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[RP]Eux,Elle

Fleur_de_songe
Son corps quitte l'eau,on la repose sur le lit.
Une voix lointaine parvient à ses oreilles,on l'appelle,on lui dit quelque chose.
Non...Elle n'a pas envie d'ouvrir les yeux,elle se sent bien...Légère,libre...
Libre de quoi?Elle a toujours été libre surtout près d'Aurèle,c'était une sensation de liberté d'être avec lui!
Ses pensées sont de plus en plus floues,la blondinette n'arrive plus a réfléchir.
A quoi bon d'ailleurs?

On la secoue...Puis on la repose,le calme...Enfin...
Une gifle!
Qui la fait glisser de l'étreinte de la mort,pourtant,elle reste près d'elle.

''Bats-toi"
Aurèle est en colère,elle l'entend mais ne parvient pas ouvrir les yeux,ni a faire le moindre geste,elle voudrait lui dire que tout va bien,qu'il ne faut pas être triste,ni en colère,que la vie est faite ainsi.
Renoncer,jamais Fleur n'a fait ça mais elle est fatiguée.

La mort lui tend la main,il est l'heure .
La blondinette approche sa main mais de nouvelles voix se font entendre,elle veut les entendre.
On la secoue à nouveau,on lui crie dessus,on pleure.
Maman...Papa...

Dans un ultime effort,Fleur entre-ouvre les yeux,voir leurs visages,croiser celui d'Aurèle,chercher quelque chose...Un lien qui puisse lui donner l'envie de se battre.
La petite étoile scintille faiblement,laissant glisser une larme quand Fleur trouve le regard de son époux.
Elle essaye de lui dire quelque chose mais ses mots se perdent dans un souffle à peine audible.

A ce moment là,sa mère pousse doucement Aurèle vers la blondinette.
Alors...Elle répète les mêmes mots,faiblement,va t'il les entendre?Les comprendre?

-Je ne mérite pas ton pardon..
Je ne mérite pas ton pardon...


Ses yeux se ferment mais elle lutte,elle repousse la mort pour un instant,arrivant difficilement a parler.

-Aurèle...Je ...T'aime...Tu...es...mon...évide..nce

Elle recherche sa respiration désespérement.
Fleur veut lui dire encore beaucoup de choses mais son corps refuse autant d'effort ,il l'entraine à nouveau dans une demi-conscience,la replongeant dans le noir.

_________________
Carabas
Voilà que tout le monde s’en prend à Fleur
Voilà qu’Adénor, voilà que Célia l’ont rejoint. Tout le monde s’affaire autour de Fleur.

Carabas lui ne peut plus cacher ses larmes. Il ne voit plus rien, il prend un peu de recul pendant qu’autour du lit de Fleur on s’agite.

Il ne se sent plus respirer, il ne se sent plus souffrir.
Il chancelle, il doit prendre appui sur le montant du lit pour ne point s’effondrer. Il est exténué.

Et puis, voilà qu’il est comme aveuglé… D’un revers de la main, il essuya la buée sur ses yeux.

Cherchant ce qui pouvait ainsi le gêner.
Comment résister à la lueur d’une étoile ? Etait-il le seul à la voir ? là, dans ses yeux… Elle se réveilla.
Alors, Célia s’écarta un peu. Fleur essayait de parler.

Célia le poussa même un peu vers sa fille mourante. Alors il s’approcha, obnubilé par l’étoile qui était là de nouveau dans le regard de son amour.
Il s’approcha sans même savoir comment.

Il prit sa main dans la sienne. Plongeant dans son regard ses yeux verts, il la regardait comme on regarde celle qu’on aime. Sans aucune autre prétention que celle de partager sa douleur ou sa joie. Sans autre arrière-pensée que celle de la voir sourire à nouveau.


Citation:
Je ne mérite pas ton pardon..
Je ne mérite pas ton pardon...


Il eut du mal à entendre ces quelques mots. Mais ils lui brisèrent le cœur. Il étouffa un sanglot mais ne peut rien trouver à dire. Il serra sa main un peu plus fort.

Citation:
Aurèle...Je ...T'aime...Tu...es...mon...évide..nce


Ces mots... Ils résonnèrent en lui comme une symphonie... Comme il l'aimait, comme il ne pouvait s'en passer... Son évidence. Son amour.
Elle était à bout de force. Elle risquait de s’éteindre d’un instant à l’autre…
Il ne pouvait pas supporter de la perdre.
Il pris son visage entre ses mains, il la redressa un peu et le serra dans ses bras posant sa tête contre la sienne. Il lui murmura alors quelques mots à l’oreille. Personne ne put entendre ce qu’il dit à ce moment mais cela importait peu…
Alors, il la reposa doucement et plus déterminé que jamais il se leva pour prendre le breuvage qu’il avait préparé.
Alors, sentant sans doute que ces forces l’abandonnaient. Il se mit à parler à haute voix comme s’il était seul.


Je lui donne la potion…un peu toutes les heures.

Et il lui ouvrit la bouche et lui fit avaler quelques gorgées.
Elle n’était pas encore partie, il avait, en la serrant dans ses bras senti qu’elle respirait un peu mieux. Il fallait profiter de ce répit.
Fleur toussa un peu…


Je mets sur un tissu propre un peu de potion. Et je l’applique sur la blessure.

Et il découvrit ses jambes et plaça la compresse sur l’intérieur de la cuisse de Fleur, sur la plaie. Il lui sembla en la touchant qu’elle était un peu moins chaude, un peu moins enflée… Illusion ?

Je vérifie la température et si elle est trop élevée, je lui donne un nouveau bain.

Et il posa sa main sur le front de son épouse…

Elle allait mieux.
Il fallait qu’elle se batte !


Il faut changer Isil… Elle va avoir faim.

Il s’éloigna du lit et chercha sa fille…
Quand il l’aperçut, il se dirigea vers elle…
On le regardait, il n’allait pas bien. Et puis, tout parti d’un coup, il s’endormit d’un coup…
La nuit… Sans doute tomba-il lourdement sur le sol… Il ne s’en rendit pas compte. Il fallait qu’il dorme… Il dormait.
--Celia.
Adénor se rapprocha du lit en entendant Aurèle parler à haute voix et là,il le vit s'effondrer.
Il s'agenouilla près du jeune homme.

-Le pauvre,il est épuisé,je l'emmène dans la chambre voisine...Ma Mère,veuillez donner la potion à Fleur et faites lui prendre un bain avec l'aide de Soeur Marie-Caroline...Et aussi,la potion a mettre sur la blessure.
Célia,occupe toi d'Isil,il faut la changer et la faire manger...


