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[RP] Pendant ce temps, la maison du lac...

Maryah
Et voilà, c'est fini.
L'heure du départ a sonné.

Les chambres sont à peu près nettoyées, sauf celle de Poum où vraiment trop d'plumes, c'est trop de plumes ! Merci les mélanges explosifs. Une erreur de poudre et ... POUM ! Elle comprend mieux le prénom maint'nant.

La salle d'eau est aussi propre qu'à l'arrivée, le salon aussi. Elle a juste laissé un petit mot de félicitation pour la naissance du petit dont elle ignore encore le nom, et le cadeau de naissance : un petit bateau en bois, avec un vrai mât et des voiles, histoire que le petit n'oublie jamais les circonstances de sa naissance. Et puis parce que les jouets en bois (2'30) hein, ça fait plaisir aussi à papa et maman ... Et une petite famille de pirates, vagues pantins, pour préciser subtilement ce qu'elle s'en va faire.

Les stères de bois sont rentrés. Le petit plumeau volé ... euh ... emprunté.


Citation:
Hé les Cobradèches,

Quand vous lirez ce mot, j'serai p't'êt' là où vous êtes au moment où j'écris cette lettre. ça va vous suivez ?

Bon merci tout plein pour l'gîte, dommage qu'y ai pas eu un cuisinier, mais j'me suis débrouillée. Tout est à sa place. S'il manque quelque chose, c'est l'brun qui rentre chez vous sans prévenir, pour délivrer des messages hein. C'pas moi, c'est lui.

Icy on fait la paix. J'aim'pas bien ça. Du coup, j'ai tapé un croisé. Faut que j'me carapate avant qu'on ai un avoyer qui lance des procès.

J'vous r'mercie encore,
J'vous embrasse tout partout, tous les 4 ...

Ouais j'suis toujours affectueuse à distance, héhé.

Prenez soin,
On s'reverra,
Et on aura oublié d'icy là !


Maryah

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Bannière réalisée par LJD Pépin_lavergne
--Ward



Assis sur le tronc d'arbre qui lui sert de banc devant sa masure, l'équarrisseur regarde passer la brune. Son regard sombre suit la silhouette au pas décidé tandis qu'il termine de gratter la peau encore tiède d'un cochon qu'il vient de passer à la flamme. La lame racle sur la couenne épaisse qui s'enfonce à son passage. Douce caresse à une bête défunte...

La brune locataire se tire. Elle laisse dans son sillage un parfum de reviens-z'y. Dommage. Une autre fois.
Lorsqu'elle franchira le tournant sur le chemin, il ne la verra plus. Alors, il l'oubliera et le quotidien occupera tout son esprit à nouveau.

Les affaires reprennent à Genève, la carcasse de ce cochon sera mise en vente dès l'après midi au marché mais il gardera les oreilles, délicieuses une fois grillées.

J'ai faim.
Poum
Tant de mois....

Je cours dans l'escalier, je saute les marches pour arriver dans la tour.
Enfin ma chambre ! .... c'est quoi ce foutoir ?

Des piles de linges trainent sur le sol, les draps remontés à la va-vite sentent autre chose que la Poum.... qui ?? que ????

D'accord j'ai laissé des choses trainer mais pas à ce point !!!

Ce n'est pas possible de trouver sa maison ravagée par des intrus après un tel voyage !

J'en ai marre !!! je suis saoule depuis hier, j'ai besoin de dormir ! dans des draps propres, un lit un vrai... avec ma poule. mmmouii je suis fatiguée de tout ça.......

J'ai mis ma belle robe, je meurs de froid mais je suis très très alexandrine... je me suis fait piquer mes sandales en route...... d'où les pieds nus parce qu'ici... ou perse qu'ici hihihi...... la mode ne correspond pas du tout à là-bas.. du tout !!!!!!

Je me demande où sont les parents, depuis la taverne je ne les ai plus vu, papa encore furieux contre moi.. parce que je travaille, et oui.. je dansais sur la table une danse du ventre bien exotique, quand papa est entré, il a hurlé, j'ai dû arrêter... fin de ma carrière de danseuse du ventre ! encore une vocation perdue..... J'aimais bien faire tinter les grelots.......pfpfpfpfpfpfpfffffffffffffffffffffff.

