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Info:
Le Rhum Antique est un vieux navire en ruines enfoncé sur les rivages du Loing, l'une des trois rivières qui traversent Montargis. Le lieu a été transformé en taverne par Carolyn de Hauterive et sa tavernière Iginia.

[RP] Le Rhum Antique ~ Taverne

Carolyn.

[Cliquez sur la carte pour l'agrandir]

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⚓Le Rhum Antique⚓


𝐋'𝐞𝐚𝐮 𝐞𝐬𝐭 𝐟𝐫𝐨𝐢𝐝𝐞. 𝐘𝐨 𝐇𝐨, 𝐘𝐨 𝐇𝐨. 𝐔𝐧𝐞 𝐞́𝐩𝐚𝐯𝐞... 𝐍𝐨𝐧... 𝐔𝐧𝐞 𝐛𝐚̂𝐭𝐢𝐬𝐬𝐞... 𝐒'𝐞́𝐥𝐞̀𝐯𝐞 𝐬𝐮𝐫 𝐮𝐧𝐞 𝐫𝐢𝐯𝐞 𝐝𝐮 𝐋𝐨𝐢𝐧𝐠.

𝐌𝐮𝐬𝐢𝐪𝐮𝐞 𝐝'𝐚𝐦𝐛𝐢𝐚𝐧𝐜𝐞 : https://www.youtube.com/watch?v=QB8C8awaBhc

𝐕𝐨𝐮𝐬 𝐞𝐧𝐭𝐫𝐞𝐳. 𝐋'𝐨𝐝𝐞𝐮𝐫 𝐝𝐞 𝐥𝐚 𝐫𝐨𝐜𝐡𝐞 𝐦𝐨𝐮𝐢𝐥𝐥𝐞́𝐞 𝐬'𝐞𝐦𝐩𝐚𝐫𝐞 𝐝𝐞 𝐯𝐨𝐬 𝐧𝐚𝐫𝐢𝐧𝐞𝐬. 𝐕𝐨𝐮𝐬 𝐟𝐫𝐢𝐬𝐬𝐨𝐧𝐧𝐞𝐳.
« 𝐒𝐞𝐫𝐯𝐞𝐳-𝐦𝐨𝐢 𝐝𝐮 𝐑𝐡𝐮𝐦 𝐜𝐚𝐦𝐚𝐫𝐚𝐝𝐞 ! » 𝐯𝐨𝐮𝐬 𝐞𝐱𝐜𝐥𝐚𝐦𝐞𝐳-𝐯𝐨𝐮𝐬. 𝐂𝐨𝐦𝐦𝐚𝐧𝐝𝐞 𝐞𝐱𝐚𝐮𝐜𝐞́𝐞. 𝐘𝐨 𝐡𝐨, 𝐘𝐨 𝐡𝐨... 𝐔𝐧 𝐯𝐞𝐫𝐫𝐞 𝐝𝐞 𝐑𝐡𝐮𝐦 𝐩𝐨𝐮𝐫 𝐯𝐨𝐮𝐬.

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⚓ 𝐌𝐄𝐍𝐔 ⚓

𝐋'𝐎𝐦𝐛𝐫𝐞 𝐝𝐞𝐬 𝐎𝐜𝐞́𝐚𝐧𝐬 : 𝟏𝟗,𝟓𝟎 𝐞́𝐜𝐮𝐬 (𝟏 𝐎𝐦𝐛𝐫𝐞)
𝐋𝐚 𝐂𝐚𝐫𝐩𝐞 𝐑𝐨𝐦𝐚𝐢𝐧𝐞 : 𝟏𝟗,𝟓𝟎 𝐞́𝐜𝐮𝐬 (𝟏 𝐂𝐚𝐫𝐩𝐞)

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⚓ 𝐑𝐇𝐔𝐌 ⚓

𝐑𝐡𝐮𝐦 𝐀𝐦𝐛𝐫𝐞́ : 𝟏 𝐞́𝐜𝐮
𝐑𝐡𝐮𝐦 𝐁𝐥𝐚𝐧𝐜 : 𝟏 𝐞́𝐜𝐮

𝐁𝐢𝐞𝐧𝐯𝐞𝐧𝐮𝐞 𝐚̀ 𝐁𝐨𝐫𝐝 ![/size]

