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[RP] Temple Réformé Aristotélicien de Toulouse.

Maleus

Le commencement.

Moribonde était la foi aristotélicienne réformée, mais pourtant certains membres de la communauté huguenote ne désespéraient pas de voir la Nouvelle Opinion prospérer et se développer de nouveau en royaume de France. Le borgne, s’installant à Toulouse et profitant de la proximité de l’ancienne grande cité huguenote de Montauban pour régler ce pesant souci qu’était la diaspora réformée, songea donc à y établir un temple.

Quelques grognements, quelques avis glanés auprès de ses coreligionnaires, puis enfin il trouva l’endroit adéquat. Ne restait plus qu’à adapter le tout à sa nouvelle utilisation.

Discrète mais point trop distante du centre de la ville, une ancienne salle de réunion d’une lointaine et éphémère guilde de marchands avait été réaménagée pour le culte réformé.

Officiellement le cyclope avait indiqué au cadastre et autorités administratives de la ville que les lieux seraient utilisés à des fins personnelles et commerciales, les cultes clandestins étant tout ce qu’il y avait de plus habituel pour les réformés dans un royaume où la perverse Rome était encore toute puissante.

A droite de l’entrée avait été gravée grossièrement sur le mur la silhouette d’un poisson, gravure qui n’aurait aucun sens pour les passants ignorants mais qui, pour les intéressés et les avisés leur rappellerait l’ichtus réformé, indiquant de fait pour eux, le lieu de culte huguenot.

Derrière la massive porte d’entrée étaient dressées de chaque côté de la grande salle plusieurs rangées de bancs grossiers et face à eux une modeste estrade où trônait un lutrin… Derrière ce lutrin étaient installées quelques étagères contenant ouvrages et documents théologiques libres d’usage pour la communauté.

Conformément aux coutumes huguenotes, les lieux n’avaient rien d’ostentatoire, l’aspect pratique et la sobriété étant de mise contrairement au faste et au clinquant des églises romaines.



Mis en post-it à la demande de l'auteur {EL}
_________________

Adieu Fab'
Maleus
[Vendredi 13 Septembre 1461]

Le borgne, vêtu quasiment tout de noir, prit place derrière le lutrin et balaya du regard les quelques personnes présentes pour le culte. Il hocha la tête puis jeta un coup œil aux pages ouvertes devant lui.

" Tout d’abord je vous remercie pour votre présence ici même en ce vendredi jour des humbles. Bien que la foi soit avant tout un lien personnel entre chaque fidèle et le Créateur, nous ne devons point mettre de coté l’aspect communautaire qui permet de nous lier une fois par semaine par notre amour envers le Tout Puissant. Ensembles nous faisons barrage aux hérésies et à l’athéisme grandissant, ensembles nous sommes plus forts. "


Il prit une nouvelle inspiration et continua.

"Aujourd’hui j’ai l’honneur avec vous mes frères et mes sœurs aristotéliciens, de célébrer le premier culte réformé en cette bonne ville fantomatique de Toulouse. Si Deos le veut et si notre foi reste indémontable, ce vendredi sera la premier d’une longue liste où nous pourrons tous ensembles célébrer le Créateur… D’y penser, de m’y projeter ne peut que me donner le sourire…"

Pour autant le borgne ne laissa apparaitre aucun sourire sur son visage, ça lui arrivait parfois mais il l’avouait sans gêne, ce n’était pas son truc et en plus ça lui tirait sur les joues quand il s’y laissait aller.


" Le Très Haut avait réuni toutes ses créatures pour designer parmi elles, celles qui mériteraient d’être « ses enfants », ses préférées. Aussi leur posa-t-il une simple question qui l’aiderait à prendre sa décision, quel sens, d’après elles, avait-Il donné à la vie ?... "

Le pasteur posa son doigt sur un page du livre des vertus originel et débuta sa lecture.


Citation:
« La Création, Chapitre septième, L’amour :

Dieu ne répondit pas à la créature qui avait fait l’apologie de la domination du faible par le fort

Il se tourna vers un groupe de créatures. C’était justement celui qui faisait partie de l’espèce humaine et qui avait parcouru le monde. Dieu savait que ce groupe se croyait rejeté par Lui. Ces humains pensaient être privés de tout talent. Ils estimaient être mis à l’écart de la création du fait de leur prétendue infériorité. Mais, parmi eux, l’humain qui portait le nom d’Oane détenait, sans en être sûr, la réponse à la question posée par le Très Haut.

Car Oane doutait. Il regardait souvent les étoiles, espérant voir Dieu. Il aimait le Très Haut d’un amour sincère, mais ne savait pas si cela était le véritable sens de la vie. Il voulait bien donner sa réponse, mais il était considéré comme faible d’esprit par son groupe et personne ne voulait le laisser parler. Mais Dieu était omnipotent. Il avait écouté le groupe d’humains se plaindre. Mais surtout, Il avait perçu l’amour et le doute dans le cœur d’Oane.

Alors, depuis le ciel, un rayon de lumière se fit et vint nimber Oane. Toutes les créatures furent ébahies, admirant la douce lumière qui auréolait l’humain. Elles s’écartèrent alors, le laissant seul face à Dieu. Il contempla son corps illuminé d’un regard plein de curiosité. Puis il se tourna vers les membres de son groupe. Pour la première fois de sa vie, il put voir dans leur regard non pas du mépris mais du respect.

Et Dieu lui demanda: “Et toi, l’humain, n’as-tu rien à Me répondre? J’ai ici convoqué toute Ma création pour trouver celui qui donnera la juste réponse à Ma question. Tu es venu et tu n’as pas répondu. Alors, maintenant, Je te somme de le faire !”. Alors, Oane, terrifié par le ton sévère de son créateur, leva les yeux vers Lui et, d’un ton hésitant, dit: “Mais, ô Très Haut, je ne sais si ma réponse est juste...”. Et Dieu lui ordonna: “Parle et je te le dirai !”.

