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[RP] Hostel de Chaalis

June
V'là qu'elle repart en vrille. Il la regarde s'enflammer, d'abord une petite flammèche, puis un feu de bois, et enfin l'incendie qui se déclenche. Elle était tellement remontée qu'elle aurait brûlé une forêt entière avec le feu qui sortait de ses yeux. Lui reste assis sur son fauteuil, toujours à poil, et il plonge ses yeux bleus dans le regard brûlant de la rouquine. Il balaye tout ça d'un geste impatient de la main.

"Ca va, ça va... Vous êtes vraiment à cheval sur la formulation."

Au début, il avait dit ça sans penser aux mots choisis ; puis, finalement amusé par sa tournure de phrase lorsqu'il s'était rendu compte de ce qu'il avait dit, il continua sur le même ton légèrement railleur.

"Ca ne sert à rien de prendre le mors aux dents..."

Sans lui laisser le temps de réagir, il se leva et alla lui commander une tisane apaisante à la lavande auprès de la borgnesse, breuvage qu'il lui apporta un instant plus tard.

"Tenez, buvez. Hésitez pas. Il faut une dose de cheval !"

Avant qu'elle ne lui saute dessus de rage, car il semblait qu'il l'avait un peu provoquée, il retourna sur le fauteuil, reprend un ton calme. Et met son doigt sur le bout du nez de Rosalinde.

"Vous êtes ridicule lorsque vous vous énervez pour rien. Je n'ai pas l'intention de vous acheter, ni de vous "monter" lorsque j'en aurais envie. Parce que déjà, c'est quand même mieux quand on a envie à deux. Et en plus, j'aime bien quand c'est vous qui me montez. Et vous n'avez pas un gros cul, vous êtes très belle. Donc cessez de vous mettre en scène de cette façon, arrêtez de gueuler comme une truie et remettez-vous au travail. Vous voulez apprendre, oui ou non ? Si c'est non, je m'en vais."

Parce que faut pas pousser non plus. Ca va être lui le coupable, en plus !
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Rosalinde
Dire qu'il avait l'impudence de filer la métaphore équine. Et de se barrer, comme ça, au milieu d'une dispute. Pour aller chercher une tisane. Non mais. Est-ce qu'elle se barrait au milieu d'une dispute pour aller chercher des tisanes ? Je ne crois pas ! Elle lui cria donc un coup de revenir, « et au trot » mais comme d'habitude cela n'eut strictement aucun effet, le Sidjéno faisait ce qu'il voulait, quand il voulait, où il voulait.

Quand il revint, elle boudait. La tasse de tisane finit directement dans le feu (enfin, son contenu) avant d'être reclaquée au coin de la table comme il le fallait. Et le doigt sur le nez n'arrangea pas les choses. Quand il eut fini, elle lui tapa d'un coup sec sur la main, en déclarant d'un ton péremptoire :


- Je ne me mets pas en scène. Et cessez vos comparaisons animalières !

Parce que bon, à choisir, elle préférait encore qu'il la compare à un roncin qu'à un goret. Puis, ignorant la dernière question elle retourna s'asseoir à sa table de travail, saisit la fiche, et fit mine de s'y plonger, alors que tout son être ruminait une terrible vengeance qui, très certainement, aurait lieu bientôt. Dès qu'elle aurait trouvé comment se venger, c'est à dire.

Elle resta bien là cinq minutes à comparer différents scénarios, sans en trouver aucun qui soit pleinement satisfaisant. Peut-être devrait-elle simplement le faire jeter hors de chez elle (elle avait toujours rêvé de faire passer les vêtements d'un homme par la fenêtre), mais cela voulait dire qu'il ne reviendrait sans doute pas, et à y réfléchir elle n'était pas sûre d'être prête à perdre son amant pour une histoire de cul de jument. D'autant qu'il lui avait dit qu'elle était très belle. Même si cela ne sonnait pas très vrai à son oreille, plutôt comme quelque chose qu'il aurait dit pour évacuer l'histoire et passer à autre chose. Et il aimait bien qu'elle le monte ! Eh bien, ça, cela aurait pu ne pas lui arriver avant un moment, hélas elle lui avait promis cette heure qu'il allait probablement employer à faire autre chose que des crêpes. Et puis c'est vrai qu'elle s'était un peu emportée pour rien. Elle le savait, pourtant, qu'il fallait qu'elle arrête de prendre tout à cœur et surtout tout comme une attaque personnelle.


