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[RP Fermé] Vienne la nuit, sonne l’heure… (*)

--Angella

[Du Bar … au Salon]

La petite brune avait bien entendu le hargneux, mais ne répondit rien, si non de ce sourire taquin qu’elle n’avait plus peur d’afficher a présent.
—bien monsieur.

Souriant a l’offre du patron, la soubrette fila en cuisine sans demander son reste, impatiente de servir ses dames pour s’offrir ce verre, remplissant d’eau ce qui ressemblait le mieux a une écuelle, elle repensa tout de même a cette phrase étrange.
la note sera de toute façon pour moi ce soir, je le crains
a le voir si distrait, presque nerveux, c’est lui qui semblait avoir besoin d’un verre, et des plus fort.

Angella revint prendre les commandes sur son plateau devenu bien lourd, a deux pas seulement d’Adryan, elle vit la blonde arriver, puis la scène se poursuivre … Angella, faites nous porter la Grappa et les verres … la soubrette hocha la téte, serviable et soumise, comprenant que quelque chose lui échappait, cette femme, il la connaissait, son regard sur elle, sa sècheresse soudaine pour la petite brune, mais plus surprenante, pour Adryan, elle n’était pas juste une connaissance pour le comptable…

Angella chercha le regard du hargneux, savait-il quelque chose ? les deux hommes étaient proches, plus encore.
elle ne dit mot, juste cette légère surprise qui se lisait sur son visage.
A nouveau, elle vida son plateau, remplaçant eau de vie et écuelle, par le grappa et deux verres, puis s’approcha du couple non loin, déposa le contenu sur un guéridon proche de la causeuse, s’inclina et s’éloigna d’eux, avant de récupérer écuelles et eau de vie pour les dame du salon.

—voila pour votre amour.
La soubrette offrit au chien l’écuelle d’eau fraiche, et porta a sa maitresse l’eau de vie tant attendue.

—autre chose pour vous contenter ?

Maltea
Ah ce sourire rêveur qui retournerait n'importe quelle femme normalement constituée... et qui fit naitre un acte totalement inattendu chez la jeune femme, qui soutenant son regard, prit une mine d'une naïveté affolante....

Vous permettez une petite seconde?

Et de tapoter légèrement ses joues, les pinçant délicatement, juste pour y faire naitre une nuance rosée, contrastant avec son teint d'albâtre.

Voilà qui est mieux... maintenant je suis aussi prête que vous à jouer les mijaurées.... oser me faire croire qu'un homme comme vous, se trouble aussi facilement.... j'accepte volontiers ce verre, que je prends pour une tentative de vous faire pardonner ce nouvel affront à mon intelligence.

Sourire amusé mais aussi, il faut bien l'avouer, invitant à bien d'autres choses.... avant de reprendre visage d'une femme qui sait ce qu'elle veut.

Mais oui, en effet l'appel de la grappa est plus tentant que la feuille de vigne et la raison est simple, cette superbe feuille perd totalement de son attrait lorsqu'elle n'est point appliquée sur un corps nu. Maintenant, je ne vous retiens pas, vous pouvez toujours me faire plaisir et détourner mon attention de la grappa, je n'y vois aucun inconvénient pour ma part, que du contraire.... et puis en tant que patron de cet endroit, il est de votre devoir de satisfaire la clientèle non?

Clin d'oeil empli de malice en direction d'Adryan, qu'elle pensait réellement comme étant le grand patron de l'endroit... à tord, bien évidemment, mais ça elle n'allait pas tarder à le comprendre....

