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[RP] Ne jamais sous-estimer le pouvoir des paillettes

Raymond_de_petrus
[Au 1, rue d'Aristote- Musique]

L'effervescence des premières semaines s'était calmée. Cyril, le valet avait été renvoyé dans le Pomerol, pour retrouver son propriétaire originel, le meilleur ami de Raymond, fils d'un seigneur local. Il avait toutefois été chaudement été remercié pour son aide dans l'installation de Raymond à Périgueux, et était retourné dans les coteaux bordelais avec des cadeaux pour la famille de son épouse et la sienne.

Les lieux ressemblaient ainsi désormais à quelque chose, et suivaient une certaine logique. La pièce la plus vaste était celle à vivre, et la plus lumineuse l'atelier de Raymond, avec son matériel de peinture. Il venait d'ailleurs d'achever l'installation de cette pièce quand une missive arriva, en provenance d'un ancien client parisien. Du genre que l'on aimait pas décevoir. Il espérait que les Encapuchonnés ne lui réservaient pas quelque chose de mortellement ennuyeux. Ou de mortel tout court.

Sur le chevalet, une copie d'un tableau attendait d'être achevé, et même si Raymond admirait la grâce de la dame de Beauté, cette seconde copie l'avait passablement écœuré. Mais cela remplissait allègrement sa bourse, ainsi il n'avait pas fait la fine bouche.

En ce jour de mai, il trouva tout cet endroit sobre. Un peu trop.
Ne sachant pas vraiment à quoi attribuer cet élan rigoriste, qui ne lui ressemblait pas vraiment, il décida qu'aux jours plus chauds, il envisagerait d'apporter une touche plus "féminine" à tout cela.
Ce fut ainsi qu'il comprit pourquoi cet appartement était ainsi : il n'était pas aussi doué que son épouse en décoration d'intérieur.

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Raymond_de_petrus
[Quelques jours plus tard]

Contrairement à ce qu'on pouvait penser, Raymond était un lève-tôt. Il n'y avait bien que les rares fois ou il se laissait aller à la boisson qu'il débordait de ses horaires habituels. Sorianne dormait encore quand il se leva, pour enfiler des braies, et partir vaquer à ses occupations.

L'esprit clair, il s'interrogea brièvement sur la préparation du petit déjeuner, et commença à rassembler ce dont il avait besoin. Il allait faire simple : des crêpes épaisses, avec du miel. Lui adorait ça, et espérait bien que cela convaincrait Sorianne de manger un peu. Ils avaient longuement discuté la veille de la tendance de la couturière à ne pas s'alimenter, et Raymond avait décidé de la convertir aux joies de la bonne chère.

Il ne s'était pas vraiment expliqué cet élan, craignant de s'investir un peu trop dans cette relation. Une part de lui trouvait cela normal, l'autre s'inquiétait de cette implication inattendue. Il finit par hausser les épaules, balayant ces réflexions de son esprit, pour préparer les crêpes, sifflotant gaiement.

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Sorianne
A contrario, la noiraude est une marmotte. Dormir évite de ressasser, vide l'esprit et permet de faire passer le temps plus vite. Ce matin, c'est une délicieuse fragrance qui vient la tirer du sommeil, la faisant sourire un peu avant qu'elle ouvre un œil et se redresse un peu trop vivement, en ne reconnaissant pas du tout le lieu. Il lui faut quelques instants pour qu'elle se rappelle du lieu où elle se trouve et s'étire avant de se laisser retomber dans une nuée de cheveux sombres.

Un petit moment plus tard, après s'être rafraichie un peu, c'est une jeune femme en chemise qui arrive auprès du marchand, la tignasse rassemblée comme elle l'a pu, attachée avec un lacet de cuir. Y a pas à dire, le réveil est difficile malgré tout! Mais elle lui offre un joli sourire quand même et elle ne résiste pas à l'envie de le taquiner un peu.