Carolyn.
Depuis quelques temps première taverne réputée à Montargis, le Rhum Antique connaît un succès fou. Excentrée, mais sur une Rive du Loing, la taverne accueille les passionnés de Rhum qui veulent garder de Montargis un souvenir ambré. En mairie, un livre d'or accueille les pensées des voyageurs. Trois sur quatre parlent de rhum. S'approchant de la porte d'entrée un matin du mois de Mars, Carolyn sort la grosse clé en fer de sa besace et l'introduit dans la serrure. Le quotidien d'une tenancière de taverne se résume à nettoyer, compter les écus et préparer la caisse. En premier lieu, la blonde pose ses affaires dans la réserve et s'offre une petite gorgée d'eau avant de démarrer. Ensuite, la chorégraphie est la même : coup de chiffon sur les tables en bois, coup de lavement sur le sol à l'aide d'un balais en bois et d'un tissu mouillé au savon, nettoyage et rangement du comptoir, organisation du fond de caisse pour rendre la monnaie aux alcooliques, même si le Rhum ne coûte qu'1 écu le fond... Une fois tout ça terminé, la porte peut être ouverte et les clients peuvent arriver. Contrairement à d'autres endroits, pas besoin de dresser les tables avec des nappes et des couverts sophistiqués. Ici, la cuisine est rarement demandée. Cependant, pour ceux qui veulent déguster un plat à base de poisson frais, un plateau est apporté aux gourmands et de cette façon les tables restent propres, et le bois ne sent jamais le poisson.

Juste à côté de la taverne, qui donne sur la rivière du Loing, l'eau s'écoule doucement pour continuer son chemin vers d'autres horizons. Se perdant dans ses pensées, Carolyn regarde par la fenêtre et fixe l'eau pleine de reflets blancs, bleus ou encore gris qui défilent très vite pour son regard. Tout à coup, elle remarque un autre reflet qui n'a pas la même couleur que les autres : un marron plus net, circonscrit dans une zone bien précise. Carolyn s'approche jusqu'à coller le bout de son nez aux carreaux en verre. Ses yeux fixent, intrigués, la différence de couleur. Tout à coup, prise d'une immense curiosité, elle sort de la taverne et va vers la terrasse. De dehors, près des tables prévues pour l'été et pour pouvoir manger dehors si le temps le permet, la blonde aperçoit mieux l'endroit où l'eau n'était pas des mêmes nuances qu'ailleurs. Cette fois, d'autres scintillements apparaissent : jaunes, rouges, bleus, verts...


« Ce n'est pas naturel... »
murmure-t-elle. Non, ce n'est pas naturel. L'eau est glacée, mais Carolyn espère trouver Iginia à ses côtés pour l'aider à étudier ce qui ressemble clairement à un coffre de joyaux dont ceux-ci se seraient échappés de façon sporadique avec les mouvements de l'eau.

« Iginia... Il faut que je trouve Iginia... »
murmure-t-elle.
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Iginia
"Trésor caché, remède à tous les maux, l'homme au fond de son cœur garde la patience." Publilius Syrus


    Le Rhum Antique… Taverne la plus fréquentée du Montargis, tous les boit-sans-soif du coin venaient s’y enivrer de l’alcool des pirates, sous l’oeil attentif de la capitaine aux cheveux de sel, qui ligotait volontiers les rats de cale et autres gibiers de potence qui avaient l’audace d’y mettre les pieds. Les bouteilles n’étaient jamais à sec, les chansons s’élevaient parfois, les histoires s’écrivaient au fil des soirées. Iginia aimait profondément cet endroit et tout son équipage, comme on aime un navire, et les reflets argentés de la lune sur l’eau qui scintillait derrière les fenêtres, la nuit, n’était pas loin de lui rappeler la mer.

    C’est le coeur aussi gonflé que les voiles où s’engouffre le vent que la Salée franchit la porte du Rhum Antique, un de ces lendemains de veille tardive où la quantité de rhum avait surpassé celle de sang dans les veines des Montargois. Si la pirate pouvait aisément vider plusieurs bouteilles à elle toute seule en un temps record – après tout, elle avait grandi en buvant plus de rhum que d’eau douce –, tout le monde n’avait pas la même résistance de marin, et elle s’amusait beaucoup à regarder les Poussiéreux lâcher prise sur eux-mêmes.