Et une voix s'éleva, sèche et autoritaire alors que son poignet était saisi par une main masculine. Le ton et le geste la saisirent alors qu'un frisson lui parcourut l'échine. Son sang se fit bouillonnant, tant par la colère d'être traitée de la sorte, que par le désir qu'un simple de ses contacts réveillait en elle. Un autre ordre fusa et son front se plissa.... son regard s'accrocha à celui d'Adryan, comme un appel muet pour lui venir en aide, parce que là, elle semblait mal embarquée... jamais encore il n'avait réagi de la sorte... pourtant, elle n'avait rien fait ayant pu provoquer cela.... après tout c'était un fait avéré, elle n'était jamais responsable de rien, c'était toujours la faute de quelqu'un d'autre!
Et personne ne bougeait.... ça c'était des plus étrange tout de même... mais le plus étrange, c'est qu'aucun son ne sortait de sa bouche. Elle était comme tétanisée par ce contact, et elle se laissa entrainer quelques pas plus loin, se retrouvant assise, une image venant instantanément s'imposer à elle, celle de leur nuit à Brienne, quand il l'avait maintenue sur ce siège.... l'image fut dissoute par le regard qu'il posa sur elle, par ce visage qui d'habitude ne reflétait qu'un contrôle de lui même, une impassibilité à toute épreuve... et cette voix.... une boule se forma dans sa gorge... assaillie par des émotions diverses et contradictoires, sa nervosité se manifesta par son éternelle mordillement de la lèvre. Alors là il pouvait rêver, jamais plus il ne la toucherait, jamais plus il ne la posséderait, foi de Maltea! Ce temps était révolu, il était parti, comme un voleur, il l'avait narguée dans ses missives, ne se gênant pas pour lui parler de ses amantes, des catins de cet endroit surement, voir n'importe quelle donzelle à peu près bien faite rencontrée au détour d'une ruelle.... il l'avait tout simplement délaissée, et cela, elle ne pouvait le supporter! Oui il allait l'avoir sa façon de penser, il allait regretter amèrement d'être encore de ce monde, voir même d'y être venu à la vie il y avait de cela quelques années!
Et contre toute attente, c'est une voix rauque qui lui répondit....


Baciami....

Alors là, en effet, elle venait vraiment de lui passer un savon digne de ce nom.... embrassez-moi... c'était tout sauf meurtrier comme répartie....
D'un autre côté, c'était peut-être une stratégie à la pointe de la modernité.... ne s'attendant pas à ce genre de réaction de la part de l'Etna, voir de l'assassin Vésuve, il allait être foudroyé sur place.... si ce n'est que le rouge qui s'était emparé de ses joues, et cette fois sans aucun artifice, démontrait qu'elle désirait ce baiser tout autant que lui. Ses émeraudes de glace, quelques minutes encore auparavant, brillaient maintenant d'un éclat soutenu. Toute accaparée par les onyx ainsi que par les lèvres tentatrices de l'amant déserteur, elle ne remarqua même pas la jeune serveuse qui posait les verres et le breuvage tant attendu.... allez elle réussir à le goûter? Là était la question qui devait tenir en haleine tout le monde!

_________________
--Adryan
[Au bar avec Fleur, Alphonse, Angella et Maltéa, puis seul avec Fleur]

Ses sourcils se haussèrent d’amusement, entrainant sans échappatoire possible la commissure de ses lèvres à la rétorque acidulée. Mais lorsque que la blonde le prit pour le patron, le rire de par trop contenu s’échappa, traitre. En plus d’être bien faite de sa personne, la blonde était piquante et sans doute aucun le Castillon aurait poursuivit le jeu, abattant des cartes bien plus mordantes. Mais happé par le regard plein d’ire du comptable, celui-ci ne lui en laissa pas le loisir, enlevant Perséphone. Indubitablement, si Eve avait été présente, cette scène l’aurait accablée encore davantage dans ses croyances démentes.

Et d’amusement, le Castillon bascula dans l’ahurissement. Ainsi donc, c’était une femme, une simple femme qui avait eu ce pouvoir de retourner le flamand de la sorte. Phénomène inconcevable pour l’enivreur incapable de comprendre que de simples affaires de coucheries pouvaient être déstabilisantes, ou même pire, que des sentiments autres qu’une amitié et un profond respect pouvaient se mêler à la danse.

Mais aussitôt la situation plus ou moins comprise, Adryan s’en désintéressa. Cela ne le regardait pas, et par ailleurs le moindre signe d’intérêt envers le comptable aurait été une marque d’estime tacitement refusée.

Peut-être, peut-être aurait-il remarqué le ventre doucement gonflé sous la robe soyeuse, qu’une lueur de compassion se serait glissée dans son regard. Peut-être, peut-être aurait-il pu avoir pitié du brun qui par étourderie, encore, n’avait pas su échapper au bourbier dans lequel il était enlisé. Mais il ne vit rien, et se penchant vers Fleur, lui murmura à l’oreille.

