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[RP] Galère éphémère pour folie inassouvie

Lyviia
[Sur la Yemaya, le 23 Juillet]


Pigeon envoyé à son compagnon qui lui manquait terriblement, Lyviia continua sur sa lancée et répondit à la missive reçue le jour même de Manon.



A toi,
Unique femme de ma vie,
Celle qui m'a si souvent fait regretter de n'être un homme,

Bonjour ma douceur,

Tu me vois navrée de n'avoir pu te donner des nouvelles plus tôt mais comme tu peux t'en douter, j'avais beaucoup de choses à mettre par écrit à l'homme de ma vie, plein de choses que je n'osais encore lui avouer de vive voix et que je me devais de lui dire ... Chose étant faite, et complètement sobre pour une fois .. oui oui je t'entends déjà dire .. impossible ... et pourtant ... je prends ma plume pour te répondre ..

De mon côté, je vais bien même si tu me manques terriblement .. et bien sûr que je t'aime toujours enfin quelle question ! Je sais combien je dois te manquer enfin surtout nos bêtises mais d'ici quelques jours nous serons de nouveau ensemble et comme je fais le plein d'énergie ... je te laisse imaginer !

Un potin tout frais ?? tu m'as tellement intéressée que j'ai ouvert mon livre aux pages indiquées et heureusement que je te connais et que je sais que tu en rajoutes toujours beaucoup .. énormément même ... sinon je ne m'en serais pas remise .. en tout ca j'adore l'idée du foulard .. je te reconnais bien là .. sous prétexte de .. *rit* sacrée Manon !!

Je vais t'avouer quelque chose .. même si je n'ai rien dit .. j'étais déjà au courant ... ou j'avais cru le comprendre en tout cas .. un soir au mess, j'avais constaté que l'oiselle venait poser sa tête sur l'épaule du barbu .. j'en ai donc déduit que .. En tout cas, la connaissant, je pense que ta vue devait être fortement troublée ... tu devais être bien imbibée en effet *se marre*

De mon côté, profitant de l'absence de Pipo qui m'aurait certainement sermonée, je me suis laissée aller à faire quelques acrobaties sur le plat bord de la nave ... cheveux au vent .. bras tendus pour ne perdre l'équiibre et finir à l'eau .. une sensation de liberté .. j'ai adoré .. ensuite je suis allée faire un bain avec Manga ... oui oui j'ai fait un grand plongeon .. j'avais pris mes précautions bien entendu .. ma bouée .. sauf que .. quand j'ai voulu l'enlever .. heureusement que tu n'étais pas là tiens tu te serais encore moquée de moi .. elle est restée coincée .. impossible de l'enlever .. Manga et Sowelo ont du m'aider sinon je crois que je me trimballerais encore avec ce truc .. te moque pas hein et surtout pas un mot de tout ça à Pipo bien évidement .. je ne voudrais pas qu'il s'inquiète ..

Voilà pour les nouvelles de mon côté, je profite du mieux que je peux de ce court séjour sur la yémaya ... ne cesse malgré tout de penser à toi et Pipo qui me manquez tant !

Je t'embrasse bien fort à mon tour ma chérie.
Prends bien soin de toi !
Des bisous.

Lyviia

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Antoynette
Foix, le 23 juillet

C'était toujours après sa journée de travail, alors que le Frère Alfonse et sa petite rousse dormaient profondément, et si elle n'était pas trop épuisée, qu'Antoynette prenait la plume. Les petits mots de chacun la réconfortaient. Une fois de plus, elle voulu en envoyer un à chacun, mais une fois de plus, elle se résigna à envoyer une lettre commune.



Mes chers amis,

Votre courrier me rassure. Vous savoir à terre, même si loin, apaise les angoisses que j'avais concernant cette traversée. Ton dessin, ma petite aile, est magnifique, même s'il m'a donné l'impression que vous n'arriveriez jamais.

Moi aussi, j'ai plein de choses à vous dire. Ça risque d'être un peu décousu.

Mon séminaire est au point mort. Je n'ai pas de réponse de Narbonne. Le Frère Alfonse, venu me rendre visite, m'incite à le continuer à Noirlac. Je pense que je vais faire ça. Je suis déjà allée me présenter à Mère Eloin, l'archevêque de Bordeaux.

Cela dit, il est heureux que je n'ai pas eu d'autres devoir à rendre. Le Conseil est décousu, et beaucoup ne répondent plus. C'est difficile de gérer la tension qui règne. Je vous l'avoue, je n'en peux plus. Je ne finirai pas le mandat. Pardonnez moi de ne pouvoir tenir ma promesse, mais c'est trop pour moi. Ce n'est pas mon monde.
Je vous passe les détail, ce n'est pas beau à entendre.

Bomacip est également venu me rendre visite, ce qui a égayé ma journée. Son calme est impressionnant. J'aurai aimé avoir la moitié de sa force pour continuer. Olympe aime ses visite parce qu'il l'emmène voir "Capitaine le voyageur". Elle parle beaucoup de toi, Cerièra, et me demande souvent quand tu reviens.

Elle insiste pour que je vous dise une chose. Moi, j'aurai préféré attendre, ne sachant vraiment pas comment vont évoluer les choses. Bien que mon coeur s'en soit gonflé de joie, je préfère ne pas m'emballer. Mais je ne vous cache pas que j'espère qu'elle a raison.
Voilà: elle veut que je dise à tata Cerièra que ses prières à Saint Valentin ont marché.

Elle vous embrasse aussi fort que moi.
Que Saint Georges et Saint Grégoire vous gardent.



PS: Avez vous trouvé notre étendard?


Tout serait différent après sa démission. Elle aurait plus de temps.
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Julian.de.calderon
          [Un anniversaire sur l'étoile - Dimanche 3 juillet 1464.]




Ahhhh....l'étoile ! "L'étoile" ! Il allait passer le jour de son anniversaire "sur" l'étoile et non "sous" l'oriflamme de l'Estela de Rason ! Une première à y bien réfléchir !

Mais voyez vous...à l'heure de la ripaille nocturne, la question du brun était plutôt de savoir s'il allait être "sous" ou "sur" sa raison de vivre...Manon.Une question qui restera clairement en suspend.

Sans plus attendre elle fit son entrée. Elle contraria aussitôt le brun en lui présentant un tonnelet certainement fuxéens, certainement alcoolisé, et qui plus est : certainement devant son écuelle ! Rien de pire ...
La nourriture en cours de transit entre l'écuelle et la bouche de Julian se stoppa nette, la bouche à demi-ouverte fut refermé et la nourriture relâchée dans l'auge.
La faim coupée, le repas gâché, le Calderon fronça ses bruns sourcils et ses rides firent leurs apparitions. Ces dernières étant encore plus marqués à la lumière des flammes qu'à celle du jour.
Son regard se releva sur la Lescurienne qui rajouta à cela une pile de missive et un sourire étrangement curieux. Rien que de mauvais présages. "Les oiseaux de malheurs" comme il les nommaient jadis. Un temps où la chamaillerie entre un Castrais chauvin et une Albigeoise mal léchée prenait naissance.

Il avala ce qui était restait dans son gosier avant d'être dérangé dans sa routine. Et prit la peine d'ouvrir le premier pli sans grande conviction qu'elle vienne contre-balancé la situation.

Un oeil fut jeter sur l'expéditeur et d'un automatisme certains, le pli fut envoyé par dessus l'épaule et une ride supplémentaire apparue.
La moutarde lui monta sérieusement au nez lorsque la seconde missive fut ouverte. Celle qui l'insupportait par son incompétence n'allait certainement pas le faire dérider. La missive alla rejoindre la première.

Un regard noir furtif fut jeter vers sa douce tout en ouvrant la troisième...mais non....de pire en pire...la chaurienne était son ennemie n°2 alors rien de sa vile écriture n'allait pouvoir lui offrir l'anniversaire qu'il méritait.
D'un geste ample, furent jeter sur le braises froide les missives suivantes et d'une voix grave et basse
: Nul ne saura trouver les mots pour chasser le passé et encore moins en profitant d'un jorn si particulier !

En effet, si ces personnes pensaient jeter deux ou trois fleurs au Calderon le jour de son anniversaire pour qu'il enterre la hache de guerre, alors la déception les guettait. Le Calderon souffre mais ne ploie !
Il tourna talons, et alla se terrer dans sa cabine...le silence des creux de la mer serait bien plus paisible et moins hypocrite que ces oiseaux de malheurs...


Les bottes tombèrent lourdement au sol et le pitaine finit en braies pour entamer la nuitée. Un hanap de vin croisa son regard, une missive passa devant de la même façon. Alcool et missive...ne pensait elle pas en avoir déjà « offert » ?!
Déconcerté il ne prit même pas la peine de regarder l'expéditeur. Pour sûr encore une qui souhaite nouer des liens inutilement amicaux. Horreur et désespoir...
Malgré tout...le vin le tenta un tant soit peu et le brun en sirota une petite gorgée avant de s'allonger définitivement. C'est alors qu'il s’aperçut de la signature informel de sa douce.
Il se saisie du papelard du bout des doigts et le secoua d'un coup sec pour qu'il tienne droit dans sa dextre et en faire lecture tout en savourant quelques gorgées supplémentaires de ce spiritueux.

A défaut d'approuvé le contenu, Julian apprécia la forme. Agacé comme il était en l'état, aucune réalité et vérité ne pouvaient être assimilé. Pour Julian, rien de tout ça était réel. Il était celui qu'il était...c'est à dire...un homme qui offrait généreusement aux autres ce qu'ils méritaient !
Sur ce, le vélin fut reposé et la nuit pu débuté.