Alors, Oane répondit: “Tu as certes fait Tes créatures se nourrissant les unes des autres. Il leur faut chasser et tuer pour se nourrir. De même, il leur faut se battre pour défendre sa vie. Mais il n’y a pas de fort ni de faible. Personne ne rabaisse ni ne piétine les autres. Nous sommes tous unis dans la vie et nous sommes tous Tes humbles serviteurs. Car Tu es notre créateur.”

“C’est pour cela que Tu as donné des talents plus beaux les uns que les autres à toutes Tes créatures. Chacune d’elles a sa place dans Ta création. Son talent permet à chacune d’elles de la trouver. De ce fait, il n’y a pas de créature préférée de Toi, ô Très Haut. Nous sommes toutes pareillement aimées par Toi et nous nous devons tous de t’aimer en retour. Car, sans Toi, nous n’existerions pas. Tu nous a créés alors que rien ne t’y obligeait et nous nous devons de t’aimer pour te remercier de ce geste.”


“Nous sommes certes enchaînés à la matière, certes soumis à ses lois, mais notre but est de tendre vers Toi, l’Esprit Éternel et Parfait. Donc, selon moi, le sens que Tu as donné à la vie est l’amour.” Alors Dieu dit: “Humain, puisque tu es le seul à avoir compris ce qu’était l’amour, Je fais de tes semblables Mes enfants. Ainsi, tu sais que le talent de ton espèce est sa capacité à M’aimer et à aimer ses semblables. Les autres espèces ne savent aimer qu’elles-mêmes."


La cyclope alluma sa pipe sans vraiment se soucier si cela pouvait surprendre ou gener l’auditoire. Après tout y’avait-il dans les textes un quelconque passage qui affirmait interdire aux fidèles de fumer pendant un prêche ? Il continua.

" Pourquoi donc vous ai-je lu cet extrait ? Simplement pour vous rappeler à tous que grace à cet homme, l’Unique a fait de nous ses créatures favorites. Le doute est un sentiment tout ce qu’il y a de plus humain et ce depuis la création. Oane doutait aussi mais jamais au grand jamais sa foi et son amour pour le Très Haut n’ont faibli. La vie est dure mes amis, la vie est une longue succession d’épreuves, mais pour autant, bien qu’Il n’intervienne pas quand nous traversons des moments difficiles, notre foi et notre amour pour Lui doit demeurer intacte. Le Tout Puissant nous a accordé la vie, celle-ci s’accompagne de joie comme de tristesse mais elle doit surtout être vue comme un passage obligatoire avant le jugement de Deos et la vie éternelle qui s’en suivra. Quand nous voyons toutes ces personnes qui perdent la foi et le nombre alarmant d’athées nous ne pouvons mes chers amis qu’être désemparés et tristes. N’est-il pas plus grand péché et plus grand mépris que de tourner le dos et ignorer Celui qui nous a donné la vie ? Celui qui tel un père aimant sait nous accorder le pardon quand notre repentir est sincère ? Celui qui a n’importe quand et n’importe où pour son regard bienveillant remplit d’un amour sincère et véritable ? Etre ainsi revient à cracher sur son amour et à n’être pas mieux que ces créatures qui ne savent que s’aimer elles-mêmes... "

Une bouffée, quelques ronds de fumée puis il reprit.

" Je vous invite donc, en ce vendredi, à prier pour les âmes perdues, les âmes damnables et/ou ignorantes, car nous le savons, elles peuvent toujours revenir sur le droit chemin…

Ô Tout Puissant, ô Père bien aimé, Toi qui chaque jour nous couve de Ton amour, Toi qui nous attend au Jardin des Délices, accorde le pardon à ses âmes égarées et aide les comme nous le ferons aussi à avoir de nouveau foi en Toi, à T’aimer de nouveau, car Tu es l’Unique, le Créateur de toute chose, il ne peut en être autrement… Amen."


Le borgne laissa le silence s’installer quelques instants en profitant pour taper sa pipe contre sa botte pour l’éteindre.

" Si l’un d’entre vous souhaite exprimer une interrogation ou autre chose qu’il s’avance et parle car nous sommes tous ici égaux devant le Très Haut... Libre est la parole. "

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Adieu Fab'
Compostelle
L’Ether est là.
Ne sachant pas trop le pourquoi ni le comment de l’affaire.
Compostelle compose avec ce qui lui reste de cervelle, le cerveau déjà en vrac d’avoir trop tiré sur une pipe à marie-jeanne, de s’être dissoute dans son électuaire afin d’en supporter cette brûlure dolente qui lui dévore tête et poumons, le reste du corps subissant l’abrasif mal inconnu.
Bure blanche, guimpe et yeux d’azurites éteints, il y a peu de chance que Maleus reconnaisse l’enfant du Berry, l’apprentie Blanche, la lige d’une duchesse tourangelle sous cette épaisse carapace de souffrance, de folie.
Les années ont balayé la joie de cette maigre carcasse osseuse et androgyne, seul vestige, son visage qui a gardé des traits intacts de cette juvénilité qui ne semble pas la quitter alors que la mort transpire de chacun de ses pores.