Bonjour... Je l'avais bien dit, des paroles, des paroles...

N'avait-il pas prévu une mise en jambe agréable pour passer la matinée? La langue est tirée et un rire est contenu,mais pour le coup, la faim la tiraille, et l'odeur qui s'échappe trop alléchante pour se concentrer sur les bêtises pouvant être énoncées. Même si la nourriture a goût de cendres, parfois sa gourmandise se réveille, au moins l'espace d'un instant avant de retomber comme un soufflet.

Qu'est-ce que tu fais?

Voilà bien longtemps que l'on n'avait cuisiné pour elle, et voir ainsi Raymond donner du sien lui fit un drôle d'effet.


Tu n'es pas obligé tu sais, un bout de pain suffit.
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Raymond_de_petrus
La couturière finit par se réveiller, et apparaitre auprès de Raymond.

Ah mais je ne peux pas être à la fois au four et au moulin, que veux-tu ! Et la matinée n'est pas terminée, de toute façon.

Un clin d'oeil grivois ponctua cette promesse un peu en l'air, la fanfaronnade faisait aussi partie du personnage. Elle l'interrogea alors sur ce qu'il faisait. Pour lui, cela paraissait évident, mais sans doute Sorianne n'était-elle pas douée pour la cuisine (non plus).

Je prépare des crêpes. Presque pas ratées.

Elles semblaient même assez réussies, de ce qu'il en voyait. Sorianne lui fit la remarque qu'il aurait pu se passer de tant d'efforts. Théâtralement, il soupira et leva les yeux au ciel, non sans rire avec légèreté.

"Un bout de pain aurait suffi"... Ça ne m'étonne pas que tu sois maigrichonne comme tout si tu te nourris de pain sec et de fruits crus. Et puis il faut bien que je mange moi aussi !

Le petit déjeuner, le repas le plus important de la journée.
Sans doute s'en serait-il fait de lui-même si Sorianne n'avait pas été là. Il n'avait pas un goût prononcé pour préparer la cuisine, mais il préférait encore passer un peu de temps à la faire et manger avec appétit, que de déprimer face à une assiette peu ragoutante.


Installe-toi au lieu de dire des bêtises !

La dernière crêpe venait de finir de cuire, et il répartit la petite pile dans deux écuelles, qu'il finit par déposer sur la table, non loin de là.

Il y a du miel, et ... euh *prenant un bocal en verre avec de la confiture de couleur rouge* un truc non-identifiable qui doit venir de chez mes parents. Peut-être framboise.

Il s'assit à son tour, pour manger, et éviter de crisper Sorianne en lui demandant 15 fois de suite si c'était bon.
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Sorianne
Un sourire, et la So regarde ces fameuses crêpes qui sont plutôt réussies, en tous cas, elle n'aurait pas été capable de faire de même étant l'incarnation même de la catastrophe, pour le peu qu'elle se mette aux fourneaux. Ce n'est pas un hasard si elle se rend souvent dans les auberges : on y trouve quantité de nourriture délicieuse et toute prête. Et encore, plus le temps passe et moins elle se fatigue à rechercher de la nourriture, sans compter les jours où l'envie n'y est tellement pas, qu'elle jeûne tout simplement.

Presque pas ratées? Vous êtes bien modeste Sire de Petrus.

Penchée sur le plat, elle hume la bonne odeur avant de se redresser en faisant la moue.

Si tu savais ce qu'il en ressortirait si c'était moi à ta place...

Mais le sourire revient, et elle lui assène un coup léger quand il lui dit être maigrichonne. Certes, la noiraude a maigri, elle ne le cache pas et le voit bien quand elle doit reprendre ses tenues, mais, ça n'empêche!


C'est bon les fruits.

