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[RP] Vadrouille, Sueur et Pipe.

Hope
Chapitre I - Episode 11

    Suer sang et eau - Premier Jour.


    - Attrapez, une épée, un bouclier. Tous les coups sont permis. Essayez de me tuer.


Essayer de le tuer... A cette heure ce n'est pas vraiment son objectif, mais de se contenter de lui porter des coups.
Ce qu'elle ignore encore, c'est que le "essayer de le tuer", se transformera quelques jours plus tard en "vouloir le tuer".

Elle attrape épée et écu de bois et se met en garde, l'observant, adoptant la même posture que lui, prenant le temps d'analyser la situation.
Pour sûr, elle va devoir porter la première attaque, et sait qu'il ne sert à rien de se précipiter.
Alors, bien campée sur ses jambes, elle avance, puis recule, le provoquant par des petits tapotements contre sa lame de bois, tout en maintenant une bonne distance de sécurité, dans le cas où il tenterait une percée.

Dès qu'elle sent ses jambes assez échauffées et solides, elle porte une première attaque, en frappant sa lame contre la sienne pour la faire dévier vers l'extérieur et le toucher au bras.
Râté ! Le coup est paré et sans grande difficulté par son maitre d'arme.

Elle le sait, ce n'est pas par la force de ses petits bras, qu'elle va faire flancher le colosse tout en muscle qu'il est.
Il va falloir aborder ce duel autrement, étant plus gracile, plus légère, elle pourrait jouer sur la rapidité et la finesse.
Reprenant sa position, elle ne le quitte pas du regard, continuant de bouger par petits mouvements de ses pieds, gardant le bon écart afin de res rester stable, attendant patiemment qu'il baisse sa garde.
Patience, maitrise de soi, observation, qualités qu'elle possède fort heureusement, et qui pourront lui être d'une grande utilité.

Alors qu'il lui semble apercevoir un certain relâchement de son adversaire, elle reprend l'attaque cette fois par une feinte dessus-dessous d'un mouvement souple et rapide du poignet, espérant le toucher à la main et lui faire lâcher son épée.
Sentant un certain agacement l'envahir face à ces échecs à répétition, elle accélère en multipliant les attaques, par la pointe, le tranchant de sa lame de bois, enchainant des combinaisons de coups qui lui paraissent ingénieuses et précises.
En vain.

La fatigue et la frustration de ne point réussir prennent finalement le dessus.
Le fixant d'un regard empli de colère noire, elle jette les armes au sol d'un mouvement rageur.
Effectuant des va-et-viens furieux pour reprendre son souffle et surtout se calmer, elle pointe un index autoritaire vers lui, ne le quittant pas des yeux, alors qu'elle sent qu'il est sur le point d'ouvrir la bouche, un sourire narquois sur ses lèvres.

Elle lui lance, machoires serrés :


Taisez-vous ! Surtout... taisez-vous !

Enervée, elle recule de quelques pas, puis lui tourne le dos, pour aller s'accroupir au pied d'un chêne, et espérer retrouver un semblant de contrôle de ses émotions.


Correction fautes d'orthographes et syntaxe.

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Arioce
Chapitre IV - Épisode 4


    Suer Sang et Eau – Cinquième Jour – Abbaye Sainte Illinda

Trapus et poilu, je me tenais droit, bottes dans la neige. Bordel il ne faisait pas chaud ! Et ça n’allait pas en s’arrangeant. M’enfin, je n’avais pas pour habitude de revenir sur une parole, aucune marche arrière possible, je ne peux que plonger la tête la première et prier pour que mes attributs ne finissent pas en glaçons, ah ah.
Ricanant dans ma barbe à l’idée, je posais mon regard sur la jeune femme qui semblait relever le défi. Fort bien ! Malgré les stalactites lancées par ses yeux, je lui répondais d’un sourire franc. Elle me remercierait plus tard, du bien que cela lui fera aux muscles.
Nu, ou plutôt en braies, je l’observais se dévêtir avec une certaine rage, allant même jusqu’à déchirer son dernier vêtement. Que de sacrifice pour un bain d’hiver.
Je suivais ses pas du regard et souriais lorsqu’elle entra dans l’eau. Courageuse la demoiselle. Elle n’a pas froid aux yeux ! Une chose était certaine, elle avait du cran ! Certes particulièrement effrontée, me jetant régulièrement des regards à la limite de la haine, mais n’abandonnait pas. Cherchant, certainement, à prouver qu’elle peut le faire, à me provoquer. Elle pouvait m’apprécier, m’aimer ou me détester au plus haut point, tant qu’elle suivait mes instructions et que les résultats escomptés étaient là, cela m’importait peu ; tout du moins, en théorie…

J’acquiesçais d’un signe de tête lorsqu’Hope finit par s’immerger pour, quelques secondes plus tard, émerger. Fort Satisfait oui ! Il semblerait que cela soit à mon tour. Et j’y étais gentiment invité par mon élève. Si aimable !
J’aurais pu y aller d’un pas déterminé, la tête haute, le sourire narquois aux bords des lèvres, le regard fier, marchant droit vers l’ennemi. Mais je n’avais rien à prouver et encore moins paraitre, alors je décidais de foncer.
Bottes retirés, les neiges piquants mes orteils, je m’élançais vers la rivière. Le froid mordant la peau, qui perçait jusqu’aux os, aurait fait douter même le plus brave, ou le plus fou. Mais je n’entendis rien aux cris de découragement du vent glacé d’hiver. Premier pied pénétrant dans l’eau, le second le rejoignant déjà, plongeant le tibia. Genoux, cuisses et saut.
Loin d’être majestueux, je plongeais dans le glacier, à deux brassés de la jeune femme. Vagues et éclaboussures, le froid glacial me rongea. Bordel ! Ce n’était pas la première fois, loin de là, mais l’effet était toujours aussi… pétrifiant.
Je ressortais la tête de l’eau, lâchant un fort grognement d’ours trempé, expression de douleur face aux innombrables crocs glacés mâchonnant tout mon être.

    - Bordel ! Elle est bonne oui !

Bonne à perdre une extrémité. Et le Très Haut sait que je tiens aux miennes…
Me tournant vers la Brune, je lui offris un grand sourire, certes quelque peu crispé, mais avec gaité.

    - Fin de séance. Vous vous êtes bien débrouillée.

Aaah ! Ça attaque mmmh ! Ça donne un bon coup de fouet. On se sent vivifier, plein d’énergie, prêt à courir un marathon, à soulever des montagnes, mais surtout, à se vautrer devant un bon feu de cheminée en espérant que ses doigts retrouvent leur couleur.
Et parce que je ne suis jamais trop haï, d’un mouvement de main, j’envoyais une bonne lame d’eau sur elle.
Et hop je me tirais vite fait, riant à grande voix, revenant vers la berge et mes vêtements presque secs.

    - Vous gagnez en mental, ma chère élève !

Je me retournais alors vers elle, bras croisés.