___- La question est… mais qu’est-ce qu’on fout là…
___- Nan mais chuis sûre que c’est numéro cinq qui nous a amené ici.
___- Hein ?!? Nan mais pourquoi ça serait moi d’abord ! J’dis pas si on s’rait au milieu de mecs à poil entrain de se dandiner du popotin… mais là…
___- Des hérétiques… on est avec des hérétiques… fait une des voix catastrophée.
___- On ça va… on est just…
___- C’est quoi Deos ? Ça s’rait pas l’truc qu’on met pour n’pas sentir mauvais ?
___- Nan Deos, c’est le Dieu des hérétiques…
___- Des hérétiques… on est avec des hérétiques… anone la même voix blanche que plus en avant.
___- Ça ne répond pas à la question initiale qui est…
___- Des hérétiques… on est avec des hérétiques…
___- Nan mais elle a fini de répéter les mêmes conneries en boucle !
___- On va toutes finir brûler viiiiiives. Aaaaaaaaaaaaah On va finiiiiiiiir par se faire cramer ! Aaaaaaaaah !
___- Wééééééé ! Font deux dans le lot.
___- Et merrrrde !
___- AaaaAaah ! On va toutes finir brûler comme de la chaux viiiiiives. AaaaAaaaAaaaaaAah ! On va touuuutes finiiiiiiiir cramer ! AaaaAaaaaAah !
___- Sainte Fildaïs, Sainte patronne des causes barrées et désespérées faites la taire ! Qu'elle ferme sa gueule !

Silence.
Soupir.


___- J’sens que cette journée va être longue mais looongue.

Un doigt décharné se lève, un peu bancal dans son élévation, tentant de capter l’attention du borgne qu’elle ne sait pas borgne puisqu’elle est aveugle.
Le reste de sa carcasse subit le même sort, et c'est bancal à station verticale que la Chimère réclame une miette d'attention.


___- V’là autre chose ! C’est qui qui lève le doigt ?
___- Huuuu ? Moi. Il a dit qu'on pouvait poser des questions...
___- Tu pourras aussi lui demander où sont les latrines ? J’ai besoin de faire pipi.

Hum… est-ce que vous savez ce que nous faisons ici ?

Ici sur la terre, ici maintenant, ici dans la vie.
Nous, c’est-à-dire moi et les autres colocataires de ma tête.


Et si vous savez me dire où nous pouvons… latriniser m’sieur l’hérétique… ça serait vachement bien aimable…

On va pas brûler dites ?

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Astana
Astana est là aussi. Échappée de l'Hôtel de Cetzes dans une robe noire faite de velours et de soie. La partie dénudant sa clavicule gauche estafilée, cachée sous un large foulard d'une teinte siamoise. Le vêtement offert par l'Irlandais a trouvé grâce aux yeux de la Danoise sous la contrainte. Symbole d'un attachement révolu entre le papiste et la blonde de la Nouvelle Opinion. Rictus face à l'ironie du sort. Elle est là. Mais d'autres le sont aussi. La grisaille torve balaie la salle, survole ces têtes qui lui sont toutes inconnues à l'exception de trois ou quatre. Maleus, pasteur borgne et cousin de frais ; Athelstan, ombre anglaise tout juste convertie... et...

- « Fildais... »

Murmure inaudible et douloureux d'une voix qui se brise.

C'est au moment où le coreligionnaire entame la dernière phrase du chapitre sur l'amour que les billes s'échouent sur la Compostelle. Le palpitant loupe un battement et l'air, lui, semble s'être évaporé d'un claquement de doigts. Désagréable impression que l'on a pris sa gorge en étau. Je te vois. Tu es là. Astana n'a pas vraiment connu Fildais, ou si peu. Femmes réunies par leur folie commune à propos d'un homme, séparées par un gouffre où les sentiments se sont perdus. Volatiles créatures. Astana n'a pas vraiment connu Fildais, ou si peu, mais a pourtant gardé la seule lettre qui lui ait été adressée. Une confession âpre et annonciatrice d'une mort imminente. Tourment.

Je te croyais morte.


- « C'est un signe... »

Il n'y a pas de coïncidence. Aucun hasard. Le Seigneur ne l'a pas placée ici pour un rien.
Ainsi donc Blondeur se joint à Maleus pour prier, la voix subitement plus assurée :


- « Ô Tout Puissant, ô Père bien aimé, Toi qui chaque jour nous couve de Ton amour, Toi qui nous attend au Jardin des Délices, accorde le pardon à ses âmes égarées et aide les comme nous le ferons aussi à avoir de nouveau foi en Toi, à T’aimer de nouveau, car Tu es l’Unique, le Créateur de toute chose, il ne peut en être autrement. Amen. »

Mais elle bouge pas. Elle reste là. Le cul vissé sur son banc à toiser l'apparition cadavérique qu'est devenue la Compostelle. L'âme égarée c'est Toi. Je crois.
Elle reste là. Dans l'espoir que les regards se croisent et se lisent, sans savoir que se trouve une aveugle en face.

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Herian
"Ça y est! trouvé."
Herian caresse d'une main le poisson gravé sur le mur tout en franchissant la porte du temple.
De nombreux bancs sont libres.
Aucune têtes connues. Lequel choisir?

"Tiens!?, Astana est là" dit Herian en se parlant à lui même.
Il prend place à coté de sa tavernière préférée, lui fait un petit signe de la main, puis lui met un cht'it coup d'épaule en s’asseyant.
Pas le temps de se gratter une puce, l'office commence déjà ...
Herian écoute attentivement
Les mots de Maleus lui plaisent, sa lecture du septième chapitre de la création aussi. Tout cela semble très cohérent au blondinet.
Maleus finit sa lecture conclu, et demande à l'assistance si elle a des questions.
Herian se dit qu'il n'a aucunes questions dans l'immédiat.
Marion.de.lorme
Le Roy veut du poisson, le roy EXIGE du poisson ! Oui mais du poisson y'en n'a pas plus à Toulouse qu'au milieu du Sahara ! Bougre de bougre ! Marion en a des migraines. Elle ne pense plus qu'à cela, elle en rêve la nuit ! Même en taverne quand elle espère noyer son obsession elle voit des petits poissons nager dans son vin !

