Afficher le menu
Information and comments (0)
<<   <   1, 2, 3, ..., 11, 12, 13   >>

[RP] Ouvert : Fight Club*

Kelel
[ En visite ]

Passablement alcoolisée pour changer des dernières semaines, Azur cuvait au comptoir, la joue contre le bois crasseux, une main tenant fermement sa chope et l'autre bras pendant le long du corps. Les combats étaient divertissants quelques minutes, puis prenaient une allume de déjà vue qui n'offrait rien de plus que l'envie de boire encore et encore pour tenter de taire l'ennui. Certes, la Pâle aurait très bien pu se pinter la tronche au sein de la bâtisse, mais l'Imbu ne semblait plus disposé à gérer ses écarts, au point de la jeter dehors pour le restant de la journée depuis le petit matin. Le Rat Crevé était trop connu, trop vide, aussi avait-elle jeté son dévolu sur cet endroit puant la sueur, le sang et la gerbe. Un paradis nouveau pour celle qui n'était plus que l'ombre d'elle-même.

L'Oeil valide roulait dans l'orbite, glanant des faciès en rapport aux informations entendues entre deux beuglantes. Les clients ne se méfiaient pas ici. Ils étaient trop en proie à cette effervescence morbide des taules voisines. Un soupir souligna la morosité s'emparant inlassablement de sa carcasse. Noyer le chagrin par l'ivresse était définitivement la seule chose à faire. Et, après avoir terminé son godet, alors que Kelel s'apprêtait à recommander de quoi s'enivrer, quelques raclements et vociférations interpellèrent son attention. Un petit temps fut nécessaire pour comprendre et surtout pour voir l'objet premier de ces éclats de voix au comptoir. Un dégoût certain s'emparait de ses voisins de beuverie. La raison, d'abord difficile à entrapercevoir, se dévoila au regard Azur comme un pavé balancé dans une flaque d'eau. Un lépreux.


'manquait plus qu'ça pour parfaire l'tableau. Haussant les épaules, la Blanche retourna à son breuvage. Une gorgée, puis une seconde, avant de se remettre à parler pour elle-même, ou pour qui saurait et voudrait l'entendre. 'bien qu'à la Cour qu'on peut voir ça. V'là qu'l'autre droguée a fait un p'tit comme elle. Hé. Mon Chat ! Ah oui, on en oublierait presque la présence de la jeune nièce, quelque part dans la foule. La pauvrette devait être à sec côté conneries à balancer dans les dents de sa tante, tant l'état de cette dernière était récurrent depuis la disparition tragique de Renarde. J'ai p't'être bien trouvé l'mâle de ta vie. D'vrais v'nir t'occuper d'ça. Fissa. Ricanante, la Borgne scrutait désormais de son regard torve la mignonne qui, décidément, n'était pas au bout de ses peines avec une telle famille. Bien sûr, la folle ne s'attendait à rien de moins qu'une ruée dans les brancards de la part de la jeunette, mais c'était un des rares points, dans sa vie, à encore parvenir à lui tirer un sourire.
_________________

Le.lepreux


Du vin.

Aucune réaction.
Du vin!
Il eut droit à un regard oblique du gros bonhomme qui était censé le servir.. et qui lui tourna ostensiblement le dos. Le Malade plissa les yeux - même le crevé. Il se rabattit sur un verre déjà entamé. Tant pis s'il chopait des microbes... Hin Hin...

'manquait plus qu'ça pour parfaire l'tableau. Entendit-il dire une femme d'une voix pâteuse mais ne se sentant pas concerné, il regarda même pas.
Hé. Mon Chat !
Là, il se retourna. Qui pouvait affubler quelqu'un d'un surnom aussi ridicule?! Il se retrouva œil à œil avec une femme moqueuse, ivre morte.
J'ai p't'être bien trouvé l'mâle de ta vie. D'vrais v'nir t'occuper d'ça. Fissa.
Elle lui parlait pas. Elle parlait d'lui à quelqu'un qu'il voyait pas. Elle ricana vilainement. Il se laissait faire par le barman parce qu'il pouvait le foutre à la porte, mais elle, non. Le mépris du barman l'avait d'jà bien énervé.
Cause en face, lâche ivrogne! Dit-il, mauvais, dévoilant ses dents gâtées.
Personne avait assez d'couilles pour se battre avec lui. Sauf avec un bâton qu'on foutrait au feu ensuite. Celle-ci était bien trop entamée pour le frapper. Et il n'était pas contre un échange courtois.

R'garde ta gueule avant d'rire de celle des autres, la moche.
Une moche pas si moche. Juste éborgnée et balafrée, sinon... il avait vu pire...