    - Mais ne restez pas trop longtemps dans l’eau, ou vous gagnerez en rigidité !

Mes poils dégoulinant de glace sous forme liquide, je récupérais mon épaisse chemise et la tendis à Hope pour qu’elle puisse faire un séchage primitif, en attendant d’être rentré à l’abbaye. C’est que je ne voulais pas perdre mon élève, elle m’est si précieuse…
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Hope
Chapitre IV - Episode 5

    Suer Sang et Eau – Cinquième Jour – Abbaye Sainte Illinda



Elle l'observe faire son show, dans l'eau-l'eau, l'idée de la castration faisant son chemin plus sérieusement à mesure, qu'il lui envoie des giclées d'eau glacée.
Lui, fuit et rejoint la berge, elle, râle, et se dit qu'il va falloir qu'elle arrête sinon, elle va devenir comme lui.
Bougon.

Mmmhhh bien débrouillée, mais oui, mais oui...
Gagner en mental ?
Qu'est ce qu'il sait de son mental !
Autant de déchets que justement ce foutu mental ne cesse de tourner en boucle dans sa tête.

La sortie de la rivière s'avère un tel calvaire, qu'elle hésite à retourner dans l'eau.
Le vent polaire, la tétanisant, elle avance difficilement jusqu'à ses habits posés au secs sur l'écu.

Elle esquisse une grimace de dégoût lorsqu'il lui tend sa vieille loque, imprégnée de sa sueur, préférant l'ignorer, remarquant au passage les gouttelettes de glace accrochées au poil de l'Ours.
Retenant un sourire, s'imaginant tirer dessus...
Voyons Hooope ! un peu de tenue !


Veuillez vous tourner !

Pas un ordre, ni une demande polie, juste une évidence.
Le froid mordant, rend chacun de ses mouvements insoutenables, elle a le sentiment que tout son corps se rétrécit.
La peau rougie, les chairs meurtries, sa longue et épaisse chevelure noire est si lourde, qu'elle ne serait pas étonnée que sa tête se décroche de ses épaules.
Sans parler de la chainse, collée à elle comme une second peau, aussi rigide qu'une armure, qu'elle tente de retirer en se tortillant dans tous les sens, tel un répugnant lombric.

Alors qu'elle enfile ses vêtements, appréciant la douceur des étoffes glissant sur son épiderme sensibilisé, elle maudit cette journée de merde, cet entrainement de merde !
Sans plus perdre de temps, elle attrape les armes, et prend le chemin vers l'abbaye en lançant :


Je ne veux plus vous voir jusqu'à demain !

Oh non, plus le revoir du tout, et se réfugier au sec, près de toute source de chaleur, qui d'ailleurs commence lentement à se diffuser dans tout son corps...

Elle s'éloigne et enchaine :


Rendez-vous à 9 h !...

Et comme c'est délicieux...
Elle peste, le pire étant qu'il avait raison, elle sent ses muscles se délier, à chaque enjambée, un mieux-être, voir un regain de vitalité.
Remarque au passage la disparition de sa gueule de bois.
De tout cela, jamais, elle ne lui avouera, plutôt mourir !


Dernière petite pique, juste pour le plaisir, alors que sa voix se fait très basse :

Ne soyez pas en retaaaard !



Ajout du titre

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Arioce
Chapitre I - Épisode 12


    Suer Sang et Eau – Premier Jour

Plus concentrer sur la jeune femme que su le duel en lui-même – j’opposais une défense comme une attaque neutre, sans but de la vaincre – , je l’observais avec attention, chacun de ses mouvements, chacune de ses décisions face aux diverses situations que je lui soumettais. Elle ne fonçait pas tête baissé, au contraire, elle était réfléchis, patiente, posée. Avant chacun de ses coups, elle prévoyait une suite de mouvement et non pas une frappe par une frappe comme ce que l’on peut voir chez les débutants. Une certaine technicité et rapidité, mmmh. Les cibles étaient bonnes, celles qui permettent de mettre fin à un combat : mains, avant-bras, visage, jambes. Position correcte mais largement améliorable, distance respectée. Peut-être des déplacements superflus qui risquaient de la fatiguer plus vite. Elle maintenait une certaine pression, sans se mettre en danger. Je la voyais m’observer, m’analyser, cherchant une faille, une ouverture.
De très bonnes bases, sans aucun doute.

Cependant… Au fur et à mesure de ses tentatives et échecs, je la sentais s’agacer, s’énerver. Mmmh… Elle se laissait envahir par les émotions, jusqu’au débordement inévitable.
Un fin sourire en coin se dessina sur mon visage, alors que je la regardais jeter rageusement ses armes au sol et faire les cent pas, irritée.
J’entre ouvris les lèvres pour la rappeler à l’ordre et reprendre ses armes, mais me tus, face à sa colère. Mmmh… Devrais-je lui laisser le temps de reprendre le contrôle ? Normalement, je l’aurais confronté, la sommant de reprendre le duel, lui dictant de faire taire sa colère et continuer le duel dans de bonnes conditions. Néanmoins, c’était la première séance, le premier jour et elle avait encore beaucoup à apprendre. Je décidais donc de me montrer indulgent.
J’étais satisfait de ce que j’avais vu, suffisamment pour accepter de la prendre sous mon ail.

    - Nous nous arrêterons là pour aujourd’hui.

Je baissais ma garde, me redressant, reprenant une attitude civile. Je ramassais les armes et lui souris.

    - Je vous retrouve donc, élève, demain à la neuvième heure. Reposez-vous bien.

Un court salut de la tête et je fis volte-face, prenant la direction de l’auberge où je logeais.
Malheureusement, le lendemain nous furent séparés et le début de son apprentissage devra attendre quelques jours. Mais j’étais persuadé qu’elle ferait une très bonne combattante à force d’entrainement tant physique que mental. Car ce n’est pas tout de savoir manier l’arme, il faut encore savoir manier l'esprit et le corps...

𝒯𝒽𝑒 ℰ𝓃𝒹

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Arioce
Chapitre IV - Épisode 6


    Suer Sang et Eau – Cinquième Jour – Abbaye Sainte Illinda

Je ramenais ma main tendue vers moi face à son regard et son refus. Tant pis pour elle. J’haussais les épaules et me retournais faisant quelques pas dans la neige. Je fis tomber mes braies dégoulinantes et entrepris de me sécher au mieux. Puis je remis mes bas, mes bottes, ceinturais ma chemise autour de la taille histoire de redevenir présentable et de ne pas choquer une des nonnes à mon retour à l’abbaye. Veste, cape et j’étais fin prêt à prendre la direction du chaud, du bon feu qui m’attendrait dans le foyer d’une cheminée.
Rien que le fait d’être vêtu fit grimper ma température et desserrer les dents, surtout face en vent impitoyable.