Bredouille une fois de plus, la Cac de Toulouse revient du marché, les passants ont tous des têtes de maquereaux et la regardent avec les yeux de merlan frit ! la prennent-ils pour une morue ? Une grosse baleine la bouscule par inadvertance et Marion sort son harpon, euh, son épée. La baleine souffle des excuses et Marion essuie son front couvert d'écume, enfin, de sueur. Ellea un vertigel, s'appuie d'une main contre un mur, et soudain ses doigts sentent un motif gravé dans la pierre, ça ressemble à ... Le jeune femme s'écarte un peu pour mieux voir, mais oui : c'est un poisson ! Une poissonnerie ! Béni soit le Très-Haut !

Marion cherche l'entrée, elle est défendue par une massive porte de bois, curieux pour une échoppe. Mais, à bien y penser, la marchandise est devenue si rare qu'elle attire bien des requins, le poissonnier prend ses précautions.

Elle pousse la porte qui s'ouvre sans difficulté, ho il y a du monde, va falloir faire la queue (de poisson bien sûr).
Jean.de.cetzes
      [A l'hotel de Cetzes]

Comte ! Nos services nous indiquent qu'un temple réformé, à l'enseigne du poisson, s'installe à Toulouse. Il semble, d'après les registres, que le lieu soit affecté à un logement et à un commence, mais les rumeurs circulants en ville sont persistantes. On dit d'ailleurs que le temple et la nouvelle taverne dite du "blaireau vérolé" seraient liés.

Hmm. Intéressante, intrigante et inquiétante nouvelle. D'autant plus qu'il savait son hôte du moment huguenote. Heureusement qu'il avait un petit groupe d'agents de renseignements fort efficace pour palier aux carences du prévôt, incapable de délivrer une information utile dans les temps. Ou de la délivrer tout court en fait.

Je vois. Vous prendrez en filature la jeune, moins que moi, personne qui loge icelieu et vous la suivrez ce jour puisque c'est, si je ne m'abuse jour de culte pour les réformés. Vous vous ferez très discret si vous ne voulez pas qu'elle vous passe par l'épée. Vous pourrez ainsi vérifier que c'est bien un temple qui se situe dans l'endroit dont vous me parlez. Si vous en avez l'opportunité, vous entrerez et assisterez à la cérémonie. Ramenez-moi des noms.

A vos ordres.
      [De la rue au temple clandestin]

Et le garde de s'en aller guetter l'entrée de l'hôtel, discrètement, depuis une ruelle avoisinante, assis sur un plot de pierre servant à attacher les chevaux, jusqu'à ce qu'il voit une robe noire, de précieux tissus, s'extirper du bâtiment, les épaules chastement voilées. Hop il se met en chasse jusqu'à se présenter, à une distance raisonnable devant le temple duquel il aperçoit, se tenant à l'opposé, la silhouette du poisson. Oui c'est bien là. Il entre et s'installe un rang derrière la chauve et, tendant l'oreille, enregistre.
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L.i.a._de_denere
Laetitia était là aussi, discrète dans son coin. À part les noces de Scath avec son moustachu, elle n'avait jamais assisté à une messe de réformés. Aussi ouvrait de grands yeux curieux, avide de mieux comprendre Dieu, sa mère, ce que racontait Maleus en taverne et bref, tout ça.

D'ailleurs, le borgne avait lu une histoire qui commençait bizarrement, parce que ça disait que Dieu répondait à une créature mais on ne savait pas ce que la créature en question avait dit. Et puis finalement, il y avait d'autres créatures aussi, et certaines étaient des humains, selon Maleus. Et le Dieu était un "homme ni portant" parce qu'il avait écouté les humains se plaindre.

Et là, Maleus avait parlé d'un certain Oane qui avait peur parce qu'il devait répondre à une question. Sa réponse avait laissé la jeune manchote perplexe.


Euh, oui moi, je... commença Laetitia lorsque Maleus demanda s'il y avait des questions.

Tous les regards se tournèrent vers elle, et c'est rougissante qu'elle s'avança.


Hum. Le Messire Oane, il a menti à Dieu, non? Il a dit qu'il y avait ni forts, ni faibles, alors que c'est pas vrai du tout. Moi, par exemple, je suis plus faible que Dame Astana, mais un jour je serai aussi forte qu'elle, et puis même ce jour-là, il y aura sûrement quelqu'un encore plus fort quelque part, comme euh... peut-être un géant ou un ours.

Et ce qui est encore moins vrai, c'est quand le Messire Oane, il dit que "personne ne rabaisse ni ne piétine les autres". C'est tellement pas vrai! Les gens sont tout le temps en guerre et ils se disent des bêtises, et même ma soeur jumelle fait toujours sa crâneuse pour montrer qu'elle est meilleure que moi, et puis les papisses pensent que les réformés c'est des hérétiques, et les réformés c'est pareil, et on est tous d'accord pour dire que les Angevins, c'est des méchantes buses qui n'aiment que causer des problèmes. Alors dire qu'on est tous unis dans la vie, c'est un sacré mensonge!

Mais pourquoi Dieu a rien dit? Il devait savoir que c'était pas vrai!


Un peu essoufflée de sa diatribe, Laetitia se tut enfin pour attendre la réponse.
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Maleus
Le borgne haussa un sourcil, il faut dire que rien ne l’avait préparé à répondre à une question de ce genre. Il détailla la donzelle quelques instants, son visage lui disant quelque chose, puis fit un geste vague de la main en direction de la sortie.

