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[RP] La pilosité du bourguignon s'en doit aller toute verte

Linon
[Route de Dijon, belle au bois dormant et bouffon charmant]

Ils vivaient enfin la lune de miel qu'ils n'avaient pas eue. Gila n'était pas mort au lendemain du mariage, il l'avaient emmenée dans ce grand voyage dont il parlait si souvent, lui racontait encore Raguse la blanche et ses voyages en mer. Son fils l'écoutait médusé et ne décollait plus de ce père qui lui fabriquait enfin les jouets en bois qu'elle ne savait pas faire.
Ils allaient ensuite rentrer chez eux, retrouver le Stradum, la plus belle auberge du village, elle arrêterait la mairie comme promis pour ne s'occuper que d'eux, recommencerait à cuisiner les plats fantaisistes que son époux mangeait d'un air circonspect et que Marko dévorait.
Ils retrouveraient aussi la belle chambre aux meubles sombres qu'il lui avait offert après l'avoir un peu trop taquinée aux temps de leurs fiançailles. Et elle n'y dormirai jamais seule puisqu'il n'était pas mort, mais la serrait dans ses bras pour la protéger des armées folles en agitant doucement ses grelots.
Lovée dans ses bras, Linon serrait les dents pour ne pas crier de douleur alors qu'il la recousait, mais les larmes néanmoins se mirent à couler... alors elle entrouvrit les yeux pour le regarder et essayer de comprendre pourquoi il lui infligeait ça.


Arrête, tu me fais mal... j't'en prie, arrête...

L'odeur, le goût du sang et de la poussière, la légère brise qui caressait ses joues, les contours de l'homme penché sur elle, son visage inconnu... Tout était faux, Gila était vraiment mort, et elle pas loin. Les larmes se firent plus grosses alors qu'elle hésitait à se laisser aller à la béatitude qu'elle venait de quitter et qui n'attendait que son retour.

Qui êtes-vous... ?

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Maleus
[Entre quatres murs]

Les jours ont défilés depuis que le borgne a su que ses camarades etaient eux aussi dans les geoles bourguignonne.
La notion du temps il l'a perdu..déjà à l'accoutumé il n'est pas trop dedans mais là le mal' est incapable de determiner depuis combien de jours dure sa captivité.
Assis dans un coin de sa cellule le borgne grince des dents, son corps souffre de courbatures tandis que ses blessures lui provoquent de perçantes douleurs pour lui rappeller qu'elles sont aussi de la partie.
Le cyclope a froid..très froid...l'humidité de sa cellule mêlée au fait qu'il n'a plus ni chemise ni mantel lui ont provoqué une forte fievre, il a froid, très froid..puis très chaud, trop chaud...

Déjà quelques temps qu'il delire..depuis les signes de vie de ses camarades il n'a plus cherché à prendre contact.
La solitude et la fievre ne l'aident pas à garder l'esprit cohérent et c'est donc un grognon malade qui se murmure à lui même quelques phrases étranges.
Des heures à faire cela..folie quand tu nous tiens.

Il est tiré de son presque monologue par le passage du geolier.
Ce gros tas puant le chou qui lui apporte la bouffe du jour..une espece de bouillie dont l'odeur se rapproche plus de l'urine que de quelque chose de comestible...
La gamelle est jetée à la va vite, son contenu s'éparpillant sur le sol crasseux de zonzon..le borgne crache..un jour il mettra la main sur ce gros tas de gardien et lui fera bouffer ses tripes...
Il est donc devant un cruel dilemme.. grailler l'imonde mixture étalée par terre et esquinter un peu plus son égo ou bien jeuner..
Réfléxion de courte durée quand un rongeur fait l'erreur de passer un peu trop près de lui.
Malgrès l'etat delirant le grincheux chope le gaspard d'un geste rapide et arrache la tête du pauvre rat d'un coup de mâchoire...mieux que rien..le borgne se satisfera de se leger casse-croûte.

Il mache doucement la carne crue, manquant de vomir à plusieurs reprise quand la fourrure du pauvre rongeur entre en contact avec sa langue.
Son maigre repas fini, il conserve l'os le plus solide de la dépouille du mammifère et delicatement pour ne pas le briser s'en sert pour graver quelques dessins venants de ses delires sur les murs de sa cellule.
Helas l'os n'etant pas prevu à cet effet il se brisa au bout du deuxieme ou troisieme tracé.

Mal' grogne..puis s'allonge de nouveau au sol, position foetale..
Il s'abandonne une fois de plus aux cauchemards fievreux dont il souffre depuis son incarcération...

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Felina
Lorsqu'une journée semble durer des siècles.


Tic Tac

Les jours ressemblent aux nuits, les nuits aux jours entre les murs de cette sinistre geôle. Depuis qu'elle a fredonné ces quelques paroles et découvert qu'elle n'était pas seule dans ces cachots, la Féline s'est murée dans un profond silence. Ses journées sont rythmées par les allers et venus des tauliers qui viennent la nourrir, mais elle n'a pas touché à un seul gramme de la mixture infâme qui est censé lui servir de repas. Par contre, elle se force à boire l'eau croupie qu'on lui sert. Ses forces déclinent de jour en jour, aussi limite-t-elle au maximum ses mouvements.
Elle a vaguement entendu les murs trembler, et un Arnülf hurler le nom de la Lucie, puis un effondrement. Que peuvent donc bien faire les autres ? L'un des chefs aura t-il un idée lumineuse pour les sortir d'ici … Ne rêve pas ma belle, ce ne sont pas des sorciers, s'évader d'un tel endroit est sûrement impossible.

Les bandages crasseux et puants de la mercenaire n'augurent rien de bon quand à l'état de ses blessures, qui s'infectent tant et plus. La douleur est désormais omniprésente, comme faisant partie intégralement d'elle, et peu à peu elle s'habitue à la souffrance, pas le choix. Son corps s'ankylose de ne presque plus se lever, si ce n'est pour satisfaire ses besoins naturels, et chaque mouvement devient toujours plus pénible au fur et à mesure que le temps passe. Mais la Rastignac s'en cogne, de toute façon elle a bien compris que s'ils n'étaient pas morts sut le champ de bataille, ils allaient tous crever ici au fond du trou.

Grincement de dents, quelle mort atroce … Longue agonie d'une prisonnière dont tout le monde se contrefout maintenant qu'elle ne représente plus aucun danger. Est vraiment ainsi que tout doit finir ?

Mieux vaux crever l'épée à la main que crever dans son lit … Tu parles ! C'est au fond de ce trou puant qu'elle va finir les quelques jours qui la séparent de l'enfer Lunaire. Mais pourquoi la Faucheuse ne vient elle pas la prendre là maintenant ?! Je t'attends, tu le vois bien !!

Pas même une lame pour abréger ses souffrances, sinon, la Féline ne se gênerait pas pour en finir, lui resterait bien assez de forces pour se planter une dague dans le cœur, et tout se terminerai enfin. Lâcheté … peut être, épuisement … sûrement. La fière combattante n'est plus, ne reste qu'un corps meurtri, un esprit diminué qui cherche la paix à n'importe quel prix … Que tout cesse enfin ! A quoi bon lutter, quel avenir se profile donc devant elle : rien... le neant. Le regard d'ordinaire si brillant s'est éteint, et plus aucune étincelle ne vient éclairer les iris noirs. Jour après jours, le mutisme de la brunette devient plus grand, plus profond, une longue descente aux enfers, interminable. Dans son esprit encore à moitié consciene défile les souvenirs de son enfance, les coups qu'elle a pris, les abus de son beau père, les aventures avec ses frères, ses voyages … Son chevalier, si loin d'elle et à qui elle ne peut même pas écrire … Ses compagnons de la Zoko : sa dernière famille. Haussement d'épaules, léger soupir qui ne devient même pas un grognement. Une panthère en cage … Voilà ce qu'elle est devenue. Déjà que quand elle doit rester dans le même village, la sauvageonne devient folle mais là entre quatre murs, dans cette cellule si étroite, elle a l'impression d'étouffer.

Sa seule occupation est la dératisation de l'endroit, c'est pire que chez l'Borgne ici, des rongeurs y en a dans tous les coins. Et ça grouille, et ça mordille, et ça mange la gamelle en ayant presque l'air d'aimer cela. Alors à coups de cailloux, les seuls projectiles qu'elle a trouvé à lancer vers ces immondes bestioles, la Féline fait un massacre. Au moins ceux là, elle arrive à les tuer, voilà tout ce que tu es capable de faire ma fille, une incapable j'te dis !! Pourtant, sans qu'elle s'en rende compte, cette simple activité de massacre de rats est en train de la sauver, la retenant au fil tenu qui la maintient vie, lui donnant un ultime moyen de lutter et de s'accrocher

Qui aurait cru que la vie de la Miaou serait sauvée par des rongeurs ? C'est le monde à l'envers ...

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Ceux qui jouent avec des félins doivent s'attendre à être griffés.
Mariealice
[Joinville – quand il le faut..]

Le bout du voyage. Du moins pour le moment. Pour combien de temps cela restait un mystère mais au moins ils étaient enfin arrivés. Le trajet, court, s'était passé sans encombre, nulle trace de cet hérétique recherché sur les terres bourguignonnes ni sur leur court passage en Champagne. Même pas de quoi se défouler donc, pas l'ombre d'une raison de tirer son épée pour de vrai, pas juste pour rire et menacer Breccan. Dieu savait que pourtant elle en aurait eu grand besoin. Lâcher la bride à la colère, la hargne, la violence qu'elle étouffait depuis un trop long moment avant qu'elle ne put plus la retenir.

Joinville. Ville qu'elle ne connaissait que peu, mais elle n'était pas là pour une visite de cette dernière. Non. Elle était là pour voir deux personnes enfermées. Impossible de savoir avant dans quel état elle les trouverait ni comment elle réagirait.