Pêché mignon de la jeune femme. C'est bien une des rares choses qu'elle peut déguster vraiment. Elle le suit du regard, ouvre de grands yeux à voir les écuelles, et se pose à l'endroit indiqué, non sans une certaine inquiétude. Doit-elle tout manger? Un peu tendue, elle observe Raymond, tout en ne sachant vraiment par quoi commencer, consciente de paraitre stupide à souhait. S'il savait depuis combien de temps cela ne lui était pas arrivé, peut-être tomberait-il des nues. Puis même si tout a un fumet délicieux... L'envie n'y est pas.

En fait... Ça l'angoisse.

Une angoisse qu'elle ne s'explique pas et qui sort de nul part. Et il y a des chances que cela se voit sur le visage de la noiraude, qui a pâlit quelque peu. Tellement déprimée à l'idée de s'être à nouveau faite abandonner, à l'idée que le Maure soit mort, à l'idée d'être seule, qu'elle en a perdu toute envie. Même celle des bons repas. Raymond avait bien raison l'autre jour. Le chagrin absorbe tout.

Consciente aussi de ce qu'il attend, elle se force donc, à goûter au moins l'une des crêpes si gentiment proposées.


Je fais ça pour toi, tu sais...

Mais après la bouchée, elle ne peut qu'apprécier... A son grand dam. Peut-être que l'envie reviendra à mesure, qui sait...? Mais en attendant, elle n'a peut-être pas envie, mais la faim la tiraille. Alors elle se nourrit.

Tu sais, se nourrir et manger, il n'y a pas de différence. On se remplit l'estomac pour ne pas tomber. C'est tout.

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Raymond_de_petrus
Il a bien fallu que j'apprenne à faire la cuisine de mon côté.

De façon assez empirique, il fallait l'admettre.

Sorianne lui annonça alors qu'elle goûtait pour lui faire plaisir, et il ne put s'empecher de regarder la tête qu'elle faisait. Difficile de savoir, et le teint pâle de la jeune femme ne lui permettait pas de se faire une opinion.

Elle lui asséna le coup de grâce et il resta un bref instant stoïque à la regarder, se demandant comment prendre la chose. Finalement il reprit son repas, décidant de ne pas s'agacer pour ça, accordant les paroles de Sorianne à de la maladresse plutôt que du dédain envers le mode de vie qu'il avait.

Tu ne sais pas ce que tu rates alors... La nourriture, c'est bien plus que simplement avaler 3 bouts de pain et ne plus entendre son estomac grogner.

C'est aussi... le partage avec des gens qu'on aime, le plaisir de goûter quelque chose de bon et nouveau. La fraicheur de la saugée les soirs d'été. Les marrons chauds qui te brûlent les doigts dans les derniers jours de l'automne.


Il finit par hausser les épaules, abandonnant le débat. Il ne lui semblait pas que Sorianne était réceptive, du moins pour l'instant, à ce genre d'argumentations.

Enfin...

Le débat serait clos.
Raymond décida qu'il serait mufle après avoir fini ses crêpes, et la mettrait dehors. Avec politesse certes. Une petite voix en lui paradait à cette idée, qu'il n'était pas utile de s'impliquer plus que cela avec une femme incapable d'apprécier les plaisirs de la vie, à mille lieues de ce qu'il était.

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Sorianne
Maladroite, elle l'est. Et plutôt deux fois qu'une, et toujours sans le vouloir malheureusement. Pour la peine, la voilà coite à son tour, regardant sans ciller Raymond après qu'il ait répondu en lui expliquant la différence qu'elle ne voit plus entre s'alimenter parce qu'il le faut, et s'alimenter en se faisant plaisir.

La mine défaite, elle replonge le museau dans le plat, jouant avec la crêpe du bout des doigts, mais l'appétit coupé pour de bon. Elle est réceptive... Peut-être pas dans le bon sens ceci dit. Se retrouver le nez collé dans sa solitude et son amertume n'est pas une chose à laquelle elle s'attendait ce jour.

