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[RP] Beaumont - Renart mais pas goupil !

Constance_de_cleves
La Vicomtesse imitait son hôte : elle levait son verre avant d'y tremper les lèvres.
Santé mon amie.
Elle prit le temps de déguster.
C'est un pur délice. En effet dommage que ce ne soit pas les vendanges.
Elle écoutait les explications de l'anoblissement. Elle savait que la jeune renarde était une dame de compagnie.
Voila que le nouvelle Dame abordait le sujet de Godefroy sans qu'elle ne pose de question. Elle s'apprêtait à répondre pour l'anoblissement de celui-ci mais la suite des nouvelles la laissa bouche bée.

... mariage... marié... il s'est marié?

Elle tenta de récupérer sa voix et de se remettre des nouvelles.
Vous l'aurez compris, je ne savais pas... mais cela explique son long silence... Nous n'avons pas communiqué depuis la double épreuve qui a frappé votre famille... Et bien... c'est très bien, puis-t'il trouver le bonheur...
La Vicomtesse decida elle aussi d'abandonner ce sujet. Elle aurait largement préféré apprendre tout ceci de la bouche ou même de la main de Ganju.

Le Recteur? Disons que lui et sa femme ne m'apprécient pas... Je n'aime pas trop ce sujet...

Et vous un mariage en vue? Qu'est-ce que j'ai loupé?
Ah oui vous êtes au conseil, porte parole il me semble. C'est la première fois? Cela vous plait?


Elle prit un biscuit en attendant les réponses.
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Della
Au regard et aux traits de Constance, je compris que ce cher frère n'avait en rien tenu au courant son ancienne amie. Cela ne m'étonna pas mais je me promis de l'entretenir là-dessus.

Je laissai passer le sujet délicat, remplie de compassion pour mon hôte. Et je souris de manière entendue lorsqu'elle précisa que les agrippés à l'Université ne l'aimaient pas.
Qui donc aimaient-ils, ces deux-là...

Le sujet suivant, par contre, m'enchanta moins.
Oh, et puis, après tout...je n'avais rien à me reprocher, rien à cacher non plus.

Un mariage...oui, enfin, peut-être. Il y a tellement de conditions autour de cette promesse de mariage que je commence à penser que cela ne sera jamais. Mais bon...si ce n'est pas lui, ce sera un autre.
Oups, je levai les yeux vers Constance, l'avais-je heurtée en parlant ainsi ? L'idée que j'avais d'un mariage ne coïncidait pas toujours avec l'idée que d'autres en avaient. Pour moi, pas question de sentiments, seulement des raisons...Récemment encore, j'avais blessé, sans le vouloir, une de mes connaissances en parlant de la sorte. Il me fallait vraiment apprendre à réfléchir avant de trop vite dire ce que j'avais sur la langue.
Je continuai...un peu rapidement...
Oui, l'expérience du Conseil me plait beaucoup. Je dois dire qu'on apprend énormément sur peu de temps. Et c'est très valorisant. Mais vous savez de quoi je parle, vous-même avez été bien plus que Conseillère...Je pense que cela doit être plus stressant, plus fatiguant aussi, de diriger. Est-ce que je me trompe ?
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Tolaine


J'étais dans ma chambre, à me préparer pour suivre les bon conseils de ma Tante et ainsi me rendre à la petite chapelle du domaine, je pris ma cape la plus chaude. pendant que je dévalais les escaliers puis marchais dans les couloirs, je vins à croiser Maturin portant un plateau chargé de biscuits, je l'arrêtais un petit moment afin de savoir où il emmenait cette nourriture. Celui-ci me répondit que l'on avait la visite de Constance de Clèves, je fronçai les sourcils à ce nom qui m'était jusqu'à présent inconnu, surement une amie de Della.

Maturin pourriez-vous dire à Della, ma tante que si elle me cherche je suis partie à la chapelle voir le Père Tristan ?

Bien entendu mademoiselle,
me dit-il.

Je repris mon chemin direction dehors puis l'église tout en repensant à ce qui s'était passé la veille après que j'ai révélé mon terrible secret et m'être effondrée en sanglots à terre. Je n'aurais jamais imaginé qu'un jour Della jouerait le rôle d'une mère pour moi, il est vrai que je l'avais surprise par mon récit, j'avais apprècié qu'elle soit venue s'asseoir à mes côtés même si je ne l'avais pas remarqué tout de suite. Je m'en étais aperçu lorsqu'elle avait replacé l'une de mes mèches derrière mon oreille et me murmuré : Pardon, Tolaine...j'ignorais...je suis désolée. Sur le coup je fus incapable de répliquer, la tristesse de mes souvenirs m'empêchant de le faire mais maintenant, je me rends compte que n'avais aucuns mots pour...

