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[RP] Hostel de Chaalis

Rosalinde
Baignée, parfumée, coiffée avec une négligence étudiée et portant pour seul et unique vêtement une chemise de soie dont la finesse ne cachait pas grand chose, la dame de Foulletorte était occupée à se polir les ongles tout en s'abreuvant par intermittence à un gobelet de chablis (après tout, il n'y avait qu'une lettre de différence avec Chaalis !). Elle ne se pressait pas, on l'a dit, et pourtant elle devait recevoir une visite incessamment sous peu. Qu'à cela ne tienne, il attendrait dans l'antichambre, ou ne patienterait pas du tout.

C'est qu'elle était d'humeur à tester son nouveau soupirant, à croire que ses manières d'enragée coquette n'avaient point disparu, même après cette si longue période de veuvage et de célibat. Chassez le naturel... Elle soupira. Il était en retard. Elle n'aimait pas ça, les gens en retard. Ça lui laissait le temps de penser à beaucoup de choses, dont moult étaient désagréables : La tapisserie un peu défraîchie qu'il faudrait changer, sa gueule défraîchie qu'elle ne pourrait hélas pas changer, Les onguents à la rose qui étaient souverains contre les rides naissantes, Foulletorte et les récoltes de cette année, la somme plus que satisfaisante qui était entrée dans ses caisses grâce à la vente de ses roses, les fesses roses de Léonard quand il était bébé, le fait qu'elle n'ait plus de nouvelles de son fils. Re-soupir. Et elle se rendit compte qu'elle se rongeait les ongles, ce qui l'énerva encore plus.

Du coup, elle se fit amener un autre verre de Chabis. Et des tartines au brie. Et tant pis si l'accord met-vin n'est pas respecté. Et tant pis aussi si elle avait une haleine parfumée au lait cru ensuite. De toute façon, il n'habitait pas en Normandie le Sidjéno ? Il devait avoir l'habitude !

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June
Depuis son appartement, situé près de l'Hôtel Saint Paul, il avait rejoint à pied l'Hôtel Chaalis indiqué dans le message qu'il avait plié et mis dans sa poche. Il ajusta le col de sa chemise et frappa à la grande porte. Un grouillot, ou plutôt une grouillote pour le coup, lui ouvrit la porte et posa sur lui un regard interrogatif.

"June Sidjéno. Je suis attendu."

Elle hocha la tête et le fit entrer dans une sorte de hall. Elle lui proposa ensuite de lui prendre ses vêtements, et une drôle d'idée germa dans la tête de June. Ainsi, Rosalinde voulait qu'il vienne, et qu'il lui prouve qu'il était à part. Bien, ma poule. Il retira son mantel et le foulard qu'il avait mis en complément ; c'est qu'il faisait un peu froid, ces derniers temps. Il confia le tout à la servante qui alla le poser à l'endroit adéquat. Puis, il retira son gilet, ses bottes, le foulard qu'il avait dans les cheveux, sa chemise, ses bas et ses braies. Lorsque l'employée revint, elle resta interdite en découvrant le grand blond complètement nu. Il posa ses yeux bleus sur elle, et ne sachant pas si elle était surprise ou tout simplement impressionnée, pencha pour la deuxième solution. Il sourit en coin, amusé.

"Bon, hé bien, ne restez pas là comme une idiote ! Prenez mes vêtements, allez les ranger quelque part, et annoncez-moi auprès de la maîtresse des lieux ! Faut-il que je vous apprenne votre métier ?"

Gênée, elle obtempéra et obéit. Puis, à l'attention de Rosalinde, avant d'ouvrir la porte devant June :

"Messire June Sidjéno, Madame."

Et la porte s'ouvrit sur l'Adam du jour.
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Rosalinde
Enfin il arrivait. Elle l'avait entendu toquer à la porte, elle l'écouta ensuite progresser dans les couloirs de l'hôtel et houspiller la bonniche. Ce devait être Cathau la Borgnesse, elle n'était pas très futée, en plus de s'être fait crever l’œil dans un accident de faux (un truc affreux, croyez-moi). Bref, elle termina vite son verre et ses tartines, et réussit par bonheur à avaler sa dernière bouchée et à s'essuyer la bouche avant qu'il ne soit introduit dans la chambre. Elle put donc prendre son air le plus blasé, et ce même s'il ne le voyait pas ; car de fait, elle était assise à sa table de parement, ce qui faisait qu'elle était dos à la porte. Mais en contrepartie, elle ne le voyait pas non plus, sinon quoi elle aurait sans doute réagi tout autrement.