Dis-moi, que lui as-tu servi, petite Empoisonneuse ?
Alphonse_tabouret
[Au salon, avec Maltea]



Le visage d’habitude si facilement indiffèrent de sa Grace venait de prendre une teinte qu’il n’avait que rarement aperçu, semant à sa peau la roseur d’une gêne délicieuse, d’une attente avouée, ravivant à la blancheur ducale, les émotions simples et nourricières d’un paradis lointain, où les pieds nus et enfantins de Maltea foulaient une herbe au parfum méditerranéen.
Il n’y eut pas que l’italienne pour se perdre dans des souvenirs aux fragrances brulantes et entêtantes, ravivant aux tempes comptables des visions qu’il avait choisi de noyer au sel de l’océan, et ce fut sans plus réfléchir que le chat s’agenouilla devant Maltea, fendant l’insignifiant et abyssal gouffre qui les séparait quand sa dextre venait se poser sur le genou voilé , première réponse à la blonde dans le silence qui se brodait autour de l’ordre chantant qu’elle avait donné. Étirant son dos, levant un visage où l’envie la plus silencieuse et la plus délictueuse se lisait jusque dans le moindre trait, à la fois affaibli et fort, jusqu’à confondre le sien, il glissa la senestre dans le cou gracile pour l’incliner, jusqu’à ce que ses lèvres touchent enfin les siennes.

La volonté du félin s’effrita sans plus de défense au moelleux de la bouche voluptueuse, douceur s’étendant au ventre quand toute sa chair bouillonnait de la impatience maitrisée qui avait jalonné l’unique nuit qu’ils avaient partagé. La dextre retrouvant l’instinct possessif de l’intimité partagée avec emphase, de la concordance des sensations, se ficha à la cuisse plus fermement et remonta avec une lenteur savourée jusqu’à effleurer la hanche quand sa senestre emprisonnait la nuque, brulante d’une volonté d’immédiat.
Les lèvres du jeune homme happèrent celles de la blonde, épicées, exigeantes jusqu’à en sentir le gout, enflammant son baiser d’une irrépressible ardeur qui contamina les souvenirs égrenés au fil des derniers mois, incapable, quelques instants de se souvenir de pourquoi, ou bien de comment. Toujours à genoux, le chat resserra son étreinte jusqu’à ce qu’enfin les corps se frôlent, la chair du félin agonisant d’une joie cruelle lorsque le ventre doucement rond de la maitresse rencontra le sien. Noyant à la bouche radieuse la frustration de longues semaines de rage et de rancune, se sachant au fond, définitivement contaminé par cette colère qui ne venait que de lui, de son égo blessé, de cette virilité dont il n’avait jamais eu à faire cas pour s’imposer, ou si peu que c’en était dérisoire, Alphonse attarda son attention jusqu’à ce que les prémices de la satiété n’émergent et se fassent remplacer par le besoin de mots, rares, mais précieux :

-Je suis heureux de vous trouver en bonne santé, chuchota-t-il à ses lèvres sans encore ouvrir les yeux, se laissant emmener par le parfum subtil, par le bruit à peine perceptible de cette gorge vibrante à portée de doigts, ne cédant à dévoiler ses onyx que quelques instants plus tard, demandant dans un sourire pale qui s’étirait, fautif évidemment, coupable sans le moindre doute, mais étrangement repu de la tenir enfin à ses mains, sans la moindre once d’excuse dans le dessein de ses lèvres, mais sincère, ému: Qu'êtes vous venue faire dans un tel lieu, Votre Grâce ?
_________________
Maltea
« Un baiser, c'est quelque chose de plus que le premier contact charnel de deux corps : 
C'est l'exhalation de deux âmes, c'est le fruit défendu, c'est un tison ardent qui enflamme. »

O. wilde


[Et pour s'enflammer le tison ardent, il s'enflamme....]