Ce qui me venait n'était qu'en pensées car je ne pouvais me permettre de les énoncer à voix haute car il était évident que ma tante ignorait tout de la naissance jusqu'à la disparition de mon fils puisque je ne voulais en aucun cas l'apprendre à ma famille, Nabel étant l'exception car elle vivait dans le même duché que moi et avait connu Sasuke. Il faut dire que je suis une fille assez renfermée sur elle-même, je n'ose pas me confier à quelqu'un de peur de le déranger ou de l'ennuiyer avec mes histoires de bonne femme.

Je n'avais pas trop aimé le fait qu'elle me dise d'aller en parler à notre chapelain mais elle disait que j'en sortirais plus forte et retrouverais un semblant de paix. Je ne suis pas convaincue que cela se passera comme elle l'escompte mais je ne peux juger de rien pour l'instant...je ne peux que me rendre à la chapelle et espérer que tout ira pour le mieux et que ma peine s'allègera. J'arrivai enfin au lieu saint et pénétrai dans l'enceinte afin d'y retrouver le Père Tristan puis me confesser pour la première fois à un homme de foi.

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100drine, incarné par Della


La Renarde ne dit rien au sujet de l'Université mais son sourire en disant long et cela plut à la Vicomtesse d'origine artésienne.

Elle écouta alors attentivement ce qui suivit, elle ne se doutait pas qu'elle avait lancé un sujet aussi intéressant.
Les premières paroles de Della firent penser à Constance à ses précédents soucis de mariage mais la suite lui prouvait que non. Elle ouvrit de grands yeux interrogateurs en l'entend dire que si elle ne se mariait pas avec celui-ci, ce serait avec un autre. A l'entendre cela lui importait guère.

Constance fit un léger sourit afin de lui indiquer qu'elle n'avait pas été choquée. Après tout elle n'avait rien à apprendre à personne à ce sujet. Depuis combien d'années n'était-elle plu mariée elle-même? Elle n'osait pas compter. Il faudrait qu'elle revienne sur le sujet du mariage à l'occasion...

La vision du Conseil par Della lui plu.


Oui j'ai été au Conseil moi aussi. J'ai commencé par l'Université, ce qui m'a donné confiance, puis quelques petits postes au Conseil et puis CAM et enfin... Comtesse. Il est vrai qu'on apprend énormément et qu'il faut apprendre vite. Il faut vivre les choses à 100%, enfin si on veut se sentir utile. Stressant certes, fatiguant il est vrai mais tellement intéressant. J'ai vraiment aimé cette partie là mais... mais il n'y a pas que ça...

Elle décida de ne pas en dire plus à ce sujet qui était en fait difficile pour elle. Elle regarda Della, se demanda bien sur quoi elle allait bien pouvoir diriger la conversation. Finalement elle prit la sécurité en se resservant un petit gâteau.

Un vrai régal ces pâtisseries, il faudra me faire parvenir la recette si vous le voulez bien mon amie.
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Della
Dans les paroles et la voix de Constance, je notai un moment de...déception ou de douleur...les deux peut-être.
Je ne savais s'il était opportun de revenir sur le sujet et j'acquiesçai à son avis sur les gâteaux.

Nous avons la chance d'avoir une cuisinière qui fait les sucreries comme personne. D'ailleurs, lorsque ces gâteaux sortent du four, il y a foule à ses portes.
Je ris, ce moment de détente auprès d'une amie était un délice.

L'on frappa à la porte et Maturin entra sur mon invitation.

Votre nièce vous fait dire qu'elle est partie à la chapelle.

Un signe de tête et : Merci, Maturin.
Oh, pourriez-vous nous servir un verre de Beaumont ?


Maturin s'exécuta et je levai mon verre vers Constance.

A cette belle surprise qu'est votre visite, mon amie.

Je bus une gorgée et repris :
Dites-moi, êtes-vous bien logée au moins ? Je peux vous faire préparer une chambre, il ne manque pas de place ici.
Je me mordis aussitôt les lèvres...peut-être Constance n'avait-elle pas envie de risquer croiser Godefroy.
Comme je trouvais triste la fin de leur histoire. Constance était charmante...et Vicomtesse. Même si l'amitié comptait pour moi, les rangs qu'occupaient les Renards comptaient aussi.
Mais trêve de tout cela, je voulais être tout à ma visiteuse, je l'appréciais tellement.

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Constance_de_cleves
Constance répondit au sourire de Della au sujet des gâteaux.

La porte s'ouvrit et là la Vicomtesse se dit que c'était pile le bon moment pour une interruption. La Renarde ne tarda pas à tirer profit de l'intrusion de Maturin. Elle demanda à se faire servir pour trinquer.


A cette visite oui, à la chance de vous revoir.

Elle lui demanda si elle était bien logée et si elle voulait s'installer dans le domaine.
Elle ne réfléchit même pas avant de répondre. C'est que malgré les années et les titres elle restait spontanée.


Je ne vais pas vous mentir ma chère, je ne suis que dans une petite auberge. Enfin je m'en contente... je n'ai pas toujours été titrée vous savez. J'accepte votre invitation mais simplement dans l'optique de pouvoir vous voir un peu plus.

