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[RP] Nuit d'aout , Reception

_le_portier



Quand Fabian passa l’épaisse porte de bois, une petite lampe à huile dans la main, il eut un sentiment qui ne l'avait pas traversé depuis bien des semaines: la satisfaction.
La nuit tombait doucement sur les toits parisiens, enveloppant la ville d’une obscurité encore translucide, gagnant de l’ombre dans l’atténuation du brouhaha qui, lentement, inexorablement deviendrait sourdine. Paris ne dormait jamais il était vrai, mais il était une heure où les bonnes gens s’engourdissaient, laissant les rues de la capitale à ses arpenteurs nocturnes : travailleurs noctambules, jeunesse dorée en quête de fragrances neuves, ivrognes amoureux, joueurs invétérées, amateurs des fumoirs, malfrats rasant les murs… Fabian aimait ce moment où la ville changeait de visage, la trouvant alors accordée au parfum unique de l’Aphrodite et de ses deux maisons, de ses deux clientèles.
Perché sur les quelques marches menant à la porte de l’élégante bâtisse, le portier, savamment apprêté par les multiples courtisanes de la maison, contempla la petite cour pavée par laquelle arriveraient les clients, un instant maitre des lieux, avant d’allumer la petite lanterne finement ouvragée qui projetait de délicats éclats lumières au travers de ses dessins.

Après le deuil de son ancien propriétaire, l’Aphrodite avait fait peau neuve. Les mois avaient filé au grè des journées se succédant et le passé avait fini par laisser sa place à une aube qui si elle n’était pas neuve n'en était pas moins agréablement fraiche.

Le portier referma la porte derrière lui dans un sourire pour se tenir derrière le panneau attendant, attendant que l’on fasse toquer l’imposant butoir en forme de tête de Lion pour réclamer ses services.




Merci d'attendre que le portier vous ouvre pour rentrer dans la Maison Haute
Iryana


[Peu importe l'heure jamais la lumière tu verra..]

Dans cette nuit noire de la Capitale , peu de créature de jour se promenait se méfiant de l'obscurité. Pourtant, l'on pouvait apercevoir une ombre rousse qui se déplaçait avec lenteur , mais agilité. Iryana n'avait jamais été de celle qui se plaisait sous les rayons chaud du soleil, son monde était celui des ténèbres, car ses yeux éteints ne lui avaient jamais permis de connaître autre vision.

La belle rouquine avait su bien vite à se déplacer en ne se fiant qu'aux sons de ses pas et aux textures et formes qui se glissaient sous ses mains. Si une autre ombre avait croisé son chemin, il aurait ainsi vu la jeune fille qui avait une chevelure de feu bouclé, des yeux clairs inanimés, une peau laiteuse , des lèvres fines et un corps sillonnaient de jolies courbes. Elle avait décidé après des jours à réfléchir qu'elle trouverait moyen de se faire aimer et ne plus se retrouver seule même si cela n'est que pour une nuit.

La toute belle avait payé d'un morceau de pain un jeune garçon pour qu'il l'accompagne jusqu'au lieu où dans les ruelles elle avait entendu dire que si l'on payé quelqu'un vous aimerait peu importe qui vous soyez.

Ainsi, donc en cette nuit la jeune aveugle se laissa guider jusqu'à la porte de L'Aphrodite, lieu de débauche et de tentations. On ne pouvait deviner ce qu'elle portait, car elle avait une cape pour la couvrir ainsi qu'une capuche pour cacher avec son ombre ses yeux si unique.

Le petit garçon l'ayant laissé devant la lourde porte, Iryana se trouva seule et pris un instant avant de tendre sa main et toucher le bois et glisser pour atteindre le butoir qui sous ses doigts lui firent comprendre qu'il avait une forme particulière.