Eikorc, elle l'avait peu croisé. A Moulins, alors qu'Apolonie était maire, qu'on la menaçait de représailles si elle ne démissionnait pas de son poste. Puis au mariage de cette dernière. Maleus, elle le connaissait un peu mieux. Elle se souvenait si bien de ce jour là, du géant qui avait faillit quitter la chapelle pour ne pas voir sa 'soeur' en épouser un autre, d'une amitié naissante entre un autre borgne et elle-même autour d'un portrait, d'une bataille de bouchons, écuyer garde du corps fournisseur de coussins auto-proclamé. Grincements de dents à l'évocation de la suite, à ce sentiment de trahison né d'un enlèvement, non pardon d'un triple enlèvement. Lueur verte au fond des noisettes vicomtales. De toute façon, elle était là alors autant y aller.

Besace à l'épaule, bottes martelant le sol, elle remontait le couloir des cellules, jetant des coups d'oeil à droite et à gauche, ayant l'impression de reconnaître certaines silhouettes malgré le sang, les bandages, la crasse, fronça les sourcils en voyant l'éboulis de pierres, demandant aussitôt des explications sur le pourquoi tout ceci n'était pas dégagé, jusqu'à ce qu'elle tombe enfin sur l'un de ceux qu'elle cherchait.

Visage fermé, elle observa l'homme recroquevillé dans un coin, tremblant sans doute de fièvre, dans un état plus proche de la bête que de l'homme. Un soupir tandis qu'elle faisait signe au geôlier d'ouvrir, un regard ne souffrant aucune discussion alors que celui-ci protestait plus quelques pièces pour le faire taire. La porte grinça, s'ouvrit, et elle prit une profonde inspiration. Il lui fallait lutter contre sa claustrophobie, avancer et se maîtriser. Quelques pas à l'intérieur, tressaillement en entendant la porte se refermer derrière elle, se concentrer sur Maleus.


Bonjour.

Elle s'accroupit devant lui, attendant qu'il leva la tête, en profitant pour mieux observer l'état et les différentes blessures pour autant qu'elle le pouvait et que ces dernières fussent visibles dans leur position.
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Ewaele
[Joinville - Quand les certitudes s’envolent]

N’être que son ombre et la suivre sans qu'elle le sut, ne rien dire, être là derrière à marcher dans son pas, cape et capuchon qui la cachent presque en totalité, elle déambulait derrière la brune. Regard perdu, ses plus vieux réflexes qui faisaient qu’elle ne perdait pas son guide. Joinville, leur destination. Etait-ce une idée saugrenue de s’être lancée dans ce voyage pour en arriver là? Elle ne savait pas à quoi s’attendre et ne voulait même pas y penser, de peur de faire demi-tour plus vite qu’il n'aurait fallu de temps pour le dire. En même temps, au vu des pigeons échangés la veille avec la citadelle de Ryes, cela serait peut-être le cas.

La prison. Ewaële ne perçut tout d’abord que l’obscurité qui régnait dans les lieux. Puis ses yeux s’habituèrent peu à peu à la pénombre jusqu’à déceler, bien qu’encore vaguement, ce qui l’entourait. Elle passa sa main sur son visage afin d’effacer les restes de fatigue. Les pas de Marie qui résonnaient faisant écho dans sa tête, elle était là derrière elle, mais avançait presque à reculons… Regardant, cherchant à chaque passage de cellule à mieux identifier qui jonchait les sols. Quand elle arriva enfin vers sa suzeraine, ce fut une grille qui se ferma sur son nez. Juste un sursaut, elle recula d’un pas restant interdite un moment. La vie se jouait d’elle à nouveau, elle regarda qui Marie avait pu reconnaitre, car à part un corps, rien ne lui indiquait qu’elle puisse connaitre le blessé. Elle s’approcha pour mieux visualiser, mais la Vicomtesse, maintenant accroupie, cachait l’inconnu. Les pas d’Ewa continuèrent à glisser lentement, scrutant chaque geôle attentivement, des noms tournicotant sans sa tête sans fin : Maleus, Eikorc…

Elle avait eu, dès qu’elle avait fait connaissance avec eux, un avis positif à leurs égards, mais savait aussi que cela pouvait changer à tout moment, elle en était consciente. Et être attachée d’une façon quelconque envers quelqu’un en ces lieux ne pouvait que lui attirer des ennuis… Mieux valait qu’elle joua son jeu seule, sans l’aide de personne, même si à l’heure d’aujourd’hui, cela lui semblait plutôt difficile. Toutefois, elle savait en son fort intérieur, qu’avec les derniers évènements rien ne serait plus pareil, la roue avait tourné sans qu’elle ne put rien y faire. Deux mondes très différents étaient les leurs, et elle ne pouvait se permettre le moindre faux pas. Visage impassible, regard froid, la seule note qui pouvait faire remarquer un semblant d’inquiétude chez la rouquine : ses mains qui tremblaient.

Pincement au cœur et fourmillement dans les bras lui apprirent qu’elle était devant l’un des deux. Mais ce ne fut pas pour autant qu’elle réagit. Le monde extérieur était devenu pour elle une multitude de fantômes, de spectres semblables à ceux qu’elle affrontait dans ses cauchemars. Sauf que cette fois, tout cela n’avait pas plus d’importance à ses yeux. Seule une question demeura ancrée dans son esprit : qui était-elle ? Voilà une bonne question. A laquelle elle aurait aimé pouvoir trouver une réponse qui la satisfasse. Hélas, rien ne venait. C’était comme si son cerveau, sous le choc après pareilles découvertes, refusait de formuler la moindre pensée censée, la laissant dans le brouillard. Pourtant la question obsédante revenait sans cesse. Qui était-elle ?

"- Qui es-tu, Ewaële ? Quelles valeurs prônent tu ?"

En fait, le brouillard lui convenait très bien. C’est alors qu’une petite voix vint susurrer à son oreille. Sa conscience ? En avait-elle seulement une ?

"- Quelle belle preuve de faiblesse, tu fais pitié à voir, deviendrais tu égoïstes ma chère", railla-t-elle, désagréable.

Elle fronça lentement les sourcils, dubitative. D’où venait cette voix dans sa tête ?

"- Ta conscience, espèce d’idiote! Et oui, bonne nouvelle, tu en as une !"

Décidément, le brouillard était mille fois préférable à cette satanée conscience qui venait la déranger. Ne pouvait-elle pas la chasser pour qu’on la laissa tranquille? Non, elle ne pouvait pas. Et elle ne pouvait pas ignorer cette voix qui se disait être sa conscience. Ses mots résonnaient encore dans son esprit embrumé. Pitié, faiblesse, égoïsme. Ces paroles la répugnèrent, l’horrifièrent. Non, ce n’était pas elle Et toujours cette même question qui repassait en boucle. Qui es-tu ?

Un frémissement parcouru tout le corps de la jeune femme, comme si elle revenait à la vie. Oui, elle savait qui elle était, et savait aussi ce qu’elle devait faire, arrêter de se poser trop de questions. Le choix elle ne l’avait pas ou plus, en agissant ainsi, c’est eux qui avait choisi ce que serait leur relation, et elle n’y pouvait rien. Elle fit un pas en avant, sure d'elle, sure de ce qu’il en serait dorénavant, même si intérieurement cette décision la rendait fébrile, dans sa tête tout était clair, elle ferait en sorte d’aider Marie dans les soins si elle en avait besoin, mais cela s’arrêterait là. Elle espérait juste être assez forte pour maintenir cet état de fait…

Elle fit demi tour et retourna là où elle avait laissé sa suzeraine un peu plus tôt, elle demanda à entrer, et vint la rejoindre, s’abaissant à ses côtés, découvrant enfin l’homme sur le sol avec des yeux horrifiés.

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Amberl
[Dijon ... 'core un mois à tirer]

Amberle soupire, s'ennuie. Elle passe ses journées à s'occuper du mioche, que Mira a miraculeusement retrouvé. Ne sachant pas que le morveux qu'elle allaite n'est pas sien, mais un enfant volé. Mieux vaut qu'elle ne le sache pas d'ailleurs. Elle l'aime, le braillard. La brune se découvre maman, son instinct maternel se developpe par la force des choses. Même si elle préfère refiler "la chose sans nom" à Mira, la marraine. Cela lui soulage les esgourdes. Parait qu'elle n'est pas en état de s'en occuper... Vraiment ? Tant mieux !

Encore faible, Amberle reste alitée. Forcée à passer encore quinze jours entre quatres murs, dixit Hiji, son Doc personnel. Après, elle pourra remarcher, petit à petit. Si le toubib le dit ...
Sa jambe la tiraille, elle aimerait qu'on la lui coupe, mais on lui gueule dessus quand elle émet cette hypothèse. Alors elle se tait, la brune. Pas contrariante par moment. Même si elle ne peut se résoudre à trouver les jambes de bois vachement sexy.

Doc qui est là sans être là. Présent mais absent. En temps normal, elle lui aurait surement envoyé une lettre pour renouer le contact. Mais là elle ... est juste une vraie feignasse.
Et son esprit fait des aller retour Dijon/Joinville, essayant d'imaginer le reste de la compagnie. Comment vont ils, eux ? Elle qui n'a pas su rester valide pour les suivre jusqu'à leur bataille décisive. Diantre ce qu'elle aurait aimé souffrir en même temps qu'eux. Leur coller des baffes quand l'un se plaint, ou les soutenir quand il le faut. Ce qu'elle se sent seule, à Dijon, malgré une Mira et un Hiji présents mais absents...