A ce moment là, elle remarqua que Della se mordait les lèvres... peut-être qu'elle l'appréciait mais à petites doses tout compte fait. Elle se voulu rassurante.

Je ne vais pas m'éterniser en Bourgogne de toute façon... J'espère qu'un jour je pourrai vous accueillir dans mon hôtel à Nancy, si un jour je le termine... parce que pour vous accueillir dans mes domaines, c'est loin et puis... c'est loin...
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Della
Je suis heureuse que vous acceptiez l'invitation. Nous aurons ainsi tout le loisir de discuter encore et je vous emmènerais en promenade aux alentours. C'est presque le printemps, la vie reprend...Il y a beaucoup de perce-neige dans les près...c'est très joli. Vous verrez.
Ah...Beaumont, à chaque fois que je l'évoquais, je redevenais la petite fille courant à travers les chemins...

Constance évoqua Nancy et une vague de souvenirs me submergea.

Oh, comme il me plairait de revoir Nancy...J'y ai vécu de tellement bons et beaux moments. J'ai l'impression qu'il y a un siècle de cela.

Connaissez-vous le Diacre Uriel ? Il est venu à Sémur, récemment. Nous sommes amis et j'ai toujours tellement de plaisir à la revoir.

Raconter nos discussions et nos disputes entre Uriel et moi, n'était pas à l'ordre du jour mais je ne pouvais m'empêcher de rougir en me remémorant ce jour où j'avais osé cracher aux pieds d'Uriel...Il fallait que notre amitié soit drôlement costaude pour résister à ça. Mais elle l'avait fait ! Grâce au Ciel.

Je chassai tout cela de mon attention et :
Oui, c'est loin Nancy...mais tellement beau. Ce serait un honneur pour moi et une grande joie de vous rendre visite. Je posai alors mon regard sur mon amie et laissai quelques secondes s'en aller...J'ai regretté que mon frère ne soit plus correct avec vous, Constance. J'avais l'impression que vous aviez des sentiments pour lui et...j'espère qu'il n'en a pas joué.
Si vous préférez, vous n'avez pas besoin de répondre mais je tenais à ce que vous connaissiez le fond de ma pensée. J'aime être sincère...surtout avec les personnes que j'apprécie beaucoup.

J'achevai mon verre et jouai avec, entre mes mains.
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Constance_de_cleves
Oui je suis ravie de pouvoir profiter un peu plus de votre compagnie. Est-ce que quelqu'un pourrait se charger d'aller chercher mes bagages?
Je ne suis pas contre une ballade à vos côtés, il faut profiter des beaux jours qui commencent à pointer le bout de leur nez.


Elle se demandait si elle n'acceptait pas l'invitation un peu trop rapidement, peut-être que la jeune Dame ne la voyait pas s'installer aussi vite.

J'espère trouver de la pierre bon marché pour terminer mon hôtel nancéen. J'ai écrit à votre Bailli il me semble sur un conseil du maire de Dijon mais je n'ai jamais eu de réponse... je crois qu'il va falloir un moment avant de pouvoir dormir dans mon chez moi à Nancy. En tout cas vous serez la bienvenue à Toul.

Non je ne connais pas le Diacre Uriel. A dire vrai je ne connais pas grand monde, je vis un peu en retrait... je dirai que j'ai du mal à m'intégrer...


Elle se demandait si elle devait s'étaler sur le sujet et puis finalement décida que non. Après tout le problème devait probablement venir d'elle.

La Renarde aborda un sujet qui mettait la Vicomtesse un peu mal à l'aise. Elle se mettait à parler de son frère, de leur relation.


Votre frère devait avoir ses raisons... je ne sais pas ce qu'il vous a dit... J'avais peur de le faire souffrir, peur de porter malheur une fois de plus... la double épreuve qui a frappé votre famille ne m'a pas aidée à croire en l'avenir.

Elle baissa les yeux et fixa son regard sur quelques miettes tout en parlant.
J'ai dû lui faire peur, il a dû penser que je me jouais de lui comme sa précédente fiancée...
Inutile de revenir sur tout cela il me semble, il a fait son choix... silencieusement certes mais il l'a fait. J'avais des sentiments sincères envers lui.
Je ne sais pas trop comment je réagirai si je le revoyais...

Elle se mordit la langue, ce n'était pas une chose à dire. Ganju était chez lui ici. Elle reprit.

Ne vous inquiétez pas il n'y aura pas de scandale si par le plus grand des hasards il vous rendait visite. Peut-être bien que je jouerais les hypocrites et attendrait qu'il s'explique.
Merci pour votre sincérité en tout cas, c'est une qualité que j'apprécie. Je dis trop souvent ce que je pense sans l'enrober.