-La faire manger?Mais je ne connais aucune nourrice!Et hors de question de l'emmener voir cette fille!

-Quelle fille?

-Non...Rien,je t'expliquerais plus tard...Oh!Le médecin!Il doit connaitre une nourrice!

Célia prit Isil des bras de la Soeur et alla voir Paul.

-La petite va avoir faim!Connaissez vous une nourrice?

Le médecin hocha la tête.

-Suivez moi!


Ils sortirent de la maison pendant qu'Adénor prit Aurèle dans ses bras pour l'installer dans le lit d'une chambre voisine.

-Reposez vous...On s'occupe d'Isil et de Fleur...Ne vous inquiétez pas,on a bien tout noté...Dormez en paix,on vous réveillera si besoin.

Adénor referma la porte sans un bruit,il s'installa sur une chaise dans le couloir entre les deux chambres.

Les Soeurs mirent Fleur dans l'eau,faisant les mêmes gestes qu'Aurèle avant de la remettre dans son lit.
Marie-Edith prit son chapelet.

-Ma Soeur,vous pouvez nous laisser,je m'en occupe.

La Mère Supérieure commença a prier,attendant le moment pour les potions comme dit par Aurèle.
Fleur_de_songe
Le temps passe...
Le gouffre,la mort sont là...Toujours.
Et puis,Aurèle est là aussi,son regard,elle a pu le voir,il n'y a aucun doute,il l'aime malgré toute cette souffrance qu'elle a pu lui infliger.

Plonger dans un rêve,Fleur voit une fine lueur rassurante,elle se voit avancer,la lumière est douce,réconfortante.
Une petite voix lui dit:"La petite étoile est triste,elle veut vivre dans ton regard car il y a encore de l'espoir,il faut te battre"
Le gouffre,la mort s'éloigne...

Les heures s'écoulent,le silence régne,entrecoupé de bain,de potion.
Les Soeurs veillent,ses parents aussi.

''Se battre","L'Espoir"
Un souffle,une respiration qui s'accélère,Fleur ouvre doucement les yeux,elle tourne la tête.
Son père est assoupi dans un fauteuil près de son lit,une chandelle éclaire la pièce,c'est la nuit.
La blondinette pose sa main sur celle d'Adénor,d'une voix encore faible,elle s'adresse à lui:

-Papa...Où est Aurèle?

Il ouvre d'un coup les yeux,se redressant.

-Oh Fleur!Ma fille!Tu es réveillée!!

Adénor lui prend le visage entre ses mains et dépose pleins de baisers sur son front.

-Papa...Aurèle?

-Je vais te le chercher!!

Il se léve traversant la pièce d'un pas rapide pour rejoindre le couloir et la chambre voisine,il s'y engouffre.

-Aurèle!Aurèle!Réveillez-vous!C'est Fleur,elle s'est réveillée,elle vous demande!

Il ne reste pas et fonce dans le couloir en répétant d'une voix forte:

-Fleur est réveillée!Fleur est réveillée!

Célia le rejoint rapidement ainsi que les Soeurs.
La maman veut voir son enfant mais Adénor la retient.

-Elle a l'air d'aller mieux,elle a demandé a voir Aurèle,laissons les pour l'instant.

Célia ,un peu déçue,hoche la tête.
Les jeunes gens devaient parler,surtout Fleur...

_________________
Carabas
Carabas dormait. Il dormait d’un sommeil profond, si profond que le monde autour de lui avait disparu. Il dormait si profondément que lorsqu’il s’éveilla, il lui semblait dormir depuis une éternité. Quelques heures, guère plus avaient suffi à le plonger dans un sommeil infini où disparaissait la réalité. Un monde vide d’impression, de sentiments d’amour.

Il était seul et ne souffrait plus. Rien ne retenait son attention, rien ne requérait sa présence, sa douceur et son soutien.

Il pouvait respirer, regarder le ciel se mouvoir et attendre…
Voilà pourtant de loin venus des cris d’orfraie le sortirent malgré de la torpeur réparatrice où son corps l’avait engloutis brusquement.

Des cris confus ou la joie la ferveur le cédait à l’inquiétude et l’angoisse.
Il eut du mal à entendre ce qu’on criait. Il eut t du mal à comprendre qu’on s’adressait à lui. Plus encore, c’est bien son prénom qu’on criait à tue-tête !

On l’appelait !

Il ouvrit péniblement les yeux, il se redressa… Il n’avait pas encore son compte de repos, il peinait à sortir de son comas. Il s’éveillait en douleur.

De surcroît, la faim le tiraillait. Une faim poignant qui lui tordait l’estomac. Et la soif aussi… Une soif torride qui lui laissait la gorge sèche et lui brûlait les poumons.


Citation:
-Fleur est réveillée!Fleur est réveillée!


L’excitation qui irradiait de cette voix était palpable. Elle eut sur le jeune homme l’effet d’une plainte angoissante. Son cœur se mit à battre frénétiquement, ses mains se crispèrent.

Il lui semblait que la pièce était en feu et qu’on venait le réveiller pour le sortir des flammes !

Alors brusquement, il se leva, brusquement il tituba d’abord puis retrouva son équilibre. Mais ce n’est qu’un long moment après qu’il retrouva ses esprits.

Point d’incendie, point de drame.
C’est bien lui qu’on appelait et, autant qu’il soit en état d’en juger, par la voix de son père, c’était bien Fleur qui le réclamait.
IL se prit donc à courir, il croisa Adénor dans tous ces états. Il entra dans la pièce où Fleur souffrait encore.

Tout le monde sur son chemin s’écartait.
Elle était là, on les laissa seuls.

Elle avait l’air si triste, si défaite, si faible et si fragile…
L’image de leur première rencontre lui traversa l’esprit comme un flèche traverse sa victime.
Elle était là plus pâle encore, plus affaiblie, plus sensible, et malgré tout si belle…

Il devait lui-même sembler si peu présentable…
Il s’approcha de l’ombre de la Fleur qu’il avait connue.
Il lui prit les mains et fermant les yeux, il les porta à son front.

Ma Fleur, tu es encore bien faible… Il ne faut pas te surmener.

Carabas parlait d’une voix douce et faible. Encore meurtris par le départ de son amour, il ne savait comment s’adresser à elle… Il ne pouvait trouver la force de lui en vouloir. Il n’avait plus aucun grief contre elle. Il l’aimait trop pour la juger mal, il l’aimait trop pour ne point la sauver.