" Il n’y a point d’hérétiques ici dimezell, juste des fidèles du Tout Puissant… Je suis tout de même étonné que le sujet de notre allégeance et notre amour au Très Haut vous inspire ou vous provoque une envie pressante. Bref, vous sortez d’ici et vous prenez la première à droite, vous trouverez des latrines publiques qui sont généralement propres… Enfin selon les critères des citadins du coin. "

Il se gratta le menton puis balaya du regard l’assemblée, quelques visages connus, d’autres moins, des curieux ou autres passants jusqu’à le poser sur la jeune Dénéré. Le cyclope l’écouta, les mains posées à plat sur le lutrin et un fin sourire sur sa trogne balafrée.

" Dimezell Dénéré, bien le bonjour et content de vous voir icelieu. Ne le prenez pas mal mais je souhaiterais qu’à l’avenir si questions vous avez, vous fassiez plus structuré… "

Il posa son index sur une page du Livre des vertus et lu.


Citation:
" Dieu n’intervint plus dans le monde, laissant Ses enfants vivre et prospérer. Il avait donné à la créature qu’Il n’avait pas nommée la liberté de les tenter pour qu’ils doivent avoir à choisir entre le chemin de la vertu et celui du péché. Etant omniscient, Il savait déjà comment serait leur avenir, mais il voulait que ce soit à eux de faire leurs preuves, sans les juger par avance. "


Le pasteur referma son lourd bouquin et posa son regard métallique sur la jeune fille.

" Laetitia, il est très important que vous ne confondiez pas l’humanité du temps de la Création et l’humanité telle que nous la connaissons. Du temps d’Oane nous n’étions point sujets aux murmures du Sans Nom et aux si nombreuses tentations de s’adonner au péché. Comme je viens de vous le lire, tout les travers que nous voyons dans l’humanité d’après la Création, l’humanité actuelle, ont été d’une manière voulu par notre Créateur pour nous jauger et nous juger avant de nous accueillir auprès de lui dans la vie éternelle. Ce que vous considérez comme mauvais, les petits tracas avec votre sœur ou les bêtises de certaines personnes ne sont que des points de détails, si vous me permettez quel que peu futiles, que vous apprendrez à mettre de coté en grandissant et qui ne relèvent pas des intérêts bien supérieurs de notre Créateur. Considérez ensuite que la force et la supériorité comme vous vous la définissez, peut être bien différente dans la réalité, les apparences sont trompeuses… Je vous invite à lire les textes, cela vous aidera à mieux comprendre tout cela et ensuite nous pourrons j’en suis certain échanger nos avis. Dans tous les cas j’espère avoir répondu au mieux que je pouvais et de façon concise à votre question. "

De nouveau, l’unique mirette du cyclope parcouru l’assemblée.

" Si plus personne n’a de question, je vous remercie de votre attention et vous invite à reprendre vos activités comme je compte m’occuper des miennes… Puisse le Tout Puissant bénir nos âmes et celles de nos proches…"

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Adieu Fab'
Maleus
[Vendredi 20 septembre 1461]

Un nouveau vendredi donc un nouveau culte et un nouveau sujet. Le borgne pasteur avait de nouveau pris place derrière son lutrin, attendant tranquillement que des personnes prennent place avant de commencer, les retardataires n’auraient qu’à venir s’installer discrètement plus tard.

Il tourna délicatement les pages de l’un des livres posé devant lui et s’arreta au passage qu’il souhaitait citer.

" Logion 12 du prophète Christos: "La lumière du soleil dissipera alors nos craintes, nos doutes, nos angoisses, nos interrogations, nos haines et nos chagrins. Sa chaleur nous ôtera de l’inconfort et du froid. Les reflets de la lune amèneront l'eau, amplifieront le mouvement, apporteront la prospérité et engendreront la fécondité de toutes les espèces. Sa générosité nous préservera de la famine et de l'acédie." "

Il continua.

" Amis coreligionnaires, curieux et autres fidèles au Très Haut, je suis ravi de vous recevoir une fois de plus en ce lieu de foi communautaire et ouvert à tous… Tout d’abord, avant de me lancer plus profondément dans le sujet que j’ai choisi pour ce prêche, j’aimerais rappeler qu’en ce jour des Humbles, il est de notre devoir de bons croyants de faire des dons aux pauvres de notre cité, comme le disait le prophète Averroes, troisième messager du Tout Puissant : « Verset 3 : Le fidèle devra pratiquer l'aumône envers les vagabonds et les indigents aussi souvent que sa condition le lui permettra. Et c'est sans ostentation aucune qu'il le fera car l'Unique voit tout et sait tout. ». Je vous invite donc à être aussi généreux que vous le pouvez une fois sortis d’ici. "

Un bref hochement de caboche avant de reprendre.

" Mais reprenons… Comme vous devez le savoir, depuis bien longtemps, Rome véhicule bon nombre d’erreurs et ce jour je me dois de retenir votre attention sur les astres solaires et lunaires ainsi que ce qui en découle. L’église de Rome se plait à dire partout que la Lune et le Soleil sont enfer et paradis et sachez mes amis que cela est complètement faux, il s’agit une fois de plus d’une mauvaise interprétation des textes couplée au fait qu’en ne reconnaissant pas Averroes comme troisième prophète ils n’ont hélas qu’un message incomplet du Tout Puissant… "

Le cyclope commença à lire quelques versets de la " Conduite " d’Averroes.