Je vais aller dormir un peu sur mon lit, je jette les draps sales au sol avec le reste, je dirai que c'est Maryah ..... je mets des draps de soies et hop à moi Morphée et ses câlins oniriques.......

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Hildegardeii
Quelques temps déjà que nous étions revenus et même pas le temps de passer chez nous.
Je savais la maison en ordre, ayant toute confiance en Maryah et sur ce mystérieux voisin qui m'avait servi de messager.

Les premières journées passées à ouvrir une taverne en ville, je me pose enfin pour écrire à Cali dont je n'ai plus de nouvelles. La bougresse nous avait elle oubliés, toute accaparée par son bellâtre parisien ou fallait il aller jusqu'à Thouars pour la tirer de sa caverne ?
Je n'allais surtout pas lui demander ça, ça aurait sonné l'ouverture de la chasse à la Hilde sauvage et je n'avais pas du tout envie de subir les foudres d'une personne de plus. Poum et Cobra me suffisaient.

C'est donc attablée près de la fenêtre de notre "établissement" que je lui écris ces mots.


Citation:

      Ma Calioppe,

      Voilà de longues semaines que nous n'avons plus de vos nouvelles et je me décide à prendre la plume pour vous donner des nôtres.

      Nous sommes rentrés il y a deux ou trois semaines à peu près. Genève n'est pas encore sous la neige mais cela ne devrait plus tarder je pense tant les nuages sont plombés et bas.
      Je n'ai pas encore eu le courage d'ouvrir la maison. C'est très con, nous étions si impatients de le faire mais la léthargie dans laquelle Genève est plongée nous a scié les pattes je pense.
      Il n'y a que Poum, fidèle à elle même, pour s'agiter et tenter de mettre un peu d'animation dans cette hibernation.
      Cobra et elle ont ouvert respectivement un moulin et une boulangerie. La vie est rythmée par leurs activités respective et les calculs de bénéfices surréalistes qui nous promettent la fortune en peu de temps. Cela tombe bien, on n'a besoin de rien. On pourra donc se le payer sans avoir recours à un quelconque emprunt qui nous endetterait à vie, voire au delà.

      De mon coté, j'ai ouvert une taverne... que j'ai failli fermer le jour de l'inauguration pour cause de divergence de point de vue sur la consommation d'alcool.
      Fort heureusement, j'étais tellement ivre qu'il m'était impossible d'accomplir aucune action cohérente. Je n'arrivais même plus à trouver le formulaire B-3642 de fermeture de débit de boisson. Cela nous a permis à Cobra et moi de laisser retomber la pression et de passer à autre chose le lendemain.

      Nous avons eu quelques nouvelles de Thouars par le hasard des lectures de gazettes. Il parait qu'Odyssee se baigne avec son cheval et son Coincoin qui ne sait pas nager.
      J'ai hâte de venir vous voir.

      Je vous embrasse ma douce, mon incommensurable, ma variation du thème, mon eldorado mexicain.

      Hilde

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Cobra.
La crise de jalousie de trop, pour rien.
C'est donc dans un état d'énervement comme ça ne m'est arrivé depuis longtemps que j'fourgue des affaires personnelles dans une malle et charge ma charrette.
Ma femme a poussé le bouchon loin, trop loin cette fois.
Ah je ne suis pas l'homme parfait loin de là, mais jamais je ne lui ai caché quoique se soit. Alors me faire traiter de menteur. Me dire de filer retrouver Maryah et de m'amuser. La coppa est pleine !
J'viens de faire mes adieux à l'As et Poum. Je regarde Brad

J'ai dit à Poum que tu restais avec elle. Tu es plus son chien que le mien désormais.

Poum à raison, je suis le roi des Naze Been j'en arrive à parler à mon chien.
Je n'ai aucune idée de ce que je vais faire où je vais aller. Mais j'y vais.
Je referme la porte de la maison, grimpe sur cette charrette. Je m'enfuis pas .....je pars.
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Hildegardeii
Les priorités... Penser aux priorités...

On a droit, tous, de bouffer une tartine de merde chaque jour.