N'hésitant pas elle fit toquer l'imposant objet et ne bougea pas et attendit d'entendre le son d'une porte qui s'ouvre...
_le_portier
[A la porte]



Aux trois coups toqués à la porte, Fabian, comme de coutume, ouvrit le lourd panneau de bois, et, s’inclinant brièvement, salua la jeune femme devant lui sans remarquer quoique ce soit de diffèrent d’avec les autres clients qu’il voyait d’habitude, l’ombre la cape accompagnant la pudeur de l’handicap sur le joli minois qu’il devinait au travers des lèvres charnues qu’il apercevait dans le rayon de lumière.
D’un air avenant, il l’invita à rentrer, accompagnant sa proposition d'un mouvement de la main:

- Bienvenue à L’Aphrodite Demoiselle, nous espérons que vous passerez une bonne soirée entre nos murs…
Adryan
[Derrière le bar]

Les nuits s’enchainaient eu sein du lupanar, s’imprégnant depuis quelques temps d’une saveur neuve. Saveur dont le Castillon ne savait démêler d’aigreur de l’envie, comme ces mets amers au palais dont pourtant on se ressert sans trop comprendre pourquoi. Pourtant cette question, toute bête, toute simple, « pourquoi ? », le barman ne cessait de la tourner et la retourner entre ses tempes sans pourtant trouver une réponse satisfaisante, et encore moins la moindre d’échappatoire à ce bourbier dans lequel lui-même s’était plongé, sans pourtant vouloir se l’avouer, préférant, hypocrite, entasser toute la responsabilité sur les épaules du comptable. C’était bien plus pratique, plus facile, plus accommodant, et surtout bien moins dérangeant.

Et occupé à aligner les bouteilles reluisantes, il attendait les premiers arrivants pour ce moment récréatif où l’observation des autres sonnerait quelques heures comme un repos salvateur.

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Dacien2
[Accoudé au bar]

Il y avait de ces nuits où tout vous semblait quelque peu désœuvré alors que, pourtant, tout allait dans la continuité de ce que vous entrepreniez. Ces soirées passaient et trépassaient au fur et à mesure d’user les clients mais aussi les courtisanes. Dacien sortait de sa chambre et arpentait le corridor qui menait au salon. Le comptoir en vue et Adryan derrière comme à son habitude, voilà que le Brun Arrogant décida de s’installer au bar et de discuter quelques instants avec le nobliau. Bien la première fois depuis tout ce temps au Bordel à se croiser et se décroiser qu’il allait engager une conversation avec le barman.
Prenant place sur un tabouret et posant ses avant-bras sur le comptoir, Dacien remit une mèche en place avant d’afficher un rictus agréable.


Bonsoir Adryan.

La politesse était de mise avec cet efféminé.

Un verre de cidre s’il te plait.

Cependant, la nuit où il était intervenu pour suspendre ce qui promettait d’être un moment des plus délicieux revint dans le fond de son émoi. Le Brun essayait de poser ses émeraudes dans ses grisailles mais impossible. Comme un goût de gêne de le faire. Plus il observait le minois du Chatain et plus ses tripes se tortillaient dans tous les sens. Serrement de mâchoires avant de prendre la parole.

Alors? C’était bon au fait?

L’Arrogant faisait allusion à son intrusion dans le bureau du comptable parce qu’il voulait faire les comptes alors qu’il vacillait de gauche à droite ce soir-là. Fallait dire que le prince espagnol n’y était pas aller de mains mortes sur la boisson.

Adryan
[Derrière le bar]

Le Castillon espérait être tranquille encore quelques temps avant qu’on ne vienne s’entêter à vouloir le faire parler. Comme il se trompait, Et contre toute attente, ce soir là, comble de son malheur, ce fut Dacien qui arriva le premier. D’ordinaire la simple présence de l’Arrogant aurait suffit à embraser sa mauvaise humeur, mais sa politesse récente le laissait perplexe. Et s’il manqua rugir à la question ravivant cette soirée et les affres dans lesquels elle l’avait plongé, étrangement, les yeux verts d’habitude si prolixes à se planter sans gêne aucune dans les regards étrangers, semblaient fuir le sien. L’étonnement qui en découla le chatouilla suffisamment pour, qu’au lieu de s’en rebiffer, Adryan décide de s’en amuser.

