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[RP] LP - Ceci est un titre.*

Alcimane_
Le laps de temps où elle se retrouva seule, elle profita de l'invitation pour entrer sans attendre et venir se présenter à l'animal. L'achat était simple, se faire adopter par l'animal, tout autre chose. Ils pouvaient être thérapeutiques, un remède pour les blessures les plus profondes, qu'ils étaient capable de pouvoir ressentir les sentiments des humains. Elle aimait à y croire fermement vouant un véritable culte aux équidés depuis sa tendre enfance. Une main avancée pour inviter la jument à approcher, nasaux à portée de main, elle lui offra une petite caresse douce.

Laissant la Maitresse des lieux passer, elle se décala de quelques pas.


Les "friandises" me suffisent. L'on dirait ma mère à toujorn s'inquiéter de ma nourriture, comme s'il était courant de voir des gens tomber de décrépitude famélique. Bien sur ma poule, tous les jours dans la rue. Ouvre tes yeux. Laissez moi vos aider à seller au lieu de vos inquiéter comme une menina* que vos êtes.

Selle en main, elle approcha de la jument pour lui déposer sur le dos en prenant soin de la positionner comme il faut. Commençant à sangler la petite affaire, elle releva le nez vers Samsa :

Vos n'avez pas de tapis ? Puis finalement, la question n'en était pas une puisque la Malemort avait quasiment terminé sa tâche.

Vos me diriez lo prix de cette merveille. Je suis certaine que Jenna sera ravie de ce présent. Peut êstre la verrez vos un jorn sur une lice de joute. Qui sait. D'ailleurs, per en avoir fait quelques unes, je n'ai pas l'impression que vos êstes friande de cela. N'est il pas ?

Le bidon de l'équidé rentré, elle en profita pour resserrer la selle encore un petit coup.

Venez vos mama ?



* Grand mère
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Samsa
-Votre mère vous aime et je vous aime aussi té déclara Cerbère en entrant dans la stalle avec l'équipement.

Elle tendit la selle à Alcimane. Faite de bois, assez longue et conforme à son époque, elle pesait lourd - on parle toujours de la selle -, Cerbère se tint prête à sauver celle-ci d'une chute éventuelle. Mais l'Armagnacaise s'en sortait bien ; comme quoi, il y avait de la force dans ces petits bras, et cela la rassura.


-Nenni, l'arçon est déjà protégé pardi. Puis de toute façon, vous venez de sangler... c'est bien serré hein ? Je ne veux pas vous voir tourner. Ça me ferait beaucoup rire néanmoins... !

Samsa rigola doucement et mit la bride à la jument. Paisible, l'animal n'était pas comme de nombreux autres ici, à aimer lever la tête ou à refuser d'ouvrir la bouche. De tous les chevaux de Longny-au-Perche, Automnale était un des plus doux et des plus faciles.

-Je vous avais vendu Chiron à six cent écus té. Je baisse à quatre cent parce que je ne peux assurer la qualité d'Automnale aux joutes. Et parce que j'en ai envie pardi. Puis, une moue. Non en effet, je n'aime pas les joutes pardi. C'est pour moi un simagrée de bataille. On ne s'y bat pas, et moi, c'est me battre que j'aime té. Alors je reste dans les tribunes à encourager pardi. Je viendrai vous encourager avec votre vassale, si vous me prévenez pour les prochaines !

Venir ? Oh, venir ! Il était certes vrai qu'une promenade pouvait se révéler plus sympathique en compagnie, et de préférence avec les deux à cheval. Un index se lève à la "oh, wait" et Cerbère s'éclipse pour préparer Nemain. En cette saison de monte, mieux vaut éviter de sortir un étalon et une jument ; Alcimane risquerait d'avoir des problèmes. En quelques minutes, la jument grise est prête et sortie.

-Vous la reconnaissez té ? La mère de Chiron.

Samsa aurait pu choisir Medb, assez proche de ses chapman horses, mais elle avait eu envie de monter du gris. Pas besoin, avec Alcimane, de maintenir le dos droit et toutes les annexes. Les deux cavalières sortirent des basses-écuries et Samsa fit les derniers réglages de son équipement.

-J'vous prends le pied pardi ?

Aka "je vous aide à monter ?" Elle ne s'imaginait pas Alcimane la Jouteuse incapable de monter toute seule. La question était amicale, le coup de main qui évite l'effort.
Une fois les deux amies en selle, elles quittèrent le château de Longny-au-Perche pour gagner les prairies et forêts de la baronnie. Tout en ressanglant Nemain au pas, histoire d'éviter d'être victime de la chute par selle qui tourne, Cerbère demande, intriguée :


-C'est quoi, une menina ?
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Alcimane_
Mais !
Elle n'avait plus tourner sur sa selle depuis sa tendre enfance. Alias, à peine quelques années. Sur un poney de souvenir au domaine familial. Une "blague" de son frère qui avait jugé utile de desserrer la sangle lors d'une balade. Le premier début de galop avait été fatal et la jeune enfant avait littéralement tourné autour du cheval. Persuadée d'avoir été bloqué dessous le ventre de l'animal, elle en avait cauchemardé des mois !

Les mirettes plissées vers Cerbère.


Allons, ne me prenez pas per un pigeon berdol. Je sais sangler ! Dit elle en claquant la langue dans sa bouche. Non mais.

Je comprends bien. Vos voir manger lo sable doit vos paraitre abjecte te alors que vos êstes sans doute une redoutable combattante sur un champs de bataille. "Sans doute". Non, elle n'a pas de doute sur ce critère. C'était une façon de parler en somme.

La fierté Malmortienne était au plus bas sur une lice. Peinant le plus souvent à dépasser les huitième. Une catastrophe. Elle avait l'impression étrange de passer un tour uniquement parce que son adversaire avait loupé sa passe et non par véritable victoire. Une victoire volée qu'elle acceptait toujours avec le plus grand des sourires.
Ne vos sentez pas obligée de venir m'encourager. Vraiment. La plupart du temps, j'ai le nasuque dans lo sable. Épargnez moi la honte à vos yeux.

Non, elle ne la reconnait pas mais est ce vraiment grave. Elle acquiesce par politesse, le visage trahissant sans doute ce léger mensonge par omission. Aussi, la Sudiste avait déjà posé son fessier en selle, mais elle remercia d'un léger mouvement de tête la proposition.

Le pas est tranquille, la selle confortable. Le cheval, en quelque sorte, testé. Nul besoin des étriers au pas, elle profitait simplement, se laissant porter.