Elle allait surement repartir dès qu’elle serait remise. Il lui fallait donc se résoudre à son absence. Ne plus la voir comme lui étant dévouée mais accepter qu’elle en regarde un autre, qu’elle rende heureux un autre que lui… Il lui fallait débuter une nouvelle vie où elle ne serait plus.

A cette pensée son âme chavira… Il sut en cet instant qu’il n’y parviendrait jamais.

Mais il ne voulait pas flancher. Il ne voulait pas la culpabiliser. Les oiseaux n’ont pas à justifier de leurs envols.
Il prit une longue inspiration et releva doucement les yeux. Puis avec toute la tendresse que pouvait receler son doux visage, il la fixa.


Je n’ai pas pu te laisser mourir… Je t’en prie Fleur… il te faut prendre soin de toi.

Il eut tellement voulu lui dire combien il l’aimait, combien il la chérissait et combien il aurait, à la seule vue de sa santé à peine meilleure, voulu la couvrir de baisers…
Il se retint. Il n’osa pas…
Elle l’avait demandé, il était là, fébrile... Prêt à tout entendre.
Fleur_de_songe
Encore très fatiguée,Fleur a peur de se retrouver face à Aurèle mais il le fallait,cela ne servait à rien de reculer le moment.

Il arrive près d'elle.
Elle le laisse lui prendre les mains,elle l'écoute.
Fleur ne sourit pas,pas même de ce petit sourire rassurant.

Aurèle la regarde,il attend...Elle cherche ses mots puis prenant son courage à deux mains,la blondinette se lance.

-Je vais prendre soin de moi et merci de me soigner grâce à toi je suis toujours en vie.

Fleur détourne son regard un instant,gênée de poursuivre la conversation.
Elle lui doit la vérité.

-Aurèle...Je comprendrais que tu ne me pardonnes pas ce nouvel abandon,que tu ne me fasses plus confiance...Je sais que je te fais souffrir.
A croire que je prends un malin plaisir a te détruire.
Maintenant pourquoi je te fais ça...J'en sais rien!
Oui,j'allais rejoindre un autre homme...Un homme que tu connais...Ange.


La vérité est lancée,Fleur ne peut plus reculer.

-Je l'ai toujours aimé,je ne peux le nier,on s'est écrit régulièrement...
Et puis,un ennui s'est installé en moi...Je me suis accrochée à ses mots,à ses lettres,pensant être plus heureuse avec lui qu'avec toi...Il m'a demandé de le rejoindre,j'ai dis oui,sans penser aux conséquences,sans penser à toi,sans penser à Isil....Egoïstement,comme à mon habitude...


Elle n'ose plus le regarder en face,Fleur fuit son regard,sa réaction.

-Il faut que j'arrête de te fuir...Il faut que je grandisse.
Quand tu es venu avec Isil,j'ai compris mon erreur mais trop fière sûrement pour la reconnaitre,pour te dire pardon...Pour te dire que je fuyais aussi parce que je me savais condamné...Trop fière de te demander de l'aide...Bref,les erreurs ,je les ai cumulés comme jamais.


Fleur le regarde à nouveau.

-Et puis...Tu es venu me soigner,je m'en souviens...J'ai entendu ta voix,tes mots....

Elle baisse la tête.

-Mon Dieu....Qu'est ce que j'ai pu être bête!Comment j'ai pu te faire ça?!
Depuis notre rencontre ,tu as toujours été là,me prouvant chaque jour ton amour,j'ai toujours pu compter sur toi!
Et moi,je te trahis!


Fleur plonge son regard dans le sien,d'un air déterminé.

-Je ne cherche vraiment pas a ce que tu me pardonnes mais sache que j'ai compris...Sûrement trop tard ...Mais c'est toi que j'aime vraiment,tu es l'homme de ma vie.
Il faut que j'apprenne a fermer ce livre du passé définitivement,j'en ai tourné beaucoup de page mais pas assez apparement.
Alors...Voilà...Quand j'irais mieux,je vais aller au couvent,je n'ai plus envie de connaitre d'autres hommes à part toi et je doute que cette fois ,tu puisses me pardonner...Et voyager?Je n'en ressens plus le besoin si tu n'es pas avec moi.


Elle laisse échapper un soupir,un peu comme un soulagement de lui avoir dit la vérité,même si la vérité n'est pas toujours bonne à dire.

_________________
Carabas
Carabas écouta le monologue de Fleur sans montrer la moindre émotion. Trop épuisé sans doute pour réagir ostensiblement.
Pourtant, en lui un conflit profond se réveillait.
Il n’y avait aucun doute quant à l’amour sans faille qu’il lui vouait. Il n’avait aucun doute quant à la conviction qui l’animait qu’Isil aurait besoin d’elle et qu’il ne saurait pas la remplacer. Il lui était impossible d’abandonner Isil en la laissant partir avec sa mère et vivre avec d’autres hommes… Il était son père, il en était fier, il l’aimait… C’était viscéral, rien ne le détournerait de sa fille.
Alors, s’il ne doutait pas de lui-même… Doutait-il de Fleur ? De sa franchise, de son amour de ses promesses.
Elle l’avait trahi… Une fois de plus.


Citation:
Oui,j'allais rejoindre un autre homme...Un homme que tu connais...Ange.


On a beau être préparé, cela fait toujours mal…
Ange… Angeken… Carabas n’aurait sans doute pas même pu le reconnaître s’il l’avait croisé un jour taverne. L’amant de Fleur quand il l’avait rencontré. Insipide, transparent, Fleur s’ennuyait auprès de lui et il faisait clairement office de pis-aller pendant sa convalescence…
Carabas l’avait éconduit… Il se désespérait de voir une telle limace auprès de celle qui dès le premier regard au couvent de Chinon avait sur son existence prit une option définitive.
Ange… Elle lui avait bien dit qu’il continuait à lui écrire… Que pouvait-on penser d’un homme qui s’obstine à séduire une femme mariée ? Une jeune mère.
Décidément, il n’avait pour lui aucune considération.


Citation:
-Je l'ai toujours aimé,je ne peux le nier,on s'est écrit régulièrement...
Et puis,un ennui s'est installé en moi...Je me suis accrochée à ses mots,à ses lettres,pensant être plus heureuse avec lui qu'avec toi...Il m'a demandé de le rejoindre,j'ai dis oui,sans penser aux conséquences,sans penser à toi,sans penser à Isil....Egoïstement,comme à mon habitude...