Bonsoir Dacien.

Laissant le silence planer pour faire languir la curiosité du courtisan, il prit tout son temps pour servir le verre de cidre commandé. Puis nonchalamment, s’accoudant au comptoir face à son interlocuteur et fouillant le visage pour dénicher le regard qui se refusait, l’air parfaitement innocent.


De quoi parlez-vous donc?

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Cassopeio
Casso, déclaré pirate malgré lui faisait profil bas ces derniers temps. Il aimait le goût du risque et profitant d'un séjour chez les nonnes de sa belle, il se rendît à Paris. Son jugement pas encore rendu, il voyageait de nuit pour pas se faire reconnaître, on ne sait jamais...

une fois sur place, il fut surpris de voir qu'il y avait autant de monde. Ne voulant pas ce faire reconnaître, c'est dans les bas fond qu'il prît refuge, il y serait en meilleur sécurité.

Résolu à s'amuser, il fît un brin de toilette et se mît en quête de divertissement. Il devait bien y avoir ce genre de lieu ici se disait-il, patience, il trouverait. Au détour d'une ruelle il aperçu de la lumière, elle était tamisée, il s'en approcha et vît l'enseigne avec son nom explicite. Il sourit d'avoir trouvé l'établissement mais la raison revint. Lui fallait-il y rentrer au risque de tomber dans la luxure? Prit d'un doute, il alla se cacher dans un recoin non éclairé de la rue en pavés. Tel un détective voir même d'un voyeur, il surveillait les allées et venues. Il était là, adossé à un mur dans la pénombre de la nuit tel un assassin attendant une victime.
Iryana

[L'apparence ne fait pas partie de ta vie, mais les voix font ton univers..]

Iryana sous sa capuche ne se préoccupait pas de voir la porte s'ouvrir, mais bien le moindre son ou vibration qui la guiderait vers un nouvel univers. Elle n'eut guère à attendre longtemps qu'un grincement ce fit entendre à son oreille qui la fit sourire légèrement .

Pourquoi faire des courbettes devant une âme qui ne voit que la pénombre ? Pourtant cela pris un moment à la voix inconnue de ce faire entendre pour faire comprendre à la douce aveugle qu'elle devait se trouver devant un homme. Ces sons firent vibrer en son for intérieur un sentiment de curiosité.

La rouquine fit glisser sa capuche le long de sa chevelure de feu et le portier put comprendre par un simple regard que la belle demoiselle souffrait de cécité. Ses yeux si clairs qui semblaient vides, mais qui cachait sous ce masque une étrange créature se levèrent vers l'homme.

Ses lèvres charnues firent un doux sourire et sa main se glissa vers le cadre de porte s,y appuyant et d'une voix cristalline elle chanta:


Que la voix devant moi s'excuse de ne point bouger car la demoiselle qui se trouve devant vous ne sait qu'entendre. Auriez-vous la bonté de guider une âme qui recherche réconfort ? Cette femme peut se débrouiller, mais elle risque des maladresses...

Comment ne pas être touché ou captiver par cette drôle femelle ? Son regard éteint qui par moment semblait pourtant voir ne cessa de rester fixe sur le portier...
Dacien2
[Au bar en discussion avec Adryan]

Sa pomme pétillante arriva dans ses dextres. Etrangement, Dacien avait pris la patience que le barman avait mis en place pour le servir. Oui mais voilà. Lorsque Adryan posa ses coudes sur le comptoir, le Brun quant à lui, se recula légèrement. L’Efféminé préférait de loin les femmes vu le regard qu’il laissait transparaitre et l’Arrogant ne pouvait en aucun cas entrevoir autre chose qu’une délectable sympathie pour lui. Si tenté qu’il y en avait une.
Peu enclin d’habitude à causer au nobliau, le Narcissique désirait intérieurement l’apprendre. Ses grisailles ne cessaient de chercher les jades fuyantes. Se faisant froides comme cette pierre mi-verte mi-bleue mélangé, ses bourgeons retrouvèrent décisivement ses mélancolies pour se parer d’une lueur indéfectible et contrariante. Pris entre le ziste et le zeste d’un sentiment encore inconnu, Dacien ne savait comment réagir pour l’heure. Lui qui se voulait apathique ne paraissait bientôt plus que incandescent face à ce Châtain.

