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[RP] Galère éphémère pour folie inassouvie

Aryanna

[Levez les voiles ! - 5 de Julh, sur l'Etoile]

La noire se sentait mieux depuis ces deux derniers jours. La fièvre qui l'avait tenue hors du lit avait l'air de passer, doucement mais sûrement. Aussi, en tant que second du Capitaine Pipo, femme de main affectée à la voilure, elle s'amusait comme une folle - ce qui parait logique quand on l'est déjà -.
Toutefois, aujourd'hui, avec cette tempête, ce vent soufflant à forte mesure, hisser les voiles ou réduire la voilure s'avérait être bien plus complexe.

Les jours précédents avaient été une partie de rigolade, alors qu'elle passait d'un mât à l'autre, d'une voile à l'autre en se balançant par les cordages voiliers, mais aujourd'hui c'était bien une autre paire de manche.
Eole ne faiblissait pas, soufflant tant et si bien qu'elle manquait presque de s'envoler à chaque bourrasque. Et elle manquait presque de glisser à chaque pas effectuée sur le bois retenant les voiles.
Arrivant sur le mât de misaine, prête à descendre la voile, ce qui devait arriver arriva, l'oiselle maladroite avait glissé de tout en haut. Mais, fort heureusement, personne sur le pont n'avait pu voir son magnifique rattrapage. Heureusement oui, car sinon ils ne l'auraient jamais laissé remonter là-haut. Le Capitaine Pipo, seul potentiel témoin de la scène, était lui aussi bien trop concentré sur la barre pour pouvoir faire attention.
C'est donc allongée sur la vergue qu'elle commença à pester contre Eole. Car oui ce chenapan prenait, selon elle, un malin plaisir à lui faire de mauvaises surprises.

«
Ornithorynque ! »

Ce fut le premier mot qui sorti de sa bouche, alors qu’elle se mettait à ramper sur le bois trempé afin d’atteindre le cordage pour le défaire.

«
A-t-on pas idée de souffler aussi fort !
Anthropophage !
» - Continuait-elle alors qu’elle faisait machine arrière pour atteindre le second pour détacher la partie droite de la voile, toujours en évoluant à plat ventre sur ce petit espace.

Et, évidemment, le vent ne faiblissait pas, il redoublait presque alors qu’elle revenait au centre détacher la dernière corde. Se relevant et se tenant au mât, Aryanna finit par avoir raison du dernier nœud de huit qu’elle avait fait à sa dernière ascension. Attrapant le cordage principal elle entreprit alors de remonter les voiles grâce aux drisses en palans de levages. Ainsi la voile était-elle rangée, pour éviter les intempéries et les potentiels dommages qu’il pourrait y avoir. Attrapant une corde leste elle glissa jusqu'au bras intermédiaire et telle une funambule releva la seconde voile, sa dextre tenant toujours la corde. Et heureusement qu’elle se tenait à quelque chose, car, arrivant sur l’engin, elle manqua à nouveau de se casser la figure à cause d'un énième souffle trop fort…

«
En plus vous le faites exprès, bachi-bouzouk ! »

Dernier usage de drisse, sa mission était terminée pour l’heure. Attrapant sa corde de descente, elle se lâcha alors dans le vide, pour atterrir sur le pont plein d’eau, après avoir manqué s’envoler. Elle atterrit donc sur le pont principal d’où elle glissa évidemment sur deux trois mètres, atterrissant sur les fesses, car elle n’avait toujours pas changé sa semelle de bottes usées depuis bien longtemps.
Et dans un relevé preste, elle rejoignit le pont supérieur, pour notifier au Capitaine que les voiles seraient relevées dès lors qu’il le lui demanderait. N’omettant pas un lâché de «
Schizophrène ! » à l’attention du vent, au passage.

Ensuite, elle regagna l’intérieur, parce qu’il était nécessaire qu’elle se change, trempée jusqu’aux os, les cheveux ruisselants, certains collés à son visage. Il n’était pas temps d’attraper froid à nouveau. Entrant donc dans la cabine vide, elle se changea entièrement et posa chemise et braies sur un filin qu’elle avait pris soin de tendre de part et d’autre du petit espace. Puis elle avait essoré ses cheveux tout en se recoiffant avant de se passer un linge sec sur le visage.
S’enroulant dans une couverture, elle ressortirait un peu plus tard, mais il était d’abord nécessaire de voir comment se portait Boulapic. Etait-il réveillé ? Avait-il mangé un peu ?

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Devise - en sanskrit : Véda prasthâna dijvassia.
Le savoir est source de la vie. Ou la source de la vie est celle qui sait, soit : la femme sait
Ayorjo
[Le 6 Juillet, sur l'Étoile de Marseille]


Le mystère de la bête poilue avec plein de pattes dans la cale



La rencontre.

Quelques jours plus tôt, lors d’une calme soirée dans le mess de l’Etoile, Ayorjo se trouvait en compagnie d’Aryanna et du capitaine Pipo, qui avaient alors trouvé un moment pour régler quelques affaires d’échanges inachevés avant d’embarquer sur les navires. Pour récupérer une certaine somme d’argent, le capitaine avait invité l’oiselle à se rendre dans la cale où elle pourrait y prendre les quelques pièces dans le coffre réserve qui s’y trouvait, sans doute bien planqué d’ailleurs !
La jeune femme les avait donc quitté un instant pour descendre au fond du bâtiment, les deux hommes discutant tranquillement autour d’une chope ou d’un godet de tisane, et mis à part le son de leur voix et un léger craquement de bois, le silence régnait autour d’eux.
Mais au bout de quelques instants, l’on avait pu entendre un léger cri, lointain, provenant sans nul doute de la cale, et par conséquent, cri poussé par Aryanna qui, en revenant fort essoufflée au mess, confirma d’emblée cette théorie.
Les deux hommes étonnés, cherchèrent rapidement explication, ce que la noire ne tarda pas à faire.
Elle avait vu... quelque chose.
Quelque chose bouger, dans l’obscurité, dans un recoin sombre du fond de la cale.
Mi-inquiet, mi-surpris, mi-curieux (oui, ça fait trois moitiés, mais c’est pas grave), le barbu, après qu’elle eut repris son souffle, la questionna donc sur... la chose.
Une bête, avait-elle vu, expliqua Aryanna. Une énorme, monstrueuse, hideuse bestiole !
Bon, elle n’avait pas eu tant de temps pour étudier l’animal, étant donné qu’elle s’était empressée de remonter à la surface. La description fut donc résumée au stricte minimum : du poil, et des pattes. Beaucoup de poils, et beaucoup de pattes !
Le sujet resta au programme jusque tard dans la nuit, car après tout, si un animal clandestin s’était invité sur le bateau, il fallait s’en soucier, assurément.
La première idée qui vint à l’esprit d’Ayorjo était que cela pouvait être un rongeur. Un gros rat, ce qui effectivement, coincé dans la cale, pouvait poser problème quant aux réserves de nourriture. Et ne parlons même pas du grignotage de cordages !
Mais, non, Aryanna était formelle, cela n’était pas un rat. L’animal avait... bien trop de pattes ! Au fil de la conversation, en effet, bien que la bête perdait en dimension, jusqu’à en arriver à la taille de la paume d’une main, l’affreuse chose gagnait en pattes, au nombre incroyable de... mille ! Et sans nul doute, cela ne correspondait en aucun cas à l’un des animaux que les voyageurs avaient emporté avec eux.
Difficile à croire, mais, après tout, pourquoi pas, l’on ne connaît pas toutes les espèces animales sur terre, et, sur un navire ayant parcouru des terres lointaines et parfois inconnues, cela pouvait parfaitement être crédible. En tout cas pour l’esprit farfelu du barbu, et pour celui un peu foldingue de sa Comtesse. Et sans aucun doute, elle avait eu vraiment la frousse, on ne pouvait donc que la croire sur parole.
Ainsi, au fil de la nuit, et au fil des jours, et au fil des conversations, l’idée fit son chemin, dans l’imagination fertile -et saugrenue- des passagers étoilés : une horrible bête velue, affublée de mille jambes, vive et sauteuse, et sans doute bien dangereuse, habitait la cale du navire... Et il fallait s’en débarrasser !

Quelques jours étaient donc passés -ils prennent du temps, oui, mais ils étaient inquiets, oui oui !- et le jour était venu de se mettre en chasse de la bête, d’autant que l’accès à la cale devenait essentiel pour chercher réserves de nourriture et... de boisson mystérieuse pour certains !
Il avait promis, le barbu, de s’occuper de cette histoire de bestiole, et enfin, il allait s’en charger.
Ainsi, Ayorjo, suivi de près par Aryanna à qui il avait assuré qu’il n’irait pas tout seul et à qui il avait juré -sur un ton théâtrale et pas du tout exagéré- protection contre l’indescriptible bête, se dirigea vers le fond du bateau, armé d’une poêle empruntée à la coquerie, pour la surface d’attaque, et d’un balai, pour la portée...


La traque.

