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[RP] La fête des fous

Desideratum


La fête des fous !


    Aujourd’hui est un grand jour.
    Aujourd’hui Brissel ouvre grand ses portes.
    Aujourd’hui est jour de fête, de spectacle et de danse.

    Osez.
    Osez vous approcher et pénétrer dans l’antre des Piques.
    Venez-vous amuser, rire, boire chanter.
    Profitez de ce jour...
    Comme si c’était le dernier.




    A vous, Heureux possesseur de cette missive.
    De moi, Desideratum de Bois Simon, Reine des Piques.

    Oyez, Oyez qu’on se le dise.
    La cours Brissel vous ouvre ces portes.
    Venez franchir cette antre oublié de tous.
    Venez ressentir le frisson de l’interdit.
    Venez participer à la fête organisée par les Palmipèdes.
    Laissez vous aller à votre côté le plus sombre.

    Cette missive sera votre laissez passer.

    Et souvenez-vous : Ce qui se passe à Brissel. Reste à Brissel.





    Les lettres furent envoyées aux quatre coins du Royaumes.
    Les amis des Piques étaient bien sur inviter, mais également les clans rivaux.
    S’ajouter à cette liste prestigieuse quelques élus choisit au hasard. On pouvait parfois être surpris de ce qui pouvait sortir des rupins quand ils se savaient cacher et impunis. Après tout c’est une occasion en or de se laisser aller à la noirceur qui se tapis chacun de nous...

    Nez au vent la Lépreuse regardait l’agitation inhabituelle de la Cours. Les stands se montaient, les récompenses s’exposaient. L’ambiance était la fête. Les traines savates férebiles. Les rues paraissaient déjà moins sombres, moins sordides.

    Cette fête allait être grandiose. Somptueuse.
    Elle devait l’être.
    Les Piques allaient entrer dans le rang de Légendes.
    Tout le royaume en parlerait.
    Les vieilles rombières serait outragée, les jeunes vierges se mordaient les lèvres tenter par cette interdit que représentait cette invitation à la débauche, quelque jeunes hommes courageux viendront, tandis que les plus coincés se demanderaient toute le triste vie ce qu’ils avaient raté… ce qui s'était passé entre ces murs où habituellement on ne ressort pas entier…

    Desideratum fit le tour des stands afin de vérifier que tout étaient à sa place et près à recevoir ce que le royaume compter comme pire racaille.
    Un sourire satisfait s'étala sur ces lèvres. Parfait. Tout était parfait.


      Je me permet de stopper ma narration afin de vous présenter en détail les raisons de ce sourire, afin que vous saisissiez pleinement qu’elle genre de fête l’on pouvait donner à Brissel.
      Voyez les fêtes foraines ?
      Les pommes d’amour, les promenades mains dans la main en amoureux, l’espoir qui brille dans vos yeux alors que votre chère et tendre pêche le canard pour vous offrir une peluche plus grosse que vous ?
      Et bien c’était presque la même chose... A ce détail près que le Canard est une espèce protégée entre les murs de Brissel, et qu’aucun de ces volatiles ne sera blessé lors de cette petite sauterie.

      Sur votre gauche vous trouverez le stand de la Mort Subite tenue par la sulfureuse Andrea :
      Trois verres devant vous.
      Un vous offrira une mort lente et douloureuse, l’autre quoi vous nettoiera de l’intérieur répandant le contenu de votre estomac dans vos braies, et le troisième vous procurera une extase sensorielle tandis que le liquide ambré glissera le long de votre traché pour vous offrir cette douce chaleur qu’est l’ivresse...
      Seriez-vous assez téméraire pour jouer avec la mort en personne ?

      Un peu plus loin le fameux lancer de tarte à la crème !
      Venez tester votre agilité, ou venez simplement vous repaître du spectacle de la victime chutant dans cette cage ou trois chien affamée attendent leur diner….
      Vos plus vils instinct seront étanché par ce spectacle sanglant.

      Si vous vous retournez, vous pourrez alors tester votre agilité au couteau. Une belle et jeune demoiselle vous attend, pomme dans la bouche.
      Seriez-vous capable de transpercer la pommes sans égratigner la belle ?

      Sinon vous aussi trouverez les attractions plus classique comme la récupération le plus de pommes avec les dents. Attention à vous en revanche ce n’est pas dans de l’eau que les fruits flotte,t mais dans le l’alcool bouillie.
      Qui sera mordu en premier, vous ou la pommes ?

      Quant à la fameuse pêche au canard, pour le souci évoqué plus haut, elle est remplacée par la pêche au Pigeon…
      Attention, le pigeon n’est pas forcément celui que l’on croit...

      Et si vous voulez vous alléger de quelques écus encombrant, vous pourrez jouer vos dents au concours de bouffeur de dents. Le principe est simple, même un enfant de quatre ans peut y jouer, celui qui fait perdre le plus de dents à l’autre à gagne.
      Il faut bien sur mieux participer à la chasse aux pommes avant le concours….

      Quant à la maison des horreurs, pas besoin d’en construire une. Les plus courageux n’auront qu’à venir saluer la Reine de ce lieu sordide…

      D'autres attractions se tenait entre ces murs, mais vous aurez l'occasion de les découvrir au fur et à mesure.
      Hum, quand au prix, vous vous doutez bien que l'accès à tous ceci n'est pas gratuit....


    Maintenant que vous savez tous, ou presque. Venez-vous amusez et laissez-vous porter par cette douce petite voix qui vous murmure doucement a l’oreille : Vas-y, personne n’en sera jamais rien….

    Oh ! Et… dernier petit conseil à vous qui vous apprêtez à fouler les rues pavés de Brissel. Oui vous.
    Gardez bien vos bourses à l’œil... La maison décline toute responsabilité, en cas de casse, perte…ou vol.


HRP : Merci a JD Owenra, Andrea et les autres pour leur idée de stand.
Pour participer c'est simple, il suffit de poster à la suite.
Un petit encart au debut pour préciser si vous etes piques, amis, ennemies, victime, curieux, royalos, infiltré ect... serait le bienvenue afin qu'on l'on puisse s'y retrouver plus facilement.
Tous est permis, amusez vous, laissez aller vos plus sombre instinct, et joyeux bordel à tous ! MP en cas de question.

_________________

Blabla : La Lépreuse. – Blabla : Desideratum.
Yap.
    [Frangine de la tarée, donc ami et partenaire commerciale]


-Allez, avancez, bande de cons !
-On arrive quaaaaand ?! Nan parce que c'est vachement lourd c'que vous m'faites porter là.
-Madaaaaame, pourquoi qu'on est tous attachés alors qu'on va à la fête foraine ?
-Et oui il a raison le p'tit, on va faire comment pour jouer hein ?
-Y aura à bouare *hips* j'espère !
-Je propose qu'elle arrête de nous traiter de con...
-Et moi j'propose que vous fermiez vos MOULES !


Tirant sévèrement sur la chaîne qui retenait ces 5 collègues de travail, la gueuse avançait vers la Mortellerie en se disant que le métier de forain aujourd'hui était quand même vachement chiant et précaire. D'abord, elle avait dû souscrire une sorte d'assurance bidon auprès de la Compagnie des Foireux Parisiens afin de pouvoir exercer dans la capitale sans se faire harceler par la maréchaussée et leurs foutus droits de l'homme. Cette somme exorbitante pour ses petites poches de gueuses opportunistes avait été heureusement amorti par le dépouillement de quelques bourses en ville, et elle avait pu enfin faire son recrutement. Un ivrogne au nez grêle, un vieux qui claquait des dents et des genoux, une femme passablement moche et son enfant tout aussi laid, ainsi qu'un genre de personnage à l'air niais qui s'était présenté comme étant mainois, étaient désormais membres de la fière compagnie.

Certes, il ne savait pas dans quel pétrin il venait de se mettre, voir même de s'ensevelir, mais avaient été suffisamment idiots pour croire que Yap allait réellement les amener à la fête foraine avec un pass VIP.

En vérité, la petite sauterie organisée par sa soeur jumelle était une occasion pour Yap de se faire des couilles en or, bien qu'elle en avait pas, mais faisons tout comme. Munie de l'invitation qui lui était adressée, elle se présenta devant les gorilles qui servaient de portier, et ne dû son infiltration massive qu'à la ressemblance frappante qu'elle avait avec sa soeur. Comme quoi, des fois, ça avait ses avantages.

Les visages de ses "partenaires commerciaux" venaient de se déconfire en voyant l'endroit maudit, et elle dû savater le vieil homme avec un bâton qui essayait de s'enfuir en jouant des castagnettes avec ses genoux. Cela dissuada quelques instants les autres, tandis que Yap se faisait une petite place à côté du stand de la Mort Subite, parce qu'il fallait bien être à proximité des réserves d'alcool. Et c'était vachement plus drôle de jouer bourré au jeu qu'elle préparait. Elle obligea les 5 pauvres benêts du jour à s'aligner sagement en attachant le bout de leur chaîne à un large poteau afin qu'ils ne s'enfuient pas, et prétextant qu'une surprise allait arriver, et que si l'alcoolo était sage, elle lui offrirait un verre du stand d'à côté, Yap prépara la suite.