Larah_
    [Visiteuse]

    Et la jeune Azur n'était pas loin de sa tante avec la tâche de veiller sur elle. Kelel n'était plus que l'ombre d'elle-même et quiconque aurait des griefs envers elle serait tenté de lui lever la vie lâchement, profitant de son état d'ivresse permanent. Elle l'accompagnait, la regardait se saouler et elle ruminait. Famille en proie au désespoir depuis la mort de la Renarde qui laissait un vide difficile à combler. Tout le monde avait sa manière de gérer sa douleur. Kelel était de boire et Larah était de sombrer dans agressivité et l'isolement. Elle avait délaissé sa tante pour observer les combats avec une pointe de jalousie. Les combattants savaient se battre et avaient de la force. Elle n'avait aucune chance de faire le poids et de gagner un combat pour l'heure. Quoiqu'en se souvenant du combat avec Spagnolo en lice du Languedoc, elle s'en était bien sortie, mais avait causé sa perte lorsqu'elle lui avait porté un coup entre ses jambes, ce qui avait fortement énervé l'homme en question. Elle hésitait à participer à un combat, mais se souvient qu'elle était au Fight Club à la Cour et non pas dans une lice d'un Duché pour participer à un concours. Voulant préserver son minois, elle décida qu'elle resterait spectatrice des combats à venir. Un Hé. Mon Chat ! attira l'attention de la jeune fille, habituée à ce que sa tante l'affuble de ce surnom. Le regard se porte sur Kelel, mais elle ne bouge pas de la foule qui l'entoure. Qu'est-ce qu'elle veut encore ? L'alentour est détaillé et le constat est que son ainé supporte assez bien l'alcool puisque aucune trace de gerbe n'est venu vernir le sol du Fight Club.

    Très vite, elle comprit de quoi il s'agit. Sa tante avait repéré un lépreux et en profitait pour se foutre de leur gueule respective. Le lépreux est jaugé comme une bête curieuse et affreuse. La jeune fille s'approche mais garde une bonne distance. Il envoya bouler Kelel mais si habituellement ce genre de situation aurait pu étirer un léger sourire en coin à Larah, ce ne fut pas le cas. Elle s'énerva et répondit : - Va chier ! Depuis la mort de son autre tante, la jeune Azur ressassait certaines choses et une haine commençait l'envahir. Le lépreux est toisé. - Je te le laisse. Les bêtes curieuses et étranges, c'est ta passion. Pas la mienne. Véridique. Kelel n'avait-elle pas la réputation de ramasser tous les traines-savates abîmés de la Cour ? Quand les bonnes gens se préoccupaient de sauver l'âme de ceux qu'ils le pouvaient, Kelel recueillait ceux dont l'âme était encore à corrompre. A croire que les bêtes curieuses de la Cour étaient les intercesseurs de l'enfer et le sans-nom aura donné pour mission à la Borgne de veiller sur les âmes égarées ici-bas.
    La parole aussi maussade que son humeur est enfin adressée au lépreux. - Alors, comme ça, on sort de son trou pour trouver la perle rare ? Une femme aussi moche que toi. La pique acerbe est sortie avec mépris, mais dans sa plus grande bonté, Larah avait décidé que le lépreux ne serait pas le seul à s'en prendre plein les dents. - Enfin, j'en connais une qui ne devrait pas tarder tant l'alcool lui ronge l'esprit et la chair. Le Lépreux et l'Ivrogne, l'couple parfait. Phrase laissée en suspens par un ricanement et les pas, prêt à esquiver au cas où le lépreux se jetterait sur elle. La main est posée sur le couteau pour se rassurer et par mesure de précaution. - Si vous pouviez vous ach'ver mutuellement avant de faire des enfants ou vous abstenir, on ne vous remerciera jamais assez ! La parfaite garce s'incarne en Larah. On l'a cherché, on l'a trouvé.

_________________
Kelel
L'Oeil valide roula dans l'orbite afin de toiser son équivalent masculin. Le fin sourire ornant les lippes de la Pâle se mua en un rictus plus profond, comme insistant, et dont le seul but était de venir ronger l'âme après avoir injecté le malaise. Elle aimait ceux sachant ouvrir leurs claques-merde. Les autres, ces pauvres bêtes errantes n'ayant rien pour eux, pas même une langue faussement acerbe servant à balancer quelques mots doux à qui ils pourraient, n'étaient bons qu'à nourrir des chiens aux dents aiguisées. Cet homme, du moins ce qui en restait sous cette peau de chagrin, était parvenu à piquer l'intérêt de la Borgne. Dans le bon sens visiblement, puisqu'un ricanement parvint à s'extirper de la gorge enrouée. Une gorgée de breuvage servit à atténuer la toux ayant suivi. L'angle mort mon gars. J't'aurais bien r'luqué avec envie pourtant, sois-en sûr. L'Très Haut a décidé d'm'épargner l'péché d'envie, que veux-tu. Calamité cracha au sol pour mieux s'excuser d'une lampée nouvelle. T'dois savoir c'que c'est, toi et plus qu'd'autres, la générosité d'certains. Parquer comme des porcs malades à qui on n'os'rait même pas balancer l'restant d'son r'pas.