C'est ce qu'il m'avait dit, ya pas très longtemps, le Serpent. Et putain, faut croire que j'étais boulimique moi, parce qu'entre une chose et une autre, j'en avalais plus qu'une par jour, ces derniers temps.
Pour une raison que j'ignore et que je n'ai pas du tout envie qu'on me dévoile, j'avais les nerfs à fleur de peau en continu ces dernières semaines. Une vraie pile électrique avant Volta (... Pas Tra Volta hein, Alessandro, celui de la pile). Les commentaires éclairés sur la qualité de mon humeur de la part de l'entourage n'avaient fait qu'accroître mon agacement. J'avais perdu mon humour et j'étais incapable de le retrouver. Pourtant, Dieu sait que je me forçais !

Et c'est dans cet état d'esprit, disons... échauffé, que j'étais partie pour le tournoi avec toute la petite famille et que nous étions revenus, quasiment aussi cons qu'au départ, sans gagner ni perdre, ni rien...
Sauf un tas de foin.

La suite, vous ne la connaissez pas, du moins, vous n'avez qu'un son de cloche : celui de Cobra.
Et je n'ai pas envie de revenir dessus pour me justifier ENCORE sur ce que je suis, sur mes actes et sur mes points de vue. Une fois devant l'Ignace et Poum, ça m'a suffit (un vrai tribunal, c'était beau à voir, on avait l'accusation, la défense, le procureur et le juge ! On aurait pu en faire un tableau tant c'était beau !)

Je me fous qu'on me catalogue parmi les mauvaises, au contraire ! Plus on me trouvera de torts et de défauts et moins on viendra me coller aux basques.

Lorsque je quitte la taverne, exaspérée, c'est pour prendre mes affaires.
Cobra sort de la maison, sans même un regard sur son fils.
Bon vrai que pour taquiner la gueuse, traîner un gamin c'est moins sexy, le Mâle ténébreux en prendrait un coup.
Je le vois parler au chien quand même... preuve qu'il pense aux priorités.

Pour ma part, j'était trop en colère et malheureuse pour y voir clair. Mais oui, il fallait partir, pour ça il avait raison. Poum était grande, se taper sa mère folle de chagrin serait l'entraîner en enfer. Mais partir sans notre fils, JAMAIS !

J'optais donc pour aller à l'opposé de lui, dès le lendemain, histoire de ne pas l'entraver par trop de possessivité. Et de toutes façons, j'étais bien trop épuisée pour prendre une décision ce soir.
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Hildegardeii
Le lendemain matin... quelle ne fut pas ma surprise de trouver mon époux et ma fille attablés devant un cas fée....

Stupidement, j'ai cru qu'il avait remis son départ, qu'il avait changé d'avis et que finalement il m'aimait toujours....

Stupide idiote que je suis ! Conne ! Lamentable ! Il avait juste remis le départ à aujourd'hui.

Pour me consoler, si tant est que ça ait pu le faire, Poum m'avait dit qu'il avait le cœur ici et les couilles ailleurs.
Non seulement elle avait raison pour les couilles... mais je me rendis compte que pour le cœur c'était foutu aussi.

J'avais bien une idée de la direction qu'il prendrait. Une idée bien précise d'ailleurs. Je partirais le soir même, comme prévu, dans la direction opposée, ma fille, mon fils, mon chien, mon ane, ma dinde, mon renne et tout le bastringue avec moi.... Pire qu'une romano... Hildegardeii Cobradèche ! Garez vous faut de la place !

J'avais aussi reçu une lettre de Maryah qui s'étonnait que j'ai jeté sa clé et dans laquelle sa mario parlait... J'étais bien incapable de lui répondre..... Et que dire ? Que la clé avait été jeté sur un coup de balai général suite au dernier reproche de Cobra qui était encore plus en colère après moi en sachant que j'avais sa clé.......

Bref, le ménage général avait été fait. Si des gens voulaient me parler, les pigeons n'étaient pas faits pour les chiens.
A fortiori pour me faire chier.