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Tolaine


Je rentrais tranquillement de confesse, le coeur un peu plus léger, ma peine ne pouvait pas disparaître d'un claquement de doigts. Je montai dans ma chambre, après une grande discussion avec le Père Tristan, j'avais pris la décision de partir faire un long voyage de pèlerinage en compagnie de plusieurs amis avant de revenir parmi les miens sereine comme avant. Une fois mes affaires bouclées je me dirigeai vers le salon pour dire au revoir à ma tante, en tendant l'oreille je m'aperçu que son invitée était toujours présente.

Toc... toc... toc

Je poussai timidement la porte, et entrai dans la pièce quelques secondes pour prévenir Della :

Excusez-moi de vous déranger,je ne fait que passer et je viens juste vous annoncer que je m'en vais à la rochelle pendant plusieurs jours.

Je déposai un bisou sur la joue de ma tante avant de ressortir aussi silencieusement que j'étais arrivée, une fois dehors je sellai ma jument pour aller retrouver mes compagnons de route.

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Constance_de_cleves
Cela faisait quelques temps que Constance avait accepté l'invitation de la Renarde Noire et qu'elle avait donc emménagé provisoirement dans le domaine de Beaumont.

Elle était dans sa chambre, à regarder par la fenêtre. Elle pensait à son fils, fils qui ne donnait que peu de nouvelles. Probablement qu'elle n'avait pas su tisser des liens assez forts avec lui. Elle se demandait bien ce qu'il pouvait devenir. Elle ne savait pas si l'Artois se souvenait encore d'elle et dans quels termes. Il faudrait qu'elle lui écrive.

Elle porta son attention sur les arbres à la recherche de petits bourgeons. Elle se rappela alors la proposition de promenade de Della et espéra que celle-ci n'oubliait pas. Elle avait envie de profiter des beaux jours avec elle avant de repartir en Lorraine.

Elle ne pourrait plus trop s'attarder, elle avait enfin pris des responsabilités en Lorraine.

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Beatritz
[Le 25 mars, approximativement]

Un courrier en livrée toute bleue s'était présenté à Beaumont, après avoir fait un crochet par Seignelay, où il avait déposé quelques précieux documents à l'adresse du baron.

À Beaumont, il porta deux lettres, liées entre elle par des lacs de lin. L'une, scellée de rouge, était adressée à la dame de Railly. L'autre, scellée de bleu, portait en écriture ronde et soignée : « À Sa Grâce Eusaias de Blanc Combaz, Grand-Duc d'Occident »


Citation:
De nous, Béatrice de Castelmaure, Souveraine de Bolchen, Duchesse de Nevers & Dame en maintes autres terres,

À vous, Della de Volvent, Dame de Railly,

Salut & amitié.

Dame, nous vous portons par la présente nouvelles de notre bonne santé, quoique l'appétit nous ait délaissée. Notre voyage est fort solitaire d'autant que notre nouvelle dame de compagnie, Edeline de Clairval, souffre d'importants maux qui ne lui laissent que peu d'occasion de nous tenir réellement compagnie. Après votre infortunée nièce, il faut accroire que nos dames de compagnie sont bien maudites, depuis que vous avez quitté ce service !

Nous vous prions de bien vouloir vous rendre à la cérémonie d'allégeance au Duc Eusaias, qui se tiendra le 27 mars - puisse ce courrier vous parvenir à temps ! - pour porter notre allégeance, qui vous est jointe.

Soyez assurée de notre affection,

Votre suzeraine,
B.d.C.



Citation:
Nous, Béatrice de Castelmaure, Souveraine de Bolchen, Duchesse du Nivernais, Comtesse du Lauragais, Vicomtesse de Chastellux & de Baudricourt, Baronne de Chablis & de Laignes,

A vous, Eusaias de Blanc-Combaz, Duc de Bourgogne, notre suzerain,

Paix & fierté.

Par la présente & pour les temps à venir, renouvelons notre serment d'indéfectible allégeance à la Bourgogne, qui vit s'élever aux honneurs nos deux illustres parents, Leurs feues Seigneuries Charles de Castelmaure, dit Le Chevaleresque par les épiclèses de Sa Seigneurie le Beau Cardinal de Beaujeu, dit aussi le Rusé dans le Comté de Toulouse, & Lhise de Tapiolie, dite Lhise aux mains blanches & aux yeux couleur paradis par lesdites épiclèses de Sadite Seigneurie le Beau Cardinal de Beaujeu.

Par ladite allégeance, nous engageons notre foi à toujours vous conseiller, vous, Duc de Bourgogne, selon notre pensée & sans ambages ni de jugement ni de langage, & ce par l'entremise de notre vassale Della de Volvent, Dame de Railly, ayant notre procuration pour parler & voter en nos noms & voix au collège de la noblesse de Bourgogne ;
Item par ladite allégeance, nous engageons notre foi à vous garder toujours & contre tous notre fidélité, pour peu que ce que vous exigeriez de nous soit respecte les vertus de l'Aristotélité ;
Item par ladite allégeance, nous engageons notre foi à vous porter aide, militaire, logistique ou pécuniaire, en cas que l'intérêt de la Bourgogne l'exige ;

& pour que ladite prime allégeance acquiert pleine valeur, y avons apposé notre scel de plus grande valeur, bleu.

