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[RP] Pendant ce temps, la maison du lac...

Germaine.landru
Germaine, devant le beau gosse, éprouvait avant l'heure les lois de répulsion et d'attraction des amants par leur pôle, bien qu'il lui restât à définir ce fameux pôle. Chez lui, elle imaginait bien où il se cachait mais chez elle ? Une douleur douce et légère la mit sur la piste de ses tétons en érection.
Mais, avant que les choses ne prennent un tour privé, avant qu'elle ne réponde à la curieuse question de Ward, son amie Hilde fit son apparition fort à propos, dégageant Germaine du magnétisme que dégageait le voisin.

    Ah ! Hilde ! Te v'là enfin ! J' discutais avec Môssieu en t'attendant !

Germaine loucha sur le chiard beuglant et pensa, une fois de plus, qu'elle avait échappé à ça dans sa vie précédente et que les galipettes présentaient un risque certain.
Son aventure avec Ward avorta.
D'autant plus que Poum entra à la suite de sa mère adoptive.
Germaine sourit. Encore une histoire de tétons.

    J' boirais bien un coup d'rouge, Poum, si tu fais taire ton frère.

_________________
Hildegardeii
[Billet d'humeur]


Quand j'étais jeune Amigos, un type de mes amis m'avait dit

Hilde, dans la vie, si on te chie sur le nez, te laisse pas faire, ouvre la bouche.

Je m'étais longtemps demandé ce que cet adage voulait dire, je pensais que le gars était un peu perché et je ne voyais pas l'intérêt de bouffer de la merde en plus d'en avoir déjà pris plein la gueule.
Ce mois de janvier et jusqu'à la fin du tournoi de Genève, j'avais eu l'explication. Et oui, amigos, la lumière illumina ma cervelle de fille et je compris soudain la sagesse de mon pote.


En gros, ça voulait dire que, quand tu te fais baiser une fois, tu comprends pas toujours tout de suite, parce que t'es gentille et un peu conne (ou neuhneuh comme on me l'avait encore dit il y a deux jours - soit disant au trente millième degré, mais sorti quand même...), alors t'es prête à laisser couler, aller te jeter une bière au bistrot du coin et passer à autre chose.
Mais non, ça se passe pas comme ça dans la vraie vie. Les leçons, faut qu'elles soient bien comprises, pour que tu t'imprègnes bien de l'essence profonde du concept, tu saisis ?
Et surtout que tu recommences pas la connerie une seconde fois ; alors il faut y revenir de nouveau, en mettre une deuxième couche mais cette fois par derrière et de préférence avec une bonne poignée de gravier pour que t'imprimes bien la leçon.

Ben la chance que j'ai eue, c'est que le gravier avait été particulièrement de bonne qualité en ce début d'année, pas du genre roulé et poli par le ressac des marées, non non, de la first quouality voyez, explosé à la masse avec des arêtes bien saillantes qui t'arrachent bieeeen le cul.

T'as compris là ?


Oui.
Et j'ai mal au cul, croyez moi.


J'en finissais pas de cette putain d'histoire entre Cobra et moi et à chaque fois que je pensais qu'on me lâchait enfin, il fallait que quelqu'un vienne m'en refoutre une couche. Oh pas forcément en pensant à mal, juste parce qu'ils sont "empathiques" et moi, j'adore l'empathie, comme vous le savez.

Que dire, Amigos ? Pas grand chose.

Mais méfiez vous quand même les gars, parce que je serai pas toujours à bouffer la merde qu'on me balance dans le bec et que j'ai beau être une conne, je n'oublie rien...

Et je vous louperai pas.

Alors quand ce soir, j'ai reçu deux lettres de Crak et de sa petite Linhi m'alertant que ce connard de Wood avait planté ses trois pelos devant les portes de Genève et les avaient envoyés 45 jours au dispensaire de Fribourg d'un grand coup de masse dans les chicots, ma tartine de merde je l'ai bouffée à pleine dents.
Je pensais pas qu'on pouvait aller si loin dans la médiocrité.
Pourtant j'en croise des médiocres.
Et je peux vous dire, Amigos, que la poignée de graviers, je vais la lui fourrer avec des clous et qu'il pourra venir couiner comme un goret dans ma taverne, me redire qu'il me pêtera les dents si j'essaie de quitter la ville avec son gros rire de sergent Garcia. Je l'attends. J'ai tout mon temps. Et j'ai comme dans l'idée que je vais pas attendre longtemps.
_________________
Poum
Rouge à la main.
Prenant bien soin de ne point toucher les mamelles débordant sur la table basse, elle sert du bon vieux pinard de 1450.


Un Château la Niche taille 1450 ...


OOOUUppppsssss .. La bévue, le lapsus qui va la mettre à terre.
L'air de rien du tout .. du tout..... Elle reprend.. Souriante..
Impassible.....


Un Château La Friche de la région 1450.
Je vous sert une coupette bien tassée.
J'ai baillonné Alex avec une niche de nourrice en peaux de chèvre. Il n a jamais vu le différence maman non plus

Vous permettez que j'aille voir si maman veut encore une portion de merde, de la région 1462 ?

Elle regarde si une crotte traine encore de ci ou de là.. Déplace les meubles un à un, secoue les rideaux.


C'est que ça s'accroche partout le caca vous savez !!!!! De plus c'est tellement difficile à décoller, sans parler de l'odeur... Il m'est avis que le mieux est de laisser sécher de brosser et ensuite laver les résidus, laissons maman en manger si elle le souhaite.
Mais vous savez, je crois que c'est une eeuhh allégorythme non une allégoret, nnaaan une allégorille... Oui c'est ça ! Ou une alléfoutrie directionnelle.
Elle ne va pas la manger ! Pas vraiment.


Elle se tord dans l'âtre fumant regardant les conduits, espérant que leurs formes anatomiquement très similaires aux intestins lui dévoile leurs trésors cachés.
Noircie, toussant, bredouille.
Craignant une chouille l'ire de sa môman sur la coup là....
N'osant lui proposer ce merveilleux moelleux au miel qu'elle a cuisiner avec amour pour les invités.

Maman as-tu une préférence pour un caca ? Je n'en ai pas trouvé en primeur, tu auras de fait, du réchauffé de Brad.
Ou seconde proposition une part de tarte au miel ?


Courageusement elle se cache derrière la plus gros fauteuil en poussant Ward sur celui-ci.
Son corps de nabot grande taille amortira le choc si maman lance des projectiles.

_________________
Cavella
Poum a écrit:
Rouge à la main.
Prenant bien soin de ne point toucher les mamelles débordant sur la table basse, elle sert du bon vieux pinard de 1450.


