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[RP ouvert] Itinéraire d'une famille éclatée...

Valois
Valois regardait la scène qui se jouait devant lui quelque peu déconcerté. Pattricia se montrait avenante, contrastant d'avec son époux qui semblait plus proche de lui faire gouter le fer de sa hache. Pour couronner le tout la louve trouva bon d'intervenir dans la conversation. Chacun voulait en savoir plus, mais s'il voulait lui aussi en apprendre davantage, il lui fallait déjà commencer par raconter ce qu'il savait.

Dame, damoiselle... hum... messire, peut être devriez-vous vous installer. Je vous dirai tout ce que je sais, je répondrai à toutes vos questions mais ça risque d'être un peu long.

Valois hésitait, par où devrait-il commencer. Il n'était même pas certain que la version de son histoire soit vrai. En tout cas, avec les éléments en sa possession, il y avait suffisamment de concordance pour que celle-ci soit proche de la vérité.

N'hésitez pas à m'interrompre s'il vous semble que je vais un peu vite sur certains points, il se peu que pour moi, ce qui n'apparait être qu'un détail, peut vous paraitre un point important.

Raclement de gorge.

Je suis né au mois de décembre de l'an de grâce mil quatre cent quarante deux. S'il y a bien une chose dont je peux être sûr, c'est bien ma date de naissance, mon père était assez procédurier pour avoir noté ce détail là. J'ai longtemps cru être né en Champagne, d'où était originaire ma famille paternelle. Quoi qu'il en soit, peu de temps après ma naissance, mon père me confia à un couple de paysan, ceux là même qui tenait ses quelques arpents de terre en affermage. Je n'ai jamais connu ma mère, celle-ci serait morte en me mettant au monde. D'ailleurs j'ai toujours pensé que c'était la raison qui avait poussé mon père à m'abandonner, il m'en voulait certainement... En fait, une amie qui m'est chère, m'a fait comprendre pourquoi il avait dû se résoudre à me laisser, mais là n'est pas la question.

Valois allait et venait tout en racontant son histoire, sa voix fluctuant selon les épisodes de sa vie.

J'ai grandi sans n'avoir jamais manqué de rien, même lorsque les récoltes n'étaient pas très bonnes, aidant autant que je le pouvais à la ferme. Puis vint un jour, je ne saurais dire quand exactement, mais c'était un dimanche après l'office. Il était là, attendant notre retour de l'église, celui que je connaitrai comme étant Maitre Rodrick. Il revint ensuite régulièrement pour me faire la leçon. Je me souviens que pour ma dixième année, il m'avait offert un énorme recueil de texte, que nous avons ensuite étudié durant les années qui suivirent. Par trois fois, il refit de même.

Valois souriait en y pensant, se revoyant posant la main pour la première fois sur l'épaisse couverture de cuir de cet immense livre.

En fait, à l'âge de quinze ans, je connaissais l'intégralité du Codex de Champagne, pour l'avoir étudié du premier jusqu'au dernier article. C'est aussi à ce moment là que j'appris que celui qui fut mon précepteur, était en fait mon père. Qu'avait-il fait durant toutes ses années, je ne saurais le dire, j'imagine qu'il a fait ce qu'il a toujours fait de mieux ; offrir ses services à un seigneur ou un riche bourgeois. Il a beaucoup voyagé, se faisant payer contre ses enseignements. C'est ainsi qu'il ira jusqu'en Flandres, entrant au service de la famille de Miras, mais je vais y venir.
Ce fut à ce moment là que je partis de la ferme, pour aller m'installer et vivre ma vie dans le sud de la Champagne, loin de la capitale et de mon géniteur. Mais avec les connaissances et contacts qu'il avait, il finit par me retrouver. Quand je le revis, il était au crépuscule de sa vie, affaibli par la maladie.

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Pattricia
Elle faisait de son mieux pour que Valois ne parte pas en courant de cette maison de dingues, elle restait souriante, d'apparence calme, mais elle évitait de regarder qui que ce soit dans les yeux tellement ses jades étaient devenus froids comme la glace en hiver. Dans ce monde patriarcal, garder son libre arbitre et maintenir ses droits étaient toujours plus difficile pour une femme, surtout si en plus votre époux se croyait certains droits archaïques sur vous en raison du blabla d'un Évêque lors de votre mariage. Mais les enfants La Canéda n'avaient pas survécu à une des pires tragédies qui soient pour devenir des lavettes effrayés au son d'une grosse voix oursonesque. Même si de cette fratrie, il ne restait plus qu'un des jumeaux, le Très Haut savait où d'ailleurs, et Héléna qui se consumait de devoir être obligée de vivre.