Larah. Cette chère Larah. Cette enfant que la Borgne avait pu voir grandir au sein de la fange parisienne était devenue, au regard de sa tante, une donzelle des plus charmante. Elle ressemblait à s'y méprendre à Owenra dans son comportement. Elle était en proie à la colère et au dégoût. La Rousse aussi avait longuement été de cette catégorie, avant de sombrer dans le chanvre et l'alcool plus que nécessairement pour calmer les maux. Elle avait également terminé dans la couche de la Pâle, mais le destin de la Jeunette n'était visiblement pas le même sur ce point. L'inceste oui, mais dans le cas présent l'attirance n'était pas suffisamment présente. Avec du Temps, peut-être Kelel en viendrait à faire la roue devant l'épineuse. Mais pour l'heure, il fallait causer. Et causer avec douceur pour ne pas froisser la mine déjà bien grave de la morne. Une jeune morne ne ressemblant aucunement à sa génitrice, en y repensant. Pensée qui, inévitablement, fit se hérisser le poil de Kelel. Un plaisir. C'toujours un plaisir d'converser avec toi mon Chaton. A l'attention du lépreux et après avoir soufflé un baisé à sa nièce : Charmante enfant, n'est-ce pas ? Bien qu'un tantinet gentille c'jour. Elle a pas encore claqué les surnoms floraux. C'devrait v'nir. 'vec un peu d'insistance ... Puis, retournant à la Chieuse de service : On t'gardera un p'tit ma douce, t'en fais pas. Ca t'fera un joli souv'nir d'la pauvre folle qui t'a tirée d'la rue. A l'autre : Des ingrrrats ... Tous.Kelelorna ruminait désormais dans son coin, le regard sautant de l'un à l'autre de ses interlocuteurs avec insistance.
_________________

Arioce
[Spectateur en recherche d’adrénaline]

Le combat achevé, je m’attendais à ce qu’un prochain commence presque immédiatement, après bien sûr, les règlements de paris, qui, je pense, devaient être nombreux. Mais rien. Les minutes défilaient et il semblerait que personne ne s’avance pour poursuivre l’animation du lieu. Soit.
Un coup d’œil au public, au peuple présent. Y a-t-il des courageux ou des fous ? Des dépressifs, des sans-buts ? Qui pour perdurer la folie des combats ? Pour nourrir de violence les âmes excitées. Un barbu veut cogner, un barbu veut se saigner et surtout faire saigner.
Mais avant, se désaltérer.

J’apercevais le bar, un peu plus loin sur la droite et m’y dirigeais. Un drôle de trio y était et échangeait. Une borgne, un vieil éclopé et une jeune fille. La Borgne semblait bien alcoolisée déjà et n’inspirait pas la gaieté de vivre. Le vieux, cadavérique. Et la jeunette, bien que mignonne, de sale humeur. Je suppose que c'était un peu la base de la composition du genre de personne à fréquenter le lieu. Mmmh... Grattage de joue poilue, je m'installais à distance respectable et m’adressais à celui qui tenait le comptoir.

    - Votre meilleur vin.

Et de déposer quelques écus sur le bois puis de me retourne vers l’arène. Je raclais ma gorge, histoire d’avoir la voix claire et portante et gueulais.

    - A qui faut-il s’adresser pour entrer dans le cercle ?!

Devait bien y avoir un gérant, un arbitre qui organisait les duels et veillait à ce que paris soient bien pris.
Mes yeux passèrent en revu le beau monde, attendant une manifestation. Un rapide coup d’œil sur la chope que me servit le tavernier, je l’attrapais et bu plusieurs gorgées. Il n’était pas fameux, mais bon, la surprise aurait été qu’il soit bon…
_________________
Le.lepreux


L'éborgnée sourit. Du moins, essaya. Un sourire était censé mettre en confiance. Pas 'cui-là. Mais loin de le mettre mal à l'aise, il lui plu, le mettant presque de bonne humeur.

L'angle mort mon gars. J't'aurais bien r'luqué avec envie pourtant, sois-en sûr. L'Très Haut a décidé d'm'épargner l'péché d'envie, que veux-tu.
Il émit un rire grinçant. Le pêché d'envie, lui, il en brûlait!
T'dois savoir c'que c'est, toi et plus qu'd'autres, la générosité d'certains. Parquer comme des porcs malades à qui on n'os'rait même pas balancer l'restant d'son r'pas.
Était-ce de la sympathie? Un truc s'en rapprochant..? Bizarre. Toute personne lui témoignant autre chose qu'un crachat était bizarre. Il haussa les épaules et posa deux pièces sur le comptoir.
T'veux pas m'commander du vin? On r'fuse de me servir... Tous des enfoirés qui mérit'raient un gros bisou d'ma part..!
La Borgne ivre le laisserait p'têt pas mourir de soif. Un châtiment que même un lépreux ne méritait pas! Qui de mieux avisée qu'une ivrogne pour le savoir?

Va chier !
Il se retourna sur une jolie gamine dont il jalousa les yeux verts. S'il avait un aussi joli minois, lui il f'rai pas la gueule. Elle parlait à la Borgne. Ce devait être elle, "le Chat"...
Je te le laisse. Les bêtes curieuses et étranges, c'est ta passion. Pas la mienne.
Le Chat se tourna vers lui :
Alors, comme ça, on sort de son trou pour trouver la perle rare ? Une femme aussi moche que toi.
M'enèrve pas, gamine où c'est dans l'tien, d'trou, que j'vais rentrer!
Grogna-t-il.