Je me tournais vers chemin, équipements en mains, alors que la Brune s’y rendait déjà d’un bon pas. Je souris à son interjection. Soit, bien qu’il y ait des chances que l’on se croise plus tard dans la journée ou soirée, aux étuves ou au réfectoire, boire une chopine de bière.
Je me mis en marchant sans plus tarder, les poils hérissaient et la peau cuisante, me rappelant le grand froid qui m’habitait.
Un léger grommèlement pour la forme, « Pas en retard, pas en retard ; je suis le premier sur place… ». Puis mes lèvres s’étirèrent de nouveau et j’accélérais le pas, commençant à trottiner d’une bonne vitesse, désireux de rejoindre l’abbaye au plus vite.
Bordel ! C’est qu’il fait froid !

𝒯𝒽𝑒 ℰ𝓃𝒹

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Elvyna
Chapitre V - Episode 1

    Mardi 5 Février 1467, Mont de Marsan – Premier Duel.


Midi sonne, l’heure du duel.
Premier duel – et loin d’être le dernier – depuis nos retrouvailles. Il s’agit d’un duel important, qui déterminera ce qu’il reste du niveau d’Elvyna.
La rencontre fut lancée avec quelque peu de ressentiment, tout de moins d’agacement de ma part, un soir de taverne. Qu’est-ce que j’aimais Elvyna, mais qu’est ce qu’elle pouvait être accablante voire blessante. Je savais qui lui arrivait de répondre sous le coup de l’émotion, de l’alcool, sans vraiment réfléchir à ses mots. Moi-même il m’arrivait d’agir ainsi. Cependant, penser qu’elle était une épine dans mon pied alors qu’on venait à peine de se retrouver et qu’être ensemble me procurait un vrai bonheur. Alors certes. Certes, il y eu quelques contre temps. J’ai dû bouger, régler quelques affaires, accompagner Louise. Mais ce n’était pas grand-chose, nous avons tout notre temps, rien ne pressait. Louise… mmmmh… Un long soupire empli de peine s’échappa d’entre mes lèvres, formant un voile de bué dans l’air fraiche. Je tentais encore de me convaincre que c’était la chose à faire, que si j’avais continué, cela n’aurait qu’aggraver la situation et rendre d’autant plus difficile une séparation future. Je me sentais mal, pitoyable. Moi qui ne voulais point la blesser, qui voulais être cet homme bien, de bien. Bordel, la vie sentimentale, les relations, un vrai bordel.
En cela, j’étais d’autant plus content qu’Elvyna soit avec moi. Ainsi, je pourrais plus aisément me changer les idées, faire mon deuil sans trop me morfondre ; je serais occupé, moins de temps à penser à Louise et le mal fait…
Et puis, Freyja ! Aaah Freyja ! Lorsqu’il m’était permis, je la prenais avec moi et passais du temps avec elle et mes enfants. Ulrich qui grandissait si vite, Ariane – encore malade mais qui jour après jour reprenait du poil de la bête – il ne manquait que Richard et Flora, dont malheureusement, je n’avais de nouvelles…

Midi tinte, l’heure du duel.
Épée émoussée et écus aux poings. Casque et protections. Je m’échauffais.
Premier duel, duel tranquille. Pour tester la von Riddermark. La chatouiller, tout en apportant une bonne résistance. La titiller, voir comment elle se débrouillerait.
Les enfants assis dans l’herbe, ils patientaient, pressés de voir l’affrontement du maître et son élève. Elvyna avait parcouru du chemin. Elle s’était entrainée dure durant toute la période où j’étais à ses côtés. Je n’avais pas été tendre avec elle, loin de là. On ne comptait plus les blessures qu’elle ait pu avoir. Téméraire, fière, adroite, vigoureuse, et une force de caractère incroyable. Tous ce qui m’avait plu à l’époque. Sans aucun doute, une réussite dont ma fierté qui en découlait était grande.
Aujourd’hui, elle allait être éprouvée. Quelques années se sont passées depuis mon enseignement, qu’est ce qui lui était restée ? Alors qu’elle-même admet ne plus prendre le temps de s’entrainer…

Midi résonne, l’heure du duel !
Et je t’attends, Elvyna…




    Premiers jours de retrouvaille et déjà en lice pour ce battre. Certes, elle lui en voulait de ne pas être sur le lieu de rendez-vous à temps. Le groupe avait fait un long voyage pour finalement ne pas Le trouver dans le village où Il devait-être. L'impétueuse n'avait pas la langue dans sa poche et c'était donc lâchée pour lui lancer une pique. Elle détestait perdre son temps. Elle était venue pour lui et il le savait.
    Bien sûr, elle réagissait toujours sur le coup de la colère, sans penser aux conséquences. De ce fait, elle se retrouvait donc sur le pas de la lice, devant son adversaire.
    Beaucoup l'aurait déjà abandonné suite à ses réactions vives et son caractère fort. Mais pas Arioce, il préférait régler le problème autrement pour ne plus en parler ensuite.
    Elle savait déjà d'avance, qu'elle prendrait une bonne raclée, mais qui gagnerait ?
    Elle avait froid, de ci bon matin, l'idée était mauvaise à ses yeux. L'ancien mercenaire avait toujours été matinal, elle l'avait vite oublié.
    Mais dans quelle galère elle c'était mise ? Cela faisait des mois voir une année entière peut -être même plus, qu'elle ne s'était plus entrainée. Elle n'avait surement plus l'endurance, alors les réflexes et rapidité, c'était à voir.
    Arme en main, un bâton, tout ce qu'elle avait pu trouver, qu'elle idiote de ne pas avoir récupérer son épée à Annecy. Un bouclier elle n'aimait pas s'enfermer dans une boite en fer qu'était une armure, regardant les enfants sur le côté, en se disant qu'ils vont bien rire, mais elle était prête à se ridiculiser. Pour la gloire comme on disait.
    D'un grognement, elle annonça qu'elle était prête.




Le dernier coup de midi résonnait… Brisant d’une ruée la distance qui nous séparait, mon épée au clair, fendit le dernier son de cloche se perdant dans le lointain. Les hostilités commençaient. Frappant violemment contre son bouclier, je laissais ma lame dévier sur son côté extérieur, puis d’un mouvement du poignet, je la rabattis vers l’intérieur et assénais un bon coup, du plat, contre le crâne de mon ancienne élève. Les cloches sonnent ; et un premier point pour l’Ours. Sans plus attendre, je fis un pas en arrière, me désaxant, bouclier en avant, et envoyais de nouveau ma lame, dans un jeu de tranchants, dans le but de l’atteindre de nouveau le haut du corps.

Spoiler:
1 : Arioce touche à la tête.