En attendant, elle tira les 5 boulets de canon et 5 têtes de chèvres fraîchement ensanglantées du gros sac de jute qu'ils trimbalaient depuis la matinée, et monta sur une cagette retournée afin d'annoncer les festivités. C'est en braillant qu'elle clama son génie :

-Cher public ! Vauriens, crapauds, vil bourgeoisie, gens normaux... VOICI LE MOMENT QUE VOUS ATTENDEZ TOUS ! Pour seulement 2 écus venez tenter votre chance au CHAMBOUL-TOUT ! Devant vous, deux possibilités, une seule tentative (sauf pourboire) : un boulet de canon, pour les plus virils d'entre vous, et une tête de chèvre, pour les plus chochottes d'entre vous, et 5 cibles en mouvement que je ferais paniquer en claquant du fouet !

Celui qui arrivera à toucher l'un deux repartira avec la partie du corps de sa cible, n'importe laquelle ! PRIME POUR CELUI QUI ARRIVERA A EN DEGOMMER UN DU PREMIER COUP !!


Pour ponctuer son discours, elle claqua du fouet en l'air, comme une invitation à venir dégommer des têtes.

Si quelqu'un veut jouer un des PNJ avec grand plaisir et pour plus de fun, n'hésitez pas même sans mon autorisation ^^
Yulhia
      [ L'Elue curieuse faisant des ennemis jurés ses propres amis. ]


    Il y a ceux qui sont au mauvais endroit au mauvais moment. Et il y a moi, qui maîtrise le choix du lieu et de l'instant, qu'il soit bon, ou pas... Généralement, la seconde option prime. Là où il y a de l'étrangeté, là où il y a du sang, là où il y a des choses ou des gens qui sortent du commun, là où il y a des insultes, là où il y a l'odeur de l'argent, je suis là.
    Yulhia de Kravits aka Asya, pour vous malmener.

    À l'instant je suis à la Bonne Tripaille à Montpellier, à passer le temps comme je peux, à tuer l'ennui à défaut de tuer un être vivant. Alors, j'observe. Être spectatrice m'a permit de perfectionner mon jeu d'actrice. Je m'amuse des hommes ivres qui tentent à peloter les filles de joie qui se dandinent sous leur nez, espérant tirer quelques écus de leur bourse dérobée plus tôt. Leurs mains salies par l'argent lui-même sale, et par tous les séants tripotés, qui doivent être collantes d'alcool et de foutre. Je m'amuse de ces femmes sûres d'elles qui se rabaissent à ça pour avoir leur gagne pain, mais qui se décomposent finalement lorsqu'un ivrogne leur demande d'aller voir s'il y est, trop plein pour prendre son plaisir contre de l'argent. Plein... Ils sont gras ces gens-là. Ils me répugnent, j'en ai horreur, j'aimerais leur extraire ce surplus de saletés d'une manière ou d'une autre. Alors je m'en tiens loin, aussi loin que je puisse. Parce qu'on apprend rapidement que je ne supporte pas le contact avec autrui, que l'on me connaisse ou non. Une règle d'or pour garder intact son joli minois et ne pas voir ses jambes se briser : On ne me touche pas.

    Finalement, un coursier me sort de mes pensées. Un écu lui est jeté, et la lettre est sitôt décachetée. Plus la lecture avance, plus s'étire un sourire limite malsain sur les charnues. Oui, ce message me plaît. Oui, le coursier aurait mérité meilleur traitement peut-être.



    Citation:
    Objet : Invitation personnel.

    A vous, Heureux possesseur de cette missive.
    De moi, Desideratum de Bois Simon, Reine des Piques.

    Oyez, Oyez qu’on se le dise.
    La cours Brissel vous ouvre ces portes.
    Venez franchir cette antre oublié de tous.
    Venez ressentir le frisson de l’interdit.
    Venez participer à la fête organisée par les Palmipèdes.
    Laissez vous aller à votre côté le plus sombre.

    Cette missive sera votre laissez passer.

    Et souvenez-vous : Ce qui se passe à Brissel. Reste à Brissel.




    Petite mémoire, mais je me souviens de ce que je veux. Et ce message me rappelle étrangement le dernier en date reçu, signé d'une femme au drôle de nom que je me suis promis de retrouver. Yap ? Yap. C'était cela. La signature de la dite Desideratum m'a fait tilt. Desideratum. Desi. Je sais donc où trouver la fameuse auteure de la lettre perdue.
    Un rictus fendant les lippes, je n'ai cure de ne pas connaître les Palmipèdes. Je n'ai cure de savoir pourquoi et comment ce courrier m'est arrivé. Les mots choisis ont été les bons, et je me rendrai au rendez-vous.


      ( *** )


      Brissel.
    Sitôt dit, sitôt la route est prise, me dirigeant au lieu indiqué. Des jours de marche plus tard, des litres d'alcools descendus, c'est en portant le doux parfum d'alcools forts que je me présente devant les portes de la Cour dont il est question. Toisant les gorilles qui montent la garde de ce qui me semblera ressembler au Paradis, et à l'Enfer pour d'autres, je leur tend l'invitation, souriant à pleines dents. J'en casserai quelques unes si je viens à m'ennuyer et que l'animation n'était pas au rendez-vous.
    Finalement, la porte poussée, les presqu'azurs balayèrent les lieux, animés d'une flamme ravivant l'éclat du bleu. On se sent bien ici. Je me permets alors de visiter les lieux, gardant bien en main mon bâton pour tenir à juste distance les personnes présentes, et briser quelques nuques l'air de rien parce qu'il paraît qu'un bout de bois, c'est innocent.

    M'attardant sur chaque stand, l'Avocate jubile.
    La Mort Subite. J'ai déjà assez bu. Peut-être y reviendrais-je lorsque l'effet de l'alcool s'estompera, et que le gosier sera sec.
    Le Chamboul'tout. Le principe me fait rire. J'y passerai et j'y jetterai quelques écus pour ramener un bras. Toujours utile pour gifler les gens sans avoir à les toucher directement.
    Le lancer de couteaux. Les premiers lanceurs sont timides ou alors peu doués. Jusque là, la Belle n'a qu'un bout d'oreille en moins. Visez entre les yeux, foutre dieu. Je vous apprendrai, moi.
    Et pour rester dans les pommes, une animation où l'on doit plonger sa tête dans l'eau pour croquer dedans. Ça, c'est hors de question. À la limite j'irai en noyer quelques uns, mais même si mon ventre crie famine, je n'irai pas me mouiller pour des fruits.
    Alors je m'arrête finalement sur le lancer de tartes. Les règles revisitées me font sourire, et l'Avocate trépigne d'impatience.


      - Hé r'garde, jette-le à la fosse lui, allez ! J'veux voir ça ! Il est pas beau en plus, il ne mérite que ça.


    Oui. Parce que les gens trop moches, nous n'aimons pas.
    Je porte mon attention sur la personne tenant le stand, visiblement attirée par le principe.


      - C'est combien ? Et au bout d'combien d'tartes dans l'mille il tombe ?
      - Ouais, parce qu'on ne va pas s'endetter pour un pas beau. Même si c'est rigolo.
      - Que je sache. Autrement j'aurai plus vite fait de le pousser moi-même, hein.


    En attendant qu'il me réponde, le regard se perd sur la foule, bien décidée à jouer à autre chose. Un jeu dont moi seule connaît les règles, avec la possibilité de tricher à ma guise puisque je suis la Reine des mauvaises perdantes. Trouver l'auteure de la lettre qui m'a ruinée une journée. Trouver la dite Yap. Puisqu'elle a un lien avec cette Desi, à parier qu'elle sera de la partie. Alors je jouerai au loup. La proie ne sachant pas qu'elle l'est, le chasseur ne sachant qui chasser. L'observation. Toujours. Les murs ont des oreilles, mais pas seulement. Ils savent également parler. Alors si tout ce qui se passe à Brissel reste à Brissel, soit. Enfin je vais m'amuser. Merci pour l'invitation. Merci pour cette fête qui n'est pas pleine d'amour, de paillettes, de tendresse, de rires, comme la plupart aiment à organiser.

      Jouons.
    Jouons avec des inconnus, à des jeux que nous découvrirons sur le tas, et dont nous ignorons sans doutes les règles. La preuve en est avec ma pseudo proie du jour. Après tout, aux vues du lieu où nous nous trouvons... Qui sait si la personne dont nous avons croisé le regard quelques minutes plus tôt ne nous embarque pas dans une danse morbide sans que nous le sachions, et que nous finirons par apprendre les pas que nous aurions dû faire lorsqu'elle nous retombera dessus ? Les cartes sont posées. Les jeux sont faits. Les dés lancés. La triche autorisée, si ce n'est conseillée.
Celena.c
[♠ Pique ♠ dans sa piaule (sur un toit) qui peut te voir, toi. Et toi aussi.]