Un Château la Niche taille 1450 ...


OOOUUppppsssss .. La bévue, le lapsus qui va la mettre à terre.
L'air de rien du tout .. du tout..... Elle reprend.. Souriante..
Impassible.....


Un Château La Friche de la région 1450.
Je vous sert une coupette bien tassée.
J'ai baillonné Alex avec une niche de nourrice en peaux de chèvre. Il n a jamais vu le différence maman non plus

Vous permettez que j'aille voir si maman veut encore une portion de merde, de la région 1462 ?

Elle regarde si une crotte traine encore de ci ou de là.. Déplace les meubles un à un, secoue les rideaux.


C'est que ça s'accroche partout le caca vous savez !!!!! De plus c'est tellement difficile à décoller, sans parler de l'odeur... Il m'est avis que le mieux est de laisser sécher de brosser et ensuite laver les résidus, laissons maman en manger si elle le souhaite.
Mais vous savez, je crois que c'est une eeuhh allégorythme non une allégoret, nnaaan une allégorille... Oui c'est ça ! Ou une alléfoutrie directionnelle.
Elle ne va pas la manger ! Pas vraiment.


Elle se tord dans l'âtre fumant regardant les conduits, espérant que leurs formes anatomiquement très similaires aux intestins lui dévoile leurs trésors cachés.
Noircie, toussant, bredouille.
Craignant une chouille l'ire de sa môman sur la coup là....
N'osant lui proposer ce merveilleux moelleux au miel qu'elle a cuisiner avec amour pour les invités.

Maman as-tu une préférence pour un caca ? Je n'en ai pas trouvé en primeur, tu auras de fait, du réchauffé de Brad.
Ou seconde proposition une part de tarte au miel ?


Courageusement elle se cache derrière la plus gros fauteuil en poussant Ward sur celui-ci.
Son corps de nabot grande taille amortira le choc si maman lance des projectiles.
Delcapio
Séjournant dans la ville, il décida de faire taire quelque remarque... prolongée dans une courte ballade quelques minutes de marchés et voilà notre homme présent sur les bords du lac.

Il approchait les personnes présentent...un bonjour salutaires
- Salue !

Je me demande bien ce que prometteur pourra prôné...
sourit mesquin

Il approfondit sa marge, {marche lentement vers une Dame qui semblait pas être...}

Quelques heures plus tard...

Ils prit le chemin du retour étant toutefois prodigieusement...étancher... Cavella suivisme !!

Quelques verres et des hips* échangées

Puis-je vous poser une question ?

Del répondit tout simplement
-Oui !

-Que comptez vous faire par la suite ?
Sourit gentiment... engagé comme toi dans la municipalité !

Et ben poursuivre la quête qui nous est promises... souriant tout deux il continua leur marche*

Cavella le caviste Del le cacao,,,

_________________
[De la Chavena de Vickey]

Seigneur de MontSieux
Prince de la Chavena Vickey

~ Philosophie ~
Ça cafouille,
Que le combat continue ! Et voilà !
Beffroi
Delcapio
Séjournant dans la ville, il décida de faire taire quelque remarque... prolongée dans une courte ballade quelques minutes de marchés et voilà notre homme présent sur les bords du lac.

Il approchait les personnes présentent...un bonjour salutaires
- Salue !

Je me demande bien ce que prometteur pourra prôné...
sourit mesquin

Il approfondit sa marge, {marche lentement vers une Dame qui semblait pas être...}

Quelques heures plus tard...

Ils prit le chemin du retour étant toutefois prodigieusement...étancher... Cavella suivisme !!

Quelques verres et des hips* échangées

Puis-je vous poser une question ?

Del répondit tout simplement
-Oui !

-Que comptez vous faire par la suite ?
Sourit gentiment... engagé comme toi dans la municipalité !

Et ben poursuivre la quête qui nous est promises... souriant tout deux il continua leur marche*

Cavella le caviste Del le cacao,,,

_________________
[De la Chavena de Vickey]

Seigneur de MontSieux
Prince de la Chavena Vickey

~ Philosophie ~
Ça cafouille,
Que le combat continue ! Et voilà !
Beffroi
Hildegardeii
Finalement, c'est la tarte au miel que j'ai prise, tu avais raison Poum, comme toujours.

Depuis le début de cette nouvelle année, je me laisse porter par les évènements.
A trop vouloir en faire, on fait les choses mal. La précipitation, les décisions prises dans la colère, la douleur, ne sont jamais bonnes et je me rends compte, maintenant que j'ai un peu de recul que je m'étais laissée engloutir dans une spirale sans fin qui ne faisait que m'attirer vers le bas. En voulant toujours arrondir les angles, en cédant systématiquement à la volonté de l'autre, je m'étais perdue dans une espèce d'illusion de confort qui n'était en réalité, qu'une soumission morbide.
C'est mon identité que je perdais et il m'avait fallu presque neuf mois pour m'en rendre compte et réagir.
Neuf mois, c'est le temps de faire un enfant et c'est en quelque sorte une renaissance qui s'opérait en moi en ces premiers jours de printemps.
Je me sentais vraiment revivre et même si j'étais en colère contre moi même d'avoir mis si longtemps à réagir, je ne regrettais pas d'être passée par ces étapes.
Là où d'autres auraient perdu la mémoire et rayé tout un pan de leur vie ou auraient disparu pour refaire leur vie dans un endroit où personne ne les connait, j'avais, au contraire, assumé les évènements, affronté les inévitables leçons de morale, expliqué comment j'en étais arrivée là - fort mal certainement puisque j'étais dans le cirage, mais on s'en fout.
En gros j'étais très fière de moi.
Et bien décidée à ne plus me faire dicter ma façon de vivre et mes choix.

Forcément, ça passait par des grincements de dents, mais entre nous, je m'en fiche. Les gens qui m'appréciaient vraiment avant, continueraient à le faire. Les autres, ben... c'est qu'ils m'appréciaient pas tant que ça et ça ne serait finalement pas un mal.
Le temps des compromis était révolu. Place à la nouvelle Hildegarde.

C'est ainsi qu'au moment où je couche ces mots sur velin pour le publier dans ma biographie post mortem qui s'arrachera à des millions d'exemplaires amigos, que je vois passer un type qui déblatère tout seul dans un premier temps... en reprenant les mots que Poum disait deux mois avant.

Je regarde mon fils, la plume levée, un peu interloquée quand même de voir un gars passer devant ma terrasse sans même un bonjour et je le suis du regard le temps qu'il continue son chemin le long du lac Clément.