Une grand-mère Samsa. Une grand-mère !

Avisant sa voisin d'un sourire moqueur, elle lança :

Je vais vos poser une question. Enfin, vos allez me dire si vos comprenez.

Tantôt, je vos ai dit que ma Cosina voulait m’anoblir et que j'avais toujorn refusé. Maladroitement, je lui ai dit non parce que je ne voulais pas estre "inférieure" à elle entre autre. Vos lo prenez comment si je vos dit ça ? Je veux dire que j'aurai l'impression étrange d'estre "à elle" vassaliquement. C'est un grand honneur, la question n'est pas là. Màs, j'ai beaucoup de mal avec la notion de vassalité avec mes proches. Vos voyez ?

Vos êstes vassale uniquement de la Couronne où vos avez un Suzerain proche ? Ami ou famille peut êstre ?


Paradoxalement, elle n'avait pas l'impression d'être au dessus de Jenna.
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Samsa
Un ricanement gentil pour la réflexion d'Alcimane, piquée sur sa force pour sangler, émane de Samsa. Elle aime bien taquiner la Malemort, c'est, à ses yeux, l'un des ciments d'une bonne amitié, tant que la parcimonie demeure - c'est pourquoi elle ne fera pas de blague sur un régime alimentaire à base de sable quelques minutes plus tard. Alcimane lui retourne d'ailleurs la politesse en lui exposant sous le nez une des véritables raisons de l'absence de Samsa aux joutes - non pas qu'elle ai menti précédemment, mais... Un sourire simple fera office de réponse ; sa fierté la musèle mais Alcimane a vu clair, et sa façon de l'exprimer l'air de rien l'honore.

-Ou peut-être avez-vous le museau dans le sable parce que vous n'êtes pas assez encouragée ?

Hé, allez savoir. Et pas de blague, donc.
Les deux femmes, guidées par la Baronne des lieux, prirent vers l'est. Il s'y trouvait un des nombreux ruisseaux et rivières qui traversaient Longny-au-Perche. Celui visé était le ruisseau de Vaugelé qu'elles commencèrent à longer au pas, sur un chemin parallèle à la route qui était relativement usitée, Longny étant un carrefour stratégique et commercial. Le dénivelé est très doux, presque imperceptible ; c'est quand elles arriveront en terrain plus dégagé, moins forestier, quand les coteaux se distingueront, qu'elles auront réalisé avoir pris un peu de hauteur. Les sabots crissent doucement sur la terre et les minéraux qui la parsèment et le ruisseau chante à voix basse, désireux semble-t-il de ne pas prendre le pas sur la conversation qui débute.


-Je comprends ce que vous voulez dire, et je comprends aussi votre ressenti. Cela m'apparaît normal. Paradoxalement, je crois que seuls les futurs éventuels vassaux le comprennent ainsi ; les suzerains, eux, assurent que l'égalité sera toujours là mais... comme ce n'est pas eux qui ont à poser un genou au sol lors de l'hommage, ils n'intègrent pas les ressentis té.

L'esquisse d'un sourire à la question qui suit. La douleur de la perte de Lucie s'est apaisée. La blessure a cicatrisé. Une guérison permise par le fait que Samsa n'avait jamais eu le regret de s'être tue dans leur relation, en bien ou en mal. On sous-estimait beaucoup trop le poids des regrets dans le processus.

-J'ai eu une suzeraine pardi. C'était la marquise Lucie de Saint-Jean, épouse du marquis de Nemours, Aimbaud de Josselinière - que je n'aimais pas du tout. A l'époque, elle était "juste" vicomtesse, en Béarn. Elle m'a anoblie dame de Lansac le premier août mille quatre cent soixante-quatre pardi. C'était sa requête et elle a dû batailler un peu, ahin.
J'ai accepté parce que c'était une amie pour qui j'éprouvais un très fort instinct de protection pardi. Elle n'aimerait pas ce que je vais dire aujourd'hui, mais je m'étais déjà placée inférieure à elle. A mes yeux, de par ma propre volonté - consciemment ou non -, je n'étais pas son égale ; je l'admirais beaucoup, et inversement, mais mon admiration devait s'exprimer par ce biais-là avec elle pardi. Et qu'elle le reconnaisse de Là-Haut ou pas, elle s'était conformée à cette vision de nous, que ce soit par mon biais ou le sien. Alors j'ai fini par accepté sa demande parce que cela m’apparaissait dans la continuité de notre relation té.


Lucie avait été et était encore le seul lien de ce type que Samsa avait eu. Il n'était pas à dire que la cheffe Treiscan n'admirait personne comme elle avait pu admirer Lucie, ou n'aimait personne comme elle avait pu aimer Lucie. Simplement, les combinaisons entre les individus impliquent qu'il arrive parfois qu'on ne se comporte pourtant pas de la même façon, sans que cela n'induise une quelconque préférence entre ces mêmes individus. Laisser les ressentis s'exprimer, et les relations se construire comme elles viennent, au-delà de la solidité que cela confère à l'amitié, c'est ce qui la rend unique. Spéciale.
Cerbère tourne la tête vers Alcimane et sourit, un sourire vrai et sincère.


-C'était une véritable amie, ça n'empêchait pas pardi. Elle était une de mes épaules et j'étais une des siennes. La relation que nous avons construite était belle et vraie. Je crois que c'est la relation la plus proche que j'ai eu de la définition que j'ai de la vassalité : une amitié et une confiance fortes, mais une hiérarchisation implicite acceptée car naturelle dès le départ.

Lucie est décédée l'année dernière d'une longue maladie. Elle n'avait jamais été très robuste, physiquement parlant pardi. C'est son fils aîné qui a hérité, et comme il est mineur, j'ai encore la seigneurie de Lansac sous ma responsabilité.


Ce qui expliquait qu'encore aujourd'hui, malgré la disparition de Lucie, Samsa persistait à refuser toute demande : elle avait encore une seigneurie issue de mérite. Par conséquent, encore des devoirs, et dans son esprit, jurer plus d'une fois la même aide signifiait être capable de répondre aux deux pleinement, ne pas partager sa capacité ; et comment faire si on l'appelait aux deux endroits en même temps ?