La nuit débuta, les minutes passèrent, quelques heures aussi, mais le brun ne trouvait pas le sommeil. Ses pensées allaient dans les plus lointaines circonvolutions nauséabondes...au point qu'il remit les deux pieds dans ses bottes et resta songeur devant le vélin de sa douce couché sur le sol. Le contenu raisonnait dans sa sale caboche.

Il fallait s'y résoudre, la nuitée sera blanche. Blanche comme ce vélin qui était couché devant la porte de leur cabine. Julian n'en croyait plus ses yeux. Faisait il un cauchemar ?! Ou est-ce que « simplement » les gens avaient décidé de le harceler ?!
La missive fût ramassée et ouverte, mais l'obscurité de la pièce ne pouvait permettre la lecture de l'expéditeur. La curiosité du brun fut piqué en touchant le relief du sceau.
Il ferma délicatement la cabine derrière lui et retourna à côté de son écuelle encore pleine. D'un geste de dégoût il la repoussa et fit lecture de la missive. Et ce, sans à aucun moment avoir l'envie de la jeter par dessus l'épaule. Il en vînt même à échapper quelques rictus. Non sans surveiller que personne n'était aux alentours.
Il posa la missive une fois terminée et fixa celles jetées sur les braises froides.

Toutes, sans exceptions, il en prit connaissance. Prenant autant de plaisir que de contrariété.

« S'ouvrir tout en gardant la part d'ombre ». Ainsi soit il ! Le brun se munit d'une plume et d'un encrier...la nuit méritait d'être longue...

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Ceriera


Dimanche 24 juillet.



Cerièra, aussitôt levée, avait pris la longue vue pour observer le navire inconnu qui était devant eux. Hostile ou pas ? Aurait-il bougé pendant la nuit ? Fort heureusement non, il semblait avoir jeté l'ancre près de la plage qu'ils s'apprêtaient à rejoindre eux aussi . Certainement des voyageurs aussi, sans doute ne leur poseraient-il aucun problème mais ils risquaient de ne pas être seuls.
Avait-elle eu une réaction exagérée la veille au soir en mettant autour de son cou les objets qui lui tenaient le plus à cœur par peur de les perdre dans un éventuel naufrage ? Sans doute un peu, mais à la crainte d'une mauvaise rencontre elle n'avait pas trouvé mieux pour se rassurer.

La matinée avançait et la Yemaya approchait encore un peu plus la côte. Toujours pas de mouvement de la part du bateau inconnu. Cerièra décida d'attendre encore un peu Pipo, et mit ce temps à profit pour coucher sur un vélin ce qui lui brulait les lèvres la veille au soir dans les bras de Sowelo et qu'elle avait retenu, persuadée qu'il se moquerait d'elle.
Une fois terminé elle plia le vélin en quatre et le mit dans sa besace. Lui partagerait-elle ces quelques pensées ? S'en sentirait-elle le courage ? Elle réfrénait certains élans poétiques de peur d'être ridicule mais avait ressenti le besoin ce matin de coucher ses mots. Peut-être le premier texte d'une épaisse pile qu'il ne lirait jamais ?

Peu importait pour le moment. Elle s'était libéré l'esprit et pourrait préparer l'accostage plus sereinement. La journée serait longue.


C'est alors que le soleil commençait à être haut dans le ciel et qu'elle s'apprêtait à rejoindre le mess qu'elle aperçut une lettre dans la «boîte à courrier» du navire. Elle sourit en constatant l'expéditrice et prit connaissance des nouvelles.


Noirlac ? Chez les cisterciens ? Et bien… ceci dit, elle ne s'en étonna qu'à moitié, vu sa relation à Ellya il fallait bien s'y attendre, à croire que l'ordre était destiné à Toynou depuis le début.
Elle sourit à l'évocation de Bomacip passé la voir et se rendit compte qu'il lui manquait beaucoup à elle aussi et que bon nombre de fois elle aurait aimé pouvoir lui confier ses doutes et découragements.

Olympe… touchée par le fait de manquer à la petite même si être aimée lui procurait toujours le drôle de sentiment de ne peut-être pas savoir répondre correctement à cette affection. Un sourcil se haussa à la confidence de fin de lettre : Quoi ? Toynou, ma Toynou, j'espère que tu sais ce que tu fais…

Elle replia le pli pour le mettre également dans sa besace. Le partagerait-elle tout de suite à ses compagnons de voyage ? Elle n'en était pas certaine ou alors il faudrait qu'ils se mettent d'accord pour résister à l'envie de lui écrire en retour. Parfois, répondre tard «nous allons bien, nous rentrons» vaut mieux que répondre rapidement «nous nous apprêtons à sauter». Et ce même si la pèlerine le savait déjà étant donné que c'est elle qui avait parlé de cette expérience à Cerièra. Inutile de l'angoisser…
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Πίστις, ἐλπίς, ἀγάπη Hey Jude, don't make it bad…
Manon
[A galère éphémère s'ajoute l'ennui - 24 juillet]



Une journée sur un bateau pouvait être comparée à presque toutes les cérémonies d'allégeances : on s'y ennuyait ferme.
Le seul avantage résidant dans le fait que l'on avait du temps pour répondre aux diverses missives. Pas aux cérémonies d'allégeances hein... ça ferait pas très sérieux.

Elle relisait donc le pli de sa jolie non sans rire une nouvelle fois. Assurément, après avoir fait une scène à Pipo lui disant malencontreusement qu'elle était "lourde", il semblait s'avérer que c'était finalement le cas.





A toi,
Si douce et si belle...
aux formes nouvellement généreuses!

Bonjour ma jolie !

Pardonnes moi dès à présent si ma plume déborde mais il n'est point aisé d'écrire en riant.

Me moquer de toi? Je ne me moque pas de toi voyons... Mais reconnais tout de même que tu as fait tout une histoire lorsque Pipo a utilisé maladroitement le terme "lourde" et qu'au final, il s'avère que tu es pris quelques gracieux kilos! Que nenni, je t'entend déjà... NON, une bouée ça ne rétrécit pas!
Je crois que tu n'as pas fini d'en entendre parler de celle là tiens...

Mais ne t'en fais pas, je t'aimerais toujours même si ton corps prend la forme d'une barrique. Cependant, je me permet de te dire que l'alcool fait grossir alors autant s'habituer d'ores et déjà à ta nouvelle silhouette.
Mais non, je ne me moque pas, je te le jure!

Quant à mon dernier potin, il semble que tu aies raison et justement, cette nuit, j'ai retrouvé Aryanna seule, fort aise de pouvoir assouvir ma curiosité mais sans compter sur l'arrivée d'Ayorjo quelques minutes après à peine. J'ai bien cru ne pouvoir acquérir quelques confidences et me voyait mal lui demander, même poliment, de nous laisser. Ce qu'il a proposé ceci dit mais non, vraiment je trouvais cela très impoli.

Finalement, il s'est joint à la narration de la naissance de leur histoire et ce fut fort plaisant. Entre nous, quel pipelette celui là! Tu aurais rit probablement autant que moi tant il va te dire 15 phrases pour au final se rendre compte qu'une seule aurait suffi. Il fallu que je lui dise de me faire un résumé concis mais à l'évidence, je crains qu'il ne m'aie comprise. Du coup, bien trois heures (ou quatre, tu connais ma propension à l'exagération) se sont écoulées avant que sonne enfin la fin du récit. L'alcool que tu m'as donné avant de partir d'Alexandrie était fort bon et je t'en remercie, nous l'avons bu tous les trois.

Au delà de leur histoire commune, j'ai retrouvé un peu de la complicité que j'avais avec Aryanna avant que la guerre ne l'enlève avec le temps et l'éloignement. J'ai également découvert cet Ayorjo que je trouvais trop absent, peut être enfin désinhibé grâce à la présence de la Comtesse de Montfa et qui se confia avec force détails.
Si Julian pouvait avoir ne serait ce qu'un tiers de son bavardage...

En parlant de Julian.
J'ai profité d'un entre-deux d'activités nocturne - ce qui devient si épuisant que j'attend les menstrues avec impatience - pour lui glisser l'hypothèse de t'accompagner dans cet autre voyage lointain que tu veux entreprendre après celui ci. Il a dit oui ! Je ris déjà à la tête que tu dois faire à la lecture de ce revirement improbable et tu n'imagines pas à quel point je suis heureuse tant je pensais qu'il allait refuser dans une de ces colères habituelles. Promis, je vais essayer de ne pas - trop - le contrarier d'ici là pour qu'il ne change pas d'avis.
Je ne sais pas si tu as pu obtenir l'article de l'AAP intitulé "Comment plaire aux filles en 10 leçons" mais à l'évidence, nous pourrions écrire la même chose sur les hommes en seulement deux leçons dont je te passerais les détails si par mégarde, ce courrier se perdait.

Quant à toi, je suis fort aise que tu es pu profiter de ce court voyage Yemayens qui malgré tout, semble déjà moins ennuyeux de ton côté!
Je n'ai pu voir Pipo hier soir. J'espère qu'il n'était pas trop malheureux de ne point t'avoir à ses côtés.
Mais qu'importe! L'on se retrouve tous dans quelques heures et j'ai grand hâte!
Cependant, je ne te promet pas de tenir ma langue quant à l'histoire de la bouée tant elle est drôle.

Arrêtes de ronchonner ma jolie, tu sais qu'au delà des moqueries, je t'aime fort.