Citation:
Verset 2 : L'Unique est Celui qui a élevé bien haut les cieux sans piliers visibles. Il s'est établi sur le Trône et a soumis le Soleil et la Lune, chacun poursuivant sa course vers un terme fixé. Il règle l'Ordre et expose en détail les signes afin que vous ayez la certitude de la rencontre avec lui.

Verset 3 : Et c'est Lui qui fait que la nuit couvre le jour. Car Il a créé le Soleil et la Lune, les grands luminaires du jour et de la nuit. Ils sont complémentaires comme le sont l'homme et la femme, le renard et le corbeau ou la cigale et la fourmi.

Verset 5 : Ô fidèle ! La Lune naît dans le ciel, vit dans le ciel, meurt et renaît. Et elle fera cela perpétuellement pour que tu te rappelles que l'Unique, dans son infinie bonté, t'a accordé la vie, la mort et la renaissance.

Verset 6 : Si tu veux un garçon, conçois-le à la pleine Lune. Si tu veux une fille, procrée à la nouvelle. Et de même, coupe-toi les cheveux à la pleine Lune. Ils repousseront forts et vigoureux. Ainsi l'a voulu l'Unique.

Verset 7 : Ô fidèles ! Sachez et retenez qu'à la Lune descendante vous sèmerez et planterez vos légumes racines. Et ce sera aussi le moment de les récolter. L'Unique l'a ainsi voulu. Il est sage et Omniscient. Et tu n'en auras que plus de joie !

Verset 8 : Averroes, que son nom soit mille fois béni, l'a annoncé ! Il te faut planter tes légumes à feuille lorsque la Lune monte dans le ciel. Et des arbres des jardins, tu en récolteras les fruits. Il n'en seront que plus juteux.

Verset 9 : Et c'est de La lune que je ferai venir la pluie. Et je ferai en sorte que les animaux des eaux croissent et décroissent avec elle. Car telle est ma volonté.

Verset 10 : Et la femme, je ferai en sorte que la Lune favorise sa fécondité. Car je l'ai placée dans les cieux comme une coupe qui contient le breuvage de l'immortalité. Et la Lune sera pour la femme ce que le Soleil est pour l'homme.

Verset 11: Moi, Averroes, Messager de l'Unique, je l'annonce. Il a voulu voir les eaux monter et descendre, car l'Unique aime le mouvement. Et il a décidé que la Lune régirait le flux et le reflux. Car tel est son bon plaisir.

Verset 12 : Il enverra parmi vous un être capable de lire ses signes. Et la lune, et les étoiles, et les planètes seront la Vérité future. Et il comprendra les présages et il parlera aux oiseaux et il lira dans les cartes et dans les entrailles des animaux.


Maleus toussota légèrement et attrapa le godet posé non loin de lui pour avaler une bonne lampée d’eau.

" Vous l’aurez compris, il n’y a nul enfer sur la Lune et nul paradis sur le Soleil, tout ceci n’est que pure invention et ces astres sont simplement utiles et bénéfiques au bon fonctionnement terrestre. Mais alors me direz vous, où se situent les enfers et le paradis ? Où iront ceux qui seront récompensés par le Très Haut et où finiront les adeptes du péché ? "

Une autre pause, l’unique œil balayant du regard les personnes présentes puis il lu.


Citation:
Verset 5 : Ceux qui croient et accomplissent les œuvres de l'Unique, Il les fera entrer dans le Jardin sous lequel coulent les ruisseaux. Et ceux qui mécroient jouissent et mangent comme mangent les bestiaux, le Feu sera leur lieu de séjour pour l'éternité.


" Ainsi, les bons croyants, les fidèles du Très Haut jouiront du Jardin des délices comme récompense de leur amour et de leur fidélité. Un immense jardin quelque part dans les cieux là où notre regard ne pourra se poser qu’après la mort… Je cite : « Verset 6 : Voici la description du jardin des délices qui a été promis aux croyants dans l'Unique et dans son Messager Averroes : il y aura là des ruisseaux d'une eau jamais malodorante, et des ruisseaux d'un lait au goût inaltérable, et des ruisseaux d'un vin délicieux à boire, ainsi que des ruisseaux d'un miel purifié. Et il y a là, pour eux, des fruits de toutes sortes, ainsi qu'un pardon de la part de l'Unique. ». Pour les autres, ceux qui auront tourné le dos à Deos, qui auront perverti leurs âmes, vécu et jouit dans le péché en toute connaissance de cause sans repentance, ceux là subiront le jugement sévère de notre Créateur et finiront je cite une fois encore : « Verset 7 : Le damné sera conduit sous la mer, dans la montagne de la Désolation, celle dont personne ne connaît le lieu, celle qui brûle d'un feu perpétuel. Il regrettera de ne pas s'être prosterné devant le Discrepentia quand il en était encore temps. » , ils subiront le châtiment éternel comme punition. "

Une autre lampée d’eau, causer donnait soif.

" N’oubliez pas pour autant que le Très Haut est miséricordieux et qu’Il pardonne à tout ceux dont le repentir est sincère car on ne peut rien cacher à notre bien aimé Créateur. Sachez aussi qu’il n’est jamais trop tard pour revenir dans le droit chemin et qu’un fidèle qui sera venu ou revenu tardivement à la vraie foy sera tout autant aimé et pardonné que le fidèle qui depuis toujours ne s’en est jamais détourné tout du long de sa vie. "

Le pasteur joignit ses mains et commença à réciter une prière (prière qui avait grande importance pour lui).