    D’un bref regard, la tavernière constata que le rangement avait déjà été effectué. Carolyn devait déjà être passée. Haussant les épaules, Iginia attrapa une bouteille de rhum ambré et avala quelques gorgées en guise de petit déjeuner, puis sortit sur la terrasse histoire de profiter des rayons du soleil qui se montrait plus vaillant depuis que l’hiver s’enfuyait à vue d’oeil. Elle esquissa un large sourire en y retrouvant son amie.

    « Bonjour capitaine ! »

    Remarquant qu’elle semblait absorbée dans la contemplation d’un objet non défini, la pirate s’approcha, poussée par la curiosité, essayant de suivre le regard de Carolyn. Si elle envisageait de prendre un bain matinal, l’eau était peut-être encore un peu fraîche…

    « Qu’est-ce que tu reg… oh ! »

    Les yeux gris-vert de la Salée s’agrandirent sous l’effet de la surprise en croyant distinguer ce que la blonde scrutait. Des éclats colorés, et bien particuliers, aux reflets vacillant sous les mouvements de l’eau… Depuis quand le fond du Loing était-il tapissé de corail ou de plantes aquatiques exotiques ?
    Sans rien dire, elle plissa les yeux, tentant de deviner ce qui brillait ainsi dans l’eau. La pirate qu’elle était le savait parfaitement, du moins son instinct le lui soufflait, et un frisson de convoitise courait déjà sur sa peau à l’idée de trouver un… trésor !

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Carolyn.
Sa complice de toujours se trouve dans le paysage au moment propice. Iginia apparaît dans le champ de vision de Carolyn : elle est comme un membre de la famille. Sa présence est naturelle et ne perturbe nullement la pensée de la bourgmestre. Lui rendant son bonjour d'un mouvement de lèvres à peine perceptible, elle lui lance un regard quand celle-ci lui demande ce qu'elle regarde.

« Regarde... là... On dirait un coffre plein de joyaux... L'ennui, c'est que si on saute là-dedans par cette neige on va attraper une... une toux du Diable ! »
C'était l'autre mot d'une «pneumonie» à une époque où le mot est étranger à Carolyn. La curiosité attire, l'enjeu est trop grand : il faut trouver une solution pour découvrir ce qui est caché dans le Loing. Tout à coup, Carolyn s'agite dans tous les sens et entre dans la taverne. Elle revient dix minutes plus tard dehors avec un bout de bois, des ficelles et des crochets pendus au bout. Très vite, elle se rend compte que l'ouvrage est peu solide et à peine assez long pour couvrir la distance entre la terrasse et le coffre. Un regard vers Iginia pour faire connaître son incertitude.

« Heu... Comment on fait pour l'attraper ? Doit-on attendre l'été ? Une eau glacée comme ça nous rendrait malades... As-tu une idée pour récupérer ce coffre ? »
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Iginia
    Malgré la bonne volonté de Carolyn, c’est avec scepticisme qu’Iginia considère l’assemblage de cordes et de crochets. Si ça ne tenait qu’à elle, la pirate aux cheveux de sel aurait déjà plongé pour ramasser chaque pierre précieuse une à une.

    « - Le problème, c’est que ça va être compliqué de tout ramasser avec des crochets… » commente-t-elle tout en réfléchissant.

    Ses yeux de la couleur de l’eau se perdent dans celle-ci, errant sur les points colorés qui vacillent au fond, comme la flamme éphémère d’une bougie. En mer, quand le butin valsait par-dessus bord, aucun pirate n’aurait eu l’idée saugrenue de s’enfoncer dans les abysses pour le rattraper. Mais là, la rivière était si claire, et on avait l’impression qu’il suffisait de tendre les doigts pour effleurer le coffre… qu’il serait frustrant de n’y pas toucher !

    « - Si on attend l’été, quelqu’un d’autre pourrait le prendre avant nous... c’est hors de question… »

    Se penchant un peu en avant, Iginia scrute la surface étincelante, terriblement attirée par les joyaux qui semblent reposer au fond de l’eau. Faudra-t-il plonger complètement ? Difficile à dire, l’eau est tellement limpide…

    « - Tu crois que c’est profond ? Moi je veux bien aller le chercher… »

    Prête à risquer la toux du diable pour mettre la main sur un trésor, la pirate ôte déjà sa cape mauve, la laissant tomber négligemment par terre. Elle se débarrasse aussi de son col, accueillant l’air frais de la matinée avec un léger frisson, puis pose un genou à terre et commence à défaire les lacets de ses bottes. Elle se voit déjà ramener le coffre à la surface et partager le contenu tant convoité avec sa capitaine…

    Mais il y a un détail auquel la Salée n’a pas pensé. Si le coffre est lourd, il va être compliqué de le remonter, surtout sous l’eau…

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Phily
Le matin était frais, le soleil brûlait quelques peu les mirettes du conteur. Il lui fallait de nouveau ciseaux pour la tonte des ses brebis et moutons, d'où une telle balade matinale, lui qui n'était pas un lève tôt.