A plus tard sur la terre ferme où tu ne m'en voudras pas non plus de t'empêcher de faire la plus belle bêtise de ta vie sur cette maudite falaise.

Manon.

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Ayorjo





[20 de Julh - Sur la plage abandonnée]


Les deux compères avaient quitté le médecin alexandrin quelques instants plus tôt et c’est chargés de livres qu’ils de dirigèrent vers les quais où étaient accostés les deux navires, qui attendaient les voyageurs pour un départ qui se faisait de plus en plus proche.
Ayorjo précéda Aryanna sur le planchon, pour rejoindre le pont de l’Etoile, puis se dirigea vers leur cabine, où il déposa précautionneusement les ouvrages reçus en cadeau. Après les avoir rapidement observé avec des yeux admiratifs, comme un enfant à qui l’on venait d’offrir un magnifique jouet de bois, il plaça ensuite le minuscule instrument chirurgical dans une petite enveloppe improvisée, qu’il glissa entre les pages d’un des volumes médicaux, et mit le tout au fond du coffre qui renfermait tous leurs objets personnels.
Assise sur la couchette, la noire, elle, regardait faire le brun. Minutieux, respectueux et prudent, elle le laissait ranger ses livres avec attention, ne souhaitant pas qu’une maladresse de sa part entraîne une catastrophe. Déjà qu’elle avait failli trébucher sur le chemin alors qu’elle en portait quelques un, il n’était pas temps qu’un faux mouvement se révèle dramatique et désastreux. Et toute à sa contemplation silencieuse du barbu penché au-dessus de leur coffre, elle caressait distraitement le l’abdomen doux de Boulapic. Elle avait posé le petit hérisson, endormi sur le joli mouchoir brodé d’Antoynette, sur ses genoux lorsqu’elle s’était assise, afin de vérifier sa patte toujours meurtrie. Les doigts glissés dans le pelage brun argenté de ce petit oursin terrestre elle songeait à la rencontre avec Karim, ce médecin alexandrin qui n’avait pas hésité à la soigner lorsqu’elle avait été recueillie par Ismat. Celle-ci avait été chargée d’émotions et de gratitudes et Aryanna en restait chamboulée. Entre la petite famille et le médecin, la découverte de la population alexandrine serait sans nul doute une expérience réconfortante et pleine d’humanité et de simplicité.

Dès lors que le barbu s’était redressé de ce coffre, elle avait reposé le Boulapic aux pics argentées sur le mouchoir d’Antoynette, mouchoir qu’il semblait trouver confortable et douillet car il n’en partait jamais, mis à part pour manger des petits morceaux de pommes tirés des caisses de la Comtesse de Vénès.
Le barbu pivota sur ses jambes repliées, reportant son attention vers l’oiselle, puis s’approcha doucement sans se redresser, le regard bienveillant, dû tant au souvenir de la mésaventure de la nuit passée et de blessure qui lui marquait la tempe, qu’à la tendresse qu’il lui portait à tout moment. Accroupi devant elle, la voyant s’occuper ainsi du petit animal estropié, avec attention et affection, il afficha un discret sourire, attendri par cette scène qui prouvait encore une fois la compassion et la gentillesse de la jeune femme.
Il se releva ensuite lentement, pour ramasser quelques affaires qui leur seraient utiles pour le reste de la journée, quelque provision ou un vêtement qu’il fourra dans sa besace.
Il était à présent temps de rejoindre cette plage et la mer dont ils parlaient tant mais qu’ils n’avaient encore eu le temps de voir du fait de leurs dernières aventures inattendues et improbables.


Après avoir quitté le navire, les deux englués laissèrent derrière eux l’activité portuaire, où les pêcheurs Alexandrins s’affairaient sur les quais, remontant leurs prises de la matinée, dont ces fameux barracudas locaux, énormes poissons allongés aux crocs acérés, à la gueule menaçante et effrayante, mais qui, une fois dans un plat devenait un met attrayant que tout voyageur devait au moins une fois goûter.
Ils avaient rejoins les bords de mer avec lenteur, le bras de l’oiselle glissée sous celui du barbu. Pieds nus ils avaient évolué sur le sable chaud, avant que l’idée d’une baignade ne soit évoquée. Ils s’approchèrent ensemble du rivage, quelques vaguelettes commençant à leur lécher les doigts de pieds. Passé la surprise de cette eau fraîche sur la peau chauffée par le soleil, le barbu s’avança d’un pas, puis d’un autre, moins hésitant, et se retournant vers sa compagne, affichant un petit sourire, et c’est avec maintenant de l’eau jusqu’au genoux qu’il lui tendit la main dans une invitation à se jeter à l’eau.
Restée un instant en retrait, après avoir glissé ses pieds dans l’eau, près d’Ayorjo, la noire l’avait laissé poursuivre sa traversée aquatique alors qu’elle avait ôté chemise et braies pour pouvoir se baigner uniquement vêtue de sa chaisne. Elle avait ensuite fini par le rejoindre. D’aussi loin qu’elle se souvienne, c’était bien sa première baignade depuis son départ d’Arles, enfant. Elle se demandait si elle saurait nager avec autant de facilité qu’elle l’avait su enfant.
Prise soudain d’un éclair de stupidité, elle l’avait poussé doucement le laissant perdre l’équilibre, avant de choisir de faire quelques brasses pour éviter de subir les “foudres” ayoresques. Cependant, elle ne nagea sans doute pas assez vite car déjà le chaurien l’avait rattrapé, tiré par un pied, pour la soulever et la lancer plus loin.
La vengeance était consommée !
Car il ne l’avait pas vu venir ! Et comment imaginer que la petite poussette de l’oiselle, d’apparence plutôt frêle, aurait put faire chavirer le solide barbu ? C’était sans compter sur le sol sablonneux et instable, qui se désagrégea lentement sous l’un de ses pieds, le faisant alors perdre l’équilibre dans un mouvement au ralenti, mais incontrôlable ! Voilà qu’il était trempé de la tête au pieds plus vite qu’il n’avait imaginé, il n’avait même pas eu le temps de se débarrasser de sa chemise, ce qu’il fit alors rapidement, la jetant en boule sur la plage, atterrissant dans un “splotch” sur le sable humide. Mais la demoiselle coupable s’en allait donc déjà à la nage, et dans un son qui mélangeait un grommellement bien exagéré, et un rire tout à fait sincère, il se lança à sa poursuite. “
Aryanna !” s’écria-t-il, avant d’entamer les deux ou trois mouvements de bras qui lui suffirent la rattraper, saisissant une de ses chevilles, puis, se laissant prendre au jeu et la saisissant par la taille, il la souleva sans grande difficulté pour l’envoyer, dans un “gracieux” lancer, disparaître sous la surface de l’eau.
N’ayant bien sûr aucunement l’intention de fuir lui-même, et sans doute dans l’intention de continuer à profiter de ces instants amusants en sa compagnie, il plongea et se laissa glisser sous l’eau, recherche sous-marine hasardeuse, même si elle ne devait pas se trouver très loin. Ils refirent alors surface de concert, dans un tête à tête aquatique, où la noire apparut dans un amas de mèche de cheveux plaquées sur le visage, toussotant, se débarrassant d’une tasse d’eau salée malencontreusement ingurgitée !
Aryanna, dans un petit froncement de nez, laissa échapper un «
Ça n’est pas très bon... » que le barbu trouva amusant, lui rappela bêtement : “Mais, Aryanna ! Il ne faut pas respirer sous l’eau ! ”. La réponse de la jeune femme : « Hoo ! Mais j’essayais de faire comme les sirènes, Ayorjo ! » finit par laisser place à un éclat de rire, les deux se laissant ensuite glisser ensemble dans les légères vagues méditerranéennes.

Ces chamailleries-vengeresses, bienveillantes et innocentes, avaient continué bon train une grande partie de la journée, parfois entrecoupées par quelques brasses ou quelques instants calmes, l’un près de l’autre. Au bout d’un certain temps - ou d’un temps certain - ils avaient regagné le rivage, leurs affaires et le sable clair et s’y étaient assis pour mieux sécher.
En sortant de l’eau, l’oiselle avait toutefois effectué un temps d’arrêt, car si dans l’eau on ne pouvait apercevoir presque que leurs tête, à l’extérieur c’est bien tout entier qu’ils étaient. Et c’est là qu’elle s’était rendue tout à fait compte qu’Ayorjo se trouvait être à moitié nu, torse nu. Pour une donzelle élevée au couvent le surprise était gigantesque, cette vision était improbable et tout à fait inattendue. Rougissante, la fuxéenne avait laissé le chaurien se rendre jusqu’à leurs affaires, regardant ce dos d’où glissaient de petites gouttelettes d’eau salée, certaines tombant de la courte crinière du barbu. Mais elle n’était pas restée très longtemps en arrière, en effet, quand bien même elle n’avait jamais vu un homme dans pareil accoutrement, il n’en demeurait pas moins qu’il ne s’agissait pas d’un parfait inconnu. Et malgré la gêne qu’elle pouvait ressentir, celle-ci s’apaisant peu à peu, Aryanna était venue s’asseoir près de lui, ne manquant pas de détailler celui qu’elle considérait comme son double, alors qu’elle détachait ses cheveux pour en enlever le surplus d’eau et les rattacher convenablement. Elle n’avait jamais douté du fait qu’il était fin - de fait elle l’avait senti à chaque fois qu’elle s’était glissée contre lui, dans ses bras - toutefois, sans avoir jamais pensé qu’il était frêle, et sans avoir jamais vu le torse d’un homme, ni y avoir même songé, elle ne s’était pas doutée qu’il puisse être aussi robuste. Ce serait mentir que de dire qu’elle ne se sentait pas troublée par leur proximité nouvelle, ses joues légèrement rosies en attestaient le contraire, mais à la différence des jours et des nuits qu’ils avaient passés dans les bras l’un de l’autre, là la superficie de peau visible était bien plus conséquente. Aussi n’osa-t-elle pas poser sa tête sur son épaule.