Mais il y avait la tribu, et la tribu à l'origine n'était formée que des La Canéda et de la maisonnée des Mûres. C'était ensuite greffés quelques proches, très rares et enfin l'ours et le reste de la progéniture du couple, soit Plume et la petite Jade. Évidemment, le rêve de réunir toute la progéniture La Canédienne sous le même toit était encore très encré dans le cœur de la rousse et jamais elle ne renoncerait. En attendant, tout le poids de ce vécu donnait sa force à cette femme parfois au bord de la folie et son époux pouvait bien faire ce qu'il voulait, elle ne cèderait que dans la mort.

Cependant, nous n'en sommes pas là, et c'est Plume une fois de plus qui va sauver l'ambiance devenue un peu trop électrique. Quand elle intervient, les jades ne peuvent s'empêcher de briller de fierté en observant la brune en pleine représentation, la jeune peste échouée à Sarlat était devenu un jeune fauve souvent plus mûre que ses parents adoptifs. La vindicative commence par sourire et finit par éclater d'un rire franc. L'ours en aurait pour son grade plus tard -et réciproquement-, l'instant était aux souvenirs et aux confidences. Elle obtempère du chef et continue sur sa lancée, s'installant dans le sofa aux côtés de Valois, se contentant de murmurer.


Nous vous écoutons.

Alors que le jeune homme narre son enfant, Patt ne peut s'empêcher de relire en diagonal les lignes tracées il y a fort longtemps par sa mère sur le parchemin qu'elle tient à la main. Quand il fait une pause, les sourcils de la rousse se froncent.

Je ne comprends pas le lien entre ma mère et votre père. Cette Adelide de la lettre est votre mère n'est-ce pas ? Si je lis bien, elle était mariée à un Louis non ?

Elle avait besoin de comprendre quel était le rôle de Maria dans cette histoire, amie ? sœur ? cousine ?
Valois se disait de la famille donc l'amie devait être exclue à priori...

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Argawaen
Sa fille venait d'intervenir afin de calmer un peu le jeu entre le couple, et ainsi ne pas trop effrayer le jeune Valois. Le vétéran attrapa un tabouret et posa son séant dessus. L'homme s'appuya sur sa hache et écoutait attentivement le récit du jeune homme.
Il parlait de son enfance, tout ça tout ça, mais en aucun cas il mentionnait le nom de Louis et de l'autre personne dont il avait oublié le nom.
Le vieil homme ne put s'empêcher de lâcher une pique afin de mettre un peu de pression...


Les incohérences commencent...

Le Dehuit de Malemort se redressait légèrement et du bout de son index s'amusait à le faire glisser le long de la lame. Il sourire légèrement sadique apparut sur son visage. Reprenant son sérieux quelques secondes plus tard il se tût de nouveau. Attendant avec grande impatience la suite de la conversation. Il s'imaginait déjà pendre l'homme par les pieds et l'ouvrir en deux comme un animal... Du moins dans le cas où il n'était qu'un imposteur... Le vétéran espérait malgré tout grandement de cette petite réunion à huit clos. Cela lui rappelait le bon vieux temps lorsqu'il avait eu son entrevue avec feue sa tante Nebisa.
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Valois
Ma dame, je crois que vous allez vite comprendre ce que je n'ai su que bien des années plus tard.

Il fut nullement surpris par la remarque d'Argawaen. Lui même n'avait pas sauté de joie quand il s'était découvert un frère, du moins à moitié, n'ayant qu'un lien de sang maternel.

Adelide est en effet ma mère, mais je ne l'ai compris que très récemment.
J'ai passé la dernière année de la vie de mon père à ses côté, la maladie faisant son lent et long travail, avant de le terrasser. C'est ainsi que j'ai découvert qui était mon père. Suite a une brouille familiale, il a commencé à voyager de part le Royaume, allant même jusqu'en Provence, louant ses services, comme secrétaire, précepteur. C'était un homme fort instruit, mais très secret. La seule fois où j'ai essayé d'aborder le sujet de ma mère, il s'est emporté. La seule choses que je finirai par lui arracher, avec insistance, son prénom ; Adèle avait-il fini par lâcher, mais cela ne m'avait pas convaincu. Lorsqu'il partit rejoindre notre Seigneur, je me retrouvais en possession d'un petit pécule, quelques terres à cultiver ainsi que sa demeure à Reims.