Il lui faut un instant pour digérer la chose, et c'est avec un air pincé qu'elle se lève doucement et s'excuse. Le temps pour elle d'aller récupérer ses affaires et de repasser sa tenue, l'esprit dans le néant le plus total, histoire de ne pas réfléchir à l'endroit où récupérer une corde pour se pendre, et la noiraude a déjà sa cape aux épaules. De nouveau devant le marchand, elle esquisse tout de même un sourire.


Elles sont délicieuses. Et elle se saisit de son écuelle, l'air de rien. Elle va l'emmener avec elle. Ne serait-ce que parce qu'elle veut faire plaisir, parce qu'elle compte bien retenter. Et pour ne pas que tout ait été fait pour rien. Les pas vers la sortie sont entamés, mais elle poursuit pendant ce temps. Merci d'avoir essayé.

La porte est ouverte, et juste un petit regard est lancé.

Le plaisir, je redécouvre.

Un hochement de tête en guise de salut, et la petite noiraude est dehors, fermant la porte derrière elle et attendant un instant avant de reprendre sa marche vers son chez elle avec un soupir.
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Raymond_de_petrus
Le malaise qui s'installa fut flagrant. Finalement Sorianne battit en retraite, pour aller se rhabiller, Raymond n'aurait même pas ainsi à chercher l'excuse pour la congédier (même si elle était toute trouvée pour lui). Elle revint quelques instants plus tard, après avoir rassemblé ses affaires, et eut un compliment pour les crêpes. Il leva les yeux vers elle, avec ce regard qu'il avait toujours quand il était circonspect, à se demander si elle lui servait du lard ou du cochon. Le remerciement d'usage tomba à plat. "Merci d'avoir essayé". Quelle drôle d'idée de sortir ce genre de phrase, l'autre en face ayant la terrible impression d'être impuissant à quoi que ce soit.

Il voulut répondre un "de rien", mais l'amertume, peut-être une pointe de sarcasme aussi, aurait transpiré dans le ton de sa voix. Ainsi il laissa Sorianne s'en aller, sans chercher à la saluer, ni même la retenir.

A nouveau seul, il se sentit un peu idiot. Un autre que lui se serait surement déplacé pour aller s'excuser, mais il était bien trop orgueilleux pour cela. Il s'était senti vexé, et avait répliqué de façon maladroite. Il ne se reconnut pas dans ce soudain mouvement d'humeur, et il se morigéna à haute voix.


Allez, t'es plus un adolescent bouillonnant.

Sans nul doute, Sorianne l'éviterait un bon moment. Cela était peut-être pour le mieux d'ailleurs. Il lui fallait avoir les idées claires, et il acheva de déjeuner. Il ne manquait pas de travail, la copie du Fouquet l'attendait toujours dans son atelier, et il avait désormais d'excellentes raisons de se concentrer sur celui-ci.
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Raymond_de_petrus
Un soir, plus tard, après un jeu de chat et de souris

La porte de l'appartement claqua avec virulence, malgré l'heure tardive, et ce fut un Raymond véritablement exaspéré qui se retrouva à tourner comme un lion en cage.

La soirée n'avait pourtant pas mal commencé, il avait espéré rendre la monnaie de sa pièce à Sorianne pour le supplice des bains publics, advenu plus tôt dans la journée. Ils avaient bu un peu plus que de raison, et étaient rentrés dans ce petit jeu provocateur que peuvent avoir deux amants éméchés.
Il s'était fait plus entreprenant, mais elle l'avait alors repoussé, craignant l'arrivée d'autres personnes dans la taverne. Raymond n'avait pas compris, alors qu'elle lui avait dit vouloir assumer leur liaison. Dans les faits, elle en était incapable, et le jeune homme avait décidé de prendre la tangente. Sorianne avait alors bien tenté de l'accompagner, mais il l'avait planté dans la taverne des Poneys Roses, sans le moindre remords, vexé et frustré. Quelques jurons lui échappèrent, tant envers elle que lui-même.