C’est à pas lent, souples et discrets que les volontaires descendirent, formant une bien belle compagnie de chasseurs de bestiole, les marches menant à la cale. Celle-ci était plongée dans son habituelle pénombre, éclairée seulement par quelques lanternes, la lumière du jour n’atteignant jamais ces profondeurs du navire. L’espace était confiné, les dimensions de l’endroit semblaient réduites par l’amoncellement de sacs et de tonneaux, et de l’habituel bric-à-brac que l’on pouvait trouver sur un bateau. Ayorjo glissa l’ustensile de cuisine à sa ceinture, attrapant alors l’une des lampe à huile suspendue à une des parois de la cale. A pas de loup, il avancèrent, le barbu jetant des coups d’œil derrière lui, pour s’assurer non seulement que sa suite restait bien à l’abris, mais aussi pour vérifier qu’on le suivait bien, peut-être peu rassuré dans cette quête étrange !
Oh, il n’avait pas vraiment peur, mais ne savait plus du tout à quoi s’attendre, tant la fameuse bestiole était devenue indescriptible. Et puis, il en avait entendu des histoires, sur des bateaux qui partaient et qui ne revenaient jamais. Des marins qui racontaient moult contes fantastiques sur des compagnons disparus, dévorés par des créatures marines incroyables, des navires de centaines d’hommes qui disparaissaient sans autre explication que des explications inexplicables... Oh, bien sur, les témoins de ces histoires étaient souvent de vieux loups de mer imbibés de rhum dans les tavernes portuaires, des légendes, sans doute, car ceux qui disparaissent... ne peuvent bien sur plus raconter ce qui leur est arrivé...
Alors, pourquoi, sur l’Étoile de Marseille, ne se trouverait donc pas une créature sanguinaire -de la taille de la paume d’une main aryannesque, je vous l’accorde- qui mangerait tout cru l’ensemble des voyageurs ? Pourquoi ? Hein ? Et pourquoi pas !
Mais le chasseur de monstre du jour effaça bien vite ces histoires de son esprit, et continua d’avancer, se concentrant alors sur la recherche de la bêêête.
Il enjamba quelques sacs, pour s’approcher des recoins les plus sombres de la cale. La lueur vacillante de la lanterne qu’il tendait à bout de bras faisait danser des ombres inquiétantes autour d’eux. Tête baissée, à l’affût du moindre mouvement, il tâtonnait les réserves de maïs, il tapait de la pointe de son pied les tonneaux alignés. Au sol, au plafond, il inspectait la moindre surface de bois qu’il pouvait observer, la main fermement refermée sur son arme de fortune, prêt à se lancer à l’attaque... ou à se défendre, selon la situation.
C’est alors qu’ils se retrouvèrent au fin fond du navire, et, lorsqu’il souleva l’un des nombreux sacs entassés, il l’aperçut. Sombre, inquiétante, comme si elle les avait attendu, la bête était là... immobile, prête à l’affrontement tant attendu et tant redouté, et elle était... affreuse et gigantesque !


L’affrontement.

Ayorjo, dans un mouvement apparemment protecteur, tendit le bras pour faire reculer légèrement Aryanna, tourna la tête et prit un air sérieux en la regardant, puis, sans mot dire, fit à nouveau face à son ennemi du moment, qu’il était alors le seul à pouvoir voir.
Calmement, il posa la lanterne sur l’une des barriques à proximité, puis, sans geste brusque, se saisit de sa casserole, qu’il leva lentement au dessus de sa tête, prêt à l’abattre sur sa cible terrifiante. Il s’approcha encore, jusqu’à se retrouver à portée de bras de l’horrible chose qui semblait l’observer, même s’il n’arrivait pas à définir où pouvaient bien se trouver ses yeux sur ce corps étrange et, effectivement velu. Mais tout à coup, l’adversaire bougea, à droite, à gauche, de mouvements vifs, mouvant ses innombrables longues pattes crochues sur la toile claire d’un sac de grain.
Ayorjo abattit alors lourdement de sa main gauche son arme culinaire... raté ! Le monstre évita le coup d’un habile bond sur le côté -Aryanna avait prévenu : la bête bondissait !-.
Sans attendre, le barbu aplatit alors son balai qu’il tenait dans sa main droite, à plusieurs reprises, en plein sur l’ignoble créature... Sans véritable succès !
Car malgré les coups assénés, la chose bougeait encore, c’était que ça avait l’air résistant, ces machins là !
Mais l’attaque l’avait sans doute au moins assommé, ou du moins désorienté, car elle se déplaçait à présent lentement... était-elle à l’agonie ? Ou bien préparait-elle elle même une contre-attaque inattendue ?
Ayorjo ne voulut pas attendre pour le savoir...
Mais il fallait l’arme parfaite pour achever le monstre... Une botte secrète...
Il posa doucement ses accessoires au sol, puis, lentement, surveillant du coin de l’oeil la moindre réaction de la «chose», dénoua les liens d’une de ses bottes -oui, la botte secrète étant littéralement une botte- qui’il enleva et tint fermement par sa pointe. Il se redressa, puis leva le bras bien haut en retenant sa respiration et...

"Splatch !"

En plein dans le mille ! Là, il l’avait pas loupé ! Il avait frappé pile sur la bestiole, la pauvre n’avait aucune chance de s’en sortir.
Il se redressa, regarda de plus près les restes de sa victime en grimaçant, bouillie visqueuse collée sur la semelle assassine.
Il fit alors un tour sur lui même, l’air solennel et pas peu fier de sa prestation, présentant à sa «protégée» le résultat de la traque, et la fin du mystère.


Ayé, apu l’araignée !

Il fit un grand sourire à Aryanna, taquin, mais pas moqueur, puis observant à nouveau de plus près l’arachnide défait :


Bon, je vous le concède, c’était une grosse araignée... avec plein de poils et... plein de pattes ! On en voit pas tous les jours des comme ça !
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Pipo
[Le 6 Juillet juste après l'annonce de la disparition de la Bestiole - sur le pont]


Effondré, Pipo était éffondré... La Bestiole, symbole de l'Etoile de Marseille, morte. Il ne pouvait pas le croire, il se devait de vérifier et si tel était le cas, il devrait alors jeter son corps à la mer comme on le fait pour les marins...

Berthe, cette si chère Berthe n'était plus... Il se résolu à descendre dans la cale !

Arrivé à l'entrée, il ne perçu pas les petits sifflement caractéristique que Berthe faisant quand il arrivait sur place, contente sans doute de le retrouver... Oh non, elle n'était ni méchante, ni dangereuse... C'était juste une grosse Araignée pleine de poils avec pleins de pattes, elle avait aussi toute sa famille à bord... mais il les savait en lieu sûr, avec son alcool... et là, aucun risque, personne ne trouverait leur cachette...


[Plus tard au mess avec Lyviia]


Lyviia arriva au mess après Pipo et elle le trouva abattu... Et pour cause, Berthe était l'araigné de Nathy... La propiétaire de l'Etoile de Marseille avant que Led ne le lui emprunte pour ses affaires personnelles...

Lyviia, la Bestiole n'est plus, Ils ont tué Berthe !

Il ne trouve pas les mots pour expliquer plus pour le moment... sauf que Berthe était l'araignée qui veillait sur les biens de l'Etoile depuis des années et des années...

Il ne dit rien sur sa famille, ni sur leur cachette, eux, resterait en vie avec les bonbonnes d'alcool, bien calées !
Lyviia
[Le Mercredi 6 juillet à bord de l’Etoile de Marseille]


Début de matinée difficiile .. la tête comme enserrée dans un étau, la nausée la tenaillant, les restes de la cuite de la veille ne s'estompant pas, Lyviia préféra rester prostrée dans sa cabine une bonne partie de la journée faisant seulement une exception, longeant les parois du couloir pour ne pas être vue dans cet état, pour aller déposer un pli sous la porte de Dragibus lui demandant s'il était partant pour l'accompagner à la chasse aux bouteilles d'alcool dans la cale, un peu anxieuse de sa réponse.

En début de soirée, requinquée, elle s'apprêta et prit le chemin du mess pour aller rejoindre ses amis. Peu de monde ce soir là en fait hormis Manon et son Pipo ... Au cours de leur discussion, Pipo leur annonça alors que sa bestiole, la fameuse bestiole, Berthe de son petit nom, avait été tuée par Ayorjo .. Elle remarqua la petite mine de son homme, compatît à sa tristesse mais ne pût s'empêcher d'esquisser un petit sourire en coin en songeant à sa future escapade nocturne facilitée par la disparition de Berthe .. grimaçant en notant qu'il restait encore des petits, se félicitant d'avoir solliciter Dragibus !!

Manon s'esquivant de bonne heure, elle se retrouva seule avec son compagnon .. ce qui n'était pas pour lui déplaire .. ils purent enfin discuter d'eux, se retrouver et parler de l'avenir ... bien trop longtemps qu'ils n'avaient eu un peu de temps pour eux ... Lyviia satisfaite, rassurée sur les sentiments de son homme, malgré le peu de temps qu'il lui avait consacré ses derniers jours, apprécia doublement sa soirée en recevant une missive de Dragibus qui acceptait bien évidement sa proposition .. qu'est ce qu'on ne ferait pas pour une bouteille d'alcool tiens !!! Un grand sourire aux lèvres, encore quelques baisers échangés avec son Pipo et elle prétexta la fatigue pour s'éclipser ..


[Dans la nuit du 6 au 7 Juillet à bord de l’Etoile de Marseille]


Faisant semblant de dormir, attendant que son compagnon se soit de nouveau installé dans son bureau, certaine qu'il n'en ressortirait pas avant plusieurs heures, Lyviia sortit de son lit, se revêtit à la va vite, prit ses bottes à la main pour ne pas risquer de faire du bruit sur le plancher craquant du bateau, son baton dans l'autre pour faciliter les fouilles et ne prendre le risque de retrouver une petite bestiole sur ses minines puis sur la pointe des pieds se faufila hors de sa cabine. Sitôt dehors, elle enfila ses bottes et se dirigea le plus discrètement possible en direction de la cabine de Dragibus. Elle tocqua enfin à la porte .. espérant qu'il soit prêt .... colla son visage contre la porte et chuchota :

Wallin .... C'est Lyviia !! Vous êtes prêt !!!

Elle patienta .. zieutant à droite à gauche espérant ne croiser personne à cette heure tardive ..
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Manon
[Pont de l’Etoile - 7 juillet]


Pipo était à la barre, derrière lui, sur l’arrière du pont, il avait pour habitude de stoker le nécessaire pour cuisiner à l’air libre. Manon était là, pas rassurée, mais présente et prête à relever le défi..