    Le moment était arrivé celui où elle sentait qu’elle allait morfler. Elle n’était ni entraînée, ni échauffée. Le combat commencerait à froid pour elle. Qu’importe elle partait déjà du principe qu’elle allait perdre. Comment cela peut-il se passer autrement face à un homme qui savait se battre depuis des années. Mercenaire, garde du corps, maître d’armes, garde royal, et elle en oubliait sûrement. Face contre lui, elle le toisait, son souffle formait un brouillard devant elle ce qui rendait une ambiance étrange. Tenant fermement son bâton en main, elle se concentra. Allait-elle jouer la prudence et se mettre en défense ? Où attaquer directement ? Le temps de réfléchir le son de la cloche sonna et elle le vit fondre sur elle.
    Merde elle n’était pas prête ! Levant son bouclier sous l’instinct, encrant bien ses pieds au sol, elle lui laissa le premier coup violent. C’est qu’il ne jouait pas le garçon ! Relâchant trop rapidement sa défense, un bruit sourd, puis une douleur sur le crâne l’assommât à moitié. Le con! Ça fait mal! Sentant un léger filet chaud lui chatouiller le front, elle lui lança un regard noir.
    Le voyant à nouveau arriver sur elle, elle bascula le tronc sur le côté pour éviter le coup suivant. Mais il était déchaîné ! Elle en profita pour lui donner un violant coup de bâton à la poitrine avant qu’il ne puisse se remettre en défense, puis enchaînant rapidement pour ne pas qu’il puisse reprendre position, levé son bâton haut à bout de bras et lui écrase sur la tête.
    Ne prenant pas le temps de lui donner du répit pour s’en remettre, elle connaissait l’animal à force de le prendre au corps, elle frappa à nouveau, ne sachant pas trop où, vu qu’elle réagissait plus par réflexe qu’avec de la réflexion, se déplaçant rapidement pour ne pas recevoir un coup furtif de son adversaire, tournant autour de lui et contre attaqua. Étonnée de ne sentir aucune attaque de son côté, elle relâcha un peu pour vérifier qu’il ne soit pas déjà mort tout de même.


Spoiler:
2 : Elvyna esquive et frappe d’estoc au sternum.
3 : Elvyna frappe à la tête
4 : Elvyna pare et frappe.
5 : Elvyna contrattaque.



Ma lame passa à côté d’elle d’un cheveu, ne la percutant pas. Mmmh, belle esquive. Chance ou réflexe ? Mmmh… je n’allais pas tarder à le savoir…
Que le Très Haut me soit témoin, certes je ne me donnais pas au maximum, mais bordel, elle me rossa comme il faut ! Le feu s’était emparée d’elle et chacun de mes mouvements étaient évités, parés, pire, elle contre-attaquait, avec juste, technicité et adresse. Son premier coup me coupa net le souffle, m’obligeant à reculer d’un pas et réaffirmer ma défense au bouclier. Cependant, rapide comme l’éclair, son bâton vint s’écraser contre mon crâne. Heureusement, casque j’avais, mais bordel, quelle vitesse et déterminité. Et ce ne fut que le début. Les coups pleuvaient, et la donzelle se déplaçait avec souplesse et assurance, solide sur ses appuis, animée par une douce rage. M’avait-elle menti sur son manque pratique ? Avait-elle continué à s’entrainer sans relâche, me disant le contraire pour ensuite me surprendre et m’humilier ? Non. Alors… L’instinct, les réflexes, appris durant ces nombreuses semaines, ses heures interminables où je ne cessais d’être derrière son dos, la poussant à donner son meilleur, à aller encore plus loin, plus vite, plus fort, plus longtemps. Toujours plus, lui enseignant mon art avec passion, pour faire d’elle une femme d’arme complète. Avais-je réussis ? La déculotté qu’elle me mettait en ce moment allait en ce sens. Si c’est pas beau ça ! Au fond d’elle, elle avait retenu, son corps, son esprit, chacun de ses muscles avaient retenus, gravé dans la mémoire.

Oh ! Un relâchement de garde. Sans me faire prier, et histoire de garder la face, j’enfonçais la tranche de mon bouclier contre son bras d’arme, le chassant sur le côté, puis mon épée remonta, l’atteignant de nouveau à la tempe, du plat de la lame. Ta garde ! Jusqu’à la fin du duel, bordel !


Spoiler:
6 : Arioce frappe à la tête.

Fin de duel réglementaire. Et une belle défaite pour moi. Quoique ! Une défaite, réellement ? Pas si sûr.
Malgré la douleur qu’infligea le bois contre mon corps, un fier sourire était dessiné sur mon visage.

    - Je suis fier de toi. Tu t’es pas mal débrouillée.

Un compliment, mais pas trop. Il ne faudrait surtout pas qu’elle se repose sur ses lauriers.

    - J’aimerais une revanche. Mais cette fois ci, que tu aies ton épée et des protections complètes ! On ne vient pas en duel avec un bâton…

Que l’on puisse vraiment s’amuser en y mettant un peu plus de force et d’ardeur, ah ah !
Belle défaite et fière victoire. L’élève avait-elle dépassé le maître ? Certainement pas. Néanmoins, elle était en très bon chemin, bien plus que nous le pensions, elle et moi…


    Elle gagnait! Comment était-ce possible ? Il avait ramolli le vieux barbu... quelle fierté, quelle joie! Mais c’était juste avant de se prendre un violent coup au visage qui la fit s’effondrer au sol, les lèvres en sang. Merde quelle con, elle avait baissé sa garde trop tôt comme il venait gentiment lui faire comprendre. Mais elle avait tellement été étonnée de la tournure de ce combat. Arioce ne devait pas être très en forme. La cloche sonna et on annonça le vainqueur... c’était elle, elle avait réussi ! Même si elle avait le visage en sang. Elle se releva, étirant un large sourire carmin.

    - J’ai gagné vieux vassal!

    Elle apprécia les félicitations de son adversaire puis retroussa le nez au reste. Évidemment il trouvait toujours quelque chose à redire.

    - Je suis devenue plus forte que vous, vous devriez m’idolâtrer en vous agenouillant.

    Elle en faisait trop? Mais pas du tout, elle jouait mais elle finirait par perdre. Elle en était bien consciente.



J’éclatais de rire.

    - Ne commences pas à avoir les chevilles qui enflent Elvyna.

Je lui souris alors qu’Ariane et Ulrich allèrent la saluer et la félicité du combat, commençant déjà à le ressasser, citant les moments forts et surprenants, affichant leur enthousiasme et rigolant du faite que je mettais pris une raclée. Sacrés Oursons !

    - Allez… je vous invite tous pour le déjeuner. Je me change et l’on va dans une bonne auberge.

Regard joyeux et fiers, je couvrais les jeunes gens. Que c’est beau bordel, tant d’entrain pour le combat. Et nous remettrons cela dans quelques jours, où je comptais bien lui faire bouffe l’herbe !


RP à 4 pattes avec JD Arioce

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Hope
Chapitre VI - Episode 1

    Fragment d'une vie – Nuit du 18 février – Labrit en Gascogne



Il fait encore nuit alors qu'elle ouvre lentement les yeux, légèrement vaseuse, la brume dans son crâne se dissipant peu à peu.
Malgré cet état vaporeux, les signes vitaux sont heureusement toujours en action, tous ses sens en alerte, elle ressent la relative douceur d'un drap recouvrant une partie de son corps, et devine qu'elle se trouve dans un lit.
Allongée sur le ventre, une jambe en dehors, un frisson la parcourt tout entière, un courant d'air glacé venant chatouiller sa peau délicate.