Alors, elle se replie sur elle même. Dans sa bulle, elle se croit à leurs côtés.
Elle ferme les yeux, et voit une Blondie toujours aussi chiante avec les bourguignons. C'est bon signe. Une blonde sur ressort qui arriverait à faire perdre contenance aux habitants du coin avec ses piques acerbes.
Elle s'invente un Arnulf qui arrive à articuler en bon francais un "Aubergiste ! J'dois vous défoncer le crane pour que vous daigniez me servir une choppe ?" ... Assurément, la brune est en plein délire.
Elle rêve d'un Armand et d'une Ady main dans la main. D'un Eikorc sûr de lui qui exhibe son torse nu devant un tas de donzelles en extase... Clair qu'il a toujours eu du succès auprès de la gente féminine... Les balafres attirent.
Et le frangin ... elle n'ose même pas imaginer une éventuelle blessure. Non, elle ne le supporterait pas. Encore un oeil en moins ? Gnépapotib'. Il va bien. Forcement. Maitre des catapulte obligatoirement en vie et en bonne santé, seul avec son calva, sa flute, et ses bouchons... Ou entrain de planifier d'autres coups fumeux avec son acolyte de géant, et la miaou.
Étrangement, Amberle n'arrive pas à se complaire dans le fait que Felina ait été blessée. Pourtant ca aurait du être jouissif ! Son ennemi, fortement blessée. Las, non. Elle l'espère vivante et mordante, afin que la brune puisse continuer à lui pourrir la vie dans le donjon de la Zoko. Meilleures ennemies ... Qu'elle l'ait vengé l'autre soir ne changera rien à ce lien particulier qui les unit.

Un mois à tirer, qu'il a dit le Doc. Pourvu qu'il ait raison.

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Ne pas déranger les femmes enceintes... surtout qd elles sont mercenaires / Zoko ad eternam.
---- Rajoutez le "e" final à Amberle pleaze ----
Miramaz
[A Dijon,coincée entre des parents et leur faux rejeton]

Une fois de plus c’est elle qui a le mioche dans les bras..et qu’elle te berce le braillard jusqu’à ce qu’il daigne s’endormir pour mieux se réveiller une fois dans son couffin..et qu’elle lui grogne des menaces pour le faire taire « continue à pleurer et je te ramène au vieillard là-bas.. » « boucle la où je m’entraine au lancer de dague sur ton minuscule derrière puant » ..le gosse ne daigne même pas baisser d’un ton..il comprend rien à ce qu’elle dit la jeunette alors..Voilà Mira qui lance des regards noirs aux supposés parents du monstre, être obligée de s’en occuper pendant qu’eux joue au médicastre et à la blessée..nan mais franchement l’est pas venue en Bourgogne pour ça, déjà que la brune l’a privé des batailles à cause de son imprudence – se battre avec un bâton elle avait pas plus stupide comme idée tsss- voilà qu’elle la prive de sa liberté..

Un grognement encore moins discret que les autres..là voilà décerné marraine d’un mioche qu’est même pas le bon de mieux en mieux.. l’accouchement doit leur tournebouler le cerveau à ces bonnes femmes..la deuxième fois en un mois qu’on lui attribue le rôle de marraine d’un pisseux..encore heureux que l’autre à une mère qui s’en occupe, une vraie mère qui a donné un nom à son mioche -Jules- courant mais toujours mieux que « le braillard » « le mioche » et autres sobriquets du même acabit.. et Hiji.. lui qui était content que la grosse accepte d’être mère..pourrait pas s’en occuper de son fils ? bah non il préfère la mère que le rejeton..les deux font autant de bruit mais la mère doit avoir d’autres talents supplémentaires..

Elle soupire mais au fond elle est bien contente que personne ne se soit aperçu de son rapt, le grand père du mioche devait être content de s’en débarrasser finalement et Amb devait être particulièrement inattentive comme mère..et dire que pendant les premiers jours suivant son retour avec le Chose elle tremblait des que la mère observait un peu trop le petiot..peur qu’elle s’effondre en pleurnichant
« c’est pas mon bébé..le mien a un groupe de tâches de rousseurs sur la fesse droite..ça ressemble à un Z » ou toute autres détails insignifiants que seule un mère remarque..

La tourangelle avait dû être trop occupée par la préparation de la bataille pour penser à apprendre par cœur chaque morceau de peau de son fils..certains la qualifieraient de mère indigne mais pas Mira au contraire ça lui a évité de longues et vaines recherches..reste plus qu’à vivre avec ce secret jusqu’à la fin des temps..personne à qui se confier sans passer pour une folle..

Pour le moment le poids de sa bêtise ne pèse pas trop sur ses épaules.. toujours moins que le poids du mioche sur ses bras.. non si la nounou est de mauvaises humeurs à longueur de journée c’est qu’elle pense aux autres..au blondin notamment dont elle n’a plus de nouvelles, elle n’a pas osé écrire à l’infirmier de peur d’apprendre la mort d’Armand et des autres..depuis elle attend que des nouvelles filtrent jusqu’ici mais rien pour le moment..

A force, en plus d’être lourd et bruyant le paquet qu’elle berce devient également puant..grimace de dégout et grognement à l’attention des parents et voilà le monstre dans le bras du Doc..l’a qu’à s’en occuper c’est son fils après tout-enfin c’est ce qu’ils pensent tous-.. et la prunette s’échappe courant jusqu’ à la taverne la plus éloignée pour être enfin tranquille devant quelques bonnes bières. Affalée sur une table elle pense à son homme et à ses amis, se demandant quand elle pourra les rejoindre, passer quelques jours avec eux histoire de leur montrer que non elle ne les oublient pas..qu’ils lui manquent quand même un peu..
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Eikorc
[La fin d’la faim…]

Une mélodie s’élève quelque part dans ces cachots… Glissant dans les airs pour venir rejoindre l’esprit embrumé du colosse étalé. Les paupières tremblent légèrement alors qu’un mince sourire vient étirer les lèvres de la montagne de muscles. Chaque note vient résonner dans son esprit, comme une claque qui viendrait s’abattre sur sa joue pour l’arracher à la torpeur dans laquelle il est plongé… Et des mots qui s’élèvent pour accentuer ce sentiment, pour confirmer la présence des autres dans ces geôles sombres et humides…
C’était il y a combien de temps ? Il ne sait pas, il ne sait plus… Ses pensées restent vives, il se force à rester éveiller, à ne pas sombrer complètement. Mais ses paupières se refusent à s’ouvrir sur cette cage de pierre. Contrairement à son nez qui lui cherche par tout les moyens à échapper à l’odeur putride qui s’impose à lui…

Bruit mat quelque part alors que la pièce entière se met à trembler… Chaque muscle du colosse se met à remuer, lui arrachant un grognement alors que l’oreille se tend et qu’enfin le corps se décide renvoyer des sensations au cerveau en éruption. D’abord les douleurs qui reviennent, plus sourde, plus effacée alors qu’il ne bouge pas d’un pouce… Puis la faim. Les paupières se soulèvent d’un seul coup alors que l’estomac du de Nerra se permet un grognement digne d’un ours affamé…
L’azur métallique découvre ainsi la cellule qu’on lui a offert pour son séjour… Les murs noirs de crasse, le sol recouvert d’un lit d’immondice dont il préfère ignorer la provenance… Et l’odeur. Cette odeur qui se fait plus présente à chaque instant… Le nez se plisse pour chasser ce mélange de tout ce qui peut sortir d’un corps humain.

Mais quelque chose d’autres le dérange… Quelque chose de très proche, de trop proche… L’oreille réagit d’elle-même, se dressant alors que quelque chose chatouille sa chair. Et lentement, El Diablo fait tourner sa tête sur le côté pour voir ce qui l’agace. Les sourcils se haussent alors qu’il se retrouve nez à nez avec un rongeur…
Les reflexes sont ce qu’ils sont, le corps roule sur lui-même pour que la main droite s’envole et vienne s’emparer de la bête à poil. Ses doigts se referment puissamment autour du corps de l’animal alors qu’une vague prononcée de douleur lui traverse toute l’échine… L’azur se durcit alors qu’il se rend compte officiellement des bandages qui entourent et une partie de son torse puissant.

La pression de sa main se fait plus forte, serrant le petit corps qui couine et remue alors qu’un mince filet de sang s’écoule de son aisselle pour rejoindre le sol. Des griffes se plantent dans sa paume pour stopper la pression qui s’impose, de plus en plus fort… Il broie ce petit être de chair et de sang entre ses doigts, à défaut de pouvoir passer ses nerfs sur les hommes qui l’ont soigné et amené ici. Les cris se font plus aiguës, plus fort et le pouce s’abat violemment sur le crâne du rongeur pour que le moindre mouvement cesse dans un craquement.
La faim le tenaille… Le regard reste accroché à ce petit animal au poil collant d’immondices. Sa langue vient passer sur ses lèvres craquelées… Quelques secondes de battement : il hésite. Quelques seconde seulement durant lesquelles il use de toute la force de son esprit pour se retenir de refermer ses crocs sur sa proie…Quoi de mieux que la prison, que l’isolement, pour qu’un homme retrouve ses instincts de bêtes…

Un crissement de métal se fait entendre vers la seule source de lumière de cette cellule. La montagne de muscle redresse la tête avec un grognement pour fixer son regard sur la silhouette qui se détache dans l’embrasure… Il entend le choc du bois sur la pierre et une voix caverneuse s’élève pour lui dire que la nourriture est là.
La montagne de muscle grogne et sa main gauche vient se plonger dans le sol, dans cette matière poisseuses et odorante. Ses doigts s’enfoncent dans cette substance alors qu’il prend appui de tout son poids sur son bras et se redresser. Douleur vive qui traverse son flanc, son regard s’abaissant sur le bandage crasseux qui le recouvre…

Sa tête balance de gauche à droite alors qu’un soupire lui échappe. Le corps est perclus de douleur, les muscles courbaturés, les plaies en cicatrisation… Lentement il pousse sur son bras, soulevant toute sa carcasse pour prendre appui sur sa jambe valide et la main suit le mouvement, glissant dans la fange qui recouvre le sol, jusqu’à rejoindre un mur.
Les ongles raclent la pierre pour trouver une prise, quelques uns se cassant avant qu’il ne trouve une aspérité qui permet de se redresser de toute sa hauteur. La colère monte peu à peu alors qu’il se rend compte à quel point ils sont devenus des animaux pour leurs geôliers. Pas à pas, il avance, ignorant la vive douleur qui traverse sa jambe droite et le fait boiter légèrement, se soutenant avec son bras valide.

