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[RP]Eux,Elle

Carabas
Carabas resté en retrait sentit soudain ses forces l'abandonner.

Citation:
-Fleur,de la visite pour toi.


Elle ne voulait pas le voir assurément lui parler non plus à l'évidence. Elle n'avait pas même jugé utile de le prévenir de son départ, c'est lui qui, en désespoir de cause lui avait écrit.

Alors, que faisait-il là ? Brusquement, l'inutilité de sa présence et l'incongruité de la situation lui apparurent cruement.

Qu'allait-il lui dire ? Est-ce qu'ils allaient là devant ses parents devoir se disputer ?
Est-ce qu'il lui ferait des repproches qu'elle connaissait déjà ? Et elle, qu'avait elle à dire ? Comment justifierait-elle son départ, comment pourrait-elle expliquer son comportement ? Y avait-il seulement une explication ?

Tout cela était absurde...

Ces fuites répétées de Fleur avaient fini de le vider de toute légereté, il se sentait pesant et grave, triste et déprimé.

Il ne pouvait à l'évidence pas vivre dans le soupçon et le doute, et il ne pouvait plus accepter les escapades amoureuses de son épouse.

Comment pouvait-elle dormir à ses côtés, chérir leur fille et dans le même temps écrire des lettres d'amour à d'autres hommes ?

Le poison de la trahison et de l'humiliation qu'elle engendrait coulait en lui. Il aurait bientôt raison de son intégrité...

Isil... La petite fille, si belle, si joyeuse et si innocente dormait encore dans ses bras. Ignorante du drame qui secouait son père, elle respirait lentement à la douce chaleur de son étreinte...
Tout ce qu'il aimait, tout ce qu'il avait jamais aimé était là, autour de lui. Et pourtant, rien n'allait bien. Le drame couvait, il faudrait bien qu'il explose.

En regardant la petite, il était boulversé. elle devrait grandir sans sa mère alors ? Et que lui dirait-il ? Comment lui expliquerait-il ce qu'il ne pouvait pas lui-même s'expliquer ?

Elle avait besoin d'une mère. Elle avait besoin de ses regards, de ses attentions, de ces douceurs. De sa tendresse de ses mots... Lui, il ne saurait jamais lui donner tout cela, il s'en savait incapable.
Il se sentait minable de ne pouvoir pas lui préserver un avenir heureux, auprès de ses parents. Il avait honte d'abîmer cette petite merveille qui faisiat le bonheur de ses parents. Il se sentait indigne.

Il fallait qu'il entre dans cette pièce, qu'il se confronte à cette femme qui était tout pour lui et qu'il ne reconnaissait pas.

Fleur faisait tout pour échapper à sa nature douce et heureuse. Courant d'homme en homme. de taverne en taverne, buvant, se battant... pas vraiment par goût mais par bravade.
Il n'aimait pas cette femme là. Il était lui comme une évidence tombé amoureux d'une étoile perdue dans le regard de cette femme si belle et si profondément triste croisée un jour dans un couvent... Hasard d'une rencontre fortuite qui résonnerait bientôt comme une évidence.
Et le début d'une quête éperdue : aller loin, n'importe où, mais ensemble pour s'approcher toujours plus près... du bonheur.

Que c'était-il passé ? Qui avait marché sur leurs rêves ?
Le cimetière, Chinon... C'est la mort... Il le savait depuis le début le Chat, on ne brave pas impunément la faucheuse. Ils n'auraient jamais du revenir.

Oui... assurément tout devait finir là.

Alors, il entra prêt à une dernière tocade de la belle. Prêt à un dernier affront. Parce qu'il le fallait et après... Mais qui parle d'après ?

Un pas, un autre, il marche sans même s'en rendre compte. Et puis il la voit.
Sa silhouette, son visage et... ses yeux !
Les regards verts se croisent et se confrontent. L'étoile brûle dans les yeux de Fleur plus que jamais, elle est malade à l'évidence.
Son visage amincié, son alure fébrile... Quelque chose ne va pas. Elle ne l'attendait pas c'est certain. Déçue probablement, agacée peut-etre. Elle en attendait un autre...
Le jeune homme prend cette vérité de plein fouet et bien que préparé, il en subit toute la douleur au centuple.

Sa respiration est sacadée, il tourne la tête, il est embarassé, il a du mal à respirer en vérité.
Il veut confier Isil avant de ne plus avoir la force de la porter. Un homme là... C'est lui l'amant ? Non, trop vieux...Célia près de lui ... c'est son père, le père de Fleur. C'est décidé, c'est à lui qu'il confiera l'enfant.

Il trébuche en s'approchant. Il tend ses bras pour donner l'enfant à Adénor puis il se retourne vers Fleur.

Il n'a pas mangé depuis deux jours entiers, et cela fait deux nuits qu'il n'a pas non plus dormi.
Il se sent défaillir mais il reste debout là face à Fleur.

un seul mot sort de sa bouche :


Fleur...
Fleur_de_songe
Son coeur s'arrête devant l'apparition d'Aurèle tenant leur fille.
Les regards qui se croisent,une sensation de mal être l'envahit,une envie de fuir,d'éviter cette confrontation mais a quoi bon?

Il a perdu de son panache,il a l'air si...vulnérable.
Il suffirait de si peu de chose pour le mettre à terre.

Mais Fleur,la battante,n'en a pas envie...A vrai dire,elle n'avait jamais voulu lui faire de mal...Etonnant pourtant,elle le détruisait sans cesse...Toujours au moment où il s'y attendait le moins.

Isil,petite merveille..Fleur sent son coeur se serrait dans sa poitrine lorsqu'Aurèle la dépose dans les bras de son père.
Adénor sourit,subjugué par sa petite-fille.


Citation:
Fleur...


Croisant ses bras devant elle,la blondinette plonge son regard dans le sien.
Qui va parler en premier?
Qui va assassiner le premier l'autre de ses mots?
Qui?

Fleur se concentre sur sa respiration pour garder un semblant de calme.
Comment avait elle pu en arriver là?!
Tout cela lui semble si absurde!
Elle avait tout pour être heureuse,elle le savait mais non!

Des souvenirs reviennent,s'entremêlant les uns aux autres....Un couvent...Un sourire...Des regards...Une couverture...Des rires....Des pleurs...Une maison...La mer....La guerre...La mort...

La mort...A ce souvenir,Fleur frissonne,malgré la chaleur lourde de cette fin d'été.
La mort,la blondinette pouvait la sentir rôder à chaque instant,jamais bien loin,depuis quelques jours.