C'était étrange comme tout pouvait se répéter entre deux êtres. Une paume caressante l'attirant à ses lèvres alors qu'une main se glissait sur sa cuisse avant de ceindre sa taille, poussant inexorablement leurs corps respectifs à se frôler, à se toucher, pendant que les doigts ducaux s'insinuaient dans la sombre chevelure alors que les lèvres gourmandes s'étaient trouvées, et se lançaient dans un ballet passionné entrainant la jeune duchesse quelques mois en arrière, dans l'escalier de la tour menant aux créneaux du castel de Reims. C'est dans ce lieu froid et sombre que la passion avait eu raison des jeunes gens, alors qu'ils se préparaient à mourir dans les combats qui devaient avoir lieu dans la plaine champenoise, ils n'avaient pu que succomber à ce premier baiser qui pour eux, serait surement le dernier. Mais la vie en avait décidé autrement, et tous deux s'en étaient sortis indemnes, la régente avait su protéger le castel, les brigands s'en étaient allés, mais tout avait changé.... la faim latente s'était réveillée bien plus affamée qu'elle ne l'avait été jusqu'à présent, plongeant la duchesse dans un jeu de cache-cache, tu me suis, je te fuis, je ne peux pas même si j'en crève d'envie... et une nuit... la tentation fut plus forte que la raison, s'est dans les bras d'Alphonse qu'elle reprit vie, qu'elle s'abandonna, libérant sa nature profonde, sa soif de passion et de fougue faisant d'elle une adultère, pour ne pas changer. Mais le pire resta à venir.... son ego piétiné par un départ aussi brusque qu'incompréhensible de son garde fut déjà difficile à avaler, mais l'annonce de sa grossesse fut le coup de massue. Elle qui n'avait encore jamais culpabilisé gouttait à ce sentiment à l'amertume plus que prononcée... et ce venin qui courait dans ses veines, elle le distillait à d'autres, les tenant pour responsables de cette situation. Son époux, Alphonse, les deux hommes à abattre... Et elle était venue en ce lieu.... peut-être n'aurait elle pas du. Alors que le but était de le croiser, de lui faire avaler sa morve et regretter son départ, la seule chose qu'elle arrivait à faire au final, c'était de succomber de nouveau. Le pire était que comme lors de la nuit fatidique, elle s'en fichait, oubliant de nouveau qui elle était censé être. Non, tout ce qui lui importait c'était sa bouche, le contact de ses mains sur son corps, sa façon de la dominer.... Néanmoins, elle se raidit imperceptiblement lorsque la légère rondeur de son ventre fut en contact avec Alphonse.... elle n'était pas prête à l'accepter, ça non. Son corps qui changeait, sa taille qui allait s'alourdir, son ventre s'arrondir.... c'était des choses qu'elle avait toujours eu beaucoup de mal à supporter, difficile pour elle de savoir que dans quelques mois à peine, elle ressemblerait à une matrone sans plus aucun charme alors que son corps était pour elle, son bien le plus précieux.... futilité quand tu nous tiens....

C'est le souffle coupé, le coeur cognant fortement et encore sous l'emprise du baiser qu'il lui souffla quelques mots.... en bonne santé, certes elle l'était mais pour encore combien de temps au vu des situations périlleuses dans lesquelles elle se mettait afin de perdre la conséquence de ses actes? Si seulement elle savait de qui était l'enfant, les choses seraient bien plus simples pour elle, enfin pas totalement, mais ce serait déjà une avancée.
Ses doigts glissèrent lentement sur la joue masculine avant que Maltea n'interrompe son geste.... Que faisait elle en ce lieu.... oh la question qu'il ne fallait pas poser... que devait elle faire? La lui faire oublier en ceignant ses lèvres une fois encore, et en tentant de l'entrainer par quelques caresses subtiles dans une autre réalité que celle-ci? Une autre option s'offrait à elle.... pure bravade maltesque.


J'avais envie d'un mâle et j'avais ouïe parler de cet endroit, j'ai voulu satisfaire ma curiosité....

Petit haussement d'épaules avant de reprendre sur un ton désarmant de franchise, comme elle savait si bien le faire....

En fait pour dire toute la vérité, j'étais plutôt venue afin de vérifier une information, ce n'est qu'après que j'ai décidé de joindre l'utile à l'agréable et surtout récupérer ainsi mon orgueil brisé, mais je pense que ce ne sera pas encore pour cette fois....

D'un geste elle saisit un verre et le porta à ses lèvres, laissant l'alcool glisser dans sa bouche et réchauffer son être - enfin- juste une petite gorgée pour se lancer, rivant son regard au sien....