Valois marqua une courte pause, arrivant à une période de sa vie fort douloureuse.

Je suis allé à Reims pour la première fois lorsque je fus nommé chancelier de Champagne. L'appartement dont j'avais hérité, était empli de codex, livres, traités et manuscrits en tout genre. Mais suite à ça, je suis aussi devenu conseiller ducal, pris par mes fonctions, je n'avais pas le temps de faire le tri dans les affaires de mon père. Le mandat suivant, j'étais juge de Champagne, lorsque feue sa majesté Eusaias le fol envoya ses armées pour mater notre conseil qui refusait de se plier à sa volonté. Je fus le seul conseiller, présent cette nuit là, à en sortir indemne. Suite à cela j'ai quitté la Champagne et après quelques temps, je finis par m'installer en Flandres, en compagnie de celle qui deviendra notre archevêque.

Tout vient à point à qui sait attendre. Leur questionnement allait certainement trouver réponse dans ce qui suivrait.

Notre archevêque était elle aussi originaire de Champagne. Lorsqu'il lui fallut y retourner pour récupérer ses affaires suite à sa nomination en Flandres, je fis de même et rapportais dans ma propriété de Dunkerque plusieurs malles contenant les affaires de mon père. Un jour que j'étais décidé à faire du rangement dans tout ce fatras, j'ai découvert cette lettre adressée à mon père.
C'est au cours d'une discussion en taverne avec des amis que Wayllander, de Miras de son nom, m'apprit qu'enfant il avait connu un maitre Rodrick, qui fut son précepteur durant deux ans. Sa mère était Adelide Harrewijn et son père Louis de Miras, il avait aussi souvenir d'une tante qui se serait appelée Maria. Il savait juste que sa mère est elle devait être proche au point de s'écrire assez souvent.
Durant l'année de ma naissance, son père voyageait de plus en plus pour affaire, Rodrick s'occupait de son instruction et sa mère attendait un heureux évènement. La seule chose qu'il a pu me dire, l'enfant serait mort né, du moins il semblerait que c'est ce qu'on a voulu faire croire, plus ou moins le jour de ma naissance, ça il n'a pu me le confirmer, il était très jeune à cette époque, et sans prévenir, Rodrick serait parti du jour au lendemain, sans plus jamais donner de nouvelles.


Valois se tut un instant avant de conclure.

Voila en gros toute mon histoire et depuis je cherche des réponses.
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Pattricia
Ses doigts se crispent légèrement sur le bras de Valois au fur et à mesure de sa narration. Elle comprend qu'il est un illégitime de la branche Harrewijn, que son père l'a reconnu certes, mais ne lui a jamais conté son histoire. La rousse grimace, pour sa part elle n'avait jamais rien caché de leur naissance aux triplés. A ses yeux, rien n'était pire que les secrets de naissance.

Les collations arrivent enfin, le temps que Valois reprenne son souffle entre son départ de Champagne et son retour, elle lui fait servir un verre de Coteau de La Force et boit une gorgée de son propre vin. C'est la suite qui lui fait écarquiller les jades de surprise.


Vous êtes donc mon cousin mais n'êtes pas le seul c'est ça ? Nous avons un autre cousin qui se nomme Wayllander de Miras ?!
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Valois
Valois en avait terminé avec son histoire, préférant passer sur les détails qui n'apporteraient pas plus de renseignements sur leur éventuel lien de sang. Il était las, éreinté par son voyage, fatigué par tous ces souvenirs et secrets de famille. Se saisissant du verre qu'elle lui avait fait servir, il se laissa aller dans le fauteuil. Maintenant qu'il avait raconté ce qu'il savait, il espérait qu'il pourrait en apprendre plus.

Dame, hélas si je suis seul. Wayllander m'a appris récemment qu'en fait il avait été adopté, très jeune, par Louis et Adelide. C'est quelqu'un de bien, il sera toujours comme un frère pour moi.

Prenant le temps de boire un peu, il porta une main à son front, comme pris de vertige. Lui qui pourtant était habitué aux tavernes flamandes, se verrait vaincu par un seul verre de vin. L'instant était trop important pour avoir l'esprit embrouillé, il reposa donc son verre.

Dame, Maria est donc bien votre mère ? N'a-t-elle jamais rien dit ou laisser entendre sur sa sœur, ou même une histoire de famille ? N'importe quoi qui aurait pu faire penser à l'existence de... à mon existence ?