- Eh bien. J'ai cru que jamais vous ne viendriez.

Elle leva la main pour remettre un peu d'ordre à sa chemise, geste inutile mais qui eut le mérite de faire tinter le petit grelot qu'elle portait en bracelet. Et puis finalement elle se décida à se retourner, tout en lui disant :

- Vous seriez-vous perdu entre Saint-Pol et i...

Ses yeux s'écarquillèrent, la surprise remplaçant immédiatement la moue désabusée de son visage.

- ... ci ?

Elle le considéra encore une seconde, et puis éclata de rire. Non qu'elle ne se moque de la taille de son attirail, on a déjà vu qu'il n'avait apparemment rien de risible ; elle riait au contraire du comique de la situation, et son hilarité s'amplifia encore quand elle songea à la tronche qu'avait du tirer la servante. Essuyant ensuite une larme qui perlait au coin de sa paupière, elle secoua ensuite la tête.

- Vous alors... Vous n'en manquez pas une !
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June
Après que la borgnesse lui eut ouvert la porte, il s'avança de quelques pas et posa ses mains sur ses hanches, comme s'il attendait. Et puis, ça mettait un peu plus en valeur son torse, ça faisait homme viril et courageux qui se la raconte un peu, et ça lui plaisait bien. Un sourire amusé se posa sur le coin de ses lèvres quand il découvrit que la rouquine était de dos et ne l'avait pas encore vu. Imaginer à l'avance sa réaction était tellement amusant qu'il était d'humeur bien joyeuse. Puis, enfin, elle se retourna, resta interdite devant la nudité soudaine et imprévue de son invité.

"Ainsi, vous doutiez de ma présence ? Grand mal vous en fasse. Si je puis être en retard - et c'est toujours pour une bonne raison -, je viens toujours. Excusez mon retard, donc. Je demandais à votre servante si j'étais assez bien habillé pour vous. Ma tenue vous plaît-elle ?"

Il continuait de sourire, fier de lui et de son coup. Puis, il fit quelques pas vers elle et lui prit la main.

"Permettez que je vous baise la main, avant d'envisager de baiser autre chose ? Enfin, en tout bien tout honneur, bien entendu. Ah, et j'espère que vous avez prévu de quoi me sustenter, j'ai une faim de loup."

Dit le Loup lui-même, en attente de sa prochaine brebis à croquer.
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Rosalinde
Si sa tenue lui plaisait ? Une chose du moins était certaine, c'est qu'il avait réussi son entrée ! Oh certes il ne s'embarrassait pas d'une quelconque forme de galanterie, et se présenter ainsi à elle signifiait qu'il était certain de son coup (ce qui, en d'autres circonstances, aurait pu très fortement contrarier notre rousse), mais il l'avait si bien surprise qu'elle était prête à lui pardonner toute son indélicatesse. Et le fait qu'il soit déjà en train de réclamer à bouffer.

- Vous ne mériteriez que de l'eau et du pain sec pour vous punir de traumatiser ainsi mes servantes !

Elle rit encore et lui offrit donc sa main à baiser. Le reste ? Ils verraient plus tard. Elle se leva et marcha en direction de l'huis. Elle n'eut qu'à l'ouvrir pour trouver Cathau, oreille collée contre le battant, qui fut bien marrie d'être ainsi découverte. D'autant que cela lui valut une bonne claque sur le crâne, histoire de lui apprendre à écouter aux portes. Elle fut ensuite diligentée vers les cuisines, en charge de ramener une cruche de vin de Cahors (autant continuer sur sa lancée) et les cailles qu'elle avait demandé qu'on fasse rôtir. Une lubie. Et l'avantage de la volaille est qu'elle peut se manger avec les doigts et couchés, si d'aventure ils étaient trop occupés pour se mettre à table.