Que chacun vive sa vie, et bon vent.
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Cobra.
L'hôpital qui se fout de la charité. A aucun moment je ne fus responsable du nettoyage de printemps de Hilde. Elle qui a balancé la clé de la Bridée. Clé pour laquelle je fus juste étonné sachant que mon épouse ne supporte pas de voir quelqu'un avoir possession de nos appartements privés. Donc colère non. Surpris oui. Si cela avait été moi, l'implosion aurait été phénoménale.
Je suis dans une colère froide. Je radote selon ma fille. Moi je hurle intérieurement contre cet essieu brisé qui ne m'a pas éloigné d'une lieue de Genève.
Je n'ai qu'une envie foutre le camp.
C'est donc avec rage que je tape comme un damné sur cette ferraille, les muscles de mes épaules brulés sous l'effort.
J'assume mes actes et mes décisions, il serait bon que tout le monde fasse de même. Je ne suis responsable que de moi.
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Ward





Ne m'aidez pas surtout...


Un râle s'échappa de la gorge de la brune lorsqu'elle souleva l'extrémité du lourd rondin de bois pour le trainer vers la maison.

L'équarrisseur, un instant fasciné par le jeu du réseau bleuté des veines qui serpentaient sur les mains de l'helvète, apprécia le relief des tendons bandés pour soulever la charge importante pour une femme de cette corpulence. Son regard remonta le long des muscles des bras puis des épaules faussement fragiles, s'attarda sur la carotide, elle aussi, prête à éclater sous la peau luisante de sueur.

Vous allez en crever...


Ward savourait le moment. La voir peiner ainsi et était juste...jouissif.
Et il comptait bien en profiter jusqu'au bout. Il se garda donc de lui prêter main forte et la suivit, à distance respectable, pour ne pas qu'elle puisse l'atteindre si l'envie lui prenait de se retourner et lui en décocher une.

La femme peinait toujours, au plus grand plaisir de l'équarrisseur genévois. Son chignon - qui, ceci dit en passant, n'était plus de première fraicheur depuis longtemps - n'existait plus depuis que le lien avait cédé. Elle était un peu échevelée maintenant. Beaucoup même. Ward pensa en la regardant entasser ce tas de bois, qu'elle ressemblait à ces monstres mythologiques dont il avait vu la représentation dans un livre une fois. Oui c'est ça : elle ressemblait à une gorgone.

L'idée le glaça et le plaisir de la voir s'acharner ainsi le quitta aussitôt.

Le rondin avait rejoint un tas devant les volets de la grande porte du rez de chaussée, empêchant le passage. La femme se redressa, essoufflée, les mains sur les reins puis écarta une mèche sombre collée sur son visage.
D'un regard circulaire, tout en reculant de quelques pas, elle examina la maison avec une drôle d'expression... Comme si elle était satisfaite d'un travail bien fait et frotta ses mains, mises à rude épreuve par l'écorce des rondins, sur l'avant de ses braies.

Vous êtes sûre de vous ?


Il la regarda contempler la maison un long moment en silence. Un reflet sur le lac parut l'éblouir, l'espace d'une seconde et son visage se crispa sur un rictus agacé mais elle ne répondit pas.
Elle tendit simplement une main vers lui, sans quitter du regard la fenêtre aux rideaux tirés, qui donnait sur le lac et agita ses doigts pour lui faire signe de lui remettre quelque chose.

Comprenant que c'était à lui de jouer, Ward ouvrit le rabat de la petite besace qui pendait contre sa hanche, en tira un briquet qu'il battit aussitôt contre la toile d'une torche au préalable imbibée d'huile et posé près de lui.

Le soleil plongea à cet instant dans l'eau du lac, incendiant le paysage.
La torche s'enflamma à son tour dans une fumée noire et puante.

L'équarrisseur saisit fermement le manche de la torche et en fendit l'air plusieurs fois, attisant la flamme qui gronda, telle un fauve mécontent. Puis il tendit le manche vers l'helvête.

Avez vous bien rentré la paille de ses champs de blé au grenier, Ward ?


Une montée d'adrénaline lui sécha la bouche et en une fraction de seconde il comprit qu'elle irait jusqu'au bout, que ce n'était pas du chiqué ou une blague de mauvais goût faite pour l'impressionner. Cette sal0pe allait foutre le feu à la maison et vu la quantité de paille que Ward avait entreposée dans le grenier de son patron durant tout l'été, il était évident que tout flamberait en moins de temps qu'il ne faut pour le dire.