Prend une lame ma Fleur, enfonce-la dans mon cœur. Et lorsque la douleur sera à son paroxysme… remue-la.
Si je ne meurs pas… Je ne m’en remettrais jamais.
« Je l’ai toujours aimé » Et Sensu, croisé à la même période dans la forêt de Chinon. Le père de son fils mort prématurément… Il avait bien senti qu’elle l’aimait aussi. Il ne s’en serait pas fallu beaucoup pour qu’il l’emmène.
Et puis peu après, sur la route… Trix… Le brigand repenti qui faisait de la politique… Il ne voulait plus d’elle avait-elle dit… Puis plus tard, il avait appris qu’elle était prête à le suivre… Ce n’était pas si clair.
Et peu après alors qu’ils avaient fait route ensemble, quand elle lui apprenait à faire du feu… Le « fantôme »… Il n’avait pas même eu l’occasion de le voir celui-là… Une conversation avait suffi… Elle était partie.
Il était anéanti alors, il s’en souvenait douloureusement.
Plus tard… rencontres de tavernes, un soldat ici… un brigand là. Il se souvenait du bellâtre parasite qui lui faisait la cour à Varennes et qui lui écrivait des mots d’amour… Auxquels elle répondait.
Et son envie de peut-être rejoindre le gros Santi ! Un porc infatué imbu de sa personne…
Puis la fuite à nouveau. Et là, dans les bois, enceinte jusqu’aux lèvres… se laissant conter fleurette… Se laissant embrasser… Un maire ayant un faible pour les blondes qui la courtise en sa présence même ! Un voyageur clownesque qui l’embrasse devant lui sans qu’elle ne s’offusque…
La douleur insupportable.
Qui peut accepter cela ?
Fleur…
Pourquoi ?
Carabas ressassait… Toutes ces pensées négatives, toute cette souffrance accumulée… Tout cela courrait dans son esprit et se bousculait.


Citation:
-Mon Dieu....Qu'est-ce que j'ai pu être bête!Comment j'ai pu te faire ça?!
Depuis notre rencontre ,tu as toujours été là,me prouvant chaque jour ton amour,j'ai toujours pu compter sur toi!
Et moi,je te trahis !


Oui… Il avait toujours été là.
Les voyages, il l’avait suivi dans l’armée. Les convalescences… Il était près d’elle.
La grossesse, la naissance… Chinon et l’affaire des Morlieu…
Toujours là. Toujours présent.
Tandis qu’elle séduisait à tour de bras… Il était là.
Il se sentait stupide, il se sentait ridicule.

Citation:
-Je ne cherche vraiment pas a ce que tu me pardonnes mais sache que j'ai compris...Sûrement trop tard ...Mais c'est toi que j'aime vraiment,tu es l'homme de ma vie.
Il faut que j'apprenne a fermer ce livre du passé définitivement,j'en ai tourné beaucoup de page mais pas assez apparement.
Alors...Voilà...Quand j'irais mieux,je vais aller au couvent,je n'ai plus envie de connaitre d'autres hommes à part toi et je doute que cette fois ,tu puisses me pardonner...Et voyager?Je n'en ressens plus le besoin si tu n'es pas avec moi.


Depuis le retour à Chinon, elle avait changé pourtant, elle avait essayé. Plus de séduction d’un jour en taverne. Plus d’attention pour eux, plus de tendresse. Une vraie maman pour Isil. Une épouse exemplaire, solidaire face au comte de Morlieu et dans l’adversité…
Des nuits de douceurs, des mots doux des heures qui n’étaient qu’à eux…
Que c’était-il passé ?
L’ennui… Toujours l’ennui.
L’envie, le besoin de séduire aussi sans doute… D’être courtisée. De voir les hommes se répandre à ses pieds.
Il devrait lui en vouloir assurément. Il devrait s’en aller, emmener Isil et passer son temps à l’oublier.
Elle ne lui demandait pas de la pardonner.
Qu’y avait-il à pardonner ? Qu’y avait-il à dire de plus ?
Fallait-il se faire de nouvelles promesses ?
Que peut-on contre les élans de son cœur ?
Carabas ne trouvait pas d’issue au conflit qui l’habitait.
Lui si prompt à décider, à agir… Il ne savait que dire, il ne savait que faire.
Après qu’elle eut parlé, il prit un long temps pour réfléchir. Ses yeux se perdaient dans le vide. Fleur attendait une réponse, une réaction. Mais il se sentait vide.
Et puis, redressant la tête
.

Fleur…

Il tenait toujours ses deux mains dans les siennes.

Je ne veux plus que tu rejoignes un autre homme… Je ne veux plus que tu répondes aux avances de ceux qui t’écrivent.
Je veux… Je veux que tu te reposes, que tu prennes le temps de réfléchir.
Fleur… Je n’ai jamais aimé que toi. Tu es… mon horizon, mon évidence…

Je t’aime.

Alors, quand tu seras remise de cette maladie. Je partirai pour Arles. Avec Isil. Sur le cheval, il y aura une place pour toi.
Je bâtirai une demeure où tu auras ta place aussi.
Il n’y a jamais eu que toi et il n’y aura jamais nulle autre femme dans ma couche.

Tu m’as blessé. Tu m’as menti. Tu m’as trahi…
Je ne sais pas pourquoi.


Je ne te repousserai jamais. Tu es mon amour et je n’ai pas de regret, chaque instant passé à tes côté fut un bonheur immense.

Carabas hésita, il était confus, ses idées n’étaient pas claires. Il ne savait pas ce qu’il voulait mais il savait qu’il ne voulait plus revivre cela.

Tu pourras venir avec nous. Tu pourras nous rejoindre. Mais si tu décides de poursuivre ta vie d’errance…
Ne nous oublie pas… Ne nous trahie pas. Ne te trahie pas.


Je t’en veux. Je t’en veux pour ma dignité que tu as bafouée, Je t’en veux pour notre enfant que tu as abandonné…

Mais il ne m’appartient pas de te juger et moins encore de te condamner.
Il y a en moi un conflit permanent entre la défiance et l’amour que tu m’inspires.
Je ne suis pas capable de le résoudre.



Alors, il se leva doucement. Il avait une envie folle de l’embrasser, de la serrer dans ces bras et de l’emmener aussi loin que possible. Il l’aimait plus que tout. Et dans ses yeux… il devinait comme un doute, il croyait distinguer des larmes… Il ne pouvait supporter de lui faire du mal.
Il lâcha pourtant ses mains…


Je veillerai sur toi jusqu’à ce que tu sois guérie. Maintenant, je vais manger…
Fleur_de_songe
Fleur l'écoute,chacun de ses mots la transperce,elle a tout les torts et elle en est consciente.
Arles...La blondinette se retient de grimacer,elle veut bien faire autant d'effort que possible mais la ville ne l'emballe pas,pourtant les gens qu'elle y a croisé étaient tous gentils.