Son regard se porte furtivement vers sa mère,elle les fixe.
Un soupir et Fleur baisse la tête pour étouffer une quinte de toux.

La blondinette se reprend.
Faut il lui dire tu ou vous?
Elle décide de garder le même ton que les lettres.

-Je suppose que vous êtes ici pour des explications ou bien pour me cracher à la figure.
Pourquoi je vous ai encore fait ça?
Pourquoi abandonner ma propre fille?
Pourquoi ne pas me contenter de mon bonheur?
Pourquoi toujours chercher a détruire?
Corrigez moi,si j'en oublie!


Adénor est décomposé devant l'attitude de sa fille,Célia,quand à elle,se retient de ne pas lui en mettre une.

-Fleur!Voyons!

Devant ce haussement de ton,Isil sursaute légèrement.

-Papa,s'il te plait...

-Non!Je ne peux pas te laisser dire des choses comme ça!Ce n'est pas toi!La Fleur que je connais n'est pas si insensible...Si froide...

-Les gens changent,a croire...

-Non!

Fleur le dévisage,sans ajouter un mot.
Pourquoi le blesser encore plus?
Aurèle souffre déja,pas besoin que son père le soit aussi.

La blondinette regarde à nouveau Aurèle.
...Que c'est difficile de soutenir son regard,essayant de cacher ses sentiments...Essayant de lui montrer que de l'indifférence qu'elle n'a pas.

_________________
Carabas
Le voilà donc face à elle, l'étrangère arrogante qui soutient son regard comme un défi.
Elle qui, méconnaissable le met de suite à l'épreuve. Elle qui l'appostrophe en le vouvoyant comme le dernier des inconnus.
Ce n'est pas Fleur...
Ce n'est pas son épouse qu'il fixe sans ciller tandis qu'elle lui jette à le figure tout ce qu'elle pense de lui...
A ses mots froids et cassants, il se voit tel un tyran exigeant d'elle toujours plus et la brimant.
Est-il cet homme froid et inaccessible qui vient lui demander des comptes, comme si cela avait une quelconque importance ?
Etait-ce là vraiment tout ce qu'elle attendait de lui ?

Que c'était-il passé ? Que lui était-il arrivé ? Ses propres parents semblaient ne pas la reconnaitre !
A cet instant et à ce niveau de réflexion, il en voulait à cet homme, à celui qu'elle attendait, qui devait la rejoindre... Il aurait voulu le battre violement, le trucider, l'écarteler...
Ce devait être lui, il l'avait envoutée, il avait jeté sur la femme merveilleuse qu'elle était un charme maléfique qui la rendait injuste, agressive et cruelle...

Que lui arrivait-il ?

Sans bouger un cil il écouta la tirade hystérique de Fleur. Il ne cessait pas de la fixer droit dans les yeux. Elle, elle soutenait son regard avec arrogance et... la force de l'animal traqué.
Oui elle était là comme aux abois, comme à l'extrème issue d'une chasse dont elle serait la proie. Prête pour en finir à toutes les extrèmités, prête à tous les coup bas à toutes les vilenie, comme si sa propre vie en dépendait.

Dans son regard fébrile, il se voyait comme un ennemi, comme un obstacle à sa survie.
Il ne supportait pas qu'elle le regarde ainsi. Il ne supportait pas qu'elle puisse le considérer avec si peu d'égard, si peu d'estime.
Mais surtout, il ne comprenait pas...

Son coeur et l'amour qu'il ressentait pour Cette fleur sauvage et magnifiquement belle lui commandait de s'asseoir, de lui prendre doucement la main et de lui parler. De lui proposer de s'expliquer en douceur, de faire le point. Peut-être de décider de se séparer si c'est ce qu'elle voulait, mais au moins d'envisager avec sérénité l'avenir d'Isil... Leur avenir.
Un instant même, il fut sur le point de flancher, de céder à son penchant naturel pour la douceur, pour la tendresse qu'il éprouvait pour elle.
Son oeil douta un instant.
Pouvait-elle deviner ce trouble qui s'installait en lui ?

Mais il se reprit très vite et ne laissa dès lors plus rien paraître.
Il l'écouta et l'observa froidement sans laisser deviner la moindre émotion.

Quand elle eut fini sa harrangue, quand ses parents eurent réagi, elle fixa de nouveau son regard dans le sien se faisant presque provocatrice.
Mais il y décella pourtant de la gêne. Comme si elle doutait, comme si enfin, elle faisait montre d'un regret, d'un remord...

Fatigue, lassitude, exaspération, colère, incompréhension...
Carabas laissa simplement passer cet éclair de lucidité dans le regard de la jeune femme. Elle se reprit très vite au demeurant et le toisa de nouveau avec fierté et arrogance.

Alors, avec une voix basse, douce et sans la moindre once d'agressivité. Mais également sans la moindre émotion, il lui dit simplement.

Non.
Rien de tout cela.
Je voulais...
Te voir.


Voilà tout ce qu'il trouva à lui dire.

Alors, il ouvrit sa besace en silence. Lentement, il en sortit la fameuse couverture qui ne le quittait plus. Il la déposa soigneusement sur la table.
Il en sortit également un petit sac de cuir qu'il déposa à côté. Et enfin un médaillon qu'il garda dans la main.
Il ne regardait plus Fleur, comme résigné.

Il avait renoncé à la combattre sentant la profonde inutilité de cet affrontement.
Il était démoli mais ne voulait surtout rien laisser paraitre.

Il se tourna vers les parents de Fleur qui n'osaient plus rien dire ou faire.
Il évita leur regards, un peu gêné.
Il reprit doucement Isil des bras de son grand père.
Et tendit à sa grand-mère le médaillon qu'il venait de faire réaliser pour eux... Un côté les représentant Fleur et lui souriants, amoureux, l'autre représentant Isil.
Quand elle prit l'objet, le jeune homme serra un instant la main de Célia, et la regardant dans les yeux... toujours ces yeux verts
.

Vous pourrez voir Isil autant qu'il vous plaira.

Puis il lui lâcha la main et sans même se retourner, il se dirigea vers la porte. Il s'apprétait à sortir.
Fleur_de_songe
Non.
Rien de tout cela.
Je voulais...
Te voir.


Quelques mots,sans cri,sans rien...Et Fleur se trouve désarmée.
Elle aurait préféré le contraire mais non...