Il hocha imperceptiblement la tête en guise de réponse et déglutit péniblement en regardant la fenêtre à l'étage. Rien ne bougeait.

Un premier moulinet du bras fit vrombir la flamme.
Un réflexe protecteur le fit reculer d'un pas. Puis, réalisant la folie de la femme, il tenta un geste pour l'arrêter.

C'est trop tard Ward !

Le second moulinet acheva de donner l'élan suffisant pour que la torche s'envole vers la maison au moment où, Ward, se découvrant un regain d'humanité, projetait la brune au sol et s'écrasait sur son corps dans un placage pourtant parfait.

Le projectile de feu acheva sa course contre les carreaux de la fenêtre de l'étage qui explosèrent. Pendant quelques secondes, on ne vit que la faible lueur de la torche et l'espoir revint dans les yeux de Ward.
Ce n'est qu'ensuite que le rideau rougeoya puis s'enflamma, ne laissant plus de doute sur l'issue funeste.

La pièce s'embrasa et le feu devint monstre rugissant. La maison hurlait sa douleur dans des craquements sinistres du bois dévoré par les flammes. Il sembla à Ward que le brasier prenait l'apparence du diable, se tordant, engloutissant tout sur son passage dans sa gueule hideuse.

Hilde ! Vous l'avez laissé crever dedans !

L'enfer de la fournaise colorait le visage de la Pucelle de mille nuances incandescentes. Elle se redressa, appuyée sur ses mains, hypnotisée par les flammes. La chaleur devint rapidement insupportable lorsque les flammes atteignirent le grenier et les ballots de paille qui y étaient entreposés.
Ward saisit le col de la femme et la traîna en arrière, le visage déjà cuit par la chaleur.
L'incendie redoubla d'intensité, emportant le toit dans un déchaînement dévastateur. Ward criait pour couvrir le vacarme. La maison gémissait de toutes ses poutres calcinées, le feu hennissait, toujours plus avide d'elle, la léchait de toutes parts avant de la mordre à pleines dents et lui arracher sa vie.

L'équarrisseur passa sa main sur son visage sale.

Devant lui, la femme se releva, le regard fou dans lequel le reflet des flammes s'animaient encore dans une danse macabre. Elle restait figée sur les décombres de ce qui avait été sa vie.

Qu'avez vous fait... Qu'avez vous fait !


Lentement, elle pivota vers lui. Un sourire glacé apparut sur son visage cramé.

Il m'a dit qu'il n'avait plus le goût à rien.
Il m'a dit qu'il sentait qu'il allait tomber malade et ne s'en relèverait pas.

Je n'ai fait qu'abréger ses souffrances.
Hildegardeii
Les jours qui suivirent passèrent dans une sorte d'hébétude surréaliste.

Ward, qui, un an plus tôt, avait tenté d'éliminer Cobra, avait fini par lui porter secours et c'est dans une chambre tenue secrète qu'il tentait de conserver la petite lueur de vie encore présente dans ce corps calciné.

Poum, plus dérangée que jamais, s'était dans un premier temps acharnée à maudire son père adoptif de l'avoir abandonnée et à clamer qu'aucun homme ne valait la peine qu'on s'intéressât à lui au delà d'un orgasme. Puis, une fois que toute cette fureur fut vidée, elle s'était tournée vers l'avenir et son enthousiasme avait repris le dessus. Elle arrivait même parfois à ne plus détester son frère !
Elle s'était mise au travail avait repris ses études et tentait de devenir riche en s'adonnant au commerce. Vaste et ambitieux programme pour celle qui n'avait pas su, du vivant de son père, comprendre un seul des cours d'économie que le Serpent tentait de lui inculquer. Peut être était ce là une espèce de doigt d'honneur vers le ciel à l'attention du patriarche moribond ... ?

Quant à moi, je passais de l'exubérance exagérément ridicule à la dépression morbide. J'en voulais à Cobra de m'avoir poussée à une telle extrémité, je m'en voulais d'avoir été si radicale.
J'étais terrorisée à l'idée qu'on découvrit que j'étais la responsable de la disparition de mon époux et qu'on me somme de m'expliquer. Aussi, j'arborais un visage jovial dès que je sortais en ville. Les fréquentes retraites de Cobra étaient connues de tous et son absence ne choquait pas trop. Il suffisait simplement de jouer les comiques écervelées et le tour était joué : l'auditoire rigolait et la pirouette me permettait de détourner l'attention sur des sujets légers sans qu'on me pose de questions.