J'suis perchée.
J'suis perchée là où j'ai toujours été. Et c'est vrai, peut-être que j'ai tendance à bailler aux corneilles, y'a qu'elles qui n'ont pas l'air totalement crevées dans le coin, et on me reproche de les observer ? Et d'espérer moi aussi, avoir des plumes ? Elles seraient rousses, et alors on me prendrait pour une poule. Qui baillâsse en regardant une poule ? Personne. Ca ne fait que jacasser et chier des oeufs.
Les oeufs. J'en ai trois dans la poche. Un dur et les deux autres non. Peut-être que si j'ose descendre de mon perchoir, alors, je pourrais tenter d'amuser deux ou trois clampins. Mais pour l'heure, j'aime rester où je suis, dans ma piaule décapotable. Le cul au chaud et le nez au frais. Puis y'a du monde qui se ramène aujourd'hui, c'est vraiment n'importe quoi. Elles transforment Brissel en cour des miracles moderne ?

J'espère que Shane va venir. Je n'ai aucune envie de me taper la compagnie du rejeton de Tord, qui n'a pour moi pas plus de respect que pour elle même.
Chiasse, ce qu'elle peut m'énerver celle-là. Si j'en avais l'occasion, j'irai lui décoller les morceaux plus vite qu'elle ne les perd d'elle même. Je vais lui montrer qui c'est la reine des caniveaux à cette momie ambulante.


.... Calme


.... Calme



Oh. Par là, une poule !

_________________
Minah
[Amie des Piques, si tant est qu'ils puissent en avoir - Quelques temps auparavant, sur les routes de France]

Tout avait commencé avec un cul de pigeon.
Un cul de pigeon
vivant, parce qu'avec Minah il était toujours bon de préciser.
Un cul de pigeon
vivant dans la gueule de Minah, pour être exact.

P'tain d'ton cousin consanguin ! Couina la manchote en manquant de tomber de sa jument camarguaise.

Réaction classique en situation de cul de pigeon dans la tronche. Aucune originalité. Les juges lèvent leur petite pancarte « zéro pointé » et la candidate est recalée.
Bref. Le cul de pigeon était accompagnée d'une missive scellée d'un canard. Minah ne connaissait que deux types de personnes aussi obsédées par les canards : son cousin Aubenard (mais ça n'avait pas l'air son style de jeter des culs de pigeon à la figure d'honnêtes – faut le dire vite – gens), et les Piques. Par conséquent donc, le premier réflexe de N'a-qu'une-patte fut de froisser le pli sans même l'ouvrir en se disant qu'un bon papier si épais serait utile en cas de grosse chiasse impromptue.
Puis elle hésita. Parce qu'il y avait toujours du bordel dans le sillage des sœurs Terreurs, et que Minah était attirée par le bordel aussi naturellement qu'une mouche sur le sort qu'elle réservait à sa missive. Après lecture d'un lettré de passage, il s'avéra qu'il s'agissait d'une invitation à une fête.


D'mieux en mieux, fit Minah à Philémon-le-grand-duc-avec-un-trou-dedans, juché sur son chef, comme à son habitude. T'en dis quoi ? On y va ?
Qui ne dit mot consent. L'avantage avec les hiboux morts, c'est qu'ils ne vous contredisent jamais.
T'crois que j'devrais mett' ma ceinture en têtes de mulots ? C'est l'été, c'est festif, ça ira ben !

[Maintenant, cour Brissel]

La hiboutée de la cervelle avait toujours aimé Brissel. Elle s'y était perdue une fois, et était tombée sous le charme pittoresque et malsain de ce petit quartier, des dégoulis de vomi sur les murs aux hurlements suspects, en passant par cette impression qu'il allait vous tomber tout entier sur la goule.

Très vite, notre bestiole se coula dans la glorieuse populace, comme si elle en avait toujours fait partie. Dans la foule odorante et disparate, elle passait presque inaperçue. Presque. Les yeux écarquillés, les narines en alerte, elle trottinait à travers les étals, sens en alerte. Tant de choses à voir, tant de choses à faire, tant de gens dans lesquels ne pas rentrer dedans (quoique...). Par quoi commencer ?


Le chambouuuuule-touuuuut ! En puce c'est Yap qui l'tient ! T'en dis quoi Philou ? Oh ! Ou l'lancer d'tartes à la crème, y sont trooop mignons les toutous ! Oh, oh ! La pêche aux pigeons !

Et de tout montrer du doigt comme une grosse débile qui parle à un oiseau mort. Oh, wait...
Comme Philémon ne daignait pas donner son avis, N'a-qu'une-patte se renfrogna.

Ouais, chais... On a pas un rond pour les attractions. T'crois qu'on peut profiter d'la fête pour s'faire un peu d'blé ?

Ni une ni deux, notre manchote sortit de ses poches moult machins morts et s'investit de sa mission sacrée de Sainte Patronne des Bestioles Crevées.
Elle se mit à brailler à pleins poumons, agitant sa marchandise sous le nez des badauds.


Saintes Reliques à vendre ! Bénies par la Sainte Patronne des Bestioles Crevées en personne ! Cinq écus pièce seulement, prix festival ! Elles euh...Rendent immortel ! Et empêchent de se noyer dans le vin ! Cinq écus, cinq écus ! Saintes Reliques à vendre !
_________________

Modo au Challenge RP !
Stain.
    [Ex-otage des Sœurs Terreurs – Pas rancunier l’garçon]


Comme bien d’autre, le Pirate avait reçut un pigeon express.
Au vue la tronche maladif de celui-ci Stain hésita avant d’ouvrir le pli soigneusement fixé à sa patte. Il relut deux fois l’invitation avant d’éclater de rire.
Elle est sérieuse la Lépreuse ? Elle l’invite à sa petite sauterie ?
Le pirate n’était pas vraiment du genre rancunier, mais il n’avait pas non plus la mémoire défaillante. Yap et Desi l’avait bel et bien retenue en otage pendant plusieurs mois, s’amusant avec lui comme avec une poupée démembré...
Sa main gratta sa joue dans ce toc qu’il avait régulièrement lorsqu’il réfléchissait, ou qu’il était gêné, avant de se perdre dans ses cheveux grisonnants qu’il avait long à présent.

Une fête… chez les Piques… Ca promettez d’être épique.
(Et on fait feu des deux pouces pour le super jeux de mot).

Le Pirate fut rapidement rejoint par la Corleone qui avait reçut semblable invitation.
La décision fut prise.
Allons voir à la Capitale ce qui s’y passe....


    [Cours Brissel]


Stain ne s’était pas mis sur son 31. Pas pour Brissel. Il avait enfilé sa vieille chemise de grosse toile qu’il utilisait en mer. Sa bourse était restée bien ranger loin de lui, gardant le minimum necessaire pour étanché sa soif. Il avait laissé a contre cœur son nouveau jouet : une masse d’arme « récupérer » sur les chemins il y a peu, et c’était contenter de glisser son coutelas dans ces bottes.
Il faudrait être fou pour pénétrer dans ce lieu sans arme.
Il sourit à la Corleone qui l’accompagnait et salua d’un signe de tête les deux gorilles qui gardé l’entrée de la cours.
Une fois a l’intérieur ces yeux mirent quelques secondes à s’habituer rapidement à l’obscurité ambiant, le soleil ne pénétrait pas ces ruelles étroites.
Un rat passa devant lui. Un catin défraichit attendait le client dans une position lassive.
Elle lui sourit. Il lui manquait quatres dents...
De vrai coup gorge, pensa le Pirate en souriant.
Ces yeux parcoururent la foule à la recherche de visage familier, il prit un soin tout particulier à ne pas saluer les deux jumelles.
Faut pas déconnée non plus.
Son regard fut attirer par une chevelure blanche familière et ces sourcilles se froncèrent :


- Tu m’excuse cinq minutes Jeni ?

Laissant sur place la belle italienne il se dirigea d’un pas assurée vers Yulhia qu’il aborda sourire aux lèvres.

- A ton avis, combien ils me feraient payer pour que ce soit toi qui serve de vicitime ?

Coucou la cinglée, content de voir ici ! Ca va bien la famille toussa ?
Williamss


(touristes curieux)


L'homme était un joueur, et comme pour beaucoup de ceux là, le jeu pouvait prendre une multitude de formes. Alors pensez-vous, une invitation mystérieuse! Le vélin reçu, avait retenu son attention, et en bon curieux, le brun avait décidé de se rendre au rendez vous.
Les règles, dans l'immédiat, étaient plutôt simples. Venir seul, et vu la tournure du message, ne pas s'attendre à une petite fête d'enfants d'cœur.
Çà tombait plutôt bien, il n'en était pas un... mais pour ce qui était de l'accompagnement, il faudrait pour cela qu'il arrive à semer la Baronne, qui l'avait bien vu se préparer au départ. Et ça! Et bien s'était pas gagné...
Du bourgeois qu'il avait pu être, s'il avait gardé la garde robe et ne comptait pas la changer, n'ayant jamais vraiment compris pourquoi "mauvais", pour beaucoup, devait absolument rimer avec "laid", il en avait aussi conservé l'expérience...
Les plus jolies breloques avaient donc étaient écartées, et pour ses vêtements, une longue cape, style aventurier, les dissimulerait, ainsi que sa pioche, à la vue de tous.
Quelques écus glissés dans une doublure, et il était prêt...