Pourtant, ce qui lui parut pittoresque, fut la réponse du barman ou du moins la question suspendue sur une simple demande d’état de compte. Le voilà qui fronça les sourcils légèrement. Et lui? A quoi faisait-il allusion? Ses émeraudes ne fuyaient plus ses rétines essayant de percer cette curieuse façon de lui rétorquer. Pendant une seconde, Dacien imaginait que Alphonse n’était pas seulement son greluchon mais celui de toute la ruche. Ce qui voulait dire aussi bien, le sien, que celui des courtisanes et celui de…..Non non, Adryan était un homme à femmes pas un homme à…hommes? En même temps, en repensant à cette nuit-là, ils étaient tous pris dans le tourment des liqueurs qui vous faisaient entreprendre tout et n’importe quoi. Seulement voilà. Cette manière qu’il eut de lui répercuter sa curiosité l’ébranla quelque peu, au point d’attiser encore sa connaissance sur cette fameuse nuit. Son regard changea pour laisser place à sa légendaire givrure. Le faciès du Brun se rapprocha de celui du Châtain, posant lui aussi ses coudes sur le comptoir. Un étirement de commissure se dessina sur son visage lentement.


Dois-je envisager plusieurs intrigues?

Portant son verre à ses lèvres et faisant descendre une gorgée dans son œsophage, Dacien eut un petit sourire en coin d’amusement.

Je te parle des comptes Adryan mais….Peut-être faut-il aussi papoter du comptable?

L’aspect angélique du Flamand ne laissait personne indifférent ni même ses courbes élancées et fines. Le bougre savait en plus se mettre en valeur et il en jouait bien la plupart du temps pour obtenir gain de cause. Mais là, en observant le nobliau, Dacien ne savait encore si le comptable aurait eu ce qu’il cherchait chez Adryan, lui qui ne touchait qu’à la gente féminine.

Axelle
[Quittant l’Aphrodite]

Les quelques jours qu’elle s’accordait à Paris, tous destinés à musarder, s’étaient vus agrémenter d’une commande. Une toile pour orner le salon de l’Aphrodite. Et prise dans cette tâche originale, la Bestiole n’avait pas vu la nuit tomber dans la petite chambrée laissée vide par Adryan où elle avait installé, le temps d’une journée, son fatras de pinceaux et de couleurs. Plongée dans le détail d’une bouche rose, Alphonse avait surpris son museau coloré. Le flamand, plissant le nez devant ses yeux fatigués d’avoir trop dessiné et moqueur de son maquillage incongru, avait revêtu des airs taquins de moralisateur et, lui confisquant son pinceau dégoulinant, avait lancé un « au lit ! » tout aussi amusé qu’implacable.

L’auberge où Axelle avait pris ses habitudes n’était qu’à quelques rues du bordel, pourtant, le brun c’était montré ferme et avait exclu d’un revers l’idée de la laisser rentrer seule à cette heure tardive. Et si la Bestiole s’était trouvée soulagée et touchée de l’attention protectrice, elle n’avait pu s’empêcher de ronchonner pour la forme, lui opposant qu’elle savait se défendre. Peine perdue. Un pacte avait donc été scellé, chacun imposant ses conditions. Alphonse la raccompagnerait à sa chambrée, attendrait d’entendre le verrou se refermer sur elle et repartirait aussi sec à ses obligations.