Elle le regarde faire sans bouger...La couverture,elle sent le sol se dérober sous ses pieds.
Le petit sac de cuir,entre-ouvert laisse paraitre des nougats,le monde s'effondre autour d'elle.
Et puis,ce médaillon,elle distingue les portraits...Là,le coup fatal est porté.

Il s'éloigne vers la porte.
A cet instant,Fleur n'a qu'une envie:le retenir!Lui crier son amour pour lui!Qu'ils sont Sa vie!Qu'il est son évidence!

Tout se bouscule,tout va trop vite!Elle n'arrive plus a réfléchir, a respirer,la pièce se met a tourner autour d'elle.
Elle est entrain de tout perdre!
La blondinette se retrouve à genoux au milieu du salon,les mains au sol,les yeux rivés sur le plancher,sans un bruit sous les yeux effarés de ses parents.

Non!Il ne faut pas que ses parents disent quoique se soit!Il ne faut pas qu'Aurèle se retourne!
Elle suffoque...Tout son être se déchire au son des gazouillis d'Isil.
Fleur se retient de ne pas hurler de cette douleur qu'elle s'inflige.

Sa mère s'approche,se mettant à genoux près d'elle.

-Fleur...Réagis!Je t'en supplie!Tu te détruis!Pourquoi t'infliger cette souffrance?!

Fleur ne la regarde pas,elle la repousse d'un geste.
Célia s'aprête a appeler Auèle.

-...Laisse le partir

-Mais...Fleur..Pourquoi?!

Croisant le regard de sa mère suppliant,Fleur lui sourit.

-Je vais partir,maman...

Comment pouvait elle lui dire autrement?..."Maman,je vais mourir",non elle ne pouvait pas,aucun enfant pouvait dire ça à ses parents.

-Quoi tu vas partir?Tu vas rejoindre ton amant?
Fleur ne répond pas,elle se contente de sourire,Adénor connait les silences de sa fille,mieux que personne.

-Fleur...Non...

Deux mots qui se perdent dans un sanglot retenu.
Célia se relève,interrogative.

-Quoi non?!!

Jamais elle n'avait vu son époux dans un état aussi émotif mais elle comprit en voyant des larmes sur ses joues.

Célia ne peut retenir un "Non" déchirant qui résonne entre les murs.


_________________
Carabas
Carabas était sur le point de passer la porte. Son pas d'ordinaire si léger lui semblait en cet instant particulièrement lourd et emprunté. Le temps s'écoulait avec une infinie lenteur.

Il pouvait se retourner. Il pouvait changer tout cela.
Revenir sur ses pas, changer d'avis, sourire de son plus beau sourire. Raconter une de ces mille mésanventures et passionner son auditoire.
Il pouvait rallumer la flamme dans les yeux de Fleur. Il pouvait la faire revenir...

Il n'en avait pas la force. Il n'y parvenait pas. Inexorablement, ses pas le conduisaient à s'éloigner sans même se retourner.

Quand bbien même il s'arrêterait, quand bien même il reviendrait... Que ferait-il alors, que dirait-il ?

Il avait vu son visage marqué par la maladie, par la colère, par la haine ?
Il l'avait vu lui parler comme jamais elle ne l'avait fait. Il l'avait vue changée... boulversée et terrifiante.

Elle ne voulait plus de lui. Elle était partie sans un mot. Elle les avait abandonné. C'était fini. Il était trop tard.

Il l'aimait pourtant. Il l'aimait... Plus tout ce qu'il pouvait imaginer, plus que sa propre vie. Il aurait tout sacrifié pour elle, pour la sauver. Pour qu'elle soit heureuse.

Mais il était vide. Il n'avait plus rien à donner, plus rien à dire, plus rien à faire.

Vide

Et elle...?
Elle l'aimait aussi ?
Oui... Il ne pouvait croire qu'il en fut autrement. Il ne pouvait se résoudre à penser qu'elle ne l'aimait pas.
Alors pourquoi ? Que c'était-il passé ?
Pourquoi leur infligeait-elle ce supplice ?

La porte se rapprochait.

Il lui semblait que dans un instant, le monde allait s'effondrer.

Encore un pas... Froissement de tissus, chucotements... Rien

Isil s'est réveillée, elle babille.

Carabas réalise que Fleur ne lui pas même dit aurevoir... Adieu...
Adieu oui, Adieu serait plus juste.

Elle n'a pas fait un geste vers sa fille... Le jeune homme sent l'émotion qui monte en lui, sur le point de le submerger. Personne ne voit son visage à part Isil qui comme à son habitude à mille choses à raconter dans son langage de nourrisson.

Isil... Elle ne gardera aucun souvenir de sa mère... Elle est trop jeune.

C'est trop dur.

Un autre pas...

Sur la joue de la petite fille, une petite goutte salée vient d'éclater en silence. Elle ouvre de grand yeux, surprise, puis aussitôt elle rit.
elle rit de ce rire des enfants : sain et communicatif.
Elle rit tandis qu'une autre goutte vient glisser sur sa joue et rejoint la première.

Adieu mon amour...
Adieu ma Fleur.
Je t'aurai aimé comme on n'aime plus. Comme le ciel aime la terre et comme le soleil chérit la lune.
Je t'aurais aimé chaque instant. Du jour où je t'ai vue pour la première fois quand je cherchais ma soeur.
Je t'aurai aimé quand tu me montrais à faire un feu, quand tu gouttais mes plats avant qu'il soient finis.
Je t'aurais aimé jour après jours, nuit après nuit. Dans la douceur de nos jours, dans la passion de nos nuits.
Je t'aurai aimé ma Fleur malgré tous les dangers. Malgré tous les écueuils.

Encore un pas...

Je t'ai...
Comme le jour a la nuit.
Je t'ai...
Comme le vent a les arbres.
Je t'ai...
Envers et contre tout.
Je t'ai...
Quoi qu'il puisse arriver.
Je t'ai...
Mon amour sans faillir.
Je t'ai...

Encore un pas et il aura disparu. Mais rien n'arrive, rien n'existe plus, rien n'a plus de sens. Carabas sent sa tête qui va exploser.
Il sert le poing de sa main libre pour ne pas montrer qu'il tremble.
Il sert les dents aussi, il fronce les sourcils et ses yeux se noient plus encore. Aquoi bon résister ?

Il est sorti.
--Celia.
Le bruit d'une porte que l'on ferme.
Célia ferma les yeux un instant,cela ne pouvait qu'être un cauchemar,elle s'approcha de son époux et discrétement.

-Adénor,s'il te plait,va chercher Aurèle.

-Mais...