Cerbère s'est interrompue, un doigt grattant doucement l'encolure de sa jument grise. Aller plus loin la ferait énoncer à voix haute des interrogations qu'elle ne se pose même pas encore implicitement : gardera-t-elle Lansac, le temps venu ? L'accroche qu'elle se fait à cette terre, symbolique par bien des aspects, sera-t-elle plus forte que l'honnêteté de pas prêter un serment qui ne vient pas du cœur ? Le fils de Lucie, certes. Mais... ? Mais revenons-en à la préoccupation principale.


-Je crois que vous avez raison de refuser si cette nouvelle éventuelle relation vous met mal à l'aise pardi. Vous aurez toujours raison de refuser tant que cela sera ainsi.
Il faut juste que votre cousine comprenne que c'est parce que vous tenez à votre relation actuelle que vous ne voulez pas être sa vassale té. Que vous n'en éprouvez pas le besoin parce qu'entre vous, il y a ce petit quelque chose qui rend votre relation déjà spéciale.
"Je chauffe ?" Plus spéciale et plus forte qu'une relation suzeraine-vassale, voyez ? Lui faire comprendre que pour vous, ce ne serait pas eum... renforcer votre lien mais le modifier, le... dénaturer pardi ? Le mot était peut-être fort. Encore que... ? Puis vous n'êtes pas à la rue en plus... !

Samsa lui sourit doucement. Le pourquoi de l'insistance à propos de vassalité lui échappait depuis bien longtemps et persistait encore à lui échapper. "Resserrer les liens" lui disait-on. Samsa avait beau chercher, elle ne voyait que rarement en quoi. Les officialiser tout au plus. Certains semblaient en avoir besoin, comme s'ils avaient peur que l'autre ne les abandonne sans ce lien. Comme si avoir une ombre les rassurait. Peut-être était-ce le cas de Mathylda, ou pas ; Cerbère, au-delà de ne pas connaître la dite cousine, savait comme le genre humain pouvait être complexe de base. Avec une pincée de relations sociales, le casse-tête pouvait vite devenir insurmontable, et ne restait plus alors qu'à délaisser l'aspect compréhension pour se concentrer sur celui du dépatouillage.
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Alcimane_
Elle écoute avec attention bien sur. L'ancienne Suzeraine de Samsa semblait être un petit bout de femme avec du caractère pour avoir réussi à passer la muselière au Cerbère. Façon de parler bien entendu. Ce côté protecteur était bienveillant de Treiscan et cette image lui collera à la peau. Sans la connaître "intimement", Alcy s'en rendait compte. Une combattante fière de ses racines et aux épaules bien larges pour y accueillir les plaintes amicales. Une chose est sure c'est que Samsa devait être la vassale parfaite pour tout Suzerain qui se respecte. Cette Lucie devait être une personne admirable pour avoir comme vassale l'animal.

Les Terres reçues par un ami ou de la famille ont toujours un goût particulier. Elles ne proviennent pas d'une récompense au travail mais une reconnaissance pour une amitié ou un grand respect. Du moins, elle le voyait comme ça.


Vos avez gagné, je vos dirais les prochaines joutes. Cela me fera plaisir de vos y voir. Mesme en tribune. Venir admirer la jeune femme faire un soleil, l'armure enfoncée par une lance, valait assurément le coup c'est sur. Elle en riait le plus souvent ne prenant pas ombrage d'être tout simplement pas encore assez technique pour accrocher les Champions. Et puis, elle avait toujours cette fâcheuse manie de prendre des gros bras dès les premiers tours. Si ce n'était pas dès les éliminatoires. Elle y échappait que très rarement. La guigne.

Au fil du ruisseau, son esprit s'égare. Pourquoi a t'elle parlé de sa cousine déjà ?


Oc effectivement, j'assure à ma propre vassale un certain pied d'égalité màs peut êstre qu'elle ne lo prend pas ainsi. Je suppose qu'elle me lo dirait en cas de malaise la connaissant.

Poser le genou devant elle ne me pose pas véritablement de problèsme, c'est surtout la signification. En estant de la mesme famille et proche, j'estime que je n'ai pas besoin de prouver ma loyauté envers elle. Comme vos dites, nos avons déjà ce quelque chose et lui prester serment ... j'en suis convaincue, changerai quelque chose. En bien ou en mal d'ailleurs. Je n'ai pas lo recul nécessaire pour juger encore. Màs je sens bien qu'elle est vexée que je dise non. Et je ne comprends pas ce besoin qu'elle a de vouloir m’anoblir.

Elle peut me dire toutes les raisons du monde, je n'arrive pas à entendre.


Aveuglée sans doute par autre chose.
Tu chauffes Samsa.
Insurmontable et ingérable.


Oc je ne suis pas à la rue. Cogotois et Laurac étaient déjà suffisantes lorsqu'on voit les sacrifices qu'il fallait faire en se fadant certaines personnes. Non merci pour d'autre pour le moment.

Je ne suis pas à l'aise avec les relations sociales. Les gens m'agacent très vite dans leur bêtise. Leur faux semblant et leur courbette d'hypocrite.

Tout le monde ne comprenait pas que dans les 80% de son temps, Alcy était dans le second degré et dans la bêtise. Parce qu'elle ne prenait pas grand chose au sérieux faut il l'avouer. Du moins, lorsqu'elle n'était pas au travail avec des responsabilités. Le temps libre était donc à l'humour noir et aux petites attaques. Gentillettes bien sur.

Elle passa ses pieds dans les étriers cette fois ci, après avoir tapoter l'encolure d'Automnale et se réajusta sur la selle.


On les pousse un peu per voir ?
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Samsa
Un signe de tête avec un sourire pour remercier Alcimane de l'informer de ses prochaines joutes. Il fera plaisir à Cerbère de venir l'encourager et la soutenir, même si ça ne doit durer que le temps de quelques foulées. Quitte à considérer les joutes comme des jeux, autant y aller jusqu'au bout.
Oreille attentive, la Baronne des terres écoute l'amie approfondir sa situation. Elle comprend bien sa position pour avoir dû opposer quelques refus aussi et, par conséquent, avoir dû affronter autant de moues vexées. Rien ne l'avait fait flancher. Quand on ne sentait pas les choses, il ne fallait pas s'y lancer.


-Elle peut en avoir envie pour bien des raisons que j'imagine, à vous entendre, plutôt affectives pardi. Tandis que vous, vous accordez au lien quelque chose de plus profond que cela, de plus proche de sa nature première. C'est tout à votre honneur : les vassaux et les suzerains, puissent-ils être jumeaux, ne sont jamais vraiment égaux pardi.