Pipo avait déposé sur table, déposée à cet effet sur le pont, les différents ingrédients :
Poissons à chair bien ferme, tel que les rougets de roche, ces si jolis poisson aux reflets rouges qui leur donne ce nom si chantant. des rascasses, ces poissons que nos bonne-mères au port s’amusent à imiter par leur voix rocailleuse, il y avait aussi des Grondin, les fameux poissons volants…

Ensuite, était disposé, des poissons à chair tendre tel que du loup, du merlan et du saint-pierre

De l’huile d’olive de Marseille
Des Tomates du jardin d’Alejandro
Des Oignons à couper très fins
Des gousses d’ail pour faire fuir le mauvais esprit
Du Thym
Du Fenouil
Du Laurier
Du Persil
De l’écorce d’orange séchée
Du Safran une pincée
Une demi miche de pain de campagne


Il refit le tour des ingrédients… Oui, tout était là pour la Bouillabaisse !!

Il devait maintenant disposer les ingrédients pour la rouille qui l’accompagne.

2 Oeufs, on en gardera que le jaune
Des gousses d’ail
Un Piment Rouge
De l’huile d’olive de Marseille
Des Topinambours cuits à la vapeur et épluchés.


Il ne lui restait plus qu’à donner à Manon la marche à suivre, le déroulement de la recette, recette qu’ils s’échangeaient de générations en générations..





“Allez Manon, concentres toi. Tu poses une main sur ton front, tu lâches le genou droit et tu devrais tomber sans trop te faire mal sur le côté, là. C’est quand même pas compliqué de simuler un malaise enfin !! " essaye t’elle de se convaincre vainement nonobstant la confiance sans faille que le Capitaine de l’Etoile semble avoir à son égard. Forcément, il n’était pas là lui la dernière fois qu’elle avait manqué de tuer l’intégralité de son groupe par un gage culinaire dangereux. D’ailleurs, de quoi est elle punie pour se retrouver encore une fois dans cette fâcheuse position? Aucun souvenir. Mais devant le contentement de Pipo à vouloir lui enseigner son savoir et face à son incapacité à tricher d’une quelconque feinte féminine, elle se plia au challenge. D’autant que la veille, il semblait si triste de la disparition de sa “Berthe” qu’elle ne pouvait faire autrement que de lui faire plaisir.
D’un soupir étouffé, le regard balaie les ingrédients disposés sur la table et s’arrête net sur les poissons entiers et ce couteau qui n’attend qu’à trancher avant de pivoter vers Pipo dans l’attente des consignes.


Bien, Manon, je vais nettoyer et vider les poissons, je doute que cela vous plaise de faire cela…

Vider les ….
Surprise et dégoût se mêle à l’éventualité de la tâche. La dernière fois, elle avait coupé le poisson en quatre sans trop se poser de question, peu à l’aise avec la viscosité des vertébrés aquatiques, plus vraiment frais de surcroît. Oui… oui en effet, merci! lui répond t’elle d’un sourire soulagé.

Pendant que je les vides et les écailles, pourriez-vous me préparer 2 plats pour que l’on ne mélange pas les poissons à chair ferme de ceux à chair tendre...

Vous mettrez ensuite le grand plat, bien épais sur le brazéro en y versant l’huile d’olive mentionnée pour la Bouillabaisse. Une fois l’huile chaude, vous rajouterez les gousses d’ail, les oignons, un bouquet garnis (composé de persil, laurier, fenouil, thym et de persil…) l’écorce d’Orange et le Safran.


Le visage enclenche un oscillement vertical tandis qu’elle dépose devant lui les deux récipients demandé. Il ne faudra pas plus que la vision du premier poisson vidé pour courir chercher un seau à proposer à Pipo afin d’éviter à Ayorjo du nettoyage supplémentaire et surtout répugnant. Ou peut être simplement pour ne pas avoir à nettoyer elle même…
Le grand plat chauffe à présent sur le braséro et n’attend plus que la brune se décide à le combler d’un délicieux mélange. Hors, plantée devant la recette, l’apprentie cuisinière se retrouve fort embêtée devant l’absence de quantité d’huile à mettre avant de laisser cela pour s’occuper de l’ail et de l’oignon. Le premier venu aurait pu croire que Manon se voyait maltraiter par le Capitaine tant elle essuyait de grosses larmes d’un revers de poignet dû à l’engeance maléfique du bulbe.
Évidemment, la tâche fut longue pour l’inexpérimentée, tant et si bien que le plat sur le brasero était déjà bouillant lorsqu’elle versa bien trop d’huile en son sein. L’huile frémit si fort au contact de la chaleur qu’elle eut tout juste le temps de reculer de deux pas pour ne pas se brûler avant de revenir précipitamment pour souffler sur le feu ragaillardi par les gouttes fuyardes.
Etait ce Pipo qu’elle entendait rire dans son dos? Assurément. Mais en bon gentilhomme, il ne fit presque aucun commentaire et acquiesça avec douceur et patience à chaque ingrédient qu’elle ajoutait au fur et à mesure.



Oulà Manon, vous ne vous êtes pas blessé au moins ?? Il est vrai que je n’ai pas donné d’indication sur certaines quantités, car je les mets comme cela, sans réfléchir… Mais là, vous en conviendrez, il y en avait trop d’huile !
Bien, j’ai terminé les poissons… maintenant, il vous faut remuer un peu pendant 10 bonnes minutes le mélange obtenu.


La spatule passe d’une main à l’autre au rythme de la douleur qui s’insinue dans le bras Lescurien face à la répétition du geste tandis qu’elle essuie son front d’une humidité naissante causée par une presque égale chaleur mélangée du brasero et du soleil tout en faisant signe au chef cuisto du jour que tout allait pour le mieux.

Voilà, cela doit être remuer pendant que cela est a ébullition le temps que les oignons blanchissent. Ensuite, je dépose les poissons à chair ferme dessus et laisse cuire encore et encore… puis nous rajouterons. On arrosera avec de l’eau de mer, comme cela nous n’aurons pas besoin de saler le reste !

On va en profiter pour faire griller du pain et le frotter avec de l’ail…

Pipo sait que la suite va plaire à Manon… et lui sourit. Il ne pensait pas en lui demandant de l’assister qu’elle allait, au final, se prendre au jeu et être très entreprenante dans la confection de la recette…

Pour l’heure, elle ne sait pas vraiment si la tâche lui plaît réellement mais en tout cas, elle est un bon remède contre l’ennui tout en appréciant la compagnie de Pipo avec qui elle n’avait pratiquement jamais été seule. C’est finalement dans de toutes petites choses que naît la complicité.
Et puis, soyons honnêtes, le pain à l’ail c’est rudement bon! Tant est si bien qu’elle en tendit une tranche à Pipo avant d’en grignoter une également elle même.


Merci Manon, j’adore le pain lorsqu’il est frotté avec de l’ail ou autre chose…
Manon, la bouillabaisse est presque terminée, il nous restera la rouille à faire, mais pour l’heure, il y a un soupière dans le petit placard sous la table, il vous faut la prendre et étaler dedans le pain que vous avez préparer… étaler le bien au fond.

Il sera temps ensuite de déposer tout le poisson et le bouillon sauf le merlan, le poisson qui est sur le dessus pour le moment. Ce poisson là, il faut le briser dans le bouillon pour faire une sorte de soupe épaisse…
ce qui fut fait à peine la demande formulée. Les ordres, elle en avait l’habitude et s’y prêtait de bonne grâce quand le Capitaine se montrait si courtois. Pas comme celui qu’elle avait épousé, en somme.

Voilà, la Bouillabaisse de Manon est prête ! plus que la Rouille à faire !


Alors, maintenant nous allons nous attacher à faire la sauce, si bonne et si goûteuse… la Rouille. On l’appel ainsi pour sa couleur… vous verrez, c’est excellent !

Pour faire une bonne rouille, on commence par écraser dans un mortier, les topinambours, les gousses d’ail et le piment rouge… On rajoutera pour relever le tout, un peu de sel !!

Il vous faut obtenir la texture d’un baume, ensuite on mettra les jaunes d’oeufs.

Sans jamais cesser de tourner d’une main, de l’autre vous devez verser l’huile d’olive, goûte à goûte… tout en remuant, j’y tiens, cela vous donnera une patte plus épaisse à la manière d’une mayonnaise.

Une fois l’huile toute versée, je n’y ai mis que le nécessaire suite à votre précédente mésaventure et pour terminer la sauce, afin de lui donner sa couleur, ajouter du bouillon de la Bouillabaisse…


Et tandis qu’il s’exprime, elle s’exécute avec toute la concentration possible à chaque instruction. L’utilisation du mortier s’avère presque aussi amusante que les aiguilles dans la poupée de fortune aussi s’en donne t’elle à coeur joie. Il faudra qu’elle souffle la parade à sa jolie pour une utilisation future.
Les jaunes quittent définitivement leur double blanc non sans une discrète récupération de coquilles malvenues d’un bout d’ongle savant.
Puis la douloureuse rotation du bras reprend un rythme régulier sans pouvoir compter sur l’autre pour se soulager alors que le regard oscille entre les gouttes d’huile et la texture qui se modifie. Même si elle ne sait absolument pas ce qu’est une mayonnaise, elle ne veut pas décevoir celui qui la regarde faire d’un oeil attentif. Pourtant, lorsque le flacon se vida enfin, elle lâcha le tout d’un soupir soulagé tout en remuant le membre endolori avec vigueur avant d’ajouter la touche finale.


Voilà, nous avons là, le plat typique de Marseille !

Main sur les hanches, elle exhale avec plaisir les parfums inconnus à ses narines.

A vous l’honneur de goûter chef!

S’il ne meurt pas dans la seconde, elle aura accompli le défi de l’année.