Combien de temps lui aura-t-il fallu pour rejoindre la grille devant sa cellule ? Combien de minutes, combien d’heures avant qu’il ne puisse poser son regard sur le gruau immonde qui siège dans l’écuelle qu’on lui a lancé ? Il n’en sait rien, il s’en fout… Les mâchoires se contractent tout comme les poings… Le sang coule de ses ongles brisés, rejoignant le sol dans un goutte à goutte qui correspond à son cœur qui s’emballe peu à peu.
L’esprit est embrumé, la douleur, la fatigue… Et la faim. Sa langue passe à nouveau sur ses lèvres alors qu’il vient prendre appui sur la grille qui grince. Le métal est rouillé, de la poussière et des petits cailloux s’échappent des charnières incrustés dans le mur…


« Hey toi !
Ramène tes miches !! J’veux te causer ! »


Sa voix puissante mais légèrement plus rocailleuse claque dans les cachots… Il veut que le gros lard qui passe de cellule en cellule se tourne vers lui. Mais l’interpellé semble en avoir décidé autrement. Le regard de la montagne de muscle se durcit encore plus alors que sa main droite se resserre sur le rat qu’il a dans la paume… Un sourcil se hausse alors que son pouce passe dans le poil poisseux et ses yeux suivent le mouvement pour fixer l’animal mort.
C’est à ça qu’ils veulent que tu ressembles… C’est un animal qu’ils veulent que tu sois… Les mâchoires se serrent alors que les muscles se crispent. Adrénaline qui efface la douleur avant que le rat ne s’envole vers sa cible. Trajectoire direct pour venir s’abattre en plein dans la tête du geôlier.


« Gros lard !!
Amène moi de la viande à la place de ton gruau de merde !! »


Un rire gras répond à son ordre. L’azur ne faiblit pas, ne cille pas… Il regarde l’homme s’approcher avec son sourire mesquin. Les deux mains se referment de toute leur force sur les barreaux, serrant le métal contre ses paumes alors qu’une odeur pestilentielle s’approche en même temps que le geôlier… Mais rien ne le fait reculer, jusqu’à cette lame qui scintille et apparait devant ses yeux juste avant qu’une voix caverneuse accompagnée d’une haleine de mort ne s’élève…

Ta gueule connard.
Bouffe ce que je t’ai donné. Avale ce que j’te donne comme le chien que tu es sinon j’te plante…


Nouveau rire qui s’échappe alors que chaque mot vient percuter violemment l’esprit de la montagne de muscles… Chaque intonations résonnent du mépris que cet homme à pour lui, chaque phrase sent le plaisir qu’il prend à les rabaisser plus bas que terre… Et déjà il s’éloigne alors que des voix féminines s’élèvent à l’autre bout du couloir… Les portes glissent et crissent, les grilles aussi. Il ne peut voir qui entre, mais sa rage augmente peu à peu.
Le regard s’enflamme de cette haine bien connue, chaque pensée devient assassine. La faim le tenaille, son ventre gronde à nouveau et le geôlier s’approche à lui donner un haut-le-cœur.

Recule je t’ai dis ! Sinon c’ta propre lame qui va t’tuer…
L’est taillée juste comme y faut pour s’planter entre deux côtes sans laisser trop d’traces…
T’avais raison d’la garder… Pour toujours et à jamais hein ?


Les derniers mots ont l’effet d’un couperet… L’azur devient métal en fusion alors que tout son corps se crispe. La lame vient glisse juste ses yeux, étincelante des flammes qui dansent sur elle et les mots qui y sont gravés viennent brûler l’âme damné du colosse… Un grognement de rage s’élève dans sa gorge alors que ses bras puissants poussent de toute leur force sur la grille. Les poings imposant secouent de toute leur force le seul rempart qui l’empêche de tomber sur sa cible…
Sa cible qui devient proie… Cet homme prend une autre allure dans l’esprit embrasé de la montagne de muscle qui ignore la douleur qui foudroie son corps à chaque mouvement… Un ou deux points sautent, le sang s’écoule dans un flot carmin le long de son torse avant qu’il ne donne un puissant coup de rein dans un dernier hurlement…

Et ce sont pas loin de trois cents livres de chair et de muscles qui s’abattent sur le métal… Le front heurte une grille alors que les charnières gémissent. A nouveau ce rire gras qui s’élève alors que le geôlier fait demi-tour. Il n’a plus rien à perdre, il a faim… Quelques uns l’ont déjà comparé à un ours, c’est même l’emblème qu’il a fait inscrire sur son blason familial. Mais ça n’a jamais été aussi vrai que cette fois.
Un grognement s’échappe pour étouffer le craquement qui se produit et d’un seul coup le maître de la Zoko se retrouve sans résistance devant lui, tout son corps partant en avant… Peu importe la douleur de son corps, il fonce à toute allure, en maintenant la grille devant lui.

Un beuglement répond à son cri et le geôlier se retourne face à lui avec des grands yeux effrayés. La dague est levé et le de Nerra s’empale sur elle alors que le métal vient percuter le corps bouffis de cet homme pour l’emmener s’écraser violemment contre un mur… Peu importe que d’autres gardes viennent, peu importe qu’on le tue, il aura le temps de tuer cette larve qui se met à pleurer alors que son corps se fait broyer… Le colosse se recule en titubant, arrachant la lame plantée dans son abdomen, juste à côté du nombril.
Un rire désincarné lui échappe alors que son regard se pose sur le sang qui tâche la lame sur laquelle brille les mots qu’il a fait gravé… Juste avant qu’il ne se pose sur son geôlier. Un sourire mauvais s’étire au coin de ses lèvres alors qu’à l’autre bout des gens s’acharnent à ouvrir la porte. Et tel un félin, la montagne de muscle s’élance sur le tas de viande…

Et ce n’est pas la lame qui vient mordre la chair, mais bel et bien les crocs de l’Angevin qui se referme sur la gorge de son adversaire… Ses mâchoires serrant de toute leur force pour broyer la trachée du porc qui gémit en tremblant dans tout les sens. Ses crocs abandonnent leur prise pour se refermer sur le muscle d’une épaule… Le sang coule abondamment sur le visage du colosse qui d’un coup sec sectionne un morceau de chair avant de se reculer en le mâchant.
La folie à son état le plus pur… Son regard plonge dans celui de l’homme qu’il vient de mordre et ses deux mains viennent se refermer sur sa gorge pour lui cogner la tête contre le mur alors que la lame tombe au sol dans un tintement métallique…

La montagne de muscle se penche, attrape l’oreille entre ses crocs pour la mordre au sang alors que le crâne frappe en rythme contre la pierre dans un bruit mat et sa voix rauque de s’élever dans tout le couloir après qu’il n’ait craché le bout de chair…


« Il te plait comme ça le chien ?! »

Mais la seule réponse qu’il obtient c’est un flot rougeâtre qui s’échappe et vient tâcher la pierre… Le gout du sang dans sa bouche, la faim qui s’atténue par le premier morceau avalé. Un frémissement traverse son échine alors qu’il fixe l’œil devenant torve de sa victime… Et un murmure s’échappe avant qu’il ne s’écroule aussi à cause de l’effort fourni…

« Bienvenue en enfer… »

Corps qui s’affaisse avant qu’un choc puissant ne viennent le cueillir à l’arrière du crâne… La montagne de muscle sombre dans l’inconscience avant même que son visage ne heurte le pavé froid… Des cris, des bruits de pas, tout lui semble si loin… Qu’ils l’achèvent, au final c’est toujours mieux d’être mort plutôt qu’enfermé…

Combien d’heures passent, combien de jours ? Il n’en a aucune idée… Il ne se réveille qu’avec une douleur à l’arrière du crâne et le gout du sang dans la bouche. Lentement les paupières s’ouvrent pour laisser le regard plongé à nouveau sur un mur. Elle se referme alors qu’il pousse un long soupire… Jusqu’au crissement de métal, jusqu’à ces portes et grilles qui s’ouvrent. Tout en douceur il s’arrache au sol en se massant l’arrière du crâne avec sa main gauche, vissant son regard sur les silhouettes qui font face à sa cage… La nouvelle mode serait-elle de venir visiter les meurtriers… ?

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"Pour toujours... Et à jamais."

"Mercenaire rôliste, cherchant une troupe ? Contactez moi..." Zoko ad eternam
Maleus
[Raison qui decline, serpent qui se mord la queue]

Dormir sereinement, un privilège auquel il n'a helas pas le droit.
Depuis qu'il a fermé l'oeil il ne lui vient que des visions plus horribles les une que les autres.

Il se voit allongé au milieu d'un champs de bataille encore fumant, des cadavres humains et équidés un peu partout autour de lui.
Comment il le sait? Etrangement il voit tout de haut..comme si il etait le très haut.
Sang et désolation..rien de très grave sauf quand il se voit lui même.
Borgne étendu le regard vide, le ventre ouvert, un bras manquant..deux piafs charognards qui se disputent ses tripes et lui qui ne peut regarder ça que d'un regard lointain.

L'a l'impression que ça fait une éternité qu'il les voit se battre pour sa vieille carne..il les chasserait bien mais impossible..trop loin et si près il n'y comprend plus rien.
Jusqu'à ce que ça dégénère que l'un des piafs lache l'affaire avec les tripes du grognon pour s'attaquer à l'oeil.
Mal' s'affole, non pas son oeil, surtout pas..l'obscurité il n'en peut plus...le charognard n'entend pas ses plaintes et à peine le premiere coup de bec donné que cette douleur gravée dans sa mémoire, celle d'un oeil arraché lui revient...