Côte à côte, ils laissèrent les rayons d’un soleil descendant sécher leur peau qui se craquelait légèrement par cette eau salée. Le regard d’Ayorjo se tournait tour à tour vers l’horizon, sur l’étendue d’eau calme qui s’étendait à perte de vue, puis vers sa bien aimée qui se trouvait près de lui. Il l’avait regardé “jouer” de ses cheveux, il l’avait observé quelques instants, il la trouvait ravissante, comme à chaque fois qu’il pouvait la regarder. Mais se rappelant qu’elle n’était vêtue que d’une sombre et simple tunique encore humide, et qu’un regard appuyé pourrait mettre la jeune femme mal à l’aise, il reporta alors son attention vers son visage éclairé par la lueur d’un soleil couchant qui soulignait des traits que le barbu trouvait tout simplement parfaits.
Quelques gouttes d’eau ruisselaient encore sur la tempe de l’oiselle, sur une blessure encore fraîche et fragile, et le sel ou le sable n’étant sans doute pas de bons amis avec une peau cicatrisante, Ayorjo attrapa alors sa gourde qu’il avait pris soin de remplir avec de l’eau claire. Puis, il invita Aryanna, d’une main douce effleurant sa joue, à pencher légèrement la tête, pour déverser quelques filets d’eau sur l’entaille, quelque précaution pour nettoyer la plaie soignée la veille. Un évident baiser “magique” fut déposé à proximité, un soin particulier pour une patiente particulière !

Le baiser “magique” fut reçu avec un sourire, alors que l’oiselle vint glisser une main dans la sienne et alors qu’ils terminaient leur séchage improvisé aux lueurs de ce soleil couchant, elle s’amusa, distraitement, avec cette main dans la sienne.
Bientôt ils se relèveraient pour remettre une chemise, pour l’un, de vrais habits, pour l’autre, car il paraissait impensable qu’ils rejoignent tous les deux leurs amis dans un débit de boisson alexandrin dans leurs tenues respectives du moment.
Et main dans la main, ils repartiraient vers le centre de la ville, avec le souvenir d’une autre journée encore parfaite, comme toujours.




[Aux lecteurs :
Après 12000h de débilités effrénées, les Jd’s Ayorjo et Aryanna ont finalement réussi à écrire quelque chose ! Hourra ! *confettis et cotillons*]

_________________
Aryanna



[24 de Julh - Étoile, dans l'après-midi]


Perchée sur le mât de misaine, la noire, après avoir vérifié la voilure, avait entrepris de rédiger une lettre à sa sœur. Certes elles se retrouveraient dans peu de temps. Certes elle aurait pu attendre de pouvoir la voir pour lui poser cette question qui l'intriguait. Mais non ! Elle ne pouvait attendre, les deux sœurs se retrouveraient mais n'auraient certainement le temps de parler. Mille et unes questions s'agitaient dans sa tête, alors même qu'elle n'arrivait toujours pas à comprendre le sens des mots prononcés par la Comtesse de Vénès par moins de 36 et 12h plus tôt. Deux fois en deux jours, cela commençait à faire beaucoup. Aussi, c'est assise sur la hune, ses pieds se balançant dans le vide, que la plume glissa avec rapidité et sans aucune réflexion réelle, sur le vélin...

Citation:
    A toi, ma Très Chère Soeur,
    Bonjorn,



      Je t'écris depuis les voiles de l'Étoile de Marseille, où le vent est plutôt calme. Je crois que nous arriverons bientôt au Sanctuaire Taurin, toutefois les deux dernières soirées que j'ai passé en compagnie de Manon ainsi que d'Ayorjo m'ont intrigué sur une chose. Et plus spécifiquement une phrase que notre chère Comtessa de Vénès a énoncé. Je ne la comprend pas, or elle parle de toi. C'est pourquoi je me suis dit que tu serais la mieux placer pour me donner un avis éclairé.

      Nos deux dernières soirées donc.
      Elles furent assez étonnantes. Tu connais notre propension, avec Ayorjo, a être de véritables hiboux. Il y a deux jours, alors qu'il était tard et que j'étais dans ses bras, et Manon est revenue récupérer le foulard qu'elle avait avant de partir à la suite de nos nombreux verres ingurgités. Et elle a semblé surprise de nous voir aussi proche. Nous lui en avons un peu parlé, avant qu'elle ne reparte sur le pont. Mais la situation était vraiment étrange, bien qu'elle ait un peu bu, elle n'arrêtait de se lever et de s'asseoir, changeant parfois de siège, comme si quelque chose la gênait.
      Et avant de partir, elle a énoncé : " Ne faites rien que Cerièra ne ferait pas ".
      Bien qu'Ayorjo lui en ait demandé la signification, elle est partie bien trop vite pour nous donner une réponse.

      Par ailleurs, la situation s'est reproduite hier.
      Alors que nous nous tenions tout d'abord toutes les deux, elle et moi, autour de la table du mess, j'ai commencé à l'informer de tout ce qu'il s'était passé depuis un certain temps. Depuis l'arrivée d'Ayorjo à Foix, en somme, il y a plus d'un mois et demi. De la naissance de notre rapprochement tourteresque à... notre premier baiser, accompagnée dans le récit par Ayorjo qui était arrivé entre temps.
      Et donc ! A l'issue de cette soirée potins et confessions intimes, à nouveau, en sortant, elle nous a dit de ne rien faire que tu ne ferais pas toi-même. Et malgré ma question sur le sens, elle n'a pu y répondre car sans doute n'ai-je pas parlé assez fort avant qu'elle ne sorte.

      Mais je ne comprends pas, et le barbu chaurien non plus, ce qu'elle entend par là.
      Et la question demeure en suspens car, pour qu'elle nous le répète deux fois, cette remarque détient sans doute une importance.

      Je sais que j'aurai pu attendre notre arrivée sur la terre ferme avant de t'en parler, mais je craignais que nous ne puissions pas, car il y a tant de choses à préparer avant que nous ne montions en haut de la falaise.
      J'aurai aimé pouvoir te parler de Arles, un peu, durant notre escale à Alexandrie, et notamment de la dernière lettre que tu m'as envoyé et à laquelle je n'ai su que répondre pendant un long moment... Excuses-moi encore, par ailleurs, pour ce long silence qui a pu paraître inquiétant.


    Je t'aime et te dis à très bientôt sur terre,



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Sa lettre terminée, l'oiselle songeait à redescendre sur le pont principal afin de regagner la cabine qu'elle partageait avec le Selene, pour que Marguerite vole vers la Yémaya, lorsqu'elle s'aperçu qu'au loin les côtes approchaient.
Ainsi aurait-elle droit encore au coup de pied légendaire du Capitaine Pipo ? Tout ça parce qu'elle avait, encore, déposer son filin de pêche au bout du mât de beaupré.

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Devise - en sanskrit : Véda prasthâna dijvassia.
Le savoir est source de la vie. Ou la source de la vie est celle qui sait, soit : la femme sait
Ceriera
Baptême de Pipo, Sanctuaire taurin de Séleucos, le 25 juillet sur la plage en début d'après-midi.


Un baptême qui aurait un air de vacances… la diaconesse gérait sa gueule de bois à grands coups d'iode. Ça n'était certes pas la première fois qu'elle baptiserait en finissant de décuver : son premier baptême à Albi était dans la période de la Saint-Patrick, pas de chance. Et là… un lendemain de débarquement. Or la capitaine de la Yemaya pouvait rarement se permettre une bonne soirée bien arrosée comme il était déjà bien plus courant à Foix. Chose rattrapée haut la main la veille.

Bref, baptême il y aurait : la brune avait débarqué de bon matin déjà revêtue de sa houppelande blanche, elle n'avait pas oublié qu'elle avait à asperger le capitaine de l'Étoile. Elle avait consacré le bout de plage un peu comme elle avait pu dès le pied posé à terre afin de profiter du calme et de la solitude propices au semblant de concentration qui lui serait nécessaire, et surtout sa tête n'aurait pas supporté le moindre bruit. Au bout de quelques heures de prières, tours et demi-tours les pieds dans le sable, marquant l'espace par des traces d'orteils et des gouttes d'eau bénite, elle avait enfin pu le midi s'offrir un instant de repos et quelques tisanes pour affronter la suite de la journée qui serait longue, longue…

Pour la suite elle devrait se retaper vite et bien. Va intercéder auprès du Créateur dans un pareil état. S'Il lui en faisait le reproche, plus tard dans la journée, elle ne l'aurait pas volé.
Des bulots, voilà qui serait parfait. Les bulots c'est bon, et des bulots pour un baptême non seulement ça s'était déjà fait à l'Église Universelle – hé ouais… – mais dans ce contexte méditerranéen particulier, ça s'imposait même. Et cette fois-ci il y aurait de l'aïoli, parce que franchement la dernière fois ça manquait. Si le mortier et le pilon d'«À la Volette» ne quittaient plus sa besace, c'est bien qu'elle avait prémédité son coup.