Pipo la prit aux mots et se prépara une assiette de chef ! De la Bouillabaisse et de la rouille sur le dessus ! Cela ne pouvait pas être mauvais…

Il prit sa fourchette et la planta dans le met odorant à souhait, si d’aventure cela n’était point bon, cela promettait, rien qu’avec le fumé, de faire danser nos papilles… et c’est sans appréhensions aucunes qu’il mit dans sa bouche, tout cela sous le regard inquiet de Manon qui le surveiller, prête à intervenir au cas où cela se passerait mal, une bonne bouchée !

Il la mangea doucement, faisant attention aux arêtes des poissons.

Il voulut faire croire à Manon qu’il s’étouffer, mais devant la qualité du plat, il ne put tricher et termina son assiette en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire…

Manon, elle est parfaite… il manque tout au plus un peu de sel, mais c’est de ma faute… j’aurais dû saler l’eau de cuisson au lieu de mettre directement de l’eau de mer… Nous le saurons pour la prochaine fois ! Julian sera fier de vous Manon, tout comme je le suis !

Si elle n’était pas si coincée, elle aurait presque fait quelques pas de danse devant l’exploit d’une seconde réussite culinaire. Mais au lieu de cela, elle laissa un sourire illuminer son visage et répondit à Pipo bien simplement. J’ai surtout eu un excellent professeur!
Partagée entre la faim tenaillante et le besoin irrépressible d’ôter de sa peau et de sa chevelure l’odeur de poiscaille, l’envie de découvrir de nouvelles saveurs fut plus forte et elle prit finalement place près du Capitaine pour une récompense gustative bien méritée.

Crier à table pour ameuter les autres? Inutile. Quiconque connaît Manon sait qu'il faut fuir lorsqu'elle se lance dans la cuisine.

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Ceriera


Jeudi 7 juillet.



Saleté de vent ! Non mais j'en ai marreeeuuuuuuh !

Elle râlait, elle trépignait, elle maugréait Cerièra dans la cabine de pilotage, elle s'agaçait à en taper du poing la barre.

Aïeeuuh !

C'est malin. Vexée comme un pou de rater ses manœuvres, de se faire rattraper par Pipo sur lequel elle avait si fièrement pris de l'avance, elle s'assit en boule par terre en se balançant doucement, en grognant… et en frottant sa main endolorie par son énervement. Voilà ce qui arrive quand on s'en prend aux choses. Elle resta un petit moment ainsi assise à bouder le vent. En plein en face, non mais… Puis elle se mit soudainement à rire.

Non mais regarde-toi ! Tu es ridicule !

Bouder le vent comme s'il allait «changer de comportement» comme par miracle, en se rendant compte qu'il contrariait Cerièra. N'importe quoi !
La fatigue… depuis la veille au soir les vents étaient contraires, et depuis des heures elle louvoyait comme elle pouvait pour avancer ce…


Fichu bateau !

Et allez… le retour de la mauvaise foi. Avouez, pour une diaconesse c'est cocasse.

D'un coup son visage s'éclaira, il lui venait une idée : si râler ne risquait pas d'aider la Yemaya à passer ce «front de vents contraires», peut-être encourager la Yemaya serait davantage fructueux ? Elle se releva pour s'adresser à la barre en la caressant doucement :


Pardon Yemaya, je suis injuste avec toi, tu es un formidable navire qui passe partout… ou presque.

Parler au bateau… ça n'allait pas mieux du tout dans la caboche de la brune !

Allez, avance maintenant… sois mignonne… je crois en toi, tu peux le faire !

La méthode douce… Désormais elle souriait en parlant doucement, et en soufflant par intermittence comme si ça allait aider la nave à avancer.

Sortez-la de là, vite, la capitaine devient folle !

_________________
Πίστις, ἐλπίς, ἀγάπη Hey Jude, don't make it bad…
Narrateur de la Yemaya, incarné par Ceriera
Pont et mât de la Yemaya & Mer Méditerranée, 8 juillet, le soleil au zénith


Dans cet épisodes, vous apprendrez :
- que souffler sur les voiles aide la Yemaya à contrer les mauvais vents
- comment il convient de danser sur un bateau
- que Sloan sait en fait nager, contrairement à ce qu'elle pensait



Elles sont complètement dingues…

___


… et il faudra bien qu'il s'y fasse !




Ils discutaient depuis un moment dans le mess, tranquillement… trop tranquillement. Sloan quitta l'endroit soudainement, cette fois-ci Cerièra la suivit, échaudée de la veille où tout le monde était parti sans qu'elle sache ni pourquoi ni comment. Elle retrouva la petite aile sur le mât en train de souffler sur les voiles pour faire avancer le bateau, et du pont elle lui lança à voix suffisamment forte pour qu'elle entende : AH OUI SOUFFLE, C'EST L'HEURE !!

Allez savoir pourquoi dans ces Royaumes le vent souffle particulièrement toutes les deux heures, le reste du temps, le bateau ralentit. Mystère mystère… Toujours est-il que la brune ne tarda pas à rejoindre la demie-blonde. Depuis qu'elle avait suivi Manga elle avait pris goût à prendre l'échelle pour grimper là-haut. Sowelo les avait suivies pour veiller à les rattraper si l'une d'entre elles tombait.
Sloan soufflait toujours lorsque Cerièra l'eut rejointe : elles se retrouvèrent rapidement à souffler en chœur, la première de plus en plus fort et la seconde par intermittence, quand ses rires ne l'interrompaient pas.
Au bout d'un moment la griotte alla s'assoir sur la vergue et balançait ses pieds dans le vide en regardant la mer…
ON VOIT PIPO D'ICI ! Sloan s'amusait à la voir ainsi et ne tarda pas à s'assoir avec elle pour poursuivre la conversation.

- Sloan : il est loin
- Ceriera : Oui…
- Sloan : ils ont pas la technique
- Ceriera : Bah il se rapprochera
- Sloan : bah non on souffle fort pour avancer
- Ceriera : Hey, ça a marché, on a bougé !

La petite aile fit un coucou à son 'nours qui ne bougeait pas du pied du mât avant de continuer :

- Sloan : Bah bien sure que ça fonctionne. T'as bien vue que à chaque fois que je souffle ça fonctionne, t'as juste raté cette nuit parce que j'ai fais dodo
- Ceriera : Oui, Pipo aussi d'ailleurs, il revient vers nous. Ils ont trouvé des souffleurs tu crois ?
- Sloan : bah je sais pas

L'envie de se dégourdir les petons prit la griotte qui se redressa debout sur la vergue avant de crier à son vairon en bas :

- Ceriera : SOWELOOOOO !
- Sloan : ANGE EN APPROCHE

Elle attendit d'avoir son attention et dès qu'il ouvrit grand les yeux sur elle…
REGARDE COMMENT ON DANSE SUR UN BATEAU !
… elle commença à improviser quelques pas, confiante, alors que Sloan la prévenait :

- Sloan : tu vas tomber
- Ceriera : Mais non…
- Sowelo : Mais... mais...

La petite aile riait de voir son amie faire quelques tours sur elle-même, en effet l'amusement pouvait se lire sur le visage de la griotte qui revint rieuse en pas chassés vers le mât inviter Sowelo qui de son côté se disait que «sa femme» était vraiment folle. (On le soupçonne d'aime ça au fond, NDLR)

- Ceriera : J'AI PAS DE CAVALIER !!
- Sowelo : LE CAVALIER PREFERE RESTER EN BAS POUR RATTRAPER LES ANGES !

Elle lui auront fait toutes les sueurs froides possibles : c'était au tour de Sloan de basculer en arrière pour faire le cochon pendu. Sans surprise Sowelo fit deux yeux ronds comme des billes alors que Cerièra riait en se rasseyant tranquillement. C'était compter sans la chaleur, sans le soleil… l'envie d'un «plouf» se fit plus forte mais cette fois-ci elle serait prévoyante : elle revoyait encore la tête blême de Sowelo quand elle lui lisait le courrier pour sa sœur «je n'avais pas prévu de corde pour remonter». Sans doute le pourrait-il pour elle ?

- Ceriera : MON AMOUUUUUUR !!??
- Sowelo : OUI ?
- Ceriera : TU PEUX ME METTRE UNE CORDE PAR-DESSUS LA RAMBARDE ?

Il le put : le vairon alla attacher une corde puis la balança par-dessus la rambarde. La griotte le remercia avant de s'élancer en courant sur la vergue jusqu'à son extrémité pour plonger dans la Grande Bleue.

**SCHPLOUUUUF !!**

Sowelo ne semblait pas s'affoler, se faisait-il peu à peu aux excentricités des femmes de sa vie ? Peut-être, mais sans manquer de garder sur elles un œil protecteur. (non, on ne parlera pas de l'AFK du Jd à ce moment-là) Sloan quant à elle riait à la voir faire, d'autant que dans sa posture, elle avait dû voir l'impression d'une ascension de Cerièra plutôt qu'un plongeon. Elle se balança pour retrouver une position assise et put voir la brune faire quelques brasses et lui faire signe : SLOAAAAAAAN, COUCOOOUUU !

Il n'en fallait pas beaucoup plus pour qu'elle plonge la rejoindre… sauf que Sloan avait oublié qu'elle ne savait pas nager ! Elle battait des bras et des jambes pour ne pas se noyer. Cerièra rigolait en la rejoignant à la nage, mais lorsqu'elle la vit apparemment en difficulté elle lui demanda :

- Ceriera : Tu sais nager dis ?
- Sloan : NON, AHHHHH COMMENT ON NAGE ?
- Ceriera : Accroche-toi à moi !