Vu le confort sommaire de la couche, elle ne peut que se trouver dans une auberge, ou dans une si duveteuse cellule de l'abbaye de sainte-Illinda.
Ricanant de sa pensée cynique, elle relève la tête, et malgré l'obscurité, découvre les lieux et se traite intérieurement d'idiote.
Ce ne peut être Sainte Illinda, la petite troupe ayant quitté le monastère quelques jours auparavant.

Son cou faisant une rotation vers la gauche, elle est prise de stupeur une fraction de seconde.
Moment de flottement... elle se redresse sur un coude, tête posée dans sa main et fixe la chose à ses côtés.

C'est qui lui ?

Ca ne lui revient pas, en tous les cas pas tout de suite, et finalement elle juge que ça n'a aucune importance.
Prenant le temps de contempler l'inconnu, ses souvenirs affluent progressivement.
Elle a toujours su qu'elle avait bon goût en matière de mâle, et celui-ci ne fait pas exception à la règle.
Un corps d'athlète, un visage au traits bien dessinés, une mèche de cheveux rebelle retombant sur son front, l'homme est plutôt beau garçon.

Un sourire se dessine sur ses lèvres, alors qu'elle glisse en dehors des draps tel un gracieux reptile, remuant ses orteils au contact du parquet gelé.
Nue, elle attrape et enfile sa chemise, se dirige vers la petite table se sert un bon godet d'eau, qu'elle avale par petites gorgées, fixant un point imaginaire, pensive.

La veille au soir, suite à sa conversation déprimante avec Arioce, son maitre d'armes, au sujet du mariage, de l'amour, des passions et tout le toutim - d'ailleurs pourquoi parler de ces sujets-là avec son mentor ? - elle avait ressenti un besoin de se changer les idées , de s'amuser, de prendre du plaisir à rencontrer et discuter avec des personnes autres qui l'accompagnent depuis plusieurs semaines.
Dans ce trou paumé de Gascogne, c'était loin d'être gagné, et pourtant... il en suffit d'un...

Ils étaient les seuls clients de la taverne et l'attraction fût immédiate, explosive.
Les deux étrangers qu'ils étaient l'un pour l'autre s'enfilèrent deux ou trois chopes, juste pour la forme, parlant à peine, se bouffant des yeux, consumés par un seul désir commun, qu'ils assouvirent en prenant une chambre à l'étage.
Entrainés par une série de galipettes tantôt tendres, tantôt ardentes, tantôt plus sauvages, assauts répétés qui durèrent jusqu'au bout de la nuit, les laissant repus, heureux de cet échange passionné.

Une fois habillée, elle passe devant le lit, laissant courir la pulpe de ses doigts sur la peau de l'étranger, ne prononçant pas une parole, ne laissant pas un seul mot.
A quoi bon ?
Puis, quitte la chambre en refermant doucement la porte.
Une toute petite page de sa vie vient d'être tournée.
Quelques lignes pour un moment intense, délicieux, empreint de volupté.




    [Suer Sang et Eau – A l'aube du 18 février – Labrit en Gascogne]


Le soleil levant apporte sa douce lumière matinale sur campagne gasconne, réchauffant son corps et son coeur, elle repasse par son auberge pour se faire un brin de toilette, changer de tenue, et prendre son équipement.
Elle se sent prête à subir un nouvel entrainement auprès de son maitre d'arme, c'est donc d'un pas vigoureux qu'elle se dirige vers la lice.
A quoi bon se torturer par un bain dans l'eau glacée d'un lac, lorsque l'on peut joindre l'utile à l'agréable, les résultats étant finalement équivalents, le corps retrouvant sa vitalité, sa force, son énergie.

Arrivée la première sur les lieux, - pour une fois - elle se demande s'il va réussir à extirper Elvyna de son lit pour l'amener de force, et lui souhaite bien du courage, la volonté farouche et surtout l'entêtement de sa cousine n'étant plus un secret pour personne...

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Hope
Chapitre VII - Episode 1

    Fragment d'une vie – le 20 février aux alentours de midi – Une taverne de Labrit en Gascogne



Elle ramasse les morceaux de la chope qu'elle vient de lui envoyer en pleine tronche, avant qu'il ne sorte de la taverne, et les dépose sur le comptoir.
Bouillonnante de colère, les larmes aux yeux, la lèvre tuméfiée, humiliée, elle tente de se calmer en faisant les cent pas, slalomant entre tables et chaises renversées.
Ooohhh la sale vermine ! la râclure ! Il va lui payer, et très cher, cet affront.

Evidemment qu'il a dessus sur elle, le ridicule bout de femme qui se veut guerrière, et se battre avec ses poings minuscules, alors même qu'elle est aussi fragile que de la porcelaine, n'ayant que pour armes, sa rage, son courage et cette intrépidité qui la caractérise.
Elle le déteste, et veut le tuer de ses propres mains, le réduire en bouilli, tel l'infâme gruau de sa cousine Elvyna.

La douleur à son ventre se réveille, et soulevant sa belle robe, déchiquetée, foutue, bonne pour la poubelle, elle constate une belle rougeur exactement au même endroit que la boursufflure d'une ancienne cicatrice, vestige d'une joute sans pitié.
Serrant les mâchoires, elle relève encore plus sa robe, et avise le même hématôme au niveau du plexus.

Bordel, il ne l'a pas loupé !
Et dire que ça, ce n'est rien en comparaison de ce qui l'attend.

La porte de la taverne s'ouvre en grand, qu'elle a tout juste le temps de rabaisser ses lambeaux, et se retourne.
Il se tient devant elle, tout sourire sur le pas de la porte, un air presque avenant.

Pincez-moi je rêve !

Mais qu'est ce qu'il fout encore là ?

Il l'invite à un déjeuner sur l'herbe...
Nan, mais vous y croyez-vous ?

Interloquée, elle le fixe de son regard glacé, et se dit qu'elle pourrait le tuer là, maintenant, tout de suite, la dague fixée à sa cuisse.
Par lâcheté ou sagesse ou autre raison, elle n'en fait rien et se contente de l'écouter argumenter son "invitation" comme il dit.
Elvyna sonne comme un mot magique à ses oreilles, elle proteste malgré tout, pour la forme, prétextant de remettre en ordre la taverne, puis se ravise.
Affamée et quelque peu ébranlée, elle sent qu'un peu de calme et de repos lui fera du bien.
Quoique avec lui, rien est moins sûr.

Le poussant brutalement vers l'extérieur de la taverne, elle referme doucement la porte, et se dit qu'à déambuler dans cette tenue, elle va faire fureur...
Haussant les épaules, elle marche à ses côtés et décide de ne plus lui adresser la parole de toute la journée.



Petit rajout

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Arioce
Chapitre VI - Épisode 2


    Suer Sang et Eau – À l’aube du 18 février – Labrit en Gascogne.