Le grincheux se reveille brusquement, en sueur le coeur battant à vive allure, son visage déjà pale a l'air de l'etre encore plus..aspect peu appreciable.

Il n'a même pas entendu le "bonjour" de la vicomtesse, mais à un brusque mouvement de recul quand il l'apperçoit...
L'espace d'un instant ce n'est pas son visage à elle qu'il voit mais celui de sa mere..tout sourire le sang coulant de sa gorge tranchée.
Elle dit quelque chose mais il ne comprend pas.
Recul tellement brutal qu'il se cogne la tête contre l'épais mur de sa cellule...

Clignement d'oeil.

Il recouvre son esprit pendant quelques secondes..il sourit tristement à Marie puis à la jolie flamme qui vient de la rejoindre...vu leurs faciès il ne doit pas etre très beau à voir...
Haussement d'épaules presque imperceptible.
Pour ce que ça change...

"Vo..vous ici?...Pourquoi?..."

Seule phrase sensée qui sort de la bouche du borgne alors que les hallucinations sont de retour...une multitude de sourires se dessinant sur les murs..sourires diaboliques.
Silence pesant, il fait tout ce qu'il peut pour virer cette vision cauchemardesque mais tout ce qu'il gagne c'est toutes ces bouches qui se mettent à rire..rires malsains, rires gras, rires aigus...

Couvrant ses oreilles de ses mains abimées le Mal' crie sur les deux demoiselles...l'iris grise laissant place au blanc de l'oeil, les rires imaginaires le rendent fou, plus fou qu'il ne l'est déjà...

"Faites les taire !!! Faites les taire!!...."

Puis le silence...il se recroqueville à nouveau..le corps tremblant...qu'une seule envie lui vient en tête, en finir.

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Ewaele
[De maux en Mal’ : la fuite]

Un frémissement parcourut tout le corps de la jeune femme, comme si elle revenait à la vie.
Ewa bondit sur ses pieds et en deux enjambées fut au dessus de Maleus, son visage à seulement quelques centimètres du sien. Elle demeura immobile telle une statue de glace pendant une seconde puis s’anima soudainement. Ses moindres gestes étaient devenus d’une rapidité vive et effrayante. Ses grands yeux verts, indéfinissables puits de ténèbres, se braquèrent dans ceux de l’homme. Protégée par son armure, les émotions ressenties par les personnes proches d’elle devenaient moins puissantes mais cela ne voulait pas dire qu’elle ne pouvait plus les sentir. Il n’en demeurait pas moins qu’elle renifla sans peine la peur et le trouble.

Ewaële fit volte-face brusquement et se mit à courir à toute allure, si vite que ses mouvements devinrent flous. Elle venait de prendre une décision, peut-être la décision la plus importante de sa vie. Elle courait sans ralentir vers la sortie de la prison. Elle se retrouva dehors et prit une inspiration, elle aurait voulu sauter dans le vide, jambes serrées et bras écartés comme pour embrasser l’abîme qui s’ouvrait sous elle. Elle aurait voulu s’élancer pareil à un ange déchu, les yeux fermés. L’air s’engouffra sous ses cheveux, vint caresser sa peau. Elle replia les pans de sa cape aussitôt contre son corps fuselé et musclé et partit à toute jambe vers un ailleurs.

Ewa refusait de laisser sa conscience émerger, s’était plongée dans une sorte d’état léthargique, d’où elle ne voulait pas sortir. Si elle faisait cela, c’était pour le bien de tout le monde. Mais qui pouvait la comprendre? Elle risquait de changer le cours des choses en restant. Avec un léger frisson glacé coulant le long de sa colonne vertébrale, elle se dit qu’elle avait peut-être déjà changé le cours des choses.

L’ecuyère tâcha de contrôler ses muscles pour garder l’immobilité. Elle maîtrisa son souffle précipité et entreprit de le ralentir petit à petit. Bientôt, tout serait fini. Des mots haineux empreints de désespoir furent hurlés sous son crâne et brouillèrent son calme. Malgré tous ses efforts, sa concentration baissa.

- « Tu ne peux pas agir comme cela! Pas maintenant! Tu n’as pas le droit de l’abandonner! Monstre d’égoïsme! Tu ne penses qu’à toi! Tu pourrais aider les autres, ta suzeraine au lieu de vouloir t’enfuir ainsi! Quelle belle preuve de faiblesse vraiment! »

La jeune fille perdit encore de sa concentration mais parvint de justesse à conserver son calme. Elle lutta farouchement pour rester inconsciente à cette voix qui la martelait. Ses paupières frémirent. Ewa commença à trembler, un tremblement imperceptible au début. Mais qui devint de plus en présent. Ses membres refusaient de demeurer inertes. Son cœur ralentissait. Son corps, faisant fi de tous ses efforts tandis qu’elle aspirait à autre chose, tremblait de plus en plus violemment. Ses frissonnements convulsifs prirent de l’ampleur alors que quelque chose d’humide inondait son visage tourné vers le ciel. Un gémissement de souffrance lui échappa. Un spasme violent la secoua et elle ouvrit les yeux brusquement. C’était des larmes qui roulaient sur ses joues. Toute entière ébranlée par ces frissons convulsifs, elle ne parvenait plus à atteindre la sérénité ni la léthargie qu’elle voulait si ardemment.

L’amour et la haine sont deux sentiments très proches et pourtant si différends. Il n’y a qu’un pas à franchir pour passer de l’un à l’autre. La rouquine n’en revenait pas. Elle baissa les yeux, comme en proie à la honte mais la seule chose qu’elle ressentait pour l’instant, c’était… Rien. Un abîme de silence et de solitude. Elle avait l’impression de n’être plus qu’une coquille creuse, vide de tout.

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Mariealice
[Joinville – avant la guerre des trachées version le Géant [nan même pas que j'ai honte de ce titre...]]

Un mouvement dans son dos, la grille qui se rouvrait pour laisser place à la rouquine. Haussement de sourcils, que faisait-elle là? L'avait-elle suivie? Plus tard les questions trouveraient sans doute une réponse mais pour l'heure elle avait affaire. Ou du moins à essayer de comprendre ce qu'elle faisait là, devant un homme à qui elle avait autrefois donné sa confiance et qui l'avait allègrement piétinée.

Enfin là elle voyait surtout un homme tremblant de fièvre, dans un état à peine descriptible. L'odeur, n'en parlons pas, même si elle avait le coeur bien accroché, la brune devait faire appel à une bonne partie de sa concentration pour tenter d'en faire abstraction, le reste étant pour l'empêcher de taper contre les barreaux pour qu'on lui rouvre sur le champ.

Du mal à les regarder, ou bien peut-être à les reconnaître ces deux femmes en face de lui. Le délire sans doute. Enfin il sourit, avant de demander exactement ce qu'elle venait de se poser comme question. Pourquoi. Il lui fallait bien trouver la réponse, une réponse.. Enfin quelque chose à dire en somme.

Pourquoi? Pour Gaspard d'une part, pour qu'Eikorc sache où le trouver si un jour... Pour Apolonie sans doute aussi et cette étrange amitié qui les avait liées, parce que ni l'une ni l'autre ne s'étaient arrêtées à certaines façades... Pour elle sans doute enfin, pour comprendre comment elle avait pu se tromper à ce point, ou bien avoir une explication qui puisse éclairer toute cette affaire autrement.

Ouvrir la bouche et formuler le tout maintenant donc. Mais pas le temps. Pas l'ombre d'une seconde pour que sa langue se mette en branle, que l'air passant sur ses cordes vocales permette un son. Rien de rien.

L'oeil unique quitta leurs visages pour se poser sur les murs, il porta ses mains à ses oreilles et se mit à hurler de les faire taire. Tous. Le souci étant que Marie ne voyait pas qui pouvait être ce ils ni qui criait. La fièvre reprenait le dessus et il était grand temps que des soins soient apportés.

La licorneuse posa sa besace à terre, l'ouvrit, cherchant dans un premier temps de quoi le faire boire. Elle n'avait rien pour lutter contre la fièvre, il fallait donc qu'il boive et ensuite trouver l'infection. Une fois ceci fait, elle pourrait préparer à l'auberge une infusion pour l'aider à combattre les deux. Mais elle n'eut le temps de rien encore une fois.

Ewaele se leva d'un bond, se penchant au-dessus de Maleus, le dévisageant avec intensité avant de faire volte face et de fuir en courant.

Perplexe. Non pas que Nith, le licorneux normand ainsi surnommé fut quelque part près de ce lieu, non c'était Marie qui ne comprenait plus. En d'autres temps, elle aurait sans doute poursuivi son ami, mais là, l'état de l'homme devant elle nécessitait toute son attention. Les explications arriveraient plus tard.

Comment faire? Il était bien amoché, le tout était de savoir si l'infection était à un endroit précis ou avait déjà pris tout le corps. Recroquevillé comme il l'était, elle ne pouvait voir que deux blessures. Une au flanc et l'autre à la cuisse. Du moins les bandages crasseux qui les recouvraient. Elle s'agenouilla près de lui, se remit à lui parler tout en s'occupant de la plaie la plus proche, sa cuisse.


Maleus, c'est moi Marie, il me faut vous soigner et pour cela je dois voir votre cuisse d'abord. Je ne vous veux aucun mal, pour l'instant ne put-elle se retenir de penser, il faut me laisser faire.