    Pendant ce temps là, la Brune se préparait aussi. L'invitation envoyée par la Chiasse avec un petit mot d'amour rien que pour elle, elle ne pouvait pas résister. Mais connaissant son acolyte, elle n'avait osé lui proposer de se joindre à elle pour un lieu de débauche, plein de crasse et de dangers.
    Elle aimait cette ambiance, elle, pourtant. Lui rappelant ses quelques années à la Cour des Miracles, ou elle avait appris à survivre autrement que parmi les soieries de ses parents, se rappeler pourquoi certains ont les dents cassées, d'autres ont des bras magiques qui repoussent la nuit, et d'autres encore cultivent la loi de la saleté, était une bonne façon de ne pas oublier d'où elle venait.
    Après plusieurs mois à ne se vêtir que de cuir fin, de dentelles ou de robes, elle pourrait enfin passer une journée dans de la broigne épaisse et sale, les cheveux détachés, emmêlés, ne plus cacher ses cicatrices sous de la poudre, et surtout, surtout, faire briller sa hache.




S'il ne connaissait pas cette cour Brissel, où il lui était demandé de se rendre, la trouver ne fut guère plus difficile que de suivre un panneau fléché "par ici..."
Muni du précieux laissez passer, Gilly avait du suivre le bruit... voir l'odeur... jusqu'à la rue de la Mortellerie.
En ces temps secs et chauds, le parfum de la pisse aurait encore put être supportable, si il n'avait été accompagné par d'autres effluves toutes aussi nauséabondes...
Les dégueulis se mêlaient à la boue sur les pavés grossiers qui menaient à la cour, immanquable quant au brouhaha de foire, qui provenait du fond de la ruelle. Nous étions bien loin des beaux quartiers marchands de la capitale pour lesquels le couple était venu séjourner. Mais l'ambiance rappelait au Comte ces gouges de marins où ses escales l'avaient si souvent conduit.



    A l'entrée de la ruelle, Baronne allait se précipiter au lieu de rendez-vous, retrouver Déa et lui faire avaler ses potions, quand elle fut coupée dans son élan par une silhouette bien connue.
    Le Comte ! SON Comte ! Mais ! Mais ! Il était invité lui aussi ?! Hors de question qu'elle le laisse aller sans lui coller aux fesses. Il était à elle, et personne ne s'en approcherait. Chasse gardée. Et elle ne parlait pas, bien sûr, ou pas uniquement, de son pourpoint tout brodé.

    Un pas donc pour se caler à son flanc et le rabrouer gentiment. Pas besoin de le braquer, ils allaient passer ensemble une belle soirée. S'il avait pensé à affûter sa pioche et à venir avec une bourse bien remplie.


    Vous ici ?! Mais qui donc vous a invité ? Je ne savais pas que vous aviez des amis dans ce milieu…

    Certes, son costume détonnait à côté de celui de son partenaire. Mais, si si je vous assure, les deux se connaissaient déjà bien.



Gilly allait s'avancer pour de bon, franchir les portes de cette antre oubliée quand une maligne féline vint se coller contre lui pour le stopper dans son élan.
S'il n'y avait pas eu la voix pour ne pas le faire douter, il aurait pu jurer qu'une ribaude essayait déjà de lui extirper sa bourse...
Mais la brune, méconnaissable comparée a celle qu'il avait laissé a peine une heure plus tôt, était bien celle qui venait de l'interpeller.
Surpris, comme amusé, son sourire le montrait détendu malgré le lieux…


Oui moi! Et vous...

et bien je ne le savais pas non plus... Une certaine Desideratum m'a envoyé une invitation....
Mais à vous voir... J'imagine que vous savez un peu mieux que moi ce qui se trame ici…

Hé bien… Je vous laisse le découvrir mon ami...



Rédigé à 4 mains avec JD Yohanna

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Diego_corellio
[Simple invité italien, à la curiosité aussi malsaine que maladive, ne connaissant ni d'Eve, ni d'Adam tout ce beau (il faut le dire vite!) monde ]



Une lettre. Deux lettres. D’écritures inconnues. Il faut dire que je n’ai pas l’habitude de recevoir du courrier de personnes que je ne connais pas. Avant même de commencer à ouvrir, j’entame les paris entre ma conscience et moi-même pour savoir qui peut bien être l’expéditeur.
Alma ? Ou mon fils peut être. Nan ça n’a pas la gueule d’un parchemin qui a voyagé depuis Milan.
Les gardes ? Ça sait écrire ? Pas sûr.
Oh je sais l’autre pauv’ fille…
Le mari de mon ancienne maitresse ? Hum s’il voulait me casser la gueule, c’est peu probable qu’il me prévienne avant.
Ou alors cette fille là…
Pipe en bouche, la première missive est ouverte rapidement, la curiosité me faisant activer. Premier pari manqué. C’est Kachi.
Le pli est repoussé pour saisir l’autre. Plus la lecture avance et plus les sourcils italiens se froncent. Parce que ça cause de « frissons », « d’interdit », et de « côté sombre ». Mais le mot qui éclipse tous les autres dans la caboche italienne c’est littéralement « fête ». Parce que, qui dit fête dit boire à l’œil, bouffer gratos. Et comme dit le dicton « qu’importe l’endroit pourvu qu’il y ait l’ivresse ». Non en fait c’est pas ça mais on s’en cogne vous avez compris l’idée.

En fait cette invit’ là me rappelle vaguement le carton d’invitation que Dae m’avait fait envoyer pour son mariage avec Gabriele. Ce soit là, j’étais tombé dans le nid Corleone. Pour leur mariage ils avaient eu comme idée de faire venir leurs « ex » afin de pimenter la soirée. Une idée intéressante surtout si on veut finir cocu après la cérémonie. La fête avait été somptueuse, magistrale, Corleone. J’étais ressorti vivant de ce mariage. Vivant et avec la mariée en prime. Mariée qui aujourd’hui était ma femme.

Je regarde le prénom de l’expéditrice. Desideratum de Bois Simon. Le prénom me dit vaguement un truc. Je suis quasiment certain de ne pas me l’être tapé celle-là. C'est déjà une bonne chose. Je suis presque sûr de ne pas l’avoir croisé non plus. Mais je suis aussi certain que j’ai déjà entendu son nom. Ouai voilà reine des Piques. Encore un clan de brigands. Classique finalement.
Ce soir, j’allais donc chez les piques. Que pouvait-il bien m’arriver ? Rentrer avec la cheffe ? Leur Reyne ? Me faire cogner ? Je ris intérieurement à cette idée.
Je me suis tellement fait casser la gueule en Italie, dans les arènes en tant que coq de combat, qu’à ce niveau-là, ils peuvent pas faire pire. Et puis, ces dernières semaines, j’avais tellement provoqué la mort, finalement sans qu’elle me veuille, que je doutais que ce soir ce fut différent.

Les méninges italiennes tournent à plein régime pour savoir qui prévenir de mon départ et la tenue qui conviendra pour l’évènement. La garde-robe (relativement petite) est passée en revue ; chemise rouge ? Hum non un peu voyant, et puis la dernière fois que je l’avais porté c’était un taureau furieux que j’avais attiré. Finalement le choix est porté sur des braies et une chemise noire, histoire de me fondre dans la masse sans trop de difficultés. Dommage qu’il ne faille pas venir déguisé, c’est pas mal pour passer incognito. Un mot est envoyé à mon blondinet d’ami.


Citation:

Niallan,

Si dans une semaine je ne suis pas rentré, inquiète toi pas, c’est que je suis mort.
Conduis mes jumeaux à Eliance, elle est au courant, si je crève, elle devient maman à plein temps.

L’italien, ton connard de poto qui part faire la fête sans toi (à charge de revanche).


Un canasson est « emprunté » avec plus ou moins la « bénédiction » de son propriétaire pour me rendre à Brissel. Après plusieurs détours, quelques ratés et beaucoup de temps passé sur le cheval, le soir tombe quand je mets pieds à terre devant ce qui s’apparente au lieu de la fête. Un long frisson (probablement autant de trouille que d’excitation) descend le long de ma colonne vertébrale alors que j’observe de loin, tirant longuement sur la pipe coincée entre mes lèvres. Rien de mieux que de s’enivrer un peu avant de se jeter dans la gueule du loup. Des loups.
Après quelques minutes, je me décide enfin à bouger, me plantant devant les colosses agitant sous leurs nez la missive avec un brin de fierté. Oui, il n’y a que moi pour être fier d’avoir été invité à passer la soirée dans un coupe gorge. Tellement fier et rassuré que je suis bardé de dagues et armes de lancé en tout genre. Merci aux deux cousines écossaises pour les tuyaux en la matière.