Trahir,ce verbe revient,il fait mal,très mal...Se prendre ses vérités ne font jamais du bien.

Aurèle se lève,Fleur veut le retenir mais si elle parle,elle sait qu'elle va se mettre a pleurer alors elle se tait,le laissant partir.

La porte se ferme,la blondinette se retrouve seule avec elle même.
Relevant les draps sur sa tête,il faut réfléchir.

Des bruits de pas ,une porte que l'on ouvre.

-Fleur...ça va?

La blondinette essuie ses larmes d'un revers de la main avant de rabattre les draps.

-Maman...

Célia sourit,prenant sa fille dans ses bras.

-Oh ma chérie,tu nous as fait tellement peur!

-Je vais mieux grâce à vous tous.

-Grâce à ton époux surtout...
Tu sais,ma fille...Tu as beaucoup de chance d'avoir un mari comme lui...Je ne veux pas me mêler de tes histoires...Mais franchement je ne te comprends pas!
Vous avez parlé?


-Oui...
Oui,je sais que j'ai de la chance de l'avoir mais je l'ai su trop tard...
Oui,on a parlé,il va retourner à Arles avec Isil.


Les larmes montent,Fleur a du mal à les contenir.

-Fleur...Tu as fait une belle co...Enfin bêtise!Tu dois en assumer les conséquences.
Et puis,Arles,c'est pas mal...


Les deux regards se croisent.

-Oui...Tu as raison.
Les conséquences,je les assume.


Elle se rappelle les moments qu'elle évitait d'aller en taverne,sa jalousie,son ennui et leur départ vers Varennes mais si c'était le choix d'Aurèle,elle suivrait sans rien dire.
Fleur se rappelle que là bas,il y a un couvent,il fallait qu'elle demande a Marie-Edith d'y écrire,au moins elle pourra s'y reposer et prier pour se laver de tout ses péchés.

-Je te laisse te reposer,ton père viendra te voir plus tard.

Célia fit une bise à sa fille avant de quitter la pièce.
Fleur se mit à nouveau sous les draps,pleurant à chaudes larmes sur toutes ses erreurs.
Que devait-elle faire?
Dans un premier temps,la blondinette avait pensé à le suivre.
Mais à cet instant,elle hésite.
Et puis si,elle va le suivre mais pas pour vivre avec lui...Du moins dans un premier temps...

_________________
Carabas
Carabas se reposa.

Il reprit ses forces et ses esprits. Pourtant, son sourire se faisait plus rare. Il était plus grave. Il passait beaucoup de temps avec Isil. Toujours très doux, toujours très patient. Il guettait chacun de ses gestes, chacun de ses regards.

Il trouvait en sa contemplation un motif d’espoir. Tant que la joie saine et innée de cette petite fille illuminerait son ciel, il ne pourrait point défaillir.

Il venait changer le pansement de Fleur plusieurs fois par jour. Elle se remettait bien. Elle gardait un drap sur elle et lui, inspectait la plaie sur sa cuisse nue. Sa jambe était douce. Les stigmates de l’infection disparaissaient. Carabas passait presqu’inconsciemment sa main tout doucement sur la jambe de Fleur. Il la laissait remonter jusqu’à la plaie. Les rougeurs avaient disparue. On ne distinguait plus que la fine coupure plus blanche encore que la peau de la jeune femme et une légère aura rosée qui n’était plus que le triste reflet passé d’une maladie dangereuse.
Quand il entrait dans la pièce, il aérait, Fleur le regardait. Il ne voulait pas qu’elle se sente redevable.

Il la soignait.

Il l’aimait.

Mais en silence. Elle… Elle le laissait faire. Il avait toujours eu une prédisposition pour conférer des soins. Il était d’une grande douceur et d’un grand calme. Tous ces gestes étaient précis et élégants.

Il croisait son regard. Il le soutenait un instant. La tempête dans ces yeux était apaisée… Mais ils semblaient éteints. Tandis que dans le regard de la jeune femme, il devinait encore son trouble, ses remords, ses envies. Il ne savait pas où elle en était de son cheminement. Il respectait son silence.
Il respectait sa liberté.

Il posait sa main sur son front. Au début, il lui faisait prendre des bains chaque fois que ça température lui semblait trop élevée.

Mais après quelques temps, cela n’était plus nécessaire. D’une main, il dégageait doucement le front de ses cheveux blonds. De l’autre, il vérifiait que la fièvre ne soit pas remontée.

Chaque fois qu’il la touchait, il sentait son cœur s’emballer. Il aurait voulu lui parler, il aurait voulu la prendre dans ces bras. Il aurait voulu l’embrasser. La coucher là, sur ce lit où elle se redressait quand il arrivait. Il aurait voulu…

Mais il ne laissait rien paraître. Du moins, il s’y efforçait.
Il préparait son breuvage. Consciencieusement. Patiemment. Puis, il le faisait boire à Fleur en la surveillant du coin de l’œil. Elle aurait surement jeté la potion amère s’il ne l’avait pas regardée.

Elle buvait…. Elle savait qu’il savait… Cela dessinait sur ses lèvres un mince sourire. Et lui-même prenait un malin plaisir à ce petit jeu complice. Pas de mot, à peine des regards… Ils se connaissaient top bien.
Puis il ressortait de la chambre pour qu’elle se repose.

La demeure avait une bibliothèque. Sa mère l’avait garnie au fil des années.

Régulièrement Carabas laissait dans la chambre un livre.
Quand il revenait, le livre avait bougé… L’avait-elle lu ?
Quand elle alla mieux, il vint la voir deux fois par jour en plus des visites médicales. Il venait avec Isil entre deux siestes.
Il posait la petite merveille près de sa mère. Et il s’installait un peu plus loin avec de quoi écrire.

Il passait tout le temps de sa venue à écrire. Il ne disait rein. Mais il gardait un œil sur la petite fille afin qu’elle n’indisposa pas sa mère. Et, quand il estimait que c’était assez, il venait reprendre l’enfant et l’emmenait tranquillement.

Bientôt Fleur pourrait de nouveau s’occuper de sa fille… Qu’allait-elle décider ?

Il lui semblait qu’elle prenait plaisir à ces visites et cela le rassurait grandement.
Le temps passait doucement.