Sowelo l'avait accompagnée à la cabane de pêcheurs, puis elle aurait cet aïoli à faire avant le baptême lui avait-elle dit, il connaissait le programme. De l'huile d'olive et de l'ail ça n'est pas ce qui manque autour de la Méditerranée, et elle avait trouvé son bonheur entre mille choses à Alexandrie. La seule question serait de si elle avait encore le coup de main, mal de crâne de surcroît.

Il faut croire que Dieu est avec elle parfois, Cerièra. En tout cas Il doit avoir de la sympathie, sinon être magnanime envers les poivrots. La chance souriait à la brune et l'aïoli se tenait bien : bonne consistance, belle allure. Elle arrivait donc sur la plage vers cet édifice imaginaire préalablement tracé dans le sable, ce lieu saint du bout du monde, avec son brun à un bras, un panier où les bulots calaient le mortier qui contenait encore l'aïoli en mode «servez-vous, trempouillez, régalez-vous», et une fiole d'eau bénite faite en route sur la Yemaya accrochée à sa ceinture blanche d'officiante. Ça ressemble vraiment à ça un baptême ? Et… pourquoi pas ?

L'endroit était presque juste sous le promontoire des Taureaux de Séleucos, parfaitement visible donc à l'aspirant au baptême et aux super-marraines qui ne tarderaient sans doute pas, autant qu'ouvert à tous ceux qui auraient envie de constituer une assemblée pour partager ce moment avec Pipo.
Pipo d'ailleurs, celui qu'elle adorait déjà taquiner depuis sa pastorale… dans un petit rire la diaconesse aux bulots appela le capitaine :


Il est où le futur aspergé ?

Pipooooo, Pipooooo ? C'est l'heuuuuuure du baiiin !


Un air de vacances on vous a dit…

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Πίστις, ἐλπίς, ἀγάπη Hey Jude, don't make it bad…
Sloan

DE LA YEMAYA A ALEXANDRIA EN PASSANT PAR LE SANCTUAIRE TAURIN



Terre mystère, jours d’après !


La Vénitienne n’avait plus qu’une chose à faire avant de repartir, trouver l’oriflamme de sa marraine et aller planter le sien avec toutes les initiales du groupe à côté ce qui ne fut pas une mince à faire elle le chercha un moment tournant dans la ville et c’est à la sortie de la ville qu’elle le trouva à l’opposé du port, à l’endroit ou les gens faisant se voyage à pied arrivaient, le drapeau était abimé, usé par le temps, mais slo le reconnu car griotte lui en avait fait la description.

La jeune femme planta donc le leur juste à côté de celui des Pèlerins , avant de l’admirer au vent et de repartir vers la Yemaya et d’aller s’enfermer dans sa cabine délaissant pour un temps ses compagnon de route. Blondie avait de nouveau besoin de s’isoler, et elle y resta enfermée plusieurs jours sans en sortir malgré que le voyage est reprit pour l’étape suivante, le besoin de penser de réfléchir, la dernière lettre de son brun l’avait fait douter à nouveau était elle celle qu’il lui fallait, saurait elle le rendre heureux, il donnait l’impression de vouloir reculer avec elle et cela lui avait fait peur…

Durant ses quelques jours passé seule, il avait quand même fallu qu’elle sorte de sa cabine pour faire de nouvelle réserve de boisson, eau et alcool. Sloan avait remplit ses bouteilles essayant au maximum d’éviter tous le monde, elle se faisait discrète, comme souvent quand ça n’allait pas trop. Au retour de son escapade beuverie pour rejoindre sa chambre la petite aile fut surprise d’entendre un cri, mais ne s’en affola pour autant pensant que s’était surement Manga à qui il venait d’arriver une nouvelle bricole vue la maladresse de la jeune femme. Mais quand elle fut de retour devant sa cabine Sloan fut surprise d’en trouve la porte entre ouverte alors qu’elle était persuadé l’avoir fermée. La jeune fille la poussa pour l’ouvrir complètement et entrer avec précaution afin de ne pas se faire agresser, mais la pièce était vide, elle en fit le tour, et rien en semblait avoir disparu, tout semblait être à sa place. La blonde ne remarqua même pas les trois pains disparus et se remit sur son lit pour ruminer.

3 jours plus tard, jour de débarquement la Vénitienne s’était décidé à sortir, elle avait surtout besoin de se plonger dans l’alcool pour oublier, persuadé à nouveau par son manque de confiance en elle qu’elle ne convenait pas au brun. Mais s’était sans compter qu’elle tomberait nez à nez avec griotte au mess de verre en discussion Slo s’était laissé convaincre de lui écrire plutôt que de ruminer par son amie et c’est ce que la demie blonde avait fait et le soir même elle fut soulagé par la réponse d’Olivier, même si elle était passé par nombreuse émotions. La petite aile avait eu peur, elle avait été émue, touchée, pour finir heureuse avec le sourire, comblée et rassurée par ses mots. Suite à cela elle avait ressenti le besoin de s’isoler pour le relire et elle avait finit par s’endormir paisiblement jusqu’au petit matin ou elle se leva pour aller se promener dans le sanctuaire Taurin.


Si Sloan se sentait merveilleusement bien elle avait complètement oublié l’histoire du baptême qui devait avoir lieu en début d’après midi et elle avait entrepris d’escalader le pic des Taureaux de Séleucos ce qui lui prit une bonne partie de sa matinée, et une fois en haut la petite aile décida de faire le saut de l’ange pour vérifier les dires de tous.

Trouverais-t-elle Dieu ?

Était-elle un ange ?


La jeune fille prit le temps de se ligoter avec une corde les coussins bien épais piqué sur la Yemaya autour du ventre pour se protéger un minimum de sa chute avant de s’envoler dans le vide. La petite aile battit fort des bras, pendant une fraction de seconde, en ayant l'impression de voler, mais rapidement, la demoiselle avait fini sa chute dans le sable en criant.

A la question était elle véritablement un ange pouvant voler la jeune femme venait de trouver réponse et c’était un non catégorique, elle continuerait à faire seulement la poulange du haut des comptoirs de taverne c’était nettement moins dangereux. Sloan resta inconsciente un certain temps avec l’impression de l’image de dieu devant elle avant qu’elle ne se rende compte que c’était au final l’image d’Olivier qu’elle voyait, elle avait pensé si fort à lui en sautant que son doux visage la hantait à cet instant. Un sourire se dessina sur ses lèvres, à sa seconde question il y a longtemps qu’elle avait trouvé la réponse puisqu’elle était convaincue depuis plusieurs jours semaines qu’il existait et la guidait. Et la preuve en était encore faite aujourd’hui puis qu’elle avait survécu à sa chute , mais elle ne voulait absolument pas ouvrir les yeux pour profiter encore de l’image du visage de son tendre un petit temps.

La vénitienne essaya de se relever, mais sans y parvenir son pied gauche et sa main gauche lui faisait extrêmement mal, même si elle était vivante elle ne sortait pas indemne de sa chute surement une épreuve de Dieu pensa t’elle. La jeune femme défit les coussins et se traina en rampant un très long moment en s’appuyant le plus possible sur son côté droit puisque l’autre lui faisait mal s’aidant de ses coudes et de ses genoux pour avancer avant de trouver ses amis assis sur la plage autour d’un feu. Son frère s’empressa de voir comment elle allait lui faisant mal en agrippant son pied gauche pour l’empêcher de partir boudeuse quand se dernier avait grogné.
Pour le coup elle avait contrarié et avait finir par s’enfuir avec un peu d’alcool un peu plus loin pour se cacher et se soigner. Trouvant des bouts bois pour faire des atèles. Elle commença par le pied qu’elle badigeonna d’onguent de cerise avant de l’envelopper dans un linge propre sortie de sa besace et de caler son pied gauche bien droit entre les deux bouts bois maintenue par de la corde et elle refit exactement la même chose après avoir remit avec force en place son poignet dans l’axe de son bras dans un hurlement de douleur. Il lui resta plus qu’à trouver une branche bien solide pour faire une béquille et la vénitienne était remise sur pied. Prête à assister au baptême pour le quel elle était franchement en retard.

Elle prit la direction de la plage afin de rejoindre les autres.

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Manon
[Sanctuaire Taurin - 25 juillet]




Au milieu d’une sèche verdure, quelques pitons rocheux s’élèvent épars à la vue des passagers tandis que la nave s’engouffre dans le bras de mer qui conduit au Sanctuaire Taurin. Quelques regards posés sur Pipo laissent entrevoir toute la concentration du Capitaine affairé dans une manoeuvre prudente et avisée, loin de pouvoir, lui, s’émerveiller du paysage. Peut être d’ailleurs qu’est ce là, la raison pour laquelle il prend tant de plaisir à jeter à coup de bottes savantes les débarquants retardataires, tel un délestage salvateur de toute la pression accumulée.

A peine débarquée à même la plage, la Lescurienne part à la découverte des produits locaux exposés sur les étals des autochtones ravis à l’idée de faire bonne journée face à l’arrivée de cet imposant groupe d’étrangers, avant de rejoindre Ceriera prête à officier le baptême de Pipo.

Plus tard dans la journée, l’appel du piton rocheux dont tout le monde parle depuis des mois l’interpelle d’une curiosité toute touristique, donnant à cette ascension un rythme flâneur de façon à pouvoir s’imprégner totalement du pittoresque lieu. A son apogée, une plate-forme orbiculaire offre un large panorama lointain sur les environs tandis qu’un soupçon de vertige l’étreint en se penchant au dessus du vide.


Ils sont complètement malades... murmure t’elle en songeant à ses compatriotes qui n’attendent que d’aller s’écraser en contrebas pour une obscure raison qu’elle ne saisie pas à part de rejoindre certainement les portes de la mort.