Les engagements ne sont pas les mêmes, les répercussions des actes non plus. Un vassal qui se lève au mariage de son suzerain pour s'y opposer - coucou, Samsa - passera toujours pour un mauvais vassal, très irrespectueux, alors qu'un suzerain qui se lève au mariage de son vassal pour s'y opposer fera au mieux sourire l'assemblée, au pire, passera pour un suzerain très proche de la notion de féodalité. Un exemple parmi d'autres.

-Je pense qu'il vous faut la rassurer et lui faire comprendre que le lien de vassalité a pour vous une signification autre que la sienne, une signification qui n'est pas compatible avec les liens du sang que vous considérez plus forts. Que pour vous, ce serait comme... - recherche d'un exemple en cours - ... comme rajouter une cinquième roue à un carrosse ! Non seulement ça ne sert à rien, mais en plus ça fonctionne mieux sans. Elle esquisse un sourire désolée à Alcimane ; non, elle n'a pas trouvé mieux que ça pour illustrer - mais l'exemple n'est pas si nul, si ?

-Et dire que vous avez fait de la politique pardi... Quelle drôle d'idée.

La politique provinciale : aux yeux de Samsa, le plus grand vivier de bêtise, de faux semblants et d'hypocrisie. Aucun mandat ne se passait jamais comme prévu, il y en avait toujours un ou plusieurs pour se montrer pas aussi intelligents ou compétents qu'on le pensait, pas aussi loyaux et amicaux. La politique provinciale écornait les amitiés pendant les mandats et les achevait parfois pendant les campagnes. Les clivages qu'elle entrainait transgressaient tout, vrillaient les tripes d'une haine viscérale qui éclaboussait tout autour et il n'y avait pas d'espoir de retour. Beaucoup, à l'issue, partaient d'ailleurs de ces terres de labeur pour ne plus jamais y revenir ou seulement à contrecœur, l'âme lourde de blessures et de souvenirs noirs. Il y avait, bien sûr, des cas où la politique provinciale faisait naître des amitiés, mais ces cas-là, si beaux et forts puissent-ils être, semblaient si rares... A plus grande échelle pourtant, la chose était plus commune qu'on ne le pensait : Alcimane et Samsa ne s'étaient-elles pas rencontrées dans un cadre politique ? Celui-ci n'était-il pas l'origine même de leur amitié ? Mais cette politique-là n'était pas à l'échelle d'une province - ce qui la rendait peut-être d'autant plus belle.

-... Plusieurs fois en plus té !

Maso. Enfin, courageuse, plutôt. Il fallait de l'envie pour y aller une fois, du courage pour une seconde fois, de la solidité pour une troisième. Au-delà ? Un cœur à tout épreuve et une force d'âme exceptionnelle pour ne pas se prendre les murs et les projectiles. Samsa, lorgnant Alcimane, était persuadée qu'elle était une bonne cheffe, et qu'il lui aurait plu de travailler sous son commandement - ou simplement à ses côtés. Un jour, peut-être.

-Après vous ma chère, pardi.

Cerbère enfonça quelques peu ses talons dans les flancs de Nemain qui partit à l'allure donnée à Automnale. Elles dérangèrent plusieurs fois quelques lapins qui détalèrent, surprirent des poissons se jouant du courant et bientôt, le bruit de la ville, des forges et des routes, fut remplacé par celui de la forêt verte et abondante qui les entourait. Le ruisseau, plus large et paisible, avait encore quelques dénivelés qui le faisaient chanter de temps à autre. Enfoncées dans la forêt, il était facile de penser que tous leurs soucis étaient restés en bordure ; ici, c'était comme un cocon où même le soleil ne bénéficiait que de trous et de danse sur les feuillages neufs. Bienvenue de nouveau dans le Perche, au printemps cette fois. Placée derrière Alcimane le temps d'un passage plus étroit, Samsa s'était laissée absorber par les lieux, l'esprit dérivant vers le néant - quoi de plus doux que de ne penser à rien ? - quand une branche basse, souple mais feuillue, lui rappela de regarder devant elle en lui arrivant en plein visage.

-Pfeuh !

Note à elle-même : tailler ces petites branches à hauteur de cavaliers avant qu'elles ne deviennent assez solides pour faire vider des étriers ou casser des nez.

-Que pensez-vous d'Automnale dans ce décor printanier té ? De derrière, je regrette presque de n'avoir emporté un tonnelet d'alcool rafraîchissant pour vous le servir ; vous semblez à votre aise.

Bien sûr, Alcimane n'était pas la future cavalière d'Automnale, mais si une demoiselle osseuse comme elle pouvait s'y trouver à son aise, alors à priori, n'importe qui le pouvait.
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Alcimane_
Ancienne belle-mère, récente cousine, puis finalement peut être pas. Une sœur de cœur dans tous les cas.

Ma Cosina est absolument tot per moi. L'histoire est compliquée màs per résumer, je suis plus proche d'elle alors que finalement nos n'avons pas lo mêsme sang. Une âme sœur peut estre. Du moins pour Alcy.

J'aime la politique. Je trouve cela passionnant suivant l'endroit où l'on se trouve. Des défis à relever per la plupart, des nouvelles personnes rencontrées, et une adaptation de tos les moments. Lorsque les personnes avec qui vos travaillez sont saines, je pense que c'est une expérience à vivre. Màs oc plusieurs fois, plusieurs années mesme. Et si personne ne vos critique, c'est que clairement vos ne faictes pas du bon travail.

En rajoutant simplement :

Je vais vos avouer avoir mesme était dans plusieurs conseils en Bretagne. Per dire ! Màs ça remonte. Vos imaginez mon accent en Bretagne ?

Elle se mit à rire en y repensant et à tous les quiproquos qu'elle avait pu vivre.
Mon dieu, des souvenirs bien encrés.

Plaçant Automnale devant, elle donna un petit coup dans les flancs pour la faire démarrer au trot. Brièvement. Le trot était technique, le trot était fatiguant surtout. Pour le cheval si jamais vous avez l'audace de rester assis, et pour le cavalier si vous vous levez. Ce qu'elle jugeait de mieux.

Le galop est lancé. Les branches claquent et par réflexe, elle se tourne légèrement en entendant Samsa émettre un mécontentement. Juste quelques instants pour s'assurer qu'elle n'est pas trouvée domicile dans la terre locale, avant de reprendre de plus belle. Les soucis sont loin parce que finalement, elle relativise beaucoup. Elle ne pouvait pas se plaindre de sa condition alors qu'on lui rappelait sans cesse qu'elle était chanceuse. Elle se demandait toujours de quoi. Adonc, il lui était interdit de remettre en question ou un mécontentement parque c'est connu qu'elle avait tout et les autres rien.

