doit v'nir ? Z'étiez pas obligées d'affirmer vot' hérésie au royaume entier, quelle honte pour la famille !

La honte elle craignait surtout qu'elle ne lui retombe dessus, en plus de la réprobation de tout croyant. Plus qu'à espérer que personne ne s'en prenne à elle pour empêcher l'union.
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Victorine
En parlant d'empêcher l'union...

Où qu'elle est, que j'lui coupe l'annulaire ???!

Les quelques badauds des Miracles attirés par l'odeur des cochons pendus et par le spectacle d'hypnotiques flammes qui donnaient aux murs de la Cour, pour un jour seulement, l'illusion d'être en or, tournèrent la tête vers le nouveau venu. Était-ce un mari jaloux, un frère, un représentant de l'église ? A en croire l'habit noble, et la démarche vive, ça pouvait laisser espérer du spectacle. Un meurtre peut-être. Mais à y regarder de plus près, le tissu était usé, rapiécé, les ongles sales, les cheveux longs et gras, et le couteau aussi usé que celui qu'ils avaient eux-mêmes dans leur poche.

Et ce couteau, elle le brandissait, tel le diacre son goupillon, en se dirigeant vers Laell. "Elle" oui, car bien des personnes ici présentes le savaient, sous le plastron, était une femme.

Certains ici le savaient par ouï-dire, et en doutaient peut-être encore, comme les récents canards de la Cour Brissel. D'autres le tenaient de source sûre, pour avoir quelques mois durant contemplé sur sa physionomie les conséquences d'ébats trop rapprochés. D'autres enfin, beaucoup plus rares en ces lieux, l'avaient connue jeune fille. Mais qui parmi ceux-ci auraient pu s'émouvoir d'un tel accoutrement pour une demoiselle de rang noble ? surtout en ce jour d'hérétique mariage. C'était du pipi de chat à côté.

Vic, elle, n'en avait absolument rien à cirer. Homme ou femme, c'était pareil pour elle. Non, outre le fait que l'heureuse élue était cette hystérique d'Enjoy, ce qui l'avait le plus étonnée dans cette invitation, c'était le mot "mariage". Et chez les Piques, c'est un gros mot, une injure à la liberté, un pari débile sur l'avenir, et ça se règle à coups d'amputations. Vous allez me dire, Laell n'est pas Pique. Certes. Mais Laell connait leurs coutumes pour avoir assisté à ce genre de cérémonies : alors comment résister à la tentation de lui faire une petite frayeur ?

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*C'est à la gorge que l'Ysengrin mord.
Arnan
Y s'était peut-être encore perdu. Ou p't'être que c'tait voulu, ou p'têtre que j'sais plus. Quoi qui en soit, y aurait mieux fait d'accepter l'offre de jeny. Quand même, c'perdre en pleine cours des miracles. pouah, alors l'flair.

Quoiqu'en parlant de flair, un truc v'nait juste d'arrivé.

"Oh, mais c'est qu'ca sent bon ce truc. C'est qu'j'ai faim moi.."

Enfin, c'est grace au piff du géant que, quelques minutes plus tard, y se retrouvait devant une assemblé de truc bidule qui était pas sur de tous connaître. N'empêche, y bénissait cette nana de joy d'avoir pensée à faire ca à ciel ouvert. Vous le verriez vous? Tordu le pauvre bougre, cloîtré dans une taverne avec plein de monde? Moi, j'dis qui ferait pitié.

N'empêche, un peu perdu, le gaillard s'avança et s'trouva un coin bien pénard pour poser ses miches. C'tait pas un type discret, mais si on voulait l'trouver, c'tait pas dur, alors logiquement, y en aurait un ou deux qui lui march'rait d'ssus par erreur. Alors fallait juste attendre qu'ca viennt comme y faut. Pour l'instant, y faisait juste l'corbeau, zieutant ca et là tout c'beau monde qui bisait, menacait, souriait, quémandait et blablabla. C'tait un bon spectacle après tout.

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Un gros merci à JD Lililith!
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