Encore un qui a vu la vierge (Poum) et qui en est resté baba. Je vais peut être lui trouver un mari qui sait .....


Quelque minutes plus tard, un autre type passe.
Toujours pas de bonjour, ma terrasse est devenue un lieu de passage ? On a balisé un chemin de randonnée qui fait que les pélerins de Saint Pierrot de Compostelle vont désormais passer par ici ?
Perplexe, je me gratte la tête du bout de ma plume, me fout de l'encre plein les cheveux (heureusement que je ne suis pas blonde) et le suit du regard tandis qu'Alex balance sa cuillère fétiche vers le gars.
Il rejoint le premier type... et entame une conversation que je qualifierai d'ésotérique de base, au niveau 2 de l'échelle poumesque.

J'en profite pour mettre de l'eau à chauffer pour le cas fée et aller pisser, Brad Pitt monte la garde, personne n'approchera d'Alex de toutes façons.
Lorsque je reviens, je n'ai pas le temps de me laver les mains que les deux même bonshommes repassent.. toujours le même discours... mais dans l'autre sens cette fois.

Pas de doute.
On est bien à Genève, Helvétie, pays des félés... et je sais désormais que le grand GR 5 passe ici...
_________________
Ward




La clef tourna sans peine dans la serrure et Ward pénétra dans l'entrée. Comme souvent quand sa voisine n'était pas là, il prenait ses aises et faisait comme s'il était chez lui.
Par sécurité, pour être sûr de ne pas être dérangé, il redonna un tour de clef à la porte sachant que les autres issues avaient été fermées avant le départ d'Hildegarde.

Il avait à faire...
Il avança le long du couloir et bifurqua à droite pour entrer dans la cuisine.
Là, il posa sur la table la miche de pain frais, acheté à la boulangerie de Poum. D'un pas assuré, il se dirigea vers le placard, ouvrit la porte et fouilla du regard le contenu de l'étagère. Il savait qu'ils étaient là et pour cause ! C'était lui qui les y avait mis quelques mois plus tôt.
Il n'eut aucun scrupule à prendre le premier pot qui se présenta.
Aucun scrupule non plus à venir s'attabler, tailler une belle tranche de pain, après tout c'était le sien.
Et aucun scrupule à sortir son couteau suisse, gratter la surface du pot pour en retirer la graisse et venir étaler une épaisse couche de paté de foie de porc.

Après tout, c'est lui qui l'avait tué et dépecé. Cette garce de Hilde ne lui en avait même pas offert un pot...
On n'est jamais aussi bien servi que par soi même. Justice était faite.
Ward



Le pot de paté était bien entamé. Personne n'était venu troubler son repas, ce qui était fort bien. Pas de voyageur égaré, pas de marcheurs du dimanche venu chiper des fraises dans le jardin, rien.

Ward s'était adossé contre le fond de sa chaise et cherchait ce qui allait bien pouvoir terminer son repas, en faisant, du regard, l'inventaire de l'étagère en face, lorsque trois coups secs furent donnés à la porte d'entrée.
Aussitôt sur ses gardes, l'équarrisseur s'empressa d'aller tirer discrètement le rideau de la cuisine pour voir qui était l'intrus.

C'est moi ! Fernand le facteur ! Une lettre pour vous Ward ! Me racontez pas de salades, je sais que vous êtes là dedans, je vous ai vu sauter la clôture quand je suis arrivé chez vous pour vous apporter le courrier. Et comme la lettre vient de votre voisine... J'vous la glisse sous la porte !

J'ai rien vu.... Rien entendu... Et j'dirai rien non plus, sauf si on me paie... La bonne journée !

La lettre glissa sous la porte, Ward lâcha le rideau avec un grognement, vexé de s'être fait démasquer par le facteur qui plus est.
Il quitta la cuisine pour aller attraper la lettre et la décacheta sans un mot et en prit connaissance



D'Hildegarde Deuzii
A Ward

Ward,

Mon petit doigt me dit que vous êtes dans ma cuisine en train de vous empiffrer. Je vous botterai le cul à mon retour mais là j'ai besoin de vous, donc je met votre nouveau larcin sur la (longue) liste de vos méfaits.

Poum m'a écrit pour me dire qu'elle était enceinte de cet andouille de Goliath et qu'elle allait finalement l'épouser.
Avez vous eu vent de cette affreuse chose ?

Répondez moi rapidos, j'ai pas que ça à faire.

Hilde



Ah ah ah ! C'est une blague ! Quelle chienne !

Le regard de Ward scruta tous les coins de la pièce pour voir s'il n'y avait pas un espion caché qui aurait pu cafter mais.... On n'était pas dans un film d'espionnage et le microphone n'avait pas encore été inventé.
Il en déduisit qu'Hilde ne pouvait qu'être une sorcière, en plus d'une affreuse pyromane, une perverse manipulatrice et une foutu menteuse et ricana.

Il lui répondit aussitôt, l'occase était trop bonne.



A : Hildegarde Deuzii
De : Ward, équarrisseur professionnel

Allez vous faire foutre, je ne suis pas chez vous !
Pour votre fille, c'est pas moi qui l'ai engrossée.
Je l'ai pas vue depuis ..... le bal chez Kirkwood et Madeline.
Si vous voulez que je mène l'enquête, va falloir aligner les ronds.

Donnant - donnant !

Ward
Votre fidèle ami et voisin adoré

PS : le pâté était très bon.



Et voilà....


Ward essuya le gras du paté sur le parchemin et quitta la maison pour se rendre au pigeonnier.

Quand même... Poum enceinte.... Ça devait payer... Aussi bien je vais aller voir ça...
Ward




De retour des appartements de Poum, Ward avait fait le tour des collets et ramenait deux beaux lièvres. Content de lui, il sifflotait tout en imaginant comment il allait cuisiner ses deux belles pièces.
Il allait passer devant l'entrée principale de la maison d'Hildegarde quand il aperçut un pigeon qui se lissait les plumes, sagement installé sur le perchoir placé devant le portail d'entrée. Il s'avança vers lui et se rendit compte qu'il n'était pas porteur d'un message mais de deux, chacun numérotés respectivement 1 et 2 et mentionnaient le nom de l'expéditrice : Hildegarde Deuzii.

Il hésita une seconde, ne sachant pas s'il était toujours préposé à l'ouverture des plis et jeta un coup d'oeil alentours.
Comme personne n'était en vue, il décida de décacheter le premier pli et d'en prendre connaissance.