Revenant au pas.


Cette jument est parfaite. Elle est douce. Je ne sais si on peut lo dire per un équidé màs elle est calme. Je me demande si je ne vais pas me la garder finalement. Je suis à mon aise sur un cheval, du moment qu'on ne m'attaque pas à coup de lance !

Que de derrière ? N'en profitez pas per vos rincer l’œil . Vicieuse que vos êtes.


Le ton est taquin.
Une petite pique. Toute mimi.


Les prochaines joutes sont à Pomponnes. Vos connaissez ? Fin mai. Et bien si vos trouvez lo domaine, je serai ravie de vos y voir.

Défi relevé ?
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Samsa
Samsa avait souri doucement à la confidence d'Alcimane sur sa cousine. L'association de Mathylda à Alcimane venait d'inscrire la cousine sur la liste des personnes à protéger et à respecter d'office. Comme ça, sans se poser plus de questions, sans besoin d'autres raisons que la simple importance qu'ils avaient pour quelqu'un que Cerbère aimait profondément.
Elle avait haussé un sourcil à la mention de la politique en Bretagne. Avec l'accent de l'oc, pardi, ç'avait dû être une aventure ! et ça l'avait faite rire franchement. La Bretagne était connue pour sa langue également, et bien des situations loufoques avaient dû se produire. Samsa ne pouvait qu'imaginer, quand elle voyait ce que ses propres tics pouvaient provoquer comme réactions. L'abord du sujet politique lui rappela comme elle peinait, en ce moment, à occuper son esprit. Comme un chien de travail, Samsa avait besoin de travailler, tout le temps. Elle abattait les tâches comme les angevins, c'est ce qui lui plaisait. Mais ces derniers temps, l'absence de travail suffisant pour elle avait forcément joué sur son état d'esprit qui n'avait eu d'autre choix que de se tourner vers les souffrances internes.

Envolées, celles-ci, au galop derrière Alcimane. Samsa aurait voulu galoper encore des heures, partir, retrouver les routes dont elle se privait depuis plusieurs mois. Le pas retrouvé lui rappelle où elle est et qu'une chaîne la retient mais elle ne se départit pas de son sourire. Rapidement, d'ailleurs, elle replongea dans la conversation, ce qui fit disparaître l'ombre qui avait tenté de la poursuivre.


-Moi qui espérais être discrète pardi... !

Elle souffla un petit rire par le nez avec un sourire amusé et taquin, ayant bien compris la plaisanterie d'Alcimane.

-Pomponne, ce sont les terres de... Merveylle pardi ? Une baronnie, pas loin de Luzarches si je ne m'abuse té. Je viendrai donc vous y encourager tout spécialement pardi.

Et elle irait avec des œillères car s'il y a des familles avec qui Samsa entretient des liens particulièrement proches - les Malemort en tête -, il y a des familles avec lesquelles elle ne parvenait pas à être à l'aise. La preuve en direct que Samsa ne faisait pas la fête à tout le monde. Alcimane serait donc, là-bas, son repère et son ancre.

-Vous pourrez séjourner à Luzarches si vous le désirez ; avant, pendant, après... C'est plus grand que Longny-au-Perche, il y a même deux châteaux pardi ! Vous pourrez en avoir un rien que pour vous si vous ne me supportez plus.

Sourire amusé vient renforcer l'esprit blagueur. La médecine, à Luzarches, est particulièrement développée avec son Hôtel-Dieu et sa léproserie, mais c'est la confrérie de chirurgiens dont Samsa est particulièrement fière ; c'est utile mais elle n'en dit rien pour ne pas donner l'impression de décourager l'Armagnacaise d'avance.

Prenant ses rênes dans une main, Samsa tira de la sacoche à sa ceinture une carotte. Elle en cassa un bout et se pencha pour le donner à Nemain qui tourna un peu la tête sans se faire prier. La cavalière s'avança ensuite au niveau de la tête d'Automnale et lui en donna un morceau également.


-C'est vrai qu'elle est très douce pardi. Je me demande parfois comment j'ai pu en faire un cheval de garde. Au moins si votre vassale veut débuter un élevage, c'est une bonne poulinière té.

Beaucent était un bon étalon, vif et solide mais très doux de caractère également et sa fille, Vair, promettait d'être excellente tant dans le travail que dans l'élevage - elle avait d'ailleurs intégré les hautes-écuries. Il y avait des chevaux comme ça, qui, sans dire qu'ils n'étaient pas bons ou malheureux, ne s'épanouissaient en tout cas pas dans ce qu'on leur demandait mais engendraient des poulains de très bonne qualité.

Cerbère rapprocha Nemain du ruisseau pour lui permettre de s'abreuver et mit pied à terre pour boire un peu elle-même après avoir retiré ses gantelets de combat. En entendant Automnale non loin derrière elle, Samsa récupéra de l'eau dans ses mains en coupe et se tourna vers Alcimane, l'air joueur.


-Vous avez chaud pardi ?

La Baronne, l'air innocent qui pue la blague, se rapprochait avec l'eau dans ses pattes. Elle ne faisait probablement même pas l'effort de cacher ses intentions.
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Alcimane_
Discrète ? Vos avez un œil de bœuf !

Mirandole donc.
La Malemort grimaça doucement ne voulant pas exprimer un avis arrêté sur la Royale Familly mais elle n'en pensait pas moins. Il est vrai que certaine famille peut faire ressentir de l'amitié ou même du respect, mais d'autre engendre juste une moue qui en dit bien plus que des belles phrases.

Pomponne. Et dire qu'elle trouvait le nom mignon.


Je n'ai aucune idée de qui vit sur Pomponne. Lo nom était mignon maintenant si vos me dictes que c'est de la famille au Roy, je serai moins enjouée te. Et je viendrai donc séjourner chez vos avant lo tournoi. Ainsi je vos honore de ma présence, vos semblez déjà en manque alors que je ne suis pas encore partie.

Vos me flattez.


Un château juste pour elle ? Elle se contentera d'une chambrée avec cheminée si possible et d'un tapis. Les grands espaces ne sont pas fait pour les humains. Surtout s'ils sont seuls. C'est bien trop triste d'errer dans des longs couloirs. Ça lui rappelait les douces années d'enfances à trainer ses guêtres entre des miroirs, des portraits de famille et une salle d'arme qu'elle n'avait suffisamment pas assez fréquenté. Trop peu pour elle.