Ils s’écartent et je pénètre dans l’antre. Il est maintenant trop tard pour faire demi-tour. Ne reste plus qu’à profiter. Il est marqué « ce qui se passe à Brissel, reste à Brissel ». C’est exactement ce qu’il me faut.
Je promène mon regard d’abord sur le monde qui m’entoure. Aucune caboche connue. Des femmes plutôt charmantes. A y regarder de plus près, ils ont tous un petit truc dans le regard ou dans l’allure qui les rend…presque flippants. Oh bordel Diego ou t’es encore allé t’fourrer …
Un haussement d’épaule plus tard pour ma conscience trop sage, avant de m’enfoncer un peu plus dans le monde et dans la fête, me tâtant la droite et la gauche quant au stand sur lequel je jetterai mon dévolu en premier. La soirée promet de céder la place à une nuit longue et agitée.
Le regard rendu vitreux par la fumette s’arrête sur la demoiselle tenant la paume. Hum non, j’suis encore trop sobre pour tuer une poulette de sang-froid. Finalement, je me poste aux côtés de la donzelle blonde qui piaille au stand du lancer de tarte. Après j’irai surement faire un tour au chamboule tout histoire de ramener un souvenir pour Niallan.
Je pense au blondinet qui aurait surement voulu être là ce soir. Moi aussi j’aurai aimé qu’il soit là. Sans lui, c’est pas vraiment la fête.
D’ailleurs qu’est-ce qu’il ferait, s’il était avec moi ? Boire pour sûr. Fumer aussi. Jouer. Allumer de la poulette. Trop facile. Un truc plus… oh ! Un défi. Tenter de séduire l’auteure de l’invitation qui, comme précisé est la Reine du lieu. Pourquoi pas. A voir selon sa trombine.
En tous cas, la soirée s’annonce… piquante !
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Ban : JD Calyce
Yulhia
      Le temps s'égrène lentement.
    Le temps paraît s'arrêter lorsque je me coupe de tout et observe longuement chaque personne, me détachant totalement du reste. C'est comme un focus sur cette personne. Je ne vois plus qu'elle. Le reste est flou. Les voix paraissent des bourdonnements lointains alors qu'au contraire tout est accentué concernant qui j'analyse. Je tente à deviner qui elle est. Ce qu'elle fait.
      Le temps reprend son court.
    Une voix me sort de mon monde. Je la connais cette voix. Je l'ai déjà entendue sous plusieurs formes. Parlée, criée, chuchotée. Le timbre m'est familier. Un sourire est aussitôt étiré avant même de poser un visage sur cette voix masculine. Une vieille connaissance, tiens. J'ignorais croiser de vieux "amis" en ces lieux. Comme quoi, la vie fait parfois bien les choses. Mais oublions donc les formules de politesse, les formalités banales en guise de salutation. Après tout, c'est ce que l'on se permet auprès des gens que l'on haime. (Joyeux bordel entre la haine et aimer.)


      - A ton avis, combien ils me feraient payer pour que ce soit toi qui serve de victime ?
      - Oh, un piaf !
      - Hé, salut mon Canard !
      - C'était pas la Cigogne ?
      - J'sais pas. Tu veux demander au gars ?


    Entendant les quelques bribes de conversation, le tenancier du stand se tournait vers nous, l'air de rien, style "je n'écoute pas aux portes, non". Quand j'vous disait que les murs avaient des oreilles...

      - Combien, donc, pour que j'monte à la place du gus, là ?
      - T'es trop bizarre, toi. Pas assez normale. À parier que t'aurais envie de cajoler les chiens. Alors on reste sur les gens normaux, les gens chiants, on a notre stock ! Pis pour l'prix, c'est trois écus l'lancer ! L'gars tombe au bout d'cinq !


    Les azurs se posent à nouveau sur Stain, bien trop occupée à vouloir du spectacle pour m'attarder après lui. Et de sûr qu'il a mieux à faire également. Alors puisqu'aujourd'hui je suis de bonne humeur, je lui sourit largement. Il est mignon avec sa cicatrice, tiens. Un jour sur deux, j'apprécie les gens. Là, j'ai l'air d'être au pays des Bisounours recousus et tâchés de sang, mais quand même roses mignons. Et je suis là pour profiter de la fête.
    Pour une fois, je ne chercherai presque pas de noises aux autres, et qui dit fête, dit plein de nouveaux copains!


      - T'vois... Il veut pas d'moi. J't'offre des lancers, s'tu veux.


    Oui, une bourse ou deux ont été dérobées sur le chemin, d'où cette gracieuse offre.


      - Mais j'pense que t'as aut' chose à faire. Au quel cas, j'te souhaite une bonne fête Poussin !!!
      - Cigogne, la Blanche, Cigogne.
      - Ha ouais. L'oiseau porteur de niars. Du coup, j'vous prend d'jà trois lancers, moi ! C'qui fait trois, et trois, et trois... Six écus. Parce qu't'as mis trop longtemps à me répondre. Le temps, c'est de l'argent !


    Les écus lui sont jetés, et je prends place. Trois chances. Et apparemment, j'ouvre le bal. En espérant que cela rameute quelques personnes de voir le gars chanceler et prier pour ne pas tomber. Son heure arrive, c'est une certitude. Il suffit de décider nous-même de cette dernière. Et avoir la vie entre les mains, à qui cela ne monte pas à la tête ?
    En parlant de tête, c'est celle-ci qui est entartée au premier lancer. Histoire de mettre en appétit les chiens, dirons-nous.
    Le second lancer, lui, est dans le mile, sur cette espèce de pancarte à viser pour actionner le mécanisme. Coup de chance, sans doutes, lorsqu'on connaît mon adresse légendaire en lancer de couteaux, de flèches, ou de tartes donc.. J'aurai peut-être plus de chance auprès de la belle à la Pomme, en parlant de couteaux.
    Le dernier lancer reproduit la trajectoire du premier, et des jurons sont aussitôt proférés à l'adresse du tenancier du stand, parce que oui, c'est de sa faute. Il m'a fait attendre et j'ai perdu toute l'énergie que j'avais canalisée pour assurer. Maudit soit-il !


      - Fais chier.
      - Venez donc vous amuser à entarter le joli garçon !
      - Veeeeeeenez entarter l'joli gars ! Pas cheeeeer, et vous aurez la promesse d'un vrai régal... Pour les clebards, et pour vous rassasier le temps d'un spectacle sanglant ! A moins que cela ne vous ouvre l'appétit, hinhin.
      - Y'a que des pommes à manger, tss. Fais chier la Blanche, j'ai faim !
      - J'te boufferais bien mon mignon...


      Yulhia la Poissonière, ouais.
    Un clin d’œil est glissé en direction du futur quatre heures des quadrupèdes poilus. Je ne sais ce qu'il serait préférable entre servir de goûter aux chiens, ou à l'Avocate affamée... Vraiment, la balance est presque à un équilibre parfait.
    Laissons les autres invités décider du sort du jeune homme.
Gerard.
[Ami de la Reyne des Piques, passager aux mille visages]

Il serait bien difficilement acceptable de le voir ici et pourtant...
Qui aurait misé un jour une pièce sur sa présence dans ces bas quartiers où le vice prolifère comme des morpions dans la toison d'une gouge? Probablement personne de ses proches...à moins qu'une connaissance de son adolescence refasse irruption par un miracle désastreux.

Cette période sombre, refoulée, bannie, jetée aux oubliettes fut exacerbée il y a peu de temps.
De nombreuses années limpides et sans vagues avaient recouvert de strates ennuyeuses ses bas fonds à lui. Seuls les cauchemars réguliers lui balançaient à la figure des flash brutaux. Le sang qui lui gicle dans les yeux, la honte, les remords, l'odeur de la chair brûlée, les cris...Lorsqu'il se réveille il a l'impression d'avoir le goût ferreux du rougeoyant visqueux sur la langue, le dégoût le prend aux tripes et le pousse parfois au vomissement. Tel était son quotidien...jusqu'à l'incident.

Une rencontre à Limoges, hors du commun. Il s'étonna lui même d'avoir affronté cette situation dantesque avec autant de flegme et de sang froid. Les jours s'étaient écoulés, il l'avait perdu de vue. Un beau matin, une lettre, le prévenant gentiment qu'il allait se faire kidnapper. Il n'y prêta pas plus d'attention que ça, persuadé que c'était complètement débile de le prévenir si c'était vraiment le cas. Une soirée, beaucoup d'alcool, un coup sur le crâne et il se réveilla au petit matin ligoté au pied d'un arbre. Elle l'avait fait...la lépreuse lui avait vraiment mis la main dessus et avec préavis s'il vous plaît.

En une journée ses vices cachés semblaient sortir lentement de leur léthargie qui avait duré des décennies. Elle avait le don de taper dans la fourmilière de manière subtile. Subtile vous avez bien entendu, subtile la Reyne des Piques, mais certainement pas comme vous le pensez. Elle n'avait aucune idée du passé du brun mais elle réussit à raviver les braises de son bûcher des ténèbres, avait elle décelé en lui cette obscurité?