Se tournant vers la femme blanche :

Enfin, j'en connais une qui ne devrait pas tarder tant l'alcool lui ronge l'esprit et la chair. Le Lépreux et l'Ivrogne, l'couple parfait.
Pas dénuée d'humour, la mal lunée! A moins qu'ce soit pas d'l'humour..? Parce qu'il dirait pas non. Il avait plus touché une femme depuis que sa maladie était visible et bien qu'il soit pauvre, il avait les bourses lourdes...
Si vous pouviez vous ach'ver mutuellement avant de faire des enfants ou vous abstenir, on ne vous remerciera jamais assez !
Et si tu fermais ta grande gueule, mignonne?!
Le petit compliment sur sa beauté à la fin, c'était cadeau. Ce Chat était bien trop bavard...


A qui faut-il s’adresser pour entrer dans le cercle ?!

Le Malade se retourna pour voir qui gueulait ainsi. Un beau gosse. Beurk. Ça le dégoûtait. En plus, il avait l'air vaillant. Encore plus beurk! Ces gens biens portants, c'était dégueulasse. Jaloux, le Ladre? Mais non...


Pierre...
[Futur combattant]

Depuis le coin de mur où il s'était calé, le muet n'avait eu de cesse d'observer la foule bruyante et avinée, finalement plus intéressante que les combats sur l'arène. Le précédent avait été un vrai spectacle de foire, un gringalet à l'air guindé contre une espèce de bestiole des bois, et cela avait été si ridicule que Pierre n'y avait qu'à peine prêté attention.

Il suivait d'une oreille distraite – et à bonne distance, vu la présence d'un lépreux – les bavardages d'une bande d'éclopée quand un braillement plus fort que les autres perça le brouhaha ambiant.


    - A qui faut-il s’adresser pour entrer dans le cercle ?!


Un demi-sourire sans joie perça la barbe en broussaille du grand taiseux. Ça sentait la grande gueule en quête de castagne. Ça tombait bien.
Pierre, lui, ne pipait pas un mot, mais il avait besoin de sentir la gueule d'autrui sous ses phalanges. Et il n'aimait pas les grandes gueules.

S'arrachant à son mur, il se dirigea vers le ring, bousculant de l'épaule le braillard au passage, avec une lenteur délibérée, une lueur arrogante dans le regard.
Voilà. Les hostilités étaient lancées.

_________________

Avatar : AaronGriffinArt
Larah_
    Un rictus insolent se dessina sur le coin des lèvres de la brune car derrière les moqueries, les remarques acerbes et les provocations, se cachaient un exutoire bénéfique et un plaisir jouissif. La réaction du lépreux provoqua une certaine satisfaction qui apaisa légèrement la colère présente chez son hôte. - Si tu n'as pas peur que... ton machin finisse en ragoût pour porc, tu peux toujours essayer. La garce pourrait aller encore plus loin dans la moquerie en demandant si dans ton état, il pouvait toujours bander par exemple. mais elle se ravisa. Elle préférait éviter de contrarier les hommes sur leur sexualité car elle ne voulait pas pas qu'ils tentent de la contredire en passant par la pratique. Les bras se croise sur la poitrine et les yeux observent le lépreux, le détaillant. Diverses questions se bousculent dans sa tête. Pourquoi une telle maladie existe, ravageant la vie des personnes et s'étendant telle une malédiction ? D'ailleurs était-ce une malédiction divine ou de son opposé ? Les croyants fanatiques diraient que la maladie résultait d'une malédiction divine due aux péchés des hommes. Drôle de Très-Haut, que voilà. Promettre le Paradis, en rendant l'existence des mortels difficile et abondante de souffrances. Larah cessa de se poser des questions, car si l'espace d'un instinct, elle se mit à la place du lépreux, elle se dit que tant que cela ne la concernait pas, elle n'en avait rien à faire. Devant la douleur des autres, Larah n'avait que difficilement de la compassion, parce que dans les bas fonds, l'empathie est refoulé au fond de son être pour l'oublier pendant un moment, même si cette capacité à se mettre à la place de l'autre pouvait ressurgir selon certaines situations. Mais en ce qui concerne le Lépreux, Larah ne ressentait pas de pitié. Juste un dégoût assez prononcé et la peur de contracter la même maladie que lui. La colère apaisée et la mélancolie mise de côté, la jeune fille cogitait sur ce qu'elle avait entendu plus tôt de la bouche du lépreux, donc elle lui posa la question suivante :- Tu peux contaminer les autres en leur donnant un baiser ? Elle connaissait la lèpre de réputation et savait que cette maladie était contagieuse, donc elle avait une petite idée sur la réponse. Et si le lépreux lui confirmait, cette nouvelle serait intéressante. Très intéressante.