Revenant à ses moutons (enfin, son mouton), avec un léger sourire en coin, elle l'envisagea longuement avant de se décider à lui demander d'approcher. Et puis passa un bras autour de son cou, avant de déclarer :


- Alors comme ça on vient me voir quand on s'ennuie ?

Sourire en coin.
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June
June avait bien conscience qu'il avait la cote à donf' avec la radasse du jour, et ça lui donnait un élan supplémentaire. De l'eau et du pain, qu'elle veut lui servir ! Ah, la garce. Il aurait protesté s'il n'avait pas senti en entrant dans le bâtiment un délicieux fumet qui ne l'avait pas trompé sur le menu qu'elle lui avait réservé, bien loin du pain sec et de l'eau. Il baisa la main qu'elle lui offrit avec un sourire, et n'eut pas besoin de se faire prier pour déposer un deuxième baiser après le premier. Puis, elle s'éloigna vers la porte et découvrit la borgnesse qui espionnait. June eut un sourire amusé ; peut-être avait-elle apprécié le corps d'athlète qu'il lui avait laissé à admirer de son unique globe oculaire le temps d'un instant, comme n'importe quelle donzelle. Celle-là, vu son physique peu racoleur, n'avait sans doute pas connu beaucoup d'hommes dans sa vie, alors il était heureux qu'elle prenne le temps d'admirer ce qu'elle ne pourrait jamais avoir. Sans prétention aucune, bien sûr.

Voilà que la cuisinière est renvoyée aux fourneaux, et Rosalinde revient vers lui, passe un bras fin autour de son cou. Venir la voir quand il s'ennuie ?


"Je viens vous voir quand j'ai envie de vous voir... N'est-ce pas flatteur ? Et vous, ne vous ennuyiez pas lorsque vous avez répondu à mon message, et m'avez invité ici ? Après tout, si vous aviez bien mieux à faire, je ne serai pas là, dans vos bras, à venir vous conter fleurette et partager votre dîner."

Il lui fit un sourire sincère, car il était sincèrement content d'être là, avec elle. Même si ce n'était - pour l'instant en tout cas - qu'une histoire de cul plus qu'autre chose, il appréciait la compagnie de la rousse plus que jamais. Il passa ses bras autour d'elle, et déposa un baiser sur le nez aux taches de rousseur.

"Dites, je vous trouve un peu trop habillée pour cette soirée."

Avec sa chemise longue à moitié transparente, ce n'était pas encore l’Ève qu'Adam attendait.
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Rosalinde
Cathau, pas habituée à voir des hommes nus ? C'était bien mal connaître la servante de Rosa qui, à l'instar de sa maîtresse, avait plus d'un tour dans son sac. Non, en réalité, la Borgnesse était veuve et avait enfanté par sept fois déjà, mais seul un garçon, qui passait ses journées à la cuisine, avait survécu. Sans doute devait-elle se douter de ce que venait faire un homme nu dans la chambre de sa maîtresse, mais une bonne anecdote se doit être la plus réaliste possible, et quoi de plus probant que de répéter simplement ce qui avait pu se dire ou se faire ? D'autant que c'était la première fois que la veuve leur ramenait un homme à Chaalis, un événement pour la maisnie.

Mais trêve de digressions.


- Donc vous n'avez pas eu envie de me voir avant ce jour ?

Oh oui. Elle est la reine pour chipoter. Prendre une phrase, la tortiller dans tous les sens et déformer totalement le propos initial pour en faire quelque chose qui — bien sûr — fait d'elle la victime d'un horrible complot illuminato-raëlien, ou quelque chose dans l'idée. Essentiellement parce qu'elle adorait taquiner/torturer son interlocuteur. Mais sa petite moue enfantine et le sourire qu'elle tentait bien mal de dissimuler dut renseigner June sur le véritable caractère de cette intervention de la « délichieuse » dame de Brétigny. Qui du coup éluda le reste de la phrase pour en revenir à l'essentiel : Elle portait trop de vêtements au goût du blond.