Un coup d'éclat, un choc brutal, le sang qui lui gicle à nouveau à la tronche, et voilà que le dernier verrou sauta, ses démons affamés, relâchés après tant d'années. L'appétit funeste refit son apparition en grandes pompes. Le glaçon ne se laissa cependant pas totalement consumer par ses vils. La force de l'âge lui permit de dompter ses chiens enragés mais il savait que désormais il devait les relâcher de temps en temps pour les défouler. Il avait accepté cette part de lui, macabre, mauvaise.

L'invitation lui fut passée. Elle aurait pu lui donner en main propres, ils dormaient à quelques mètres après tout. Soit. Le voici avec le papelard en main. Il changea de tenue en laissant l'habituelle de coté. Rite de passation de pouvoir lorsqu'il laissait sa noirceur prendre l'air. Une cape sombre et déchiquetée, un foulard ,oir noué derrière la tête, une chemise ample et salit, des bottes de mauvaise facture, un ceinturon avec sa bourse accroché, son épée de lumière abandonnée, un simple couteau rouillé. Seuls ses glaciers blanchâtres contrastaient avec sa tenue sombre, ces mêmes yeux lui avaient valut quelques dénominations flatteuses telles que "les yeux de Satan" "le sorcier" ou récemment "le glaçon"

Il arriva devant...comment s'appelait il déjà? il avait décidément une affreuse mémoire quant il s'agissait des noms. Bref il avait entendu parler de cet homme. Dési lui avait dressé un portrait rapide. Suffisant pour savoir que ce n'était pas le type à qui il fallait chercher des noises. Le glaçon chevauchant ses démons avec effronterie passa à coté du colosse sans lui montrer l'invitation. Il avait misé sur le fait que Dési lui ait parlé de lui. Une petite poussée d'adrénaline lorsque son épaule frôla son bras, allait il se retrouver le crâne fracassé en deux? Un sourire satisfait, arrogant teint son visage alors qu'il progressait vers la fête des fous.


Brissel...

Ce quartier doré, aux douces fragrances colorées, l'air y est parfumé, la joie et la gaieté voguent en toute liberté.
La banquise sinuait dans les ruelles en laissant autour d'elle une aura glaciale. Pourtant ses vices semblaient danser autour d'un feu de joie en découvrant avec excitation un monde fait pour eux.
Elle était où la Reyne? une foule d'élite se trimbalait d'un stand à l'autre. Impossible de la trouver ainsi. Profitons des réjouissances.

Bien loin le gégé rieur, bon camarade, protecteur. C'était à son tour de dormir, le glaçon tenait les rênes et ne comptait pas les lâcher tout de suite. Ses yeux perçants balayaient les attractions avec une avidité non dissimulée. Son attention l'attira vers un stand où toutes sortent d'animaux exotiques et mortels étaient en vente.

Son regard fut happé par les globules perfides du reptile. Il se dressait en se déroulant. Ses écailles noires luisaient aux faibles lumières des lanternes. Sa serpentine claquait dans les airs et produisait un son inquiétant. Malgré tout, le démon de glace s'approcha, la main tendue vers la cage. Il ne ressentait aucune crainte, simplement un attrait indescriptible, basique, instinctif vers cet animal. Le sinueux s'enroula autour de son bras avec un naturel déconcertant, comme s'ils se connaissaient comme de vieux amis. La personnification de sa zone d'ombre.
Le vendeur, un drôle de type avec un couvre chef loufoque lui demanda une somme conséquente. Il ne cilla pas, un simple regard et une bourse tendue. Il ne discuta même pas le prix et continuait ses déambulations avec son nouvel ami.




Il se laissait bercer par les sifflements, comme s'il comprenait sa langue, il devait lui chercher à manger. Pour le prénom, ça viendra en temps et en heure.
Au détour d'une rue, après avoir dissuadé une catin de l'approcher, pratique cette bestiole, il entendit beugler :

...Bestioles Crevées en personne ! Cinq écus pièce seulement...

Il se dirigea au son de la voix et se planta devant la crieuse. Il y en avait des saloperies la dedans. Il ne s'attarda pas aux enrobages mélioratifs des produits sur l'étal et tendit cinq écus pour s'accaparer d'un mulot crevé. Le tenant par la queue il présenta le festin à son compagnon qui l'avala rapidement. Un petit sourire sadique au coin des lèvres, il aurait apprécié entendre une bête vivante gémir avant d'agoniser. On se contentera de ça. Ses opales se posèrent sur la vendeuse qu'il remercia d'un signe de tête bref. Comme quoi...il avait tout de même gardé quelques règles basiques de politesse.

La salsa du démon guidait ses pieds, le faisant vagabonder d'une sucrerie visuelle à l'autre, d'une douce mélodie à l'autre, d'un délicat arôme à l'autre. Il s'attarda près du stand du lancer de tartes en appréciant le spectacle d'une femme qui s'adonnait au jeu. Il eut une petite pointe de déception en voyant le type toujours en un seul morceau. Il hésita à jouer lui aussi mais préféra se nourrir de l'angoisse du pauvre bougre qui attendait son heure. Il traça son chemin et stoppa devant le stand du chamboul-tout.

Une merveilleuse idée jaillit dans son esprit nébuleux. Il voulait se faire un collier de dents. Quelle merveilleuse occasion de péter quelques chicots avec ce boulet de canon. Il soupesa la boule, et la fit sauter dans sa paume. Il releva le regard vers Yap et sourit, machiavélique, les yeux pétillant de sadisme, il déposa les deux écus :


-Fais claquer ton fouet Yap
Soren
Lorsque l’on est prévôt, il faut s’attendre à tout: entre les voyageurs qui vous annoncent un brigandage mais qui ne veulent pas porter plainte car jamais ils ne reverront leur argent et les brigands qui se plaignent des méthodes de la maréchaussée, les habitants qui se foutent des preuves et qui préfèrent accuser sur délit de faciès ou sur des on-dit, le métier est des plus ingrat. Mais là, ça dépassait tout entendement. Inviter un prévôt à la fête des fous, c’est comme inviter du raisin à la fête des vendanges, un mouton à un méchoui ou encore une catin dans une abbaye de pères franciscains. Non, je ne veux pas dire que les franciscains sont plus frustrés que les bénédictins ou les cisterciens, n’allez donc pas chercher trop loin dans la métaphore. Une invitation de Desideratum à se rendre à la fête des fous? Vous y comprenez quelque chose vous? Moi pas. Certes, j’avoue que mon côté sombre est sans aucun doute bien plus développé que la majorité des prévôts du royaume mais tout de même. Et puis, la lépreuse n’a jamais été témoin d’une crise rouge ou noire, alors que peut-elle savoir des chimères qui hantent mon esprit?

La première fois que j’avais entendu parler d’elle, cela venait du procureur du comté, Mgr Elizabeth Ischweissnicht. Elle voulait accuser la lépreuse de laideur, de tentative de vol et de meurtre sur la personne de la comtesse Orkaange ainsi que d’autres petits détails de ce genre. L’ennui selon moi c’était que ces faits remontaient à Oane. Quand à l’accusation de laideur, elle était pour le moins subjective. Il n’y a pas plus laide donzelle que celle qui conserve dans son esprit un concentré de bêtise humaine comme la jalousie, l’envie, l’esprit de vengeance… et ce, même si elle avait des rondeurs à faire damner tous les archanges qu’ils soient majeurs ou mineurs. Ce que j’ai répondu à Elizabeth? Que je n’étais que prévôt, qu’il ne m’appartenait pas de juger de la viabilité d’un dossier d’accusation, que mon rôle était circonscrit à la collecte de preuves pour étoffer un dossier d’accusation et qu’en définitive, c’est à elle de prendre la décision d’accuser ou pas. Le procès avait eu lieu et une autre surprise m’y attendait. Il est en effet assez rare que l’on demande à un prévôt d’être témoin…de la défense. Surtout quand l’accusée est une brigande notoire. Vous croyez que ça s’est terminé là? Que nenni! Dans son réquisitoire, l’accusée demandait entre autre l’acquittement mais également, je cite «  un peu de temps seul à seule avec le prévôt blondinet présent ici même, avec un fouet et des menottes ». Vous y comprenez quelque chose vous? SI oui, veuillez adresser vos explications à « Søren MacFadyen Eriksen - 1 avenue Aristote à Bergerac dans le Périgord-Angoumois ». Il y aura une récompense à la clé pour celui qui sera capable de me faire adhérer à sa théorie.

Et après tout ça, voilà que je recevais une invitation pour aller me faire voler, torturer, cuire à petit feu, égorger et peut-être même violer lors de la fête des fous. Il n’y a pas à dire, on vit vraiment dans un drôle de monde! Seulement voilà, le problème avec les danois, c’est un peu comme avec les chevaliers : il suffit que vous agitiez un chiffon rouge devant eux pour que ceux-ci se mettent à foncer tête baissée vers la meute de piquiers qui attendent patiemment derrière. Vous n’avez même pas besoin de faire preuve de subtilité superflue. allez-y grossièrement, ça fera l’affaire. Eh oui…aussi stupide que cela paraisse, j’avais décidé de relever le défi. De toute façon, je devais monter à Paris pour faire honneur à l’invitation que j’avais reçu d’assister au couronnement de la Reyne. Alors tant qu’à être monté jusqu’à la capitale, autant aller montrer à Brissel ma belle petite sale gueule de prévôt blondinet au breuchingue qui fait pâlir d’envie toutes les donzelles du Périgord.

