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Je savoure un tailleur et je rencontre un gâteau

Elias_romanov
L'histoire se poursuivit, alors que celle-ci prenait un tour plus sombre. La meringue était ainsi passée d'un geôlier à un autre, en fin de compte. Elle raconta alors l'incendie, la ruse utilisée pour se débarrasser de son tourmenteur. Eliance semblait revivre les événements, alors qu'elle serait les doigts du tailleur avec une force inattendue.

Quand elle acheva sa phrase, il sembla flotter dans l'air des relents de cette nuit. Il s'inquiéta de l'expression étrange qu'elle arborait et le russe dit alors la seule chose qui lui vint à l'esprit pour sortir Eliance de son état.


J'y étais, on me servit de la bière et de la viande, et nous étions bien contents.

Ou alors c'était une forme bien particulière d'humour noir. Ou de tailleur russe. Il espérait surtout qu'elle ne se vexerait pas de cette pirouette inattendue, alors qu'il prenait pourtant au sérieux ce qu'elle disait.
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Eliance
La voix douce et grave du tailleur, cette voix qui joue sans cesse avec les "R", vient cueillir la Ménudière comme un fruit qu'on décrocherait de son arbre. La rupture de l'attache est violente, pourtant aucune douleur n'est ressentie après. Un rire commence à secouer le corps de la jeune femme. D'abord presque silencieux, il se fait de plus en plus agité, il secoue par saccade son buste. Mais le rire a une teinte inhabituelle. Il est lointain, nerveux, presque muet. Et au beau milieu des saccades, des sanglots montent, où les larmes n'ont d'autres choix que de rouler sur les joues rosies pour s'échapper du traquenard. Eliance pleure, en même temps qu'elle rit. Et elle serre contre elle cette main à la douceur inconnue mais à la chaleur réconfortante. Sa bouche répète, mot après mot, la phrase du conte russe, lentement, méthodiquement, comme on pourrait réciter une chose apprise par cœur mais dont on comprend enfin le sens en les disant à voix haute et intelligible.

J'y étais... on me servit de la bière... et de la viande... et nous étions... bien contents.

Les larmes s'estompent, sèchent sur la peau pâle et le rire prend vie, doucement. Il prend vie dans sa gorge. Des éclats aigus commencent à en sortir, timidement, comme s'il n'osaient pas encore affronter l'extérieur. Et plus ils se succèdent, plus ils deviennent virulents, courageux. Les yeux détrempés viennent chercher leurs homologues gris. Eux aussi ont une lueur gaie, apaisée, malgré les traces brillantes des souvenirs dévastateurs. Le rire s'installe réellement en elle et prend toute la place. Il devient plus grand, plus violent, plus joyeux. Les deux mains ménudiériennes ont remonté celle du russe et elles la tiennent serrée contre la poitrine de la Meringue pour sentir ce rire, le vivre pleinement.
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Elias_romanov
Elias eut un sourire lorsque la réaction d'Eliance se manifesta. Le rire qui agitait la jeune femme, en plus des larmes, semblait agir comme une véritable libération vis à vis d'un souvenir pesant.
Il ignorait si beaucoup de gens connaissait l'histoire de la journaliste, mais visiblement, si elle l'avait déjà raconté, cela n'avait pas eu l'effet escompté.

C'était peut-être parce qu'il n'aimait guère s'apitoyer qu'Elias avait réagi ainsi. Il aurait pu réconforter la meringue, comme beaucoup l'auraient fait. Ou avaient du le faire. Finalement il avait opté pour une des armes qu'il maitrisait assez bien en français : l'humour. Mais probablement pas le plus consensuel.

Ce ne fut que lorsque le rire d'Eliance se calma qu'il vint de sa main libre essuyer les larmes qui avaient roulé sur les joues pâles. Le tailleur adressa un sourire amusé à la journaliste tandis, tandis qu'une part de lui veillait bien à brider son imagination au sujet de la main calée contre la poitrine de la jeune femme. D'ailleurs la main en question faisait savoir qu'elle était très bien ou elle était et qu'elle n'avait pas envie de bouger, à moins d'une offre plus intéressante.


Qu'est-il arrivé à la meringue, après tout cela ?