Elle espérait que cela suffirait, sinon elle devrait le faire attacher et elle n'avait nullement envie d'en arriver à cette extrémité.
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Armand.
Les coups s'étaient mit à pleuvoir sans qu'il ne puisse rien faire pour y échapper. Les soldats comme enragés avaient continué à frapper encore et encore alors que toutes ses défenses, depuis longtemps, s'étaient effondrées. Réaction d'auto-défense d'un corps assaillit ou simple besoin de fuir le cauchemar, Armand avait sombré dans l'inconscience, écrin de coton qui à défaut de son corps avait au moins protégé son esprit. Ainsi, contrairement à certains de ses acolytes, le blond n'eut pas conscience d'être soigné, transporté ou bien encore foutu dans une geôle immonde une entrave au pied. Non, de tout cela il n'en fut guère témoin. Et alors que doucement son corps se reposait tentant de refermer les plaies laissées par les morsures des lames ennemies, l'esprit d'Armand voguait vers d'autres cieux, vers un passé depuis longtemps refoulé.

Tu es à nous maintenant... laisse nous prendre soin de toi..

"Non.. pas ça.. non." ... seulement rêver...

La fièvre quant à elle était une compagne fidèle qui ne l'avait pas quitté depuis les chemins Franc-comtois. Délicieuse amante qui l'entrainait dans un monde imaginaire où réalité, souvenirs et surréalisme se mêlaient en un tourbillon incohérent à faire perdre la raison au plus censé des hommes. Ainsi, alors que d'autres se réveillaient, chantaient, assassinaient des rats ou bien encore cassaient des murs, Armand continuait de délirer sans même avoir conscience d'être entrain de dormir. Durant des jours ses gémissements emplirent ainsi sa cellule.. inlassablement il semblait supplier pour que son calvaire s'arrête mais ses bourreaux chimériques semblaient rester sourds à ses demandes.


Sens comme nous sommes proches, cesse de te débattre, seule ta folie peut te sauver à présent..

"Arrêtez, Non..Non!"....Dormir encore...

Poings qui se serrent jusqu'à ce que les ongles entrent dans la chair, sang qui continue de suinter des plaies encore ouvertes colorant de rouge sombre des bandages déjà sales. Les longs cheveux autrefois blonds sont à présent noircis, poisseux, collant à la peau du bougre somnolant. Ses paupières restent closent, lourdes, trop lourdes pour s'ouvrir vers le monde qui est à présent le sien : des murs froids dans une minuscule cellule à l'odeur pestilentielle avec pour seule compagnie des rats avides de chair fraiche.


Alons, n'avons nous pas pris soin de toi alors que tu dormais sous les ponts.... laisse toi faire...

"Ça suffit, peux plus... Non" .... Et songer à se réveiller...

Les jours passèrent toujours aussi semblables, toute notion du temps avait depuis longtemps disparue, pourtant alors que son corps s'était affaiblit du fait du manque d'eau et de nourriture, Armand se réveilla enfin oscillant durant des heures encore conscience et délire, la douleur de son corps se rappelant à chacun de ses éveils.
Prendre conscience de l'endroit où il était relevait de l'impossible. Le cerveau en bouillie, le corps ankylosé et douloureux, rendait toute tentative de réflexion illusoire. Le jeune homme n'eut pas la force de se battre d'avantage et laissa alors Morphée prendre soin de lui pour quelques jours de plus mais son corps finit par revendiquer son droit de vivre et bientôt il n'eut d'autres choix que d'ouvrir de nouveau les yeux sur une réalité peu flatteuse ou se laisser mourir.

"Penser à aller cher le barbier" fut la première pensée cohérent que le jeune mercenaire fit depuis la nuit où ils furent mit en déroute. Pensée furtive et absurde qui très vite fut remplacée par une boule à l'estomac autant due à la faim qu'à une crainte sournoise.... Adye...

La vision de la jeune femme tombant sur le joug de l'ennemi s'imposa dans son esprit et fut la seule motivation capable de le décider à reprendre pied dans la réalité. Retour brutal tant par la faiblesse d'un corps meurtri que par les perspectives d'avenir on ne peut plus réduite.




[Plusieurs jours plus tard]


A choisir entre l'infâme mixture préparé par les geôliers et de la viande de rat, le choix fut vite fait... et le blond choisit la mixture. A défaut d'avoir un gout supportable cet immondice eut au moins le mérite de lui redonner quelques forces. Ce qui lui permit peu à peu, au fil des jours de commencer à retrouver le fil de ses idées. La fièvre, toujours aussi fidèle ne le quittait guère et il n'avait pas encore eu le courage de tenter de se lever. le moindre mouvement était une torture à peine soulagé par un esprit encore embrumé. Mais alors que le blond tenté de survivre commençant tout juste à comprendre que d'autres de la bande étaient là eux aussi, une pensée fugace s'immisça dans son esprit. C'est bourguignons calleux allaient soit les laisser crever dans leur défection soit les conduire directement à la potence... Aussi, au prix d'un effort qu'Armand qualifiait certainement de surhumain plus tard, le jeune homme parvint à effectuer une contorsion qui lui permis du bout du doigt d'attendre sa chausse droite.

Combien de fois ce brin d'homme à la gueule d'ange avait bien pu finir en taule.. trop surement pour s'en souvenir. Un sourire malgré la douleur se dessina sur ses lèvres quand il repensa à la dernière fois ou il s'était retrouvé en pareil circonstance, les blessures en moins... Cette fois là comme les autres auparavant il avait tenté une évasion et bien qu'aujourd'hui son corps était trop faible et son esprit trop cotonneux pour le conduire au dehors, le blond n'était pas près à se laisser tuer sans résister.

Lutter.. lutter encore... faire fi de la douleur au bout des doigts, de cette douleur plus vive que les autres qui enserre la cheville et tenter par tous les moyens de se débarrasser des entraves. Lutter pour ne pas hurler tant le corps répugne à subir davantage tel supplice mais continuer encore jusqu'à ce que le petit bout de métal fasse son office, continuer jusqu'au cliquetis providentiel, annonciateur d'un repos bien mérité.

Il lui fallut de très nombreuses heures pour parvenir à se libérer, bien plus longtemps que les autres fois mais alors qu'un sourire triomphant se dessina sur les traits du jeune mercenaire, une épreuve bien plus ardue allait maintenant se présenter à lui : Il fallait sortir de la cellule...

Et pour la première fois depuis qu'ils étaient là, cherchant surement à puiser dans ses camarades la force de seulement songer à se lever, Armand donna enfin signe de vie. il commença tout d'abord à taper ses anciennes entraves contre le mur, sa gorge plus sèche qu'un désert l'empêchant d'émettre le moindre son et puis rassemblant tout son courage, ses rappelant que plus jamais il ne voulait revivre des jours comme les derniers il parvînt à articuler :
"Y a quelqu'un?" Demande faite à qui l'entendrait, espoir de sortir de là, de trouver dans les autres une aide alors que la simple idée de faire encore le moindre geste devenait à elle seul un cauchemar.

Libéré de ses chaines mais éreinté, Armand ne put que s'endormir de nouveau laissant cette fois encore la fièvre, les rats et les cauchemars gagner la bataille. Demain ou dans quelques heures il serait bien assez tôt de gagner la guerre.

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Maeve.
Bourgogne. La revoilà chez elle… Chez elle ? En tout cas, c’est là qu’elle est censée habiter, la jeune rouquine. Sémur, même. Et pourtant, elle a eu du mal à quitter le Limousin. Maeve n’est pas si attachée à Limoges. Quand ils y sont allés, c’était pour voir son père, pour enterrer son frère, pour attendre sa sœur, pour rencontrer son oncle, sa presque tante, et des amis de sa mère. Elle avait trouvé tout ça, mais aussi d’autres choses.
La petite Alterac en avait appris beaucoup ces derniers mois. Entre son départ de Sémur, et son retour à Joinville, elle avait expérimenté. Sa première cuite, la veille du départ, à l’aide de deux verres de sangria fabriquée par un espagnolien nommé Fablitos, accompagné d’une brune et d’un Noir. Des méchants, ils le lui avaient dit. Mais étrangement, ils ne sentaient pas si mauvais qu’on le disait dans les tavernes où elle aimait laisser trainer ses oreilles. Et puis ensuite, la route avec pour escorte une aveugle, une gouvernante peu présente, son frère et sa sœur de cœur. Gabrielle de Hennfield, et Gaspard de Nerra. Silencieux eux aussi.

Il faut dire que Maeve est d’une nature plutôt sociable. Le silence lui pèse, la solitude n’est agréable pour elle que si elle est choisie, comme lorsqu’elle file près d’une rivière et qu’elle laisse emporter son regard par le courant qui roule jusqu’à la mer, elle le sait. La mer… comme à Dieppe où elle a passé plusieurs années, formée et éduquée par un religieux et une petite dizaine de paysans qui lui avaient appris le sens du partage, de l’accueil, comme ses parents l’auraient fait. Dans sa poche, une petite collection de coquillages qui ne la quitte pas.
Alors quand elle était arrivée à Limoges, après le vide ressenti à Sémur et sur la route, la profusion de discussions, de rencontres, de retrouvailles avait fait tourner la jeune caboche de la petite fille. L’arrivée aux allégeances, le visage de son père éclairé de la joie de la revoir, ses bras refermés autour d’elle, les clins d’œil et les blagues dont Flaiche est friand, elle avait su qu’elle y serait bien. Son oncle imposant venu la chercher en taverne un soir où elle y trainait plus tard qu’elle n’aurait du, et la Rousse. Beaucoup de rousses à Limoges… Mais celle-là est chevalier. Un vrai. Avec la Licorne et le collier autour du cou. Des armes au côté et un visage marqué. Dans les bagages de la jeune Alterac, un lit fait d’un bois travaillé, taillé à une taille improbable. Un lit de poupée, fabriqué par les mains calleuses d’une maitre d’armes. Cerridween avait mis en garde Maeve contre son rêve. Et sans le savoir, avait encore renforcé la conviction de la rouquine. Plus tard, elle aussi serait chevalier.