Ward,

J'espère que vous n'avez pas vidé ma réserve de conserves et dans l'éventualité d'une réponse affirmative, je vous invite vivement à remplir mon garde manger avant que je ne revienne.
Ce retour est imminent. J'ai des affaires à régler.
J'ai des projets pour vous, je pense que ça va vous intéresser, nous en parlerons de vive voix, je crains les yeux et oreilles indiscrètes.

Par contre, concernant le pli qui est noté d'un numéro 2, là vous pouvez y aller, il s'agit d'une copie pour mémoire, l'original a été transmis à l'intéressée. Aucune confidentialité dans ce dernier, vous pouvez même l'afficher en bonne place en halle afin que tout un chacun puisse en prendre connaissance et commérer à souhait.

Hilde.



Perplexe, Ward ne savait pas trop s'il devait se réjouir du retour prochain de sa voisine ou s'en alarmer. Elle parlait souvent par énigmes mais on sentait, au ton de la lettre comme une impérieuse urgence.

Il rangea la première lettre dans sa poche et entreprit de délier la seconde pour la lire.




Poum,

Quand Wood a lancé le flottes serbes, albanaises, les pirates italiens et tancé Tanissa pour qu'elle coule l'Hermione, j'étais loin d'imaginer la suite qui se profilait.

Qu'un péquenot soit capable de couler le bateau d'un ami pour tuer une femme, son enfant et son soit disant meilleur ami, par dépit amoureux, était tellement risible que j'ai ri avec tout le monde.

Le ridicule ne tue pas, la preuve, il a survécu pour pouvoir passer pour un con à Fribourg à nouveau.

Quand j'ai compris, à Narbonne, que, malgré tes promesses, tu ne viendrais pas me chercher avec le Libertad, préférant passer pour une conne à Fribourg, auprès d'un fatum capricieux (pléonasme) incapable de t'apporter la tendresse et l'attention que tu mérites, je n'ai rien dit.

Je me suis quand même démenée pour trouver de l'onguent de chataîgne pour pouvoir me relever plus vite et venir te rejoindre, seule, à pied et sans rien à bouffer et toujours sans rien dire. Je te rappelle que Wood a non seulement attenté à ma vie mais a fait partir par le fond plus de 3000 écus de marchandises que je destinais au marché genevois ainsi que les matériaux nécessaires pour la construction d'un nouveau bateau de commerce que je comptais t'offrir à Arles.

Quand j'ai traversé la Savoie, en proie à une guerre civile, louvoyant entre les groupes de brigands, les escadrons de surveillance, les armées sur le qui vive et en bravant l'interdiction de fouler le sol, pendant que tu accueillais à bras ouvert celui là même qui avait tenté de me tuer, je n'ai là encore rien dit.

Aujourd'hui, je découvre par les commères fribourgeoises que tu as choisi le parti de l'assassin, acceptant d'être menée par un connard à coup de baffes dans la gueule et son compère faussaire, spécialiste en portraits de scènes falsifiées et autres bizarreries dignes d'une diseuse de bonne aventure, telles que l'ubiquiété et la clair voyance.

Si pour toi, l'amour c'est ça, profites en bien, je pense que tu as tiré le bon numéro.


Je pensais que Cobra et moi, malgré tous nos défauts, t'avions inculqué une autre idée de l'amour. L'échec est cuisant mais ej m'en remettrai.
Je ne me fâcherai pas.
Je ne vétupérerai pas comme j'ai pu le faire à chaque crasse que tu m'a faite.
Je ne t'en voudrai même pas de te gausser avec tes amis fatums.

Je te demanderai simplement de prendre tes affaires et quitter la maison. Vole de tes propres ailes puisque c'est ce que tu souhaites faire mais ne m'impose pas la présence de ces mous du bulbe, bons qu'à profiter des filles par la contrainte ou la violence pour servir leurs intérêts.
Vis ta vie, sois heureuse dans ta nouvelle vie et fais plein d'enfants aux fatums.

Hildegarde Deuzii




Abasourdi, Ward resta quelques instants la bouche ouverte, stupéfié par l'annonce. Ainsi, sa fille allait bien s'unir à ce mysérieux type que personne ne voyait jamais. Cela expliquait son attitude étrange et pourquoi elle l'avait jeté dehors quelques heures plus tôt. Le gars devait être caché dans un coin de la cave, à attendre que la gamine le rejoigne.
Quoiqu'il en soit, le ton péremptoire d'Hildegarde ne laissait aucun doute quant au caractère définitif de sa décision.
Ward ne prit pas le risque de contrarier son irrascible voisine et afin de s'exonérer de toute complicité, il alla clouficher la lettre en ville sur l'arbre au centre du marché.

Une fois la chose faite, il se frotta les mains, eut un petit soupir de soulagement et s'en retourna chez lui pour préparer son civet.
Il en ferait une partie en conserve pour inviter Germaine un jour prochain. Cette idée lui réjouit le coeur et il se surprit à siffloter à nouveau.
Ward




Il fut cependant interpelé par le facteur de Genève qui remontait en courant le chemin qui reliait les maisons en bordure du lac à celle, plus en hauteur qu'occupait Ward.

Hé ! Attendez moi, j'ai une autre lettre pour vous et une autre de votre voisine aussi. Comme je sais que vous êtes souvent fourré chez elle et qu'elle n'est pas là en ce moment, p'têt qu'il serait bon que vous la transmettiez à qui de droit.

L'équarrisseur, s'arrêta et attendit que le bonhomme tout essoufflé parvienne jusqu'à lui et lui remette le pli.

A qui de droit, vous en avez de drôles vous... C'est qui celui là ? Pas moi en tout cas, j'ai aucun droit sur cette bonne femme et je ne veux surtout pas en avoir ! C'est une teigne.

Sa fille ?


Sa fille s'est barrée avec un fribourgeois qui l'a foutue en cloque...

Bon ben démerdez vous, moi j'ai encore la vallée à distribuer.


Il lui colla les deux lettres entre les mains et fila aussitôt, laissant Ward le regarder partir. Il décacheta la lettre d'Hildegarde, la lut, stupéfait de la nouvelle.
Ainsi, sa voisine venait encore de s'en prendre une. Passé la première envie de rire, il se demanda à qui il pourrait bien remettre cette lettre. Poum était visiblement la destinataire de cette lettre mais avait quitté la ville.