Les questions se faisaient pressantes ; une lueur d'espoir brillait dans ses yeux.
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Pattricia
Un léger rictus de déception d'apprendre qu'en fait l'autre cousin ne l'était pas vraiment mais la mine fatiguée de Valois l'empêche d'aller plus avant dans son questionnement. C'est lui du coup qui prend la relève et il ne doute pas que ses propres questions triturent une plaie ouverte à jamais chez la rousse.

Non...

Le moment est délicat,elle se revoit faire les mêmes confidences à Mychael "si tu savais comme tu me manques vilain petit frère" et il lui semble à nouveau porter le monde sur les épaules.

En fait...

Et de respirer un grand coup pour prendre son courage à deux mains pour narrer des évènements de 20 ans, encore perdus dans un brouillard salutaire pour certains détails. Et automatiquement la revoilà qui se lève pour marcher en même temps qu'elle commence leur histoire comme ce matin de fin d'hiver devant Mycha enfin retrouvé...

Je n'ai aucun souvenir de la famille de ma mère, tout ce que je sais c'est qu'elle a épousé Armand La Canéda et a eu avec lui 4 enfants. Je suis l'ainée et donc désormais le Chef de notre famille...
Après moi sont nés des jumeaux, Alrahir/Estheban et son binôme dont je ne me rappelle pas le prénom et qui, si il est vivant, aurait dans les 27/28 ans.
Al est décédé emporté par une maladie vénérienne due à une vie dissolue. Mais avant de disparaître, il a aimer une femme qui lui a donné des jumeaux, un garçon Edwin et une fille Aurora.* Je les ai perdus de vue mais j'ai lancé mes gens à leur recherche.

Enfin est né le petit dernier Mychael qui aurait aujourd'hui 25 ans. Il est décédé fin août 1462 attaqué par des brigand alors qu'il rentrait retrouver son épouse enceinte en Languedoc. Si c'est un fils qui nait, il se nommera Alexandre.*


Patt marque une pause et se serre un verre d'eau en fin de compte afin d'éviter la lourdeur du vin et surtout garder les idées claires.

Toute notre petite famille vivait dans les Flandres, mais notre père devait souvent s'absenter pour faire fonctionner son comptoir d'import export. Il achetait de la dentelle de chez nous par exemple, la descendait en Périgord où il récupérait du chèvre et des truffes, y vendait de la dentelle, etc. Las de leurs trop longues séparations, nos parents décidèrent de quitter les Flandres et d'aller s'installer du Côté de Sarlat La Canéda berceau de la famille paternelle dont il était le dernier survivant. Le jumeau d'Al avait des soucis de respirations et une mauvaise toux. Mes parents ont préféré le laisser à une nourrice sur place passer l'hiver au chaud et mes deux autres frères et moi les suivîmes sur les chemins hasardeux et boueux qui descendent vers le Sud.
C'est dans les environs du Berry que les brigands attaquèrent...


Plus de 20 ans s'étaient écoulés et pourtant la douleur était toujours aussi vive et la suite toujours aussi difficile à raconter. Appuyée aux épaules de son époux, elle marque une nouvelle pause.

*Alexandre n'est pas encore né au moment des retrouvailles entre Valois et la tribu et la famille n'a pas encore retrouvé Aurora à cette époque.

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Valois
Valois écoutait avec attention le récit, ses espoirs disparaissant dès les premières révélations. Lui qui aurait tant voulu savoir la teneur des échanges entre sa mère et sa tante. Lui qui aurait tant voulu en savoir plus sur la relation entre son père et sa mère. Mais il n'avait pas fait le voyage pour rien. Il se découvrait une famille, pas aussi proche qu'on pouvait l'espérer, mais une famille quand même, si bien sur tout ce qu'il supposait était avéré. Et dans l'état actuel des choses, Dieu seul le savait.

Dame, vous me voyez navré pour toutes ces tragédies. Maintenant je comprends mieux pourquoi Wayllander n'avait pas vraiment de souvenir de Maria, vos parents ayant quitté les Flandres.

Et de soupirer de dépit.