Il avait l'impression d'être un chaton devant lequel elle agitait une pelote de laine, et il tombait dans le piège comme il fallait. Il lui fallut un moment pour calmer son agitation, alors qu'il avait déjà trop bu. Il ouvrit la fenêtre, pour laisser le vent nocturne du mois de mai rafraichir l'atmosphère et lui-même.

Il finit par s'effondrer sur une chaise, la maudissant de le mettre dans un tel état. Une seule solution s'imposait : l'ignorer. Il fallait qu'il retrouve son empire sur lui-même, et qu'il cesse de se construire des châteaux de sable dans la tête. Tout allait trop vite, trop loin, et il ne voulait pas perdre le contrôle de ses sentiments.

Raymond ne se coucha pas cette nuit-là, préférant retrouver son calme au fur et à mesure des heures sombres. L'aube l'arracha à ses réflexions, et il opta pour quelque chose qu'il n'avait pas fait depuis longtemps : s'écrouler sur son lit et dormir toute la journée.

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Raymond_de_petrus
    [Quelques semaines plus tard]


Ce soir-là, Raymond avait bu, mais pas tant que cela. Peut-être avait-il juste un peu forcé le numéro, même si tout de même, il était gai, et que le sol ne lui paraissait pas tout le temps stable. La griserie l'empêchait de réflechir, ce qui était une bonne chose en ces temps incertains.

Sorianne semblait elle moins ivre, malgré quelques bégaiements qui avaient ponctué son discours. Elle l'avait raccompagné chez lui, et bien entendu, il ne l'avait pas laissé repartir. De plus, il pleuvait, l'orage grondait au loin, et en toute bonne foi, elle n'allait pas repartir sous les trombes d'eau pour tomber malade ! Il valait bien mieux faire sécher ses vêtements humides, pour repartir le lendemain.
"En toute bonne foi."

Plus tard dans la nuit, alors qu'il dormait béatement contre la jeune femme, ce furent les craquements de bois du toit qui le réveillèrent. Il ouvrit un oeil, hésita un bref instant, ne sachant pas si il l'avait rêvé ou pas. Il secoua doucement la couturière, lui chuchotant à voix basse :


Sorianne ? Tu as entendu ?

Bon, presque pas de mal de crâne, il ne devait pas être si saoul que ça, et on pouvait éliminer les bruits hallucinatoires.
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Sorianne
La taverne quittée, la petite noiraude a aidé Raymond à rentrer chez lui. Il faut dire qu'elle ne l'a pas raté. Bon il l'a cherché hein! Elle ne sert pas à boire comme ça impunément. En tous cas, elle s'est amusée malgré tout, et la soirée fut agréable. Elle a tout de même une pensée pour la fillette, en espérant que cette dernière soit arrivée indemne auprès de son père. C'est que la So n'a pas oublié ce doigt pointé sur son museau et les mots qui allaient avec!

Arrivés à bon port, la jeune femme, cède rapidement, l'orage finissant de la décider si tant est qu'elle ait hésité un quart de seconde. Elle n'aime pas ça, et la peau qui se hérisse à chaque roulement de tonnerre ne peut que trahir la crainte qu'elle a de ce maudit temps. La bonne excuse "de bonne foi" de Raymond pour l'inciter à rester, lui a donc permis de ne pas avoir à prétexter tout et rien pour ne pas se retrouver seule chez elle, à subir l'orage. Puis, on ne va pas se le cacher, elle apprécie beaucoup le marchand, et essaye de profiter de sa présence le plus possible, en prévision d'une hypothétique fin de Printemps un peu trop brusque.
Mais les pensées qui pourraient assombrir l'humeur de la petite noiraude son reléguées au fin fond de son esprit et la fin de soirée s'est avérée des plus agréables.