    La colère se raviva lorsque la brune entend sa tante parler d'ingratitude. Le regard devient froid et se fixe sur l'ivrogne. Larah avait appris à ne plus tomber dans les colères excessives, car elle perdait tout contrôle d'elle-même et elle avait compris que ça pouvait lui porter préjudice. Pourtant, cette sensation restait toujours aussi forte, lui rongeant l'intérieur de son être jusqu'à l'en rendre malade. Parfois, elle était tellement intense qu'elle mangeait jusqu'à saturation et plongeait ses doigts jusqu'au fond de sa gorge pour se libérer du poison qui s'étendait en elle. C'était le seul moyen qu'elle avait trouvé pour se soulager. Ces derniers temps, cette colère était dirigée envers Kelel et un secret qui la rongeait. Quand elle l'avait appris, elle ne l'avait pas cru sur le coup et puis, elle avait essayé d'oublier, mais ses pensées reviennent toujours à ce secret. Froidement, Larah s'approcha de sa tante, la toisant et se glissa de manière à ce qu'elle la voit bien. - Regarde-moi bien. Regarde bien ce visage. Certes, ce visage, Kelel devait le connaître par cœur car ce n'est pas comme si elle ne l'avait pas vu grandir et qu'elles n'habitaient pas ensemble. - Parce que l'ingrate est ta pénitence. La mine devient plus grave et les doigts se crispent. - ... De tes péchés passés. Et un, en particulier. La voix est tremblante, les yeux rougissent et l'esprit est en proie à une certaine tension menaçant d'exploser. Elle n'arrivait pas à formuler les mots correctement et sa haine aurait sûrement explosée si un braillard ne voulait pas en découdre.

    L'attention se détourne et l'homme est regardé de travers. Et un : - Ta gueule ! fût lancé. S'il n'avait pas été d'aussi forte corpulence, elle se serait proposée comme adversaire pour cogner pour cogner même si elle devait se faire massacrer. De plus quelqu'un d'autre semblait vouloir en découdre avec lui.

    Elle était énervée, chamboulée et tout ce qui l'entourait commençait à l'oppresser. Elle choisit la meilleure solution qui s'offrait à elle, celui de se barrer pour se calmer afin de pouvoir affronter sa tante comme il se doit. Elle venait de lancer un pavé dans la mare donc autant laisser cogiter Kelel. Donc elle partit sans dire au revoir, bousculant un ivrogne au passage.

_________________
Magdelon
[Arbitre & Bookmaker]

C'est qu'ils sont plutôt doués, tous, pour se balancer des noms d'oiseaux à la tronche. Au fur et à mesure des soirées passées à la lumière vacillante des bougies dégueulasses pendant au mur de la cave, la mine de la berrichonne s'allume d'un sourire carnassier à la vue de tous ces énergumènes énervés et alcoolisés. L'imagination est fertile, parfois tarabiscotée et sans queue ni tête, mais finalement qu'importe, car c'est ce qui fait que l'ambiance monte, vibre, palpite jusqu'à exploser. Et le résultat pour la brune et le roux sont des paris qui grimpent et du blé qui rentre dans leurs poches.

De nouvelles trognes commencent à arriver, chaque session de baston amène son flot de curieux, de parieurs et de plus en plus de combattants. À n'en pas douter, le lieu recommence à faire parler de lui, signe que la noiraude a eu le nez creux quelques mois auparavant lorsque le projet avait été présenté au renard. Si le rouquin était largement connu auparavant dans les rues de Brissel et aux détours des Miracles, la trogne de Magdelon prend aujourd'hui le même chemin. La preuve en est des marques qu'elle se trimballe depuis quelques semaines suite à la rencontre d'une armée et de soldats voulant jouer les gros bras, les deux fripouilles ayant leur portrait circulant plus que de raison dans le sud ouest de la France.

À peine quelques mois ont suffi pour marquer plus que de raison la donzelle qui n'a plus rien de la gamine ayant quitté son Berry natal plus d'un an auparavant. Tout a changé, profondément, au rythme des bastonnades, des lames affûtées plantées dans des flancs palpitants, de la faucheuse décidant d'embarquer une maman renarde, des épées se fichant dans le bide d'une adolescente grandissant bien trop vite.

Ce soir là, la foule est déjà amassée dans la cave lorsque brune et roux s'y jettent, poussant sur leur passage soudards et autres malandrins se pressant dans la pièce sombre. Magdelon retrouve son tonneau bancal, grimaçant légèrement en y grimpant à cause d'une cuisse encore fébrile et un bide la tiraillant encore. Le regard balaye la salle, tombant sur un gars à la tronche ne donnant pas du tout envie et qui aurait pu refiler toutes les saloperies de la terre en un effleurement. Si celui-là décidait de combattre, pas sûre que des gusses seraient volontaires pour lui foutre sur la gueule. Et puis les mirettes s'arrêtent sur une tête connue, qui forcément lui fout le bide en vrac. Kelel. Elle ne l'avait pas revue depuis Genève, quelque temps avant que leurs routes se séparent. Les paupières se plissent, même pas besoin de l'observer longtemps pour imaginer l'état dans lequel elle doit être. Sa vision lui fait tout de suite penser qu'une promesse faite à l'Owen se devra d'être respectée d'ici peu, au sein des Miracles. Plus tard.

Connue maintenant des habitués, elle attend, pipe allumée vissée aux lèvres, qu'un gonze ou qu'une donzelle gueule son envie de castagne dans sa direction. Les paris, alors, pourront être lancés avant que le combat ne débute. Mais c'est un visage inconnu qui s'avance et donne de la voix, arrachant un rictus à Magdelon, toujours haut perchée.

    - Tu veux t'prendre une raclée, l'beau gosse ? T'es au bon endroit !