Seulement voilà: Tu ne vas pas dans une maison close vêtu comme un ours. A la cour de France, tu te comportes comme un courtisan et à Brissel, tu te comportes et tu t’habilles comme la faune locale. Inutile de porter l’uniforme de la maréchaussée du Périgord-Angoumois (surtout celui de parade d’ailleurs). Inutile aussi de se raser la barbe, de porter une tenue de bal. Braies sombres, bottes de cuir noires, poignard porté côté senestre, dextre…et dans le dos. Je doutais que ma belle gueule était connue de nombreux réguliers de la cour mais mieux valait tout de même prendre quelques précautions élémentaires et ajouter un surcot noire avec capuche. Les cheveux? Non…Il y avait des sacrifices que je ne pouvais pas faire surtout avec un père qui se nomme Harfagre (ce qui, en danois pour ceux qui ne le savent pas veut dire : belle chevelure). Les cheveux ont toujours été un symbole de fierté chez les Eriksen, un symbole si puissant que lorsqu’une famille rivale prenait l’un des nôtres et voulait l’humilier, elle pouvait se contenter de lui raser la tête et de le retourner tel quel dans sa famille.

L’habit ne fait pas le moine. Si s’accoutrer comme un rejeté de la société était une précaution élémentaire, elle n’était pas suffisante à mon gout. Laisser une lettre dans mon bureau en indiquant où j’allais me semblait en être une autre. Ne pas y aller seul en était une plus intelligente encore.


- Prête ma Soeur?

Évidemment, ma soeur n’était pas ma soeur, ni masseur. Encore moins une Soeur. Mais j’avoue volontiers que j’aimais la taquiner de temps à autre avec ce surnom, quitte à me prendre une baffe. Que voulez-vous, la vie serait fade si on n’osait jamais, non?

- A la prochaine à droite, nous débouchons rue de le Mortellerie… la bien-nommée parait-il.

Les amis, ça compte. En cet instant, j’avais besoin de quelqu’un en qui je pouvais avoir confiance. Mais…

- Je sais que ce que je vais te dire est inutile et je me doute bien que tu en as vu d’autres mais…Mais si on te voit avec moi, tu risques sans doute plus gros que si tu étais venue de ton plein gré. Tu te rappelles ce que je t’ai dit lors de ton voyage à Orthez? Ça tient toujours. Ça me déplairait beaucoup de devoir aller chercher un bras dans une taverne, une jambe dans un soupirail, un autre bras dans le lit d’une angevine cannibale et le reste de ton corps chez un garçon-boucher qui se prend pour un loup par les nuits de pleine lune. Alors surtout… Pas de risque inutile, tu m’as compris? Si ça tourne mal, tu préviens Orkaange de Bors. Si elle n’est pas capable de me sortir de là…alors…Rendez-vous en enfer!

Paquet sous le bras, c’est l’heure d’entrer rue de la Mortellerie et de se mêler à la foule nombreuse. Paquet? Quoi? Cela vous étonne? Vous n’êtes pas du genre à amener un petit quelque chose à la maitresse de maison quand vous êtes invité quelque part vous? For fanden! Je ne pensais pas que ça serait si animé que ça. Ça criait de partout, c’était encore plus glauque que je ne l’avais pensé.

- For fanden! Je me targue pourtant d’avoir une imagination fertile mais là… Tu crois que…

Pas un! Je ne reconnaissais pas un seul visage parmi toute cette goule bigarrée qui déambulait devant mes yeux. Première étape : observer. Apprivoiser. Se fondre dans la faune. Devenir l’un des leurs l’espace d’un instant. Penser comme eux. Agir comme eux. Être eux. Ici, on vendait des bestioles crevées, là on entartait des gars voire peut-être de garses, et là on jouait avec des têtes de chèvres décapitées qu’il fallait torturer un peu plus encore. Passer outre tout ce qui pouvait paraître incongru mais il fallait que j’ abandonne mes repères. Ils n’étaient plus bons. Ici, j’étais dans un autre monde, régit par d’autres principes, par d’autres règles, un monde où la logique à laquelle j’étais habitué n’avait plus de sens.
 
« Prime »? Ai-je bien entendu « Prime »? Voilà qui était intéressant …Voilà où je devais aller. D’un regard, je fis signe à la personne qui m’accompagnait de l’endroit où j’allais me diriger et quelques pas plus tard…


- Une seule ? Il me suffit d’en avoir une seule et je touche la prime? Et elle se monte à combien la prime? Si je t’abats deux têtes, j’échange ta prime contre un renseignement! Marché conclus ou c’est au dessus de tes moyens?

La paquet enveloppé dans une toile de jute fut déposé sur le tonneau qui me séparait de la tenancière de jeu.

- Et elles consistent en quoi les règles de jeu?

D’abord parier. Ensuite se renseigner. Logique non?
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Eudoxie_
"Si fueris Romae, Romano vivito more; si fueris alibi, vivito sicut ibi"* (Ambroise de Milan)

Invitation ? Curiosité ? Cour...

[Complice du dernier caprice Desideratien et connaissance de la Reyne, ni amie, ni ennemie, pas encore...]



2 Juillet 1465, Périgord


Deuxième jour que les pieds de l'inénarrable foulaient le sol de Sarlat, déjà prête à repartir vers Angoulême lorsqu'en fin de soirée un étrange pigeon mité, ou miteux, c'était encore à déterminer, se présenta pour délivrer sa missive.
Pas même le temps de relâcher la pauvre bête qu'il lui clamsait entre les doigts, se vidant comme un raisin qu'on écraserait entre ses doigts, provoquant une grimace à la limite du haut le coeur chez la petite brune, nan mais quelle idée d'envoyer une bestiole à demi-morte, c'était un coup à voir le message pas arriver.

En pleine discussion avec Soren sur l'invitation de la lépreuse à se rendre à Brissel, Eudoxie prit connaissance du courrier qui lui était destiné, étirant un sourire entre amusement et incompréhension, découvrant qu'elle venait de recevoir proposition similaire.
Certes la béarnaise avait croisé Desideratum sur Limoges et la rapide discussion avait plutôt était joviale, la couronnée s'étant mis en tête de marier la brunette avec le valet de son futur époux, mais pour l'heure elle était surtout celle qui avait enlevé Gérard, ami-complice de quatre cents coups, qui semblait finalement bien s'en être accommodé.

Il semble que je sois conviée à la sauterie aussi...

Parchemin dévoilé au regard du danois, conversation sur la possibilité de s'y rendre ensemble fut engagée, uhm pourquoi pas ? Etait-il judicieux de se pointer là-bas en compagnie d'un prévôt ? Uhm... probablement pas non.... Etait-il inconscient de s'y rendre solo ? Assurément oui
Dilemne quand tu nous tiens... To be or not to be ? Moui mais non... Am Stram Gram... Aller quitte à se rendre chez les Piques, laisser s'ouvrir son côté sombre et s'amuser des interdits, autant avoir un garde-fou non ? C'est ainsi que l'entente fut prise, brune et blond se rendraient de concert vers la Cour Brissel.




Aujourd'hui, Ici Paris, Cour Brissel


L'auberge qui avait abrité la brunette belette depuis la veille avait vu la jeune femme se "transformer", assurément ceux la connaissant hors d'ici ne l'aurait sans doute pas supposer capable de ce genre d'accoutrement, mais l'artefact fut ressorti du fin fond d'un tiroir de voyage.
Tenue d'un autre temps, époque parisienne où en compagnie d'un blondin, vie de débauche en tout genre et défi séduction était monnaie quotidienne... Et comme le disait l'adage, "Si tu es à Rome...", il en serait de même pour Brissel, et devrait-elle l'avouer enfiler ces morceaux restreints d'étoffe et de dentelle brodée noire, ornés de perles sombres la ramenait dans un monde où tout est permis.

L'invitation était celle là justement, braver les interdits, et c'était ce qui avait poussé la brunette à se rendre ici, animée par sa curiosité maladive, outre le plaisir de retrouver les affres parisiens et l'aisance à se procurer certaines substances.
Invitation en main et cape sur le dos le temps d'arpenter les venelles parisiennes jusqu'à celle de la Mortellerie, Eudoxie écouta les "recommandations" du blond danois en roulant des yeux à ce sobriquet stupide qu'il lui avait trouvé, ma Soeur, nan mais sérieusement, elle ? Nonne ? On aurait tout entendu et lorsqu'elle tomberait la cape, assurément il verrait les religieuses d'un autre oeil, rien que l'idée la fit sourire intérieurement.

Oui, oui, je vais tacher de pas me faire découper en trente six morceaux promis mon "Fils" !!!