Quand elle serait parfaitement remise, il partirait. Quoi qu’il advienne. Mais il avait envie de parler avec elle. Il l’aimait… Cela, il ne pouvait rien y faire. Mais si elle devait partir dans une autre direction que lui… Il essayait à chaque instant de se convaincre qu’il aurait la force de la laisser s’en aller.
Fleur_de_songe
Fleur a du mal avec ce silence.
Plusieurs jours qu'Aurèle la soigne,s'occupe d'elle,lui amène Isil mais rien...Pas un mot.
Des regards...Et encore!

Alors un jour qu'elle se sent mieux,la blondinette tente de se lever.
La tête lui tourne,elle attend,celà passe .
Un pied devant l'autre,doucement,Fleur quitte sa chambre dans sa longue chemise blanche.

-Dame Fleur!Vous ne devriez pas être debout!Et dans cette tenue!Vous allez attraper la mort!

La blondinette prend juste le temps de sourire à la Mère Supérieure .

-Où est Aurèle?

-A la bibliothèque,je crois.

La remerciant,elle continue son chemin à travers les couloirs,prenant son temps.
Sans un bruit,elle entre-ouvre la porte,il est là,plongé dans un livre et puis...La vraie Fleur ne peut s'empêcher de claquer la porte.
Elle le fixe de son regard déterminé.

-Bon...Aurèle!ça suffit!Je n'en peux plus de ton silence!
Parle moi!Crie moi dessus!J'en sais rien mais fait quelque chose!Tu ne peux pas rester sans rien dire!


Fleur s'assoit face à lui,posant ses bras sur la table.

-T'as un problème avec moi?Alors on va le résoudre!
Je t'ai trahi,j'ai abusé de ta confiance,je suis sûrement la pire femme et mère de ce Royaume,je suis d'accord!
Je veux me racheter!
Alors ...J'ai réfléchis à ta proposition,je veux bien vous suivre à Arles mais...Je suis consciente que je dois regagner ta confiance et même plus!
Donc dans un premier temps,je te propose que l'on vive un peu éloigné l'un de l'autre...A une maison près en gros.
Je ne sais pas encore comment je vais te persuader de me refaire confiance mais sache ...Crois moi si tu veux...Que je t'aime toujours.


La blondinette se lève difficilement,allant se mettre près de la fenêtre,la vue donne sur le parc,vers le petit banc face au lac,elle sourit un instant en se souvenant de leur fuite du marché,Aurèle ayant fait croire à Marie-Edith que le Curé voulait lui parler.

-Maintenant...A toi de décider et surtout d'arrêter ce silence...

_________________
Carabas
Carabas était plongé dans un traité d’architecture. Il était absorbé par sa lecture et fasciné par tant de savoir scrupuleusement rapporté. Les livres étaient précieux. Plus il les dévorait, plus il en prenait conscience. Il en apportait à Fleur régulièrement. Les lisait-elle ? Y trouvait-elle l’apaisement et l’émerveillement qu’il y puisait lui-même ?

Quand il quittait, à regret souvent, un ouvrage, il se sentait rasséréné. Il se sentait rempli, il se sentait important. Le réceptacle humble de savoirs anciens, d’histoires passionnantes…

Il partageait donc son temps entre ses lectures, ses visites à Fleur et Isil.
A cette heure, la petite fille dormait. On viendrait le chercher quand elle serait éveillée.

On appellerait la nourrice, une jeune mère du village dont le mari avait disparu et qui se trouvait dans le dénuement. Il la payait pour qu’elle nourrisse, en plus de son propre fils, la petite Isil. Elle était simple, et sans malice. Une femme propre, et douce. Paraite pour s’occuper de la petite fille.

Pourtant son père assistait à tous les instants qu’elles partageaient. Non pas qu’il n’eut pas confiance mais il se sentait coupable de l’absence de Fleur Il voulait que sa fille ait au moins son père à ses côtés le plus souvent possible.

Alors, il était là…
Il emmènerait la jeune femme si Fleur ne les suivait pas. Elle n’avait nulle part où aller, cela lui convenait et ainsi, il n’aurait plus d’inquiétude à avoir quant à la survie d’Isil.

Quand la porte claqua dans la bibliothèque, il fut surpris et levant son regard intense vers la porte de la salle, il porta dans le même mouvement sa mains sur la dague qu’il gardait avec lui en permanence. Il lui eut fallu moins d’une seconde pour la lancer vers un agresseur éventuel. Il ne ratait jamais sa cible…

Fleur.

Il la fixa l’air sceptique. Etait-elle vraiment en état de se lever ? Et puis son regard colérique. Quelque chose n’allait pas…

Il l’écouta sans broncher. Attentif à la moindre de ses expressions. Soucieux de lire sur son visage ce que ces mots ne disaient pas. Cherchant à deviner les sentiments qui l’animaient.

Il ne pouvait, malgré la fatigue, malgré la maladie dont les stigmates s’estompaient, s’empêcher de la trouver belle. Il l’aimait et son cœur, dès les premiers mots se mit à battre dans sa poitrine un peu plus fort. Quelle vérité allait-elle lui asséner ? Avait-elle décidé de ce qu’elle allait faire ? Allait-elle partir à nouveau, les abandonner ? Elle semblait mécontente. Il s’attendait au pire.


Citation:
Je veux me racheter!


Citation:
Crois-moi si tu veux...Que je t'aime toujours.


Il l’écoutait impassible en apparence.
La pire mère de ce royaume… vivre éloigné l’un de l’autre…
Elle s’éloigna pour aller vers la fenêtre.
Carabas referma son livre. Les yeux perdus dans le vide un instant. Puis il se leva. Il se dirigea ver la fenêtre également. Il apercevait le lac au loin.
La silhouette de Fleur se découpait nette à la lumière du jour. Elle était troublée, encore perdue sans doute. Sa colère… A ses yeux, c’était une façon de se préserver, de se protéger. Il ne lui en voulait pas.

A cet instant, il eut voulu poser se mains sur ses épaules, sentir sa peau douce sous le léger tissu qui la couvrait. Il eut voulu s’approcher plus encore. Tout près. L’enlacer tendrement. Sentir sa chevelure, la sentir s’apaiser, s’abandonner un peu, poser contre son épaule sa tête lourde de remords.

Et contempler ensemble le lac de Chinon où le ciel plonge chaque soir. Respirer à l’unisson. Ne faire plus qu’un. Sans question, sans conflit, sans passé… Regarder l’avenir comme une promesse, un défi merveilleux qui leur tendrait les bras…

Il le va ses mains puis les tendis vers les épaule de la jeune femme.
Mais il s’arrêta… Un instant restées en suspens, il ne sut bientôt plus quoi faire de ses propres mains.