Ce quelle fit, en lui racontant que dans la mer elle n'avait pas pied comme dans la fontaine. Cerièra en la réceptionnant sur son dos se dit que si le frangin savait ça, il ferait encore une tête de six pieds de long, et lui glissa dans un petit rire :

- Ceriera : Punaise heureusement qu'il ne nous regarde pas !
- Sloan : il va me tuer
- Ceriera : Mais non… on va remonter

Dans l'esprit de la brune, elles se la joueraient «ni vu, ni connu», et tout passerait comme une missive à la poste comtale. Sauf que Sowelo se penchait déjà sur la rambarde pour leur demander :

- Sowelo : ÇA VA EN BAS ???
- Ceriera : OUI OUI !!
- Sloan : oui oui

Réponse bien plus simple que «j'ai plongé je ne sais pas nager » et «ne t'en fais pas je ne la laisse pas couler».

- Ceriera : Tu restes accrochée à moi hein ?
- Sloan : faudra vraiment que j'apprenne à nager
- Ceriera : Je t'apprendrai mais pas ici

Il s'en rendrait compte bien assez tôt, il plongeait déjà depuis le pont pour les rejoindre. Cerièra nagea vers lui avec Sloan pendue à elle, il s'arrêta une fois à leur niveau et leur sourit :

- Sowelo : ça fait du bien
- Ceriera : Oui hein ?
- Sloan : bah oui mais je sais pas nager
- Sowelo : Hein ?
- Sloan : bah non

Il regarda Sloan ahuri : Mais...
- Sloan : Bah j'ai pas pensée. Dans la rivière et dans la fontaine j'ai pied d'habitude
Cerièra, elle, continuait de rire de bon cœur… La rivière y'a du courant, fais attention quand même

- Sowelo : Bah c'est pas ça
- Sloan : bah quoi, je sais faire

Mais ça n'était pas ce que Sowelo avait en tête… il pensait avoir appris à nager avant leur naufrage et croyait qu'il en était de même pour Sloan.

- Sowelo : Moi j'ai toujours su nager... du moins, depuis mon amnésie. Pas toi ?
- Sloan : bah j'avais pas approché l'eau depuis
- Sowelo : Ah...
- Sloan : enfin sauf la fontaine et le bord de la rivière

Sans vouloir pour autant interrompre la fraternelle conversation, la porteuse de petite aile ne résista pas à l'envie de voler un baiser à son vairon mouillé qui lui en rendit un dans un sourire avant de reprendre :

- Sowelo : Et la rivière
- Sloan : oui mais la rivière j'allais jamais trop loin du bord
- Sowelo : D'accord
- Ceriera : S'il le faut tu sais, tu as juste oublié mais ça te reviendrait vite
- Sowelo : Oui
- Sloan : Bah c'est possible. Sow nage s'il te plait
- Sowelo : bah...
- Sloan : je veux voir comment tu fais
- Ceriera : On nage à côté de toi
- Sloan : oui mais je veux voir les mouvements

Sowelo acquiesça puis nagea un peu dans la direction du navire. Cerièra le suivait sans faire de folies dans ses gestes avec Sloan sur le dos. Et Sloan ? Elle le regarda faire un moment avant de lâcher la brune qui lui servait de bouée pour tenter maladroitement d'imiter son frère. Lui s'était arrêté un moment pour l'attendre, la griotte gardait un œil sur elle se disant que de toute façon, avec eux deux elle ne risquait rien.
Sloan évoluait dans l'eau buvant la tasse par moment, mais semblait se remémorer les mouvements. Cerièra sourit à la voir faire puis reporta son regard sur Sowelo :
Ça a l'air de revenir Il lui répondit dans un sourire : Oui La petite aile continuait de s'entraîner un peu hésitante :

- Sloan : C'EST NUL DE PERDRE LA TETE
- Ceriera : BEN NON ÇA REVIENT !

La griotte la laissa faire, un peu rassurée de la voir s'en sortir, et en profita pour nager jusqu'à son homme pour aller se coller contre lui, accueillie par un sourire. Elle profitait de cette nouvelle sensation de son contact mouillé en gardant un œil vigilant sur Sloan. C'est sur un dernier baiser salé avant de s'éclipser qu'il lui dit : - Je remonte sur le navire... tu peux faire attention à ma soeur ? - Bien sûr
C'était ce qu'elle faisait déjà avant qu'il les rejoigne dans l'eau alors qu'elle pensait déjà les remonter toutes les deux à ce moment-là. Lui venait de rejoindre l'embarcation, Cerièra lança à la nageuse :

- Ceriera : On va remonter aussi Slo hein ?
- Sloan : OUI

Sloan revient sans grand mal vers le navire près duquel la brune l'attendait. Le constatant, elle la félicita dans un sourire :

- Ceriera : Hé, tu te débrouilles !
- Sloan : bah j'ai l'impression mais y a tellement de chose enfouie en moi
- Ceriera : Tu arrives jusqu'à la corde ?
- Sloan : je pense oui
- Ceriera : Je te laisse faire alors, je suis là au cas où

Elle atteint la corde, certes maladroitement mais en parfait autonomie, puis grimpa et bascula sur le bateau : voilà, à bord mon capitaine
La brune rejoignit la corde pour grimper à son tour et passa la rambarde : La voilà la capi !
Dans un rire satisfait de leur baignade Cerièra commença à essorer sa crinière, rapidement imitée par Sloan.

- Ceriera : Bon ben… je n'ai plus qu'à aller passer des vêtements secs, à plus tard !
- Sloan : moi aussi, à plus tard

Et c'est un sourire amusée que les deux se laissèrent sur une bise humide pour chacune rejoindre leur cabine.



HRP1 : retranscription de jeu-mess par Jd Cer avec l'aimable autorisation des Jd's Slo et Sow. Qui a dit que le mess ne servait qu'à jouer… dans le mess ?
HRP2 : merci à Jd Gyllaume qui développe un super convertisseur de conversations de taverne. Il balise les actions en italique aussi mais c'était plus rigolo de re-rédiger.
HRP3 : j'étais pliée en retranscrivant le début… elles lui auront tout fait la frangine et la chérie à ce pauvre Sow !
Manon
[Pont de l’Etoile - Matinée du 8 juillet]



La Lescurienne s’était éveillée dans un tel état d’euphorie que même l’absence de son conjoint à ses côtés ne troubla en rien son atypique alacrité du jour. Ce matin, la vie éclatait de magnificence où d’innombrables papillons voletaient dans les rayons du soleil filtrant par l’ouverture de la cabine tout en projetant de leurs ailes une multitude de paillettes rose bonheur. Une bonne oreille musicale discernera, au delà du beuglement de la vache réclamant pitance, la voix si mélodieusement fausse de celle qui accompagne le rituel de la toilette quotidienne d’une chanson paillarde prodigieusement interprétée la veille par sa jolie, puis, l’esprit toujours empli de ritournelle, elle quitta l’antre privée à la recherche de son cher et tendre avec la ferme intention de passer du temps en sa ô combien charmante compagnie.

Un détour par le mess pour charger un plateau de tisane, fruits et biscuits secs avant de le retrouver affairé à monter une ligne sur le pont.
Bonjour Julian ! lance t’elle d’un ton enjoué alors même qu’elle n’obtient pour habituelle et seule réponse qu’une inclinaison de tête comtessale en retour de son sourire radieux. Qu’importe! Rien ne peut ternir l’exaltation de la Lescurienne qui sait se contenter de cette petite lueur dans les yeux de son brun à sa simple apparition. Et qu’importe également si cette étincelle n’est que le fruit de son imagination.

Elle s’assoit alors à sa gauche et le regarde silencieusement reprendre son activité tandis qu’elle se gorge de cette bulle d’amour onirique qui dessine un sourire béat sur son visage. Les quelques regards qu’il pose sur elle se voilent de questionnements alors qu’il plante, toujours sans mot dire, son couteau dans une pomme à l’interrogation de son étrange épouse quant au choix de l’appât. Certes, elle connaît son aversion aux conversations banales et ne fait donc plus cas de ses longs silences qu’elle contrarie en laissant ses cordes vocales fredonner tout en se levant pour faire quelques pas autour de lui au rythme de la musique qu’elle seule entend.


Il fait si beau aujourd’hui! s’exclame t’elle tout en lui chipant le gobelet de tisane qu’il s’apprêtait à porter aux lèvres pour en boire une petite gorgée avant de le lui tendre l’air de rien et de s’appuyer contre le bastingage pour regarder l’ondulation des vagues formée par l’avancée du navire. Et si chaud! Elle ne voit pas derrière elle le regard mi courroucé, mi intrigué de Julian qui se dessine sous un froncement de sourcils évident.

Comment fut la soirée d’hier? finit il par lâcher tranquillement.

Elle ne remarque pas non plus le sempiternel sourire narquois qui accompagne la question tandis qu’à l’aide d’un cordage, elle se hisse sur le parapet. Les pieds se calent à la recherche d’un équilibre sommaire qu’elle trouve en plaçant ses bras à l’horizontale. Comme tous les soirs très cher. Comme tous les… Elle retient son souffle pour faire un pas chancelant qui lui donne alors l’impression d’être en suspension au dessus de l’eau, ajoutant une dose d’adrénaline à son euphorisme alcoolique. Un demi mensonge pour celle qui avait bu plus que de raison, sans raison particulière d’ailleurs et sans se rendre compte qu’effectivement, tout en discutant, les chopes ne désemplissaient pas. Pourtant ce matin, aucune gueule de bois à l’horizon. Juste une allégresse sans faille. Grimpez Julian, c’est encore plus beau d’ici!

Seul les traits marqués de nervosité dénotent avec l’attitude placide du brun qui observe la folie douce de son épouse. L’oeil avisé remarquerait la saillie des muscles prêt à bondir à chaque battement d’ailes de celle qui joue au funambule sous son nez et malgré tout, il ne bouge pas. Oh, je sais! Allons nous baigner! Elle saute de son perchoir, enlève ses chausses, défait l’épingle qui noue ses cheveux et s’apprête à quitter sa robe à même le pont lorsque son geste fut arrêté en plein élan par la voix sèche et autoritaire de celui qu’on ne surnomme pas “Capitaine” pour rien.