Je ne connaitrai jamais le fin mot de toute cette histoire. J'ai vécu jusqu'à présent sans le savoir, je devrai continuer ainsi. Dame croyez bien qu'en venant ici, je n'avais aucune prétention, si ce n'est ma recherche de la vérité. Et je ne sais si je pourrais légitimement me considérer comme votre cousin, tant qu'un doute subsistera.
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Plumenoire
Une fois les parents de la louve revenus à la raison, celle ci esquisse un sourire et se rapproche, s’adossant cette fois à la cheminée.
Au moins, le pire a été évité pour l'instant … Voyons voir ce que nous réservent ces révélations … Pensa la jeune brune.
Sortant tranquillement sa dague au manche à tête de loup de sa ceinture, un héritage d'une femme qui fut comme une sœur, Plume joue doucement avec, écoutant le plus religieusement possible les interventions des uns des autres, essayant de comprendre les liens de cette famille qu'elle ne connaît encore que peu.
L'impatience de son père ne lui échappe pas, et la douleur de ce passé et les espoirs de sa mère non plus.
Une fois un calme relatif revenu, uniquement troublé par les ronflement du loup endormi au coin du feu …
C'te garde du corps j'vous jure … grogna-t-elle intérieurement
Plume prit une gorgée de vin de la Force, laissant les adultes méditer encore un instant avant de briser ce silence
.

Si je juge au regard des émotions que j'ai vu dans les regards, je serais bien tentée de penser que vous ne nous avez pas mentis. Certes, je ne connais certainement pas tout le passé de la famille La Canéda, mais si vous êtes un menteur, vous vous êtes bien renseigné ! Votre histoire tient debout … Pour l'instant …

Sa voix signifiait clairement, sans être menaçante pour autant, qu'au moindre faux pas, elle serait là …

Vous parlez de vous considérer comme le cousin de ma mère … Je ne pense pas que vous puissiez le devenir du jour au lendemain, vous avez toute une famille à découvrir, laissez le temps au temps, et alors vous verrez si oui ou non, vous vous sentez comme chez vous parmi nous.
Enfin, c'est ici mon avis, et je n'ai pas franchement autorité pour vous admettre parmi nous.


Elle lui offrit un léger sourire, jouant avec sa dague. Son regard de glace le détailla un instant, sans être forcément plus chaleureux qu’auparavant, quoi que … Puis il glissa sur ses parents, leur signifiant qu'elle avait donné son avis mais se rangerait au leur.
Si elle ne le rejetais pas, la méfiance resterait pour l'instant encore ! Mais n'était ce pas dans le caractère de la louve qui évoluait de jour en jour … ?

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Pattricia
Le temps que Plume s'exprime, la rousse observe Valois, cherchant un trait quelconque qui pourrait lui faire retrouver le visage de sa mère. Hélas les souvenirs enfouis dans son inconscient ne lui permettent pas de réussir l'exercice. Elle sent la déception de leur invité mais qui pouvait-elle ?

Je suis persuadée que nos mères avaient des frères et des sœurs, vous qui avez des accointances profondes avec les Flandres peut-être pourriez-vous contacter des institutions pour savoir ce qu'est devenu le reste de la famille Harrewijn ?
J'aimerais tant retrouver mes racines... Voyez-vous, j'aimerais transmettre à mes enfants une filiation complète, leur raconter leur histoire.


La rousse regarde son époux étonnamment silencieux depuis qu'elle avait commencé à narrer son histoire. Le besoin de lire dans les azurs qu'il la soutenait dans ces éventuelles démarches lui qui savait tout des siens...
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Argawaen
Le vieil homme, toujours sur son tabouret, mains posées sur le dessus de sa hache, épouse appuyée contre ses épaules, il écoutait, n'intervenait pas. Il savait que ses propos risqueraient encore d'envenimer la situation. Argawaen écoutait sans trop écouter, il n'avait pas vraiment confiance en cet homme. A vrai dire il n'avait pas confiance à pas mal de monde. Il était difficile de l'obtenir, et de faire de lui un " ami ".
Le vétéran se redressait légèrement lorsque son épouse le cherchait du regard puis se racla la gorge.


Pour le moment je serais d'avis de suivre mon instinct primaire, et de vous faire sortir d'ici par la peau du séant. Cependant je vais me ranger du côté de ma fille. Vous avez rattrapé les incohérences du début, je vais faire passer ça pour du stresse...

Se redressant légèrement, s'accoudant sur ses cuisses il reprit.

Ma fille a également bien parlée du fait que pour le moment, vous n'êtes pas le cousin de mon épouse, il vous faudra faire vos preuves.
Ensuite vous avez parlé d'un frère, cela n'est pas le sujet à l'heure actuelle, mon épouse est bien assez troublée par votre présence pour rajouter encore des personnages dans l'histoire. De plus vous venez de rajouter qu'il avait été adopté. Il aurait peut-être fallu le préciser avant que mon épouse ne soit certainement déçue...


Se passant la main sur le visage et se grattant sous le menton.