Laisser-passer agité devant les armoires à glace qui barraient l'accès à la cour Brissel avec ce large sourire qui caractérisait la brunette belette, et les lions entraient dans l'arène, l'un d'eux fin prêt pour.... bah pour dieu sait quoi en fait !!!!
Le regard crépusculaire balayait l'endroit de droite à gauche, de gauche à droite et même de bas en haut et de... bon partout quoi, la bestiole ne savait juste plus où donner de la tête tellement y'avait de monde ici, de la vie, ça fourmillait de partout et ça !!! Ca lui plaisait plus qu'un peu.

Ouvrant doucement sa cape, en détaillant les stands les uns après les autres, Eud put apercevoir un étal sur lequel, pour sure elle irait s'attarder, de la picole avec Déa derrière le comptoir, ça devait bien piquer le gosier, et pas que, très certainement.
Mais pour l'heure, messire du breuchingue impeccable avait apparemment dans l'idée d'aller se payer quelques têtes, userait-il du canon ou de la décapitation de chèvre ? Mais en attendant la grande paluche qui s'amusait avec le boulet ferreux à proximité parlait grandement à l'inénarrable.

Contournant le quidam, la petite brune put se rendre compte de manière effective de la stature qui confirma son idée, sa main se portant sur un des deux pendentifs qui ornaient son cou, celui fait de bois, un sourire mutin illuminant son visage.
Se glissant de côté, la cape alla rejoindre le paquet de Soren, repoussant légèrement le tout pour s'assoir sur le tonneau, lune retrouvant soleil, même si sa clarté semblait foncièrement assombrie par un prodige qu'elle ne s'expliquait pas, un quelque chose de différent, ne serait que ce venimeux autour de son bras, pour le coup elle était bien contente de n'avoir pas embarquer sa boule de poils dans ce cloaque.

L'aube semble bien sombre en ce jour de fête ? Serais-ce le trône du futur roi de Brissel qui ne lui sied guère ?

Sourire en coin, la petite brune au regard sombre observait le grand brun au regard opalescent, dextre ancrée à sa hanche en partie dévoilée, lui qui craignait ne pas la recroiser avant un bon bout de temps...
Ils étaient à nouveau en même lieu au même moment, de là à penser par contre que ce serait ici lieu dans de telles conditions, surement que ni l'un ni l'autre ne l'aurait envisagé, et pourtant...

(*) "Si tu es à Rome, vis comme les Romains ; si tu es ailleurs, vis comme on y vit."

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Axelle
[ Royalo, voisine, ennemie ou amie, allez donc savoir]


[les Yeux d'Hadès]

La porte avait claqué furieusement alors que les bottes de la Pupille s'engouffraient dans les couloirs avec empressement pour filer vers la salle d'armes, une invitation pendue à la main. Tout était prétexte à se rincer l’œil sur le torse nu du colosse en plein entraînement. Et une fois de plus, la manouche ne fut pas déçue. Il était bien là, en sueur, les muscles roulant sous sa peau dans un spectacle dont la Casas ne se lassait pas. D'ailleurs, elle commençait aussi à se demander si l'amour de l'Hadès pour les salles d'armes et l'odeur âcre de sueur qui y traînait n'était pas en partie liée à l'envie de se faire reluquer au passage. Qu'importait finalement, les deux amis partageaient des petits rituels qui construisaient leur quotidien qu'ils n'auraient abandonnés pour rien au monde, laissant ceux qui pouvaient les approcher les mirettes pleines d'interrogations sur les liens qu'ils pouvaient bien entretenir. Quand d’ambiguë, pourtant, il n'y avait pas. Mais le goût partagé de la comédie, de la représentation et de la provocation n'était certes pas prêt de leur passer.

Se mordant la lèvre dans un sourire en coin, les amandes noires impudiques se régalant éhontément, la gitane agita le papelard en s'approchant.

J'imagine que tu as reçu la même. J'ai bien envie d'aller y fourrer mon museau. Pas toi ?

[Pas bien loin de là, à la cour Brissel.]

Il n'en avait pas fallu plus beaucoup pour que, sous un masque bariolé à la mode vénitienne lui couvrant tout le visage, l'écarlate de sa robe ne virevolte entre la foule braillant et éructant à tout va. Petit feu follet couvé par une stature imposante vers laquelle elle se retourna l’œil pétillant en passant devant le stand du lancer de couteaux. Pour la lanceuse de couteau qu'elle était, la tentation était irrésistible. Le garde du corps et la capricieuse, tels étaient les personnages qu'ils avaient choisis d'incarner. Mais pour le coup, la Pupille risquait bien de ne pas avoir à trop se forcer pour jouer son rôle.


Sigismond ! Hâtez-vous donc enfin ! Dieu que vous pouvez être lent ! Où est ma pomme d'amour ? Vous l'avez engloutie, c'est ça ? Et tendant son doigt vers une autre pomme, juchée sur la tête d'une donzelle. Alors je veux celle-ci !
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--Kanig
[Victime]

Moi, c'est Kanig. Enfin, je crois, car j'ai l'impression que bientôt, je ne serais plus Kanig. En fait, je me rends compte que je suis un tas de viande, tenu par un sac d'os, et que ma vie ne tient qu'à un fil, surtout quand on a 10 ans et que sa mère est une putain d'ivrogne. Mais pour l'instant, ce n'est pas ça qui me préoccupe, et ce sont des considérations bien trop mûres pour ma petite tête d'enfant, la bave au menton et l'oeil qui coule. Moi, celle qui me préoccupe, c'est cette dame, à la chevelure noire, ébouriffée, et qui franchement, a une drôle de dégaine. Elle n'arrête pas de nous crier dessus, et semble particulièrement nous détester, le vieil homme et moi. Je n'ai pas compris pourquoi j'ai reçu une baffe quand j'ai demandé si je pouvais aller faire un tour au stand de tarte à la crème. J'adore la tarte à la crème. Normalement, au gamin, on ne leur refuse rien. Moi quand j'ai pleuré à cause de ça, elle m'a redonné une baffe en me disant qu'elle allait me noyer au stand des pommes si je continuais. Alors je me tais, en m'accrochant à la jupe de ma mère, pendant que nous sommes tous attachés à un poteau pendant que la dame méchante braille.

Je ne comprends pas les règles de son jeu. Sur qui ou quoi les gens doivent lancer les choses ? Pourquoi y a-t-il des têtes de chèvres ? Mais elles ont rien fait les chèvres ! Ni nous d'ailleurs ! Pourquoi on a pas le droit d'aller jouer ? Y a un super de doudou là bas !! Elle nous l'avait promis, en se présentant comme présidente de l'association KGB (Komité des Gamins Bourrés), qui faisaient partir les gens pauvres en vacances ! Et puis, je trouve que l'endroit n'est pas vraiment propice à un enfant, d'ailleurs je suis le seul, mais bon je me dis que comme on est pauvre on a le droit à des vacances discount, évidemment on va pas aller sur la côte hein... Bref, je commence à avoir peur quand la méchante dame se met à claquer du fouet, et que deux hommes arrivent près d'elle, tandis qu'un s'empare d'une sorte de grosse balle. Ouf, c'est pas la tête de chèvre !

Et là, il s'est passé un truc, qui m'a fait prendre conscience que la vie, c'était vachement dangereux car on peut mourir super facilement. C'est quand la dame aux cheveux noirs a commencé à claquer son fouet au dessus de nos têtes de manière vilaine, et même que des fois, ça nous touchait : l'épaule, la tête, le dos, un mollet... Du coup, on s'est tous mis à courir comme un troupeau de mouton effrayé, sauf qu'on était attaché et que nos mouvements étaient entravés par nos chaînes, alors des fois on se tombait dessus. On hurlait, on protestait, mais rien à faire, les claquements de fouet n'arrêtait pas. Alors, là, m'est venu une idée pour sortir de là. Invoquer les mots magiques que seulement les enfants connaissent le secret pour que les adultes arrêtent immédiatement ce qu'ils font :

-J'me suis faaaaait cacaaaaa dessuuuuuus !!
Eirine
[L'invitation et la curiosité]

Au petit matin à Angers, Un pigeon attendait sur le bord de ta fenêtre roucoulant sans doute pour charmer d'autre pigeonne. Quel con se pigeon maugréa-t-elle en lançant sa botte pour tenter de le faire fuir mais rien n'a faire.

Eirine se leva de sa couche, sa nouvelle activité lui prenait pas mal de temps le soir donc elle était devenue une lève-tard. Elle prit le pli qui était accroché à la bestiole et remarqua l'invitation.

Oh la bonne idée pensa-t-elle après tout sortir de son petit train-train ne serait pas une mauvaise chose et puis cette fête attisait sa curiosité.

[ Cours de Brissel, ce jour]

La brune se faufila parmi les gens venues, jouant des coudes, des hanches .. pour tenter de s'approcher des différents stands juste pour jeter un oeil.

C'était la première fois ou elle se rendait à ce genre d’événement et elle comptait bien en profiter par tout les moyens.

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Tout ce qui brille n'est pas d'or ! mais Brune !!
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