- Il faut dire que l'avance que vous avez pris sur moi était absolument frauduleuse et non-homologuée par la fédération.

Qu'est-ce qu'elle racontait ?

-Si vous étiez venu plus tôt, vous m'auriez cueillie à la sortie du bain.

Ce qui était faux, puisqu'elle lui avait donné rendez-vous après avoir fini ses ablutions. Mais il ne le saurait jamais, et puis c'était toujours mieux de l'inviter à l'imaginer nue et ruisselante que traînassant et bouffant des tartines au brie (j'dis ça j'dis rien). Elle sourit à nouveau, et se hissant sur la pointe des pieds, vint poser un bref baiser sur les lèvres du Sidjéno.

- Et si vous n'aimez pas ma chemise, vous n'avez qu'à l'enlever vous-même. Fainéant.

Muhuhu.
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June
Avant, il répondait toujours aux petites phrases provocatrices des femelles, comme celle de Rosalinde qui, à l'instant même, aurait pu le faire douter de son envie de la voir, ou du moins aurait pu faire douter qui aurait entendu cette conversation. Avant, il aurait donné une réponse en se justifiant de toutes les manières possibles, de la façon la plus honnête qui soit, mais l'expérience lui avait appris qu'elles arrivaient toujours, ces sorcières, à les faire tourner en bourriques. Aussi, à présent, il ne se donnait même plus la peine de répondre à ça, et il se donna bien raison quand le sourire maligne s'afficha sur le visage doux de la rousse. Lorsqu'elle évoqua le bain, quelque chose en lui frétilla. Elle, nue et ruisselante d'eau savonneuse, au comble de la bonne odeur ? Rrr.

"A la sortie du bain, dites-vous ? Nous aurons bien le temps d'en prendre un ensemble, à l'occasion et si vous le voulez, histoire que je puisse vous voir barboter parmi les huiles et les sels de bain, et que je prenne la liberté de vous asperger joyeusement."

Et voilà l'invitation à la rendre dans le même état que lui, pour laquelle il ne se fit pas prier davantage. Il attrapa le bas de la chemise de soie et la tira vers le haut, faisant passer délicatement la tête et les bras de la rouquine à travers le col et les manches, et dévoilant peu à peu son corps. En parlant de corps, en v'là un autre qui se réveille, celui d'un grand blond. Norf, il lui faut de la nudité pour qu'il se rende compte qu'il y a une donzelle ouverte à la discussion dans le périmètre, à celui-là. Mais pour l'instant, il fallait se calmer : le dîner d'abord, du moins c'est ce qui était prévu. June respira longuement et pensa à sa grand-mère, à son travail à l'hérauderie et à la dernière blessure qu'il avait eue aux joutes et qu'il avait fallu soigner en lui tartinant le fessier de crème à l'arnica. Si le matos se calma un peu, il profita tout de même de l'attente des plats pour la prendre dans ses bras et se coller à elle.

Posant ses deux mains sur les deux parties charnues de son magnifique arrière-train, il l'embrassa longuement dans le cou. La servante pouvait revenir à n'importe quel moment mais, curieusement, il n'en avait absolument rien à faire. Qu'elle les mate, si ça l'amusait ! Lui était bien trop occupé pour se soucier de leur public.

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Rosalinde
Tout nus et (pas) tout bronzés. Les choses allaient vite, très vite. Ce n'était pas pour lui déplaire, à la rousse. Prendre son temps, pour quoi faire, quand de toute évidence ils en avaient déjà aussi envie l'un que l'autre ? Ils auraient bien le temps de traîner ensuite. Et de recommencer, une fois, deux fois, toute la nuit s'il le fallait. Enfin, si le croûton suivait la cadence ! La question se poserait plus tard sans doute. Pour l'instant, elle se laissait dévorer le cou, partant de sous le lobe jusqu'à la clavicule. Sa longue nuque à la peau si fine, qu'il éraflait doucement avec ses trois poils de barbe naissante. Il avait deviné sa faiblesse, le bougre, de tout son corps le cou devait être l'une des parties les plus sensibles aux baisers ; un frisson lui parcourut même l'échine.