Il y avait eu Klesiange aussi. Le géant blond qui s’était moqué d’elle avant de la prendre sous son aile. Son maître et protecteur pendant son séjour là-bas, avant l’arrivée de Marie-Alice. Le Gardon sans cesse occupé au castel comtal où il était alors vice-comte, la jeune fille était un peu laissée à elle-même, et Kles avait pris en main non seulement ses passages en taverne, mais aussi sa formation au tir à l’arc. Elle savait, Maeve, qu’une fois à la Licorne elle n’y aurait plus droit. Et tenait à apprendre avant. Kles lui avait offert un arc, des flèches, et les conseils nécessaires pour savoir s’en servir. Drôle d’amitié que celle qui lie le jeune homme et l’enfant. Peu l’avaient comprise. Entre les esprits tordus qui avaient fait piquer sa première colère à la gamine en imaginant des trucs de grands entre eux, et ceux qui avaient essayé de semer la pagaille en racontant d’autres sottises…
Et puis elle avait rencontré Lea aussi. Une amie de Klesiange, ou un peu plus, mais les trucs de grands, Maeve ne s’en occupe pas vraiment. Ça ne la regarde pas. Sans parler du fait qu’elle ne comprend pas tout.
Elle avait rencontré Ewaele aussi. Enfin, rerencontré. Là qu’elle avait commencé à moins aimer le Limousin. Oh, pas qu’elle n’aime pas la comtesse, au contraire, mais l’épuisement d’Ewa, les soucis politiques qui avaient commencé à ressortir dans les conversations, avaient fait comprendre à la jeune rouquine pourquoi sa mère avait quitté ces terres où les habitants passaient plus de temps à se déchirer qu’à s’entraider. Après quelques semaines, repartir n’était plus si difficile.

Ce qui avait été difficile, et qui l’est toujours, c’est de se sentir chez elle en Bourgogne. Les gens rencontrés en taverne sont étranges, les discussions moins intéressantes pour elle que certaines autres… Enfin, là où est sa mère elle se trouve. Et si Marie est bourguignonne, alors que ce ne doit pas être si mal, Maeve attend juste de grandir pour s’en rendre compte. L’arrivée à Sémur s’était faite tranquillement. Payer son amende pour embauche illégale, et reprendre ses habitudes. Un tour près de la rivière, un tour dans les clairières où elle s’entraine avec son arc… Les retrouvailles en taverne avec Arthur, sa mère, Klesiange… Un petit gout de joie teinté par la peine perceptible de Marie, son chagrin et sa rancœur qui plongent Maeve dans un océan de perplexité. Qui éveille et attise en elle un dur sentiment d’impuissance. Comme une envie d’exploser son statut d’enfant pour pouvoir consoler sa première idole, sa mère. Tout en sachant qu’elle ne le pourra jamais. Même adoucir sa vie quotidienne est impossible à l’enfant dotée d’une capacité inouïe à faire des bêtises et à l’ouvrir quand il ne faut pas.

Mais à peine le temps de se réhabituer à sa chambre qu’ils reprennent déjà la route. Joinville… Suivre ou pas sa mère, la question ne se pose pas vraiment pour Maeve. Et puis elle est curieuse de voir ces gens si méchants, ces amis traitres, ce colosse dont Arthur, Marie et Linon parlent, ce colosse oncle de son frère de cœur. N’ayant pas d’attache à Sémur, elle se fait sa place dans le convoi. Chemins et lieues qui s’enfilent comme les heures et jours défilent. Sur la route, toute la sainte journée, la rouquine est aux anges. Rien de tel pour l’enfant que sentir le vent s’engouffrer dans les boucles rousses laissées libres sur les épaules, rien de tel qu’entendre le claquement cadencé des sabots sur le sol caillouteux, les paysages qui changent, évoluent, les villes qui se dessinent au loin, avant de s’effacer au profit des forêts et autres bosquets. Jusqu’à apercevoir, enfin, les portes de la ville. Comme toujours, la rouquine détaille l’architecture. Depuis Dieppe, l’Alençon, le Berry, la Bourgogne, le Limousin, elle étudie, regarde, observe les différences, les traits communs, et rêve d’un jour croiser dans une taverne un architecte ou un maitre d’œuvre. Même un maçon, ça lui suffirait. Pour découvrir comment faire s’élever de telles structures sans que ça retombe.
Les bâtiments s’enchainent sans se ressembler. Maeve reconnait les tavernes, les auberges, les bas-fonds et les beaux quartiers. Dès le premier jour, elle entreprend de visiter les environs. Elle ne sait pas pour le garde que Marie lui a dépêché aux trousses depuis sa fugue avec Kles à Tulle, et galope dans les rues et ruelles de Joinville, entre et visite différentes tavernes, faisant la rencontre, plus ou moins charmante, des habitants. Crise de panique quand on lit ses pensées. Un homme, qui connait son nom, qui entend ce qu’elle pense, et c’est la panique pour la rouquine traumatisée par Alcalnn et ses armées normandes en chasse de deux gamins.

Sa mère qui s’en va vivre sa vie, visiter la prison, qui revient. Le temps se brouille un peu dans la tête de la petite Alterac. Les sourires d’Arthur sont de nouveau à demi esquissés, elle sait, pour l’avoir entendu, que c’est à cause de la voleuse de sourires dont l’évocation se fait plus souvent, à cause de Gaspard et de la proximité d’Eikorc. Elle ne comprend pas tout… Mais elle ressent, et tous ces fardeaux lui pèsent, elle qui aimerait pouvoir en libérer sa mère et son ami. La première visite qu’elle fera à la prison de la ville s’effectue en compagnie de Marie-Alice. Les cellules sont pleines. Certains dorment, d’autres crient, les derniers cherchent la discussion ou la nourriture. Des gémissements s’échappent parfois des trous puants où on a enfermés les mercenaires.
L’odeur est presque insoutenable, mais Maeve préfère celle-là à d’autres encore moins réjouissantes. La curiosité qui l’anime est de toute façon plus forte que la répulsion que ses narines tentent de lui faire sentir. A petits pas, elle s’approche, d’abord trottinant, puis plus timidement. Les quelques mots échangés ne font que renforcer ses impressions et a priori. Le géant est méchant. Alors qu’elle quitte derrière sa mère la prison, elle garde en impression rétinienne le regard de folie pure que lui a adressé Eikorc. Pas d’angoisse, mais de l’incompréhension. Pourquoi être méchant… elle connait, ou soupçonne, les luttes de pouvoir, l’hypocrisie politique, les combats pour une cause, la mort qui fauche sans raison des frères ou des fils, mais la méchanceté pure, elle n’en a pas l’expérience, pas encore. Si elle savait, Maeve… Elle aurait eu peur.
Seulement elle ne sait pas, et elle y revient. Felina, la jeune femme soignée par Marie un peu plus tot, lui a paru aussi gentille qu’avaient pu l’être Nattascha ou Fablitos. Des « méchants », ils le lui ont dit, mais des méchants pas si vils ou dénués de sentiments et de vie. Une cause, voilà ce qui sépare les mercenaires du colosse… Lui n’a plus rien que sa folie. Comme un ressenti qui fait frissonner l’enfant. Elle ne saura l’exprimer que plus tard. Dans quelques années peut-être se souviendra-t-elle de ces journées.

Souris qui se faufile dans les cachots, un sourire enjoleur au gardien réticent, faut dire qu’il a ramassé l’un des siens la gorge ouverte il n’y a pas si longtemps et répugne à laisser pénétrer une jeune fille dans l’enceinte. Convaincante, Maeve parvient aux cellules. Doucement, elle s’approche, main dans la besace, de la cage de la féline. Dans la menotte qu’elle tend à travers les barreaux, une miche de pain.


Attends… j’ai aussi un bout de fromage. On m’en donne toujours trop…

Le regard reconnaissant de Felina rassure la fillette qui sourit. Et refuse énergiquement le moindre paiement en échange de son don.

je ne suis pas tavernière, alors on ne me paie pas pour la nourriture, d’abord…

L’épingle à cheveux brille déjà dans la main de Felina. Pas un paiement, mais un cadeau. Hochement de tête de la petite Alterac. Si c’est un cadeau, alors elle doit pouvoir… Le serpent sur la broche lui rappelle vaguement quelque chose. Comme une image imprimée dans la mémoire que l’on n’arrive pas à attraper. Il faut dire qu’elle l’a à peine aperçu, sur la bague qu’ils arborent tous. Le Borgne, qu’elle a connu toute jeune, puis au mariage de Johanara. La Féline qu’elle vient de rencontrer, et même le colosse qu’elle n’aime décidément pas. Pas du tout.

Tu me l’accroches ?

Le dos aux barreaux, avec l’insouciance que seuls les enfants possèdent encore face à des prisonniers considérés comme si dangereux par les hautes sphères, elle laisse la mercenaire dela Zoko la coiffer et agripper quelques boucles rousses dans l’épingle. Les lèvres pleines de la gamine s’étirent en un sourire chaleureux alors qu’elle effleure de ses doigts fins et rougis par ses efforts à l’arc les volutes du serpent dans ses cheveux. Un peu d’eau, un bout de fromage vite mangé. Maeve vient de se faire une amie. D’un genre étrange. Comme l’espagnolien, ou le Borgne pour sa mère. Des amis dont on sait, quand on veut être chevalier, qu’on aura sans doute à les combattre quand on sera grande. Mais avec l’intelligence Alterac, on sait aussi qu’être ennemi sur un champ de bataille ne signifie pas le dédain et la hauteur quand on se retrouve en dehors. Le respect aussi peut naitre entre deux camps, des valeurs semblables défendant des causes antagonistes, voilà tout.
L’innocence d’une enfant, la naïveté d’une fillette, la curiosité d’une pie… Et la confiance absolue en Marie-Alice qui permet de laisser l’esprit ouvert. Si sa mère ne se ferme pas, alors il n’y a pas de raison d’avoir peur.