"L’Eternel est mon berger: je ne manque de rien.
Il me fait reposer dans de verts pâturages,
Il me dirige près des eaux paisibles.
Il restaure mon âme,
Il me conduit dans les sentiers de la vie juste,
A cause de son nom.
Quand je marche dans la vallée de l’ombre de la mort,
Je ne crains aucun mal, car tu es avec moi :
Ta houlette et ton bâton me rassurent.
Tu dresses devant moi une table,
En face de mes adversaires;
Tu oins d’huile ma tête,
Et ma coupe déborde.
Oui, le bonheur et la grâce m’accompagne
Tous les jours de ma vie,
Et je reviendrai, j’habiterai dans la maison de l’Eternel
Jusqu’à la fin de mes jours."*


Encore une courte pause.

"Amen."

Et comme de coutume, le borgne patienta au cas où il y aurait questions ou annonces à faire du coté de son auditoire.


* cantique de David
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Adieu Fab'
Herian
Aujourd'hui, Herian est en avance.
Il entre dans le temple, ne reconnait personne . Il choisit de prendre place sur le même banc que la dernière fois.
Maleus commence son office.
La réforme, c'est une nouveauté pour Herian. L'enseignement religieux que Herian a reçu jusqu'alors provenait de l'ermite qui l'a élevé. Il s'agissait des cultes anciens.
Les concepts d'enfer et de paradis, de dieu unique, il en a entendu parler bien sure. Mais cela, il a du mal à l'admettre. Ainsi, Dieu placerait des êtres faillibles sur terre, puis punirai ou récompenserai ses créatures selon le chemin qu'elles choisissent.
Cette idée lui trotte dans la tête tout au long de l'office.

" Vous l’aurez compris, il n’y a nul enfer sur la Lune et nul paradis sur le Soleil, tout ceci n’est que pure invention et ces astres sont simplement utiles et bénéfiques au bon fonctionnement terrestre. Mais alors me direz vous, où se situent les enfers et le paradis ? Où iront ceux qui seront récompensés par le Très Haut et où finiront les adeptes du péché ? "

...Bah, ce ne sont là que des subtilités... peu importe où ils se trouvent, le paradis et l'enfer, si ils existent, cela est une belle vacherie de la part de l'Unique. Dieu serait il un enfant sadique qui jouerait avec une fourmilière?

....Et je reviendrai, j’habiterai dans la maison de l’Eternel
Jusqu’à la fin de mes jours."*


Herian se lève pour faire part de ses doutes.
"Maleus, j'ai une question. Voyez vous j'ai du mal à croire qu'un paradis ou un enfer puissent exister. Dieu nous mettrait sur terre pour mieux nous récompenser ou punir ensuite. A quoi cela rimes? Si Il nous avait créé parfait, nous saurions prendre son chemin. Mais ce n'est pas le cas.
Un dieu qui damne est il Amour? "
Maleus
Le borgne hocha la caboche en direction d'Herian et l'écouta puis quand la question fut enfin posée il répondit.

" "Que votre fidélité soit celle des enfants envers leurs parents ou je serai aussi sévère que les parents envers leurs enfants. Car, lorsque chacun de vous mourra, Je le jugerai, en fonction de l'amour qu'il aura pour moi." "

Le pasteur continua.

"Ainsi s'exprima le Très Haut durant la Création. La vie, sieur Herian, cette vie que nous vivons ce jour et les jours suivants n'est qu'une courte préparation pleine d'épreuves qui débouchera sur un "après", la vie éternelle. N'est-il pas juste que ceux qui Lui sont restés fidèles soient récompensés et les mécréants punis ? Il nous a accordé la volonté, la liberté d'agir mais Il nous a prévenu qu'Il serait sévère avec ceux qui lui auront tourné le dos. N'oubliez pas pour autant et comme je l'ai dit dans un autre prêche que Deos est miséricordieux et qu'Il pardonnera toujours à ceux dont le repentir est sincère. Un Père se doit d'être aimant et ferme avec sa progéniture."

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Adieu Fab'
Herian
Le blondinet, toujours debout écouta attentivement la réponse de Maleus.
Le pasteur a répondu, Herian s'assoit avec un hochement de tête affirmatif.
"Merci Pasteur"
Maleus
[Vendredi 27 Septembre 1461]

Le pasteur réformé prit place comme de coutume derrière son lutrin et patienta jusqu’à ce que les fidèles et les curieux aient pris place sur les bancs à disposition. Il venait à peine de revenir d’une petite promenade avec sa scandinave de cousine et n’avait pas eu le temps de préparer quelque chose aussi avait-il opté en ce vendredi là quelque chose de simple.

" Mes chers coreligionnaires, le bonjour. Ce vendredi nulle prêche à l’horizon mais une simple lecture de livre des vertus qui je l’espère vous donnera ou redonnera l’envie d’y accorder votre attention. Mais avant toute chose j’aimerais vous citer une phrase d’un vieux sage huguenot qui est devenue depuis l’un de mes crédos… Hm hm… "

Le borgne attrapa le livre saint devant lui et le leva de manière à ce que tout l’auditoire puisse le voir.

" Ce vieil homme disait, et Deos sait qu’il avait raison, « La seule et unique messe que je reconnais est la lecture des saintes écritures. »… Soli scriptura, l'écriture seule mes amis. N’oubliez jamais que la seule autorité mis à part celle du très Haut n’émane que des écritures et non d’un clergé d’imposteurs. "

Il reposa doucement le bouquin sur son lutrin et sélectionna le passage voulu.

" Pré-histoire, chapitre premier, Oanylone :"




« Les humains étaient désormais les enfants de Dieu. Cela avait pour conséquence qu’ils étaient maintenant dotés d'une âme, qu'ils seraient jugés à la fin des temps en fonction de leur pratique de la vertu. De plus, cela faisait qu’ils étaient maintenant voués à travailler pour assurer leur subsistance. Les autres créatures de la création, exceptée celle que le Très Haut n’avait pas nommée, leur étaient soumises. Les humains pouvaient ainsi les cultiver et les élever pour s’en nourrir.