Maintenant, dans le cas où mon épouse souhaite aller plus loin avec vous, sachez qu'elle aura mon soutien. Sachez seulement qu'une déception supplémentaire fera de vous un homme fini... Je vous serais hostile tant que j'aurais personnellement un doute, je ferais l'effort de vous connaître, mais cela n'ira pas plus loin.

Le vieil homme surveillera de près les enfants également, ils seront toujours accompagnés d'un garde lorsque ce messer sera avec eux. Cela ne sera pas négociable. Un imposteur avait déjà fait des dégâts, il n'y avait pas besoin d'avoir une nouvelle fois ce genre de situation.
Argawaen termina ensuite.


Le point commun entre mon épouse et vous même c'est que vous êtes dans le même flou. Ce qui rend cela à la fois cohérent et bien trop ambiguë. Lorsque je fus reconnu par feue ma tante Nebisa tout était sur papier, et dans la généalogie... Auriez-vous autre chose qu'une lettre à nous présenter ? Autre que des mots sortants de votre bouche.

Le vieil homme se tût.
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Plumenoire
[Mes chers parents je pars …
Je vous aime, mais je pars ….]


La levée de ban, les combats, les cris, le fracas des épées. Tout autant de bruits qui peuplaient les rêves agités de la jeune fille.
Les derniers mois avaient été plus qu'agités pour la tribu. Entre la levée de ban, les combats contre les troupes de l'Empire, l'absence de nouvelles de Valois … les voyages avaient été omniprésents. Plume s'agita dans son sommeil. La ferveur du combat l'avait saisie dès les premiers instants. Quel plaisir de retrouver l'adrénaline des champs de bataille, le goût du sang, les cris, la peur.
Chaque combat apporte son lot de blessures et de douleur. Séparée du reste de sa lance, Plume avait reçu une blessure au flanc. Trop peu profonde pour l'inquiéter, elle était toutefois passée par une tente de médicastre. L'un d'entre eux, qu'elle ne connaissait pas, s'était occupée d'elle, la remettant sur pied.
Puis la fièvre était arrivée et le cauchemar avait commencé. Les pustules étaient apparues, apportant avec eux un sang vicié et un présage de mort. L'adolescente avait su d'instinct qu'elle devait s'éloigner des siens. Pour ne pas les contaminer de cette nouvelle chose qui rongeait son corps, pour ne pas leur montrer sa déchéance … Toujours drapée de sa pèlerine noire, elle les avait suivis telle une ombre, pour finalement disparaître à leur arrivée à Montpellier.
La brunette émergea de son état comateux lorsqu'elle sentit la langue humide d'Evil sur sa joue. Un grognement s'échappa de ses lèvres mi-closes, suivit d'un soupir. Tout en elle n'était que douleur.


Qu'est ce que tu fais encore là toi … ? Va retrouver le soleil … t'es libre mon grand

L'animal émit un couinement penaud avant de lui apporter un vélin baveux. Sur sa truffe, une plaie fraîche. Plume haussa un sourcil en tendant la main pour prendre le message. Où avait-il déniché ça ? Comment s'était-il blessé ? La jeune fille observa autour d'elle. La grotte où elle s'était réfugiée était truffée de petites pierres coupantes … Ceci expliquait peut-être cela. Elle déplia la lettre et se mit à lire.



Ma fille chérie,

Je sais que j'ai été bien silencieuse ces dernières semaines, disons que j'ai été très occupée par d'autres choses que ma famille et que mon seul act en votre faveur a été d'organiser notre retour en Languedoc. J'espère que 1464 te sera plus douce que 1463 mais je m'inquiète pour ta santé et je sais que ton père est fou d'inquiétude également. As-tu pensé à lui souhaité son anniversaire ? Même si il déteste l'idée d'avoir l'âge canonique de 44 ans, l'oublier lui rendrait la pillule encore plus difficile à avaler.

Tu nous manques, ta réclusion loin de nous est douloureuse, n'en doute pas.

Je t'embrasse fort,

Maman.


La jeune femme du relire plusieurs fois la missive pour se remettre les idées en place. Ses parents s’inquiétaient … Ils lui manquaient à elle aussi ... Son père … L'anniversaire de son père ?