- C'est bon, j'ai fini.

Mensonge. Mais elle gérait la fiche des Wolback depuis des années déjà, alors elle avait peut-être une chance de s'en sortir.
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June
Pauvre tisane à la lavande, qui ne connut que le feu au lieu des pupilles gustatives d'une rouquine en colère. Il aurait mieux fait de la boire lui-même, tiens. C'était bien la peine de s'être déplacé et d'avoir fait déplacer la servante en prime, même si elle servait à ça. Elle lui claque la main après qu'il eut osé la toucher. C'est qu'elle se rebelle, la copine ! Bon, allez. V'là qu'elle se met à bouder. Ah, les femmes. Toutes les mêmes. Toutes des boudeuses ! A un moment, elle annonça qu'elle avait fini.

"Terminé de quoi ? De bouder, ou d'enregistrer cette fiche dans votre tête ?"

Il sourit, amusé. Bien sûr qu'il ne prendrait pas la mouche autant qu'elle. Et il la trouvait presque belle, quand elle s'énervait ; un peu rouge, mais trois fois rien.

"Parce que si c'est de bouder que vous avez terminé, j'en suis fort aise. Si c'est pour la mémorisation, j'en doute fort. Mais prenez donc cet exemplaire, il vous servira de repère."

Il sortit une autre fiche, remplie cette fois.

"Voyez, c'est de cette façon que je note les noms. Et voilà comment je mets tout ce qui est dates de naissance ou de décès. Ah, et les mariages, il faut les noter ainsi."

Il continua de lui montrer les divers éléments de la fiche, sans prendre attention à la tête qu'elle faisait - ou qu'elle ne faisait pas -. De toute façon, à ce moment précis, ils étaient là pour travailler. Elle l'avait demandé, il avait accédé à sa requête ; il s'agissait à présent de se concentrer pour ne pas perdre une miette de la leçon du jour.

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Rosalinde
Bouder ou apprendre. Il en avait de belles. Et elle, elle en avait une belle aussi, d'envie de lui enfoncer son poing dans la bouche pour mieux le faire taire. Alors qu'elle était à deux doigts de regretter ses agissements, c'est un peu couillon, quand on y pense. Une gentillesse et elle aurait fondu comme de la neige sur le cul d'une fille de joie. Mais non. Perdu. Elle grogna de plus belle, et lança d'un ton péremptoire :

- Je ne boude pas !

Elle ne trompait personne. Et elle le savait. Mais un aveu aurait été bien trop lui demander, et comme bien souvent la Wolback préférait s'enfoncer dans la mauvaise foi, et même ramer un peu. Elle soupira donc, alors qu'il commençait à lui détailler les diverses catégories et autres subtilités de la fiche généalogique, avec une maniaquerie qu'elle n'aurait pas soupçonné au premier abord. Et qui lui plaisait assez, parce qu'elle même avait certains travers virant parfois au TOC. Par exemple, il fallait que toutes ses robes soient rangées dans ses malles selon un ordre bien précis et connu de la Borgnesse seule.

- Bon. C'est bien, mais si je ne pratique pas j'aurai tout oublié dans cinq minutes de toute façon.

Et de lui jeter un regard genre hautement réprobateur, un qui voulait dire "vous n'êtes franchement pas pédagogue, on voit bien que vous n'avez pas élevé vos enfants contrairement à MOI que je sais tout mieux que tout le monde". En gros.
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June
Concentré, il ne faisait même pas attention à Rosalinde. Il parlait. Qu'elle écoute ou qu'elle n'écoute pas, c'était pareil. Après tout, c'était elle qui avait demandé à apprendre, et pas lui qui avait insisté pour lui donner une leçon. C'était donc, selon lui, à elle d'être attentive et de faire un effort. Mais il sentait bien, malgré ses tentatives de détendre un peu l'atmosphère, qu'elle n'était à l'instant pas plus motivée que cela à écouter les conseils du grand blond. Elle ne boudait pas ? Très bien. Sur un ton qui ressemblait presque à du reproche, elle lui notifia qu'elle avait besoin de pratiquer pour mémoriser. Il la regarda, et lui colla une fiche généalogique à mettre à jour sur le nez.