À Poum Date d'envoi Le 06 Août 1464 à 08h09

Objet Couic

Mon enfant,

Nous avons le regret de vous annoncer que votre mère, Hildegarde Deuzii de la Libertad, dicte La Vipère, est morte au combat dans la nuit du vendredi 5 août 1464.
Cette perte, s'il en était besoin, illustre l'engagement total et courageux des forces armées du Coucou dans l'cucul pour libérer Annecy du fléau de la dictature romaine ici et partout dans le monde. Elle illustre aussi les dangers de cette mission.
Le sacrifice de votre mère, tout comme celui des trop nombreux jeunes soldats qui ont perdu leur vie, la tête ou n'importe quel morceau de leur corps dans ces batailles, doit être salué avec le plus profond respect et nous renforcer dans notre détermination à lutter contre cette intolérable oppression.
Cest pourquoi, je tiens à vous adresser, au nom de tous les helvêtes libres, les réformés exaltés, les aristotéliciens intelligents et les athées miséricordieux mes plus profondes et sincèes condoléances.

Je vous prie d'agréer, Mon enfant, l'expression de ma très haute considération.

L. V.



Il décida de ne rien faire, retourna chez Hildegarde où il glissa la lettre sous la porte puis remonta chez lui pour lire l'autre lettre, celle qui lui était destinée et qui sentait le mâtcho vesoulien.
Ward



La lettre en provenance de Vesoul était de cette femme, sa muse, son amour secret, celle qui accompagnait ses pensées depuis ce jour où on avait tué le cochon chez Hildegarde.

C'était une beauté comme on n'en faisait plus : la grâce incarnée, une plastique à se faire damner, un esprit fin et raffiné, une voix digne d'une cantatrice italienne, elle avait tout pour plaire, tout pour LUI plaire.

Au mariage de Kirkwood et Madeline, il avait failli lui avouer son amour quand cette saloperie de Poum s'était interposée pour lui ravir sa belle et l'entrainer sur la piste de danse.

Eperdu de douleur, il avait cru la perdre à jamais et s'était rabattu sur un onanisme intensif, dispersant les alentours de son potager de semence à jamais perdue pour l'Humanité.

C'est donc naturellement qu'il se dirigea vers l'allée qui menait entre les rangées de haricots pour prendre connaissance de la lettre.





Mon Ward !

Si tu as jamais passé la nuit à la belle étoile, tu sais qu'à l'heure où nous dormons, un monde mystérieux s'éveille dans la solitude et le silence.

Alors les sources chantent bien plus clair, les étangs allument des petites flammes.

Tous les esprits de la montagne vont et viennent librement ; et il y a dans l'air des frôlements, des bruits imperceptibles, comme si l'on entendait les branches grandir, l'herbe pousser.

Le jour, c'est la vie des êtres ; mais la nuit, c'est la vie des choses.

Quand on n'en a pas l'habitude, ça fait peur... *

Ta Germaine



La poésie de ses mots était telle qu'il dût s'asseoir sur le banc au fond du jardin tant il n'en croyait pas ses yeux.
La vue sur le lac de Genève venait compléter cet instant de pur bonheur.
Elle l'aimait ! Elle lui avait écrit ! Son coeur faisait des bonds désordonnés dans sa poitrine et il dût détacher le bouton du haut de sa chemise pour mieux respirer. A y être et pour être plus à l'aise, il détacha aussi les boutons de ses braies qui devenaient de plus en plus étroites à mesure qu'il s'imprégnait des mots de la belle.

Une explosion de bonheur noya une coccinelle insouciante en plein repas de pucerons et aveugla un escargot qui cligna d'un oeil en rentrant son antenne. Une tomate rougit. Ward hurla à la lune en plein jour.

Au loin, une armée plia le camp et s'éloigna de la ville.
Ni Hildegarde, ni Poum ne le feraient plus chier désormais.
Il envisagea une vie faite d'amour, de bon air et d'animaux à équarrir.

La vie était belle et Ward était heureux.
Hildegarde_deuzii
N'allez surtout pas croire que tout serait si simple. Que Ward fut heureux, que Poum file le parfait amour, j'en avais rien à secouer, Amigos.
A l'heure où Ward dispendait sa semence à tout va, j'étais certes en piteux état mais je n'étais point morte ! C'est marqué sur mon pedigree : la Vipère de crève pas !
Ce traitre de Modimir, à qui je faisais des prix sur tout le foin que je lui apportais pour ses onguents, quand je passais à Annecy, à qui j'avais acheté tous les vaccins pour tous les membres de ma famille, cet homme que j'avais défendu bec et ongles contre les plus radicaux des réformés qui voulaient le convaincre et les plus enfoirés des papistes qui voulaient l'envoyer se faire mettre à leur place, Modimir m'avait transpercé de bide d'un coup d'épée alors que je venais juste pour utiliser le four municipal pour faire cuire une tarte aux mûres.

La Voix s'était bien marrée en me voyant débarquer entre les nuages, un long bout de ferraille en travers du corps.

Ça pique ?
avait elle dit

Une chance que j'avais très envie de pleurer et le souffle un peu coupé par la douleur parce que sinon je l'aurais envoyé se faire foutre, lui et ses blagues douteuses.

Allez va, tu me fais trop rire, Hildegarde. J'ai rarement vu de nana aussi tordue et poisseuse que toi, toujours à te fourrer dans des histoires incroyables.
Et le pire, c'est que j'ai même pas à intervenir pour que ça t'arrive ! Tu te démerdes très bien sans moi !

J'ai donc décidé, d'un commun accord avec moi-même que tu retournerais sur Terre vu que tu es encore entre deux eaux et que J'ai le choix de te faire vivre ou mourir.

Car oui ! Tu l'auras compris, Dieux, Aristote, Deos, La Voix, ou Jim Morrison, tout ça c'est du pareil au même. JE SUIS UNIQUE. Il n'y a que vous autres les hommes et les femmes pour être assez cons pour vous disputer la Vérité.

Alors tu vas redescendre directos, entrer dans une taverne et croiser Phonya, qui elle, est une vraie toubib.


Mais je... impossible ! Nous sommes en froid depuis....

Tais toi ! Tu iras la voir et tu t'excuseras de lui avoir pété son séleucide, celui qu'elle t'avait confié.


M'excuser ? Mais mais.... M'excuser ??? MOI ?!


OUI ! Discute pas ! Hop ! J'ai dit... Dégage, ouste !


C'est ainsi, Amigos, que je me suis vue renvoyée dans la taverne de l'abreuvoir moussant d'Annecy où Phonya était.
Ça tombait bien, c'était tout comme il avait dit : Phonya en voyant l'épée qui me traversait de part en part, n'hésita pas, et se précipita pour m'installer sur une table, assise, en appui sur les mains derrière pour pouvoir tirer sur la poignée de l'épée et me libérer de cette encombrante ferraille.