L'unique personne qui avait trouvé cette absence étrange, était Phonya et j'avais bien été obligée de lui avouer mon crime. J'espérais cependant, qu'elle même étant veuve, elle garderait le silence.

Quelques jours après l'incendie, la ville s'était vidée de bon nombre de soldats et mercenaires et l'effervescence qui régnait à Genève était retombée d'un coup. Les élections étaient passées, Phonya avait été élue. Hobb ruminait en maudissant le Très Haut de l'avoir oublié malgré ses prières ferventes. Tu parles ! Le bon Dieu devait être occupé à se branler les couilles devant un match de soule et n'avait rien à faire de la mairie de Genève !

Contrainte à sortir de ma léthargique aigreur par Poum, je me mis dans l'idée d'acquérir un bateau pour pouvoir faire la navette entre Genève et la côte méditerrannée plus rapidement. Du moins, c'est ce que j'annonçais à tout le monde car, en douce, je lançais la commande d'une importante quantité de pelles auprès d'un forgeron local et m'acharnais à creuser la terre tout autour de Genève dans le cas où le Serpent viendrait à mourir pour de bon et qu'il faille l'obséquer*.

Dans le cas contraire, c'est à travers la gueule que je lui mettrais le coup de pelle, pour lui apprendre à me faire un coup d'enc... comme ça.


*obséquer : ensevelir obséquieusement
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Hildegardeii
Les autorités portuaires prenant le temps de la réflexion quant à la construction du foncet, je relançai Phonya qui venait de prendre ses fonctions d'aboyère municipale pour la construction du foncet, sans grand espoir d'obtenir une réponse favorable et dans des délais acceptables.
Il faut dire que la patience étant une vertu gratuite et altruiste, je n'en disposais qu'en quantité limitée ces derniers temps et la distribuais avec parcimonie.

Avec qui ?

- Avec Parcimonie !


Vous l'aurez constaté, je faisais aussi dans le jeu de mots pourri. C'était devenu ma spécialité, faute d'autre chose à faire de constructif. Dans le même registre, je proposai, un soir, de créer un groupe, composé des plus joyeux drilles de Genève pour partir sur les routes et découvrir le monde.

L'enthousiasme à l'annonce de cette proposition fut tel, qu'il fallut prendre des mesures d'urgence...
Il fallut, tout d'abord, retenir Everglade qui n'était, je pense, jamais sorti de Genève et sautait dans tous les coins de la taverne. Ensuite, nous dûmes récupérer Dexeryl, la dame au nom de médicament et décrétée (par moi) belle mère cougar officielle qui souriait béatement. Quant à Musaraigne, il sombra dans une de ses célèbres léthargies en regardant dans l'obscurité de la nuit (et, accessoirement, la taverne voisine) après s'être exclamé dans un instant d'éveil : "Il faut maturer l'idée."

J'vous dis... un enthousiasme général et unanime !

Dans l'urgence donc, je laissai les clefs à Everglade qui se couchait tard et rentrai chez moi pour veiller mon fils et m'endormis rapidement. Je gagnais ainsi un jour de plus sur l'envoi de ma lettre à Cali pour lui avouer mon crime.

Mon sommeil fut peuplé de rêves étranges dans lesquels tu étais là et tu riais en marchant à mes cotés. Comme j'étais équipée de ma pelle, je résistais pas à l'envie de flanquer un coup de bêche dans une taupinière qui avait soufflé sur le bord des plates bandes du cimetière et découvris une dent en or.

Merveilleux ! Voilà un beau cadeau pour Poum ! Elle qui se lance dans la dentisterie, ça va lui servir. Au pire, elle pourrait la troquer contre un pot de confiture.

... Ou une jupe !

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Hildegardeii
Vu et conclu : trente six fesses = dix huit culs.