Et ce fut en se taquinant avec bonne humeur qu’ils avaient quitté l’Aphrodite, le pas léger mais rapide. Et Axelle sans s’en douter, passa devant une ombre de son passé. Ombre dont elle avait oublié les traits depuis bien longtemps, mais dont le nom avait retenti quand elle était au conseil ducal du Lyonnais Dauphiné. Ce nom qui s’était approprié indument un navire du Duché quand, parallèlement, Phelim et elle se tuaient à la tâche pour en remplir les caisses, passant des heures et des heures à plancher avec acharnement pour utiliser au mieux le moindre écu. Et certainement pour son bien, la colère et la honte ronflant encore acides entre les tempes brunes d’avoir pu se frotter à ces bras là, l’ombre resta invisible au regard d’Axelle quand ses pas s’éloignaient sous les éclats de voix ricochant entre les ruelles parisiennes jusqu’à se perdre dans la rumeur de la ville.

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Adryan
[Derrière le bar, avec Dacien]

Les jades enfin se redressèrent, et sans hésitation, les froides perles y louvoyèrent. Tant qu’à tenir le crachoir à l’Arrogant, qui devait bien s’ennuyer pour s’abimer à lui parler, autant le faire correctement, d’autant plus que son attitude était des plus intrigantes. Le brun, curieusement ce soir, ne se ressemblait plus. Il semblait troublé sans qu’un seul instant l’idée n’effleure le Castillon qu’il pouvait en être la cause.

Suite à son intrusion et la friandise dont il avait privé le courtisan, Adryan se serait plutôt attendu à se faire houspiller dans les règles de l’art. La normalité aurait du inverser les rôles, et laisser le barman penaud de son intrusion indiscrète. Mais décidément, rien de normal ne pouvait survivre entre les murs capiteux du lupanar. Pourtant, aux réactions du brun, il comprit bien que cette soirée là l’intriguait au plus haut point. Et certainement n’avait-il pas tort. Etait-ce de la jalousie ? Adryan aurait pu s’attarder à se questionner si ce souvenir n’était si vif qu’il se refusait d’y penser, n’étant pas encore prêt à prendre le recul nécessaire sur la vérité qui lui avait éclaté férocement à la figure, et encore moins pour réaliser que le visage face à lui pouvait être désirable.

Baissant un instant le regard pour chasser des miettes inexistantes sur le comptoir, il réfléchit quelques instants. Attiser ce qu’il pensait de la jalousie, il en était incapable, être franc et annoncer la vérité, tout autant. Répondre partiellement, comme il avait appris à le faire pour se tirer d’une situation embarrassante restait sa seule échappatoire. Il soupira, exaspéré, et relevant son regard sans un instant penser à se redresser.


Les comptes vont bien Dacien, c’est tout à votre honneur de vous en inquiéter.

Il pencha doucement la tête sur le coté, scrutant chaque expression de son vis-à-vis quand un léger sourire arqua sa bouche.

Quand à papoter, je laisse cela aux Donzelles, n’étant pas bien doué en ce domaine. Mais il parait que de part ma localisation de l’autre coté du comptoir, il me faille en outre de remplir les verres, écouter les autres. Aussi, si votre souhait est de cancaner, je crois qu’il me faut m’y plier.

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Cassopeio
[non loin de l'établissement]

Les rues désertes s'octroyaient un moment de répit avant de laisser place à la vie nocturne. Casso, profitant du silence pour s'évader dans diverses pensées, fût distrait par l'arrivée d'une étrange personne. Trop chétif pour être un homme et souffrant visiblement d'un handicap dans sa façon particulière à longer les murs, le surprit à s’arrêter devant l'établissement. Un instant amusé, il prit vite conscience qu'elle aussi avait des envies incoercible à assouvir. Puis c'est au tour d'un couple enjoué de faire leur apparition exacerbant encore un peu plus son désir d'y faire un tour. Quand soudain, il blêmi. Médusé par l'odeur qu'une légère brise venait de lui amener, le temps venait de s'arrêter le projetant un an en arrière. Il l'aurait reconnue entre mille, elle, sa seule faute, elle qui n'a jamais vraiment quitté son esprit, elle était la, devant lui, a quelques mètres. Comment était ce possible, aussi qu'improbable d'un jour la revoir, c'est ici, a Paris qu'il la revoyait. Chance que la pénombre le cachait de cette euphorie qui l'habitait. L'instant venait de se figé, son esprit colonisé par le souvenir qu'un soir, à l'occasion d'une soirée d'au revoir, la bestiole apprivoisée avait baissé tout ses remparts dans une danse concupiscente fourrageant par la suite leurs fidélités.