Quand s'est-elle réveillée? Elle n'en sait fichtre rien, toujours est-il que les sourcils froncés, elle écoute le bois craquer au dessus d'eux. L'orage semble fini et le vent n'ayant pas de jambes pour marcher, il lui semble cohérent de dire que quelqu'un marche au plafond. Mais dans le brouillard de la mi-nuit, elle s'imagine un esprit, tête en bas, arpentant la pièce juste au dessus d'eux, et elle en tremble!

Ah non, c'est Raymond qui la secoue doucement. Au moins, il a achevé de la réveiller, et l'oreille est tendue après qu'elle ait compris ce qu'il lui demandait. A demi tournée à regarder le plafond dans la pénombre, la So pourrait s'amuser à compter les pas, et cela la fait se redresser avant de se pencher sur Ray..


Est-ce que... C'est quelqu'un qui... marche?

Et soudain la nuit précédente lui revient en tête, et avec un air presque choqué la brune s'offusque.

Déjà l'autre nuit, chez moi!
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Raymond_de_petrus
La réponse de Sorianne finit tout à fait par réveiller Raymond, alors qu'elle lui disait avoir déjà entendu ça. Et à bien y réflechir, ça faisait vraiment comme des bruits de pas.

Sérieusement, ya des gens qui marchent sur les toits la nuit ?

Raymond tentait tant bien que mal d'imaginer la scène, genre un type en cape qui beuglait "I aaaam the niiiight"*, mais vraiment, cela le dépassait ! La nuit, c'était fait pour se saouler et dormir, voire d'autres activités (plus ou moins) horizontales, pas perturber les honnêtes gens dans leur sommeil.

Cela suffit à le motiver pour se lever, enfiler des braies parce que quand même, on ne savait jamais, et il entreprit d'ouvrir la fenêtre pour voir ce qui se passait, même si les craquements n'étaient déjà plus audibles. La pluie ne l'entendait pas ainsi, et il se prit une rafale de gouttes d'eau quand il tenta de voir ce qui se passait sur le toit, non sans quelques contorsions. Il lui sembla remarquer quelque chose, mais noir sur noir, il n'y a plus d'espoir il ne put en être sur. Décidant qu'il ne comptait pas boire la tasse, il referma la fenêtre, et alla chercher un linge pour s'essuyer le visage.


On dirait qu'il y avait bien quelqu'un...

Déjà Raymond tentait d'éliminer les possibilités concernant la silhouette, entre une de ses mauvaises fréquentations, un fiancé jaloux, ou bien tout autre chose. Comme des cambrioleurs en repérage, alors même qu'une môme du nom de Lucie lui avait demandé le soir-même si il était riche.

Ce serait... ce Mike, et puis Eliance qui chercheraient des cibles, peut-être... Je crois que la gamine a tenté de me choper ma bourse en partant en plus...

Pour une fois, ce serait difficile d'accuser les Poneys, leur taux d'alcoolémie n'était jamais assez bas pour tenter ce genre d'acrobaties.


* hrp : Je suis la nuit, mais c'est moins drôle en français
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Sorianne
Alors que Raymond se lève pour aller voir de visu ce qui se trimballe sur le toit, la So se revêt de sa longue chemise, allume une lampe dont la flamme vacille, et bras croisés, rejoint le marchand qui s'essuie de la pluie reçue. Il y avait bien quelqu'un? Mais quelle idée! Elle écoute, pensive, une petite moue au visage, tout en nattant sa tignasse machinalement.

La fillette t'a aussi confirmé qu'elle te cuisinait pour savoir à quoi s'en tenir... Mais on ne les avait pas vu avant hier... Et pourtant la nuit dernière j'ai aussi entendu marcher... J'avais cru à un rêve éveillé, mais apparemment... Ce n'est pas le cas!

Le plafond est désigné, ils ne peuvent pas avoir eu une hallucination tous les deux. Après un instant à s'interroger, la brune observe autour d'elle. Mis à part le bas de la fenêtre jonchée de pluie depuis que Ray l'a ouverte, rien ne laisse à supposer que quelqu'un a pénétré les lieux.