"Tenez. Pratiquez donc."

Il soutint son regard. Elle semblait lui en vouloir et le critiquer sans réellement mettre des mots sur ses pensées. Et ça ne lui plaisait pas franchement ; mais il ne fit rien de plus pour continuer de l'énerver, bien que sa petite voix intérieure lui intimait de pousser la rouquine à bout. Il riva son regard sur la fiche à faire, intimant d'un signe de tête son élève à se mettre au travail. Peut-être que cela lui permettrait d'évacuer sa rage mystérieuse.
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Rosalinde
Elle pratiqua. Un parchemin neuf fut sorti, et pendant de longues minutes on entendit plus que le bruit du calame qui grattait la peau, et du bois qui craquait dans la cheminée. Concentrée, elle prenait son temps, car s'adonner à la correction de fiche héraldique était une activité curieusement apaisante pour elle. Cela requérait minutie et application, et cette mobilisation de son cerveau lui permit ainsi d'oublier peu à peu pourquoi elle était en colère contre le blond, ou du moins, l'affront ne lui semblait plus si grave que cela.

Et heureusement pour June, si Rosalinde était une coutumière des éclats violents, la rancune ne faisait pas partie de ses habitudes (à l'exception de sa haine cordiale pour la mère Stilton, ses ex-maris et les Teutons), si bien que lorsqu'elle releva la tête, après avoir sablé son encre, elle avait déjà presque oublié pourquoi elle était si fâchée. Attendre que l'orage passe et ne pas remettre de l'huile sur le feu, c'était finalement une bonne tactique pour calmer son ire, quand des excuses et/ou une violente réconciliation sur l'oreiller n'étaient pas d'actualité.


- J'ai fini.

Après avoir soufflé le sable, elle lui tendit le parchemin, et sans plus de cérémonie se leva pour aller poser ses fesses sur les genoux de June, ramenant ses pieds par dessus l'accoudoir et sa tête dans le creux de son épaule.

- Vous êtes fâché ?

Preuve que, éventuellement, elle pouvait même se sentir coupable de s'être énervée pour si peu.
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June
Les sourcils froncés, l'air en colère, le blond ne quitta pas du regard un seul instant la fiche qui se rédigeait petit à petit par la main de Rosalinde. Il avait croisé les bras, et restait impassible. Car si elle oubliait peu à peu ce pourquoi elle en voulait à son amant, lui montait en température et en pression tout seul, à l'intérieur de lui-même, sans qu'elle n'ait besoin d'insister davantage. June était comme ça, une sorte de bombe à retardement, avec ce temps de latence où l'on se dit qu'on a la vie sauve, avant de se faire exploser la tronche sans que le coupable eut précédemment crié gare. Car si au contraire de la rousse il évitait de provoquer de violentes disputes - sauf si réellement nécessaire -, il était en revanche et en opposition à elle un très fort rancunier. La vengeance était un plat qui se mangeait très froid, et sa colère pouvait se cacher loin, bien loin en lui pour en ressortir plus forte encore, parfois bien des années plus tard. Et plus l'affront était fort, plus il pouvait se monter le bourrichon et rendre la disgrâce en la multipliant.