Daté en l'enceinte du Domaine de l'Epine, en Champagne, le vingtième jour de mars de l'an d'Horace MCDLVIII.


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Della
La journée avait été douce, le printemps s'installait avec la ferme décision de laisser sa marque encore renouvelée.
A chaque fois, à chaque printemps revenu, mon coeur ne pouvait s'empêcher d'espérer, de revivre.
Celui-ci ne ferait pas exception.

Je n'avais pas encore quitté Beaumont mais tout était en place pour que je le fasse, dès que l'envie m'en prendrait.
J'étais allée visiter Railly, je m'étais entretenue avec l'intendant et les gens de maison. J'avais choisi les pièces qui me seraient destinées et je les avais fait aménagé avec les quelques meubles qui étaient venus de Beaumont. Ce serait l'affaire de quelques jours et je serais à l'aise, là-bas.

Un messager était arrivé, ce matin.
Il m'avait laissé une missive aux armes d'Arquian.
C'était toujours un soulagement car je savais qu'au moins le jour où il avait écrit la lettre, le Baron était encore en vie.
Parti pour la Provence le lendemain de l'ennoblissement de mon frère, il m'écrivait de temps à autre, nous échangions ainsi de nos nouvelles.
Naïvement, il m'était arrivé de penser que cet éloignement, cette inquiétude auraient donner naissance à un sentiment non pas amoureux mais un sentiment, quelque chose à éprouver.
Pourtant, il fallait bien admettre que ni le temps ni l'éloignement ni l'inquiétude n'avaient rien engendré d'autre qu'une fugace pensée de temps en temps et une intention dans les prières.
Je n'aimais pas Arquian et je ne l'aimerais jamais. Je n'aurais jamais pour lui autre chose qu'une espèce de sympathie. Il fallait bien s'y résoudre. Ma chère Béatrice avait bien épousé un homme qu'elle n'avait jamais vu avant la noce et qu'elle n'aimait pas non plus.

J'avais appris quelque chose de totalement déroutant aujourd'hui, de la part d'une Baronne peut-être jalouse...peu importait. Mais ce qu'elle m'avait dit m'avait profondément interpellée.
Arquian lui avait parlé de "notre mariage".
Rien n'était officiel. Il y avait encore tellement de "si" autour de cette union qu'en parler ouvertement me semblait déplacé.
Ma famille, enfin, certains membres, pas tous, en avait entendu parler parce que j'avais besoin de le faire. Mais cela était resté au strict cercle familial proche.

Lorsque j'avais parcouru la missive, plus tôt dans la journée, le malaise grandit encore.
Et plus j'y repensais, plus je doutais.

Ce soir, assise contre la cheminée, je déroulai une fois encore, le parchemin.

Citation:
Ma chère et tendre Della de Volvent,

Je vous écris de Forcalquier, où je suis prisonnier.

Après la déroute de notre armée dans la campagne aixoise, nous fûmes autorisé par la Marquise de Provence, Hersende, à repartir dans nos foyers. Las de cette guerre, je me réjouissais à l'idée de quitter ce maudit pays, foyer de larmes innombrables.
Fi! Une bande de soldats provençaux, ignorant les ordres donnés, ont tendu une embuscade où nous sommes tombés, moi et deux compagnons de route, Luwangel et Nadaelle. Blessé, j'ai regagné comme j'ai pu Forcalquier, avec eux à mes côtés.
Nous avons dès lors assisté, sans y participer, au "siège des assiégeants". Depuis longtemps, les armées du Roy et la Pa Capituna entouraient les remparts de la cité, sans réelle volonté de la prendre. Elles partaient de là pour mener l'assaut sur les remparts d'Aix. Mais la situation s'est renversée. Privées de ravitaillement, affaiblies, les gens du Roy et ce qui restait de la Pa Capituna ne purent résister longtemps aux troupes marquisales.
Forcalquier est maintenant libre et serait loin de la guerre, s'il n'y avait pas nous autres éclopés qui trainent dans les rues de la ville en attendant la guérison de leurs blessures.
A l'invitation de la Marquise de Provence, je me suis rendu en Avignon. J'estimais que ce gouvernement, s'il revendiquait l'honneur au combat, nous devait indemnisation. Après quelques jours de négociation, nous fûmes globalement satisfaits de notre attente, car il n'est pas courant qu'une province de guerre consacre des écus au remboursement des victimes.
Cependant, des gens sans honneur, ayant prêté serment de ne plus se battre pour obtenir un laisser-passer à Aix, s'empressèrent de partir de Forcalquier pour rejoindre les troupes royales stationnées à Arles. Voyant cela, la Marquise déclare ne plus nous faire confiance. Je devine qu'elle est aux prises avec les ultras de son Conseil, à moins qu'elles ne servent d'eux pour valoriser la magnanimité de son cœur. Quoi qu'il en soit, je suis actuellement prisonnier en Provence et je ne sais quand je pourrai franchir les lignes ennemies à Aix.
De toute manière, Alcyone vient d'arriver, je ne sais comment, et j'ai appris par elle que le Capitaine est sur le flanc, quelque part sur le champ de bataille. Je vais partir avec elle pour le retrouver, en espérant qu'il ne soit que blessé. Je ne pense pas encore à une éventuelle réconciliation entre nous deux. Mais sais-tu que nous étions fâchés? Ce fut orageux, violent même, une telle amitié en se brisant fait un bruit de tonnerre. Il ne me pardonnait pas d'avoir quitté son armée en débandade, sur les conseils de son second, alors que lui-même avait été blessé. Il m'accusait d'être un traître....J'en frémis encore alors que je l'écris. Son orgueil occulte volontiers tous les sacrifices consentis pour sa cause. Enfin, ce vieux loup ne mérite pas d'être dévoré par les chacals, et Alcyone est peut-être mon amie la plus chère. Alors, je me lancerai à sa recherche, et n'abandonnerai pas sans l'avoir retrouvé. Je prie pour qu'il soit vivant encore, sinon j'aurai deux tombes à creuser....