- Phonya : Maintenant je vais tirer, prépare toi...
- Hildegardeii : doucement !!
- Phonya : Tu souffles fort . Comme si tu accouchais !
- Hildegardeii : ce connard m'a foutu une épée rouillée je suis sure...... je fais la respiration du petit chien d'abord ????
- Phonya : Nooonnn !!

J'inspirais et expirais à toute vitesse, tentant de me remémorer mon accouchement, deux ans plus tôt.

- Phonya : ça va te faire mal
- Hildegardeii : aaaah !!!! ça fait déjà maaaallllll

Phonya grogna

- Hildegardeii : oooh pute borgne Phonyaaaaa !!! Tu veux ma seconde mort !

Je ne respirai plus, retenant tout... Le visage rubicond, telle une arsouille et pourtant à jeun depuis la veille !

- Phonya : Souffle fort !!! d'un coup, nom de Deos !!


Phonya s'agrippa à la lame , prête à la sortir d'un coup et je n'eus pas d'autre choix que d'obéir... j'inspirai lentement ..... puis soufflai d'un coup pour vider mes poumons.


- Hildegardeii : pfffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffff

Phonya s'arcquebouta et sort la lame sans scier ... et sans ciller.

- Phonya : Raaajhhhh!!
- Hildegardeii : AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAHHHHHH !!!!!!!!!!!!!!

Elle jeta la lame au loin et se précipita pour éponger le sang.

De mon coté, je sentis ses os grincer sous le frottement de la lame....les boyaux s'emmêler et ma chemise se tacher aussitot de sang.

- Phonya : Maintenant ... cesse de respirer ...
- Hildegardeii : PUTTTTAIIIIIIINNN !!!!!!!!!!!!!


Elle voulait voir si le sang continuait à gicler et pendant que je me mordais le poing sans respirer, Phonya le nez sur le trou, l'oeil attentif et le doigt scrutateur examina la plaie. Elle se releva victorieuse, ou presque.

- Phonya : Respire !!

Moi, je la regardais, avide de savoir mais je chialais ma mère de douleur.

- Phonya : Rien de .. grave .. Tout à coudre !
- Hildegardeii : hiiiiiiiiiiiiiiii !!!!
- Hildegardeii : j'ai maaaaaaaaaaaaaaaaaal !!!

Ça la fit sourire, preuve que les toubibs sont cruels. Moi, je secouais ma main en braillant comme une malade.

- Phonya : Ben vi ... C'est normal, tout le gras est fissuré, et le colon abimé ...
- Hildegardeii : maaaaammaaaaan !!!!!!
- Hildegardeii : le colon ?!!!!


Phonya prit la main que je secouais et me le refourga dans la bouche pour que je la morde

- Hildegardeii : oooh pute borgne !.... le colon c'est le tuyau du coeur ?????? dis-je en plantant mes dents dans ma peau.

- Phonya : Non !! Celui du cul !
- Hildegardeii : du......................... haaaaaaaaaaaaaaaaaaaaa!!!!!

Cette saleté se mit à rire encore plus et soudain, s'empara de sa propre boite à Voix pour causer à Deos.

- Phonya : (Tel)
- Hildegardeii : je suis maudite !!! Elle parle à La Voix en pleine opération du tuyau du cul !!!!! Je vais crever par vidage du colon.........

- Hildegardeii : je veux Zaraaaaa !!!!!!!!!

Je pleurais.... geignais..... chialais et gémissais, pire qu'un type qui s'est planté une épine dans un doigt.

Phonya ne s'émut pas plus que ça, voulant finir le travail, me montra les fils de soie qu'elle avait sorti de je ne sais où. Je l'observais, elle et ses fils à travers mes larmes.

- Phonya : Alors je te conseille la soie pour l'extérieur .. L'intérieur se suffit de soie de cochon ou de crin
- Hildegardeii : hein????

Je me demandai soudain si La Voix avait bien fait de faire appel à elle.....
- Phonya : Il faut refermer tout ça ...
- Hildegardeii : du choix ? j'ai le choix entre la choie et le choix ?
- Hildegardeii : Je veux un fil rose !
- Phonya : Hum ... La soie laisse peu de traces dit elle en plissant le nez.
- Phonya : Il sera rouge !
- Hildegardeii : rouge ???? Des traces ?

Toujours souriante, Phonya embrocha la chair interne de crin pour contenir tout risque d'hémorragie.

- Hildegardeii : je.... je vais avoir des traces?????
- Hildegardeii : aaaaaaaaaïeeuuuuhhh !!

Phonya savait qu'en l'agaçant elle pouvait oeuvrer sans peine

- Hildegardeii : mais on n'avait pas dit que tu devais m'endormir avant ????

Je braillais.... Je n'avais plus de main à mordre et j'attaquais le moignon tandis que le couteau fila contre le noeud fait et libèra l'aiguille pour une autre couture.

- Phonya : Dormir ?
- Hildegardeii : ouiiiiiiiiiiiiiiiiiii
- Phonya : Hum ... Ce serait éteindre le geste chirurgical !

Je hochais la tete avec force ce qui fit trembler le gras de mon bide

- Phonya : La prochaine fois ... Tu ne laisseras pas trainer tes cadeaux !!
- Hildegardeii : Phonnnnyyyaaaa t'es injuste !!! ton cadeau ne m'a jamais quittée !!! J'ai pris soin du C'estleCid !

Visiblement, elle se foutait de mes excuses et chopa un morceau de gras tremblotant pour l'attacher avec celui qui lui faisait face puis noua le tout en un gros bourrelet.

- Hildegardeii : dis donc...celui là c'était pas la peine de me le remettre hein ! la bouée je m'en passe !
- Phonya : Ah mais ...
Elle plissa le nez
- Phonya : C'est pour l'hiver ! Zara aimera certainement
- Hildegardeii : L'hiver ?! mais on est en aout !!!
- Phonya : Ça va pas durer ...
- Hildegardeii : Zara ! tu parles ! je suis défigurée du bide ! il ne va plus m'aimer !
- Hildegardeii : sans parler du trou que j'ai derrière..... on dirait que j'ai deux trous du cul.....

Phonya soupira légèrement alors qu'elle fait passer le fil rouge dans le chas de l'aiguille la plus fine qu'elle ait trouvée

- Hildegardeii : dont un très mal placé.......
- Hildegardeii : ça piiiiiiiiiiqueuuuuh
- Phonya :[b][color=#3124FF] Déjà la face avant ... Si ça pendouille, on tirera derrière. Un trou mal placé ...