Il l'invitait ainsi à poursuivre l'histoire.
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Eliance
Les deux geôlières de la main russe desserrent leur emprise à mesure que le rire ménudiérien s'estompe. Mais pas de liberté pour autant. Elles la gardent précieusement lovée en leurs seins faits de leurs deux paumes, les phalanges en guise de barrière infranchissable. Sous la caresse de l'autre main russe qui vient effacer les larmes de ses pommettes, la Ménudière prend conscience de la texture fine de la peau qui la recouvre. Pas de rugosité, pas de cale, simplement des mains délicates comme on en fait plus. Des mains larges, fortes, mais fines à la fois, à la douceur de celles d'un enfant.

Le récit se poursuit. Mais cette fois, Eliance ne raconte pas aux araignées. Elle raconte à Elias. À ses yeux perçants. Elle ose se plonger dans les gris pour rapporter la suite de l'histoire de la Meringue. De ce qu'elle a raconté, déjà, elle n'a perçu en lui ni pitié ni indifférence. Une simple compréhension des faits sans jugement aucun. Alors elle continue.


Après, la Meringue a marché, traversé des bourgs et des bourgs. Beaucoup ont tenté de la faire rester, mais elle voulait en savoir plus, découvrir davantage de ce monde d'en bas, marcher plus loin encore. Elle voulait apprendre toujours plus et peu importait les gens qu'elle laissait derrière elle. Elle a appris à rire, à plaisanter, à rêver.

Et pis un jour, elle a croisé un Drac. Je sais pas si ça existe, chez toi, à l'Est... Les Dracs, c'est des sortes de démons qui peuvent être tout aussi bienfaisant que malveillant. Lui, il était comme ça. Tellement gentil, au début. Il a compris son histoire. Il a compris les fissures sur sa coquille. Il s'en est pas moqué, il les a respectées et lui a promis de réparer tout ça, ensemble. Mais le Drac a ce côté sombre qui sommeille en lui. Il peut pas rester sage bien longtemps. La Meringue aussi a compris ça de lui. Ils ont décidé qu'ils feraient avec. Qu'ils se battraient ensemble pour que chacun change.

Se battre, toujours, c'est dur. Y en a qui comprennent pas, pourquoi la Meringue subit ça du Drac. Ils comprennent pas pourquoi elle va pas chercher de la confiture ailleurs. Ils comprennent pas qu'elle mérite pas mieux, avec sa coquille toute fissurée. Et puis ils voient que les côtés sombres du Drac. Ils le savent pas gentil, comme la Meringue.

Encore après, la Meringue a rencontré le Nougat. C'est l'histoire que je t'ai raconté tout à l'heure. Ils sont devenus un peu de la même famille. Toujours là pour l'autre. Et ça, c'est important pour la Meringue.
J'crois que le Nougat aimerait rencontrer le prince de ton histoire.

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Elias_romanov
Le jeune tailleur écouta ce qui ressemblait à la fin de l'histoire. Effectivement, c'était un mariage étrange, et il en conclut que la petite meringue n'était pas vraiment encore tout à fait sortie du grenier.

Elias eut un léger sourire lorsque la journaliste conclut.


Je ne sais pas si le prince n'aurait pas peur de la femme à tête de nougat. Et rien ne dit que le Drac et la jonquille apprécieraient qu'il arrive dans l'histoire.

La meringue en penserait quoi, elle ?

Parce que parfois, on fait des vœux, mais la Baba Yaga ne les réalise pas toujours comme on le voudrait.


Une façon pour le russe de prévenir la jeune femme : "Prends garde à tes souhaits, petite meringue".
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Eliance
C'est à ce moment-là qu'elle pourrait dire que la Jonquille serait ravie de rencontrer aussi le prince. À ce moment qu'elle pourrait balancer que Jonquille et Nougat militent activement pour un divorce en bon et dû forme de la Meringue. À ce moment-là qu'elle pourrait raconter comment ils essaient de la caser avec le premier venu, soit le meilleur ami de Jonquillou, pourtant très très marié. À ce moment qu'elle pourrait dire que dans ces conditions, un prince, même présenté sous forme amicale, serait accueilli comme il se doit... en prince... et même un peu plus. Mais Eliance craint que les choses ne soient allègrement mélangées, que l'interprétation s'égratigne en atteignant les oreilles russes. Alors elle ne dira rien de tout ça.

Le prince serait une mauviette d'avoir peur du Nougat. Elle scalpe, certes, mais touche jamais aux amis d'la Meringue. Et puis, elle est pas méchante, en vrai. Seulement un peu Teigne.
N'est-ce pas d'ailleurs son meilleur surnom ? Un peu beaucoup Teigne. Mais tellement adorable.