Le couple s'approchait et devin muet quand elle se mit a le dévisager. Il pût aisément voir dans son regard qu'il ne lui inspirait plus que dégoût et méprit. Il se doutait bien que c'était pas le souvenir qu'il aurait été sournois de dissimuler qui était en cause, mais bel et bien ce fâcheux incident. Dommage, est ce que seulement elle savait l'histoire se disait-il. Savait-elle qu'il était emprisonné au chevet de ce rafiot, pendant de long mois ce bateau était la errant coûtant de la taxe pour rien surtout qu'un autre bateau était a disposition du Duché. On va dire, fallait démissionner! C'est ce qu'il a fait. Mais bien trois mois après et toujours sans nouvelle c'est en profitant du bateau qu'il s en est allé, se disant que ça ferait bouger les choses. Il prévoyait bien de le ramener si un vilain l en avait dissuader par manque protocolaire comme s'en est excusé le duc. La ou il est, il ne profitera plus a personne et la fierté de Casso c'est vu préservée.

Après ça, sa seule envie était de prendre ses affaires et de fuir cette capitale qui laisserait dans son souvenir, un goût amer.
Lilyhana
    D'une allure tranquille, les pas de la promeneuse s'efforcent d'être discrets. Les vêtements qui parent le corps fluet, ne sont pas pour mettre en valeur la féminité de celle qui les porte et pourtant, si le corps n'appelle pas à la sensualité, ce sont les yeux gris qui, d'une profondeur abyssale, savent allumer un feu d'un battement de cils. Ignorant tout de cet atout, la vagabonde marche en direction de l'Aphrodite avec un but ultime : maîtriser les sens.

    La blonde est une solitaire. Appréciant les plaisirs que la vie lui offre au cours de ses voyages, de ses rencontres, de ses lubies, elle a pu faire une terrible constatation. Si l'homme cherche le pouvoir politique ou celui de l'argent, il est une maîtrise bien plus redoutable en ce bas monde : l'amour, la manipulation sensorielle. Fascinée, elle sent toute son âme trembler d'excitation à la simple pensée de pouvoir influencer un inconnu, par la simple gestuelle corporelle, par un simple placement de voix, port de tête, ou une intensité de regard. C'est à la fois vague et précis, minutieux et infini. C'est tout simplement un Art. Art qu'elle veut connaître sur le bout des doigts.

    L'aspect de la femme n'est que trop commun. Les vêtements sont passés, trop grands, la couleur grisée par la poussière des chemins. La chevelure pourtant composée de longs fils d'or, est rassemblée en un chignon protégé d'un chiffon afin d'en garder la propreté plus longtemps. La peau semble douce, mais bien trop peu exposée pour soulever le moindre intérêt. C'était d'ailleurs toujours elle qui avait fait le pas vers les autres afin de découvrir les plaisirs de la chair, sans quoi elle serait restée d'une transparence presque navrante.
    Et pourtant, si elle ne regardait pas constamment le sol, vous verriez dans l'iris une flamme impérissable, une détermination inépuisable et cette vivacité d'esprit qui lui permet de survivre.

    Enfin, elle arrive à destination. La nuit est avancée car elle a pris le temps de découvrir les ruelles alentours. Une bougie à la main, l'autre s'effaçant discrètement sous le tissu pour maintenir une toute petite lame, la prudente traverse la petite cour, attirée irrésistiblement par la lanterne comme un insecte le ferait avec le feu. Les lèvres rosées forment un O silencieux quand elle souffle sur la chandelle qu'elle porte et le regard se pose sur le portier brièvement, avant de retourner à la contemplation du sol.