-Je sais,elle ne veut pas qu'il sache mais même si elle l'a trahi,il reste son époux et il faut qu'elle voit Isil...ça sera peut être la dernière fois...

L'homme regarda,sa fille,hésitant.
Elle s'était relevée,le regard vide,ses expressions sur son doux visage ne s'exprimaient plus.
Elle semblait résolu de son sort.

Il s'en alla,discrétement.
Il vit le jeune homme au bout de l'allée.

-Aurèle,attendez!

Adénor courut jusqu'à lui,posant une main paternelle sur son épaule.

-Mon garçon...Ne partez pas de suite,il faut que Fleur voit Isil...Oui,elle vous a trahi,oui elle vous a abandonné,oui vous pouvez être en colère après elle,ne pas lui pardonner...Mais...

Il essayait de contenir son émotion,de sa main libre,il essuya une larme au coin de son oeil.
Adénor respira profondément avant de poursuivre.

-Fleur ne veut pas que vous le sachiez mais...Elle est malade...Très malade...Ma fille va...

Il ne pouvait pas le dire,le coeur d'un père qui se déchire quand il apprend que son enfant est condamné,voilà le seul son qu'Aurèle pouvait entendre.
Adénor ne pouvait contenir son chagrin,il se moquait complétement des gens qui passaient non loin ,ce n'était pas un homme qui pleurait mais un père.

Pendant ce temps,Célia attrapa la Mère Supérieure qui passait non loin.

-Trouvez moi un médecin,un vrai!Pas un charlatan!Il faut sauver Fleur,vous m'entendez!!Il faut la sauver!!

Marie-Edith regarda Fleur qui semblait ne plus être présente mentalement,elle était assise dans le fauteuil,les yeux dans le vide,perdue dans ses pensées.

-J'y vais de suite!
Fleur_de_songe
Elle entend ses parents qui chuchotent ,elle ne cherche pas a savoir après tout pourquoi faire?
Son père qui part,sa mère qui échange quelques mots avec Marie-Edith et puis le silence...
Fleur est là,dans le fauteuil,le coude sur l'accoudoir,la tête dans le creux de sa main.

Une ombre qui s'approche sans bruit.
Sa mère est là,elle s'assoit dans le fauteuil voisin sans un mot,l'observant.

Guette t'elle un signe d'amélioration?Un mot de sa part?
La blondinette ne sait pas et ne veut rien savoir.

Dans ses pensées,Fleur essaye de se persuader d'avoir fait le bon choix.
Un regard vers sa mère,elle la voit sans la voir.
Le hasard avait voulu qu'elles se revoient après tant d'années.
La blondinette aurait préféré d'autres retrouvailles...Mais malheureusement,elle n'avait pas choisi.

Une quinte de toux se manifeste,Célia se précipite vers sa fille,inquiète.

-Ma chérie,ça va?

-Oui...*tousse*...Maman,ça...*tousse*...ça va.

Fleur la fixe froidement.

-Tiens...Je ne suis plus*tousse*une trainée?

-Fleur!S'il te plait!Si tu m'aurais expliqué dès le départ,ça aurait évité ce mot!

-Non...

La blondinette détourne sa tête pour couper la conversation.
Célia retourne s'asseoir.
Le silence devient pesant.

_________________
Carabas
Carabas marchait dans l’allée qui se déroulait de la demeure au mur d’enceinte. Il avait la tête vide, il ne pensait à rien, il ne ressentait rien, il ne se rendait pas même compte que des larmes chaudes coulaient de ses yeux. Le froid qui devenait cinglant ne l’atteignait pas.
Il venait de perdre une partie de lui-même. Il venait de se perdre. Il ne savait pas où il allait, il ne savait pas même en cet instant qu’il allait quelque part.
Ses pas le menaient vers ailleurs sans qu’il en eut conscience.
Dans ses bras, Isil le regardait avec une grâce infinie, elle sourit inlassablement. Elle jouait avec le rebord de sa chemise ce qui la faisait beaucoup rire. Ses yeux merveilleusement verts étaient des lumières qui éclairaient son visage malgré la nuit qui tombait.
Mais Carabas ne la voyait plus. Sa faim, qu’il avait oubliée, sa fatigue, et ses larmes lui brouillaient la vue.
Machinalement, de son bras libre, il essuya ses yeux. Peine perdue, il n’y voyait rien.
Tant pis.
Il cessa d’avancer. Autour de lui, le monde semblait danser. Il entendait de la musique. Des rires, des cris.
Puis d’un coup le silence…
Ses jambes, il ne les sentait plus. Le voilà qui flottait comme un morceau de bois sur l’eau, le décor fondait, se liquéfiait. Puis il entendit le rire et les babillages d’Isil. Mais très lointains, inaccessibles.
Alors, de gros BOUM résonnèrent dans sa tête, une fois, deux, trois…BOUM BOUM BOUM…
Et puis les BOUM cessèrent. Et il sentit sur son épaule une pression forte et franche.
Cette main qui se posait sur lui le rappela in extremis à la réalité. Il eut d’un coup froid, faim et sommeil !
Il se retourna pour découvrir le père de Fleur, il ne connaissait pas son prénom, qui, la mine déconfite venait le chercher.


Citation:
Aurèle,attendez!


Le jeune homme fronça les sourcils.
Il ne se sentait capable d’aller nulle part en cet état, alors attendre… c’était probablement ce qu’il pourrait faire de mieux !


Citation:
-Mon garçon...Ne partez pas de suite, il faut que Fleur voit Isil...Oui, elle vous a trahi, oui elle vous a abandonné, oui vous pouvez être en colère après elle, ne pas lui pardonner...Mais...


Non… pas de colère en lui, pas une once de colère en cet instant n’habitait son esprit.
Il était juste vide.
Il avait perdu sa colère dans le regard de Fleur. Il avait perdu sa rancœur dans ses harangues injustifiées.
Alors quoi ? Que voulait-il ce brave homme qui allait perdre sa fille ?


Citation:
-Fleur ne veut pas que vous le sachiez mais...Elle est malade...Très malade...Ma fille va...