Dans cette situation, je suis bien en peine d'écrire un mot pour le départ de Béatrice ou pour mon procès en Cour d'Appel. Néanmoins, j'essaierai de faire ce que je peux.
Prends soin de toi et travaille pour la Bourgogne, c'est la plus belle chose que l'on peut faire en ce monde. As-tu rencontré Monseigneur Guiguil? Quant à ma pénitence, Aliénor comme tu le sais s'en occupera, mais j'espère qu'elle ne sera point trop longue.

Je t'embrasse,
Théognis d'Arquian et de Beaumont.

Plusieurs choses me troublaient. Mais la plus éloquente était le fait qu'il ne prendrait pas le temps de se défendre.
Ce tutoiement m'indisposait...

J'empoignai l'écritoire, le posai sur mes genoux, lissai un vélin, pris ma plume et...

Citation:
Baron,
Le bonjour vous va.

Je suis bien triste d'apprendre que vous êtes retenu en terre de Provence, contre votre gré. Je prierai encore pour vous, pour que le Très Haut, dans sa grande miséricorde, vous protège et vous permette de revenir chez vous, sur vos terres, auprès des vôtres et de vos amis.

Vous me parlez d'Alcyone et d'un Capitaine et je comprends que ces gens comptent pour vous. Malheureusement, pour moi, ils n'évoquent rien. Je suis désolée. Cependant, ils seront aussi bénis dans mes prières, pour vous.

Vous m'aviez parlé précédemment d'une autre de vos amies que entretemps, je sais être plus que votre amie - les racontars vont bon train en Bourgogne, je ne vous apprends rien - et qui avait été enlevée par la Zoko. J'ai cependant tâché, comme vous me le demandiez, de la retrouver. Un enfant du nom de Karyl m'a dit la connaître. D'après lui, elle ne serait pas en Bourgogne.

Le fait que vous n'écriviez pas à Béatrice ni que vous ne daigniez vous défendre, me contrarie. Surtout pour ma suzeraine. Mais tel est votre choix et je le respecte.

Ce tantôt, j'ai appris de la bouche de la Baronne de Cruzy le Chastel que vous lui aviez annoncé notre mariage.
J'en ai été très étonnée.
En effet, cette hypothétique union n'est en rien confirmée, je vous rappelle. Il y a encore bien des obstacles avant que de pouvoir en parler officiellement. Votre procès n'est pas fini. D'après le jugement, il y aura des suites. Si vous êtes déclaré innocent, je gage que l'Evêque de Langres demandera justice à l'Eglise et si tel est le cas, le délai sera à nouveau long avant un jugement. Si vous êtes déclaré coupable, le Collège demandera votre destitution ce qui rendra caduc tout espèce d'engagement quel qu'il soit même ténu.
De même, il ne m'est revenu aucune nouvelle de la Duchesse de Nevers concernant le contrat de mariage. Ce qui là aussi, risque de prendre du temps.
Alors, m'entendre dire que je suis votre fiancée, comprenez que cela me soit resté en travers de la gorge.
Je tiens à vous rassurer, je n'ai en rien dérogé à ma parole donnée et cela même si le Duc Eusaias est plutôt entreprenant. Il n'est pas le seul, d'ailleurs. Mais soit, laissons cela. Sachez que je démens donc toute rumeur d'un mariage déjà officialisé.

A propos de la Bourgogne, elle m'ennuie, elle me lasse. Je ne l'aime pas, je ne l'aime plus, pour le moment.
Le Conseil ducal est terne et pauvre. A part se prendre la tête pour des futilités, il n'est bon à rien.
L'envie de créer un groupement différent me prend parfois mais je ne pense pas avoir la force de le porter à terme.

Mes vignes me manquent. Je compte y retourner. Là, je vis, là, je suis moi, là !