La dextre Wolback entreprit de partir se promener dans le dos du héraut. Pauvre elle ! Serrés comme ils étaient l'un contre l'autre, elle ne pouvait atteindre le recto et devait donc se contenter du verso. Heureusement, il y avait de nombreuses choses à y trouver, et du bout des doigts elle repartit à la découverte de ses épaules, descendit le long de sa colonne vertébrale, fit l'ascension d'une fesse et s'échoua le long de sa cuisse. La senestre quant à elle se glissa parmi les mèches blondes. Elle pencha la tête, et attrapa un lobe d'oreille entre ses incisives, le mordilla un peu, avant de lui annoncer, amusée :


- Je crains qu'il ne nous faille repousser notre collation d'une heure. J'ai envie de vous tout de suite.

Et, s'il fallait lui donner davantage de cœur à l'ouvrage, elle sortit sa botte (pas si) secrète. Une claque, sur la seigneuriale fesse, qui retentit dans l'air comme un coup de fouet. Oups. Peut-être avait-elle était un peu trop enthousiaste.
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June
Il senti que la rouquine réagissait aux baisers qu'il lui administrait dans le cou et sourit, ravi d'avoir trouvé l'un de ses points faibles. Il continua son exploration de l'autre côté du cou, caressant toujours de ses longs doigts fins le dos et le creux des reins de son hôtesse. Bien sûr que le "croûton" suivrait la cadence, ce n'était pas les quelques années qui les séparaient qui l'avaient fatigué et surtout, il était trop bien parti pour s'arrêter en chemin. Car le cinquième membre se réveillait doucement et venait caresser de lui-même le haut de cuisses de la donzelle, comme quelqu'un qui toquait à la porte pour faire savoir qu'il était là et bien présent. Voilà qu'elle attaquait à son tour, lui mordillant l'oreille et lui administrant sa si excitante claque sur la fesse. Rrr.

Quittant le cou un instant, il avisa un fauteuil dans un coin de la pièce, un meuble qui avait l'air bien confortable et dont le revêtement serait assez doux pour la peau fragile de ses sidjénesques fesses. Cela lui plaisait bien. Il déposa un long baiser sur les lèvres de Rosalinde et se détacha d'elle pour aller s'installer sur le fameux fauteuil qui lui faisait tant envie. D'un air malicieux, il l'invita d'un signe du doigt à venir s'asseoir sur ses genoux.


"Repousser d'une heure... Ou plus ! Cela ne me dérange guère, j'apprécie toujours les bonnes entrées avant le plat. Et moi aussi, j'ai envie de vous. Désolé de le montrer. D'ailleurs, si vous pouviez vous dépêcher de me rejoindre, car je vais finir par vous sauter dessus et vous baiser le corps directement sur le tapis. Ce serait indécent."

Il sourit, amusé. Qu'est-ce qui était plus indécent que de se visiter l'un l'autre uniquement pour une relation charnelle et un bon repas ? Finalement, ils ne faisaient qu'illustrer l'expression "vivre d'amour et d'eau fraîche". Sauf que là c'était du sexe et du canard.
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Rosalinde
Donc faire l'amour sur le sol serait indécent. Elle rit. Rien de ce qu'ils avaient fait depuis leur rencontre à Cussy-les-Forges n'avait été très décent. Oh non, elle soupçonnait surtout le Sidjéno d'être un peu douillet, et de préférer le confort d'un faudesteuil garni de coussins à la dureté du sol.

- Mais sommes-nous vraiment à une indécence près ?

Au cas où il aurait oublié, il s'était tout de même présenté à poil devant sa servante un quart d'heure auparavant. Mais elle n'était pas d'humeur à être contrariante sur le choix de l'endroit où il décidait de poser son derrière, et répondit donc à son injonction en venant s'asseoir sur ses genoux, face à lui, jambes pliées glissées de part et d'autre des cuisses du blond.

- Le choix est intéressant. Nous aurions pu nous rouler dans le lit, et pourtant vous choisissez un petit siège.