Pour Jonquillou, du moment où sa femme est heureuse, il se fout du reste. Et il est tellement radin que n'importe qui amené à lui payer une bière est le bienvenue dans sa ville. Pour le Drac... disons que la Meringue a bien le droit d'avoir des amis. Et qu'il a jamais eu à redire à ça. Même si il aime pas ses amis. Parce qu'il les aime pas, non. Mais elle reste droite. Toujours. À cause de ses fissures. Du coup, il accepte les amis.

La Meringue, elle, aime bien quand des nouveaux personnages s'incrustent dans l'histoire. Du moment où ils sont gentils, bien sûr. Et tu sais, j'ai jamais cru que ta Baba Yaga ait un quelconque pouvoir. En plus, la Meringue ne fait que peu de vœux. C'est trop compliqué, pour elle.


Un nouveau sourire malicieux vient briller au coin de ses lèvres.

Mais l'prince est libre d'être trouillard si y veut.
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Elias_romanov
Le russe manquait un peu se perdre dans les représentations alambiquées d'Eliance. Il était tard, il y avait eu du vin, et il craignait de cauchemarder sur des bonbons géants.

Une femme a tête de nougat qui avait la teigne, ou qui était une teigne ? Enfin si elle avait la teigne, c'était normal d'avoir des problèmes de cheveux... donc de scalp... Peut-être que le nougat se faisait des perruques avec les cheveux de ses ennemis ?

Le tailleur revint à la réalité lorsqu'Eliance lança le traditionnel défi. Le fameux "meme pas cap !". Il plissa les yeux, observant tel un raminagrobis à l'affut sa proie.


Hmmm...

Ainsi Elias opta pour une de ses réponses favorites.

Pourquoi pas ?
Il parait qu'il y a de jolies cheminées en Savoie, de toute façon.

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Eliance
Il la fait rire. Si, si. Elias la fait rire. Encore. Avec son air soucieux, toujours trop sérieux, qui tranche avidement dans le lard avec ses propos légers. Elle le trouve drôle, décalé, imprévisible. Et elle aime bien ses réponses tordues. Elle se prend à l'imiter, un peu. À s'en moquer, beaucoup. Elle réplique d'une voix grave en traînant le « R » plus que de raison, ne laissant aucun doute sur l'objet de l'amusement en cours. Tant pis si le coussin vole. Elle aime jouer.

Hmmmm... on s'débrrrouille.

En prévention, tout de même, les deux mains ménudiériennes sautent sur son visage pour le protéger d'une éventuelle agression coussinale. N'oublions pas que la trouillarde, c'est elle. Et le rire la reprend de plus belle.
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Elias_romanov
Visiblement, tenter de faire peur ou d'impressionner Eliance ne semblait plus fonctionner. Le russe eut un léger sourire, alors qu'elle décidait de se moquer de ses phrases fétiches. Il reprit possession de sa main, au profit d'une technique de défense visant à éviter un nouvel assaut des coussins.

Ce n'est pas gentil de se moquer de mon accent.

Mais il était habitué, depuis le temps, ainsi il ne fut guère vindicatif. Finalement le coussin vint frapper les côtes de la Meringue, laissées sans protection, et dans un assaut bien peu vigoureux. Juste pour la forme.

Quand j'aurai revu ma soeur, je viendrai.

Elias se rallongea sur les coussins après cela, un peu souriant, un peu moqueur aussi.

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Eliance
Eliance est couarde et sans doute trop confiante quant à ses gestes protecteurs. Résultat : une nouvelle agression ! Et des mains qui ne servent à rien à part camoufler une trogne qui éclate de rire. Quand le coussin atteint son flan, le réflexe premier est un recroquevillement du corps. La catastrophe est évitée de peu. Le tailleur aurait pu se manger un genou dans le menton, un pied sur un coude ou allez savoir quoi d'autre. Fort heureusement, rien de tout cela ne se passe et l'homme s'allonge tranquillement à ses côtés, l'air serein. L'air trop serein. Ça n'échappe pas à Eliance qui commence à ruminer vengeance. Une fois, passe encore. Mais deux fois, il faut bien qu'elle réplique. Mais comme toute non combative, elle fera le coup en douce, quand la victime s'y attend le moins. La patience, ça la connaît.

Elle aussi a repris sa position confortable, étendant à nouveau son corps de tout son long. Dans l'agitation, le bas de la robe est remonté encore un peu plus, faisant jurer la chair blanche de ses mollets avec la pénombre environnante. Il parle de sa sœur. Le sujet intéresse grandement Eliance. Elle songe à l'interroger. Non. Elle le fait, d'ailleurs. Mais pas sans arrières-pensées.