Une bonne nuit de sommeil. Une bonne nuit de sommeil après une soirée de mélancolie, un bon remède. Aucun souvenir de rêve, rien. Juste Morphée et Moi. Une bonne nuit de sommeil et j’étais prêt à attaquer la nouvelle journée.
Il m’était arrivé, souvent, de traîner au lit, de flâner. Parfois seul, mais très souvent, accompagné. Une bonne raison pour rester au lit, non ? Mmmh… oui.
Mais ce n’était plus le cas. Aux premiers instants de lucidité, lorsque j’émergeais, je me redressais et me levais, alors que mon corps n’était pas encore entièrement éveillé. Faut savoir le brusquer un peu. Debout, je m’étirais de tout mon long, chaque articulation, chaque muscle, me passant une main sur le visage. Une nouvelle journée.
Je quittais mes braies de nuit et m’accordais un brin de toilette à l’eau clair et froide, histoire de donner un coup de fouet à la machinerie. J’enfilais mes vêtements d’entrainement, mes bottes, et allais réveiller doucement mes enfants. D’abord Ariane, la plus grande, puis le petit dernier l’Ourson, Ulrich. Ils sont jeunes, ils ont besoin de sommeil. Alors je leur laissais se lever comme bon leur semblait. Timothée, mon bras droit, s’occuperait d’eux.
Je quittais l’étage pour aller manger un bout dans la salle commune. Le tenancier, certainement premier levé, me tendis une maigre assiette, juste de quoi dé-jeuner. Il ne fallait pas trop manger avant l’entrainement, évitons tout risque de tout rependre dans l’herbe ou le sable. Un bon verre de jus de pomme, puis de vin rouge, un mauvais vin rouge et il était temps de faire bouger la larve qui me servait de suzeraine.

Pas déterminés et rythmés, je me rendis devant sa porte et toquais, trois fois.

    - Elvyna ; entrainement.

Dix secondes d’attentes et retoquais, plus forts.

    - Ne me fais pas attendre !

Trop tard pour ça. Je tambourinais.

    - Lice, avec ton équipement !

Je fis demi-tour. Si elle ne venait pas, j’irais la chercher par la peau des fesses après la séance de neuf heures avec Hope. Il était hors de question qu’Elvyna me mette en retard.
Je fis un passage par ma chambre pour récupérer tout le barda et me rendis à vif allure au point de rendez-vous.
La fraicheur matinale finie par totalement activer mon corps et mon esprit. Bordel, que cela faisait du bien. Et puis, il ne faisait pas moche, le soleil à peine levé dardait déjà sur le paysage des chauds rayons. Une belle journée s’annonçait. Et rien de tel que de commencer par une bonne séance d’exercices avec son élève !
Et oh, joie immense infini ! Elle m’attendait.
Je lui adressais un sourire, bouillonnant d’ardeur.

    - Bon matin, Hope.

Comme tous les matins.

    - Je vois que vous êtes impatiente de commencer cette nouvelle semaine. Alors ne tardons pas ! Elvyna nous rejoindra peut être.

Sinon elle aura à faire à moi !
Après une semaine entière de longues souffrances, ayant allongé les échauffements pour l’endurance et focalisé les cours sur le travail de l’épée au complet : utilisation, précision, force, vitesse et parade, le bouclier étant absent, la dague venant comme soutient en cas de difficulté. De quoi faire de la jeune femme une fine lame ; du moins, commencer ; il lui faudrait des années avant d’en avoir une maîtrise parfaite !
Le programme de cette nouvelle semaine était autre : échauffements certes plus courts mais bien plus intenses et avec poids en plus. Je comptais bien faire d’Hope une jeune femme vigoureuse et musclée. Et pour cela, pas de choix, il faut augmenter la difficulté. Quant aux armes, retour du bouclier et travail sur la coordination épée-bouclier, l’écu étant utilisé tant en arme défensive qu’offensive. Puis, et là le plaisir était grand, début des vrais duels de mise en pratique. Avec tout le tintouin ! Protections intégrales, ou presque : gambison, casque, plastron et protège avant-bras, cuisse et tibias en cuir, et bien sur une bonne paire de gant gambisonnée et maillée. Si elle ne le comprendrait pas tout de suite en voyant tout cela, elle allait pleurer en se prenant les coups. Certes elle serait protégée, mais cela sera-t-il suffisant contre la force des coups que je donnerai ? Ah ah ! Il serait naïf de le croire.
Première partie : mettre en œuvre par des exercices d’assauts courts et lents ce que l’on a vu.
Deuxième partie : plusieurs duels libres de quelques minutes chacun où il lui faudra user de tous ce qu’elle a appris jusqu’alors et bien plus pour espérer s’en sortir avec quelques bleus et rougeurs.
Troisième partie : retour sur les duels, les fautes, les erreurs commises et explications de comment les éviter à l’avenir mais aussi des bonnes choses faites et qu’elle doit continuer à travailler.
Programme complet !

Je lui souris, alors que l’on se préparait à courir une veste lestée de plusieurs kilos attachés.

    - Hope… cette semaine sera loin d’être aisée, il vous faudra du mental, de la persévérance et puiser dans le fond de vos ressources. Jusqu’alors, vous avez sué eau, à partir de maintenant, vous suerez également sang.

Avertissement fait, je m’élançais à bon rythme direction les bois où murets de pierre n’attendaient qu’à être sautés, barrières de bois, enjambés, collines grimpées, et rochets et arbres escaladés.
Une bonne nuit de sommeil pour une bonne matinée de sueur !
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Elvyna
Chapitre VI - Episode 3

    Suer Sang et Eau – A l'aube du 18 février – Labrit en Gascogne


    Les jours se succédaient et la Riddermark ne se rendait plus trop compte du temps qui passait, ni depuis quand elle était partie de Franche Comté. Peut lui importait, elle se sentait libre, peut-être un peu trop. Entre l’alcool et le chanvre elle ne savait pas lequel la rendait plus accroc. Depuis que Sauron les avait rejoint, elle fuyait le groupe, restant dans son coin, ou partant se promener un peu plus loin. La présence de son époux la mettait mal à l’aise. Ils étaient en pleine séparation et Elvyna ne pensait pas ressentir cette douleur de sa propre décision. Mais elle ne devait pas reculer, bien que l’ours faisait tout pour la reconquérir.

    Cette nuit, elle avait encore abusé, comme presque toutes depuis quelques jours. Allongée dans le lit de la chambre d’auberge, ronflant légèrement, elle ouvrit un oeil aux coups contre la porte, puis le referma. Des autres bruits plus violents sous le silence, puis une voix qu’elle reconnaissait que trop bien. Mais cette fois, elle n’avait même plus le courage de se lever, restant là à regarder le plafond en écoutant les pas s'éloigner.