- Hildegardeii : je suis sure que j'ai un rein qui sort...... d'ici que je chope un angine de l'urètre.....

La toubib réfléchit alors qu'elle piquait et tirait l'aiguille

- Phonya : Ben déjà on évite la grippe de l'utérus !
- Hildegardeii : phonyaa tu le fais exprès de me faire mal hein !!! dis je en grinçant des dents
Elle leva les yeux au ciel.

- Phonya : Je te répare !
- Hildegardeii : regarde ce que tu fais ! c'est pas en haut que ça se passe merde ! j'ai maaaaal !!!!
- Phonya : Ah , mais c'est très joli !! Fin et très aéré !
- Hildegardeii : non mais....c 'est un point de bourdon que tu me fais là... je rêve !
- Phonya : Mais je peux refaire le double en croisant .. si tu veux !

Je ne pus m'empêcher de rigoler, ce qui fit tressauter sa couture

- Phonya : Ah non !!
- Hildegardeii : ouuuuuiiiiiilllleeee
- Phonya : C'est pas du bourdon ça !!
- Phonya : Le bourdon ... Faudrait que je pique au même endroit plusieurs fois ...
- Phonya : J'évite !!
- Hildegardeii : un point invisible me plairait mieux mais je sais que le point arrière est plus solide.

Phonya esquissa un sourire.

- Phonya : Celui est seyant. Il appelle à la douceur et quand ce sera cicatrisé .. un petit ciseau ou la pointe d'une lame , avec douceur
- Hildegardeii : Phonya.... dis je en écartant un sein pour voir mon bide.

- Phonya : Zara pourra te les enlever

- Hildegardeii : Phonya ! C'est normal que tu aies cousu la chemise dedans ?

Elle rit encore une fois et déchira la chemise autour.

- Phonya : C'est au ca soù ça suinte !
- Hildegardeii : non parce que les compresses normalement c'est dehoooooooooorrsss AAAAAAIEEEUUUUHHHH... Tu inventes les drains ausssi ??????
- Phonya : Ça fait bien longtemps que je chirurgise ...
- Hildegardeii : combien ont survécu ?

Phonya sourit pendant que je me surpris à prier

- Phonya : Tous , je crois. Mais Déos y a mis son grain ..
- Phonya : Alors, Lui .. Moi ...
- Hildegardeii : aaah non ! je refuse qu'on me mette un grain j'en ai déjà suffisamment !
- Phonya : J'sais pas trop ..
- Phonya : Ah ben ... Ce sera pas de moi !
- Hildegardeii : oooh pute borgne..... c'est donc ça l'immaculé conception ! Faut qu'on en parle à Zara ! il va etre déçu ! on n'a meme pas consommé !!!!!

Phonya plissa le nez en me regardant

- Phonya : Immaculée ? Non ... Oula .. Moi je ne parle de rien, hein !! Tu parles à Zara ... Si tu veux
- Hildegardeii : toi t'es la toubib ! c'est toi qui annonce les mauvaises nouvelles à la famille !
- Phonya : Moi ... Moins j'en dis, mieux ça va !
- Hildegardeii : moi je souffre pendant ce temps et on me plaint.......
- Phonya : Nan .. Je ne...
- Hildegardeii : chacune son role !

Elle sourit... allez savoir pourquoi ....

- Phonya : Ça me va !
- Hildegardeii : et pour le colon comment je fais ? je vais devoir mettre des suppos à vie ?
- Phonya : Tu préfères le liquide
- Hildegardeii : le liquide ?
- Phonya : Nan ... Sois souple sur l'ingurgitation
- Hildegardeii : souple oui....
- Phonya : Vi ... que ça ne bouchonne pas
- Hildegardeii : souple..... je vais rester flex
- Phonya : Donc, liquide ... et quand tu sens que ça va, passe à la carotte bouillie
- Hildegardeii : de la bonne souplette...Zara a des recettes de navets je crois.....
- Phonya : Navets, c'est bien aussi ... Mais mous, les navets !!
- Hildegardeii : je doute que Zara accepte de se bouillir la carotte mais bon.... je dirais que c'est toi qui l'a dit
- Phonya : Je n'ai pas parlé de propriété !
- Phonya : N'importe quelle carotte fait affaire
- Hildegardeii : Phonya ! je vais pas manger la carotte de n'importe qui !!!
- Phonya : Du moment qu'elle soit souple

Je cherchais parmi mes connaissances qui pouvait bien avoir une carotte souple... Mais n'en trouvais pas.

- Phonya : La carotte du jardin de Modimir ... Si ça se trouve elle est goûteuse !
- Hildegardeii : Modimir je le croise , je lui fait bouffer son épée ! et crois moi je la fais pas bouillir avant !

Phonya se frappa la tête de la main.


- Phonya : Raahh !! L'épée Séleucid ! Cassée ? Où est elle ? Perdue ?
- Hildegardeii : ouiiiiiiiiiii !!! le C'estleCid ! avec un bon forgeron peut etre....

Elle m'offrit un verre, ramassa ses affaires et fonça sur le tas de fumier où Modimir s'était débarrassé de l'épée pour la récupérer.

Pute borgne que j'avais mal....

Zaraaaaa !!!




Oui, ce récit est long, mais chaque instant fut vécu intensément (surtout par Hilde qui en chiait sa race).
Je tiens à remercier le travail de Jidé Gyllaume pour son excellent outil de mise en forme de rp tavernes dont voici le lien :
http://easyrp.fr/index.html
Phonya
Mine de rien, ça la minait la Genevoise.
Ne pas pouvoir satisfaire le patient était un problème dans la réalisation d'une guérison complète.

Hilde voulait du rose. Et Phonya se demandait bien pourquoi.
Le rose n'est qu'une couleur lactée, un rouge qui n'ose pas, ou un blanc qui s'aventure dans un monde bien trop rude pour lui.
Pourtant le rouge avait tout une palette de flamboyance digne d'être invitée à toute occasion.

Si elle avait pensé envoyer une étole rose à la blessée recluse en Savoie, ou encore une bobine de fil de rechange, Phonya avait conclu assez vite que ce serait peine perdue. Alors armée d'un seau, où barbotait un mélange savant d'extrait de garance et de chaux blanche, elle s'introduisit dans l'antre de la Deuzi.

La chambre fût vite trouvée et c'est le lit qui prit la teinte de certains poneys, vite suivi par la commode d'où sortaient quelques dentelles.

Satisfaite, les mains sur les hanches, Phonya regardait son œuvre rose.