Pourquoi m'avez-vous fui?

Cinq misérables mots au gout distinct d'une colère contenue mais aussi d'une certaine tristesse nuancée résultante d'un fiasco annoncé avant même que tout n'aie commencé. Cinq petits mots sonnant l'heure de vérité, des comptes soldés, d'un orgueil retrouvé... ou pas.... car elle est là tapie dans l'ombre, attendant de nouveau son heure, prête à distiller de nouveau en eux, un peu de sa folie destructrice. Oui la passion est toujours là, détruisant toute raison afin de goûter de nouveau au fruit défendu.
_________________
Pacome



Injonction du regard perçue, le courtisan eut pour le vide un haussement de sourcils amusé dont il savait trop comme il aurait produit d'agacements sur le comptable. Laissant donc la belle Maltea à sa nouvelle aventure, il eut pour elle un dernier regard comme on en adresse aux beaux souvenirs avant de détourner un visage tout jovial d'une élégante cordialité pour renouer son attention sur les deux femmes restées présentes au salon. Puis comme Trystan se faisait le compagnon de plaisance de la dame en attente du jour de la délivrance, il s'approcha avec un plaisir visible de la plus originale des clientes de l'Aphrodite.

Dame ! Si j'en juge par les mille feux dont vous brillez parmi nous, il me faut impérativement veiller que l'écrin de l'Aphrodite soit entièrement de votre goût. êtes-vous bien parfaitement installée ?
Nous avons peu l'usage de recevoir des invités de votre... distinction. Votre présence si uniquement éblouissante est d'une trop grande rareté pour que votre personne ne se révèle pas chère et précieuse. j'en suis déjà friand.
Je suis Pacôme, si vous ne l'aviez encore entendu, et comme j'observe que la seule partie de vous qui ne soit pas caparaçonnée est votre visage dont vous nous faites l'honneur et le plaisir d'en abandonner la beauté à notre regard, j'en déduis que vous n'êtes pas hostile au plaisir d'une causerie.


Il marqua un temps après sa tirade pour préciser à vois plus basse, un sourire taquin aux lèvres :

Et pour plaisir de ma compagnie, comme je vois que vous avez l'amour des chiens, je puis vous assurez pouvoir être moi même très cabot.
Alphonse_tabouret
J'avais envie d'un mâle et j'avais ouïe parler de cet endroit, j'ai voulu satisfaire ma curiosité....
Un amusement étira imperceptiblement ses lèvres car dans ce mensonge il y avait de la vérité. S’il ne doutait pas une seconde des charmes évidents de l’italienne, des besoins de ce corps parfaitement dessiné et trop souvent délaissé par les mains pourtant légitimes de son mari, s’il la savait libre d’aimer selon ses volontés, il se doutait également qu’il y avait bien des bordels qui s’étaient étalés à ses choix entre son domaine et son appartement parisien
En fait pour dire toute la vérité, j'étais plutôt venue afin de vérifier une information, ce n'est qu'après que j'ai décidé de joindre l'utile à l'agréable et surtout récupérer ainsi mon orgueil brisé, mais je pense que ce ne sera pas encore pour cette fois....

Il aurait fallu être sot pour ne pas comprendre ce que la petite déesse à cheval égrenait au travers de ses mots. La présence en ces murs, le regard le battant froid, cette façon de l’ignorer quand il la savait assez sanguine pour venir régler ses comptes sous le nez des badauds si l’envie lui prenait… tant de précautions pour lui… Les lèvres irrésistibles se parèrent un instant du brillant de la grappa avant qu’à leur tour, elles ne s’entrouvrent pour poser la question fatale :
Pourquoi m'avez-vous fui?