Les semaines riches en émotion succèdent aux autres, tellement d’images, de sons et d’odeurs qui se taillent la part du lion dans la tête de linotte de Maeve, tellement de souvenirs, d’impressions et de ressentis qui s’impriment en elle jusqu’à ce qu’elle soit en âge de les comprendre et de les utiliser. Tellement de choses…


Elle va être sacrément longue ma lettre pour Leandre !

La petite princesse n’oublie pas son chevalier. Et lui ? Aura-t-il autant de choses à lui conter quand enfin ils se retrouveront ?
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Maleus
[Un serpent borgne en quete de lucidité]

Faire le vide dans sa tête, lutter contre cette folie fievreuse qui l'entrain dans les abîmes.
Trop d'images qui defilent dans sa tête..les rires en bruit de fond le cyclope revoit un par un les moments forts de sa vie..sa mere égorgée, la folie d'un cureton qui l'a contraint à s'exiler, meurtres, pillages et filles faciles, les deux enfants qui ont brulé avec leur maison...tellements d'évenements marquants qui remontent et ces rires qui ne s'arretent jamais...
Une vrai torture psychique dont il en est certain qu'il n'en ressortira pas indemne...

Il respire doucement..se force à reprendre le dessus sur ces delires... Le Mal' ne va pas se laisser sombrer aussi facilement..ça ferait trop plaisir aux bourguignons et à ces autres ennemis...
De ses réfléctions maladives il fut tiré.
Deux yeux verts qu'il connait bien...une chevelure rousse..chevelure de flamme...une vision trop courte.
Elle est partie...

L'envie de se laisser sombrer à nouveau est forte...autant sombrer dans la folie que de penser à certaines choses.
Mais une voix qu'il reconnait très bien l'en empeche..comme si elle le guidait vers la réalité.
Eh puis une legere douleur à la cuisse l'empeche de fermer l'oeil.

Il se redresse doucement et attrape fermement la main de la vicomtesse..son regard fixant le sien.

"Elle m'a donc abandonné..ce ne sera pas la seule à avoir abimé ce qui me reste de coeur...la flamme c'est eteinte d'elle même...prenez soin d'elle."

Leger soupir, il tente de se lever mais les forces n'y sont pas.

"Marie...me pardonnerez vous un jour?.."

Las il s'allonge de tout son long..attendant les soins..esprant que tout ça ce finisse...


[hrp : post moisi, j'me rattraperais]
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Felina
La panthère et l'enfant, ou comment Félina sort lentement des ténèbres


Des bruits qui lui parviennent de façon diffuse alors qu’elle est prostrée dans le fond de sa cellule : grincements, grouillements, des coups peut être … quelques éclats de voix. Mais la féline est tellement enfermée dans son mutisme qu’elle n’a pas conscience ce qui se joue à quelques mètres d’elle. Le beau gosse qui se réveille, le borgne et son délire, le colosse et l’expression de sa folie la plus primitive. Non rien, elle n’a réagit à rien, perdue entre fièvre et désespoir, les bras croisés sur ses jambes repliés contre son ventre, et son visage enfouis dans ses mains, attendant là son heure.

Seule la faim qui lui étreint l'estomac et lui noue les entrailles la maintient encore en état, tout comme la douleur toujours lancinant sur son flanc, cette blessure qui s’est remise à saigner et qui semble ne plus vouloir se refermer.
Soudain un cliquetis qui se fait plus proche d’elle lui fait relever la tête. Une femme et deux fillettes viennent d’entrer, des visages tous aussi inconnus les uns que les autres. Même pas le temps de s’étonner de la présence de deux enfants en ces lieux sentant la mort et la déchéance que la Dame propose de soigner ses plaies.

Méfiance … mais pourquoi donc tient elle à la soigner … Qui est-elle ? La femme se présente simplement comme étant Marie Alice, nom qui n’évoque bien sûr rien à la sauvageonne, mais sa mise ne laisse aucun doute sur sa condition. Pourquoi est elle là ? Est-ce une nouvelle vision, un délire alors que la mort se décide enfin à faire son office ? Si seulement ...

Non … les mains qui se posent sur le bandage de son visage sont bel et bien réelles, la faisant même frémir, et la voix de cette femme n’est pas un songe. La mercenaire la laisse alors faire, la guidant du mieux qu’elle peut en lui expliquant ses blessures. La plus préoccupante étant celle sur son flanc, comme le lui confirme Marie Alice. Le bandage est rapidement ôté, la plaie soignée et recousue, et la Rastignac ne peut réprimer plusieurs gémissements de douleur lorsque l’aiguille vient charcuter ses chairs déjà plus que meurtries. La flasque tendue par sa soigneuse vient à point nommer, et la féline qui n’aime pas boire ne se fait pas prier pour s’en vider une large rasade dans le gosier, étanchant quelques peu sa soif et espérant que l’alcool fasse son office contre la souffrance qui irradie tout son être.

Un peu d’eau lui est offerte, qu’elle ne se fait pas prier pour utiliser et tenter d’effacer le plus possible cette crasse immonde sur son visage et son corps, sans grand succès. Le regard se lève pour la première fois vers sa sauveuse, la lueur qui vient de renaître dans les iris noir comme du charbon reflètent deux sentiments : incompréhension et reconnaissance, alors que Marie lui explique qu’on lui a appris à soigner sans faire de distinction entre les blessés.


Marie Alice … Je n’oublierai jamais votre nom .

La voix est faible, mais le regard soutient son homologue, comme pour donner encore plus de crédits à ses paroles. La Féline n’oublie jamais rien, et elle imprime dans son esprit le visage de la brune aux yeux noisettes, ébauchant presqu’un sourire.
Puis la torpeur s’empare de nouveau d’elle, sans qu’elle puisse rien y faire, et la Rastignac replonge dans un sommeil sans rêve ni cauchemar, profitant pour la première fois des effets réparateurs de quelques heures d’un vrai repos.

De nouveau des bruits qui la sortent peut être un peu trop brutalement de son inconscience. Pourtant elle ne fait pas un pas vers la grille. Au dehors ça s’agite, ça parle, et cette fois ci, elle tente de saisir ce qui se déroule non loin d’elle, d’entendre ce qui se dit, avec grand peine. Attentive, elle sursaute presque lorsqu’une petite rouquine aux boucles rebelles vient se poster devant sa cellule. L’une des fillettes de tout à l’heure … décidément la petite a du cran pour revenir ici. Elle lui sourit, et lorsque une main enfantine passe au travers des barreaux, pour la première fois depuis des jours Félina se lève, grimaçant et portant la main à son flanc, puis se dirige en claudiquant, prenant appui sur le mur, jusqu’à la fillette.

Se saisissant vivement du pain qu’elle dévore en moins de temps qu’il faut pour l’écrire, elle ne remercie que d’une signe de tête, trop affamée pour s’embarrasser des règles de politesse les plus élémentaires. Rapidement c’est un morceau de fromage que Maeve lui tend … festin de reine pour mercenaire en perdition.
De nouveau les doigts crasseux de la féline s’en saisissent alors qu’elle s’assoir près de l’enfant, incapable de rester plus longtemps sur ses deux jambes, à bout de forces et percluse de douleur.


Merchi la môme …

De sa main libre, elle décroche la broche qui retient, enfin … retenait vu son état actuel, son épaisse chevelure brune et la tend vers la rouquine.

Accepte là comme un cadeau !


L’enfant lui sourit, et l’espace de quelques secondes ; le visage d’une autre fillette se superpose à celui de Maeve, une brunette aux yeux bleus … Edonice … où es tu ?
Yeux qui se ferment un instant, tête secouée de droit à gauche pour revenir dans la réalité et ne pas laisser l’esprit s’égarer. La broche est accrochée dans les boucles enflammées, et un véritable sourire vient éclairer le visage de la sauvageonne en constatant l’effet de ce serpent de métal dans les cheveux d’une enfant.
Ce bijou t’va mieux qu’à moi la gamine …

Étrange pouvoir qu’on toujours eu les enfants sur notre sauvageonne au cœur de pierre, et la petite Alterac ne fera pas exception à la règle. La mercenaire et l’enfant discutent alors, comme pourraient le faire deux amies, oubliant presque le lieu sordide où elles se trouvent. La Féline apprend alors son nom et qu’elle est la fille de Marie Alice. Sourire en coin, ceci explique cela, les chats ne font pas de chiens.
Maeve et Marie Alice Alterac … des gens comme on en croise peu. Dans un autre monde, une autre vie, sûrement auraient pu être des amies … mais leur monde sont diamétralement opposé. La gamine évoque Apolonie, l’Autre du colosse , lui parle de son chevalier, étale ses théories d’enfant qui font tout à la fois sourire et frissonner la mercenaire. Naïveté de la jeunesse, parfois cette insouciance lui manque. La petite à l’air d’avoir la tête solidement ancrée sur ses frêles épaules et des idées déjà bien arrêtées sur le Bien et le Mal. Fasse que la vie ne la pervertisse pas trop vite … reste innocente le plus longtemps ma p’tite …

Avant qu’elle ne parte, la mercenaire ose une dernière requête.


J’voudrai … vélin, plume et encre Maeve, t’aurais pas ça ma p’tite magicienne ?

Et hop, telle une bonne fée haute comme trois pommes, la rouquine sort de sa besace un parchemin usé, une plume plus de première main et un encrier presque vide qui apparaissent aux yeux de la prisonnière comme le plus beau des trésors, un moyen de s’évader d’ici par les mots si ce n’est en réalité.
Leur écrire, leur dire qu’elle est vivante … Voilà ce qui occupe désormais toutes ses pensées.


Merci …

Pas un mot de plus, que dire d’autres … le regard qu’elle lui lance vaut tous les discours du monde.
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Ceux qui jouent avec des félins doivent s'attendre à être griffés.
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