Ses yeux balayent à nouveau la foule bigarrée, lépreux, gamine, blanche, alcoolos, éclopés, édentés et autres joyeusetés, avant d'accrocher la silhouette du muet qui se déplace, s'arrimant au passage à l'épaule du brun venant de l'ouvrir. Tout de suite, l'ambiance monte d'un cran. Il est temps.
    - V'là le muet qui veut te coller une rossée maison ! Allez, les paris sont ouverts, qui veut se faire du blé ? Bougez vos miches !

Voilà, c'est reparti.
_________________

~~*~~ ReVolte ~~*~~
Kelel
Entre le moment où on demanda à la Pâle de commander un truc pour se rincer le gosier et celui où la Brune l'envoya chier avec fracas, il y avait tout un monde. Un tout petit monde, mais un monde quand même. Et tandis que la Blanche se retrouvait à pousser -du bout de deux doigts- son propre godet fraîchement remplit en direction de son nouveau lépreux-pote-de-clash-et-de-beuverie préféré, son regard restait inévitablement planté sur sa nièce. ( Un peu de ce genre ) Si la plaisanterait c'était avérée en être véritablement une au départ, la fin laissait à désirer. Et, quand l'esprit embrumé fut pris d'une secousse de lucidité, alors Kelel ne put que serrer des dents au point d'en grincer. Le rictus placardé aux lèvres, lui-même, s'effaça, ne laissant plus place qu'à la froideur d'un visage dénué d'émotion, sinon celui de la colère saupoudrée d'amertume.

Comment Diable cette petite peste pouvait-elle savoir ? Midia aurait-elle, une fois encore, trop parlé ? Improbable. Si la Borgne avait cherché les emmerdes à la Baronne, ça aurait pu être concevable, mais en l'état, il était clairement impossible de parler d'une quelconque vengeance sans même être passé par les représailles. Owenra, à moins d'avoir parlé avant sa mort, ne pouvait en être tenue pour responsable. La Renarde avait été d'une sagesse exemplaire en matière de secrets familiaux et n'aurait pas injecté un tel venin sans en avertir sa moitié. Du moins, au sein de l'esprit azuré, ça se passait ainsi. Le dernier potentiel coupable, lui seul, avait pour mobile d'être un maître en la matière du remuage de fanges. L'Oeil. Ce Prince Blanc dont Kelel se méfiait comme de la Peste. Derrière ses grands airs et son manque total d'empathie, Yaha cachait un jeu magnifiquement cruel. Quand Kelel n'était que vagues et tempêtes, il était la surface paisible d'une étendue d'eau sans la moindre brise. Mais Ô Seigneur comme les profondeurs n'en étaient que plus horribles.

" L'ingrate est ta pénitence ". Et encore, pénitence était un faible mot. Ce passé que la Pâle avait cherché à enterrer au plus profond de son être refaisait surface à un moment des plus inapproprié. L'ivresse quotidienne n'aidant en rien à ce que les lambeaux crâniens se rassemblent. Non pas que la mémoire lui faisait défaut, tout au contraire et loin de ses espérances. Pourtant, elle avait de gros efforts pour oublier. En vain. A croire que son châtiment premier avait été de se souvenir de tout. La Blanche ne dit rien, préférant curieusement le silence à cet instant. Comme si un deuil soudain avait lieu d'être. Comme si les dernières onces s'effondraient définitivement. Si Larah venait à l'abandonner, alors sa famille se limiterait à deux sangs fraternels ne pouvant, l'un comme l'autre, engendrer de descendances. La consanguinité n'avait visiblement pas fait qu'offrir un manque de coloration capillaire aux Azur.

Un " Ta gueule ! " conclut l'échange. Même si ça ne lui était pas destiné, la Pâle le pris pour soi et, étrangement docile, ne chercha pas un seul instant à se défendre, se justifier ou encore retenir Larah. Non. Elle savait d'expérience qu'il valait mieux laisser le Chaton faire ses griffes et se tailler la route plutôt que de vouloir le retenir. Ca n'avait, jusqu'ici, jamais fait autre chose qu'aggraver les situations. C'est qu'elle avait le sang chaud la jeunette. Un peu trop, même. Cela lui vaudrait bien des ennuis trop gros pour elle, un de ces quatre matins. Avec tout ça, le seul et véritable point à retenir de cette histoire avait été classé " sans suite " dans un recoin de la caboche. " Tu peux contaminer les autres en leur donnant un baiser ? " n'aurait jamais dû se perdre dans les limbes. Jamais. Jamais plus*.

L'Oeil émeraude fixait encore e bois de la porte par laquelle la jeune femme s'était enfuie quand un fracas bien trop proche l'en fit se détacher. Un poing sur le comptoir frappait. Dans un premier temps, ce fut à l'un des sourcils de Kelel de se redresser; interrogateur. Elle en aurait presque oublié l'endroit où elle se trouvait. Le Fight Club. Elle n'y foutait jamais les pieds, préférant se perdre dans les décombres et catacombes, loin de la foule et de ses chiens galeux.
Quitte à êt' là. La première bouteille traînant sur le comptoir fut saisie et levée. 40 écus cont' la langue d'celui n'pouvant en user ! Magdelon fut lorgnée un instant, un très court instant. Renarde lui avait souvent parlé de celle qui aurait pu être sa fille; qu'elle aurait aimé avoir comme telle. Peut-être la Borgne devrait-elle songer à s'occuper du testament de sa soeur et des intéressés figurant dans ses ligne. Peut-être. Peut-être pas. Pour le moment ce n'était pas d'actualité. L'heure était aux jeux. Et en parlant de ça, y en bien un avec qui elle s'amuserait un peu.