Elle avait fini. Il sortit de ses coléreuses songeries et posa ses yeux sur elle, sans changer de tête. Mais elle ne lui laissa pas le temps de réagir : à peine avait-elle fini son écriture que déjà elle venait s'installer sur lui, tel un chat qui soudoyait une caresse. Mais le blond n'avait plus aucune envie de tout cela : avec son énième colère inutile et inexplicable, elle avait fait sécher comme neige au soleil toute l'indulgence qu'il pouvait encore avoir pour elle et son comportement. S'il était fâché ? Mais, ma pauvre fille, as-tu besoin de poser la question ? Sans un mot, il la prit dans ses bras, la remit sur sa chaise, sans délicatesse mais sans violence non plus. Il rassembla les affaires qui lui appartenaient sur le bureau, le visage toujours fermé, les roula et les enfourna dans une des poches de son manteau. Il remis ses braies, ses chaussures, sa chemise, et finit avec le mantel. Et se dirigea vers la porte. Tout ça, le temps de laisser à Rosalinde le loisir de suivre ce périple de quelques minutes.

Avant de saisir la clenche, il se retourna vers elle, et lui lança un regard plein de colère.


"Oui, je suis fâché. Encore une fois, vous ne savez vous maîtriser et vous ne faites de moi que le coupable de vos bêtises et de votre mauvaise humeur, venue de je-ne-sais-où. Mais ma patience a des limites, et vous avez rempli le vase du désagréable plus que celui de l'agréable. Nous nous verrons à l'Hérauderie, à la condition que vous compreniez mon départ. Mais j'en doute : vous êtes bien trop occupée à faire attention à votre petite personne et à vos sentiments."

Il ouvrit la porte sans la refermer et s'en alla après un simple : "Adieu."

...

Ca aurait pu se passer comme ça. A l'instant, alors qu'il regardait Rosalinde écrire, il avait une envie folle de se barrer comme un malpropre en lui balançant une punchline défonçante dans la gueule. Mais pourquoi ne le faisait-il pas, puisque c'est ce que lui intimaient à la fois son instinct et sa petite voix intérieure ? Ses yeux se déplacèrent et contemplèrent les boucles rousses qui allaient de part et d'autre du visage concentré de son amante. Non. Si, quelque part dans son cerveau, on lui parlait de départ et d'adieux, quelque chose en sa poitrine lui intimait de procéder plutôt à de la douceur et à pardonner. Et la tête disait... M'enfin, mais ce sont des manières de femelle, ça ! Voyons ! T'es un homme ou tu l'es pas ?! June Sidjéno va-t-il se laisser faire par une bougresse qui ne fait que s'énerver sur lui plus qu'elle ne lui suce la verge ?! Allons ! Un peu de respect pour toi-même, que diable ! Et le coeur répondait... Vas-tu laisser ainsi passer ta chance d'aimer une femme qui a l'air d'avoir des sentiments aussi sincères que les tiens pour elle ? La dispute et la fuite ne sont-elles pas des échecs face au pardon et à l'amour ? Et l'amour n'est-il pas la plus belle chose qui soit au monde, après les cookies et la fée Lassion ? Allons, allons. Parle-lui avec ton coeur, laisse ton palpitant s'ouvrir au monde et laisse donc de côté ta conscience qui, pour une fois, ne te veut pas du bien... C'était un véritable débat politique dans son corps, ce qui donnait à l'extérieur un June à la face lasse et désabusée.

Et il était toujours dans cet état d'esprit lorsqu'elle annonça la fin de son exercice et qu'elle vint s'installer sur lui. Il passa ses bras autour d'elle, posa son menton sur la tête de Rosalinde. Et soupira.

"Je l'étais. Mais vous contre moi, ça inverse toujours la tendance. Je vous aime quand vous vous énervez. Je vous aime quand vous êtes dans mes bras. Et je vous aimerais encore plus si je pouvais vous faire l'amour, là, maintenant."

Et sans attendre qu'elle réponde par la positive - mais pouvait-elle répondre autrement ? -, il pencha la tête et entreprit de faire tourner sept fois les langues dans sa bouche avant de continuer.
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Rosalinde
Il referma ses bras sur elle et elle sourit. Même avant qu'il ne parle, cela voulait tout dire. Elle sourit, donc, et enfouit un peu plus son visage dans le cou du blond, pour mieux respirer son odeur. Il était donc fâché, mais n'en avait rien montré. C'était bon à savoir, le Sidjéno était de ceux qui ont la colère sourde, qui ruminent, et qui lâchent le couperet avec une froideur glaçante. Exact opposé d'elle, avec son sang écossais qui lui battait les tempes à la moindre occasion et qui aurait pu lui faire lâcher des bordées de jurons au milieu d'une cérémonie de sacre.