Bien qu'encore aveuglé par le brouillard des rêves, deux sirènes bien connues semble se découper au loin. La chevelure laiteuse de l'une d'elle ne trompe pas sur son identité. Que font-elle ? Penchées aux dessus de la rivière ? Mauvaise nuit ? Gueule de bois sans précédent ? Poisson pas frais ? Peu importe, l'escroc monta jusqu'à elles.

Une fois à leur hauteur, sans un bruit, la mélodie de leur voix semble vibrer dans ses oreilles, distinguant quelques bribes de conversations. Les deux excentriques semblent parler d'un coffre ou de quelque chose s'en rapprochant. Ici, dans la rivière ? Ce serait absurde ! Donc autant garder bouche cousue et continuer d'avancer d'un pas félin.

Mains dans les poches, son éternel air flegmatique, il se posta à côté d'Iginia et imita les deux femmes en se penchant vers la rivière, prenant volontairement un air ridicule comme leur reflet.


"Mais merde... Y a vraiment un coffre là dedans ?!"

C'est les yeux écarquillé et plein d'incompréhension qu'il se tourna vers les pirates attendant quelques explications.
Iginia
    Penchée au-dessus de l'eau et de ses bottes qu'elle délace, la Salée ne remarque pas tout de suite qu'un troisième mousquetaire pirate en quête de trésor les a rejointes. Ce n'est que lorsqu'une voix bien familière se fait entendre qu'elle relève la tête. Ces traits fins, ces longs cheveux d'ébène... Elle les connait par cœur, et la pirate ne peut empêcher son palpitant capricieux d'accélérer le rythme de ses battements.

    Elle se redresse vivement et se fend d'un large sourire pour masquer la confusion qui s'empare d'elle dès que le conteur est dans les parages. Puis son sourire est vite suivi par un froncement de sourcils.

    « - Bien sûr qu'il y a un coffre. Et des pierres précieuses, aussi, ou des bijoux, je ne sais pas trop. »

    Tendant le doigt vers les points colorés qui scintillent sous la surface, Iginia plante son regard gris-vert sur Phily.

    « - Si c'est un coffre, il est ouvert, et il faut le récupérer avant que le courant n'emporte tout ce qu'il contient... »

    Pour ponctuer ses paroles, elle se déleste de la hache danoise suspendue à sa hanche et la dépose soigneusement sur la cape mauve qui traîne déjà par terre. Tout en se débarrassant de ses bottes et de ses bas, elle darde un regard malicieux sur ses deux apprentis pirates.

    « - Un petit plongeon matinal, ça vous tente ? Parce que moi oui ! »

    Pieds nus, portant juste une fine chemise et ses braies, la Naufragée est prête à se jeter dans l'eau glacée et attraper la mort pour prendre le trésor...

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Carolyn.
Lorsqu'elle se retourne, Carolyn plante son regard gris-bleu dans les pupilles de l'artiste poète qui vient d'arriver. Elle ressent son ton ironique et plisse un peu les yeux à son écoute. Puis elle le salue d'un signe de tête et hoche la tête de haut en bas. Iginia étant plus rapide qu'elle pour lui répondre, la petite blonde se contente d'acquiescer et de répéter des fins de phrases : « Oui c'est vrai... Oui... Exactement ! » Mais sans davantage de courage que les quelques minutes avant, l'idée de s'immerger d'une eau glacée paralysante lui est affreuse. En regardant Iginia se déshabiller, elle frissonne. Dans la précipitation, un peu inquiète pour son amie, elle lui attrape le bras et tente de la retenir. Mais elle craint que son geste soudain et un peu brutal ne la fasse tomber dans le Loing, tout en l'entraînant dans sa chute.