Accroché au regard de l’italienne, il laissa le silence les envelopper quelques instants, les mois passés revenant lui labourer les tempes par le flot ininterrompu de drames que le hasard avait choisi de lui offrir coup sur coup, sans se rendre compte qu’à trop donner, on finit par écœurer le plus pur de ses fidèles. La mort de Quentin avait fait le plus gros en n’épargnant plus rien en lui et sans la moindre compassion, il avait été enchainé dans la foulée à l’Aphrodite, endeuillé affligé obligé de supporter quotidiennement tout ce qui avait attrait à cet avant dont l’absolu avait guidé chaque pas depuis ses quatorze ans.
Et puis l’humiliation cuisante de la réalité en sortant de la couche de Maltea…

-Ce n’est pas vous que j’ai fui, commença-t-il en baissant la tête un instant, accablé par le devoir de s’exprimer lui qui n’aimait rien dire et laisser à ses gestes le soin de faire comprendre l’essentiel de ses pensées… Du moins… pas que vous… Il prit une inspiration avant de relever le nez vers elle, désignant d’une main le salon autour d’eux, choisissant de poser les bases avant de devoir s’enfoncer plus avant dans une vérité qu’il peinant à s’avouer, puérile, ridicule mais si fermement ancrée en lui désormais. Vous voyez ceci, votre Grâce ?... C’est à moi. Les mots lui brulèrent la gorge par leur véracité, et lièrent à la prunelle l’éclat de l’amertume à celui de la capitulation. Si préfère le titre de comptable au vu de la fonction que j’y exerce, je n’en suis pas moins l’unique héritier, et de ce fait, responsable de ces murs. C’est une des raisons qui a justifié mon départ de vos terres. La moindre, je vous l’accorde, mais je vous supplie de ne pas la croire insignifiante pour autant. J’avais un respect infini pour l’homme qui m’a fait ce cadeau empoisonné…
Inutile de développer plus, les amours mortes resteraient au caveau, unique privilégié de ce fantôme encore errant parfois entre les chambres de l‘Aphrodite. Qu’importait ce que percevait Maltea de cette relation et qu’elle en ait une vision faussée en imaginant un lien paternaliste ou autre entre les deux parties, le principal était qu’elle comprenne qu’il lui avait été impossible de ne pas se soumettre à cette obligation
Quant à vous… Ses deux mains, sages, étaient revenues sur les genoux de la blonde, le pouce s’agitant lentement d’une arabesque inconsciente sur l’arrondi, et ancrant les onyx aux jades, poursuivit, sincère, sur le ton d’une confidence à mi-voix… Vous avez réveillé en moi une colère que je n’imaginais pas, Maltea… Quel avenir avais-je en restant prés de vous à Brienne ? Le droit de vous croiser au hasard de mes tours de gardes, espérant que vous auriez besoin de moi pour vous rendre quelque part ? Attendre patiemment un moment volé au bon loisir d’un époux absent ou d’un quartier libre accordé par mon quartier maitre ? La fatigue vint étreindre son sourire quand il poursuivait : Vous m’avez appris que je n’étais pas homme à me contenter de ça… Cette nuit que nous avons passée ensemble… Son regard se voila un instant d’une lascivité affamée, irradiant d'un désir intact quand le parfum de la blonde l'embaumait tout entier, suave, fleurie, unique… je veux la revivre sans avoir à me cacher dans un coin d’escalier en espérant ne pas être en retard à la relève de la garde… Je veux pouvoir marcher à coté de vous comme n’importe quel gentilhomme et pas deux pas derrière comme n’importe quel laquais… Dix-sept années d’esclavage vinrent s’échouer à son âme tout entière, faisant grogner le fauve dans son ventre, aiguisant une seconde une pulsion mauvaise en lui. Je ne veux pas être à vous votre Grâce… je veux être avec vous… lui expliqua-t-il quand ses doigts se crispaient doucement sur le tissu de la robe. Il n’était point question d’une exclusivité imbécile, Maltea le connaissait trop bien pour ça, mais de cette envie de se sentir d’égal à égal, d’être fier de ce que l’on est pour rendre l’autre tout aussi digne . Comprenez-vous ? Son sourire se redessina, porté par un espoir qu’il nourrissait, patient, comme toujours, habitué aux longues journées de disette à attendre son dû.
Comprenez-vous que je veuille devenir homme et ne pas être chien, pour vous ?...
_________________
Maltea