Une larme sur sa joue. Carabas l’observe. Il la voit gonfler doucement à l’orée de son œil, elle grandit jusqu’à l’extrémité de la paupière inférieur, puis, comme mure, elle déborde. Elle glisse hors de son berceau singulier et roule sur la joue légèrement ridée.
A chaque instant elle perd un peu de substance, de superbe qui reste en un sillon brillant marquant le chemin parcouru.
Elle s’épuise et ralentit sa course jusqu’à n’être plus une goutte, toute vidée d’elle-même.
Elle n’ira même pas jusqu’à choir sur le sol…
Cet homme sait-il qu’il pleure ?
Fleur ne va pas bien ? Oui… Il le sait. Dès qu’il l’a vue, dès qu’il a posé les yeux sur elle, il l’a remarqué. Il la connaît si bien.
Il l’a tant regardé, tant admiré. Son visage est un paysage dont il connaît tous les secrets.
Son corps est un monde dont il a parcouru tous les sentiers. Du bout des yeux, du bout des doigts, du bout des lèvres…
Il pourrait la dessiner les yeux fermés.
Et son allure, son attitude, son port… tout ce qui fait qu’il peut la reconnaître en toutes circonstances, de près comme de loin, parmi la foule, dans le brouillard, dans les méandres d’une nuit sans lune…
Il connaît même le son de ses pas…
La femme qu’il a vu était l’ombre de Fleur. Alors oui, il a raison le père… elle ne va pas bien.
Elle est malade, très malade.
Elle est malade, très malade.
Elle est malade, très malade.
Les mots résonnent à son oreille comme s’ils étaient une formule magique ayant pour vocation de le sortir de sa torpeur.
Il le sait bien qu’elle est malade ! Il veut être médecin !
Elle est très malade, il a déjà vu ça…
Peut-être même qu’il pourrait faire quelque chose.
S’il n’est pas trop tard.
Elle est malade, très malade.
Elle est malade, très malade.
Elle est malade, très malade.
Il doit falloir se dépêcher alors, faire vite sans doute… il y a deux jours elle allait bien…
Il faut faire vite.
Il faut un médecin…
Il faut l’aider.
Fleur est en danger.
Fleur a besoin de secours.
Fleur va mourir.
Il relève les yeux et fronce à nouveau les sourcils.
Il passe machinalement la main sur sa besace bien légère à présent. Son sac d’herbes et ses remèdes sont bien là.
Par son attitude, il montre qu’il va suivre Adénor.
Alors soulagé sans doute, celui-ci se met à courir vers la demeure.
Et Carabas trouvant en lui des forces qui n’existaient plus quelques instants auparavant, le suit en courant lui aussi.
Il voit l’encadrement de la porte qui se rapproche…
Fleur va mourir…
Il trébuche, ses jambes le lâchent…
Non… pas maintenant.
Il s’agrippe à l’huis pour ne pas tomber. Il est épuisé.
Et… Elle est là… La tête dans les bras, inerte.
Il s’arrête un instant puis se jette sur elle…
Il ne réfléchit pas.
Fleur va mourir !
Il fait ce qu’il faut.
Adénor hérite à nouveau d’Isil.
Aurèle de Morlieu soulève sa femme la prenant sous la nuque et sous les genoux.
Il la porte sur un lit où la dépose avec une infinie douceur.
Il ne dit rien, il commence à dégrafer son corsage.
Il va l’ausculter.
Fleur va mourir !
Non !!!!
Non !!!!
Non !!!!
Il fait taire la petite voix dans sa tête…
Il fera tout ce qu’il peut.
Fleur_de_songe
Dormir...Elle ne veut que dormir...Qu'on la laisse tranquille!
Fleur entend dans un demi-sommeil des pas...Oh que c'est difficile d'ouvrir les paupières.
Sa mère,oui,elle est là,elle le sait.
Son père est revenu,elle peut le ressentir.
Loin...Très loin,la blondinette entend des gazouillis...Isil?Non,Aurèle est parti.
On la soulève,on l'emmène....
Cette odeur,elle la connait,son esprit est embrumé,des images s'entrechoquent...Aurèle.
Non...La fièvre doit lui faire perdre tout sens de la réalité.

On la dépose...
Il faut ouvrir les yeux!Il faut savoir qui est là!
Doucement,difficilement Fleur entre-ouvre les yeux,sa vision est trouble.

Une chevelure blonde au dessus d'elle qui s'affaire.
Dans un souffle,elle murmure:

-Papa...

Et puis des doigts qui ouvrent son corsage...Sa vision qui s'éclaire mais mon Dieu que c'est dur de laisser les yeux ouverts!

Son coeur sursaute,ce n'est pas son père mais son époux.
Que fait-il ici?
Comment a t'il su?
Fleur tente de parler,de lui dire de la laisser,aucun son ne sort,sa bouche est sèche.
Dormir...Juste dormir!
Son corps lui ordonne.
Elle obéit,elle sombre dans le sommeil.

Une quinte de toux la réveille,son corps se contre-dit...Non,il ne faut pas dormir!Il faut se battre,il faut rester en vie!
Sa main se pose sur celle d'Aurèle,la serrant doucement...Il faut se rattraper ,il ne faut pas tomber!
Cette chute serait la dernière...Elle le sait.
Alors il faut tenir,s'agripper,y croire!
Oui...Mais croire en quoi?

Son regard se pose sur lui,ce même regard que la première fois.
La petite étoile brille,déclinante,à chaque instant.

Pourquoi combattre?
C'est tellement plus facile de se battre contre des ennemis,de se battre pour défendre ce que l'on aime.
Là,il s'agit d'un combat avec elle-même,un face à face avec la mort.

Trahison,mensonge...Fleur s'en veut,elle veut que tout s'arrête.
Tellement facile de demander pardon.
Tellement dur de pardonner.
Elle ne veut pas qu'il lui pardonne,elle a eu tort,elle s'est cru au-dessus des lois des sentiments.
Mon Dieu!Mon Dieu!Qu'est ce qu'elle l'aime!

Chuuut!Lui ordonne son corps,Fleur n'a pas la force de combattre cette maladie et encore moins ses regrets.
Il faut faire un choix:guérir cette fichue maladie ou son coeur.

Bah ...Après tout,si elle meurt son coeur sera guéri.
Non!Lui répond son coeur,trop facile de fuir!
Oui...Trop facile,voir lâche!

Ses yeux se referment,ses doigts se desserrent d'Aurèle.
Un sentiment de vertige.
Un rêve,un cauchemar,un mirage,Fleur se voit près d'un gouffre,elle est en équilibre,la chute peut arriver à tout moment.
Elle se fatigue,elle ne peut reculer,pourtant la blondinette tient bon.









_________________
--Celia.
La porte qui s'ouvre et Adénor qui entre,suivit d'Aurèle.
Pas un regard vers elle,il s'empara de Fleur après avoir confié Isil à Adénor.

Elle le regarda s'éloigner avant de se retourner vers son mari,inquiète.