Dieu n’intervint plus dans le monde, laissant Ses enfants vivre et prospérer. Il avait donné à la créature qu’Il n’avait pas nommée la liberté de les tenter pour qu’ils doivent avoir à choisir entre le chemin de la vertu et celui du péché. Etant omniscient, Il savait déjà comment serait leur avenir, mais il voulait que ce soit à eux de faire leurs preuves, sans les juger par avance.

Oane, celui qui avait correctement répondu à Dieu, était maintenant passé du statut de simple d’esprit de la communauté à guide de celle-ci. Il ne rechignait pas à la tâche. Il les conduisit à travers le monde se trouver un lieu propice à leur épanouissement. Pendant des années, ils traversèrent des déserts, des montagnes et des plaines du monde entier. Oane s’affaiblissait tout au long de ce périple, mais il n’abandonna jamais.

Finalement, le jour vint où ils trouvèrent une vallée propice à leur établissement. Il s'y trouvait un lac, qui semblait foisonnant de poissons. De vastes espaces étaient propices à l’élevage et à la culture. Les forêts environnantes fourniraient du bois. Il y avait même un verger, où poussaient de nombreux arbres fruitiers. La vallée se trouvait au pied d’une montagne, d’où des minéraux, tels que de l’or, du fer ou du charbon, pouvaient être extraits.

Oane était ravi que sa quête soit enfin arrivée à son terme. Il admirait la plaine du regard lorsqu’il s’effondra. Tous s’attroupèrent autour de lui pour lui venir en aide. Quelques-uns tentaient de le maintenir dans une position presque assise, mais il était clair pour tous qu’il vivait ses derniers instants. Mais, malgré le tragique de l’événement, alors que tous étaient effarés, Oane arborait un sourire plein de sérénité.

Il dit: “N’ayez crainte, car ma mort n’est qu’un passage pour rejoindre Dieu. J’ai atteint la place que Dieu m’a réservée dans le monde et ai accompli ce qu’Il attendait de moi. La mort n’est pas pour moi la perte de la vie mais le passage vers une autre, bien meilleure. Il en sera de même pour vous si vous savez vivre dans la Foi. Alors, que vos larmes ne soient pas de tristesse mais de joie, car le Très Haut me fait le plus beau des cadeaux. Aimez Le et Il vous aimera. Adorez-Le et Il vous bénira. Vivez dans Sa Foi et Il vous accueillera à Ses côtés.”

Alors, il rendit son dernier soupir. Et tous se regardèrent les uns les autres, ne comprenant pas cette sérénité qui s’affichait encore sur le visage de leur guide. Ils enterrèrent son corps au milieu de la vallée, là où ils vivraient dorénavant. Ils firent le serment que, chaque semaine, ils se réuniraient autour de sa tombe, afin qu’il les accompagne et les guide lorsqu’ils rendraient hommage à Dieu.

Mais aucun ne comprit l’amour qu’avait Oane pour Dieu lui fasse accepter la mort avec autant de sérénité. Mais personne ne voulait lui faire le moindre reproche, à lui qui avait tant fait pour eux. En hommage à sa vie au service des humains et de Dieu, ils décidèrent de nommer la cité qu’ils allaient construire Oanylone, “la cité d’Oane”. »


La lecture terminée, il fit signe à un des siens de distribuer le pain et le vin aux fidèles présents.

" Mes frères et sœurs aristotéliciens, communions tous ensembles, partageons et prions… "

Tout en vérifiant d’un coup d’œil que la distribution se déroulait correctement il récita la profession de foi de l’église aristotélicienne réformée.

" Je crois en Dieu, le Père Tout-Puissant, Créateur du ciel et de la terre.

Révélé par Aristote, le prophète premier, notre meneur,
Fils de Nicomaque et de Phaetis,
Suivi par Christos, le prophète d'amour, notre rédempteur,
Né de Maria et de Giosep.
Ayant souffert sous Ponce, avant d'être crucifié.
Confirmé par Averroës, le prophète ultime, notre précepteur.
Tous trois montés aux cieux,
Sont assis à la droite de Dieu le Père Tout-Puissant,
D'où il viendra juger les vivants et les morts.

Je crois en l'Action Divine, en la sainte Église universelle, la communion des justes, en la rémission des péchés, en la justice de Dieu et en la vie éternelle.

Amen "

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Adieu Fab'
Gnia
Elle avait glissé le long des murs une fois la porte passé. Le pasteur était en pleine lecture aussi elle prit place sur le premier banc qu'elle trouva au fond de la pièce et profita de la sérénité qui se dégageait de l'austérité des lieux.
Vint l'instant du partage du pain et du vin et Agnès participa au sacrement de l'autel.

Et puisque la communauté était réunie tant pour s'instruire que débattre la Saint Just, posa question, le ton amusé - sachant que le Pasteur s'étonnerait agréablement de la trouver là - et la voix rauque, résolument teinté de son accent picard.


Si les autres qui virent mourir Oane ne comprirent pas la sérénité qu'il affichait alors qu'ils avaient vu Dieu, comment nous autre pouvons nous comprendre qu'il suffit de vivre dans la Foi pour accepter la Mort comme un simple passage.
Comment comprendre qu'elle survient lorsque nous avons atteint la place que Dieu nous a réservé et donc l'accepter sans crainte ?
La crainte est certes l'apanage du doute, mais comment pouvons nous ne pas douter si Dieu ne se montre pas à nous comme il l'a fait pour Oane ?

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Présence réduite du 30/07 au 07/08 - Absente du 08 au 17/08
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