Je savais pas que t'avais une sœur. Tu m'as pas dis.
La mine prend une dégaine faussement outrée, alors qu'une main s'est saisi discrètement d'un coin de coussin.
P'tit cachotier...

Et bim ! Un coussin dans ta face de tailleur !
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Elias_romanov
Les histoires tristes semblaient être finies, ce qui n'était pas plus mal. Eliance se rallongea à son tour sur les coussins, et joua les outrées. Le tailleur haussa un sourcil, surpris.

Bien sur que si, je l'ai dit.
Tu n'as donc pas écouté le conte que j'ai raconté ? Elle est en Franche Comté.


Le coussin ne put alors être esquivé, le tailleur avait été un peu trop sûr de lui pour envisager une réplique de la part de la frêle journaliste. Il en fut quitte pour un peu d'orgueil froissé, mais rien dont il ne se remettrait rapidement.

Hmpff !
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Eliance
Ne jamais sous-estimer les faibles. C'est la leçon du jour adressée au tailleur. Eliance est fière. Et elle le montre, lançant un regard victorieux au jeune russe. Un de ces regards qui doit, sans aucun doute, donner envie de lui retourner un nouveau coussin en pleine face. Mais elle garde le sien solidement serré entre ses doigts. Et elle rit. Encore.

Fais pas c'te tête, c'tait juste ma vengeance. On est presque quitte.

Oui, presque. Selon le déroulement de la nuit, elle décidera de sa clémence, ou non, et si deux coups de coussin en valent un seul ou si un en vaut un. C'est pour cette raison que la munition est gardée précieusement. En attendant, elle laisse sa curiosité s'incruster dans la conversation.

Ta sœur, oui.. enfin... T'as pas parlé de Franche-Comté, dans ton conte.
T'as parlé de l'Empire. Et c'était y a plusieurs jours d'jà. À mon bureau. Tu te souviens ?
Elle vit là-bas ? Elle y fait quoi ? Ça fait longtemps que tu l'as pas vu ?


Pour poser toutes ses questions, la Meringue s'est tournée sur le côté, de manière à avoir le tailleur en face d'elle, tout en restant vautrée sur les couvertures. La main non pourvu de munition est venue s'improviser coussin en se calant sous la joue ménudiérienne alors que les genoux se sont repliés un peu pour parfaire la stabilisation du corps.
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Elias_romanov
Au regard victorieux fut répondu celui un peu malicieux du tailleur, qui mine de rien, pouvait cacher son jeu lorsqu'il le souhaitait. Et pour l'instant, elle restait armée.

Presque ?

Néanmoins, il n'envisageait pas de se venger à nouveau pour l'instant, alors qu'Eliance le bombardait de questions. D'une voix trainante, énonçant l'évidence même :

La Franche Comté est en Empire, il me semble.
Et les vrais pays n'existent pas dans les contes, sinon cela n'en serait plus.


Pour lui, Franche-comté, Empire, c'était un peu pareil, même si ce dernier était grand. Elle l'interrogea alors sur les activités de sa soeur :

Je ne sais pas trop. Il y a longtemps que nous ne nous sommes pas vus tous les deux.

J'ai pu mettre de côté ces derniers mois, ainsi je vais faire le voyage.

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Eliance
Hm... Oui, ben oui, mais non...
Tu m'accuses d'pas écouter alors que t'avoues, là, qu'tu me l'as pas dit.
J'peux pas l'inventer. Et puis, j'veux pas dire, mais en Empire, y a pas que la Franche-Comté, hein !


Eliance aime la précision. Eliance est journaliste, un peu, quand même. Elle chérie les choses claires, nettes, précises. Le flou artistique ne va pas à son esprit. Et le Elias, il est flou !

Si tu t'arrêtes en ch'min en Savoie, on te fil'ra des provisions pas chères. Jonquillou est maire et boulanger. J'le f'rais cracher des miches.
Je t'ai dit que j'ai une moitié frère qui a été comte de là où ta sœur vit ?

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Elias_romanov
Elias s'amusa des râleries de la jeune femme, dont la curiosité était piquée au vif par le manque flagrant de détails et la désinformation que le tailleur distillait au gré de leurs conversations.

La Savoie n'est pas vraiment sur ma route.
Ne t'en fais pas pour moi.


Les routes n'étaient parfois pas optimisées pour certains trajets.
La dernière phrase de la jeune femme l'intrigua.


Une moitié de frère ?

Etrange concept.
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