-Tu crois qu'il peut la sauver?

-Espérons-le.

-J'ai demandé à la Mère Supérieure de trouver un médecin.

Adénor observait sa petite-fille,lui caressant tendrement la joue.
Il avait les larmes aux yeux,Isil lui rappelait tellement Fleur au même âge.
La porte s'ouvrit à nouveau,laissant entrer Marie-Edith et un homme.

-Bonjour,je suis Paul,médecin,La Mère m'a expliqué,où est-elle?

-A l'étage avec son époux mais attendez avant d'y aller.

-Voyons,Dame!Chaque minute compte!!

-Je vous ai dis d'attendre!Aurèle appelera si il a besoin.

Célia fixait le médecin d'un air déterminé,celui-ci porta un air interrogatif vers Adénor.
Ce dernier déposa Isil dans les bras de sa femme et monta à l'étage,toquant à la porte avant de l'entre-bailler.
Son regard se porta sur sa fille en train de dormir,son coeur se serra dans sa poitrine,elle semblait très mal en point.

-Aurèle...Excusez-moi mais si vous avez besoin un médecin est là,Célia lui a demandé de ne pas intervenir pour l'instant.

Il s'apprêtait a redescendre mais il fit demi-tour,suppliant le jeune homme du regard.

-Sauvez la,s'il vous plait...

Puis il referma doucement la porte avant de rejoindre sa femme.
Carabas
En portant Fleur sur le lit, il lui avait semblé qu’elle était brûlante. Lorsqu’il dégrafa son chemisier, il avait de nouveau eu l’impression qu’elle était sous l’effet d’une fièvre puissante.

Il s’attendait à ce qu’elle soit chaude mais il était impressionné… Comment avait-elle pu déclarer une telle fièvre en si peu de temps ?
Alors, il voulut en avoir le cœur net. Il posa délicatement ses lèvres sur le front de la jeune femme alors presqu’inconsciente.
Elle était incandescente !

Un instant il fut parcouru d’un frisson irrépressible de terreur. Il posa alors son propre font sur celui de son épouse. Ses longs cheveux blonds coulèrent en une douce caresse sur les joues de la jeune femme.
Il prit son visage entre ces mains, comme si ce simple contact avait pu lui faire baisser la fièvre.

Mais Il n’en était rien à l’évidence. Alors il se redressa doucement. Il entreprit d’ausculter la jeune femme soigneusement. Cette fièvre avait une origine, il espérait la trouver.

Dans son expérience auprès du chirurgien de la garnison du comte de Morlieu, il avait vu des cas qui lui semblaient similaires de prime abord.
Il tâta la gorge, la nuque, ses doigts s’attardèrent sur les petites ailes qui s’y trouvaient gravées. Fleur toussait par moments, mais elle n’opposait aucune résistance. Il lui sembla qu’elle l’avait pris pour son père mais il ne s’en offusqua pas. Il se concentrait sur son examen, il était totalement absorbé par ce qu’il faisait. Il était, autant que faire se peut, détaché de ce qu’il ressentait.

Il cherchait quelque chose de précis. Fleur n’était pas en état de lui parler, à peine consciente, elle délirait presque. Il retira complètement le chemiser de Fleur puis il regarda chacun de ses bras en détail.
Rien.

Il retira alors sa chemise de corps ce qui la fit apparaître dans toute la lumière de sa nudité. Sa poitrine ferme dardée vers le ciel et sa peau d’une blancheur plus pâle qu’à l’ordinaire.
Aurèle ne trouvait pas ce qu’il cherchait. Il lui fallait chercher mieux alors !

S’il ne trouvait rien, il ne pourrait pas faire grand-chose pour elle, il ne pourrait plus qu’essayer de retarder l’échéance et de prier le très haut…
Alors il dénoua les bottes de son épouse et lui ôta ses bas.
Il aurait voulu trouver là loin de son cœur la marque qu’il cherchait… Plus c’était loin plus on avait de temps…
Mais rien encore.

Il fit glisser ses braies le long de ses jambes. En les retirant, il aperçut sur l’une d’elle une tâche brunâtre… Elle ne réagit pas plus, sa poitrine soulevée simplement de quintes de toux qui semblaient l’épuiser plus encore.

Son attention fut rappelée par la petite tâche. Il la regarda avec attention. Pas une déchirure causée par l’usure. Le tissu était tranché net à cet endroit. Une coupure faite par une lame effilée à l’évidence. Certainement une petite blessure reçue dans l’un de leurs combats récents. Une blessure anodine, une petite coupure.
Curieusement Carabas devint à cet instant fébrile…

Il laissa ses mains tremblantes remonter le long des jambes puis des cuisses de la jeune femme. Mais il concentrait son attention sur la jambe gauche, celle qui correspondait à la coupure sur le vêtement.
Mais il n’eut pas à chercher longtemps, l’indice sur le vêtement était inutile…

L’intérieur de la cuisse gauche de fleur était brûlant la peau sur un large ovale était d’un rosé pâle qui fonçait vers le centre. Elle était très sombre en un point.

Carabas tourna un peu la jambe de Fleur et lui fléchit le genou. La jeune femme était là nue, inconsciente et bouillante de fièvre. La position qu’il lui avait imposée relevait de l’indécence, mais il était trop préoccupé pour porter la moindre attention à ce que la morale ou la pudeur réclamait.
Il approcha son visage très prêt de la fine coupure et l’observa très attentivement. Un petit point noir au centre de la coupure retenu son attention.
Il n’avait plus aucun doute !

Autour, un léger renflement lui paraissait suspect. Il pressa doucement de ses doigts autour de la ligne sombre… Un liquide jaunâtre épais se répandit en sortant de la blessure.

Il n’y avait pas la moindre ambiguïté : la plaie c’était infectée.
Fleur n’avait surement pas prêté attention à cette petite blessure bénigne en apparence mais le mal avait couru. Il était en train de se répandre dans son organisme en lutte… Il prenait le dessus.

Carabas fut tout à la fois soulagé et mort d’inquiétude.
Inquiet car il lui semblait que Fleur était en très mauvais état. Il risquait de la perdre…

Soulagé car il savait ce qu’il avait à faire…
Il se redressa d’un coup. La fatigue semblait avoir disparu de son corps. Il était pourtant livide.
Il voulait appeler.

Voyant Fleur dans toute la fragile beauté de sa féminité, il prit conscience qu’il devait au préalable la couvrir.
Il jeta sur elle un drap immaculé. Puis il appela.