La blonde perd l'équilibre à cause du vertige et se retrouve plongée dans l'eau toute habillée. Son visage vire au rouge écarlate, ses lèvres deviennent bleuâtres, ses cheveux mouillés prennent une teinture plus foncée que lorsqu'ils sont secs et qu'ils reflètent la lumière du soleil... Et ses vêtements sont presque transparents. L'eau est peu profonde mais Carolyn est petite, elle ne peut donc sortir que le bout de son nez, et à parfois sa bouche en se tenant sur la pointe des pieds.


« Blub... Blob... bl... »

La blonde ne sait pas nager, on ne lui a jamais appris...
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Phily
La bonne camaraderie, les rires, l'aventure. Tout ceci lui faisait plus penser à une histoire digne d'un enfant. Mais tout cela vira en un instant. Les rires furent remplacer par l'horreur, l'ambiance guillerette du matin laissa place au bruit du fleuve, l'eau coulant comme des secondes inexorables avant qu'il ne soit trop tard.

Phily n'avait jamais été un héro, c'est même tout l'inverse. Il n'y avait que quelques personnes pour lesquelles il aurait tout risqué, et cela faisait un moment qu'il ne les avait pas vu. Sauf que Carolyn et Iginia étaient devenue à leur tour, deux de ces personnes.

C'est donc plus par instinct qu'un geste réellement réfléchis, que le conteur, aussi habillé soit-il, plongea dans l'eau. Il n'était pas forcément bon nageur, mais il avait l'avantage d'être très grand, et donc d'avoir pied.

Ses longs bras vinrent enserrer les hanches de la Bourgmestre et la souleva autant qu'il le pouvait pour lui faire sortir la tête de l'eau, pliant les genoux sous la charge, se retrouvant à son tour presque immergé.
Iginia
“L’homme dont le destin est de se noyer se noiera dans un verre d’eau.”


    Prise de court par le geste de sa capitaine, la Salée n’a pas le temps de la retenir. Ses yeux s’agrandissent de stupeur en la voyant vaciller, puis sombrer dans les eaux du Loing. Pendant une fraction de seconde, elle reste là, pétrifiée, ne sachant comment réagir. Une petite voix dans sa tête crie : « Un homme à la mer ! » Mais les marins que les vagues engloutissaient ne remontaient jamais à la surface…

    Pas le temps de réfléchir. Iginia enlève sa chemise à la hâte, n’ayant plus sur la peau qu’un fin bandage qui lui enserre la poitrine, dévoilant le haut d’un corps beaucoup trop maigre. Et elle saute, en même temps que Phily.

    La rencontre avec le Loing est brutale, plus que la pirate ne l’aurait imaginé. Elle a le souffle coupé, les membres paralysés, et elle blêmit, ne parvenant pas à reprendre sa respiration. Elle est plus grande que Carolyn, elle pourrait garder la tête hors de l’eau, mais sous l’effet de la confusion et de la morsure du froid, elle perd l’équilibre et disparaît sous la surface.


      Les étoiles noires dansaient devant ses yeux. Elle voulait suivre leur ronde infernale, mais elles ne l’attendaient pas, tourbillonnant toujours plus follement. Sans doute l’emmenaient-elles vers la demeure de Poséidon, au fond de l’océan, là où reposaient les noyés. La lueur diffuse du jour, au-dessus de sa tête, s’éloignait doucement, emportant avec elle la vie de la naufragée. Ses forces l’abandonnaient. L’eau salée lui brûlait les yeux, s’engouffrait dans ses poumons. La malédiction du Grain Blanc s’était abattue sur le Nérée. Le fier navire, l’indestructible “Vieillard des Mers” avait sombré corps et âme. Ainsi s’achevait l’existence de la Néréide, après vingt années de piraterie…


    Mais elle a survécu à une tempête et un naufrage en plein océan. Ce n’est pas un canal d’eau douce qui aura raison de la pirate. Alors elle bat des bras et des jambes, de toutes ses forces, luttant contre le froid qui la paralyse, contre cette panique qui la fait suffoquer et menace de la tuer.
    Et contre toute attente, elle sort la tête de l’eau. L’air doux mais frais lui arrache un gémissement de douleur et de soulagement mêlés quand il se glisse dans les poumons de la Salée.

    Iginia n’est restée que quelques secondes sous l’eau, quelques secondes qui lui ont semblé une éternité. Elle ne distingue rien autour d’elle. Elle a oublié le trésor. Les souvenirs du Nérée réduit en petit bois, de l’équipage avalé par les flots et de sa solitude au milieu de l’océan ont remplacé le décor de Montargis.