N'est quel jour Evil ? N'est toujours en Janvier même ? Ça expliquerait pourquoi il fait froid …

Elle ne sentait même plus ses doigts. Le froid n'avait plus de prise sur elle. Elle avait presque perdu toute sensation. Elle devait leur répondre, elle le savait … Mais en aurait-elle la force ? Plusieurs fois déjà depuis leur retour à Montpellier, elle avait essayé de leur écrire … De leur annoncer … Mais elle n'avait pas pu. Peut-être était-ce mieux pour elle de disparaître définitivement de leur vie ? C'était ce qu'elle avait fini par penser. Mais cette dernière missive la faisait douter, la culpabilité s'éveillant en elle. Ils lui manquaient trop. Se traînant jusqu'à sa besace de voyage, elle se saisit d'un de ses derniers parchemins et d'un peu d'encre. D'une main tremblante, elle se mit à écrire



Mes chers parents,
Je me doute que mon silence et mon absence n'ont pas été facile à vivre … J'en suis sincèrement désolée. Je dois avouer que je ne sais même plus quel jour nous sommes. Je dois vous dire que je ne suis même pas certaine d'avoir la force de rentrer ce jour à la maison. J'aimerais toutefois vous expliquer … Vous expliquer pourquoi. Pourquoi ce silence … J'aimerais vous dire tellement de chose … mais je pense que vous le verrez à mon écriture, il serait plus aisé de vous raconter de vive voix.
Vous me trouverez dans un petite grotte, non loin du bord de mer. Dans ma retraite perdue au bord des flots. Vous qui désiriez savoir où je me cachais …
Je vous embrasse,
Votre fille,
Plume.


Elle avait l'impression de ne plus savoir former ses lettres. Arriveraient-ils à la lire ? Pliant doucement le message, Plume le tandis à son loup, lui lançant un regard suppliant. Elle savait qu'il refuserait de la quitter une seconde. Il n'en mangeait presque plus. Il avait maigris, atrocement maigris. Ses cotes saillantes se soulevaient à chaque respiration, un simple coup de bâton aurait pu le brisé … Elle savait que son état ne devait pas être plus brillant.

Apporte cette lettre a Arga et Patt' s'il te plaît … Apporte leur …

L'animal prit la missive entre ses crocs, semblant encore hésiter. Lentement, il fit quelques pas en arrière ...

File !

... avant de disparaître.
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Argawaen
Citation:
[Après l'anniversaire de l'ours]


Malgré un anniversaire mouvementé, tout cela s'était bien déroulé. Son épouse avait organisée une petite fiesta surprise qui avait été magnifique et la fin de journée était des plus réjouissantes.
La famille était installée au salon, feu de cheminée, vin chaud, brioches, bref la totale. Soudain un garde entra avec un animal qu'il connaissait bien. Le loup était connu au sein du domaine et les hommes savaient quoi faire en général.

Le Dehuit de Malemort posa son verre, se leva puis se dirigea vers l'entrée du salon lorsqu'il vit l'état d'Evil.


Dios mio... Evil ?...

Le loup portait une missive dans sa gueule, mais son état était lamentable, il fit signe au garde d'apporter de quoi manger à la bête et déroula le message humide et froissé que Evil avait. Parcourant le message, Arga sentait que quelque chose n'allait pas. Il se redressa lentement, relisant une seconde fois le mot écrit par leur fille.

Patt, mon épouse... Il faut que nous partions sur le champ... Je vais préparer les chevaux.

Pour qu'il appelle la rousse " Patt ", c'est qu'il était inquiet, il se sentait soudainement touché en plein coeur... Il posa le message sur le premier meuble venu, prit Evil avec lui et fonça rapidement aux écuries. Intérieurement il sentait que quelque chose risquait d'arriver et le coeur se mettait à battre vite, l'angoisse montait, pour que Plume décide de se confier, pour qu'elle avoue sa faiblesse, cela n'augurait rien de bon...
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Pattricia
Après la journée mouvementée qu'ils venaient de passer, l'ours et la vindicative glandaient grave près de l'âtre dans le salon "à l'oriental" quasiment identique à celui de l'Hôtel de La Force à Paris. Ils devisaient tranquille, elle légèrement somnolente, lui tendre à son habitude, quand un garde toque et fait irruption avec Evil. Sur le coup, elle ne capte pas son état, le seul truc qui lui vient à l'esprit c'est d'engueuler le garde pour avoir fait rentrer la bestiole de leur fille dans le manoir, chose interdite. Mais la réaction de son époux lui coupe le sifflet et les jades s'écarquillent en réalisant l'incongruité de la scène et enfin l'état du pauvre loup qui n'a plus que la peau sur les os.