Alorrrs... Quel poids supporte donc ton âme pour qu'ta gueule soit ainsi amochée ? La tête, dodelinante jusque-là, se stoppa de côté quand naquit un nouveau sourire. Comme si de rien n'était. J'peux t'aider à en finir, si tel est ton souhait. Pour sûr. Une bonne race avait de faire le grand saut depuis un toit donnant sur la Seine en contrebas. Un dernier plongeon avant l'Au-Delà. De nombreuses fois elle y avait songé, elle.
_________________

Arioce
Alors que je cherchais du regard un adversaire dans la foule, une jeune fille, qui faisait partie du petit groupe au comptoir s’adressa à moi. Ou plutôt, gueula un joli « ta gueule ». Mauvaise humeur oui…

    - La donzelle, si ce n’est pas pour te battre, ferm… Bordel !

Grognement lourd. Un coup d’épaule d’un enfoiré et voilà qu’une partie de ma bière se retrouvait sur mes bottes. Bordel ! Mon attention se détourna donc de la grossière jeune fille pour se fixer sur l’hérétique individu. Comment réagir ? Lui jeter le reste de ma chope à la tronche ou finir ma bière pour ensuite venir lui cogner dessus comme toute réparation ? Mais… gaspiller l’alcool, c’est sacrilège. Je bus donc plusieurs gorgées, la vidant presque totalement, tant dans mon gosier que sur ma chemise. Puis je la jetais contre le dos du Muet, visant sa tête. Peu de force fut mise dans ce geste, le but n’étant pas de l’assommer, mais bien de répondre à sa provocation.

    - Allons-nous mettre sur la tronche alors !

Je pris la direction du cercle alors qu’une femme, certainement l’organisatrice, qui m’affubla du surnom « beau gosse » – bien la première fois que l’on me désigne ainsi et je n’aime pas beaucoup ça – lançait les paris. Parfait ! L’ambiance revenait, le public s’intéressait de nouveau au ring, le Fight Club prenait un nouveau souffle dans l’hystérie des combats et des mises.
Je commençais à me mettre dans l’état d’esprit pour le combat ; faire abstraction de tout et se concentrer sur les coups à donner et à recevoir. Et avant cela, un court échauffement des articulations et muscles, histoire de ne pas bêtement se blesser soi-même…
Je jetais ma cape en boule où se trouvait à l'intérieur ma dague et me tenais prêt, dans le cercle, à me battre pour le plaisir de tous.
_________________
Le.lepreux


Le joli Chaton aux yeux verts ne se vexa pas aux mots grognons et provocants du Malade. Tout comme sa Tante. A croire qu'il fallait les insulter pour obtenir un rictus.

Si tu n'as pas peur que... ton machin finisse en ragoût pour porc, tu peux toujours essayer. Répondit le Chat à la bravade grivoise.
Il grimaça un sourire. Fallait pas trop l'tenter. Son "machin" était en état de marche. Sa maladie n'était pas si avancée que ça. On dirait pas, il le savait. A bien moins de trente piges, ses cheveux étaient tout blancs. Et filasses. Il en avait perdu depuis qu'il était malade mais même avant, quand il pétait le feu et non la pourriture, sa tignasse était moche.
Y'avait son œil crevé aussi. Rien à voir avec la lèpre. Mais sinon, les taches blanchâtres sur sa gueule, c'était bien la maladie. Il se bandait les mains car il commençait y avoir des tâches et les cacher ainsi laissait à penser que sous le tissu sale de cachait des moignons de doigts dégueulasses.

Nan merci. T'es pas mon genre. Reprit-il insolemment, déclinant la proposition de coït lancée par la mignonne.
Un sourire assombrit sa face déjà moche. On avait parlé d'ses dents? Des dents pourries gâtées qui le faisaient puer de la goule à des kilomètres... La faute à la maladie..? Même pas. Il était juste bien chanceux...

Le Chat - il ne connaissait pas son nom - le regardait. Curieuse. Y'avait de quoi.

Tu peux contaminer les autres en leur donnant un baiser ?
Il ricana. Vérité, mensonge? Pour quoi allait-il opter? Songeant que ni la Tante ivrogne ni la Nièce aigrie ne semblait attirées par l’Apollon qu'il était, il répondit :
Bah ouais.
Il leva les deux mains et les agita, rictus au lèvres. Il avait bien des défauts. Mais il savait bien mentir. Et puis, les gens étaient si ignorants sur la lèpre qu'ils croiraient n'importe quoi. Un lépreux renvoyait l'image de la Mort. Autant en profiter. A lui seul, maigre et borgne, il effrayait plus qu'un mastoc belliqueux aux poings serrés.
Et si j'enlève ça, continua-t-il, parlant des bandages de ses mains. Je te les colle deux secondes sur le visage et hop! tu d'viendras aussi jolie qu'moi. Si j'te colle ma langue au fond d'ta jolie bouche, c'est par là qu'tu commenceras à pourrir...
Quitte à niquer son coup, autant le faire à fond. Le ladre prit un autre verre à moitié entamé et y but.