Ne restait plus que la porte côté couloir.
Au moins, Zara ne risquerait pas de se perdre !

Encore moins alors que la Genevoise quittait les lieux, le pinceau dégoulinant, laissait des gouttes comme des cailloux ...

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Ward





Passé le moment d'émotion intense et quand son souffle fut revenu à la normale, l'équarrisseur se rajusta et se pencha vers l'herbe grasse pour essuyer les dernières traces de son émoi. Comme dans la lettre de Germaine, il regarda l'herbe pousser, pensif et trouva le temps long.
Alors il reprit la lettre qui, dans l'action lui avait échappé et gisait entre deux pieds de salade, en baisa la signature, puis la plia amoureusement avant de la ranger dans la petite bourse de cuir qui pendait à sa ceinture. Il se leva, contempla une dernière fois le lac et entreprit de ramasser une bonne poignée de haricots verts pour le repas du midi.

La tâche n'était pas trop ardue pour cet homme rompu aux combats contre les carcasses pesantes qu'il maniait de main de maître à l'abattoir. Cela lui permit de penser à une réponse qu'il pourrait faire à sa muse. Il fallait être à la hauteur mais ne pas passer pour un idiot.
Conscient de ses faiblesses dans l'art de l'écriture, il se dit qu'il n'essaierait pas de se risquer à la poésie. Ça prendrait trop de temps et de toutes façons, ça sonnerait faux. En prendre un au hasard d'un livre et lui offrir ? Ce serait risquer que la belle le connaisse et il passerait encore plus pour un benêt.

Il décida donc de faire simple, concis et surtout, sincère.
Les mains sur les reins, il regarda le tas de haricot et estima qu'il y en avait suffisamment ramassés.
Il prit ensuite la direction du seul endroit où il avait vu de quoi écrire dans sa vie : chez sa voisine Hildegarde.
Entrer dans la maison n'était pas un problème, avec le nombre de fois qu'il l'avait fait, la porte s'ouvrait presque toute seule en le voyant arriver !

Son attention fut cependant attirée par des tâches roses qui maculaient le chemin et semblaient mener vers la maison. De la chaux colorée...

Poum serait elle revenue et aurait repeint son poney ?

Il tiqua à l'idée de se trouver face à la gamine. Aussi bien, elle était accompagnée de son époux fantôme et elle lui gâcherait sa journée avec ses ordres contradictoires et ses atermoiements alcoolisés.
Il s'avança donc avec précautions en évitant les tâches au sol, trouva la porte entrouverte sur une maison silencieuse. Ce qu'il découvrit le laissa la bouche béante d'effaremment.

Un chemin de peinture rose guidait le regard vers la porte d'un face, celle de la chambre d'Hildegarde. Des pas avaient foulé la chaux et au vu de la taille des semelles qui marquaient les carreaux de terre cuite, Ward estima qu'il s'agissait des pieds d'une femme ou à la limite d'un grand enfant.

Il sortit son large couteau d'égorgeur de son étui, avança vers la porte en prenant bien soin de ne pas fouler davantage les traces, poussa l'huis de la pointe de la lame.
Ses yeux s'aggrandirent de stupeur. Le lit à baldaquin était complètement recouvert de chaux rose, la commode avait été également barbouillée. Les pas allaient d'un endroit à l'autre comme si "l'artiste" avait pris du recul à chaque coup de pinceau pour admirer son oeuvre.


Ah la salope ! Quand sa mère va voir ça !


Ward recula, n'osant pas ouvrir le tiroir de la commode d'où dépassait de la dentelle rosie aussi.
Il savait que comme disait Hildegarde "ça allait chier des Pulles" et son instinct de survie lui hurla de fuir avant qu'on le surprenne à voler du parchemin et de l'encre.

Il sortit de la maison et fila en ville pour boire un godet et se remettre de ses émotions. Puis, calmé, il finit par éclater de rire en imaginant la tête de sa voisine puis la réaction qui ne manquerait pas d'en découler. Poum allait vivre des moments d'une intensité rare, c'est sûr !

Afin de hâter les choses, il acheta deux feuilles de parchemin. Une pour écrire à Germaine et l'autre pour écrire à Hildegarde.
Il remonta ensuite chez lui, s'installa à table et pendant que les haricots cuisaient dans la marmitte d'eau salée, il s'attela à la tâche.




Chère voisine,

Je suis passé devant chez vous en rentrant du jardin. J'ai pu constater les travaux d'embellissement que vous avez entrepris. J'imagine que c'est le signe d'un retour prochain ?
Je n'ai pas vu les ouvriers à l'oeuvre mais je pense que votre fille était le Maître d'Oeuvre.
Vous voudrez bien me communiquer leur tarif horaire ainsi que la provenance d'une teinte si délicate, j'ai pour projet de construire moi même un nid d'amour pour une dame dont je terrai le nom parce que vous êtes tellement mauvaise que vous ruineriez tous mes projets conjugaux, mais je sais reconnaître le travail quand il est bien fait.

A vous lire, Hildegarde

Ward
Votre voisin




La première missive terminée et roulée, il prit le second parchemin et, avec beaucoup d'hésitations et de grognements, tenta de faire au mieux pour répondre à Germaine et avoir l'air intelligent.





Chère Germaine,

Votre lettre est arrivée alors que j'étais en train de me recueillir au temple. Le croirez vous ? Est ce un signe divin ?
J'en ai eu un long frisson qui m'a pris depuis la racine des cheveux jusque bien plus bas, un délice identique à celui que j'ai ressenti lorsque je vous ai vue, resplendissante de beauté au bal des noces de Kirkwood et Madeline.
J'ai lu vos mots, j'ai été ému par leur délicate poésie même si je vous l'avoue je n'ai pas vu de flamme sur le lac dernièrement.

Si j'osais, je vous offrirais le poème d'Hildegarde qui parle de vélosolex, est ce que ça vous plairait ? Je sais où elle les planque. Pas que je le trouve beau mais, une fois encadré, vous pourriez en tirer un bon prix au marché noir et vous acheter un brillant ou un morceau de foie de veau.

J'ai reçu également une lettre de votre amie Malicorne fort peu aimable à votre encontre. Elle serait pas un peu jalouse de notre amour ? J'en connais des comme ça, faut de suite les calmer sans quoi ça vous chie dans les bottes. Aussi, n'hésitez pas ma douce, ma belle, mon irrésistible poitrineuse pigeonnante, dites lui que je n'ai d'yeux et du reste que pour vous.

Votre Ward.

ps : d'abord j'aime pas les borgnes, elles ont tendance à me diminuer de moitié.
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