Le bonsoir, je.. est-ce possible d'entrer ?
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_le_portier
[A la porte puis au salon ]



Le visage de Fabian se peignit d’une expression surprise lorsque la capuche glissa sur les épaules de la demoiselle et il ne lui fallut qu’une seconde pour remercier le Très haut que personne ne soit là pour le voir écarquiller les yeux, brusquement fasciné par l'air aérien, absent et pourtant terriblement concentré qu'il distinguait sur le joli visage de la jeune femme.
Le comptable l’aurait certainement assassiné du regard pour afficher une telle moue de se laisser cueillir à ce point d’une quelconque émotion , même si celle-ci restait cachée à la principale intéressée et Hubert n’aurait pas manqué de le chambrer pendant des heures.
Les yeux vides le regardaient en lui passant au travers, miroirs ternis dont l’opacité troublait pourtant, posés comme cela, ornements devenus futiles et néanmoins indispensables sur un aussi joli visage.


Que la voix devant moi s'excuse de ne point bouger car la demoiselle qui se trouve devant vous ne sait qu'entendre. Auriez-vous la bonté de guider une âme qui recherche réconfort ? Cette femme peut se débrouiller, mais elle risque des maladresses...

-Oh, oui, oui, bien sûr !
balbutia le portier en maudissant son manque de professionnalisme en avançant la main juvénile et pourtant déjà rêche des diverses besognes effectuées depuis son plus jeune âge aux travaux manuels, jusqu’à celle de la jeune femme pour qu’elle puisse la prendre. Venez donc demoiselle, je me ferai un plaisir de vous accompagner en galante compagnie…


Bon à rien ce soir, troublé autant que penaud par la drôle d’apparition à son bras, Fabian amena la donzelle jusqu’au bar, multipliant sottement les attentions ,la lenteur de son pas, et l’invita à s’assoir sur l’un des longs tabourets attenants au comptoir , lui désignant la silhouette en lui faisant poser la main dessus.

-Bienvenue à l’Aphrodite, finit-il enfin par lui dire en souriant, détaillant sa bouche d’où était sorti le son si gracile de sa voix, tournant la tête vers le barman. Servez donc ce qu’elle désire à la demoiselle, c’est moi qui régale ce soir…




[Du salon à la porte ]


A côté de la plaque, sans même lui demander si elle souhaitait lui confier sa cape, le portier retourna à son poste en se rendant compte qu’il avait omis de fermer la porte derrière eux, et se morigénant d’être aussi lamentable dès lors qu’il était surpris, s’apprêtait à la pousser lorsqu’une voix sur le perron retentit.

Le bonsoir, je.. est-ce possible d'entrer ?

Sa main rouvrit le battant de bois pour tomber sur une jeune femme dont les formes se perdaient sous le tissu trop grand et éliminé de ses vêtements, une jolie blonde, au visage doucement discret, et dont le gris des yeux brulait, incandescent, dans le cocon de la silhouette effacée.

-Bonsoir Dame, la salua-t-il en se hâtant de retrouver le sourire de circonstance à son rôle, s’inclinant doucement devant elle. Vous êtes évidemment la bienvenue parmi nous…

Le bras, élégant, posture répétée des heures avec le patron, l’invita à entrer dans le hall richement ouvragé et refermant la porte derrière elle, il reprit :

-Bienvenue à l’Aphrodite. Souhaitez-vous que je vous débarrasse ?
, proposa-t-il, ajoutant dans un sourire courtois qui habillait une voix plus basse : La maison possède également de quoi vous changer si vous le souhaitez…

Il désigna le vestiaire derrière lui où quelques robes de qualités étaient suspendues le long d’une penderie. Cette lubie datait du temps de l’anglais et le comptable l’avait sauvegardé en reprenant les rênes de la maison. Sitôt passée la porte de l’Aphrodite, vous aviez le droit d’être qui vous vouliez…
Iryana

[Laisse-toi guider par la vibration des mots d'un inconnu...]