Assez !

D’un bond, une main virile enserre rudement son bras tandis qu’il l’entraîne de force jusqu’à leur cabine sans le moindre mot. Si le visage de Manon ne reflète que stupéfaction et incompréhension, elle ne peut voir que celui de Julian est effrayant de colère. Alors, c’est bien innocemment dans son esprit imbibé de papillons roses qu’elle lui demande. Mais enfin… encore? A cette heure ci??

L’huis claque contre la paroi sous le choc violent de l’ouverture alors qu’il la pousse à l’intérieur et lui désigne l’eau et la couchette d’un grognement colérique. Oc ben. Quand vos ne serez plus ivre Comtessa! Et l’huis s’écrasera une nouvelle fois derrière le capitani retournant à sa pêche d'humeur morose.
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Antoynette
Un mois! Un mois que les élections avaient eu lieu. Déjà? Seulement? Un jour semblait durer à la fois une seconde et un siècle. Chaque jour, Antoynette les passait au champ ou au moulin. Chaque soir, elle envoyait ses rapports et faisait grosso modo les comptes. Elle bénissait la rapidité des pigeons qui s'épuisaient à porter ses questions à Aryanna, et revenir avec les réponses. Au bout de ce mois, elle commençait doucement à savoir faire son travail sans la solliciter à tout bout de champ.

Qu'elle croyait!

Elle était bailli, mais elle se sentait incapable de prendre part aux débats économiques. Elle était bailli, et on lui avait donné deux bureaux. Et voilà qu'elle apprenait, au bout d'un mois, qu'elle en avait un troisième.

Gros soupir contenu.

Soupir parce que, une fois de plus, elle avait l'impression d'être larguée. Contenu parce que Layla ne lui avait fait aucun reproche, assumant tout sur ses épaules de Régente. S'il était possible de l'occuper, il était trop tard pour rattraper le retard. Elle reprendrait les rapports en cours de route.

Elle en négligeait son séminaire.

C'était trop! Trop pour la brune qui contenait avec de plus en plus de mal sa frustration. Un soir, à bout de nerfs, alors que Frère Alfonse et Olympe dormaient, elle se releva et sortit prendre l'air. Mais elle ne put aller bien loin. Elle s'adossa et se laissa glisser le long de la porte. Sentant perler les larmes au coin de ses yeux, elle serra les dents se força à prendre de longues respirations.

** Non, je ne pleurerai pas! Non, je ne pleurerai pas ! **

Elle ferma les yeux pour calmer les battements saccadés de son cœur et se força à réfléchir. Que feraient ses amis dans cette situation?
Ses amis... Si proches dans son cœur... si loin en mer. Mais rien que de penser à eux, ça l'aidait à tenir.

** S'il te plait, craque pas maintenant Toynou! Ils ont encore besoin de toi. **

Petit à petit, elle se calma. Ouvrant les yeux, elle regarda les étoiles. Ils s'étaient promis de s'écrire tous les jours. Promesse impossible à tenir. Pour eux, comme pour elle. Mais il était grand temps de donner des nouvelles. Elle rentra et alluma une bougie. Le coffret d'écriture de Sloan lui donna envie de noircir des pages et des pages. Mais si elle s'écoutait, elle dirait que tout n'allait pas si bien. Qu'elle était à deux doigts de craquer. Et ça, il ne fallait pas. Choisissant le mensonge par omission, elle se mit à l'ouvrage:




Mes chers amis,

Vos lettres individuelles m'ont réchauffé le cœur. Que de réponses pour un seul courrier que j'ai rédigé. Cela m'a beaucoup touché.
Tout comme le cadeau d'anniversaire que vous m'avez envoyé. J'ai aussi reçu ton bouquet de fleur, ma petite Sloan. Il est magnifique, j'en prends grand soin. Même de loin, vous me gâtez. J'en ai presque pleuré. De joie, bien sûr. Ça m'a donné l'impression que vous étiez si proches!

J'espère que le voyage se passe aussi bien que mon mandat. J'ai pris un bon rythme, même si j'ai encore tant de choses à apprendre. Olympe ne comprend pas ce changement. J'ai renoncé à lui expliquer. On est à la moitié. Et je trouve inutile de l'embrouiller.

Will est revenu. Mais il a bien mis les points sur les I: jusqu'à ce que la situation aille mieux... J'ai noté. Il a failli m'appeler "chérie". Il s'est repris, je n'ai pas relevé. J'étais trop lasse, et, je l'avoue, un peu déçue par sa dernière phrase.

Doemie s'en va vivre à Périgueux. Encore un espoir qui s'envole: Sleiii et moi avions espéré qu'elle reprenne la mairie. Il n'en sera rien. Mais nous trouverons une solution. Il y en a toujours.

Vous me manquez. Vous êtes toujours à mon écoute. Sachez que je serai toujours à la votre.
J'ai hâte de lire la suite de votre périple.

Je vous embrasse tous bien fort (oui oui, le bleu aussi).
A bientôt



Elle aurait bien mis un mot individuel à chacun, mais certaines choses étaient trop personnelles. Elle le ferai plus tard, quand elle aurait le temps de faire des courriers personnalisés. Pour l'heure, l'essentiel était dit.
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Manon
[Une soirée sur l’Etoile - 12 juillet]



Comme tous les soirs, la brune se rend au mess pour un moment de partage avec ses compagnons de galère. Les tourtereaux sont déjà bien installés et l'on peut sentir à l'ambiance que la liesse est de mise sans même en chercher la raison tant souvent, il n'y en a pas.

Les chants s'entonnent au rythme de l'alcool qui coule à flot sur des airs étranges produits par des instruments de musique improvisé. La grande table ronde sert d'estrade à sa jolie qui décharge toute son énergie dans une danse endiablée, sautant comme un cabri sous l'impulsion de Pipo qui suit la cadence à en laisser pantoise Manon tant son attitude dénote avec son calme habituel. Elle participe à sa mesure, tapant des mains ou se mêlant au chant de quelques fausses notes avec toute l'expansivité dont elle est capable, c'est à dire pas grand chose. De cette allégresse nocturne, elle se délecte de la complicité évidente des amoureux, à son plus grand bonheur.
Ayorjo franchit à peine le seuil que lui aussi se voit inviter à grimper sur la table qu'il refuse poliment prétextant rester autour au cas où Lyvia tomberait. Il n'en reste pas moins que lui aussi participe comme il le peut à quelques paroles musicales improvisées. La soirée se poursuit entre défoulement et réhydratation où il ne manque pour l'heure que la présence d'Aryanna.

Ce n'est pas la Comtesse aux longues tresses noires qui passe la porte sous le regard festif des présents mais le ténébreux capitaine qui vient faire acte de présence. Il n'en faudra pas moins que son attitude glaciale habituelle pour casser l'ambiance joyeuse du moment. Ou presque, tant il n'a pas l'air d'humeur trop morose.


Les petits mots pour votre anniversaire vous ont ils fait plaisir? l'apostrophe Lyvia d'un ton rieur.

Manon décèle dans le sourire furtif de son double le rire qu'il retient bien facilement non sans se départir toutefois de son ton aussi glacial que narquois.

Du gaspillage d'encre et une usure de plume bien inutile, poivrote. lui répond Julian bien trop fier pour admettre avoir été touché par l'attention.

La soirée se poursuit plus - trop - calmement jusqu'à ce que Pipo propose une partie de cartes que chacun s'empresse d'accepter.

Tout à leur concentration, les premiers râles débuteront dès le second tour lorsque Julian les plumera presque tous en une seule fois. De tour en tour, les cartes se jettent vertement au même rythme que les écus misés. Pipo rouspète qu'il tuera une bestiole en cale s'il n'a pas un meilleur jeu déclenchant un ronchonnage en bonne et du forme de Lyvia. Ayorjo râle de vouloir les mêmes cartes que Julian qui s'évertue à offrir multitudes de sourires narquois à Manon qui prend sur elle pour ne pas lui balancer une chope vide à la figure à chaque remarques moqueuses qui ne trouve réponse que dans un silence agacé.

Elle ne fait plus attention à qui remporte quoi, lui semblant tout de même que sa jolie a récupéré ses écus tandis que Julian se voit désormais enrichit et s'empresse déjà de prendre la direction de la sortie. Des salutations polies s'échangent avant qu'il ne se retourne vers la Lescurienne, affichant un sourire en coin dont elle seule peut connaître la signification. "j'ai gagné ....rappelle toi de nos gages !"

Un temps pour comprendre suivi d'un juron lâché inopinément dont elle s'excuse aussitôt. Elle quittera également la compagnie de ses amis quelques instants plus tard pour aller savourer la douceur nocturne au fond d'un hamac sur le pont non sans oublier de transmettre à Pipo le message de Ceriera.

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Pipo
Ceriera avait demandé à Pipo de lui indiquer le nom de son parrain et de sa marraine...

Seulement, cela devait être de famille, tout comme Alejandro son frère ainé, Pipo n'aurait pas de Parrain, mais seulement 2 Marraines lui eu égard aux 4 de son frère...




De Nous, Pedro de Castilla Villareal, dict Pipo du Roseau,
Capitaine de la Nave Génoise "L'Etoile de Marseille"
A vous, Ceriera Vidal,

Par là présente, je voudrais vous annoncer deux choses qui vous seront fort utile et que vous m'avez réclamé :

- Je n'aurais pas de Parrain.
- J'aurais deux Marraines.

Mes Marraines seront donc Lyviia et Manon de Calderone.
Le choix de ces deux personnes m'est apparue tellement évident que je n'ai pas réfléchi à d'autres personnes.

Pour Lyviia, cela peut sembler être "normal" ou "naturel", cependant, je l'ai choisi car Lyviia est en quelque sorte ma muse, celle qui m'inspire ma bouée de sauvetage et surtout ma compagne que j'aime à en perdre la tête...