    « - Capitaine !... » articule-t-elle.

    Oubliant qu’elle a pied, oubliant ses membres endoloris, oubliant le froid qui la transforme en morceau de glace, elle agite les bras pour se rapprocher de Carolyn et Phily. Ce dernier l’a devancée, mais n’a pas l’air en très bonne posture non plus. Iginia se plaque contre la blonde, lui attrape la taille et tente d’aider le conteur à la soulever pour qu’elle garde la tête hors de l’eau. Elle bat furieusement des jambes pour ne pas couler encore. Ses pieds nus effleurent le fond de la rivière et se griffent sur les cailloux. Elle s’en rend à peine compte. La tête lui tourne, et elle doit lutter pour ne pas se laisser glisser dans une douce et tentante inconscience.

    Ses yeux gris-vert se posent sur Phily, et elle se sent tout à coup envahie par une profonde culpabilité. Si elle n’avait pas sauté, elle aurait pu leur jeter les cordes, et les remonter sur la terrasse. Maintenant, et par sa faute, ils vont tous les trois se noyer à côté du Rhum Antique. Sauf si...

    « - Je la tiens… Tu peux récupérer… les cordages ? Sur la terrasse... » s’efforce-t-elle d’articuler.

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Phily
Le poids porté devint moins lourd, son dos se redressa, il retrouva toute sa taille se retrouvant hors de l'eau. L'adrénaline redescendait lentement mais avec la même sûreté que le canal qui se jette dans la mer.
De ce fait le courant gelé s'insinuant dans les ouvertures et autres plis de ses vêtements.

Certes Phily supportait très bien le froid, mais un fleuve à la sortie de l'hiver est encore un peu trop pour lui. L'eau attaquait sa peau comme un chien féroce attrape sa victime sans la lâcher. Il n'a pas eu le réflexe de retirer le moindre habit avant de se jeter dans ce canal, mais de se fait, ses mouvements sont bien plus ralentis, lui même se trouve plus lourd à mouvoir, chaque geste lui demande un effort considérable.

La voix de la pirate lui parvins aux oreilles. Des cordages ? Oui... Mais non. L'escroc ne pense pas un instant qu'elle pourra supporter le poids de Carolyn seule. Il fait donc fit des indications, laissant plus de temps au fleuve de lui gelé la colonne vertébrale.
A la force de ses bras, et il n'en a que peu, il tire les deux femmes vers la berge, estimant qu'il peut prendre plus de risque du simple fait que sa tête dépasse assez aisément de l'eau.
Iginia
    Le mouvement amorcé par le conteur suscite d’abord l’incrédulité d’Iginia, avant de provoquer son irritation. Ce qui a pour effet de lui faire un peu reprendre ses esprits. Il veut jouer les héros, les ramener toutes deux par sa seule force. Mais elle voit bien qu’il a du mal. Pourquoi ne les lâche-t-il pas pour aller chercher les cordes, comme elle le lui a dit ?

    « - Non mais ça va pas, tu vas te fatiguer pour rien ! » s’exclame-t-elle entre deux respirations laborieuses.

    Le froid qui étreint sa poitrine entre ses griffes resserre lentement sa prise, inexorablement, mais elle lui résiste. Elle a enfin compris qu’elle n’est pas en pleine mer, que le Loing n’est qu’un ruisseau comparé à l’immensité de l’océan qui a fait d’elle une naufragée. Elle ne veut pas être un fardeau pour Phily, alors elle s’évertue à battre des jambes pour l’aider à ramener Carolyn, nageant comme elle peut. La berge n’est pas loin, et Iginia s’y agrippe aussitôt, d’une main. De l’autre, elle tire sur la taille de sa capitaine, comptant sur le soutien de l’artiste pour hisser la blonde sur la terre ferme. L’eau glacée la brûle, surtout la peau nue de son ventre et de son dos. Difficile de croire qu’une simple rivière puisse être aussi agressive. Et pourtant…

    « - Allez, capitaine... » marmonne-t-elle, le souffle court.

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Carolyn.
Frigorifiée, Carolyn se retrouve dans les bras de Phily, le maître des couleurs. Entendant Iginia l'appeler, elle reste alerte et ne sombre pas dans le noir. La Nordique d'origine a une certaine habitude ancestrale du froid et de la glace. Sa petite taille la mène à craindre l'eau en général mais elle ne se sent pas en danger imminent.