Son regard, dans un premier temps, se fit incrédule sous le poids des aveux et se détacha des onyx, embrassant le décor qui l'entourait. La vérité venait d'asséner son poing implacable sur le cour de sa vie. Bien sur, elle avait toujours ressenti la zone d'ombre de son amant mais de là à l'imaginer vulgaire maqueriau, tenancier d'un lupanar, certes luxueux mais bordel tout de même.... homme devant aujourd'hui être assimilé à la fange de sa jeunesse, ces hommes rencontrés au cour de ses errances avec sa « tutrice » qui avait fait de la vente de son corps, son quotidien.... leurs regards connaisseurs qui se posaient sur la gamine dont le corps s'épanouissait au fil du temps et bien entendu la difficulté croissante pour Simonetta de protéger Maltea de tout cela. Sa mâchoire se crispa imperceptiblement, c'était cette vie faite de râles et de gémissements, de détachement face au client, mais aussi de sang, qui avait eu raison de sa tutrice et qui avait fait de Maltea ce qu'elle était aujourd'hui. Simonetta n'avait pu la préserver de tout, et tentez donc d'empêcher une gamine espiègle et vive, bourrée de curiosité de mettre son nez dans des affaires ne la regardant pas.... elle avait vu, compris, bien plus tôt qu'elle ne l'aurait du et c'était jurée ne jamais devenir un jouet dans les mains d'un homme et bien au contraire, de les asservir, les mener par le bout du nez pour ne pas dire autre chose. Et le moyen de se jouer d'eux devint une évidence... son corps. Des courbes affriolantes, un visage bien fait, tout pour rendre fou un homme. Elle n'en oublia pas pour autant l'esprit et aiguisa sa langue, arme tout aussi tranchante que tous les poignards du monde. Mais parfois les promesses étaient oubliées, la faute à cette infime partie d'elle même qui n'était pas morte au contact de la dure réalité de la vie. Cette partie d'elle qui la rendait parfois vulnérable et qu'elle cachait du mieux qu'elle le pouvait, cette partie qu'elle aurait voulu enterrer à tout jamais et qui se réveillait un peu trop souvent à son gout ces derniers temps. Autant elle se serait levée afin de fuir ce genre d'homme, elle resta là, ne bougeant pas d'un poil, et écouta tout ce qu'il avait à dire. Inspirant profondément, elle chassa la pensée vénéneuse s'imposant à elle, pourquoi un cadeau aussi empoissonné à ses dires, avait au final été accepté? Le respect ne faisait pas tout, et on ne pouvait pas dire que cette fonction lui correspondait. Elle avait la nette impression de ne pas tout comprendre, de tout cerner hormis peut-être.... son regard assombrit glissa sur le compagnon d'Abeline et réprimant une bouffée de dégout à cette simple évocation, la chassa aussitôt, non c'était impossible, pas lui, elle aurait remarqué dans son comportement si une chose de genre faisait partie de lui.... et puis il n'avait pas failli donc... non, encore une idée tordue comme d'habitude, oui voilà, elle se faisait encore toute une histoire de rien.... mais le mal était fait et la gangrène s'était installée de façon insidieuse. Elle passa néanmoins à la suite du récit, suite l'intéressant particulièrement puisque la concernant elle.... son regard happé par Alphonse alors qu'il établissait un contact charnel en caressant des pouces ses genoux, comme pour adoucir les paroles précédentes ou anticiper celles qui allaient suivre. Et il avait eu raison... un coup de poignard s'enfonça en son ventre... non pour ses états d'âme mais bien parce qu'elle venait de se rendre compte du fossé qui les séparait, fossé encore plus grand que son humble condition dont elle se contrefichait ou encore de ses affaires qui pourtant avait placé l'homme quelques crans dessous d'où il se trouvait auparavant dans l'estime de la jeune femme. Non ce gouffre sans fond était leur façon diamétralement opposée de voir les choses, mais aussi le fait qu'elle ne marchait jamais aux côtés des hommes partageant sa vie, qu'il n'y avait jamais eu de relation d'égal à égal, hormis avec Richard... Non son but était autre, posséder, régner en maîtresse absolue sur le coeur des hommes et ce, même si les sentiments étaient souvent loin d'être réciproques, mais c'était cela sa façon d'aimer, une façon égoïste, égocentrique certes, mais une façon d'aimer tout de même, une façon de s'aimer soi même surtout, séquelle des griefs d'une enfance malheureuse même si matériellement, elle n'avait jamais manqué de rien chez ses parents si ce n'est