Le reste se passe trop vite pour elle qui est encore dans le brouillard alcoolisé d'une journée bien remplie, son époux se lève, retire un parchemin de la gueule du loup, lui parle et sort en trombe. "Allo quoi ! Elle est en tenue légère, elle peut pas sauter sur sa jument en l'état, qui plus est en plein hiver ! Nan pis surtout me passe pas le mot de notre fille hein !". Oui ben elle a picolé, elle peut pas non plus être de bonne humeur d'un coup comme ça. Elle se redresse donc à son tour, prend le parchemin sur le meuble, le lit, pâlit et regarde le garde planté là comme un idiot.


Ben magnez-vous de le suivre !!!
J'fais comment moi pour savoir où ils vont ?
Revenez me chercher Uand vous saurez !


Pendant que le gars se barre, Patt se remet les idées en place et court jusqu'à la grande porte pour brailler à qui passera dans la grande cour...

Faites préparer le carrosse et une civière et faites sceller ma jument que nous soyons prêts à partir d'ici quelques minutes !!!

Elle avait levé les yeux au plafond, l'ours et ses décisions prises à la va vite, tout ça... La vindicative remonte le grand escalier à toute vitesse pour enfiler une tenue de monte et prendre son nécessaire de premier secours. Une dizaine de minutes plus tard, le convoi est sur le départ attendant le retour du garde.
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Plumenoire
Plume, le regard vide, observa un instant l'endroit où le loup avait disparu. Laisserait-il la missive au pied de la grande porte de la cour ? Ou bien irait-il jusqu'à ses parents ? Que feraient-ils ? Viendraient-ils ? Sûrement … Si son père était aussi inquiet que la missive de sa mère lui laissait présager … Il sauterait immédiatement sur son cheval pour venir, sans réfléchir à rien d'autre. Une légère grimace étira les lèvres de la jeune femme lorsqu'elle croisa son reflet dans l'écuelle d'eau d'Evil. Elle était épouvantable … Elle ne pouvait décemment pas recevoir ses parents ainsi.

Y fait froid ici … Un feu … Sinon ils vont tomber malade … Puis chercher de l'eau … et ...

Se traînant tant bien que mal vers le tas de bois sec, elle entreprit d'amener les bâtons un à un. La pensée de l'arrivée imminente des siens lui donnait quelques forces. Elle entreprit avec difficulté d'entasser le bois sur le feu. A bout de souffle, elle prit un instant pour respirer, se demandant si elle aurait la force de se traîner jusqu'au fond de sa grotte pour récupérer un peu d'eau à faire bouillir.


Aller vieille carne …


Elle allumerait le feu après, comme ça elle serait certaine qu'il ne mourrait pas. Elle pourrait profiter de sa chaleur sans bouger, rester là …. Prenant son courage à deux mains, Plume se releva en chancelant. Elle se saisit du récipient qui lui servait de bouilloire et se dirigea vers le fond de sa retraite. Un pas. Un deuxième. Un pas. Un deuxième. Elle était presque arrivée. Encore un pas. Un deuxième. Elle devait éviter les anfractuosités de la roche. Un pas. Un deuxième. Respirant lentement, elle avançait. Lorsqu'elle arriva enfin, elle s’adossa à la parois, écoutant l'eau couler dans son récipient. Le retour serait épuisant.
De nouveau, elle se remit en marche, le regard fixé sur le précieux liquide qu'elle tenait entre ses mains. Un pas. Un deuxième. Un pas. Un deuxième. Son pied butta soudain sur quelque chose de dur. Anfractuosité. Plume entendit à peine le récipient métallique chuter et rebondir au sol, elle entendit à peine le bruit mat de son corps heurter le sol …
Était-ce ça la fin ? Un trou noir ?


[Un peu plus tard … Du côté d'Evil]

Malgré la douleur qui lui tenaillait les entrailles, Evil filait plus vite que les chevaux de l'ours, bondissant sur ce chemin qu'il avait parcouru tant de fois aux côtés de son « autre », bipède. Il s'assurait à peine de savoir s'il était suivit. Il devait retourner auprès de celle qu'il avait quitté trop longtemps. D'un bref jappement, il appela. L'homme qui le suivait ? Ou bien celle qui l'attendait ? Bondissant de rochers en rochers, il se glissa dans la grotte. Où était-elle ? Son odeur, mêlée à celle de la mort était partout. Mais elle n'était pas là. Un léger souffle rauque s'éleva au fond de la retraite de pierre. S'approchant en trottinant, il donna un coup de museau à la masse inerte. Aucune réponse sinon un vague grognement. Le loup se mit à japper avec force, s'allongeant contre le corps où s'affrontaient la morsure brûlante de la fièvre et l'hiver sans fin de la mort.

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