C'est sur ce constat indiscutable et définitif, issu d'un calcul où la logique n'a rien à envier à l'observation attentive du panel local, associée à un esprit haut en couleur sans pour autant virer à l'arc en ciel de mauvais gout, que je tirais sur le lacet de ma bourse pour la refermer.

Je n'ai pas gagné ma fortune en filant.
Quoique si, fut une époque où je filais... mais pas que du mauvais coton, de la laine aussi.
Ce temps étant révolu, il fallait désormais penser à l'avenir. L'avant garde de la finance, le futur de l'économie, le surlendemain des lendemains chantants.

Foin donc le concept du filage à tors et à travers.

Foin, de par le fait, les artistes, les princesses et les mauvais garçons.
Les spécimens pullulaient tellement dans le royaume, qu'on avait l'impression de vivre au milieu des vers dans un fromage corse. Et quand on connait l'issue funeste qu'entraîne chez les non initiés la consommation de fromage corse, on est en droit de s'inquiéter sur l'avenir de la race, voire de l'espèce.

Trois options s'offraient donc à nous :

1 - Rejoindre le cercle des initiés et devenir un ver dans le fromage : apprendre à Poum les bonnes manières, l'Art de l'hypocrisie sentimentale et la maîtrise de son corps, notamment à travers l'anesthésie des Sentiments Vrais et des papilles gustatives pour les séances de léchage de cul appliquées et récurrentes. Beurk...

2 - Aborder un virage à 180°et se faire ermite en fuyant le fromage : l'avantage non négligeable est qu'on ne souffre plus de la contradiction, de par le fait. L'inconvénient est qu'il fallait, au préalable, faire provision de blagues et calembours encore inconnus, pour se faire rire soi même, les soirs de veillée. Perso, je n'y suis pas encore arrivée, les princesses, artistes et autres mauvais garçons m'ayant jusque là fourni la matière à ce sujet.

3 - Trouver une solution alternative : devenir la fleurine du fromage. Bien que vouée à la destruction in fine, puisque dévoré par les vers canibales et violé par les ermites en manque de calembours (et de cul disons le clairement, à contrario des vers qui baisent autant qu'ils bouffent), l'hypothèse, semble être la dernière possibilité acceptable sans trop de contrainte. On est libre d'aller et venir, de savourer le grignotage de temps en temps, tout en gardant son indépendance, de quitter un fromage pour en conquérir un autre.

Bref ! C'est la panacée !


Vous me suivez ?
Non ? Ah, ben c'est que vous êtes une princesse, un artiste ou un mauvais garçon...
Oui ? Aaaah... ben c'est que vous avez opté vous même pour la troisième option. Bravo !

Et c'est ainsi qu'après la Médecine et son code, j'inventai


      l'ALTERMONDIALISME MEDIEVAL.



Donc, concrètement, Poum, Alexandre, vous rassemblez le matos, les bêtes, les ustensiles UNIQUEMENT vitaux, les restes de Cobra et on se casse en Corse.

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Cameliane
Ce qui pourrait être une chronique dans...






"La Mouette Genevoise", 25 octobre 2015

Lors d'un petit tour en centre ville, l'on peut apercevoir une maison.
Ou plutôt son emplacement.
La noirceur des pierres encore apparentes par endroits, malgré les pluies, les vents, l'érosion naturelle, démontre qu'elle fut victime d'un incendie plusieurs siècles en arrière.

Elle ne fait pas partie des visites proposées par le syndicat du tourisme Genevois pour les gens du troisième âge.
Encore moins dans le programme des sorties scolaires.