d'amour, d'affection et de compréhension. Oui contrairement à lui, son besoin était de se sentir la seule et unique, d'avoir l'exclusivité des sentiments, de la passion. Contrairement à lui le feu de l'interdit la poussait toujours plus loin dans sa quête de l'assouvissement et du danger, ce qu'elle aimait c'était de narguer la grande faucheuse... et cela n'avait jamais été aussi vrai que depuis le trépas de Richard en ses bras. Si Alphonse lui avait pris dans sa fuite une partie de son orgueil, Richard lui, avait emporté avec lui un bien des plus précieux, son étincelle de vie.... et puis elle venait de le récupérer cet orgueil tant chéri.... grâce aux aveux de son amant. Ce n'était pas elle qu'il avait fui, ni son savoir faire, non c'était lui et sa misérable condition, son rêve d'être son égal.... et quel rêve... une chimère pouvant paraitre idyllique alors que la réalité était toute autre. Elle était certaine que si leurs deux existences étaient comparées, il remporterait haut la main les périodes de bonheur alors qu'elle.... elle pouvait les compter sur les doigts d'une main et encore. Plus le temps passait, plus elle s'assombrissait. Et il voulait être son égal? Avec les sacrifices que cela représentaient, la lutte perpétuelle... ce qui l'avait attirée était justement cette partie de lumière qu'il dégageait, qu'en serait il plus tard lorsqu'il ne serait plus que noirceur, lorsqu'il lui renverrait sa propre image quand elle sonderait ses iris presque noires? Elle connaissait déjà la réponse pour l'avoir vécu, sombrant à l'époque dans une folie destructrice, se noyant dans l'abysse insondable représenté par cet amant d'un temps passé. Une relation où seul le désir de soumettre l'autre, de le dominer, les poussaient tout deux à des actes cruels. Cruelle, elle l'était encore et le resterait surement à jamais.... mais cela, il ne le savait pas, n'ayant au final, jamais cherché à la connaitre, ayant juste voulu goûter à l'ivresse d'une condition n'étant pas sienne..... du moins c'est ce qu'elle pensait en écoutant ses mots, à tord ou à raison? Peu lui importait, une fois son idée faite!
Par contre, elle partageait bien une chose avec lui.... c'était ce désir charnel que son regard avait reflété alors qu'il abordait leur nuit. Elle pouvait tout nier, sa nature profonde, la raison qui la poussait à certaines actions, mais surement pas l'attraction sexuelle qu'il provoquait en elle... et c'est en réponse à celle-ci qu'elle décida de faire abstraction de certaines choses et qu'elle laissa s'installer sur ses lèvres, un sourire serein... après tout s'il n'y avait que ça pour obtenir ce qu'elle désirait, pourquoi pas.... Mais un chien restait un chien, c'était un fait immuable et la vie le lui apprendrait bien assez tôt, ce n'était pas son rôle que de briser ses convictions... Non, le sien était de conserver l'objet de ses convoitises, c'est à dire lui et s'il fallait user des leurres habituels, alors qu'il en soit ainsi..... c'est d'une voix tendre et compréhensive qu'elle prit la parole.


Je comprends parfaitement, tant pour la première partie de l'explication que pour la seconde. Si c'est votre désir, alors faites, mais ne me délaissez plus, j'en mourrais.... surtout que vous faites tout cela pour moi....

Sa voix se brisa légèrement sur les derniers mots alors qu'elle pensait tout le contraire.... s'il se mettait cette pression, c'était avant tout pour son ego de mâle oui! Posant sa main sur la sienne, elle la lui saisit et la posa délicatement sur son ventre....

Et peut-être aussi pour votre enfant... notre enfant....

Alors là c'était culotté, mais à la guerre comme à la guerre, et puis il n'était pas au courant que ce qui lui importait le plus en dehors de posséder son corps et son âme entre ses mains, c'était de se débarrasser de cette vie qui la phagocytait de l'intérieur.... mais si ça pouvait l'aider à assoir son dessein.... il ne serait pas bien compliqué de lui faire croire que l'enfant était de lui s'il était de Cedmisc et inversement.

Un nouveau sourire égaya son visage alors que dans ses émeraudes luisaient une lueur fugitive. Sa Garce dans toute sa splendeur, ceux qui l'avaient affublé de ce surnom pensant la vexer ne s'étaient pas trompés... Garce elle était, garce elle resterait!

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