« Oui... Je suis là... » répond-t-elle à Iginia quand elle l'appelle.

A cet instant, elle est plus inquiète pour son amie que pour elle. Le souffle saccadé, Iginia ne semble pas supporter la glace et, lorsque Carolyn sent qu'on tente de la ramener sur les berges, elle s'agite et s'échappe de leurs mains comme un poisson gluant. PLOUF. De retour dans l'eau, Carolyn s'agite dans tous les sens pour se réchauffer et tente de s'approcher du coffre en nageant comme une sirène, les pieds joints et en faisant des ondulations régulièrement. La soif de connaître ce qui se cache là-dedans est plus grande que sa peur de l'eau tout à coup.

« Je crois qu'il y a un autre coffre dans le coffre... » s'exclame-t-elle de loin sans se rendre compte qu'Iginia est en train de souffrir gravement près des berges. « Je crois que les joyaux sont des faux... on dirait des fèves qu'on aurait jeté là, elles ressemblent à celles qu'on voit partout en ce moment dans le village... Mais dans le coffre il y a une boite qui a l'air d'être forgée en fer et qui doit renfermer quelque chose... Je vais le chercher... »

La sirène improvisée sombre sous l'eau pour tenter d'en sortir la boite grande comme un panier à linge tout de même. Elle a besoin d'aide mais son souffle est trop restreint pour pouvoir demander de l'aide à cette distance. Carolyn se contente de quelques signes pour qu'on vienne la rejoindre.


Iginia
    Consternée par la fuite soudaine de leur prise, Iginia envisage un instant de remonter sur la terre ferme avant de vraiment se métamorphoser en statue de sel, ou plutôt de glace, en l’occurrence. Mais alors que ses yeux suivent les mouvements de Carolyn, elle se souvient brusquement de la raison pour laquelle le trio batifole maladroitement dans l’eau. Le coffre !

    Les grands signes de sa capitaine achèvent de la convaincre. La Salée esquive le conteur, au cas où il tenterait de la retenir de force, pour rejoindre le trésor. La curiosité et la convoitise prennent le dessus sur la douleur. Malgré des années passées en mer, Iginia résiste très mal au froid, et elle regrettera certainement cette baignade impromptue, mais maintenant qu’elle est dans le Loing, autant aller au bout des choses… Alors elle serre la mâchoire pour empêcher ses dents de claquer, et s’agite plus vigoureusement que nécessaire dans une vaine tentative de se réchauffer un peu.

    Les fèves ne suscitent pas l’intérêt de la pirate, habituée à des montagnes de richesses pillées aux marchands, mais la boîte en fer l’intrigue. Elle doit renfermer quelque chose de spécial, et la capitaine du Rhum Antique se doit de découvrir ce que c’est. Luttant pour rester stable, elle tâte le coffre du pied, sous l’eau.

    « - Il y a des poignées… »

    Elle ne peut en dire plus, parler lui brûle la gorge. Ce sera un miracle si elle n’attrape pas la mort après ça. Préférant donc le geste à la parole, elle plonge à son tour et attrape une poignée pour aider Carolyn. Mais les deux jeunes femmes sont entravées par l’eau, leurs forces s’en trouvent amoindries, et le coffre bouge à peine de quelques pouces.

    « -Il faudrait les cordes… les crochets… les accrocher aux poignées… puis on remontera sur la rive… tirer le coffre. »

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Phily
Observant la scène silencieusement, prêt à disparaître dans les ombres, avec une éternelle habitude, les pas de l'artiste le menèrent au plus proche de la berge. Ses longs bras se déplièrent tels un tiroir. Phily meurs de froid, mais son visage adopte une neutralité à toute épreuve, il se plaindra avec excès après.

Ses doigts tendus viennent heurter le cordage qu'Iginia lui avait demandé pour ramener la bourgmestre sur la terre, et quel fut son agacement de voir que malgré tout effort fourni, Carolyn, détrempée, au bord de la noyade, repart au milieu du canal pour quelques broutilles sans importance.

Toujours la bouche cousue par le fil de sa patience, l'escroc revint avec de longs pas maladroits, tendant la corde humide à qui voudra bien la prendre, ses cheveux imbibés d'eau lui collant au cou ou sur le visage

"Cordes..."
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