Pour Manon, là aussi je n'ai eu à réfléchir. Le choix était encore peut être plus rapide que pour Lyviia. En effet, si le rapprochement entre Lyviia et moi a pu avoir lieu en pays Angevins, c'est bien grâce à elle. Nous nous tournions autour sans même nous voir...

Voilà, quoi qu'il en soit, c'est mon choix, et elles ont accepté toutes les deux. J'en suis bien entendu heureux.

Je vous prie, Ceriera, de bien vouloir en prendre note et vous laisse à vos intérogations les concernant.

Que le Très Haut veille sur vous en cet instant de voyage, qu'il nous protège jusqu'à notre retour.

Pedro de Castilla Villareal,

Pipo quoi !


Il accrocha le parchemin à la patte d'un pigeon et profita de la proximité des deux navires pour le lui envoyer...
Manon
Cabine de Manon - 14 juillet



Patraque.

Voilà comment elle aurait pu définir son état de santé la veille alors qu’elle allait et venait de sa cabine au pont, du pont au mess, du mess à sa cabine dans un ordre suivant une logique de chaleur, soif ou douleur. Faisait il vraiment si chaud qu’elle avait l’impression de bouillir de l’intérieur? Il y a des mois où Dame Nature se manifestait plus durement que d’autres et à l’évidence, elle se fichait bien de savoir si le moment était mal choisi pour frapper plus fort que d’habitude.
Alors la brune, dont l’humeur bien dissimulée n’avait d’égal que l’état, avait soigneusement évité ses compagnons de voyage durant la journée avant de faire tout de même un court passage en soirée.

Au petit matin, un rayon de soleil divulgue un visage blême marqué par le tourment. Le corps recroquevillé baigne dans sa propre transpiration. Au sol, un linge trempe dans un broc d'eau qu'elle essore une énième fois pour le glisser de sa nuque au front. La fièvre. Dame Nature a vraiment un humour de m...

Son bras s'étire vers l'intérieur de la couche et ne trouve que les draps. Tant mieux, son époux ne peut de toute façon rien pour elle.
Le linge est à nouveau essoré et replacé jusque sur ses yeux tandis que ses mains retournent appuyer sur le bas ventre comme pour en exorciser le mal. Entre deux spasmes, Morphée lui accorde enfin quelque instants de répit en l'entraînant dans un sommeil providentiel.

La grimace est franche et les lèvres se retiennent de lâcher un juron alors qu'elle se réveille sur la douleur de trop. De lancinante, elle passe sans avertissement en un éclair cinglant donnant l'impression qu'on lui tord les boyaux de l'intérieur. Manon a beau être coriace, il n'en reste pas moins que la durée du calvaire fragilise défense et patience alors même que le doigt pointe avec insistance sur l'anormalité de la situation malgré les potions habituelles ingérées.

Elle tâche alors de détendre son corps meurtri et se décide à aller voir la seule personne sur ce bateau capable de l'aider. Prendre son courage à deux mains, respirer profondément, lâcher du lest et surtout s'habiller. Elle jette le linge dans l'eau et se redresse tant bien que mal avant de lâcher un cri devant la quantité de sang qui humidifie sa chemise alors même qu'elle pensait simplement baigner dans une sudation excessive dû à la fièvre.

Elle se fige, horrifiée, sans le moindre doute quant à ce qu'il lui arrive avant de se mettre à crier aussi fort que ses cordes vocales le lui permette.
PIPOOOOOOOOOOOOOOO !!!
Elle relève ensuite d'une main les pans de sa chemise pour confirmer son propre verdict qui prend tout son sens dans le dégoût de la vision. Inutile d'être médecin pour savoir qu'il s'agit d'une fausse couche mais utile de l'être pour faire cesser la douleur qui s'y accompagne.
La cause de ses nausées prend enfin un sens mais faute d'un reste tout à fait habituel, le lien ne sonnait pas comme une évidence. Et puis la guerre, le voyage du retour éreintant, la mauvaise alimentation, ... "Arrêtes!" se gronde t'elle avant de se lancer dans une analyse inutile des derniers mois. Ce qui est fait est fait.


PIPOOOOOOOOOOOOOOO !!!

"Ce qui est fait est fait.
Ce qui est fait est fait."

Se répète t'elle inlassablement pour s'empêcher de laisser son esprit s'embarquer dans de l'hypothétique.

_________________
Pipo
Cabine de Manon - 14 juillet



Pipo, comme à son habitude était sur le pont, il préparait une surprise pour ses passagers… Il se disait qu’un peu de distraction ne leur ferait pas de mal, au contraire, il savait combien les voyages en mer étaient longs, et parfois ennuyeux…
C’est au moment où il mettait la touche final à cette superbe table, qu’il entendit un cri…


PIPOOOOOOOOOOOOOOO !!!

Sans prendre le temps de ranger quoi que se soit, sans prendre le temps de se préoccuper du cap à maintenir il fonça en direction d’où provenait ces cris… qui en était la cause et pourquoi…
Rarement il n’avait entendu cri si aiguë, si perçant...
Il arriva sur les lieux du drame.

Manon ?? oui, il s’agissait de Manon qui poussait ces cris… Il frappa et entra sans plus attendre…
Il la trouva, debout à côté de sa couche, sa chemise de nuit toute tâché par ce qui semble être du sang…

Le visage blême se teinte de soulagement à l’apparition de celui qu’elle considère comme son sauveur à l’instant.
Pardonnez moi Pipo, vraiment… je… mais… vous êtes le seul médecin à bord… Une gêne réelle se mêle à l’ennui mais elle ne peut faire autrement. Je crois que… non, je suis certaine… Elle déplie le drap qu’elle a roulé en boule quelques instants auparavant pour lui montrer furtivement la cause de son désarroi avant de replier le linge aussi vite de honte. Je viens de faire une fausse couche. murmure t’elle de peur qu’on ne l’entende.
Une main prend appui contre la paroi de la cabine tandis que l’autre revient se poser sur le bas de son ventre dans une grimace douloureuse. Elle attendra la fin du spasme avant de reprendre.
Les remèdes que je possède pour les menstrues ne sont pas assez forts. Je ne sais plus que prendre pour calmer la douleur… Oh Pipo, je suis si désolée de vous imposer cela…

Pipo jauge rapidement la situation et prends les choses en mains, si on puits dire ainsi.
Manon, je vous en prie, allongez-vous, ne restez pas debout vous allez tomber ! Pipo l’aida à s’installer dans la couche et débarrassa au préalable les draps maculés de sang et de…Voilà, venez ici, je vais chercher de quoi arranger tout cela.
Pipo se voulu rassurant et lui sourit, lui tenant la main, geste d’affection, mais aussi de prévention… Il sentait battre son coeur et n’était pas très rassurer. Ici, en pleine mer, alors qu’ils leur restent un peu plus de 3 jours pour rallier Alexandrie, il était le seul qui pouvait l’aider !

Attendez! Sa main se serra fermement dans la sienne pour le retenir avant qu’il ne s’échappe et glissa sur lui un regard implorant. Je vous en supplie, pas un mot à quiconque s’il vous plaît…

Ne vous en faite pas, rien ne filtrera. Cela restera entre nous…

Pipo parti vite en courant à son bureau, dans sa cabine afin de prendre tout ce qu’il fallait, décoctions, herbes, baume, il prit tout, il serait temps une fois revenu auprès de Manon de ne prendre que les éléments essentiels.

La brune se traîna une nouvelle fois hors de la couche pour changer de chemise tout en luttant pour ne pas se laisser submerger par l’inquiétude bien moins causée par son état de santé que par la réaction imprédictible de son époux. Elle pouvait presque ressentir sur elle son regard emplit d’une profonde déception pour celui dont la paternité ferait “peut être” naître sur son visage hostile, un sourire permanent. A l’instant, elle se sentait au dessous de tout à la seule supposition qu’elle puisse le décevoir tandis que son moral s’enfonçait dans un gouffre sans fond en fixant la porte impatiente du retour de Pipo.

La cabine de Manon, Pipo n’avait croisé personne et le lui fit savoir. Il avait descendu de quoi faire une décoction, en passant par les cuisines étonnamment vide au vue de l’heure avancée de la matinée…
Il affichait une sérénité sans faille, non pas qu’il eu à soigner beaucoup de personne telle que Manon, mais il était ainsi, impassible, de manière à ne pas inquiéter outre mesure le malade, et en l'occurrence la malade...


Bien, Manon, je vais devoir vous examiner afin d’être certain que rien d’autre ne sera susceptible d’être rejeté par votre ventre… L’examen n’est pas long, mais il est, hélas nécessaire pour votre bien et pour le bien de nous tous ici… Nous sommes parti à 8 et j’entends rentrer au moins à 8… Il lui souriait pour la rassurer, sachant qu’au fond d’elle, elle savait que cela était nécessaire pour son bien à elle, et aussi pour être certains qu’elle pourra à nouveau enfanter !

Pipo fit donc l’examen gynécologique, le temps que l’eau frémisse. il y déposa les feuille de sauge officinal, qu’il savait très efficace contre ce genre de mal. Cette plante lui enlèverait le mal de ventre dû aux fausses contractions de la fausse couche. De plus, elle aidait aussi à soigner les maux propres aux dames…

La décoction terminée, l’examen terminé aussi, il versa le précieux liquide dans une tasse et la lui fit boire non sans lui avoir d’abord surélevé la tête et le haut du corps, juste comme il fallait.