Comment la mystérieuse aurait-elle pu voir la surprise se peindre sur le visage du portier ? Il y avait aucune chance de blesser la douce , sauf que quand l'on dit que les mots peuvent être plus blessant qu'un regard cela est ce qui lui permet de cerner ceux qui l'entourent.

Iryana si elle n'entendait pas le son de la respiration de l'homme , ce serait bien demandé s'il n,avait point pris ses jambes à son cou pour s'éloigner de la mystique créature qui se tenait toujours au bois de la porte.

Même si le gardien des lieux aurait voulu masquer son trouble cela lui aurait été impossible, car la petite aveugle entendit la voix de celui qui l'avait accueilli trembler et sa langue s'accrochait au passage. Cela ne fit que sourire un peu plus la jolie qui avait l'habitude que l'on ne reste pas indifférent à sa différence.

Si elle avait pu apercevoir par ses yeux éteints le personnage sans doute ne serait-elle pas restée indifférente à son tour.

Iryana entendit le portier bouger et sentit sur la peau de sa main la texture rêche qui trahissait un passé lourd de travail . Jamais la toute belle ne serait révulsée par la rudesse ou la douceur d'une main, car pour elle avoir la chance de pouvoir voir avec ses mains était l'une des bénédictions que lui avait offert le très Haut.

Sourire aux bords de ses lèvres , sa main petite et gracieuse se referma sur celle de l'inconnu n'ayant aucune crainte à le suivre. Ainsi, donc il allait avoir la gentillesse de prendre de son temps pour la guider vers ce qui serait pour les prochaines heures un paradis pour elle. Quelle ne fut pas l'agréable surprise de la jolie créature de sentir son guide se préoccuper de ne point la faire tomber.

Les odeurs capiteuses de l'endroit vinrent captiver la belle qui se sentit si bien en ce lieux. Le portier aida la jeune femme à s'installer sur le tabouret et guida à nouveau la main vers un nouvel inconnu et au toucher elle comprit qu'elle ce trouvait devant un homme. Peu lui importait s'il était séduisant, grand ou beau tout ce qui comptait ce serait comment il allait la traiter.

Sans gêne, Iryana glissa ses doigts sur la main du Barman pour suivre chacun des doigts s'arrêtant sur les jointures un instant. Son regard fixe se trouvait en face de l'homme. Elle sentit une autre présence près d'elle, mais ne serait dit si c'était celle d'un homme.

Son Guide lui souhaita à nouveau la bienvenue et si elle comprit bien il lui offrait de quoi boire. Celle qui ne vit que ans la pénombre n'avait toujours pas lâché la main du Barman et se tourna vers le portier le sentant qu'il allait partir et eu le temps de dire :


Je vous remercie d'avoir bien accepté de guider une créature de la pénombre vers la lumière...

Retournant son doux visage vers le nouveau personnage qui était maintenant captif de la main curieuse de la rouquine, elle sourit doucement et dit de sa voix envoûtante :

J'ai de la chance d'être si bien guidée. J'aimerai bien pouvoir mieux remercier cet homme. Dites-moi je sens près de mois qu'il y a une autre présence que la vôtre et une tension se sent fortement en ces lieux. Croyez-vous que je devrais me méfier ?

Ses yeux n'avait quitté le visage de l'homme derrière le comptoir et son regard pouvait à certain donner un certain frisson de crainte ou de malaise ayant l'impression que sans voir elle pouvait tout voir de vous.

Iryana continua ayant gardé sa cape sur elle à glisser des mots:


Je suis venue dans l'espoir de combler mes sens. Je vais commencer par le goût en vous demandant une boisson forte, mais sucrée....

Qui sera le courtisan qui aura la chance si cela en ai une de s'occuper de la femme au regard clair et à la chevelure de feu ?

Sera-t'elle simple à combler , car les hommes ne pourront plus se fier à leur beauté, mais bien qu'à leur talent et leur charme....
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