    Laissant tomber une main sur le sol, elle la posa sur le verre froid de la bouteille à moitié pleine et la porta à ses lèvres pour boire une gorgée ce qui la fit un peu tousser. Au loin un pleure d’enfant, sûrement Freyja, exprimait l’appel de la faim. Même cela ne la fit même plus réagir. Alors un entraînement.. elle n’allait sûrement pas ce bouger pour ça. Et puis peut-être qu’un jour, on l’oublira là et elle serait tranquille.

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Hope
Chapitre VI - Episode 4

    Suer Sang et Eau – A l'aube du 18 février – Labrit en Gascogne



Sans surprise, elle le voit s'approcher, seul.
La Riddermark a probablement dû l'envoyer "gentiment" promener, ce qui l'amène à sourire.
Elle le détaille des pieds à la tête, et le trouve particulièrement en forme, ce qui n'augure rien de bon.
Bien qu'elle soit pleine d'énergie ce matin, elle sait qu'elle va vite déchanter lorsque ses jades se posent sur tout l'attirail qu'il a emporté avec lui.

Il lui tend une veste, le poids de celle-ci la surprenant un court instant, elle esquisse une grimace.
Bordel ! C'est qu'il ne plaisante pas.
D'accord, d'accord, d'accord...
Elle va en chier, alors autant se préparer mentalement à ce qui va suivre.

Veste alourdie sur le dos, elle se met en route à son rythme le laissant la distancer, ne serait-ce que pour avoir la paix, mais aussi pour maintenir son souffle régulier, la foutue charge dans son dos rendant l'échauffement particulièrement difficile.
Sans compter les sauts d'obstacles, la grimpette... la pénibilité la guette.

Bien que ce soit elle qui l'ai voulu, demandé, presque supplié, elle ne s'attendait pas du tout à pareil supplice.
La vicieuse inquiétude de ne point parvenir à supporter cet entrainement d'une intensité inouïe, s'insinue en elle, la faisant presque douter.

Le mental... Hope !

Alors qu'ils viennent de terminer la première partie, qu'elle ôte son carcan, et prend le temps de bien s'hydrater et de souffler, elle stoppe un instant le flot de ses pensées...

Hope ?

Elle le regarde en coin, nez légèrement retroussé, comme toujours lorsqu'elle est contrariée, jusqu'à cette étincelle qui illumine son regard jade.

Non !
Pas Hope...
Mais Peryl !

Reprenant d'un coup d'un seul confiance en ses aptitudes, elle le rejoint et lance avec fermeté :

Je suis prête pour la suite.




𝒯𝒽𝑒 ℰ𝓃𝒹

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Arioce
Chapitre VII - Épisode 2


    Fragment de vie – 20 Février.

L’on pouvait dire que cette journée s’annonçait… intéressante ! Le 20 février, jour spécial, jour où je devais prendre un printemps de plus. Aaah, vieillir, prendre de l’âge, un concept qui ne me dérangeait absolument pas. Les années passent et avec l’expérience s’accumule. Je pourrais dire que les erreurs du passé resteraient passées, que j’apprenais continuellement et grandissait en sagesse et justesse. Cependant… ce n’était pas tout à fait le cas. La vie n’est malheureusement pas si simple et j’avais le don de la compliqué encore plus. Ravagé, j’essayais de paraitre sain, être un homme de bien. Une lutte de tous les jours et ce malgré le fait de me persuader que j’allais de nouveau parfaitement bien. On apprend du passé et l’on construit son futur.
Mais l’année de mes 31 ans connu son lot d’échec, la plus douloureuse étant ma séparation d’avec Louise. Bordel ! Un homme de bien qui blesse une jeune femme, quel homme… Je savais que c’était ainsi, la vie, tout ça… Mais pour avoir grandement souffert de ce bordel qu’est les sentiments amoureux, je ne voulais en rien faire connaitre cette peine à autrui. Enfin, il parait que l’on n’a pas toujours ce que l’on souhaite. Et puis, je ne peux m’en prendre qu’à moi-même. Après tout, n’est-ce pas moi le fautif ?
La rose et la lettre me rappelaient que oui. Fleur que je porterais en souvenir, et mot envoyé pour la remercier.

Mais alors, que faire de cette journée spéciale ?
Cogner sur mon élève semble une première piste intéressante. Bien sûr, cela serait un jeu bon-enfant et un bon moyen pour observer le comportement de ma chère élève, face à la nouveauté et à l’improvisation. Epée ou pas, elle devra savoir se défendre. Une activité que j’appréciais faire tout particulièrement avec Elvyna et dont, ni moi ni elle, en sortaient indemne. Là est tout l’intérêt !
La force fut donc contrôlé, la vitesse aussi et la complexité également. Je voulais voir sa façon de réagir et d’attaquer. Quelques coups furent donnés, surtout de mon côté, et quelques bleus furent à déplorer, surtout du sien. Une chope lancée, une robe déchirée. Mmmh, presque une bonne baston ! Mais cela manquait d’enthousiasme chez l’adversaire. Peut-être un manque de confiance ? Ou ne trouvait elle pas le jeu amusant ? Surement la première option !
Il en sortit, de cette courte joute, une promesse de rachat de robe, une haine grandissante à mon égard – bien sûr non justifiée… – et un bilan, elle manquait encore d’entrainement.

Sortant de la taverne, l’idée me vint de faire un petit pique-nique histoire de festoyer un peu à l’occasion de cette trente deuxième année. Je partis donc prévenir mes enfants puis Elvyna, m’attardant à faire des papouilles à Freyja, alors que Timothée était chargé d’aller quérir de quoi manger. La petite troupe prête à déjeuner, je me rendis de nouveau à l’établissement de beuverie, espérant y trouver Hope.
Invitation lancée tel un caillou tombant à pic dans l’eau, elle n’eut pas l’effet escompté. Mmmh… La jeune femme me détestait donc plus que je ne le pensais ? Peut-être, surement, incontestablement…
Joker – du nom d’Elvyna – utilisé et Hope acceptait de se joindre à nous.
Nous prîmes donc tous le chemin d’un coin sympathique et champêtre, en hauteur, en pleine nature où draps seraient posés sur l’herbe et nourritures et boissons disposés. De quoi passer un bon moment ensemble.
Néanmoins, à ce beau tableau dépeint, le silence d’Hope esquissait de plus sombres reliefs. Allait-il falloir que je revoie ma façon d’enseigner ? Mmmh…
Certainement.
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Hope
Chapitre VIII - Episode 1

    Suer Sang et Eau – Aux alentours de 4h du matin – Quelques jours plus tard


L'idée germe dans son esprit, alors qu'elle ne parvient pas à trouver le sommeil, se retournant sans cesse dans son lit, à une heure pourtant bien avancée de la nuit.
Jades fixés au plafond, elle songe à ces derniers jours passés, sans vraiment les avoir vécu, enfermée dans un sombre mutisme, seuls les" bonjour maitre", " oui maitre", "bien maitre" franchissant ses lèvres pincées.