Pied à terre, une caresse plus tard, elle laissa boire Automnale tranquillement. Elle est une fière monture pour l'équitation. Par pour pondre des marmots. Remuant la main pour répondre :


Chaud ? Oc, vos me donnez des ... Dit elle le dos tourné à Samsa, le ton moqueur, s’apprêtant à tendre une perche, une vacherie, un petit quelque chose de croustillant avant d'apercevoir le Cerbère dans son champs de vision. Volte face.

Les mirettes sont plissées.
Le ton se veut ferme. Presque sans rire.
Il fallait tenir le rôle juste assez pour.


Ne vos avisez pas d'y penser mécréante.

Et d'un coup sec, la main d'Alcy tapa dans le petit puits d'infortune formé par les mains Cerbertienne. L'arroseur arrosé. Grosse fierté.

Hihin !
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Samsa
Un œil de bœuf, ce qu'il ne fallait tout de même pas entendre ! C'était comme traiter Alcimane de baleine : ça n'avait tellement pas de sens que la plaisanterie même surprenait. Ce qui rendait la réponse de l'Armagnacaise d'autant plus amusante. Œil de bœuf... Le contraire d'un œil vif, n'était-il pas ? Et pourtant pas si éloigné de Cerbère qui, si l'astrologie chinoise avait pu déjà traverser les frontières, aurait déterminé que Samsa était de l'année du Cheval avec influence Chien et Bœuf. Tout se recoupe.

-Pomponne, Merveylle, c'est, si je ne m'abuse, la sœur du roi.

Jumelle, ignorait Samsa. La politique, bien sûr, donnait une autre dimension au nom de la Mirandole, tout comme les amitiés en donnaient sûrement une autre à celui de Malemort. Pourtant, le fait était que Samsa avait noué des liens forts avec la plupart des Malemort, spontanément, et que si elle regrettait n'avoir pu servir Nebisa avec qui elle se serait, en sus, probablement bien entendue, ce regret était inexistant pour Angélyque - comme tous les autres rois et reines avant Zelha - ; de l'indifférence pure.
La Baronne des terres a souri à Alcimane en battant des cils exagérément pour la conforter dans son idée qu'elle lui manquait déjà, quand bien même, une fois Alcimane partie, ça n'aurait plus rien d'une plaisanterie et l'amie lui manquerait effectivement très vite.

Mais pour le moment, Samsa fait l'enfant, étirant un sourire à constater qu'Alcimane a très bien compris son intention. La fermeté employée perd sa crédibilité dans leur amitié et dans le doux qualificatif de "mécréante" employé avec affection. Les dents de Cerbère se dévoilent un peu plus et alors qu'elle s'apprête à jeter l'eau sur Alcimane, celle-ci, d'une tape inversée - technique maîtrisée seulement par les plus grands maître de Tape Inversée -, lui retourne la politesse et lui arrose copieusement le visage.


-Marf ! s'exclame Samsa, surprise, en essuyant son visage dans le creux de son coude.

Grave erreur de la joueuse guyenno-breto-normando que d'avoir cru que son homologue armagnaco-dauphino prendrait le parti de reculer et de se faire petite proie que de se retourner pour faire face à l'eau et la renvoyer à l'envoyeur. Les travers de l'esprit.


-Et dire que j'allais vous offrir à boire, généreusement pardi ! Ah, ma bonté me perdra !

Faute d'être queen, Samsa était là drama-queen, presque dramaturge au point de poser le dos d'une de ses mains sur son front, mais elle préféra fermer le poing et le rouvrir brusquement devant Alcimane pour lui envoyer au moins quelques gouttelettes. Maigre consolation, lot de la médaille en chocolat.
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Alcimane_
Sur la défensive bien entendu car si le Cerbère se mettait en tête de la charger, elle était sure de finir la tête dans la terre, voir dans le ruisseau. Certainement qu'elle coulerait comme un poids mort. Une mort lente et douloureuse ; les poumons se remplissant d'eau, une longue agonie avant de rendre l'âme alors que Treiscan, fière, se gausserait à la surface sans s'en rendre compte. Il était certain que ça serait une morte très bête si l'on peut considérer qu'il existe une mort intelligente.

Attila, voulant fêter ses noces, ivre, emmène madame dans la chambre nuptiale. Au petit matin, on retrouve la jeune épouse à côté de la dépouille de son mari, baignant dans son sang. Aucune trace de blessure ou de violence ni même de trace d’empoissonnement n’est retrouvée. Rien. Le roi des Huns aurait eu une hémorragie nasale et se serait étouffé avec son sang. C'est ballot.

Donc, elle recula de quelques pas pour se sortir du ruisseau. L'on ne taquine pas, l'on ne provoque pas sans récolter ... quelques gouttes !


Oh bien sur oc. Vostre bonté ! Vaut mieux êstre sourde que d'entendre ça Samsa. Mes oreilles saignent berdol. Vos pensez que j'allais happer l'eau dans vos mains comme un chat ? Oc ?

Elle lâche un "pfeu" presque dédaigneux !

Plòu totjorn sus los pus banhats*. J'ai toujorn rêvé d'utiliser cette expression qui, je vos lo concède, ne veut rien dire du tot. Du moins, je ne l'ai jamais compris, elle ne veut rien dire. "Il pleut toujours sur les plus mouillés" ou du moins sur les plus braves !

Si, elle voulait dire quelque chose si on l'utilisait dans le bon contexte, ce qui n'était pas le cas.

Piètre comédienne té. J'espère que vos avez plus de talent sur un champs de bataille. Màs ... Samsa ne bougez plus berdol.

Mais le regard de la Malemort se perdit derrière Samsa qui lui faisait face. Plissant les mirettes, elle s'avança de nouveau pour tenter de visualiser cette chose qui se tenait là, juste derrière. Quasiment dans le ruisseau, quelques choses avec de grosses pattes, presque poilues. Ne bougez surtout pas. Le ton est sérieux, la parole à peine soufflée du bout des lèvres pour ne pas effrayer cette chose.

Assez proche pour visualiser cet animal imaginaire, elle fait un geste pour attraper Samsa mais bien entendu, au dernier moment, elle y met toute la force possible, poussée par l'adrénaline du moment, par la légèreté et l'amusement. Elle y met donc toute sa force pour pousser lourdement Samsa vers le ruisseau.