Parce qu'il s'agit d'une tragédie, du temps passé, un fait que l'on pourrait qualifier de banal mais qui ne le fut pas.
La légende raconte qu'un couple follement amoureux vivait là.
Avec une grande fille écervelée. Peut-être simplette mais toutefois généreuse disait-on.
Ce couple passionné et passionnant, qui menait un train de vie à coups de cris, d'emportements, d'amitiés et de voyages, se déchirait souvent, pour mieux se réconcilier.
Un jour, l'homme dont personne ne se souvient de l'identité fut pris d'un mal étrange, et en perdit l'envie de vivre.
Son épouse - dont l'identité s'est perdue au fil du temps aussi - dévouée et affligée par la nouvelle, décida de l'aider à passer de vie à trépas.
Elle le drogua juste avant qu'il n'aille au lit - du moins peut-on l'espérer - et enflamma leur demeure tant et si bien qu'elle brûla des combles aux fondations, pierres non comprises et qu'il ne resta plus rien de l'époux.
Ainsi mourut-il sans souffrances.
Une autre légende raconte que la fille écervelée sauva son père avant qu'il ne soit mort et qu'un voisin lui serait venu en aide, avant que la maison ne fut détruite dans son entier.
Mais nul ne sait la vérité vraie.
Depuis ce temps, l'on raconte que cet emplacement est maudit, qu'il vaut mieux traverser la rue et marcher sur le trottoir d'en face au risque de voir la foudre s'abattre sur soi un jour de grand orage.
Personne ne s'est jamais risqué à racheter le terrain, et rien ne fut construit ici depuis.

CSQ, pour La Mouette Genevoise.



Mais la Chronique dans "La Mouette Genevoise" peut être réécrite...

La feuille de chou s'envola et tomba dans le lac de Genève, tout près du geyser...


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Tour à tour Capitaine de l'Edelweiss, de l'Eternel, de La Camysole Genevoise, de la Bella Ciao, Du Coucou dans le Cucul, délicieusement nommé par la Madgnifique. Ca dépend des circonstances, et surtout de l'ennemi. Mais l'idée reste encore et toujours : défendre nos libertés !
Cobra.
Je passe devant les ruines de ce que fut notre maison, brûlée un beau soir de septembre.
Je me souviens de la réaction de celle qui fut ma femme quand je lui ai dis être las et ne plus trouver l'envie de me retrouver là chaque jour.
Sa réaction fut à la hauteur de l'embrasement qui a suivit ce fameux soir.
Prévoyant je me doutais bien que la tisane qu'elle m'avait remise au lit, un léger sourire aux lèvres n'était pas des plus inoffensives. Croyez bien Amigos, que si quelqu'un icilieu peut se targuer de la connaître dans les moindres recoins, de sa cervelle et de son corps, je suis celui là.
Donc prévoyant étais je en train de vous dire, j'avais dans la journée embauché un pauvre bougre sans le sou sur mon champ de blé. Le conviant au soir venu de venir chercher sa paye à la maison.
Profitant de sa naiveté, il n'a pas vu le coup de gourdin l'occire.
Quand Hildegardeii, quitta la chambrée me pensant profondément endormi par la drogue dispensée dans ma tisane, je me suis relevé prestement et placé ce pauvre diable dans notre couche, sortant rapidement par la porte donnant sur l'extérieur de la maison.
J'ai pu assisté à tout, à la sortie du corps par ma fille Poum, aux bruits assourdissants que provoque le feu. Tout.
Deux bons mois sont passés, je me suis tenu en retrait de la ville, maintenant de temps à autre mes champs et même poussé le vice à faire tourner mon moulin.
Aujourd'hui, je peux juste vous dire une chose Amigos, le Serpent n'est pas mort. Vous devriez l'entendre Persifler encore.
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Francine
Citation:
Donc prévoyant étais je en train de vous dire, j'avais dans la journée embauché un pauvre bougre sans le sou sur mon champ de blé. Le conviant au soir venu de venir chercher sa paye à la maison.
Profitant de sa naiveté, il n'a pas vu le coup de gourdin l'occire.
Quand Hildegardeii, quitta la chambrée me pensant profondément endormi par la drogue dispensée dans ma tisane, je me suis relevé prestement et placé ce pauvre diable dans notre couche, sortant rapidement par la porte donnant sur l'extérieur de la maison.



ASSASSIN !!!! CE MISÉRABLE AVOUE, CE COBRA DE MALHEUR SE VANTE D'AVOIR ASSASSINÉ MON PAUVRE MARI QUI SE SAIGNAIT AUX 4 VEINES EN TRAVAILLANT DANS LES CHAMPS DES AUTRES POUR NOURRIR SA FAMILLE.
ME VOICI VEUVE ET MES 8 ENFANTS ORPHELINS PAR LA FAUTE DE CE GRAND LÂCHE.
JUSTICE JE RÉCLAME JUSTICE !!!


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