Les entrainements continuent, elle poursuit l'effort sans relâche, écoute les consignes, tente de les appliquer au mieux, et lorsque vient l'instant des duels, elle se lance à corps perdu dans le combat mais sans jamais desserrer les mâchoires.
La tension n'est toujours pas retombée dans son cœur, et plus elle essaye de comprendre les raisons de tels emportements, de cette excessivité dans ces colères noires, plus elle s'enlise.

Et pourtant...

La situation ne la satisfaisant plus, elle se doit d'y remédier, de trouver une solution pour recouvrer cette sérénité qui semble l'avoir définitivement quittée.
Alors, oui, l'idée germe, et devient comme une évidence, la faisant sauter en bas de sa couche, revêtir la tenue adéquate et sortir de sa chambre pour se retrouver devant la porte de celle d'Arioce.

La main sur la poignée, elle se mord la lèvre, et se demande ce qu'elle peut bien foutre là, que le verrou est mis, l'homme étant prudent et qu'à moins de défoncer la porte, il va lui être difficile d'entrer.

Et pourtant...

Son si particulier d'une serrure qui s'ouvre, entrebâillement sans le moindre grincement, elle se glisse dans la pièce aussi discrètement qu'un serpent, ses jades rétrécis en une fente et s'habituent rapidement à l'obscurité.
Dague à portée de main, elle reste sur ses gardes, et s'attend à tout instant à une attaque éclair de son maitre d'armes.

Son regard fait rapidement le tour de la pièce, le silence nocturne à peine dérangé par une respiration douce et régulière, et les volets intérieurs à moitié fermés, laissent filtrer quelques fins rayons lunaires, créant une atmosphère quasi mystique, dont un en particulier venant s'échouer sur le crâne blanc et légèrement duveteux de l'ancien mercenaire.
Couché sur le dos, il semble dormir profondément, elle s'approche afin de s'en assurer, méfiante, prête à bondir pour se défendre d'un éventuel assaut.
Pas un instant, elle se demandera où peut bien se trouver la progéniture chérie de son maitre d'armes, ni le fameux Timothée, bien trop obnubilée qu'elle est par sa mission-suicide.

Tournant la tête vers la droite, elle avise le paquetage comprenant l'équipement d'Arioce à côté du lit, une lueur pleine de conneries étincelle dans son regard.

Pas bien Hope, pas bien du tout!
Elle s'en fout !

Attrapant le sac de ses deux mimines - bordel ! c'est qu'il pèse son poids ! - elle le jette sur la forme allongée avec nonchalance, du genre, "Ah pardon !, je ne l'ai pas fait exprès ! ", visant le bas-ventre - tant qu'à faire... - en lançant d'une voix autoritaire :

Debout !

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Arioce
Chapitre VIII - Episode 2


    Suer Sang et Eau – Quelques jours plus tard – Bien trop tôt.

L’obscurité. Le néant. Le rien. Un immense abyme de bienêtre et de tranquillité… La demeure de Morphée.

Une masse, un cri.

Mon corps explosa, le sang déferla en tous sens. La bête se réveilla.
J’ouvris subitement les yeux. Danger !
Je me dressais d’un bond, mes doigts empoignant vivement ma compagne en tout temps, une longue dague et dans un même mouvement, je renversais l’assaillant, le plaquant brutalement contre les draps, mon genou et ma main le retenant fermement, et le menaçais avec rudesse de ma lame.
Mes tympans en feu, tambourinaient à un rythme infernal. Tous mes muscles bandaient, parés à tous. Mon regard, fou, dévisageait celui – ou celle – qui avait osé s’en prendre à moi.

    - Qui es-tu ?!

Rien…
Et puis, une odeur… un parfum.
Je tournais la tête dans sa direction et aperçus la forme qui se tenait devant mon lit. Un arôme que je commençais à très bien connaitre.

    - Hope… ?

Sans quitter des yeux la silhouette, je tâtais d’une main – l’autre pointant toujours l’arme – le corps sans vie sous moi. Du tissu, gros, lourd, mais qui ne couvrait certainement pas un humain. Mon bagage ?
Bordel mais … ?
Un premier stade de tension s’évanouit. Non, il n’y avait pas un danger direct.
Cependant, je restais alerte. Abandonnant mon pauvre paquetage d’équipement, je sautais promptement hors du lit et me tournais vers la jeune femme, interrogateur, mais aussi inquiet.

    - Hope, il y a un problème ?...

Ma tête bouillait, mon cœur n’avait toujours pas réduit la cadence de ses battements et mon poing tenait toujours aussi résolument ma dague le long de ma cuisse, qui – inconsciemment – était maintenant légèrement dirigée vers la brune.
Un torrent de questions jaillit. Que faisait elle là, n’avais-je pas verrouillé la porte, pourquoi mon équipement avait atterri sur moi, danger il y avait-il et si oui, de qui viendrait il ? De l’extérieur… ou d’elle ?
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Hope
Chapitre VIII - Episode 3

    Suer Sang et Eau – Aux alentours de 4h du matin pour une – Bien trop tôt pour l'autre – Quelques jours plus tard



Oups ! Ce n'était peut-être pas une bonne idée... ^^

L'homme couché à pioncer tranquillement dans son lit, laisse place subitement à une bête - pas mal poilue mais en braies... - à la férocité inquiétante.
Se dit tout de même qu'elle n'aurait pas aimé être à la place du bric-à-brac qui à cet instant précis est pris pour cible.

Elle ne cille pas, de toute façon, elle n'en a pas le temps, sauf celui de tout juste comprendre qu'elle vient de réveiller l'animal qui sommeil en son maitre d'arme.
Et qui se tourne vers elle, murmurant son prénom, la menaçant de sa dague ?

Et ça, elle n'aime pas la Riddermark, mais alors pas du tout !

Baissez votre dague...

Alors que son cœur palpite plus rapidement, la crainte qu'Arioce perde tout contrôle, elle tente de se maitriser, reste parfaitement stoïque et ajoute sur un ton qui ne souffre aucune discussion :

Rendez-vous en lice, je vous laisse le temps de 12 crédos... Prenez votre équipement !

Alors qu'elle lui tourne le dos et se dirige vers la porte - erreur qui pourrait s'avérer fatale, mais elle sait en son for intérieur, qu'il ne lui fera jamais de mal - elle lance sur un ton narquois :

Maitre, pensez à verrouiller votre porte...

Qu'elle referme doucement.
Long soupir de soulagement... elle rejoint sa chambre, toute tremblotante.
Bordel, elle a eu chaud !

Il faut qu'elle se calme... , elle se boit alors une petite gorgée de prune qui vient de... elle ne sait plus où et glisse la flasque dans son sac alourdi par tout un matériel d'entrainement.
Elle se met en route pour le lieu de rendez-vous fixé et profite de cette douce nuit baignée par la lumière de l'astre lunaire, appréciant cette atmosphère si particulière pour elle.
Assise dans le sable, elle contemple la magnificence de la lune, souriant à ce visage rond et espiègle, attendant que l'Ours ne daigne pointer le bout de ses griffes.

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