Fuyez !

Lâche Malemort.
Pas beau de jouer la comédie. Mais tellement !
Sans prendre le temps de regarder si Samsa prend un bain, Alcy décarre comme un lapin vers son cheval. Il était temps de laisser son cadavre derrière elle et de fuir.




Il pleut toujours sur les plus mouillés.*
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Samsa
-Ne suis-je point assez bonne pour vous pardi ?! demande-t-elle en riant après l'air outré d'Alcimane, jouant du double-sens parce que "qui aime bien, taquine bien". Vous n'avez jamais bu dans les mains de quelqu'un pour penser qu'on boit dedans comme un chat dans un bol !

En même temps, il n'y avait guère que les roturiers pour avoir fait ça une fois au moins dans leur vie, quand les étés trop chauds sous les champs les avaient abattus, quand les routes de voyage étaient interminables. Quand un aimable travailleur ou voyageur au bon cœur passait par là et prenait soin du malheureux. Cerbère n'y avait pas échappé, alors qu'elle avait pris les routes relativement jeune pendant plusieurs années.

Essuyant son menton qui goutte encore de l'eau reçue, Samsa écoute le dicton sudiste qu'elle ne connait pas - elle ne connait pas grand chose à la linguistique du sud, à part son "té" volé. "Il pleut toujours sur les plus mouillés"... est-ce que c'était un dicton à la "il ne pleut que sur les cons" des bretons ? Ou peut-être quelque chose avec l'argent qui appelle l'argent ? Mais sans argent ? Les pleurnicheries ? Oh, c'est compliqué.


-Mon talent sur un champ de bataille ! Mon talent sur un champ de bataille té ! Mais, Monseigneur, je suis, sur un champ de bataille, une virtuoooose ! Une artiste sans égal, une maître ès du domaine, une acrob... hé ! Z'êtes pas obligée d'être aussi vulgaire, "berdol" pardi ! ... Quoi ?

Pas bouger. Une araignée ? Une araignée dans les cheveux ? Alcimane semble regarder derrière elle. Un chevreuil ? Elle n'a jamais vu de chevreuil ? Ou peut-être un serf en train de faire quelque chose de louche, comme du braconnage ? Un bandit qui les vise d'une arbalète ?! Cerbère fait vite monter la sauce dans sa tête. Lentement, sa main est venue trouver la poignée de son épée, et, n'y tenant plus, Samsa se retourne. C'est précisément lorsqu'elle entame ce mouvement qu'Alcimane la pousse avec force, déséquilibrant ainsi la Baronne qui titube de côté. Hélas le sol n'est pas droit, s'affaissant vers le ruisseau, et Samsa y tombe, effarouchant quelque peu la pauvre Nemain. Plouf ! Le cul dans l'eau !

-Ah c'est froid pardi !

"Fuyez !" Non mais comment ça, "fuyez" ?! Mais que nenni l'Amie !
Cerbère se relève, détrempée de tout l'arrière, et se précipite à Nemain pour l'enfourcher. Et au lieu de comprendre qu'Alcimane l'a menée en bateau, Samsa la Bornée reste sur son idée de bandit à l'arbalète de l'autre côté du ruisseau et talonne sa jument qui traverse cahin-caha le cours d'eau alors que sa cavalière a dégainé l'épée.


-PLUS UN GESTE PARDI ! ARRÊTEZ-VOUS ! ORDRE DE LA BARONNE !

Sourde aux éventuels appels d'Alcimane - car quand Samsa a une idée quelque part, elle ne l'a pas ailleurs -, Treiscan fait décamper sa monture qui s'élance plus prudemment que sa cavalière entre les arbres, refusant le galop pour un trot qui n'a pas le temps de les éloigner de trop avant que l'esprit sanguin de Cerbère ne s'apaise. Elle n'a trouvé personne. Elle va à droite, à gauche, s'arrête, écoute. Rien de suspect.
Alors qu'elle revient au ruisseau à peine quelques dizaines de mètres derrière elle, elle lance :


-J'pense qu'il a décarré de Longny pardi.

C'est c'la, oui.
Shawie serait là qu'elle tapoterait le bras d'Alcimane pour la rassurer : "première fois ?" Mettez une pièce dans la machine Treiscan et vous serez toujours surpris. Elle sait bien pourtant qu'il est plus que probable qu'aucun bandit n'ai jamais été sous son nez mais hé, qui l'a traitée de mauvaise comédienne ? Démonstration inversée à la "j'étais comment ?" - même si elle s'est auto-cru, un peu.


-P'tain, j'suis trempée té...
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Alcimane_
Elle en aurait presque couiner. Parce qu'elle a pensé tout bêtement que Samsa se rendrait compte de la supercherie et viendrait prendre sa revanche. La soulevant avec force et lui mettant la tête en bas au moins, avant de la laisser choir dans le ruisseau glacial. Son corps était prêt à assumer l'assaut : gainé et tremblant d'avance par la manque de chaleur. Elle était prête à recevoir la punition.

Mais !

Inouï.
Spectaculaire.
Perplexe. Bouche bée.
Bouche en cul de poule.

Alors qu'elle regagne Automnale, Samsa déboule pour prendre les étriers à son tour et chercher le brigand imaginaire. Quelque chose de terrible se produit dans l'esprit contemplateur parce que "pourquoi" ? Est ce possible d'être aussi naïve et de se laisser embobiner aussi facilement ? Trop facilement. Aurait elle loupé sa carrière prometteuse de comédienne, : à priori oui. Entre temps, Alcy aura prit le temps de grimper sur son cheval un brin précipitée, parce qu'un esprit saint n'aurait pas cherché le brigand et aurait comprit la blague ! Installée sur la jument donc, elle observe la scène, les bras tombants.

Si jamais Cerbère trouve un pecnot ayant eu l'audace de trainer par là, elle ne donne pas cher de sa peau. L’innocent paysan se fera mordre rageusement par une bête enragée, les yeux injectés de sang et la bave aux lèvres. Le glaive fouettant le vent viendra s'abattre sur la caboche du simplet ayant volé trois myrtilles et deux mûres. Il sera étripé sur place par ses propres boyaux et étouffé dans une longue agonie. L'on pourra dire de lui qu'il était là au mauvais moment. Repose en paix l'ami.


Oc, il a décarré. En mesme temps, vos faîctes très peur.