Que le Très Haut vous bénisse.
Della de Volvent
Dame de Railly.

Lorsque je relus ma lettre, je la trouvai sèche. C'était sans aucun doute mon état d'âme actuel qui voulait ça. Mais ce que j'avais écrit était vérité.
Lasse...de tout.
Et dans ces moments-là, un visage revenait sans cesse, un doux sourire et un surnom qu'il m'avait donné résonnait en moi. Et le regret me nouait la gorge...

Je posai l'écritoire avec la lettre dont l'encre n'était pas encore sèche.
Demain, je déciderais si oui ou non, elle serait envoyée.


_________________
Della
Citation:
Votre Grâce,
Ma suzeraine,
Chère Béatrice.


Je viens vers vous pour m'enquérir de votre état et de votre santé.
Cela fait déjà longtemps, maintenant, que vous avez quitté la terre de Bourgogne et je suis sans nouvelle de vous.
Ce n'est certes pas un reproche, juste que je m'inquiète.
Vous me paraissiez si lasse lors de notre dernière rencontre.
Je suppose que cela était dû à votre grossesse.
Je prie pour que tout se passe bien et que votre enfant naisse sans souci et sans trop vous épuiser.

J'ai récemment assisté à une naissance.
C'était fortuit, je n'aurais pas du être là mais le Ciel a voulu que j'y sois.
J'ai pu être utile mais j'ai vu la souffrance d'une mère qui enfante.
Cela est injuste que la femme doive autant souffrir pour donner la vie.
Mais pourtant, à l'instant même où la jeune mère a vu son enfant, c'était comme si elle avait tout oublié. Cela m'a rassurée de voir l'éclat du bonheur dans le regard fatigué de la nouvelle mère.

Et votre époux, comment se porte-t-il ?
Est-il un bon époux ? Je sais que je ne devrais pas poser cette question mais vous savez mon amitié pour vous et vous savoir heureuse est important.

Ici, tout se passe bien.
Les élections se profilent à nouveau mais je ne suis pas candidate.
Railly est un endroit plaisant que j'ai à coeur de faire vivre.
Je pense faire défricher une partie d'une colline où l'herbe n'est pas de très bonne qualité pour les moutons et y planter quelques pieds de vigne, si, bien entendu, vous m'y autoriser.
Vivre sans vigne m'est difficile, je l'avoue.

En ce qui concerne Arquian, la Cour d'Appel n'a pas encore rendu son verdict.
J'ai entendu dire que si le verdict était en faveur du Baron, Monseigneur Guiguil irait à l'Inquisition.
Tout cela semble tellement irréaliste. Je me demande quelle sera l'issue de cette affaire et par conséquence, quel sera mon avenir.
Tant que j'ai un petit vignoble, tout ira bien.

Ma chère Béatrice, vous me manquez terriblement.
Puissiez-vous être une épouse comblée et bientôt, une mère heureuse.

Que le Très Haut vous bénisse.

Votre vassale et amie,
Della de Volvent
Dame de Railly.


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Beatritz, incarné par Della

Beatritz a écrit:
Nouvelle lettre... Plus longue, et pour cause.

Citation:
De nous, Béatrice de Castelmaure-Frayner, Duchesse souveraine de Bolchen, Duchesse de Nevers, Comtesse du Lauragais, Vicomtesse de Chastellux et Baudricourt, Baronne de Chablis et Laignes,

À vous, Della de Volvent, Dame de Railly,

Salut et paix.

Vous pardonnerez, je l'espère, à votre suzeraine de n'avoir pas répondu avec l'empressement qui aurait dû être le sien aux nouvelles que vous lui avez fait porter de Bourgogne. Quelques affaires nous occupent ici l'esprit, et le reste de notre temps est à dormir et supporter, dans l'incapacité de penser à toute autre chose, la douleur qui nous tient la jambe et, dans les mauvais jours, nous empêche même d'aller cueillir des simples dans le jardin de Bolchen.

Néanmoins la grossesse suit son cours, et le médicastre ne s'inquiète pas de l'état de l'enfant. Nous mangeons moins, comme si tout appétit nous était ôté, et souvent, des nausées nous prennent, ne faiblissant pas à mesure que le terme avance, hélas. Mais d'autres jours vont mieux et nous laissent la possibilité d'organiser une réception à Bolchen, qui aura lieu le 17 mai, aux fins de trouver un époux à notre jeune cousin, Aymeric de Saunhac, Vicomte de Randon, Baron d'Apcher, et Seigneur de Giry, que vous avez pu voir à Aachen, lors de nos noces. Nous vous transmettons d'ailleurs une copie de l'annonce qui en a été faite, espérant que vous pourrez dans des délais raisonnables l'afficher au collège de la noblesse bourguignonne.
D'ailleurs, parlez-nous de la Bourgogne. Que s'y passe-t-il, et sur quoi se prononce le collège ? Y a-t-il des affaires méritant notre attention ? Comment se profilent les prochaines élections ? Et se trouvera-t-il, dans la noblesse bourguignonne, un homme auquel vous accepteriez que nous offrions votre main ? Nous pouvons chercher hors de Bourgogne, et des partis peut-être meilleurs que ne l'était le Baron d'Arquian. Mais il nous faut nous hâter, prudemment, mais résolument ; il est plus souvent trop tard que trop tôt, pour se marier.