Tenez Comtessa, buvez-en, par petite gorgée, le goût est assez prononcé, mais c’est la meilleure chose que je pourrais vous donner ici lieu… Une chance que j’ai fait le plein de l’armoire de ma Cabine. Ensuite, Comtessa, il vous faudra en reprendre toutes les 2 heures aujourd’hui, et toute les 4 heures demain… je passerai vous les préparer… A moins que...il la regarda dans ses azurs...ne croyez-vous pas, que Lyviia, pourrait s’en charger ? je pourrais lui dire que vous êtes souffrante et que vous avez besoin de beaucoup de repos… que je ne peux veiller sur vous tout le temps, et que j’aimerais que cela soit elle qui s’en charge ? qu’en pensez-vous ?

Je… Oui, bien sûr. Si elle peut...Elle aurait préféré se débrouiller seule et que strictement personne n’en sache rien mais à l’instant, elle n’avait plus aucun courage tout en s’en voulant cruellement de monopoliser Pipo de la sorte. De toute manière, il était clair qu’elle ne pourrait cacher cela à sa jolie.

Je vais vous passer, maintenant, un baume à base d’essence de Lavande et de mélisse. Cela vous aidera à mieux digérer vos prochains repas, même s’ils ne sont pas pour aujourd’hui, ce baume apaisera vos douleurs intestinales...

Pipo apposa donc ce baume de sa confection sur le ventre de Manon… il rangea ensuite ses affaires, ne voulant pas non plus affoler Julian si ce dernier rentrer dans la cabine tout de suite. Il pris le drap maculé et le rangea dans sa sacoche. il laissa une tasse de décoction très chaude à porter de main de Manon, dans un plat, sur le sol.

Manon, voulez-vous que je prévienne Julian que vous êtes souffrante ?

Julian… Au moins n’aurait elle pas à affronter son regard. S’il vous plaît oui. Mais je vous en conjure, que personne d’autres n’en sache rien. Elle le suppliait du regard pour un tas de raisons qu’il ne comprendrait peut être pas mais qui pour elle était une évidence. Merci, merci pour tout Pipo.

Je repasse dans une heure… En attendant, je vous somme de ne pas vous lever et de rester alité ! Ceci est un ordre du Capitaine de l’Etoile, mais aussi de votre médecin. A plus tard…

C’est avec une petite pointe d’angoisse qu’il quitta la cabine de Manon pour se rendre dans la sienne. Il sera temps cette nuit de jeter par dessus bord le drap maculé et ce qu’il contient… il ne savait que faire avec cela… aussi le laissa-t-il dans sa sacoche jusqu’au soir…

Si le sourire qu’elle lui offrit ne fut pas des plus radieux, il exprimait cependant toute la gratitude et le respect qu’elle avait pour lui. Voilà une situation bien embarrassante qu’il avait su mener sans se départir de son flegme et sa gentillesse habituelle tout en étant certaine de son silence absolu. Assurément, cet homme valait de l’or.
Lyviia
[Nuit du 13 au 14 Juillet à bord de l’Etoile de Marseille]


Une soirée comme tant d’autres au mess en compagnie de son compagnon et ses amis .. Tout aurait pu être parfait si Lyviia n’avait pas commencé à ronchonner sur le fait qu’elle ne remontait que très peu de poissons avec son filet .. filet qu’elle soupçonna d’être troué .. ce à quoi son Pipo rétorqua qu’il avait sûrement dû être endommagé lorsqu’elle s’en était servi en guise de hamac .. endommagé parce qu’elle devait être trop « lourde » … Lourde Lyviia ??? personne encore n’avait osé lui faire un tel affront .. lui dire qu’elle était trop lourde ..

Blessée, elle fît alors part de son mécontentement à son compagnon qui s’empressa de l’embrasser et de se lancer dans des explications tordues pour tenter de se faire pardonner… 1 poids de plume = 1 poids de fer, le volume n’étant pas le même etc … bref n’écoutant qu’à moitié, le mal étant fait, trop blessée .. elle ne fit plus cas de rien le restant de la soirée mais s’esquiva à la première occasion .. sans embrasser son aimé . Elle se dirigea alors vers sa cabine, qu’elle prit soin de fermer à double tours, se dénuda et le doute la prenant, se posta devant le reflet du miroir pour contempler ses formes, tournant la tête pour regarder si son postérieur était « gros » ou pas .. Elle se trouvait pourtant parfaite .. mais à priori pas suffisamment parfaite pour son compagnon ..

Se rémémorant la promesse qu’elle avait faite à sa douce de ne plus jamais verser une larme pour un homme, elle se jeta sur son lit, enfouie sa tête dans son oreiller et ravala ses sanglots …


Lourde, vous êtiez peut être trop lourde ..

Ces paroles résonnaient dans sa tête .. elle avait beau tenter de se raisonner, se dire que tout cela n’était pas grave, qu'il devait malgré tout la trouver à son goût .. de rage, elle s’empara de son oreiller, l’envoya valser dans la garde robe de Pipo, ce qui eux pour effet de tout faire tomber bien évidement, se leva, donna un coup de pied dans la commode entreposée à proximité, souleva le matelas de son lit s’apprêtant à l’envoyer balader à son tour … et là sous son propre lit, là où elle dormait chaque nuit .. elle regarda ... les yeux écarquillés ...

Un sourire vint alors illuminé le coin de ses lèvres.

Comprenant alors ce qu’il lui avait dit un soir, le fait qu’elle était très proche de sa planque de réserve d'alcool, elle sourit de plus belle ... tenant sa vengeance ..


Eh bien .. à nous deux Pipo !!!

La rage au ventre, elle tendit la main pour saisir une bouteille, la repoussa brusquement en apercevant les bestioles qui montaient la garde … recula vite d’un pas .. alla s’emparer de sa besace et se saisit de son baton .. A tâton, elle se reprocha, se rappelant comment son compagnon nourrissait les bestioles .. sortit quelques larves qu’elle donnaient souvent aux poissons pour les appâter, les jeta non loin des araignées .. mais suffisament loin pour les éloigner de l’alcool qu’elle comptait bien s’approprier ..

Patientant un instant pour être certaine qu’elles "mordraient à l’hameçon", elle s’avanca de nouveau pour s’emparer une à une des bouteilles .. En enfouissant quelques unes dans sa besace, cachant les autres dans le fût vide qui leur servait de table de nuit, elle jeta un œil dans la pièce en désordre pensant que pour une fois Pipo devrait faire du rangement .. rouvrit la porte avant de se faufiler discrètement à l’extérieur, alla se caler dans un coin sombre du pont, sortit une bouteille d'alcool fort, trinqua à la santé de Pipo .. espérant ainsi effacer de sa mémoire les paroles qui l'avaient tant blessées ...


Z’allez vous en souvenir Pipo .. me dire que je suis « lourde » .. pour sûr vous allez le regretter !!!

marmonna t’elle dans sa barbe ..
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Ceriera



Neurasthénique. Cerièra se traînait du pont à la cabine de pilotage et réciproquement, les manœuvres étaient opérées sans entrain ponctuées par de petits soupirs. Que lui arrivait-elle ? Lassitude, ennui, fatigue ? Elle ne savait pas bien ce qui la prenait depuis quelque temps mais elle avait du mal à rire, à s'enthousiasmer…

Le regard ne scrutait même plus l'horizon : elle connaissait leur cap, Alexandrie n'était pas encore en vue, elle se contentait de suivre Pipo qu'elle apercevait devant eux… alors que guetter ? Rien, juste
du bleu, du bleu, encore du bleu, toujours du bleu…

Oh !

Soudain, l'étonnement. L'œil s'était posé sur l'espèce de boîte bricolée à la hâte et destinée à recevoir le courrier pour la Yemaya puisque dans la cabine de pilotage. Deux plis… depuis quand étaient-ils là ? Ni le Bleu ni elle ne les avaient vus plus tôt ? Mais que se passait-il sur ce bateau pour qu'ils finissent si… amorphes ?

Elle se saisit des deux missives et commença par ouvrir la première qu'elle avait en main.


Il est bien formel ! Un petit sourire à lire l'entête de Pipo, un sourire plus affirmé à le voir si mignon quand il parlait de Lyviia… elle aurait toutefois une petite vérification à faire auprès de l'Église pour être certaine que Lyviia marraine ne poserait aucun éventuel souci dans le futur pour Pipo et elle. Rien de grave et au fond elle ne pensait pas que cela poserait problème, mais mieux valait s'en assurer.

Il va falloir te ressaisir un peu, tu as un baptême à préparer !

Ouvrir le second lui décrocha un large sourire. Évidemment elle aurait préféré des nouvelles plus personnelle mais elle comprenait très bien que Toynou se fasse déborder par ses activités au Conseil : elle savait qu'être conseiller était hautement chronophage et que la pèlerine ferait les choses du mieux possible et donc n'aurait que peu de temps pour elle durant ce mandat.
Elle avait reçu le cadeau collectif, voilà qui était fort bien. La livraison de colis sur de si longues distances semblait fonctionner.
Un petit soupir à la ligne concernant Willyam : décidément le Doc était bien étrange…


Comment ça Dom part vivre à Périgueux ? Qu'est-ce que c'est que cette histoire ? Je la pensais attachée à Foix ?

Notre Capitaine proto-dépressive, qui se sentait abandonnée de tous tout du moins épistolairement parlant avait désormais des courriers à rédiger, ce qui la requinqua un peu. Listant sur ses doigts, elle marmonnait…

D'abord Asphodelle, puis quand elle répond Pipo d'un côté, Lyviia et Manon de l'autre. Dom aussi, histoire de savoir… et enfin Toynou mais peut-être avec les autres ? Il faudra leur faire lire ça d'abord puis le faire suivre à l'Étoile !

Un mouvement de barre, schlack ! Et il lui faudrait bien se secouer…


HRP1 : Il a été tiré au sort (à la pièce par Jd Sow avec la vérification de l'âme innocente Jd Ary) que la lettre de Toynou arriverait sur la Yemaya. On a laissé quelques jours au pigeon fuxéen pour arriver avant de RP la réception…
HRP2 : oui ma playlist c'est nawak… fallait pas cliquer.

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