Mais enfin qui est le fou qui s'amuse à ça...

Vrai qu'il ne faut pas être net pour se promener de toits en toits, surtout vu l'état de certaines charpentes. D'un coup, la gêne s'empare de la petite brune.

Et si on nous espionne? Après tout, hier c'était chez moi...

Non qu'elle ait quelque chose à cacher, même si elle apprécie la discrétion. Et l'idée de se faire observer en train de faire des folies lui colle des frissons tant elle trouve cela malsain.

Il faut aller voir le prévôt.

Tout en secouant la tête, de dépit, la noiraude s'en va se saisir de ses vêtements encore humides de la pluie de la soirée, et commence à les passer. Elle est bien décidée à aller voir la prévôté, peu importe l'heure.
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Raymond_de_petrus
Raymond finit de s'essuyer, tandis que Sorianne commençait à réflechir aux raisons qui pouvaient pousser quelqu'un à les espionner. Le marchand avait quelques idées, et il mentit à la jeune femme, pour la rassurer.

Je doute que qui que ce soit ait du temps à perdre à t'espionner, ou bien moi.

De toute façon, il n'avait aucune preuve impliquant le fiancé "disparu", ou certains de ses anciens employeurs. Il vint saisir Sorianne par les épaules, alors qu'elle commençait légèrement à paniquer et à ré-enfiler ses vêtements humides.

Calme-toi. On ira demain matin, ça ne sert à rien de se déplacer maintenant... Je doute qu'ils aillent réveiller le prévôt pour nous.

Ils auraient été nobles, ou des membres proches du Conseil Ducal actuel, cela aurait sans doute été possible, mais ils n'étaient rien de tout ça. On ne se bougeait pas pour un marchand et une couturière. Déjà, Raymond serait content si on écoutait leur histoire sans se moquer d'eux.

Finissons de dormir, s'il te plait.
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Sorianne
C'est avec un sourire mi-figue mi-raisin que la So accuse le mensonge de Raymond. Non qu'elle se doute qu'il s'agit d'une menterie gentille, mais elle a bien une personne dans ses connaissances... Peut-être deux? Qui seraient susceptibles de perdre du temps à partir à sa recherche... L'ombre d'une bure se profile dans sa tête brune, et elle en frissonne légèrement. Mais déjà il cherche à la rassurer...

Après avoir ralentit la cadence et s'être un peu reprise, à moins que ce ne soit les mains à ses épaules, la noiraude souffle doucement en réalisant s'être quelque peu emballée. Sans doutes le fait d'avoir été ainsi réveillée au milieu de la nuit, la fatigue et les quelques verres pris dans la soirée, tout cela combiné avait provoqué une montée d'adrénaline un peu surréaliste.

Mais en fait... Qu'est-ce qu'elle peut être lasse! Les sourcils froncés, un peu contrariée, Sorianne cesse donc ce qu'elle est en train de faire, pour remettre la tenue à sécher, conservant la chemise.


C'est vrai. Je... Ne sais pas trop ce qu'il s'est passé en fait.

Ou du moins, tout lui a un peu échappé. Le nez se relève et le marchand est observé dans la pénombre de la pièce éclairée par l'unique lampe restée dans un coin.

Il est parti?

Après tout c'est lui qui l'a vu. Dire qu'ils s'imaginent le pire alors qu'il s'agit d'un dandy s'amusant à flâner! Mais ça... Cela aurait pu être aussi un chevalier noir bravant la nuit et la pluie pour veiller au grain!

L'air un peu idiote de celle qui s'est totalement emballée pour rien, elle passe une main distraite dans sa tignasse en partie nattée, et retourne s'allonger avant de pouvoir se faufiler dans le giron de Raymond, l'oreille aux aguets.


Demain le prévôt alors.
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