Celle qui n’a aucune envie de passer de vie à trépas, s’assoit sur le côté du bord de la falaise qui domine la mer, laissant ses jambes pendre nonchalamment dans le vide tout en portant le regard au pied du pic rocheux. Il lui semble apercevoir de là, nombreuses traces de chutes suicidaires probablement mortelles. Incompréhensible pour elle. Et ils l’avaient prise pour une cinglée quand elle voulu s’offrir un cobra alors même qu’ils allaient creuser leurs propres tombes pour une lubie inconsciente et totalement déraisonnée? C’était aussi risible qu’ironique.

Elle laisse son regard vaquer sur l’horizon et son esprit chercher une raison valable de faire un tel saut. Que pouvait elle reprocher à sa vie en l’état? L’amitié voletait autour d’elle à chaque instant, elle vivait l’amour en nocturne et s’accommodait tant bien que mal du manque d’attention diurne. Seigneurie, vicomté et comté lui offrait une vie d’aisance et de faste dont elle ne profitait pas vraiment hormis dans une pensée de sécurité financière. Mariée dans l’année mais libre comme l’air, elle mène son quotidien comme bon lui semble.

Certes, la fausse couche ternissait un peu le tableau mais était ce une raison suffisante pour aller se tuer? Elle, qui n’avait pas même versé la moindre larme puisqu’il lui était impossible de pleurer la perte de quelque “chose” qu’elle n’attendait pas.

Si elle avait eu connaissance de la lettre de Pipo à l’attention de Julian, elle aurait pu confirmer qu’il avait pris les instructions au pied de la lettre et plus encore. D’une présence aussi inhabituelle que continue, son sombre époux s’était montré d’une douceur et d’une prévenance sans faille. Les lèvres s’entrouvraient à peine que déjà il présentait nourriture ou désaltération, l’obligeant avec patience à avaler cette potion au goût infâme qui pourtant lui sauvait la vie. Elle ne savait s’il avait seulement fermé les yeux durant ces quelques jours de souffrance tant son regard ne la quittait que rarement, ni même sa main caressante, tout en légèreté. Il lui semblait n’avoir jamais autant profité de la présence assidue de son époux et même si elle rechignait à l’idée d’être un poids pour lui, elle lui était reconnaissante de tant d’attentions dans un tel moment.

Sous les traits fermés de son brun, la découverte d’une lueur inconnue dans ses yeux ne cachait en rien toute la peine qu’il ressentait. A sa tendresse, elle aurait pu croire qu’il était peiné, et pour elle et pour sa santé, mais il était peut être aussi chagriné par la perte d’un futur enfant. Elle n’en savait rien et ne voulait en rien le brusquer sur le sujet. Manon connaît suffisamment Julian pour savoir que tout vient à point à qui sait attendre et l’obliger à se confier ne faisait que le murer davantage dans son silence. Il n’en restait pas moins que sa douleur intérieure se voyait difficilement retenue.

Une larme silencieuse glisse le long de la joue de celle qui ne laisse jamais échapper la moindre faiblesse. Non point un larme de tristesse mais à l’inverse, une profonde joie devant l’évidence. Ce drame malheureux lui confirmait encore une fois la “chance” d’avoir épousé celui qui, sans nul doute, l’aimait profondément.

Un sourire naquit en retirant de sa poche le mouchoir brodé d’Antoynette qui recevait à l’instant une larme de bonheur tout comme ce cadeau qui fut aussi touchant qu’inattendu, donnant la touche finale à sa décision. Non, elle ne ferait pas ce fameux saut.

Cependant, elle profiterait de rester encore un long moment assise sur le bord de cette maudite falaise pour s'imprégner de sa seule utilité : la découverte d’un paysage grandiose sous une brise agréablement rafraîchissante.

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Pipo
Venant d'arriver au sanctuaire, sans faute de navigation, Pipo savait toute l'importance que revêtait cette journée...

Ayant laissé un peu d'avance à la Yemaya et son capitaine Ceriera, Pipo terminait juste de tendre les amarres de lEtoile que Cerierea l'appelait...


Je suis la, j'arrive !!


C'est en courant qu'il arriva vers elle, La saluant...

Me voilà Ceriera, Je suis prêt !
Lyviia
[Taurin, le 25 juillet en soirée]


Arrivée le matin même à Taurin, prenant le temps de faire un peu le tour des lieux, levant la tête et repérant la falaise d'où elle s'apprêtait à faire le grand saut ... s'y étant préparée depuis des semaines, des mois même .. rassurée de savoir qu'elle l'effectuerait aux côtés de son compagnon même si elle se sentait un peu égoiste de l'entrainer dans cette aventure ... geste significatif pour elle même si elle n'en laissait rien paraitre ... une très belle preuve d'amour qu'elle n'était pas prêt d'oublier et qui ne venait que renforcer leur amour ... le baptême de l'homme de sa vie terminé, Lyviia rejoignit en soirée la plage pour retrouver son compagnon qu'elle n'avait eu l'occasion de revoir seule depuis plusieurs jours.

Installés autour d'un feu de camp, affairés à discuter ensemble, heureux de pouvoir profiter un peu l'un de l'autre, laissant parler leurs coeurs, abordant le sujet du grand saut, interrompus par l'arrivée, en piteux état, de Ceriera et Sowelo venant d'effectuer le fameux "plongeon"... Lyviia tétanisée devant la vue du sang qui maculait la houppelande de son amie et le dos de Sowelo, incapable de bouger pour leur porter secours tant la peur la tenaillait à l'instant précis, déchira sa chemise, l'imbiba d'alcool avant de tendre le fameux tissu à Ceriera .. N'osant s'approcher de trop prêt, elle frémit, plongeant son regard dans celui de son homme, s'inquiétant pour ses amis .. de ce qui pourrait leur arriver à tous, cherchant un peu de réconfort et de courage au plus profond de ses yeux ...

Même si elle connaissait bien la douleur morale pour l'avoir cotoyée pendant des mois et des mois, pensant pouvoir parvenir à l''apprivoiser désormais .. la douleur physique restait une inconnue ... Déterminée à aller se confronter avec le Très Haut, peu lui important la décision qu'il prendrait, espérant seulement ne pas survivre à son compagnon s'il l'épargnait et trouver le réel sens de sa nouvelle vie s'il lui laissait sa chance .. mais cette douleur physique .. y était elle préparée finalement ?? Elle n'aurait sû le dire ... elle ressentait seulement cette peur qui s'emparait à présent d'elle .. Comprenant son inquiétude, Pipo la rassura, comme toujours ... ses amis également, malgré leur douleur ...

Précipitant alors les choses, ne voulant plus attendre, préférant en finir de suite plutôt que se laisser destabiliser par la peur de souffrir à nouveau, différemment certes ... Lyviia saisit l'opportunité que lui offrit son homme en lui proposant de sauter de nuit .. Ingurgitant un peu d'alcool fort pour se donner du courage, laissant leurs amis derrière eux, Lyviia et Pipo prirent alors tout deux la route et commencèrent l'ascension de la falaise, marchant main dans la main .. sans mot dire ... échangeant seulement quelques regards ...

Un dernier baiser partagé en haut de la falaise .. Lyviia serra fermement la main de son homme .. sans oublier de lui murmurer à l'oreille ...


Je t'aime mon Ange

Un ultime regard échangé alors qu'ils prenaient leur élan, s'élancant dans les airs .. Lyviia se mit à hurler alors que le sol se dérobait sous ses pieds ... Fermant les yeux, étendant son unique bras libre dans l'espoir .. quel espoir finalement ? pensait elle parvenir à voler et ainsi amortir sa chute ??? Les images défilèrent à vitesse grand V .. sa soeur, sa filleule, Manon, Ceriera, Manga, Aryanna, Sloan, Doemie, Antoynette, Sowelo ... Le Pitaine .. oh non l'image cauchemardesque .. pas celui là pitié ...tous les visages des ses amis .. les uns après les autres ... enfin celui de Pipo, Son Pipo qui lui décrocha un sourire ... avant de s'écraser au sol, face contre le sable ... ressentant une terrible douleur irradier tout son corps ...

Complètement sonnée, une impression d'être en morceaux mais vivante, ayant trouvé réponse à ses questions .. elle tourna son visage vers son homme, son nez sanguinolant, son épaule la faisant souffrir le martyre, ses genoux brûlants et saignants .. cherchant un souffle en regardant le corps étendu auprès d'elle ... Prenant appui sur son unique épaule valide pour se redresser un peu, elle se pencha sur lui, posa ses lèvres sur les siennes, lui caressa la joue découvrant le flanc droit de son aimé bien abimé, son genoux et sa cheville complètement retournés ... les larmes coulant sur ses joues alors qu'elle entendit un râle ...


Je suis si désolée .. parvient-elle à murmurer entre deux sanglots ..