Apparemment, les combats reprenaient. Avant d'être malade, il aimait bien se battre. Quand il avait encore un nom, une famille, une santé à peu près potable. Il se prenait des roustes souvent, au début. Puis il était devenu rapide, à force qu'on lui fasse manger ses dents. Au sens propre. Il avait avalé une molaire et une incisive du bas. A moins que l'incisive soit restée sur place...
Il vit un barbu bousculer le beau gosse, sans un mot, et se diriger vers le "cercle".


V'là le muet qui veut te coller une rossée maison ! Allez, les paris sont ouverts, qui veut se faire du blé ? Bougez vos miches ! S'exclama une brune d'un ton péremptoire.
Le ton de ceux qui ont l'habitude d'être entendus, et écoutés.

40 écus cont' la langue d'celui n'pouvant en user ! Dit la Blanche - il ignorait aussi son nom.
Un muet... Pauv'gars. Pas pouvoir parler, ça d'vait être horrible. Il avait l'air de bien s'en sortir mais sa condition aurait pu arracher une larmichette au Lépreux.

Vingt écus sur l'muet !
Il ignorait si son pari serai pris comme sa demande de vin...

La nièce et la tante semblaient avoir un passé houleux... Et il s'en foutait.

Alorrrs...
Il tourna la tête vers sa Borgne opposée. Oui, elle c'était l’œil gauche, lui le droit. A eux deux, ils seraient pleinement voyants. Ou aveugles. Carrément.
Quel poids supporte donc ton âme pour qu'ta gueule soit ainsi amochée ? ... J'peux t'aider à en finir, si tel est ton souhait.
Il cracha discrètement dans un verre vide - qu'il avait fini- et le poussa loin sur le comptoir. Les gens aimaient pas qu'il crache par terre, alors...
La femme dodelinait de la tête, tanguant un peu, avachie sur le comptoir, les jambes relativement bien campées au sol.

La Mort viendra bien assez vite pour moi... Pour toi, p'têt pas. C'est p'têt moi qui pourrait t'aider. T'as pas l'air dans ton assiette. Tu t'détruis plus vite que moi, la gonze...
Il aurait pu lui demander "pourquoi", mais il s'en foutait. Et surtout, l'histoire devait être bien trop longue...
Avant d'mourir, j'veux être riche...
Il zieuta la cape de bonne facture roulée en boule, non loin. Le gars devait en avoir plein des comme ça... Le Malade ne sachant où il pourrait la fourrer, il s'abstint de la voler. Puis l'beau gosse était ptêt un ami des donzelles. Puis, il était con, mais pas idiot.


Pierre...
[Combattant]

Pierre avançait vers l'arène, la démarche faussement nonchalante. Il peigna des doigts sa barbe pour se débarrasser des quelques gouttes de bière qui s'y étaient accrochées en se renversant sur le braillard. Si c'était vraiment de la bière. Ça pouvait être l'eau de la Seine coupée à la pisse de cheval, pour ce qu'il en savait. L'odeur était la même.
Avec l'ébullition du combat à venir auquel se mêlait encore l'oppression des murs de la cave bondée, le sang qui battait à ses oreilles lui occultait presque les beuglements ambiants. C'est à peine s'il entendit la jeune arbitre lancer les paris. Mais déjà, les mises fusaient.

Le muet coula un regard en arrière pour voir si son futur adversaire répondait à sa provocation.
Non. Déception. Le gus préférait siffler ce qui lui restait d'urine équine. Encore un qui ouvrait grand sa gueule, et il n'y avait rien derrière. Typique des parlants. Ça faisait du bruit pour meubler le vide qu'il y avait entre leurs oreilles.

Le grossier cercle de sable était tout proche. Plus qu'un pas et...

Un mouvement.
Le grand taiseux eut le réflexe de faire un pas de côté, juste assez pour que la chope qui lui était réservée l'effleure sans presque le toucher.


Connard !
Caillou leva le majeur pour exprimer le sentiment. Et pour qu'il n'y ait pas de jaloux, il adressa également le geste à la foule, en particulier à une donzelle borgne qu'il avait entendue parier contre sa gueule.

Sa colère était pure mauvaise foi. À la place de son adversaire, il en aurait fait de même. Un coup de faux-jeton, il en avait fait de même juste avant. On était au Fight Club, on ne demandait pas la permission de se taper dessus, et on ne s'excusait certainement pas ensuite. Mais le coup de l'arroseur arrosé, ça lui heurtait la fierté, quand même.

Profitant que l'autre soit en train de s'étirer et d'ôter sa cape, Pierre lui flanqua une bonne bourrade dans le dos, probablement plus humiliante que douloureuse. Histoire de remettre le décompte des coups en traître en sa faveur.

_________________

Avatar : AaronGriffinArt
See the RP information <<   <   1, 2, 3, ..., 11, 12, 13   >>
Copyright © JDWorks, Corbeaunoir & Elissa Ka | Update notes | Support us | 2008 - 2024
Special thanks to our amazing translators : Dunpeal (EN, PT), Eriti (IT), Azureus (FI)