Derrière la porte il y avait du bruit, il s’en rendait compte maintenant. Il ne s’en souciait guère. Il lui semblait même quà un moment on était entré pour lui parler... Qu'importe, il savait ce qu'il avait à faire.

Il demanda quand il le vit entrer au père de Fleur de lui trouver de l’alcool.

Sans doute celui –ci pensait-il qu’il allait nettoyer un ustensile ou désinfecter une plaie.

Mais Carabas dès qu’il eut le flacon en main en prit une longue rasade avant de le lui rendre !

Alors, il demanda à ce qu’on apporte de quoi la baigner et des linges propres.

Il était dans un état second, il se voyait agir comme s’il était hors de son corps.

Mais la petite voix lui assenait sans discontinuer la même litanie :
Sauve-la !
--Celia.
Le temps était long,il s'écoulait lentement.
Adénor ne tenant plus,alla attendre derrière la porte,il faisait les cent pas.
Célia alla le rejoindre,morte d'inquiétude.

-C'est long,non?

Son mari hocha la tête et ouvrit la porte,discrétement aussitôt Aurèle lui demanda de l'alcool,ce qui fit sans attendre.
Quand il le vit boire à même la bouteille,il se demanda si il allait être capable de s'occuper de Fleur.
De quoi la baigner?Du linge propre?

Adénor regarda Célia,il ne pouvait pas voir sa fille nue et il voulait éviter que son épouse voit Fleur souffrir.

-Soeur Marie-Edith!Amenez ce qu'il faut pour Aurèle!De suite,vite!

Le médecin,qui se trouvait non loin.

-Je vais aller l'aider,il a sûrement besoin d'aide!

-Vous...Vous attendez!Aurèle ne vous a pas demandé!

-Très bien mais ne venez pas pleurer lorsque votre fille ne sera plus de ce monde!

Célia le massacra du regard,Adénor posa sa main sur son épaule pour la calmer.
Pendant ce temps la Mère Supérieure arriva avec d'autres Soeurs,elle entrèrent dans la chambre.

-Aurèle,je vous aménais ce que vous aviez besoin.


Marie-Edith posa son regard sur Fleur,en la voyant dans cet état,elle se signa.
Fleur_de_songe
Le gouffre est si tentant,il suffirait juste d'un mouvement pour que tout s'arrête.
Pourtant elle le ressent,quelque chose la retient,elle n'a pas le droit d'abandonner.
Mais pourquoi?Qu'est ce qui pourrait la soulager plus que la mort?

On la déshabille,elle ne veut pas,pourquoi on ne la laisse pas tranquille?
Dormir...Juste dormir!Après ça irait mieux...Foutaise!Lui crie son esprit.

Le combat avec la mort a commencer.
Fleur peut la sentir,presque la toucher...Qu'elle est belle.

Un sursaut,un cri silencieux,son corps lui dit qu'on est en train de lui faire mal.
Il faut ouvrir les yeux!Voir ce qu'il se passe!
Péniblement,elle le fait...Aurèle est penché sur elle.
Fleur ne comprend pas,pourquoi il lui fait mal?

Sn coeur s'emballe,sa respiration s'accélère,la blondinette panique,elle veut crier,se défendre mais elle n'y arrive pas juste une larme qui s'échappe du coin de l'oeil et qui vient mourir sur le drap.

Soudain,une lueur dans ce moment de stress comme un signe,le visage d'Aurèle se dessine dans son esprit...Il sourit,son regard est apaisant.
Biensûr!Il ne lui veut pas de mal!Jamais il ne lui ferait du mal!
Elle est son horizon,elle est sa vie,son évidence...Il lui a toujours dit!

Une voix...Celle d'une femme,Marie-Edith!
On la dépose dans de l'eau,Fleur frissonne,son corps se rebelle,se contractant à ce contact.

Allez!Un effort!Il faut encore ouvrir les yeux.
Son regard mi-clos tombe sur celui de la Mère Supérieure...Elle lui sourit et d'une voix douce:

-Cela va aller ma fille,courage.

Courage?Mais non!Fleur est fatiguée,elle sent la caresse de la mort sur sa peau.
Elle est au bout de ses forces,elle ne trouve plus les ressources nécessaires pour la maintenir en vie.

Le gouffre réapparait...Par le Très Haut,que c'est tentant!

-Messir Aurèle...Venez vite!Son état en pire!

Tiens?Soeur Marie-Caroline est là aussi.
On lui tapote les joues.

-Dame Fleur!Dame Fleur!Je vous en supplie!Battez-vous!

Fleur sourit intérieurement,la mort glisse ses bras autour d'elle,l'étreint,lui sussurant de venir.
Un pas...Juste un pas et sa vie sera close.

_________________
Carabas
Carabas lave soigneusement ses mains. Ensuite, il entreprend de nettoyer la plaie de Fleur.

L’estafilade est fine et peu accessible. Mais il s’emploie à la vider de toute purulence quand bien même il sent que malgré la fièvre et le délire Fleur s’agite sous le coup de la douleur qu’il lui procure. Il n’est point temps d’avoir des états d’âme !

La plaie coule puis saigne. Il insiste !

Régulièrement il fait couler sur la plaie ouverte un liquide d’une fiole qu’il gardait avec lui dans sa besace. Mélange et décoction de plantes aux vertus éprouvées. Il sait que la potion agira sur l’infection de la plaie.

Il sait aussi que cela prendra du temps avant que Fleur ne puisse de nouveau être sur pied. Avant qu’elle ne puisse de nouveau s’en aller…
Mais il n’en a cure. Rien ne l’empêchera de tout faire pour la sauver. Rien, pas même elle !

De toute façon, il n’est pas du tout certain de pouvoir la sauver. L’infection s’est répandue dans son corps, et sa fièvre l’inquiète beaucoup.
Alors, une fois qu’il est certain que la plaie est propre, il reprend dans ses bras la femme de sa vie et la plonge dans le bain préparé pour elle. Il est chaud, presqu’aussi chaud qu’elle.

Parfois, elle ouvre les yeux, parfois elle annone quelques mots… Carabas ne l’écoute pas, il la sauve.

Il essaie du moins. Il fait tout ce qu’il peut.
Il veille à ce qu’elle ne glisse pas dans le bain, elle pourrait se noyer.

Marie Caroline !
Vous allez lui maintenir la tête hors de l’eau
.

Il pose près de la jeune sœur un sablier qu’il retourne.

Dès que le sable a coulé, vous versez une jarre d’eau froide dans le bain !
Vous faites ça 5 fois !