Restant là, blottis l'un contre l'autre, un long moment tentant de retrouver un peu leurs esprits, leurs souffrances s'apaiser, Lyviia culpabilisant d'avoir entraîner son homme dans cette folie ... ils finirent enfin par se mettre debout, Pipo sautillant sur sa seule jambe valide, Lyviia regardant ses genoux écorchés, portant sa main à son nez et se dirigèrent vers le feu de camp où leurs amis les attendaient. Ceriera et Sowelo, malgré leurs propres blessures, prodigueront les premiers soins à Lyviia, sous indication de Pipo, s'occupant de ses maux, plutôt superficiels comparé à ceux de son homme .. Lyviia, quant à elle, maudissant de ne pouvoir soigner l'homme de sa vie comme elle le voudrait .. promettant de se rattraper dès qu'elle serait en état ..
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Aryanna




[ Au Sanctuaire Taurin - 25 de Julh ]


Terre, terre !
Après Alexandrie le voyage vers le sanctuaire aura duré trois jours. Trois nouveaux jours tantôt surprenants, tantôt amusants, à bord de l’Étoile de Marseille. Outre leurs tâches quotidiennes, c’est bien au mess qu’ils auront pris connaissance de bien des choses et que les rires auront été les plus forts. Que ce soit avec la Comtesse Manon qui aura appris le rapprochement d’Ayorjo et Aryanna, de leur aveu respectif d’un sentiment qui dépasse l’amitié, à leur premier baiser ayant eu lieu dans une situation farfelue ; ou alors au détour de leur dernier repas étoilé, lors du récit surprenant d’une bataille ayoresque avec un “énoooorme” monstre marin et lorsque le Capitaine Pipo leur a raconté sa rencontre avec les deux guerrières toulousaines. Aussi l’ennui n’aura-t-il pas été sans fin et désespérant durant ces soirées improvisées.
Toutefois, Aryanna restait sur sa faim malgré tout. Elle ne pouvait nier qu’elle aurait aimé pouvoir échanger un peu plus avec sa Comtesse de Vénès, car cela faisait bien longtemps que les deux femmes n’avaient pu se retrouver seule, en tête à tête. Entre l’Anjou, le mandat, les préparatifs et le voyage en groupe, il n’y avait guère eu le temps pour les échanges d’informations et de banalités, mais surtout - et c’est ce qui manquait davantage - il n’y avait eu le temps de renouer avec leur proximité, leur complicité d'antan, celle-là même née d’un travail d’équipe et d’une rencontre Pègresque. Jusqu’à ces trois petits jours, même si c’était trop peu.

La noire était toute à ces réflexions et souvenirs, sur le pont principal de l’Étoile, le regard perdu sur Manon, alors que le Capitaine Pipo manoeuvrait pour entrer au port. Il serait bientôt temps de se faire descendre par un coup de pied expérimenté. C’est par un léger secouage de tête qu’elle était revenue à la réalité, serrant doucement le bras de son chaurien, ses onyx étaient venus agripper les yeux clairs rassurants. Une fois la terre retrouvée, c’est avec son guide privilégié qu’elle parcourrait l’étal du marchand qui se trouvait là, dans l’attente du baptême Pipolesque. Un baptême pré-saut dans le vide. Chose qui la faisait s’interroger parfois sur le pourquoi de ce saut. Pourquoi sauter, oui ? Il y avait dû avoir des morts, des blessés graves, qu'arriverait-il si elle sautait ? Si Ayorjo sautait une seconde fois avec elle, comme ils se l’étaient dit ? Et s’il ne se relevait pas ? C’est dans cet état d’esprit et dans ce questionnement continuel qu’elle avait assisté à la noyade de Pipo, la douche à l’eau bénite de Cerièra, ses yeux n’ayant quitté que rarement le visage du barbu.

A l’issue du baptême qui s’était déroulé dans une certaine euphorie, entre une diaconesse alcoolisée, deux équipages impatients - certains plus que d’autres, évidemment - de se rendre au sommet de la falaise, pour effectuer le grand saut. Les deux englués, eux, avaient regagné l’Étoile tout d’abord. La noire suivait son brun désireux de déplacer leurs affaires d’un bateau à l’autre avant que la tâche ne soit plus ardue et bien moins efficace. Et elle l’avait suivi afin de lui prêter main forte, jusqu’à ce que, lui expliquant le pourquoi de sa montée à elle aussi, il lui avait répondu un : “
Aryanna… Laissez moi m’occuper de ça ! Pensez à votre tête, vous êtes encore toute abîmée ! “ sans appel, sans possibilité de protestations aucune. Elle le savait, elle le voyait à son air déterminé, à ses yeux empli de sollicitude et d’inquiétude pour sa santé. Tout cela étant dû à sa dernière maladresse et à toutes celles qui pourraient y avoir durant ce déménagement Étoilo-yémayen. Aussi, après un léger soupir accompagné d’un petit froncement de nez contrarié, la fuxéenne avait fini par lever drapeau blanc : « Bene, bene… Je vais… aller voir Manon, alors. » , parce qu’elle avait des choses à lui dire, elle avait besoin de poursuivre ce début de conversation qu’elles avaient entrepris toutes les deux quelque jours auparavant. Parce qu’elle savait à son regard qu’elle ne pourrait, pour une fois, pas aller à l’encontre de son avis et parce qu’elle n’avait bien aucune envie de se chamailler pour la première fois avec lui, qui plus est pour une histoire complètement stupide. Même si la stupidité était tout de même son domaine de compétence le plus expérimenté.

Elle avait donc laissé le barbu, ôtant sa main de la sienne, pour partir à la recherche de la brune Comtesse. Celle-là même qu’elle avait aperçu, un peu plus tôt, entreprendre l’ascension de la falaise. Aussi c’est bien dans cette direction qu’elle s’engagea, faisant distraitement attention alors qu’elle sautillait pour gagner le haut de la falaise. Elle avait le coeur léger, elle était heureuse, car même si le brun barbu se montrait presque intransigeant, il était assez soucieux de son état pour ne pas céder à ses caprices dus uniquement à sa volonté de ne pas représenter un poids, ou de ne pas être considérée comme inutile. Elle ne le lui avait pas dit pour ne pas l’inquiéter, mais parfois sa tête la faisait souffrir un moment, avant que le mal ne se calme. Et elle pensait à lui durant cette ascension rocailleuse. Durant son crapahutage trépidant. Se demandant parfois si elle était même assez démonstrative avec lui, même s’il était exactement comme elle, la question posée quelques jours auparavant par Vénès l’avait tourneboulé “
Mais pourquoi vous cachez-vous ? ” , elle ne pouvait pas le nier, même s’ils ne se cachaient pas.
En glissant maladroitement sur une petite pierre, elle pesta un instant contre ses bottes usées qu’il lui serait nécessaire de changer, dès leur retour au pays effectué. Et après ce petit glissement de terrain, la donzelle avait repris sa montée, s’interrogeant sur la clarté des sentiments qu’elle avait à l’égard du Selène. Quand bien même elle lui avait - enfin - avoué l’aimer peu avant le débarquement alexandrin, l’avait-il tout à fait compris ? Car prononcer ces mots-là lui était imprévisible, spontané. Mais elle craignait que sa trop grande réserve, surtout en public, l’inquiète lui, comme s’il pouvait penser qu’elle avait peur.
Sa seconde glissade la fit revenir à la réalité, loin de ses craintes émotionnelles incertaines nées d’une question lescurienne sans doute légitime. La Vidal-Conti était à présent arrivée tout en haut de cette falaise et s’approchant de la Calderon qui lui tournait le dos, elle la regarda un instant. Sereine, imperturbable. Elle paraissait dans la lune, ce qui n’arrivait presque jamais. L’esprit cartésien et réfléchit qu’elle lui connaissait depuis bien longtemps déjà. Son amie, son alliée, sa seconde confidente avant que la guerre ne les sépare, lui semblait à présent fort lointaine. Mais il fallait remédier à cela et c’est bien pour contrecarrer ce sentiment de distance tout à fait désagréable, que l’étourdie était grimpée avait gambadé jusqu’ici...

«
Manon ! » - l’avait-elle appelé alors qu’elle sautillait toujours jusqu’à la brune, assise sur le bord de la falaise. Et l’albigeoise s’était retournée à son appel, regardant la fuxéenne évoluer imprudemment jusqu’à elle.
«
Je voulais vous par… »

Et c’est alors qu’elle prononçait ces derniers mots que l’oiselle glissa malencontreusement sur une pierre, qui se trouvait là par hasard et qui n’avait rien demandé à personne. Perdant l’équilibre - qu’elle avait déjà instable - c’est une Aryanna glissante, qui était déjà tout près de la Comtesse, qui ne sut s’arrêter dans sa dégringolade effrénée vers le bord. Et elle tomba. Dans son inconscience et son absence totale de vigilance, elle avait terminé sa course dans le vide et, malgré la main de la lescurienne venue à sa rescousse, elle n’arrêta pas sa chute, entraînant alors Manon avec elle. Manon qui avait essayé de la rattraper se trouvait à présent entraînée dans le vide avec elle. Elle, qui ne souhaitait pas sauter et ne comprenait pas la volonté des autres toulousains à effectuer le grand saut, se trouvait donc projetée malgré elle dans une descente aux enfers dû uniquement à un réflexe de secourisme et d’assistance pour son amie maladroite. Et elles tombèrent. Toutes les deux.

La chute était rapide, tombant vers le sol l’oiselle n’avait pas lâché la main salvatrice de son amie, alors qu’emporté par le vent remontant, son corps avait commencé à pivoter sans qu’elle ne puisse rien y faire, sans même qu’elle ne puisse lutter. La cabriole s’était toutefois stoppée nette lorsque le corps de la noire avait touché le sol, atterrissant dans un * spouf * sur le sable en contrebas. Son dos avait été le premier à toucher la terre ferme après ce passage dans le vide, suivit bien vite de sa tête et de ses jambes. Et Vénès l’avait rejointe tout aussi rapidement. La tête brune entrant en collision avec la tête noire, c’est une Manon rebondissant - * sbom * - sur le corps d’Aryanna, qui avait atterri quelque pas plus loin, sonnée par cette rencontre, avec le contrebas, improbable et inattendue..