Il les laissa redescendre naturellement en désespoir de cause.

Il devait lui parler. Elle était venue jusqu’à lui… Pas d’excuse non… ce n’était pas son genre. Elle venait le rechercher, elle voulait les suivre, se racheter, elle l’aimait.

En avait-il jamais douté ? Avait-il jamais douté d’elle, de ses sentiments ?

Jamais.

Il avait toujours reçu ses fuites de plein fouet. Il avait toujours été surpris, déçu, blessé…
Il devait lui parler…

Et si une fois encore, elle venait, combien de temps cela prendrait-il avant qu’elle ne s’enfuie à nouveau ? Comment vivrait-il un nouveau départ imprévisible ?

Il devait lui dire.

Les mots ne lui venaient pas. Partagé qu’il était entre son amour infini et sa blessure profonde…

Ils restaient bloqués dans sa gorge. Ils restaient silencieux.

Il fallait pourtant qu’il parle.

Il essaya de respirer.
Son cœur battait.
Isil… Il vit le visage rieur et si fin de la petite merveille.
Il ferma les yeux.




Nous partirons dès que tu seras disposée.

Il fit demi-tour et sortit de la pièce. Il avait besoin de prendre l’air.
Fleur_de_songe
A sa phrase,Fleur se retourne interloquée ,le regardant quitter la pièce.
Sa mâchoire se serre ainsi que ses poings,elle ne veut pas en rester là.

Tout en boitant,la blondinette le suit,claquant à nouveau la porte.
Où est-il passé?
Sa colère grandit envers lui...Oui,envers lui...Elle ne supporte pas ces quelques mots,son visage impassible même si elle le sait tourmenté.

Sa mère et son père se trouvent face à elle.

-Fleur,tu es debout!...Hum...Et en colère aussi.

-Suis pas en colère!

-Oh que si ma fille,je te connais assez bien pour ça.

Fleur hausse les épaules,continuant son chemin mais où est-il?!

-Si tu cherches ton époux,il est parti de l'autre côté.

La blondinette fait demi-tour en passant de nouveau devant ses parents.

-Rhho effacez moi ce sourire de vos visages!

Célia et Adénor mettent une main sur leur visage,cela les amusent de voir leur fille comme ça,cela prouve qu'elle va beaucoup mieux.

-Euh Fleur,tu devrais mettre autre chose,ta chemise est un peu transparente.

-C'est bon Papa,y a personne et j'ai pas le temps!

Elle avance,se retrouvant en haut du palier,Cara est près de la porte,il s'apprête a sortir.

-Aurèle de Morlieu!

Fleur sait que cette phrase va le stopper et le faire se retourner.

-Tu crois que je vais me contenter de quelques mots?
Tu crois que je ne sais pas que tu es perdu?
Tu crois que je ne sais pas que tu te poses toutes les questions possibles?
Bordel!
Je te demande de me parler!De réagir!


La blondinette descend l'escalier pour se mettre face à lui,levant son regard dans le sien,ses doigts hésitants effleurent la main d'Aurèle et d'une voix plus douce:

-Je sais que je t'ai détruit,qu'il va falloir du temps...Beaucoup de temps.
Si tu as un doute...Même le plus petit sur ta capacité de me pardonner,dis le moi.


Peut être inconsciemnent ou volontairement,il était en train de la briser par ses silences.
Elle le mérite,Fleur en est consciente mais elle ne veut plus parler si il ne répond pas,a quoi ça sert?

_________________
Carabas
Citation:
-Aurèle de Morlieu !


Voilà qu’on crie derrière lui ! La voix de Fleur.
Il venait juste de faire quelques pas dans le parc. Besoin de respirer, besoin de s’aérer.
Il voulait marcher un peu. Puis retourner s’enquérir de sa fille. Et enfin faire sa visite à Fleur. Peut-être évoquer leur départ. Et retourner à ses livres.
Il ne veut pas penser, cesser de se morfondre, cesser d’avoir des projets, des envies.
Mais voilà qu’on crie. Voilà qu’on l’appelle…
La dernière personne à l’avoir appelé ainsi l’a menacé avec une arbalète avant de se faire traverser le corps par une épée…
Cela ne lui dit rien qui vaille.
Fleur est en colère. Il eut peut s’en douter. Fleur, presque nue là devant lui, lui crie tout ce qu’elle a sur le cœur. Elle semble si sincère, si éprouvée. Comment pourrait-il douter de sa conviction. Certes il a envie d’y croire. Et puis… à la voir ainsi, toute colère, toute vivante, il en ressent, malgré le ton lourd de reproches qu’elle emploie, une certaine joie…
Elle va mieux. Elle va vivre, elle se réveille. Et curieusement, de la voir ainsi vive et alerte, cela réveille sa joie, cela le sort de sa propre torpeur.
Fleur… Dans toute sa splendeur, dans toute sa spontanéité… Fleur.
Alors, il l’écoute… Elle crie elle s’agite. Elle souffre encore, il lui semble qu’elle manque de trébucher.
Et lui… Il sourit. Pas un sourire moqueur non. Pas non plus un sourire ironique… Il sourit du sourire de celui qui recouvre la vue.
En un instant, Fleur, redevenant elle-même, lui rend la vie.
Il la regarde lui parler, les mots se perdent, dans ses yeux brille une étoile. Il ne voit que cela.
Et puis, elle prend sa main. Fleur… Il l’aime.
Elle baisse alors la voix… Elle lui dit des choses… Elle souffre de le savoir si mal, si blessé…
Comment ne pas fondre ?
Il la regarde alors dans toute sa splendeur. Dans toute sa fragilité. Dans toute sa force.
Elle veut qu’il lui parle.
Les mots ne venaient pas jusqu’alors mais cette fois… en la regardant si démunie, en devinant à travers sa chemise légère ses formes féminines que le soleil taquin laisse apparaître à travers le tissu, il sait quoi dire.
Fleur… Mais !!! Qu’est-ce que c’est que ça ? Tu crois que parce que tu peux te lever tu es guérie ? Regarde ! Non mais, tu veux attraper la mort ? Tu n’en a pas assez d’être alitée ?