Mais la colère s'était évanouie, et à la place, elle eut droit à une touchante déclaration assorti d'un baiser, avant même qu'elle ait le temps de répondre quoi que ce soit. Qu'à cela ne tienne, un baiser ne valait-il pas autant que des mots ? Elle le lui rendit de très bon cœur, et en profita même pour glisser ses doigts entre les mèches blondes, le long de sa nuque. Elle se dit aussi qu'elle n'aurait, à ce moment précis, échangé sa place pour rien au monde. Elle l'aimait donc ? Non, il ne fallait pas. L'amour, elle savait comment ça commençait, mais surtout comme ça se terminait, avec elle. Et elle venait de lui faire une scène, preuve qu'elle n'avait pas changé, qu'elle ne s'était pas assagie.

Alors elle ne dit rien. Enfin. Rien d'autre que :


- Vous pouvez.

Et elle l'embrassa encore, mais cette fois la tendresse l'emporta et point de manège de langues, la simplicité a aussi ses avantages. Se redressant, elle fit l'amusant constat de voir qu'il était déjà nu, et puisqu'elle ne portait que sa chemise de nuit et un châle, ils en viendraient sans doute vite au fait. Mais où ? Sur le lit ? Sur le fauteuil ? Il avait le droit de décider, puisqu'elle était celle qui avait une crise à se faire pardonner. Alors elle se contenta de le contenter, si si !, en faisant glisser ses lèvres le long de la ligne de sa mâchoire, puis dans son cou en suivant la jugulaire. Pas plus. Il avait réclamé, à lui l'initiative !
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June
Il continuait de l'embrasser, tout en l'incitant à venir sur lui, à se mettre à genoux. Le fauteuil irait très bien pour cette fois. De toute façon, tout allait bien pour ce genre de choses : le tapis, la couche, le fauteuil, le bureau... Et puisqu'elle était déjà presque déshabillée, l'épluchage de la rouquine n'allait pas durer trop longtemps. Puis, une fois dans la position requise pour ce genre d'activité lorsqu'elle est faite sur un fauteuil - très confortable, d'ailleurs -, il fit glisser ses mains sur les cuisses de son amante, jusqu'à les remonter à ses hanches, puis sa poitrine, son ventre, ses épaules, son dos, ses fesses, tout cela en ne cessant de continuer à l'embrasser. Il allait falloir trouver de nouvelles choses à faire, de nouvelles positions, de nouveaux meubles, peut-être même de nouveaux lieux afin de continuer à s'étonner l'un l'autre et de se découvrir. Cette relation était-elle devenue si suivie, si régulière qu'il fallait à présent à se méfier de la monotonie ? Peut-être bien que oui, finalement. Mais pour l'instant, il s'agissait avant tout de donner du plaisir et d'en prendre. Et c'était bien là l'intention du grand blond qui s'apprêtait à combler sa partenaire de tout ce qu'elle pouvait désirer en matière d'amour physique.

Mais c'était sans compter sur des critères physiologiques qui, ce jour-là, allaient changer la donne. Ainsi, il voulait fuir une éventuelle future monotonie ? Le ciel l'avait entendu. Ou le diable, à voir. Car June était fatigué de sa nuit, était passé par les stades d'homme blasé, énervé, puis finalement amoureux, mais la fatigue du manque de sommeil et celle causée par son énervement intérieur auraient ce jour-là raison de lui : le cinquième membre ne voulait pas faire le lever du drapeau. Et c'était largement embêtant. Se rendant compte de la chose, et n'attendant pas que Rosalinde s'en aperçoive aussi, il continua de la caresser, allant jusqu'à mettre les mains dans le cambouis - si je puis me permettre l'expression - pour s'exciter davantage et peut-être essayer de faire au moins preuve d'un peu de force dans sa zone de slip. Il s'autorisa même - largement - à penser à toutes ses conquêtes, des plus belles aux plus coquines, en passant par celles qui lui avaient fait découvrir des choses tout à fait étonnantes en matière de sexe, mais rien. Rien n'y faisait. Hélas, le bâton du Héraut décidait de ne faire aucun effort, et il commençait à ne pas en mener large, et encore moins à la pensée que son amante allait s'en apercevoir. Car c'était sûr, elle allait s'en apercevoir : l'acteur principal de la pièce faisait grève.