Celui qui allait les forcer à rester très proches. A son tour de l'embrasser, les lèvres, le cou, les lèvres à nouveau. Et pendant ce temps ses mains se lancent dans l'exploration, mais de son torse cette fois, et même plus bas, caressant cette peau brûlante avec la fébrilité et l'empressement propres aux prémices de l'amour. Elle ne s'interrompit que pour crier à Cathau, qui arrivait avec les cailles, de repasser plus tard, avant d'enfouir un rire contre l'épaule du blond. Et de lui glisser à l'oreille :

- Puisque le repas est reporté, je crains que désormais nous n'ayons plus qu'une chose à faire.

Et de l'embrasser à nouveau, les joues roses comme une ado.
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June
Bien sûr qu'il préférait le fauteuil ! Quand on vieillit, il paraît qu'on préfère le confort pour ses vieux os. Et même si June était bien loin de la décrépitude, il aimait s'octroyer le luxe de faire l'amour sur le fauteuil plutôt que sur le sol, sans exclure bien entendu qu'une prochaine étreinte charnelle pourrait tout à fait se faire sur le tapis. Et à bien y réfléchir, tant que c'était Rosalinde, il pourrait la prendre dans une cage dorée ou sur le toit d'un immeuble parisien qu'il y prendrait quand même un bien grand plaisir. Mais cela semblait plaire quand même à la rouquine qui vint s'installer sur lui. Il leva un sourcil et prit un air coquin ; tout cela lui plaisait beaucoup.

"Voyons, voyons. Croyez-vous vraiment que j'ai l'intention de ne vous faire l'amour qu'une fois ce soir ? Ce serait ne pas vous respecter, très chère amie. J'ai bien l'intention de tester avec vous la résistance de tous les meubles de cette pièce à nos ébats, et pourquoi ne pas étendre nos objectifs à tout l'hôtel ! Alors ce petit siège, Madame, ne sera qu'un commencement à notre conversation de ce soir. Si vous le voulez bien."

Elle l'embrassa, le caressa, lui enchanta la peau de ses doigts doux et explorateurs. A force de le caresser ainsi, elle le rendait de plus en plus fébrile, et à présent, tout ce dont il avait envie c'était de lui fourrer le matos réglementaire partout où c'était possible. Mais il réprima doucement son envie d'animalité un peu trop... animale, et n'oublie pas que c'était elle, cette fois, qui était au-dessus, et donc c'était elle qui contrôlait les choses. Plus qu'une chose à faire, hein, lui susurra-t-elle à l'oreille. Oh, oui.

Il posa ses mains sur les hanches de la rouquine, et lui fit comprendre d'un seul regard qu'elle pouvait enfin se mettre à le chevaucher comme un poney. Sans le crier, bien entendu. Ce serait indécent.


Interlude.

Ah la salope. Putain qu'elle est bonne.

Il soupira de contentement. Il posa les mains sur la poitrine de sa partenaire, parce que c'était pas parce qu'il avait fini qu'il n'aimait pas les toucher. Et puis, il aimait avoir les mains toujours occupées. Il se sentait vidé, mais cela ne dura que l'espace d'un instant. Se contenter d'une seule fois ? C'était mal connaître June ; il était prêt à en découdre avec elle toute la nuit s'il le fallait, et tout le lendemain si elle insistait ! Mais, pour l'instant, autre chose se fit entendre : son estomac gargouilla.

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Rosalinde
Son estomac gargouilla et elle sourit, amusée, avant d'aller lui croquer l'oreille.

- C'est entendu, je fais monter le repas.

Doucement, elle se défit de son étreinte, déliant précautionneusement leurs membres sans que la séparation ne soit trop brutale. Ils se retrouveraient bientôt et elle le savait, car elle avait beau être repue pour l'heure, il lui en faudrait plus pour parvenir à satiété. La faim de lui reviendrait, et si non, ne dit-on pas que l'appétit vient en mangeant ? Mais trêve de gourmandise, il fallait se sustenter. Marchant à petit pas jusqu'à la porte, et frissonnant d'avoir ainsi perdu la chaleur du corps de son amant, elle entr'ouvrit l'huis pour piailler après leur repas. Une minute plus tard, le pas de la Cathau se faisait entendre dans l'escalier, et sans faire davantage de manières la rousse lui ouvrit, toujours dans sa tenue d'Eve, pour qu'elle vienne disposer vaisselle et plats sur la table, non sans un petit reniflement éloquent. Effectivement, Rosa se figura que cela devait sentir le foutre et la sueur, et s'en amusa grandement.