Et dans un même temps, le voilà qui hôte sa veste chaude et la passe délicatement autour des épaules de son épouse lui apportant ainsi le réconfort de sa propre chaleur.
Puis dissimulant mal un léger sourire taquin :


Ou alors, c’est que tu veux prolonger les soins que je te prodigue…

En lui passant la veste, il s’est approché d’elle. Il peut sentir sa respiration il peut deviner l’odeur de sa peau. Il ferme les yeux un instant. C’est Fleur… Sa Fleur…

Elle est si proche, elle est si coupable, si sensible…
Elle est si éprouvée et tellement en colère.
Il ne peut résister à la force qui l’attire vers elle.

Il pose ses mains chaudes sur ses joues fraiches. Puis il vient, avant qu’elle ne puisse se défendre, ou argumenter pour justifier sa tenue. Avant qu’elle ne puisse rebondir sur sa colère. Il vient tout simplement poser ses lèvres sur les siennes.


Un baiser.

Doux et fougueux à la fois. Tendre et vigoureux.
Un baiser sans équivoque. Un baiser bavard.
Et puis…

Quand enfin il relâche doucement son étreinte, il plonge son regard dans celui de la jeune femme. Il tient toujours son visage entre ses mains.


Il parle à l’étoile :

J’ai peur que tu repartes… J’ai peur d’y laisser ma vie.
Je t’aime… Je t’aime plus que jamais. Mais j’ai peur… C’est plus fort que moi Fleur… Tu tiens mon cœur dans tes mains.
Si tu t’éloignes… je meurs.
Fleur_de_songe
Quelques mots et puis ce baiser qui l'a laisse sans voix,désarmée,elle ne s'y attendait pas.
Et puis,son regard dans le sien et ses mots qui la touchent de plein fouet.

Son coeur défaille,son corps frémit...Oui,c'est une certitude,elle lui appartient.
Et comme une prière:

-Pardonne-moi mes erreurs...Mes fautes
Pardonne-moi cet abandon...


Une voix derrière elle,celle de Marie-Edith.

-Excusez-moi de vous déranger,Isil est réveillée.

Serrant la veste d'Aurèle contre elle,ils vont rejoindre leur fille.

La petite les regarde en souriant,Fleur lui rend son sourire,elle la prend dans ses bras lui murmurant à son oreille:

-A toi aussi,je te demande pardon...

Puis la réalité arrive,la nature a reprit ses droits,elle s'en doutait ...Mais la blondinette le prend comme une punition du mal qu'elle a pu comettre.

Fleur se tourne vers Aurèle,lui donnant Isil.

-Je ne peux plus l'allaiter,je suis restée trop longtemps sans pouvoir le faire...Je te laisse la confier à la nourrice.

Elle quitte la pièce,croisant la jeune femme,dans le couloir, qui s'occupe d'Isil.

-Oh vous êtes Dame Fleur!Je suis ravie de voir que vous allez mieux!

Ses yeux verts foudroient la nourrice,Fleur se sent assez coupable comme cela,elle ne supporte pas cette voix enjouée pourtant elle lui doit beaucoup,elle le sait.
La blondinette ressent une grande culpabilité de ne pouvoir nourrir sa fille.
Elle referme la porte de sa chambre,s'asseyant sur le bord de son lit,la tête entre les mains.

La nourrice se trouve face à Aurèle,gênée du comportement de Fleur.

-Je...J'ai dis quelque chose de mal?

_________________
Carabas
Carabas observa Fleur s’approcher d’Isil. La prendre dans ses bras, lui parler. Image toujours touchante que celle de la petite fille dans les bras rassurants de sa mère.

Et puis…

La déception. Fleur lui tend Isil, comme une charge insurmontable.
Voilà qu’elle ne peut plus allaiter !

Carabas dont l’expérience des jeunes mères est plus que limitée ne comprend pas vraiment. Comment cela est-il possible ? Les femmes allaitent leurs enfants pendant plusieurs années. Pourquoi Fleur ne pourrait-elle pas en faire autant ? Mais la jeune femme semble très éprouvée par ce revers de la nature et il n’y a pas lieu de douter qu’elle ne puisse effectivement plus nourrir sa fille.

Elle en semble bouleversée.

Carabas s’interroge quand la nourrice se présente à lui défaite.
Non, elle n’a rien dit de mal, et à n’en pas douter, elle n’est pour rien dans ce qui lui arrive.

Le jeune homme tâche tant bien que mal de la rassurer. Puis, s’inquiétant pour Fleur, il décide de lui confier Isil quelques instants et part trouver son épouse.

Quand il arrive auprès d’elle, il hésite encore un instant. Il se demande s’il a la capacité de la consoler, s’il saura trouver les mots, s’il y a simplement quelque chose à dire…

Alors, il tend ses bras vers ses épaules comme il l’avait fait dans la bibliothèque.
Rien ne servira de reculer encore. Ses craintes, ses doutes ne s’effaceront pas parce qu’il reste distant.

Elle accuse le coup, elle est triste, elle réalise les conséquences de ses actes…
Elle est fière oui… mais elle n’est pas idiote !

Alors cela suffit !

Il ne va pas ajouter à sa peine. Il ne va pas lui faire de reproche.
Il laisse donc cette fois ses mains se poser sur les épaules de la belle et triste jeune femme.

Elle tressaillit un instant. Doucement alors il entame un doux massage de ses épaules et de sa nuque.

Elle est raide, contractée, elle peine à se détendre… Il continue, il poursuit jusqu’à venir à bout de ses tensions.

Quand doucement sa tête s’incline. Quand elle semble enfin s’abandonner un peu. Quand sa respiration s’apaise.

Alors, il délaisse les épaules et se rapproche un peu.
Il passe ses bras autour de sa taille et vient les croiser sur son ventre.
La veste est tombée depuis longtemps.

Il peut sentir son corps presque nu appuyé contre le sien. La sensation est troublante.

Ses lèvres sont à portée de l’oreille de la jeune femme.
Il lui murmure :


Tu ne dois pas t’inquiéter… Dans toutes les familles nobles on engage une nourrice. Tu sais, cela n’a rien d’infâmant…
Tu n’as rien à te reprocher. L’amour que tu peux donner à Isil vaut plus que tout le lait du monde.
Dis-lui que tu l’aime… Regarde-la. Prend-la dans tes bras… Tu peux bâtir son existence…

Tu sais… Quoi qu’il advienne, pour elle, tu seras toujours… maman.
La plus belle, la plus merveilleuse…
Rien ne peut t’enlever ça. Pas même toi !
Fleur… Isil a besoin de toi. Comme personne n’aura jamais autant besoin de toi.


Disant ses mots, ses mains se perdent sur les hanches de la jeune femme.
Sa vois se perd dans sa chevelure blonde. Son souffle se perd sur sa nuque…
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