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Rosalinde
Quelque chose était différent de d'habitude. Elle n'aurait su dire exactement quoi. Il l'embrassait, promenait ses mains sur son corps, et aventurait même ses doigts dans un endroit dont il est interdit d'écrire le nom sur ce forum. Cela aurait du promettre un bon quart d'heure (au moins) à se laisser délicieusement aller à leurs instincts primaires. Mais cette chose, ce désagrément qu'elle n'arrivait pas à identifier... Cela la perturbait. Un peu. Parce que bon, quand les petites mimines de l'Homme s'occupent de mettre en route le moteur (pour reprendre la métaphore mécanique, so smooth !), l'amante pense moins. Mais ne cesse pas encore tout à fait de se poser des questions. Ce problème la titillait.

Et elle finit par mettre le doigt dessus.

Littéralement.


- Oh.

Abyme de perplexité. Que faire ? Elle avait déjà été confronté à cela bien sûr, mais... Pas souvent. A croire que tous les hommes des Royaumes étaient d'infaillibles étalons (lolilol). Notez d'ailleurs que l'on peut observer le même phénomène dans le sens inverse : L'homme royaumien ne se met jamais au garde à vous au mauvais moment. Non. L'homme royaumien n'a jamais été trahi par son zgeg. L'homme royaumien vit dans une fresque historique dirigée par Ridley Scott dans laquelle un chevalier et trois pélos peuvent tenir Jérusalem assiégée pendant des mois et avoir la classe à Legolas. Mais revenons à nos moutons.

La Wolback hésitait donc entre deux façons de réagir. La première aurait été de s'acharner sur le membre récalcitrant. Genre, de lui lustrer la carrosserie (la métaphore bordel !) jusqu'à s'en fouler le poignet. Parce que bon, il la mettait un poil au défi, là. La seconde, vers laquelle allait son inclination naturelle, était au contraire beaucoup plus simple : Il s'agissait de se mettre à chouiner, et à paniquer à moitié. « Vous ne me désirez plus ! Je suis vieille et moche ! » et ses conneries habituelles. Mais même elle savait qu'elle l'avait suffisamment agacé pour éviter d'en remettre une couche, là tout de suite. Qu'à cela ne tienne, cela pouvait être reporté à dans une heure ou deux.

En attendant...


- Vous n'avez pas envie ? Ou bien... Il y a quelque chose que je peux faire ?

Allez June, lâche-toi, c'est le quart d'heure "réalise tes fantasmes".
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June
Hé merde. Elle s'en était aperçue. Bon, il savait que ça devait arriver, mais il avait prié - si l'on peut parler de prière - pour que cela arrive le plus tard possible. Comment allait-elle le prendre ? Déjà, il la voyait d'avance commencer à pleurnicher en lui affirmant qu'il ne l'aimait certainement plus, que c'était là une preuve irréfutable de son manque de désir pour elle, et patati et patata. Mais, non. A la grande surprise du blond, elle le regarda et lui posa simplement la question de l'envie. Ou d'une éventuelle aide de sa part.

Grand dieux. Ô grand dieux ! Si le blond les avait haïs il y avait à peine cinq minutes, la vision de la rouquine en train de lui englober la courge était des plus plaisantes, et une de ses pensées leur fut adressée pour remerciement. Puis, à la rousse, l'air innocent :


"Hé bien... J'ai très envie de vous. Mais j'ai comme l'impression que votre aide ne sera pas de trop. Si vous pouviez..."

Sans terminer sa phrase, il fit bien comprendre qu'il fallait qu'elle y mette du sien pour pouvoir continuer à profiter du moment qu'il voulait initialement lui offrir.
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