La religieuse impressionnée n’ose rien dire et s’exécute scrupuleusement.
Alors, pouvant lâcher du regard Fleur quelques instants, Carabas s’emploie à préparer un remède.

Dans l’âtre, il fait bouillir de l’eau dans laquelle il mélange plusieurs plantes et ingrédients.

Parfois, il semble hésiter. Il s’arrête, il regarde ses plantes et potions. Il en prend une, la repose, une autre… Puis finalement reprend ses mélanges d’une main assurée.

On le regarde, il le sait, il s’en moque !

Il la sauve

Elle vivra ! Elle vivra !
Il ne peut en être autrement.
Par moment, il sent ses jambes se dérober sous lui, sa vue se trouble. Il prend appuis sur un meuble ou un mur, respire et se remet à l’ouvrage. A l’aide d’un tissu propre, il filtre son mélange. Puis il utilise d’autres ingrédients…

Il donne alors l’air d’être un magicien ou un sorcier concoctant ses potions… Mais il n’a pas le droit à l’erreur.
Le bain touche à sa fin, Carabas espère que la température de Fleur aura baissé.
Son remède est fini… il le laisse refroidir un peu.


Citation:
-Messire Aurèle...Venez vite ! Son état empire!


Que se passe-t-il ?
Carabas se jette sur Fleur ! Ses yeux se révulsent, son esprit la quitte, elle est très pâle et un gémissement plaintif accompagne sa détresse.
Elle est bien moins chaude pourtant !
C’est le poison de l’infection qui agit en elle ! Pourvu qu’il ne soit pas trop tard !
Il faut qu’elle tienne bon sang !
Le jeune homme la soulève une fois encore. Il la porte à nouveau sur le lit.
Séchez-la Ma sœur, il ne faut pas qu’elle ait froid !
Fleur est inerte, en la portant Carabas ressenti la douloureuse sensation de porter un corps sans vie.
Il lui prend le visage entre ses mains, il soulève ses paupières, il pose son oreille sur sa bouche…
Elle respire encore ! Un léger sifflement sort de sa gorge.
Mais elle s’échappe. Elle renonce !


Fleur ! Fleur ! FLEUR !!!
Reviens ! Reviens bon sang ! Reviens !


Il la secoue pour qu’elle revienne à elle mais sa tête reste ballante et tout son corps repose presque sans vie.
Fleur !!!
Ce n’est pas possible, elle ne peut pas partir, pas maintenant ! Pas comme ça ! Elle ne peut pas mourir, pas elle, pas maintenant…
Il la sauve, il la sauve !
Fleur je t’en supplie !
C’est trop lourd, un instant il se sent lui-même sur le point de flancher, ses yeux s’inondent et ses larmes coulent sur le visage de sa bien-aimée.


Je t’en supplie… Reviens…


Ses mots se perdent dans un sanglot étouffé.
Marie-Caroline, assistant impuissante à la scène, soutient son visage de ses mains et pleur à chaudes larmes.

Et puis rien… Un silence…
Carabas se redresse… il regarde Fleur impuissant…
Ses yeux rougis prennent une ferme allure de détermination.


Marie-Caroline retient son souffle… Est-ce fini ?

CLAC !

Un bruit retentissant ! Mais que fait-il ???
Le jeune homme vient d’asséner à Fleur un claque magistrale !
Sur sa joue gauche, elle porte la marque rougie des doigts de Carabas.
Et le voilà qui crie maintenant !


Ça suffit !!! Je ne te laisserai pas partir ! Réveille-toi ! Bat-toi bon dieu ! Bat-toi !


Le remède est là près du lit, une compresse aussi… Il n’a plus qu’à lui administrer sa potion, lui faire avaler ce satané breuvage, panser sa plaie. Vérifier toutes les heures que l’infection ne revient pas. Renouveler régulièrement le remède… Faire baisser par des bains la température si elle remonte…
Tout est prêt… Il a fait ce qu’il fallait, il a tout fait…
Mais si elle renonce, si elle abandonne, si elle renonce à eux, si elle les abandonne…
Il n’y aura aucun remède qui pourra la sauver… Il le sait. C’est à elle de choisir, c’est sa volonté…
Alors… il l’engueule ! Il lui crie dessus ! Il est comme fou, entre colère incontrôlable et peine infinie, et ses cris se mêlent à ses sanglots…
--Celia.
Les parents de Fleur entendirent les cris d'Aurèle,ils entrèrent en trombe dans la chambre,laissant Isil dans les bras d'une des Soeurs.

-Qu'est ce qui se passe?!Pourquoi hurler comme ça?!

Célia s'approcha de sa fille et comprit de suite.

-Adénor...Fleur est en train de nous quitter...

Elle se mit a pleurer,prenant la main de sa fille dans la sienne.
Entre deux sanglots:

-Fleur...Si tu m'entends...Bats-toi,s'il te plait...Tu peux le faire!Ne laisse pas Isil,elle a besoin de toi...Aurèle aussi a besoin de toi,il t'aime comme nous,nous t'aimons....Tu as une famille,ne l'oublie pas...

Célia se recula près d'Aurèle,posant une main sur son bras comme pour lui dire "nous sommes là".
Adénor s'approcha de Fleur à son tour,il la regarda tendrement,retirant une mèche de ses cheveux qui lui caché ses yeux clos.

-Ma fille...Mon Trésor...Ne nous abandonne pas,je ne le supporterais pas.
Tu le sais à quel point je t'aime.
Tu as toujours été une battante avec un caractère bien trempé mais...Si adorable.
Je sais que tu m'entends...Je t'en supplie,Fleur,bats-toi...


Adénor s'éloigna au fond de la pièce,à l'écart,il semblait être sous le choc.
Célia lança un regard vers son époux avant d'attraper Fleur par les épaules pour la secouer.

-FLEUR!Tu n'as pas le droit!Tu m'entends?!Je t'interdis de mourir!Bats-toi,bordel!
Pourquoi tu nous fais ça?!!!C'est à nous de t'en vouloir!
Ouvres les yeux!!!Regarde!Aurèle est là!Là pour te sauver malgré le mal que tu peux lui faire!
Penses à Isil!C'est une catin qui la nourrit à cause de tes bêtises!!!
Réveilles toi!!!


Célia,en larme,se laissa tomber à genoux à hauteur de Fleur.

-S'il te plait...Ouvres les yeux...Je m'excuse de t'avoir giflé,de t'avoir insulté...Pardon ma Fleur,je t'aime tellement,ne me laisse pas...
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