Ce double choc cervellesque, couplé à celui qu’elle avait eu quelque six jours auparavant avait toutefois eu raison du crâne bien trop malmenée de la montfanéenne. Enveloppée dans un brouillard noir, le corps d’Aryanna resta là, étendu et inanimé, presque sans vie. Seul son souffle régulier pouvait rassurer quiconque s’approcherait d’elle. Mais, alors qu’elle paraissait tout juste endormie, c’est là que débutait l’attente pour certains, l’errance pour elle.


Rien. Manon n’a rien eu le temps de voir venir. L’image de sa main agrippant celle d’Aryanna puis la chute. Nulle peur non plus, non point par un courage excessif mais bien parce que tout s’était passé si vite qu’elle n’eut même pas le temps d’avoir peur.
Malgré la douleur qui imprègne sa boîte crânienne et la sensation d’être passée entre un lit de paille et une charrette, elle se relève et tandis qu’elle rassemble ses esprits, son regard s’arrête net sur le corps gisant de l’éternelle maladroite.


A l’aiiiiiiiiide !!! hurle t’elle en s’agenouillant près de la frêle Comtesse dont seul l’oxygénation visible indiquait la vie.



[RP écrit avec une conclusion à quatre mains made by ljds Manon et Aryanna, sous l’oeil avisé d’un jd Ayorjo dont la marionnette en voit des vertes et des pas mûres. Le pôvre !]

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Devise - en sanskrit : Véda prasthâna dijvassia.
Le savoir est source de la vie. Ou la source de la vie est celle qui sait, soit : la femme sait
Fathia
Pendant ce temps, sur la Yemaya…



Soirée du 24 juillet et matinée du 25



Le soir était avancé lorsque Fathia entendit un fort craquement de la coque dont elle ressentit le choc, assise dans la cale. Le bateau ne bougeait plus par la suite : étaient-ils déjà arrivés dans le pays de Lamia, en seulement trois jours ? Cela paraissait impossible… S'était-elle rendue compte qu'elle était là et la ramenait-elle à Alexandrie ? Pitié non, tout mais pas ça pensait la jeune égyptienne en se terrant cachée au fond de la cale, s'attendant à ce qu'on vienne la chercher à tout moment pour la chasser du bateau.

Mais personne ne vint. Au lieu de cela elle entendit la voix de Lamia discuter et rire avec la voix d'un homme, certainement celui qu'elle avait vu embarquer avec la pâlichonne se dit-elle. Leurs échanges ne l'empêcha pas de trouver le sommeil : s'ils avaient voulu la ficher dehors ils l'auraient déjà fait depuis quelques heures.

Au matin, c'est de l'agitation qu'elle entendit et puis… plus rien, le silence. Elle se hasarda prudemment sur le pont veillant à ne pas être vue mais elle ne croisa personne : le bateau semblait désert. Il était accosté sur une plage, elle aperçut le second bateau qu'elle avait vu au port d'Alexandrie non loin de «celui de Lamia». Elle avait donc le temps de faire un meilleur examen des lieux.
Elle prit un vase d'albâtre entreposé dans la cale et monta dans le mess ramener la chope qu'elle avait remplie en urgence et faire une plus grosse réserve de tisane dans le vase. Inspectant cette fois toutes les cabines sauf celle à la drôle de bête, elle se servit en pain dans l'une d'elles où elle pouvait voir des plumes, brindilles et cailloux et un entassement désordonné de parchemins toujours illisibles pour elle sauf un carnet qui attira son attention : un mot était écrit dessus dans un alphabet qui semblait être celui de sa langue à elle. Elle l'ouvrit et vit des bouts de son alphabet et des bouts de ce qui semblait être celui de Lamia. Hélas elle ne savait pas lire et il ne lui serait d'aucune utilité, elle le reposa où elle l'avait trouvé, à côté des parchemins.

Rapidement elle entendit des pas lourds et se précipita aller voir discrètement ce qui se passait : un homme brun et barbu chargeait divers sacs et malle sur le bateau et semblait prendre la direction de la cale avec un jeune dromadaire. Elle se félicita d'avoir remonté la chope subtilisée et d'avoir encore en main le vase : les seules traces de son séjour en bas n'étant qu'un tapis et un coussin à terre et quelques miches de pain, pas de quoi spécialement attirer l'attention. Elle retourna se cacher dans la cabine au carnet le temps qu'elle entendait du bruit à la cale et après un long moment de silence elle se décida à redescendre.




Mercredi 27 juillet au matin



La veille avait été d'un calme absolu à bord du bateau, pas âme qui vive et Fathia se rendait compte que même si les pas, les voix qu'elle entendait lui donnaient peur à chaque instant d'être découverte, les journées étaient bien longues lorsqu'elle n'entendait rien. Elle commençait à se familiariser avec les intonations et les démarches et à savoir les identifier et les différencier.
Soudain elle entendit à nouveau des pas et des voix : elle remonta discrètement pour apercevoir plusieurs personnes dont Lamia, l'homme avec elle et le barbu-caravane en train de porter une femme apparemment vu qu'une longue tresse noire dépassait du brancard. Ils prirent tous la direction des cabines et Fathia fila vite se réfugier à nouveau dans son coin de cale.
Mangarofw
Falaise du sanctuaire Taurin, soirée du 25 juillet 1464, avant la chute de Manon et Aryanna.






Manga était déjà grimpée à plusieurs reprises en haut de cette falaise… Sauter ou ne pas sauter ?

Se remémorer sa vie, son arrivée à Nevers, en bourgogne, ses amis d’alors, Astérius, Kev, Coco, Dnapo, sabdjeant ….. Et tant d’autres… Puis sa rencontre avec Adler.
Un frisson la parcours à nouveau….

Elle se remémora l’helvétie, sa vie paisible avec son époux, maman de deux beaux bébés !

Son époux qui file sans elle, qu’elle avait trouvé bien secret… Sa colère contre lui et sa subite envie d’aller explorer les montagnes, plus loin, derrière Sion…. Envie qu’elle comblera en laissant ses bébés à sa grandissime sœur…. Puis… Un frisson la parcours… Son cheval se cabre, elle chute dans le ravin et le trou noir…. Des jours, des mois de trous noirs… Revenir à la « vie », devoir tout réapprendre, panser ses blessures… Sauvée par un vieil ermite… Un an ! Que c’était long, un an loin de tout et de tous…. Un an, à se reconstruire, à retrouver la mémoire, à guérir ! Et enfin revenir à la civilisation, en Touraine…. Ecrire à son époux pour pouvoir revoir ses enfants… A sa sœur pour savoir si c’est elle qui les a toujours, n’ayant aucune réponse de son époux… Sa colère contre elle, contre lui, en apprenant que sa grandissime sœur n’a plus les enfants que c’est lui, le muet, celui qui a dit à sa sœur l’avoir enterrée, qui les a, celui qu’elle appellera donc à l’avenir, son veuf d’époux… Sa colère contre Aristote ! Car oui, elle avait aussi tenu dieu pour responsable…

Elle secoua la tête…. Tout ça était…. Elle secoua de nouveau la tête…. Le passé !

Ce jour, elle allait regarder l’avenir ! Peut être verrait elle Dieu ce soir, car depuis, elle s’était un peu réconcilier avec lui…. Elle inspira un grand coup, regarda au loin, puis recula avant de courir et de se jeter dans le vide !

Le vide, le noir ! Non ! Le vide et les souvenirs qui l’assaillent encore et toujours ! Arriver au point où le passé se mêle au présent et ….

Splammmmmmmmmmmm !!! Tout est dur et sombre comme il y a de cela des années sauf que….

Un peu de vent vient lui caresser le visage, ce qui la sort de l’évanouissement et qui la fait souffrir d’un peu partout mais particulièrement de l’épaule droite !

Ouvrir les yeux ! Tout tourne ! Les refermer ! Inspirer et expirer en serrant les dents, faire bouger ses membres du bas qui ont l’air d’être toujours là… Porter sa main gauche à son épaule droite… Serrer d’avantage les dents…. Le sable a eut l’air d’avoir bien amortir la chute…. Rouvrir les yeux, Attendre que ça cesse de tourner et se relever tant bien que mal les dents de plus en plus serrer tant la douleur à l’épaule est insoutenable… Se rappeler le soir où Kev a voulu intenter à sa vie par sa faute…. Se rappeler à nouveau…

Adler, Mel, Abel…..

Pleurer, qu’avait elle fait ? Et où était elle déjà ?! Pour l’instant la chose qui devait retenir son attention c’était son épaule, qu’elle sentait démise sous ses doigts de la main gauche…

Se diriger vers la paroi rocheuse et taper fort !

La terre tourne à nouveau ! Elle sait où elle est et qui elle est ! Elle souffre mais… L’épaule semble remise, c’est le bras pendant qu’elle décide de se rediriger vers le feu de camp où devraient se trouver ses amis… C’est alors que sa démarche un peu branlante, de la chute et de la douleur à son épaule, est stoppée par …


A l’aiiiiiiiiide !!!

Elle fait alors demi-tour et file aussi vite que son état le permet vers l’appelle au secours. Et c’est là qu’elle trouve Manon et Ary..

Elle se laisse tomber lourdement à leurs côtés et retire les cheveux du front d’Ary tout en demandant, dans une grimace…


Que s’est-il passé ?
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MangaRofW, dicte Manga.
Nulle en orthographe, grammaire et histoire géo et.... Depuis toujours en plus, dsl.
Mais je fais des efforts.
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