Nous espérons vous voir prochainement. Vous pourriez venir au bal, mais vous avez encore des charges au conseil, n'est-ce pas ? Vous pourriez venir plus tard. Vous dites que vous avez assisté à une naissance... Racontez-nous cela. Comment vous êtes-vous trouvé dans ces circonstances, et comment était-ce ? Nous espérons que vous pourrez être à nos côtés, pour la naissance de l'enfant de notre époux. Nous ne savons pas ce que doit être un bon époux. Mais sa compagnie érudite et son empressement à notre égard nous semblent en faire un bon époux ; un homme au côté duquel nous serons capable de passer notre vie.

Faites tout ce que vous voulez à Railly, qui puisse être profitable au domaine ; en cela, vous avez notre entière confiance.

Qu'Aristote vous garde, Della.

Béatrice.










Della
De courrier en courrier, la situation prenait une tournure différente et qui n'était pas pour me déplaire.
Surtout, la réponse de ma Suzeraine, concernant le penchant amoureux, me rassurait et m'incitait à avoir confiance.
Après tout, si elle avait épousé un homme qui l'aimait, pourquoi ne ferais-je pas la même chose ?
Même si une petite crainte me pinçait encore le coeur...l'on verrait bien, après tout.

Les missives furent rangées et les sacs fermés, l'heure du départ avait sonné.
Ma vie prenait le large...

Citation:
De nous, Béatrice de Castelmaure, votre suzeraine,

À vous, Della de Volvent, Dame de Railly, notre vassale,

Salut & Paix.

La destitution imminente du Baron Montereau fait de ses promesses de mariage de l'histoire ancienne ; et votre lettre n'a pas laissé de nous surprendre, par la pertinence de son propos. En effet, nulle n'est meilleure alliance qu'une union avec le Prince de Condé, en France. Et nous sommes bien résolue à ce que son épouse soit notre vassale. Mais ce sera Clémence de l'Epine, future Marquise de Nemours, et bientôt Dame de Decize en Nivernais, qui l'épousera, si Dieu le veut. La demande est déjà partie, et nous attendons la réponse. Rien n'est trop beau pour un Prince qu'une Marquise. Aussi s'il refuse la demoiselle de l'Epine, il y aurait bien peu d'espoir qu'il accepte une demoiselle de Volvent, quand bien même elle aurait toutes les qualités du monde, à commencer par celle d'être notre vassale.

Mais ce que vous nous dites, sur le Duc de Normandie, laisse néanmoins augurer pour vous une belle alliance. Quels sont ses autres titres, dites-nous donc, et comment se manifeste son amour ? Car enfin, l'amour ne doit pas présider à un mariage, mais il peut très avantageusement le faciliter. Quant à la déception, il en serait le seul responsable. Ne nous sommes-nous pas nous-même mariée à un homme éperdu de nous ? Peu importe que nous, nous ne l'aimions pas autant que lui nous aime. Serez-vous encline à être son épouse ?
Vous pouvez, bien entendu, lui indiquer que vous ne vous marierez que sur notre autorisation, et qu'il convient, s'il veut de vous pour épouse, qu'il nous demande votre main. Cela faciliterait sans doute vos relations, d'énoncer clairement que vous n'offrez pas vous-mêmes votre main. Ainsi, l'on évite de mêler les sentiments à cette transaction matrimoniale.

Peut-on espérer un meilleur parti pour vous ? Il sera au moins vicomte, et davantage s'il persévère dans la politique, ce qui fera de vous une vicomtesse au moins ; mieux qu'avec Montereau, et s'il est amoureux, nul ne sera besoin de vous vendre comme nous avions été contrainte de le faire pour Montereau. Nous avons encore en tête la rente qu'il était convenu de lui verser, pour vous conserver vos droits d'épouse...
L'amour de ce Duc pour vous est peut-être une bénédiction.

Enfin, avant de reposer la plume, nous souhaitions vous dire combien la Duchesse d'Auxerre, quoique vous déplaisant, est liée à la famille von Frayner que nous avons épousée. C'est une très proche amie de Guise, et si nous déplorons ce que vous nous dites de son manque de dynamisme au collège de la noblesse, nous ne pouvons toutefois que vous inciter, lorsque vous vous y prononcez en notre nom, à n'être pas trop hostile à sa position.

Vous présenterez à ses proches et amis nos condoléances pour le décès de Monseigneur Aliénor de la Combe aux Loups, qui était une femme de qualité, pour le peu que nous l'avons fréquentée.

Prenez soin de vous, Della. Nous vous recommandons au Très Haut.

B.d.C.

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