Après que la servante eut déposé leur frugal repas — pain, vin, cailles rôties — et vidé les lieux, en bonne maîtresse de maison, la Wolback entreprit de servir deux gobelets de vin et d'en porter un à son invité. Mais une fois retournée à la table pour chercher le sien, et le plat de cailles, elle prit la direction inverse et vint s'affaler sur le lit. Enfantillage suprême que de manger à la romaine, assumé, elle faisait bien ce qu'elle voulait dans sa propre maison.


- Au lit !

Elle rit, avant d'arracher un pilon et de mordre dedans avec appétit. Et de se dire que, finalement, il n'y avait vraiment pas grand chose à manger sur ces bestioles là.

- J'aurais du demander des poulets.

Amour, gloire et volaille.
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June
Elle se dégage de lui, et un courant d'air vient lui refroidir le membre. Brr. Il frissonne. Elle a bien compris l'appel de l'estomac, et c'est tant mieux. Car s'il prenait un plaisir certain à se satisfaire la région pubienne, il avait besoin de se remplir l'estomac. Elle fit venir la borgnesse, qui leur jeta un regard sans ambiguïté : elle les trouvait franchement dégueulasse, c'était clair. L'odeur et la vision des choses ne devait pas l'aider, et June sourit autant que Rosalinde sur ce point. Il sentait que dégoûter la servante de Chaalis allait devenir un passe-temps qu'il allait aimer. La rouquine récupère le vin, lui sert une coupette et vint lui apporter. Et tandis qu'il trempait doucement ses lèvres dans le breuvage, histoire de voir ce qu'elle lui servait, elle s'empara du plat. Il regarda son verre. Était-ce du bon vin pour un bon amant, ou du mauvais pour un piètre compagnon de nuit ? Après avoir goûté, et avoir apprécié le liquide foncé, il sourit. C'était du bon.

Voilà qu’entre-temps, elle a embarqué le plat jusque dans le plumard. Voilà comment elle l'invitait : elle l'attirait avec des pattes de poulet ! Ah, la garce !


"Hé, vous avez l'intention de garder ça pour vous ?!"

Avec un sourire amusé, il s'extirpa du fauteuil et vint la rejoindre pour lui piquer un pignon.

"Ouais. Enfin, au pire, si j'ai encore un petit creux, je vous croquerai un bout de sein."

Tout simplement.
Il lui fit une pichenette sur la cuisse et lui lança un regard provocateur, tout en croquant assidûment dans un bout de chair de volaille.

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Rosalinde
Lui croquer un bout de sein ?

- Ah non, c'est interdit ! Ne manquerait plus que j'aie de nouvelles cicatrices...

Elle sourit, mais son regard se voilà un peu lorsqu'elle baissa les yeux sur son ventre constellé d'arabesques rosâtres, le travail de ce fou de Moran qui s'était estompé avec le temps, mais sans jamais vraiment disparaître. Ce que la jalousie peut faire faire à un homme. Heureusement la chiquenaude à la cuisse la tira de sa demi-seconde passée à se morfondre, et elle releva la tête avec une nouvelle lueur de malice allumée dans son regard. En appui sur un coude elle le regardait de pied en cap tout en mordillant sa lèvre inférieure. Elle avait envie de faire une blague. Mais une vieille blague vaseuse. La fera ? La fera pas ? Généralement la question ne se posait pas longtemps.

- Pour le dessert, il y a de l'abricot !

Hum hum.

C'est fin, c'est très fin, ça s'mange sans faim, hein. Elle rit, cachant honteusement son visage dans sa main libre, avant de se figurer qu'il était sans doute mieux de noyer sa déception envers elle-même dans le pinard. Ce qu'elle fit sans plus tarder, avant de confesser :


- D'accord d'accord, j'ai honte, elle était nulle.

M'enfin cela dit, qu'il se sente tout à fait libre de le faire, hein.
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