Il a décarré qu'elle dit la dame ! Il a décarré !
Vraiment ?!


Samsa vos êtes totalement folle. Sachez lo. Et je plains lo bougre de brigand qui osera venir sur vos terres per chasser illégalement té.

En avant marche. C'est sans doute contagieux.

Samsa. Vos avez lo fessier mouillé, ça donne un style. Passez devant que je puisse admirer la vue, à mon tour.
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Samsa
Et elle est fière, l'Animal ! Elle fanfaronne sur sa monture d'avoir mis en fuite un bandit quasi imaginaire, toute seule, à la seule bravoure de sa réputation. Classe. Placez Cerbère en politique et toute trace de crédulité chez elle disparait, femme avertie, prudente et perspicace. Placez-la avec des amis dans un cadre innocent, et elle pourrait avaler n'importe quoi. "On ne sait jamais", comme elle dit. C'est le jour où on ne croit pas qu'il y a le feu que toute la forêt est en fait en train de partir en fumée. Il y a, dans son sourire fier, l'aveu qu'elle surjoue peut-être aussi de son immense crédulité. Cerbère n'a-t-il pas trois têtes, trois facettes ?

-Merci pardi !

Elle le prend comme un compliment, bien évidemment ; peut-être même a-t-elle impressionné Alcimane. Probablement !

-J'ai le fessier mouillé, oui pardi. C'est frôa. Je ne vous remercie pas ! Il faut contrôler vos émotions, Alcy. Imaginez, à la chasse, vous me poussez vers l'ours dressé sur ses deux pattes arrière parce que vous avez eu peur té ! Comment l'expliquerez-vous à Keunotor après, hum ?

Des braies blanches en plus ! Blanches, toujours. C'était le premier vêtement que Samsa avait acheté. Elle n'avait pas vraiment changé de façon de s'habiller avec les années, toujours grise et noire, mais les braies blanches restaient, phare dans la tempête, car elles avaient une utilité bien précise : si un jour Zyg revenait, elle saurait, en voyant ces braies blanches, que cette femme était bien Samsa. Cerbère, Chien fidèle, avait cessé de croire en son retour, mais elle n'avait jamais cessé d'attendre que la Mort lui rende Zyg.
Des braies blanches, adoncques, mais en lin - par bonheur -, et le tabard qui lui arrive aux genoux couvre son derrière qui dégouline sur sa selle.


-Je passe devant, oui, mais ne vous avisez point de faire des plaisanteries sur le fait que je sois mouillée té !

Je mouille, tu mouilles, il mouille, nous mouillons, vous mouillez, ils mouillent. Gloire aux mouillettes de pain.
La Baronne des terres sourit en coin avec amusement et lance Nemain au petit galop, en équilibre sur ses étriers pour espérer sécher un peu. Après avoir longé le ruisseau vers l'est, elles bifurquent vers le nord. Le relief est plus marqué et les chevaux doivent démontrer leurs qualités physiques, endurance en premier - où comment vendre un cheval déjà vendu. Survenues en haut de la colline, Samsa repasse au pas. L'espace est dégagée et le soleil d'avril est caressant ; avec de la chance, Cerbère sèchera plus vite ici ! En contrebas, comme cachée entre les coteaux, Longny-au-Perche et ses fumées témoignant des nombreuses forges à cette heure-ci. Se retournant à demi sur sa selle, Samsa sourit.


-La montée fut agréable pardi ? A combien situez-vous ce paysage sur l'échelle du derrière de Cerbère ?

Il fallait bien un étalon - de mesure - dans cette sortie entre femelles.
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Alcimane_
Je contrôle que trop bien mes émotions voyons. Ce n'est quand mêsme pas ma faute si vos avez l'équilibre d'un éléphant dans une échoppe de porcelaine. Alcy n'imaginait que trop bien Samsa entrer dans celle-ci, et tenter de se frayer un chemin à travers les étales bien trop étroites pour elle. Jouant doucement des "pardon je passe té" "poussez vous" et pour finalement, mettre un coup de trompe sur une tasse entrainant une chute en domino d'absolument toutes les étales dans un fracas pas possible.

Samsa ayant sauvant une bolinette (un petit bol !) fière comme un pape au milieu de la bombe nucléaire. La !


Si un ours venait à nos attaquer, je suppose fortement que vos finiriez par le dépecer vivant, le pauvre animal, et que vos finiriez par accrocher sa têste au dessus de vostre cheminée. Ou que l'ours décarre de peur devant la lueur de folie de la Baronne. Cette solution était tout aussi probable.

Per Keunotruc, Elle se tapota le menton en guise de réflexion, je pense que je lui dirai que vos nos avez abandonné pardi. Une mère indigne qui a préféré m’engrosser et qui ensuite à foutu lo camps per engrosser d'autre donzelle. Troussant ... ahum ! Per simple souvenir, son gilet en laine. Pauvre enfant.

Comment ça c'est pas possible ?

Alors que la Baronne des lieux passe devant, l'invitée finit par dodeliner de la tête. Les braies blanches étaient fatales. Personne ne porte du blanc en bas, encore moins une femme ! Ignorant, bien sur, toute l'histoire des braies blanches et leur signification, il était certain qu'elle y mettrait les deux pieds dedans au fil de la conversation.

Le petit galop est lancé pendant que la Malemort est perdue dans ses pensées délirantes d'éléphants sur un tricycle. Le temps de mettre les pieds dans les étriers et Automnale part au galop pour rattraper son guide. Les chevaux démontrent leur qualité mais les cavalières également. Il n'est jamais simplement de monter un canasson qui n'est pas le votre, pour la première fois. Et pour la première fois de sa vie, Alcy à l'impression de peser au moins 6 bœufs.

Si Longny possédaient de fières forges, Cogotois était plus dans la tentative inespérée de fabrique de fromage. Tentative tout au plein loupée pour le moment puisqu'elle n'y connaissait rien. Mais l'Auvergne aura laissé cette trace : tout ce qui pu n'est pas dégeu ! Arrivée à son tour en haut de la colline, elle ralentit doucement pour simplement dire :


En revanche, les braies blanches, c'est comme les chevaux blancs, à bannir. Si vos remontez vostre tabard un peu, lo juge neutre et impartial que je suis pourra juger avec plus de facilité la vue de derrière du Cerbère au poil mouillé.

Avant de redonner un petit coup de talon.

Vos allez perdre.

"Pardon, je ne fais que passer" aurait il pu crier.
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